Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il revient sur l'adoption de la motion de rejet de la loi Immigration à l'Assemblée nationale et sur la démission de Gérald Darmanin refusée par Emmanuel Macron.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Et de 11h à 13h, vous réagissez avec Pascal Praud sur Europe 1.
00:08 Vous composez dès maintenant les 0 à 80, 20, 39, 21.
00:11 - Et je salue Géraldine Hamon.
00:13 Bien évidemment, on peut souhaiter peut-être un anniversaire.
00:15 - A ma fille, oui, qui est née le 12 décembre 2012.
00:18 - Qu'est-ce que vous lui offrez Pascal ?
00:22 - Ah oui, il faut faire un cadeau.
00:24 - Mais je ne savais pas que c'était son anniversaire, donc je vais m'y employer.
00:27 - Elle s'appelle Inès.
00:30 - Elle est allée à l'école, je lui disais ce soir.
00:33 - Donc elle a 11 ans.
00:35 - 11 ans aujourd'hui, ça fait 11 ans que je suis maman.
00:37 - Vous vous rendez compte, un jour nous avons été en 6ème.
00:40 - Ah oui, bonjour Olivier Guenec.
00:41 - Bonjour à tous.
00:42 - Vous vous en souvenez d'autant mieux que c'était votre dernière classe, la 6ème.
00:48 - Et puis Louis de Ragnel, il est allé au moins jusqu'au bac pour être journaliste politique.
00:55 Il a fait des études cet homme-là.
00:57 - Bon, la politique tourne l'univers impitoyable et maintenant que vont-ils faire ?
01:01 On va évidemment parler du projet de loi immigration qui a été rejeté par l'Assemblée nationale hier.
01:07 Qu'est-ce qui va se passer ? C'est ça qui nous intéresse, tout le monde n'est pas d'accord.
01:10 D'ailleurs sur l'analyse, je vous propose peut-être d'écouter Gérald Darmanin pour commencer.
01:14 Il est ministre de l'Intérieur, il était en visite ce matin dans un commissariat de Maison Alfort dans le Val de Marne.
01:20 - C'est pas un texte pour moi, c'est un texte pour les Français.
01:23 C'est pas un texte pour les députés, c'est un texte pour les Français.
01:26 C'est un texte pour la France. C'est un projet de loi qui est soutenu très largement par la population,
01:31 tous les sondages le montrent, et il faut ces mesures.
01:33 Et donc j'ai regretté la politique politicienne, les alliances contre nature,
01:38 et puis pour faire un petit coup, on a finalement joué contre la France, on a joué contre ses fonctionnaires.
01:44 Et puis il a été interrogé également sur son avenir personnel,
01:46 parce qu'on imaginait que M. Darmanin puisse être un jour Premier ministre. Écoutez.
01:51 - Mais moi, vous savez, les aventures personnelles n'apportent peu, encore une fois.
01:54 Ça fait 7 ans que j'ai eu l'honneur d'être ministre.
01:56 J'ai toujours été réélu dans ma circonscription de Tourcoing, quelles que soient les difficultés.
02:01 Je remercie d'ailleurs mes électeurs de me soutenir, et moi je n'ai jamais peur de retourner devant les électeurs.
02:05 Je suis un élu dans l'âme, et je pense qu'au bout d'un moment, effectivement, c'est aux électeurs de le dire.
02:09 Mais ce qui est intéressant, c'est de faire autre chose, me semble-t-il, que ce qui concerne la vie personnelle.
02:14 Hier, je pense qu'il y a eu des tactiques personnelles.
02:16 Moi, je veux regarder les policiers et les gendarmes jusqu'à la dernière minute dans les yeux pour dire "je vais me battre pour vous".
02:21 Et on va pouvoir échanger évidemment, bien sûr, avec les auditeurs, à Maudirik Sioti, quand même, président des Républicains.
02:26 Il est un invité ce matin de Sonia Mabrouk. Il était sur Europe 1, il était sur CNews, écoutons-le.
02:30 C'est une situation qui traduit l'échec du "en même temps".
02:34 Depuis 2017, notre pays est gouverné sous une forme de yo-yo permanent,
02:41 où on ne sait pas où le président de la République veut aller.
02:44 Un coup, une barre à gauche, une barre à droite, et au final, l'immobilisme, l'impuissance.
02:50 - Tout le monde parle évidemment de la fin du "en même temps", c'est ce que je retiens.
02:55 Louis de Raguenel, bonjour. - Bonjour, Pascal.
02:58 - Ce qui nous intéresse, c'est de savoir ce qui va se passer maintenant.
03:01 Il y a d'ailleurs quelque chose de paradoxal, parce que lorsqu'on voyait hier la France Insoumise applaudir,
03:07 il est possible que le texte qui revienne devant l'Assemblée Nationale soit plus dur, précisément,
03:13 et pourquoi pas qu'il soit voté. Et tout le monde découvre également cette commission mixte paritaire, la CMP,
03:20 et c'est de là que pourrait sortir la fumée blanche.
03:22 Alors c'est un peu compliqué pour ceux qui nous écoutent,
03:24 je voudrais que vous nous disiez le scénario des prochaines heures et des prochains jours, Louis.
03:29 - Donc premièrement, la CMP dont vous parlez est constituée de 7 députés, 7 sénateurs à majorité LR.
03:35 C'est ça l'information la plus importante, donc ce sont des parlementaires qui veulent durcir le texte.
03:40 Et très probablement, ce qui va se passer, c'est que le texte qui sortira de la CMP
03:44 sera encore plus dur, sera beaucoup plus dur que celui qui devait être examiné hier.
03:49 Et donc on pourrait assister à un scénario totalement improbable,
03:52 par exemple, je vous en cite un, il y en a plusieurs, il y en a un notamment,
03:55 ce serait que le texte issu de la CMP soit très dur,
03:58 et on pourrait se retrouver dans une situation où même des députés de la majorité d'Emmanuel Macron
04:03 votent contre ce texte qui pourtant à l'origine a été présenté par Gérald Darmanin.
04:09 Donc ça c'est un cas de figure ubuesque, moi j'ai jamais vu ça,
04:12 mais en tout cas aujourd'hui c'est devenu possible.
04:14 Deuxième scénario possible dans cette configuration là,
04:20 et bien c'est que le texte, le gouvernement considère qu'il est convenable,
04:24 le gouvernement essaye de le faire voter, voyant qu'il y a des risques qu'il ne passe pas,
04:29 le gouvernement pourrait utiliser l'article 49.3 de la Constitution,
04:33 et en retour les oppositions pourraient tout à fait déposer une motion de censure,
04:38 et donc renverser le gouvernement dans tous les cas de figure, c'est très compliqué pour le gouvernement.
04:42 - Ça passe quoi qu'il arrive par la commission mixte paritaire, ça c'est automatique.
04:48 - Absolument.
04:49 - Et une fois que la commission mixte paritaire a écrit ce nouveau texte,
04:54 il va au Sénat peut-être, mais il va surtout à l'Assemblée Nationale, nous sommes toujours d'accord.
04:57 - Absolument.
04:58 - Il y a 170 députés, renaissance.
05:01 - Absolument.
05:02 - Il y a 62 réputés républicains, et il y a 88 je crois députés.
05:07 - Oui 88.
05:08 - Il est clair que ce texte ne pourrait être voté que par le Rassemblement National, les LR et Renaissance, nous sommes d'accord.
05:15 - En théorie, c'est lui, les autres, le PS, le FI.
05:19 - Est-ce qu'il peut y avoir une majorité à l'intérieur de ces trois groupes que je viens de citer pour ce nouveau texte ?
05:26 Est-ce que dans cette commission mixte paritaire, notamment le RN est représenté ?
05:30 - Je ne le crois pas.
05:31 - Donc lui par définition, les 488 voix,
05:35 d'ailleurs pourquoi il n'est pas représenté dans cette commission mixte paritaire ?
05:38 - Parce que c'est en fonction de parlementaires qui sont inscrits dans des commissions,
05:42 enfin c'est pour des raisons un peu techniques, qui ne sont pas liées au fait que...
05:45 ce n'est pas lié à un ostracisme.
05:46 - J'essaie moi toujours de comprendre et je me mets à la place de l'auditeur qui nous écoute
05:50 et qui a besoin effectivement de savoir le scénario qui va se mettre en place.
05:54 Donc ce texte, s'il arrive devant l'Assemblée Nationale,
05:58 avec les députés renaissance plutôt de l'aile gauche,
06:01 qui ne sont pas forcément favorables au durcissement de la loi,
06:05 à ce moment-là, où on retire le texte ?
06:07 Où il y a 49.3.
06:08 - 49.3 avec risque de dissolution puisque...
06:11 - Oui mais il faut qu'il y ait motion et la motion, elle ne sera pas votée pour le coup.
06:14 - Écoutez, moi je trouve que depuis hier, il y a beaucoup de choses qu'on pensait impossibles,
06:18 la fragilité n'a jamais été aussi importante pour le gouvernement.
06:20 - Oui, sauf, et vous en conviendrez, que le rejet d'hier pour les députés,
06:25 ils savaient qu'ils ne repassaient pas devant les urnes.
06:29 C'est pas la même chose de voter une motion de censure,
06:32 et de savoir que tu repars à zéro.
06:36 Donc on fait de la politique politicienne, mais on marque une pause.
06:39 Parce qu'il est 11h11,
06:41 11h11,
06:42 et on revient,
06:45 parce que c'est passionnant.
06:46 La politique politicienne, c'est vrai que cette cuisine elle est aussi intéressante,
06:49 simplement il faut bien l'expliquer,
06:51 pour que les auditeurs en l'espèce sachent bien de quoi on parle.
06:55 A tout de suite.
06:56 Europe 1.
06:56 - Pascal Proévaut.
06:58 - Pascal Proévaut de 11h à 13h sur Europe 1,
06:59 et vos réactions, 0,1, 80, 20, 39, 21.
07:02 - Et nous sommes avec un premier auditeur avec Franck.
07:04 Bonjour Franck, vous nous appelez d'où ?
07:06 - Bonjour Pascal, j'appelle de Lyon.
07:08 - De Lyon.
07:09 Est-ce que vous êtes, pour savoir d'où on parle,
07:13 selon la célèbre expression qu'utilisaient les marxistes,
07:16 vous êtes plutôt un électeur de Gérald Darmanin,
07:19 plutôt un électeur du Rassemblement National, de la France Insoumise,
07:23 où vous placez-vous ?
07:25 - Plutôt un électeur du Rassemblement National.
07:27 Enfin plutôt souverainiste et patriote.
07:29 - Donc vous contestiez à cette loi qui, j'imagine,
07:34 vous ne trouvez pas assez "dure" ?
07:38 - C'était toujours le problème du "en même temps".
07:40 C'est-à-dire qu'on vous parle d'être beaucoup plus rigoureux
07:44 par rapport à l'immigration sauvage,
07:47 mais en même temps, on vous parle de régulariser
07:51 des centaines ou des centaines de milliers de personnes
07:55 pour leur donner un emploi qui serait manquant ?
07:59 - C'est-à-dire que ces personnes,
08:01 ce qu'on appelle la régularisation des métiers dits en tension,
08:05 c'est pour simplement arrêter sans doute une hypocrisie,
08:07 puisque ces gens-là sont sur le sol de France,
08:10 ils gagnent, ils sont notamment dans la restauration,
08:13 ils sont très présents, ils sont payés,
08:15 et effectivement, ils sont là parfois depuis 2 ans, 3 ans, 4 ans, 5 ans,
08:18 et l'argument numéro 1, c'est de dire qu'il faut régulariser ces personnes,
08:22 puisqu'elles sont là sur le sol de France et elles travaillent,
08:25 elles travaillent d'ailleurs d'une manière légale ou illégale, Louis de Raguedel ?
08:30 - Je crois la décroître précisément, pardon.
08:31 - Lorsqu'on est dans une cuisine aujourd'hui française
08:34 et qu'on est payé, on n'est pas régularisé,
08:37 mais on travaille d'une manière légale.
08:39 - Alors oui, absolument.
08:40 Il y en a qui travaillent de manière légale,
08:42 donc qui cotisent, qui payent des impôts,
08:44 tout en étant irréguliers, donc clandestins.
08:46 - Oui, c'est ça qui paraît surprenant.
08:47 - Et il y en a d'autres, pour le coup, qui sont en situation clandestine, irrégulière,
08:50 et pour lequel leur travail n'est pas déclaré.
08:52 - Oui, mais alors ça, ça doit être très rare,
08:54 parce que les restaurants ne s'amusent quand même pas à cela.
08:56 - C'est très rare.
08:57 - Mais moi, ce que j'arrive jamais...
08:58 - Souvent, c'est l'été dans un restaurant
09:00 dans lequel il y a un besoin de main d'oeuvre pendant deux jours.
09:02 - Mais moi, je n'arrive pas à comprendre comment on peut être clandestin,
09:05 si j'ose dire, ou en situation irrégulière,
09:07 et quand même toucher un salaire et payer des cotisations en France.
09:10 - C'est une des absurdités du système.
09:12 Il n'y a pas de croisement de fichiers sur ce sujet-là.
09:14 Ça vous paraît absurde, mais c'est la réalité.
09:17 - Donc, c'est des gens qui touchent des allocations,
09:20 quoi qu'ils cotisent plus exactement...
09:21 - Ils cotisent, qui ne toucheront pas de chômage à la fin, d'ailleurs.
09:24 - Oui. - Objectivement.
09:24 - Parce qu'ils ne sont pas régularisés, mais ils cotisent quand même,
09:26 ils ont un salaire et ils sont...
09:28 - Absolument.
09:29 - Bon, Franck, excusez-moi, je vous ai coupé.
09:31 Donc, là-dessus, par exemple, vous pensez qu'il ne faut pas régulariser
09:34 ces personnes qui sont là depuis trois ans ou quatre ans sur le sol de France ?
09:38 - Écoutez, si elles sont là depuis quatre ans,
09:40 qu'elles travaillent et qu'elles cotisent et qu'elles payent des impôts,
09:43 oui, éventuellement.
09:44 Encore, il faut voir le dossier de chaque personne.
09:45 Moi, ce qui m'interpelle, c'est que le taux d'emploi de certains immigrés
09:50 est plutôt de 50 %, quand il est de 66 % pour l'ensemble de la population.
09:54 Le taux de chômage d'un Français, c'est 7 %,
09:56 un immigré hors Union européenne, c'est 14 %.
09:59 Donc, si on importe des gens qui viennent simplement pour s'inscrire au chômage,
10:04 ça ne m'intéresse pas.
10:05 De plus, quand je vois quand même qu'on a plusieurs millions de personnes
10:10 qui sont au chômage, pourquoi ne pas former ces personnes,
10:13 leur assurer un emploi, faire une formation,
10:16 pour que ces gens qui ont 40, 50 ans, 60 ans,
10:20 puissent continuer à travailler,
10:24 partir dans une nouvelle voie et continuer à cotiser
10:28 pour avoir leur retraite quand elles auront 65 ans, voire plus, on ne sait jamais.
10:35 - Écoutez, j'entends ce que vous dites.
10:39 Excusez-moi, un peu stressé.
10:42 Il y a quand même beaucoup de chômeurs actuellement.
10:44 Pourquoi encore faire venir ?
10:46 - La réponse, on la connaît.
10:49 C'est-à-dire que les immigrés font un travail
10:52 que ceux qui sont nés en France ne veulent pas faire.
10:56 Louis de Ragnet, c'est bien ça ?
10:58 - Oui, mais moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous,
10:59 parce qu'en fait, on part du postulat de départ
11:01 que par principe, on ne peut pas pourvoir par nous-mêmes,
11:05 par nos propres capacités, un certain nombre de besoins.
11:08 Et je pense qu'en fait, ça, ce n'est pas inéluctable.
11:10 Je vous prends un exemple.
11:12 Dans l'hôtellerie et restauration, vous en parliez tout à l'heure,
11:14 avant le Covid, il y avait des petits problèmes de tension l'été
11:16 pour l'hôtellerie et restauration.
11:18 Après le Covid, c'était tout le temps.
11:19 Tout d'un coup, il y a 300 000 personnes
11:21 qui travaillaient dans l'hôtellerie et restauration
11:22 qui ne voulaient plus faire ce travail.
11:24 Et en fait, je pense que s'il y a une politique
11:26 de valorisation du travail manuel,
11:29 s'il y a une politique familiale pour essayer
11:31 de faire en sorte que les Français aient plus d'enfants,
11:33 eh bien, il y a un certain nombre de choses
11:35 aussi qu'on pourrait régler.
11:36 Parce qu'en fait, à la longue, si on suit ce raisonnement-là,
11:39 progressivement, tous les métiers pénibles,
11:40 plus aucun Français ne voudra le faire.
11:42 Et donc, on considérera, et c'est comme ça
11:44 que les gens considèrent ça,
11:45 que tel travail qui est pénible est un travail d'immigré.
11:48 Et je vous le dis, cher Pascal, de manière un peu ironique,
11:50 peut-être que dans dix ans, journaliste,
11:51 ce sera un métier que plus aucun Français ne voudra faire.
11:55 - Il est 11h19.
11:57 Nous ne faisons pas un métier pénible, justement,
11:59 et c'est une des chances que nous avons.
12:00 - C'est passionnant.
12:01 - Et surtout, on a une chance, moi je le dis,
12:03 parce que quand on dit "vous travaillez",
12:06 ceux qui ont choisi ce métier, souvent,
12:07 n'ont pas forcément le sentiment de travailler.
12:10 - Oui, ces passions.
12:11 - Voilà, ils ont fait ce qui leur plaît.
12:14 En tout cas, ce qui leur plaît.
12:15 Sans aller jusqu'au mot "passion",
12:16 ils font ce qui leur plaît.
12:17 Et la difficulté, effectivement,
12:19 c'est pour ceux qui font un métier dans la vie
12:22 qui ne leur plaît pas,
12:23 qui est contraignant,
12:24 parce que passer cinq heures, six heures,
12:26 sept heures, huit heures par jour
12:28 avec un job qui ne te plaît pas,
12:30 c'est la seule chose que j'ai dit à mes enfants,
12:32 "moi, fais un job qui te plaît".
12:35 Être premier, ça ne veut rien dire,
12:36 gagner de l'argent, ça ne veut rien dire,
12:38 faire ceci, mais fais quelque chose qui te plaît.
12:41 - Ça n'a pas...
12:42 - Ah, c'est très bien renvoyé.
12:44 - Ah, ça c'est...
12:46 - Bon moment.
12:46 - Alors là, la passe au bon moment.
12:48 - Iniesta.
12:49 - Alors là, vraiment...
12:51 - Iniesta.
12:51 - Je n'ai pas fait exprès.
12:52 - Je me doute bien que vous n'avez pas fait exprès.
12:54 - Iniesta.
12:55 - Fabrice, il n'a pas la sensation de travailler non plus,
12:57 j'ai l'impression.
12:58 - Ah non, jamais.
12:58 - Il est avec nous, ouais.
12:59 - Et comme on le comprend.
13:00 (rires)
13:02 - Est-ce que je peux corriger une erreur, Pascal ?
13:04 - Oui.
13:04 - Tout à l'heure, je vous ai dit qu'il n'y avait pas de député RN
13:07 dans la commission mixte paritaire, c'est une erreur,
13:09 il y a un député RN.
13:10 - Bon, et la commission mixte paritaire, c'est toujours la même ?
13:13 - Oui, absolument.
13:14 - Elle est une fois pour toutes, pour toute la mandature,
13:16 la législature, elle est...
13:17 - Absolument.
13:18 - Bon, parce qu'on découvre évidemment, techniquement,
13:20 on ne connaît pas tout et c'est intéressant,
13:22 donc ça c'est toujours...
13:23 Il y a un président dans cette commission ?
13:25 - Il y a un président de la commission mixte paritaire.
13:27 Mais ce qu'il faut bien comprendre, vous pouvez...
13:28 - Alors vous le direz après la pause.
13:29 - Je le dirai après la pause.
13:30 - A tout de suite.
13:30 - Europe 1, Pascal Praud.
13:32 - De 11h à 13h sur Europe 1, vous écoutez Pascal Praud.
13:35 - Je vous propose d'écouter Jordan Bardella,
13:37 président du Rassemblement National,
13:38 il était ce matin sur BFM.
13:40 - Je pense que face à cette crise politique majeure,
13:42 il faut revenir au peuple,
13:44 et l'un des moyens de revenir au peuple qui est en démocratie,
13:48 le souverain ultime,
13:49 c'est la dissolution de l'Assemblée nationale,
13:51 et si tel devait être le cas,
13:54 alors le Rassemblement national serait évidemment prêt
13:56 à assumer ses responsabilités.
13:58 - Vous demandez une dissolution de l'Assemblée nationale,
14:00 vous demandez également la démission de Gérald Darmanin ?
14:02 - Je vois pas comment on peut faire autrement
14:05 que de démissionner quand on a le pire bilan sécuritaire
14:09 probablement de la décennie en cours.
14:11 - Jordan Bardella, ce matin sur BFM.
14:15 Kamel est avec nous, bonjour Kamel.
14:17 - Monsieur Praud, bonjour, comment allez-vous ?
14:19 - Écoutez, ça va très bien,
14:20 votre sentiment sur cette loi immigration,
14:24 et d'abord est-ce que vous trouvez qu'aujourd'hui,
14:27 la France doit restreindre l'immigration
14:31 pour une raison simple d'ailleurs,
14:32 c'est qu'il y a beaucoup de mal à accueillir
14:34 de nouveaux entrants,
14:35 et que les conditions dans lesquelles ils entrent
14:37 ne sont pas satisfaisantes même pour les immigrés ?
14:40 - Vous savez, c'est un homme de gauche,
14:42 M. Rocard, qui avait dit
14:43 "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".
14:45 C'est vrai qu'aujourd'hui on a énormément de difficultés
14:50 à intégrer des étrangers en France,
14:52 ça c'est une vérité.
14:54 Eux ont du mal à s'intégrer,
14:56 parce qu'on ne les intègre pas.
14:58 Et...
15:00 Non, mais je vais finir mon propos.
15:02 Et de deux, ce que je veux vous dire par là,
15:04 c'est que oui, il faut renforcer cette loi
15:06 contre l'immigration.
15:08 Mais quand j'ai entendu là M. Bardella,
15:10 le but ultime du RN et de la NUPES,
15:12 et des LR, c'est quoi ?
15:14 C'est de faire exploser cette assemblée,
15:16 et de faire exploser cette assemblée,
15:18 et de faire exploser cette assemblée,
15:20 et de faire exploser cette assemblée,
15:22 et de faire exploser cette assemblée,
15:24 et de faire exploser cette assemblée,
15:26 qu'il puisse y avoir des élections.
15:28 La dissolution de l'assemblée,
15:30 c'est le but ultime du RN,
15:32 de la NUPES, et des LR.
15:34 M. Darmanin,
15:36 depuis qu'il est ministre de l'Intérieur,
15:38 on ne peut pas lui mettre toute la faute
15:40 de tous les problèmes qu'il y a,
15:42 tous les maux qui se passent
15:44 aujourd'hui sur le dos.
15:46 Moi je pense que c'est un très bon ministre de l'Intérieur,
15:48 qui parle très bien,
15:50 qui fait son job,
15:52 et pourtant je ne suis pas macroniste,
15:54 et il aurait du voter cette loi.
15:56 et il aurait dû voter cette loi.
15:58 Après faire des modifications,
16:00 voir comment se passe
16:02 l'évolution, et faire des modifications
16:04 sur la loi, on peut très bien le faire.
16:06 - Camel, moi ce qui m'intéresse,
16:08 c'est votre avis à vous.
16:10 D'abord, je n'ai pas demandé au départ, vous nous appelez d'où Camel ?
16:12 - Moi je suis originaire de Marseille,
16:14 mais là je suis du côté d'Auxerre.
16:16 - Et sur le plan politique,
16:18 vous vous situez où ? Alors je ne demande pas toujours
16:20 si vous vous situez sur le plan politique,
16:22 sauf bien sûr lorsqu'on parle d'un sujet politique.
16:24 - Je vais vous dire,
16:26 - Vous êtes plutôt centriste j'ai l'impression.
16:28 - Non, au départ
16:30 j'étais mélanchoniste.
16:32 - Ça ne s'entendait pas trop finalement dans ce que vous disiez,
16:34 vous étiez un centriste mélanchoniste.
16:36 - Non, mais il m'avait,
16:38 mais après ce dernier temps, il m'a quand même
16:40 beaucoup dégoûté, depuis
16:42 très longtemps même. Ensuite,
16:44 d'ailleurs depuis les élections,
16:46 c'est le dernier, je trouve qu'il est
16:48 parti en vrille complète. Ensuite,
16:50 j'ai plus voté à droite.
16:52 - Ah oui, vous êtes un mélanchoniste de droite,
16:54 ce qui effectivement, c'est comme les poissons volants,
16:56 c'est pas...
16:58 - Je suis un peu comme nos anciens communistes,
17:00 monsieur Proulx.
17:02 - C'est une spécificité particulière.
17:04 C'est pas la majorité de l'espèce.
17:06 Bon, est-ce que vous trouvez,
17:08 alors, est-ce que vous trouvez
17:10 en France qu'on a atteint le seuil
17:12 d'une immigration
17:14 qu'il faut
17:16 peut-être au-delà même de réguler,
17:18 stopper sans doute, sauf au minimum.
17:20 C'est-à-dire, c'est quoi le minimum ?
17:22 C'est le droit d'asile, mais il est
17:24 souvent dévoyé, le droit d'asile, mais il faut
17:26 effectivement, ça c'est important, parce qu'on a
17:28 cette tradition-là, il faut la garder, je pense,
17:30 du droit d'asile. Les gens qui sont menacés de mort,
17:32 il faut qu'ils puissent venir sur notre
17:34 sol. Sans doute également
17:36 des étudiants qui peuvent venir,
17:38 mais là aussi, il faut pas que ce soit dévoyé.
17:40 Parce que parfois, on voit
17:42 que cette possibilité, je vois
17:44 Louis de Ragnel qui me regarde,
17:46 le problème c'est que tout ça a été
17:48 dévoyé. - Et puis,
17:50 le principe des étudiants étrangers,
17:52 à l'origine, ça a été créé pour développer
17:54 l'attractivité, le rayonnement de la France dans le monde,
17:56 sauf qu'aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup d'étudiants de Harvard
17:58 qui viennent étudier en France. - Ben voilà ! - Et donc,
18:00 aujourd'hui, quand vous avez des étudiants
18:02 qu'on fait venir, et il n'y en a jamais eu autant, on est à plus de
18:04 100 000 étudiants par an en
18:06 immigration légale qui arrivent en France, on était
18:08 à 35 000 il y a 10 ans. Et donc,
18:10 ce sont des gens qui se servent
18:12 du visa étudiant pour ensuite accéder
18:14 à la nationalité française. - C'est ce que je vous dis, c'est dévoyé. Bon, on marque une pause
18:16 et puis je vous interrogerai parce que, là aussi,
18:18 c'est un peu technique, mais il y avait
18:20 170 députés Renaissance
18:22 hier, 170 députés
18:24 qui sont dans le collège
18:26 de Renaissance, et il n'y en a que 165 qui ont
18:28 voté. Donc, où étaient les cinq ? - Il y en avait
18:30 une qui était avec Emmanuel Macron à
18:32 Toulouse, figurez-vous. - Je sais, mais les
18:34 cinq, ils avaient piscine ? En fait, c'est pas
18:36 sérieux, parce qu'il a manqué cinq voix. - Il y en avait
18:38 un qui était en voyage en Chine, dans le cadre
18:40 de ses fonctions. - Mais oui, mais...
18:42 - Je vous dis, je le défends pas. - Je suis d'accord
18:44 avec vous, mais si c'est important d'être
18:46 présent, effectivement,
18:48 le Paris Saint-Germain, quand il joue un match,
18:50 il joue à 11. - Surtout que vous savez qu'il y a un... - Il n'y en a pas deux
18:52 qui sont dans le vestiaire, ou l'un qui est en train de
18:54 se marier, ou que ça... - Il y a un ministre, donc, dont la seule
18:56 fonction, c'est un ministre qui n'est pas très connu,
18:58 il s'appelle Franck Riester, ministre chargé des relations
19:00 avec le Parlement. Sa seule fonction,
19:02 c'est de tenir la calculette avec un fichier Excel
19:04 pour savoir qui est là, qui n'est pas là. - Bon, bah, si vous dites que c'est sa seule fonction,
19:06 il va pas être très content, parce qu'il a peut-être
19:08 autre chose, quand même, à faire. - Bah, il s'occupe du Parlement.
19:10 - S'il fait que ça, ils sont 50... - Sa fonction, c'est
19:12 de faire en sorte que les textes du gouvernement
19:14 passent. - La pause.
19:16 - Europe 1. - Pascal Praud et vous.
19:18 - Et vous réagissez de 11h à 13h avec Pascal Praud,
19:20 0 à 80, 20, 30, 9, 21. - Les gens
19:22 ont du mal à comprendre, effectivement, parfois, comment ça
19:24 se passe, et vous allez peut-être nous éclairer.
19:26 Les députés renaissants, absents, il en manquait 5
19:28 hier, il en manquait 3 également du MoDem,
19:30 il en manquait 1 d'Horizon.
19:32 6 et 5 et 3, 8 et
19:34 9 personnes votent hier, sont dans l'hémicycle,
19:36 parce qu'on peut pas voter par procuration,
19:38 le projet de loi...
19:40 - La motion de rejet ne passait pas.
19:42 - Exactement. Donc, où étaient ces gens-là ?
19:44 - Alors, je... Il y en a...
19:46 Il y a une parlementaire qui était en déplacement avec
19:48 Emmanuel Macron à Toulouse.
19:50 - Ah, ça c'est absolument incroyable. - Et vous savez pourquoi elle y était ?
19:52 Parce que Sylvain Maillard,
19:54 qui est le chef des Renaissance,
19:56 lui a dit "vous pouvez rester à Toulouse, ça passe,
19:58 on n'a pas besoin de vous". Vraiment, il avait le nez
20:00 creux, Sylvain Maillard, c'est un professionnel
20:02 de la politique, manifestement.
20:04 Mais comment c'est possible ?
20:06 Je vous répète, comment c'est possible ?
20:08 Quelle est la justification de ces gens-là ?
20:10 Qu'est-ce qu'ils disent aujourd'hui ? - Parce que, alors, à l'origine, déjà,
20:12 tout le monde s'est trompé dans les calculs.
20:14 À l'Élysée, à Matignon et au
20:16 ministère de l'Intérieur, ils pensaient que la motion
20:18 de rejet ne passerait pas selon leurs calculs.
20:20 Donc il y a des parlementaires... Manifestement, ils se sont
20:22 dit que certains parlementaires n'allaient pas voter le texte,
20:24 ils ont voté le texte, ils ont
20:26 pris un risque inconsidéré en se disant que ça allait
20:28 passer en laissant partir, en laissant
20:30 certains parlementaires vaquer à leurs
20:32 occupations. - Mais en fait, on ne prend pas ce risque,
20:34 parce que personne n'en sait rien.
20:36 - On ne fait pas... Il me semble.
20:38 - Je suis d'accord avec vous. - Bon, aujourd'hui,
20:40 il y a une réunion, là, en ce moment, à l'Élysée ? - Oh là là, il y a
20:42 un Conseil des ministres, et
20:44 ça phosphore dans tous les sens, parce qu'Emmanuel Macron
20:46 veut montrer qu'il minimise le résultat de ce
20:48 vote. - Mais c'est de son intérêt
20:50 de le minimiser, parce que... - Vous voulez que je vous dise le problème ?
20:52 - Oui. - C'est qu'Emmanuel Macron pense que
20:54 le sujet et le problème est technique,
20:56 alors qu'il est politique. Il pense
20:58 que le sujet, c'est uniquement Gérald Darmanin
21:00 qui n'a pas réussi à convaincre, alors que
21:02 le sujet, c'est celui que vous évoquez au début de cette
21:04 émission, c'est le "en même temps". En fait, le
21:06 "en même temps" qui consistait à voir et la droite et la
21:08 gauche, s'est transformé, aujourd'hui,
21:10 hier, en "ni ni". Ni la gauche,
21:12 ni la droite, et donc vous avez
21:14 le parti d'Emmanuel Macron qui devient,
21:16 en tout cas pour le moment, extrêmement
21:18 minoritaire, et on voit
21:20 très difficilement comment Emmanuel Macron peut continuer
21:22 à gouverner, enfin c'est impossible. En plus,
21:24 il y a des élections européennes bientôt, où globalement,
21:26 le parti d'Emmanuel Macron risque
21:28 d'avoir un accident
21:30 électoral, et ensuite... - Il n'y aura pas de conséquences
21:32 pour le national,
21:34 puisque ce sont des élections
21:36 européennes. - Vous allez voir, le RN va nationaliser
21:38 l'élection. Le RN ne va parler que d'un sujet,
21:40 l'immigration.
21:42 La loi n'est pas votée. - J'entends bien,
21:44 mais quand vous dites "le gouvernement ne peut pas gouverner",
21:46 Emmanuel Macron ne peut pas gouverner,
21:48 ça veut dire quoi ? Ça veut dire que pendant 3 ans, il n'y a pas
21:50 de gouvernement possible en France ? - En fait, on est retourné
21:52 dans la 4ème République,
21:54 et donc il va falloir, pour le gouvernement,
21:56 avoir des majorités de circonstances, un petit coup à gauche,
21:58 un petit coup à droite, mais aujourd'hui,
22:00 ni la gauche, ni la droite ne veut faire de cadeau
22:02 à Emmanuel Macron, d'autant plus que
22:04 le péché originel, c'est au lendemain de son élection.
22:06 Emmanuel Macron avait dit qu'il
22:08 tirerait des conséquences de son élection,
22:10 parce que c'est une élection par défaut,
22:12 et globalement, qu'a-t-il fait à l'endroit des Républicains ?
22:14 - Il n'a pas compris qu'il avait...
22:16 - Les Républicains ont été méprisés
22:18 depuis l'élection, alors les gens,
22:20 ils ont été méprisés, et soudainement,
22:22 2 semaines avant le texte, tout le monde se mobilisait
22:24 en disant "ah, les Républicains, ils sont géniaux,
22:26 on va essayer de les convaincre avec la raison". - Ils ne veulent pas travailler non plus les Républicains,
22:28 ils avaient l'occasion de travailler avec la Macronie hier.
22:30 - Mais ils ne veulent pas, mais qu'est-ce qu'Emmanuel Macron leur a proposé ?
22:32 - Il leur a proposé quand même
22:34 une loi qui pouvait aller dans leur sens,
22:36 ce qui n'était pas tout à fait ce qu'ils demandaient,
22:38 mais qui allait dans leur sens,
22:40 c'était le sens du "en même temps".
22:42 - Oui et non, parce qu'il y avait aussi la mesure sur les régularisations
22:44 pour les métiers en tension.
22:46 - Je vous remercie Louis de Ragnel,
22:48 on va prendre, on va changer de sujet
22:50 dans une seconde, il est 11h35.