"Notre image est en train de changer, elle progresse", a estimé ce mardi sur franceinfo Laurent Guillot, directeur général du groupe d'Ehpad privés Orpea, dix-huit mois après la sortie du livre Les Fossoyeurs, qui avait révélé ses pratiques envers ses résidents et ses employés.
"Nous sommes désormais beaucoup plus attractifs", a assuré le directeur général du groupe, actuellement engagé dans un plan de restructuration financière et qui doit passer sous le contrôle de la Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat, à la fin de l'année. Par ailleurs, Orpea avait annoncé à la mi-juin avoir signé avec ses partenaires sociaux un accord prévoyant des revalorisations salariales.
"ll y a encore un travail gigantesque à faire devant nous" pour améliorer l'image du groupe", a ajouté Laurent Guillot, qui explique pourtant qu'au début de l'année 2023, " nous avons essayé de recruter 70 directeurs d'établissements et nous avons reçu 600 candidatures". Orpea, qui gère plus de 350 établissements en France, s'était engagé à revoir sa politique de ressources humaines afin de fidéliser ses collaborateurs, lors de la présentation en novembre de son plan de transformation.
"Je ne dirais pas que tout est réglé mais nous sommes en train de retrouver la confiance", a-t-il poursuivi. Enfin, le directeur général du groupe a évoqué un changement potentiel de nom pour le groupe. Selon lui, ce changement nom se fera "certainement au moment où l'on sera prêts".
"Nous sommes désormais beaucoup plus attractifs", a assuré le directeur général du groupe, actuellement engagé dans un plan de restructuration financière et qui doit passer sous le contrôle de la Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat, à la fin de l'année. Par ailleurs, Orpea avait annoncé à la mi-juin avoir signé avec ses partenaires sociaux un accord prévoyant des revalorisations salariales.
"ll y a encore un travail gigantesque à faire devant nous" pour améliorer l'image du groupe", a ajouté Laurent Guillot, qui explique pourtant qu'au début de l'année 2023, " nous avons essayé de recruter 70 directeurs d'établissements et nous avons reçu 600 candidatures". Orpea, qui gère plus de 350 établissements en France, s'était engagé à revoir sa politique de ressources humaines afin de fidéliser ses collaborateurs, lors de la présentation en novembre de son plan de transformation.
"Je ne dirais pas que tout est réglé mais nous sommes en train de retrouver la confiance", a-t-il poursuivi. Enfin, le directeur général du groupe a évoqué un changement potentiel de nom pour le groupe. Selon lui, ce changement nom se fera "certainement au moment où l'on sera prêts".
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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à tous, ce soir l'invité éco de France Info est le patron d'Orpea, groupe
00:09 d'Epad privé qui a défrayé la chronique il y a un an et demi de cela avec la sortie
00:13 du livre "Les Faussoyeurs".
00:14 Depuis vous avez repris les rênes du groupe.
00:17 Laurent Guillaume, bonsoir.
00:18 Bonsoir.
00:19 Vous êtes le directeur général d'Orpea.
00:21 Ce scandale a révélé entre autres choses des malversations financières très importantes
00:26 de la part de ses dirigeants de l'époque, laissant Orpea au bord de la faillite avec
00:30 une dette de quasiment 10 milliards d'euros.
00:32 Alors aujourd'hui c'est bon avec l'aide de l'Etat par le biais de la Caisse des
00:37 dépôts, son bras armé financier.
00:38 Vous êtes parvenu à un accord.
00:40 Ils entrent au capital et ça vous permet de repartir de l'avant ?
00:44 Ils vont rentrer au capital en effet à la fin de cette année.
00:47 Pour l'instant nous en sommes à la période où on doit faire voter l'ensemble des classes,
00:52 la dizaine de classes qui composent nos créanciers.
00:54 Et puis après ça nous allons devant le tribunal de commerce pour faire valider s'ils le
00:59 souhaitent ce plan.
01:00 Mais en fait on n'a pas attendu pour repartir de l'avant.
01:03 Ça fait déjà un an qu'on travaille sur nos trois priorités principales qui sont
01:07 de remettre nos salariés et nos employés au centre en prenant soin d'eux pour qu'ils
01:12 prennent soin de nos patients et de nos résidents.
01:14 Évidemment nos patients et nos résidents.
01:15 Et puis j'irai de l'intérêt général à l'intérêt collectif de l'entreprise.
01:18 Mais cette dette abyssale, c'était quand même un boulet au pied d'Orpea.
01:22 Vous avez commencé à le mentionner, vous faites voter les différents actionnaires.
01:27 Les petits actionnaires sont particulièrement mécontents, les actionnaires minoritaires.
01:32 Demain ils vont se prononcer lors d'un vote pour dire qu'ils sont contre ce plan de
01:36 restructuration qui leur fait perdre beaucoup d'argent.
01:39 Ils se disent spoliés.
01:40 Est-ce que vous le comprenez ?
01:41 Je comprends parfaitement.
01:43 Ils ont été spoliés, je ne sais pas, parce que ce n'est pas vraiment le cas.
01:47 Ils ont été trompés par la direction générale précédente qui a eu à la fois de l'enregistrement
01:53 personnel mais également qui s'est développée à l'international de façon inconsidérée,
01:59 échevelée, gigantesque et qui a mis l'entreprise dans la situation dans laquelle elle est aujourd'hui.
02:04 La loi sur les restructurations financières fait qu'aujourd'hui la conséquence c'est
02:10 que les petits actionnaires mais aussi les gros actionnaires, en fait tous les actionnaires
02:14 n'ont plus de valeur dans leurs actions.
02:16 C'est un moindre mal, c'est un mal nécessaire selon vous ?
02:20 La priorité c'est l'intérêt social de l'entreprise, c'est l'intérêt des
02:24 76 000 salariés qui composent cette entreprise et l'intérêt de nos 250 000 patients résidents
02:30 que nous soignons au quotidien, que nous accompagnons au quotidien.
02:33 Ce sont des patients qui sont parmi les plus fragiles, des personnes âgées, des personnes
02:39 avec des troubles psychiatriques ou des personnes qui ont besoin de rééducation.
02:43 Au delà de la restructuration financière, vous avez changé tout le conseil d'administration,
02:48 aujourd'hui présidé par l'ancien patron de la SNCF, Guillaume Pépy.
02:51 Vous avez également changé tout le management.
02:53 Diriez-vous que la confiance est revenue avec les salariés d'Orpea ?
02:58 Avec les salariés d'Orpea, nous avons engagé un dialogue social dès notre arrivée,
03:02 un dialogue social qui a été fourni.
03:04 Nous avons conclu plus de 6 accords à l'unanimité des représentants du personnel évidemment,
03:14 qui étaient à l'intérieur et ceux qui étaient à l'extérieur également.
03:17 Et nous avons conclu les deux premiers accords de NAO, de négociation annuelle obligatoire,
03:22 aboutis de l'histoire d'Orpea, qui conduit à des revalorisations salariales.
03:26 Donc ça veut dire que vous avez augmenté les salaires, ça permet aujourd'hui de faire
03:29 venir des gens chez Orpea dont l'image est quand même considérablement dégradée aujourd'hui.
03:34 Aujourd'hui nous sommes beaucoup plus attractifs.
03:36 Je vais vous donner un exemple.
03:39 Nous avons essayé de recruter, il y a trois mois, 70 directeurs d'établissement.
03:44 Sur 70 directeurs d'établissement, nous avons eu 600 candidatures.
03:47 70 directeurs d'établissement, ça veut dire que vous avez congédié, licencié tous
03:51 les directeurs d'établissement ?
03:52 Non, nous avons 350 établissements en France.
03:55 Il y a une rotation normale.
03:57 Normal, c'est quand même énormément de directeurs d'établissement qui sont partis.
04:01 C'est énorme qu'ils soient partis, mais il y a une rotation normale parce qu'il
04:03 y a des gens qui vont changer d'établissement, qui vont ailleurs.
04:07 Et puis il y a des personnes qu'on a fait partir en effet.
04:09 Mais c'est la vie normale d'une entreprise.
04:11 Mais vous voyez, le point principal, c'est que quand on fait un appel à candidature pour
04:16 70 directeurs d'établissement, nous avons 600 candidats qui se présentent.
04:20 Et donc ça veut dire que l'image d'Orpea n'est pas dégradée aujourd'hui parmi le
04:24 personnel qui travaille dans les EHPAD ?
04:25 Il y a encore un travail gigantesque à faire devant nous.
04:29 Je ne dirais pas aujourd'hui que tout est réglé.
04:31 Mais on voit bien que l'image est en train de changer, l'image progresse et qu'on
04:36 continue à être attractif d'un point de vue des salariés.
04:39 Alors, attractif vis-à-vis des salariés.
04:42 Est-ce que vous l'êtes désormais vis-à-vis des familles ? Est-ce que vous avez perdu
04:47 énormément de familles avec ce scandale ?
04:50 Non, il n'y a pas de familles qui sont parties.
04:53 Parce que les familles qui connaissent nos établissements, qui connaissent l'engagement
04:57 au quotidien de nos salariés, c'est ça qui compte pour les patients et les résidents.
05:02 Les gens qui connaissent Orpea, la grande majorité sont là, nous soutiennent et sont
05:08 là à côté de nos directeurs d'établissement et de nos personnels pour les soutenir l'année
05:13 dernière et maintenant apprécient le travail qu'ils font.
05:16 Après, nous avons eu quelques difficultés à avoir de nouveaux résidents.
05:21 Ça a été clair.
05:22 Ça a été clair au début de l'année dernière.
05:24 On a vu notre taux d'occupation qui baissait pour cette raison-là.
05:27 Et maintenant, elle baisse à peu près de 4 points à l'époque, passant de 89 à 85.
05:33 Et puis désormais, on est dans une période où il y a des hausses, il y a des baisses.
05:36 On est assez stable et on voit bien qu'on commence à regagner de la confiance et on
05:40 commence à améliorer la situation.
05:42 J'ai lu que vous vouliez devenir une entreprise à mission l'an prochain.
05:45 L'idée, c'est quoi ? C'est de changer définitivement d'image ?
05:48 Pas l'an prochain.
05:50 Je n'ai pas dit l'an prochain.
05:51 J'ai dit qu'on allait devenir une société à mission un jour.
05:54 Il y a un chemin pour le faire.
05:56 Il ne s'agit pas de repeindre la maison en verre ou de la repeindre.
06:00 Il s'agit de faire le travail de fond et que ce travail de fond sur la qualité de
06:05 vie au travail, sur la qualité du soin et de l'accompagnement, sur nos respects de
06:10 l'environnement, qu'il soit vérifié dans le cadre d'un comité de mission, puis
06:14 d'un organisme tiers indépendant.
06:15 Ça se fait quand on est société à mission.
06:17 C'est un chemin.
06:18 Ce n'est pas pour tout de suite, immédiatement.
06:20 Le chemin passe par l'établissement de nos valeurs.
06:23 C'est ce qu'on nous a fait récemment avec l'ensemble de nos collaborateurs.
06:26 Nous avons établi quelles sont les valeurs autour desquelles on se rejoint quand on est
06:31 parti du groupe Orpea.
06:32 Et puis, nous avons travaillé sur notre raison d'être.
06:34 D'ici probablement la fin de l'année, on est en train de travailler avec les équipes.
06:38 Donc, ce n'est pas une démarche qui est top down où je décide quelle est la raison
06:43 d'être.
06:44 On travaille avec les équipes, avec tout le nom parti prenant, notamment le conseil
06:46 d'administration et nos investisseurs pour décider quelle va être avec nos salariés,
06:52 quelle va être la raison d'être de l'entreprise.
06:54 Donc, on pourra sortir d'ici la fin de l'année, je pense.
06:58 Et donc, notamment avec la Caisse des dépôts, vous avez également prévu de changer de
07:01 nom ? Et ce sera ma dernière question ?
07:02 On changera certainement de nom un jour.
07:05 La date n'est pas décidée.
07:06 Ce sera le moment où on sera prêt et on sera suffisamment satisfait du travail effectué
07:13 pour pouvoir matérialiser le changement par ce changement de nom.
07:17 Merci beaucoup Laurent Guillot, directeur général du groupe Orpea.
07:21 Invité Echo de France Info ce soir.
07:23 Merci beaucoup.