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Le groupe d'Ehpad privés en difficulté financière, vient de passer sous le contrôle de la Caisse des dépôts. Laurent Guillot, directeur général d'Orpéa était l'invité éco de franceinfo, vendredi 22 décembre.

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Transcription
00:00 *L'invité éco, Camille Revelle*
00:03 Bonsoir à toutes et à tous. Orpea passe sous le contrôle de la Caisse des dépôts.
00:08 Deux ans après le scandale qui a éclaté à la sortie du livre "Enquête les Faussoyeurs" de Victor Castaner,
00:13 le groupe d'Epat' Privé poursuit sa restructuration financière et son plan de refondation.
00:18 Bonsoir Laurent Guillaume.
00:19 Bonsoir Camille Revelle.
00:20 Vous êtes le directeur général d'Orpea.
00:22 Vous avez pris les rênes il y a un an et demi.
00:24 Avant qu'on parle de votre situation financière, de cette refondation, les autorités sanitaires s'inquiètent des retards
00:31 pris par les campagnes de vaccination contre la grippe et le Covid cette année, notamment pour les personnes fragiles,
00:36 notamment pour les personnes âgées.
00:38 Donc aussi vous, vous en êtes où chez Orpea ?
00:40 Dans nos établissements, on a fait depuis quelques semaines déjà des campagnes.
00:44 Et aujourd'hui, on est à peu près à 80% de taux de vaccination contre la grippe chez nos résidents
00:50 et à peu près 70% pour le Covid.
00:55 Et pour vos personnels ?
00:56 Et pour nos personnels, on est bien en dessous de ça, on est plutôt autour de 40%.
01:00 Mais c'est une campagne qu'on fait et qu'on continue à faire, je dirais, tous les jours pour les convaincre
01:07 et pour convaincre que c'est important pour nous et pour nos proches de se vacciner.
01:11 Votre assemblée générale s'est tenue ce matin.
01:13 La nouvelle gouvernance est enterrinée.
01:15 Il y a une prise de contrôle donc par la Caisse des dépôts, c'est le bras financier de l'État, pour résumer, des alliés aussi.
01:20 Votre dette a atteigné 9 milliards d'euros.
01:22 Là, c'est la dernière étape de votre plan de restructuration.
01:25 Quelle est la santé financière d'Orpea aujourd'hui ?
01:28 Alors, ce n'est pas tout à fait la dernière étape.
01:29 Il y a encore une augmentation de capital à venir au premier trimestre.
01:33 Et l'entreprise va être contrôlée à 50,2% par la Caisse des dépôts, mais également MAIF, MACSF et CNP,
01:43 qui sont des partenaires dans ce groupement qui désormais contrôle Orpea.
01:48 Aujourd'hui était l'assemblée générale dans laquelle on a un peu matérialisé cette prise de contrôle et puis aussi l'entrée de ces acteurs au capital.
01:56 Ce sont des arrivées qui vont permettre de rassurer ça ?
01:59 Tout à fait. C'est un grand, grand signe de confiance.
02:02 C'est d'abord un signe de confiance que l'on prend pour l'équipe en place, à la fois l'équipe de direction,
02:07 mais surtout les équipes sur le terrain, dans les établissements qui font leur travail auprès de nos patients et nos résidents tous les jours.
02:14 Mais c'est aussi une formidable opportunité de donner confiance à nos équipes sur l'avenir,
02:21 parce que ce sont des actionnaires de long terme, à nos patients, à nos résidents qui viennent chez nous,
02:27 mais aussi à nos partenaires et puis également à l'État, en fait à toutes nos parties prenantes.
02:32 C'est de nature à les rassurer et comme vous posiez la question tout à l'heure,
02:35 aussi à les rassurer sur le plan financier parce que ça a permis de sauver l'entreprise.
02:39 Ça fait un an que vous avez lancé ce plan de refondation.
02:42 Est-ce qu'aujourd'hui, Laurent Guillaume, vous qui êtes en poste depuis 18 mois,
02:46 vous pouvez assurer qu'on ne voit plus dans aucun de vos établissements les pratiques de maltraitance qui avaient été révélées dans les faux soyeurs ?
02:53 Le métier du soin et de l'accompagnement sont des métiers très difficiles.
02:57 Ce que je peux dire, c'est que l'amélioration est spectaculaire, à la fois sur le soin, l'accompagnement, la nourriture.
03:05 On a fait des dépenses et on a engagé des investissements à la fois en termes de taux d'encadrement, à la fois...
03:11 C'est-à-dire ? Aujourd'hui, il y a combien ?
03:13 Aujourd'hui, on a fait progresser ce taux d'encadrement de 10% par rapport à un an.
03:16 C'est-à-dire que pour chaque résident, on a augmenté le nombre de collaborateurs à côté de lui de 10%, ce qui est un investissement très important.
03:26 Ce qui veut dire, par exemple, que pour 10 résidents, il y a combien de soignants, de collaborateurs ?
03:31 On est autour de 0,75 soignants et accompagnants pour un résident.
03:41 La moyenne du secteur est à 0,65 et l'objectif du gouvernement à terme, comme il l'a décrit dans son PLFSS, est de 0,72.
03:50 Donc, vous voyez, nous sommes au-delà de l'objectif fixé par le gouvernement.
03:53 Vous vous étiez engagé à revoir votre politique de ressources humaines.
03:57 Qu'en est-il aujourd'hui ?
03:58 Est-ce que vous arrivez à recruter et garder votre personnel ?
04:01 Alors, on arrive à recruter.
04:03 On a fait énormément d'efforts pour valoriser ces métiers.
04:10 Ce sont des métiers qui sont extrêmement importants et sur lesquels il faut à la fois garantir la santé, sécurité au travail, qui est fondamental.
04:16 C'est un des secteurs les plus accidentogènes de l'économie.
04:20 Et on a fait baisser ces statistiques d'accidents et arrêts de plus de 10% et plus de 20% en France.
04:28 C'est un métier qu'il faut mieux rémunérer.
04:31 Et pour la première fois de l'histoire d'Orpea, on a signé avec les organisations représentatives du personnel des NAO en début d'année,
04:39 qui ont conduit à une augmentation de rémunération de 4% et la mise en place progressive d'un 13ème mois, la mise en place de tickets restaurants.
04:46 C'est un axe fondamental de notre politique.
04:48 C'est d'ailleurs le premier axe de notre refondation, que de prendre soin de nos équipes.
04:52 Et donc vous arrivez à recruter et une fois que vous avez recruté ces personnes, elles restent ?
04:56 On arrive à recruter.
04:58 Le taux de rotation du personnel est encore trop élevé.
05:00 Il a baissé par rapport à l'année dernière de 3 points, mais c'est encore beaucoup trop élevé.
05:05 C'est un travail qui va prendre plusieurs années pour arriver à des niveaux, j'irais comparables à d'autres secteurs.
05:11 Parce que là, par exemple, il est à combien ?
05:12 Aujourd'hui, il est autour de 25% encore.
05:15 C'est-à-dire une personne sur quatre nous quitte dans l'année.
05:18 C'est à peu près un peu moins que le secteur, mais c'est quand même très élevé.
05:23 Donc ça fait partie de vos chantiers ?
05:24 C'est énorme, c'est un chantier énorme qui est devant nous.
05:26 Est-ce que vous avez réussi à redonner confiance aux familles ?
05:30 Je crois.
05:31 Quand je me promène dans les établissements, quand je vais les voir et que j'interroge les familles,
05:36 je ressens une grande confiance dans la transformation qui est en cours.
05:41 Que ce soit dans les établissements parisiens, dans les établissements où j'étais il n'y a pas très longtemps,
05:45 dans le nord de la France ou en Bourgogne.
05:47 J'ai eu un retour exceptionnel des familles qui me disent désormais,
05:52 et en tout cas avoir une grande confiance dans le travail qu'on fait.
05:55 Et qui vous disent ça va mieux ?
05:56 Qui me disent ça va mieux, qui me disent les choses ont changé depuis un an.
05:59 Alors pas partout, pas uniformément.
06:02 On n'est pas au bout du chemin.
06:03 Je ne dis pas que tout est fait.
06:05 On a encore un travail gigantesque à faire parce que c'est un métier difficile et un métier où
06:11 tout progrès est remis en cause tous les jours.
06:13 Et donc, il faut tous les jours travailler et tous les jours progresser.
06:16 Vous aviez le livre "Enquête, les faux soyeurs" avait mis en lumière les conséquences d'une course à la rentabilité effrénée.
06:23 Est-ce qu'aujourd'hui la rentabilité, ça reste un de vos objectifs ?
06:26 La rentabilité reste un de nos objectifs, mais j'allais dire au milieu d'une série d'objectifs.
06:32 Et notamment la majorité, par exemple, de ma rémunération est indexée plutôt sur le bien-être de nos résidents,
06:39 la qualité du travail qu'on fait avec les organisations syndicales pour améliorer les conditions de travail
06:44 de nos collaborateurs.
06:46 Et ça, ça représente la majorité de mes objectifs personnels.
06:50 Et c'est ce qu'on fait également avec tous nos collaborateurs pour que ces objectifs personnels se déploient de façon efficace dans l'organisation.
06:58 Il n'en reste pas moins qu'avoir une politique soutenable, c'est aussi avoir une politique où on ne perd pas d'argent de façon permanente.
07:08 Et donc, c'est important d'avoir les moyens d'en permanence améliorer le travail qu'on fait.
07:14 Merci beaucoup Laurent Guillaume.
07:16 Merci à vous.
07:16 Vous êtes le directeur général d'Orpea et vous êtes l'invité Echo de France Info.
07:19 [Musique]

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