Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, l'émission revient avec Maud Bregeon, député Renaissance des Hauts-de-Seine, sur l'annonce faite par la ministre des Solidarités et des Familles, de la mise en place de "travaux d'intérêt général pour les parents défaillants".
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00:00 - Pascal, prenez-vous la suite sur Europe 1 et vos réactions au 01.80.20.39.21.
00:04 - Faut-il faire payer les parents défaillants ? C'est la volonté de la ministre des Solidarités et des Familles.
00:08 Aurore Berger a annoncé ce week-end la mise en place de travaux d'intérêt général pour ces parents défaillants,
00:13 mais aussi le paiement d'une contribution financière pour les parents d'enfants coupables de dégradation,
00:18 une amende également pour les parents qui ne se présentent pas aux audiences qui concernent leurs enfants.
00:22 Alors, faire payer les parents est-il la meilleure solution ? Faut-il taper du poing sur la stable ?
00:28 Nous sommes avec Maude Bréjon, que vous connaissez, qui est députée Redescence des Hauts-de-Seine. Bonjour.
00:32 - Bonjour.
00:33 - C'est vrai qu'on a l'impression que c'est un peu de com' que tout ça, parce que les parents défaillants, les faire payer,
00:41 souvent, je ne suis pas sûr qu'ils aient les moyens déjà de pouvoir payer, parce que tu retrouves souvent dans les parents défaillants
00:47 ceux qui sont le plus en difficulté sur le plan économique.
00:50 - Il y a un constat d'abord très objectif à faire sur les émeutes de juin dernier.
00:54 30% des émeutiers étaient mineurs, 60% des émeutiers étaient issus de familles monoparentales.
01:00 Ça pose une question, et il ne faut pas avoir de tabou, c'est celle de l'autorité.
01:05 Et d'un besoin du retour à l'autorité et à l'autorité parentale.
01:08 Il ne s'agit pas d'être bête et méchant.
01:10 Bien sûr qu'il y a des familles qu'il faut davantage accompagner, des mamans seules qui sont parfois en difficulté.
01:16 Et d'ailleurs, dans ce sens-là, Aurore Berger a annoncé une augmentation des budgets des CAF,
01:19 parce qu'on sait qu'il y a besoin d'accompagner à la parentalité et que ce n'est pas facile d'être parent.
01:24 Et puis de l'autre côté, il y a aussi des parents qui sont démissionnaires sans que ce soit nécessairement justifié.
01:31 Et donc là, oui, les travaux d'intérêt général, c'est d'abord ce dont elle a parlé,
01:34 et effectivement une contribution financière lorsque les enfants sont reconnus coupables de dégradation.
01:39 - Alors vous allez, ces femmes ne pourront pas travailler pendant qu'elles font un travail d'intérêt général ?
01:45 - Alors ce n'est pas uniquement des femmes, parce que moi je pense qu'il faut distinguer les choses.
01:49 - Je vous assure, ce genre de choses, avant de le voir mis en place et efficace...
01:55 - La maman qui élève seule ses trois gamins, encore une fois qui galère, elle faut l'accompagner.
01:59 Il y a des parents qui en revanche ne sont pas suffisamment auprès de leurs enfants,
02:05 ne les éduquent pas suffisamment, alors qu'ils pourraient le faire.
02:07 Effectivement, il y a beaucoup d'enfants, de jeunes, issus de familles en grande difficulté,
02:13 mais pas uniquement, on retrouve aussi parfois des jeunes issus de familles aisées,
02:19 dans la rue, qui commettent des actes de délinquance,
02:23 et moi je crois qu'encore une fois, il n'y a pas de tabou à parler d'autorité parentale,
02:27 et l'autorité, c'est pas un gros mot.
02:30 - Vous avez parfaitement raison, écoute Aurore Berger, ministre des Solidarités et des Familles,
02:34 elle était sur France 2.
02:36 - Un choc d'autorité, dont on a besoin aussi dans notre pays,
02:40 typiquement, on a vu aussi parfois dans les émeutes, des parents qui étaient absents,
02:44 des parents qui parfois encourageaient aussi leurs enfants à commettre des actes qui sont illégaux,
02:49 et alors ce choc d'autorité, ça veut dire aussi des nouvelles règles du jeu
02:53 qu'on doit mettre en place avec les parents.
02:55 - Emmanuel Bompard de la France Insoumise, député, lui a répondu ce matin.
02:59 - Je pense que c'est une idée indigne, qui vise à culpabiliser ou à rendre responsable des parents
03:06 qui, je crois pour l'immense majorité d'entre eux, veulent le meilleur pour leurs enfants.
03:11 Et les pointer du doigt, les stigmatiser plutôt que de les aider, je pense que ça ne contribuera pas,
03:15 et que ça ne résoudra pas les difficultés auxquelles parfois on peut être confronté.
03:20 D'ailleurs, ce type de mesure, c'est-à-dire sanctionner les parents,
03:22 a déjà été mis en place en France pour lutter contre l'absentéisme scolaire.
03:26 L'impact de ces mesures, c'est que l'absentéisme scolaire avait progressé.
03:29 Donc je pense que c'est typiquement une fausse bonne idée.
03:32 - Je ne dirais pas que cette mesure est indigne, mais en revanche, je ne suis pas sûr qu'elle soit très efficace.
03:36 Alors on va être avec Aliu. Bonjour Aliu, que vous connaissez si vous nous suivez régulièrement,
03:41 puisque Aliu est cet auditeur qui est venu un jour dans notre studio.
03:45 C'est le premier auditeur, d'ailleurs, me semble-t-il, et le seul qui est venu jusqu'à nous,
03:49 qui a eu un discours, un échange avec Mathieu Vallée,
03:52 puisqu'Aliu regrettait notamment les contrôles au faciès.
03:55 C'est pour ça qu'il était venu à parler avec M. Vallée. Bonjour Aliu.
03:59 - Bonjour Pascal Praud, bonjour Maude Bréjean.
04:01 - Vous allez bien ? Vous êtes où là Aliu ? Vous me paraissez loin.
04:05 - Ouais, je suis dans le sud.
04:07 - Ah bah dans le sud, mais là vous êtes en voiture ? Vous êtes en Bluetooth ?
04:11 - Je suis en voiture, je suis en Bluetooth, mais je vais m'arrêter dans même pas quelques secondes.
04:16 - Pour qu'on vous entende mieux, vous voyez, j'ai l'oreille.
04:18 Je sais reconnaître le Bluetooth, comme tout le monde d'ailleurs, je pense.
04:23 - Exactement.
04:24 - On n'a pas besoin d'avoir l'oreille.
04:26 - Aliu m'a trahi, je lui avais fait enlever le Bluetooth.
04:28 - Ah bah oui, mais les hommes trahissent.
04:31 - C'est ça le souci, c'est bien le souci.
04:35 C'est pour ça qu'on finit seul et misanthrope.
04:37 - Je voulais pas être accusé encore de trahison.
04:39 - L'homme n'est que trahison, l'homme est un loup !
04:41 Pour l'homme, comme vous le savez.
04:42 Bon Aliu, qu'est-ce que vous voulez dire à Madame Bréjean,
04:45 qui je le rappelle est députée Renaissance et après la mesure imaginée par Aurore Berger.
04:51 - Exactement, déjà je voulais rebondir à ce qu'elle vient de dire.
04:53 Elle disait que comme quoi il y a des parents de démissionnaires.
04:56 À ça je voulais lui rétorquer les paroles d'Alan Bauer ce matin chez l'un de vos confrères,
05:03 qui disait que les parents ne sont pas des missionnaires,
05:06 c'était plutôt l'État qui les avait licenciés.
05:08 Et j'ai beaucoup aimé cette parole-là parce que c'est tout à fait vrai.
05:13 Et pour être tout à fait complet avec vous, ce week-end lorsque j'ai vu ça,
05:17 j'ai pensé déjà que c'était le Gorafi, mais non effectivement,
05:20 Aurore Berger nous pond quelque chose...
05:23 - Tout le monde ne connaît pas le Gorafi, mais le Gorafi c'est l'anagramme de Figaro
05:27 et c'est un conte parodique qui donne des fausses informations.
05:32 - Exactement, l'information venait de la tribune du dimanche,
05:37 donc je me suis dit mais c'est pas possible de commencer un dimanche comme ça,
05:41 avec ce genre d'informations.
05:42 - Il vaut mieux commencer avec le journal du dimanche de toute façon
05:45 qu'avec la tribune du dimanche, vous avez raison.
05:47 - J'ai arrêté d'être un lecteur du journal du dimanche,
05:51 mais ça c'est un autre débat Pascal Praud.
05:53 Tout ça pour vous dire que comme quoi, bienvenue au débilistan,
05:57 quand je dis débile, je n'attaque bien évidemment pas Aurore Berger de manière directe,
06:01 mais la proposition, elle n'a ni queue ni tête.
06:04 Lorsque Manuel Bompard ce matin nous dit que comme quoi c'est indigne,
06:07 je pense qu'il le dit avec des mots fleuris,
06:10 et c'est pire qu'indigne quoi.
06:12 - Je vous réponds, mais ce qui est vrai c'est qu'on aimerait que la politique
06:16 propose des choses efficaces, et là on a le sentiment,
06:19 moi je vous donne mon avis, qui n'est que le mien bien sûr,
06:23 qu'on est quand même dans de la com' pure,
06:25 et qu'on est un peu agacé lorsque la politique ne fait que de la com' pure.
06:29 - Moi je crois au contraire que beaucoup de français
06:33 attendent qu'on remette de l'autorité, et de l'autorité à tous les étages.
06:36 Et c'est d'ailleurs en ça ce qui me différencie fondamentalement
06:39 des propos de Manuel Bompard tout à l'heure.
06:41 Je crois qu'il y a aujourd'hui une certaine gauche,
06:43 je mets le parti communiste de côté,
06:45 qui a un problème même avec la notion d'autorité.
06:48 On a besoin d'avoir davantage d'autorité à l'école,
06:50 c'est ce que fait par exemple Gabriel Attal dans la rue.
06:52 - Mais ça on est d'accord là-dessus.
06:53 - Et également, au sein des familles, on ne peut pas toujours,
06:56 et de toute façon continue, chercher des excuses sociales
06:59 quand ça ne marche pas.
07:01 Parce que je pense que ce n'est pas rendre service aux gens,
07:03 et notamment aux gens des classes les plus défavorisées.
07:06 Encore une fois c'est un choix d'être parent.
07:09 Et donc derrière on attend, et c'est normal,
07:11 qu'on attende à ce que les parents s'occupent de leurs enfants
07:13 quand ils sont mineurs, rappelez-vous, pendant les émeutes.
07:15 On ne parle pas de jeunes qui avaient 20 ou 22 ans.
07:18 On a vu des jeunes de 12, 13, 14 ans dans la rue.
07:22 Moi je suis désolée, il y a une responsabilité parentale
07:25 que de dire à vos enfants, en ces cas-là,
07:27 en fait vous restez à la maison, un enfant n'a rien à faire,
07:29 par exemple, à une heure du matin, dehors.
07:32 Et donc responsabiliser les parents, ça me semble bien normal.
07:36 Je ne vous dis pas que c'est une mesure magique,
07:38 je vous dis que c'est une mesure qui tend, sur ce plan-là,
07:40 comme sur d'autres plans, et on le fait ailleurs,
07:42 à remettre de l'autorité dans la société.
07:44 Je pense que les Français attendent ça.
07:45 - Bon, il est 12h11 et nous marquons une pause de nouveau.
07:49 C'est un peu, sur aujourd'hui, la bande son est réduite aux ackets.
07:58 Si vous me permettez, DJ Pab.
08:00 - Allez, il faut répondre, Pab.
08:01 - Et oui, c'est que nous avons du succès
08:03 et beaucoup d'annonceurs veulent figurer dans votre émission.
08:05 - Vous savez de qui c'est l'anniversaire aujourd'hui ?
08:08 - Et oui, aujourd'hui je sais de qui c'est l'anniversaire,
08:10 c'est l'anniversaire d'Enrico Macias.
08:12 - Alors, on ne pourrait pas...
08:14 - Il suffit de demander !
08:16 - Et si on l'appelait Enrico ?
08:20 - Vous avez donné une couleur différente à cette émission.
08:32 - Et moi j'aime bien le mendiant de l'amour.
08:36 - Il suffit de demander, hein ?
08:38 - Au taquet !
08:40 - C'est merveilleux, vous savez que, à l'Olympia,
08:43 je suis allé voir Enrico Macias, parce qu'il est formidable,
08:47 et de voir son public chanter cette chanson, c'est irréel.
08:53 Irréel, c'est peut-être la chanson la plus emblématique de son répertoire.
08:56 Bon, on voit si on peut l'appeler.
08:58 Tiens, bonne idée, à tout de suite.
09:00 - Et pour Appeler Pascal Pro, vous composez ce numéro.
09:02 - Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.
09:06 - Europain.
09:07 - Pascal Pro et vous.
09:08 - De 11h à 13h sur Europe 1, avec votre invité Pascal,
09:10 mot de région, débuter Renaissance des Hauts-de-Seine.
09:12 - Aliu, vous vouliez peut-être rajouter quelque chose à notre discussion ?
09:17 - Oui, moi je voulais rajouter que comme quoi on comprend bien
09:20 qu'aujourd'hui on ne peut plus punir les enfants,
09:22 donc on se dirige vers les parents.
09:24 Ce qui n'a aucun sens, moi j'ai pas d'enfants,
09:26 et que lorsque j'entends ça, je me fais peur.
09:28 - Les parents sont aussi responsables, c'est pour ça.
09:30 Là je trouve que la mesure n'est pas efficace,
09:32 mais de sensibiliser, de dire aux parents qui sont responsables
09:35 de l'éducation de leurs enfants, la réponse est oui.
09:37 - Mais pardon, mais pardon Pascal Pro,
09:39 avec ce gouvernement, le problème qu'est-ce qu'on voit,
09:42 c'est que j'ai l'impression qu'ils prennent tout le temps
09:45 les fausses bonnes idées quoi.
09:48 - Ben ça dépend, pas toujours.
09:50 La loi immigration de Gérald Darmanin apporte des choses intéressantes.
09:53 De vouloir par exemple sortir les étrangers délinquants,
09:57 pardonnez-moi, de France c'est une bonne mesure.
10:00 - Excusez-moi, cette loi immigration encore une fois,
10:03 c'est un autre sujet, c'est un autre débat.
10:05 Prenons par exemple l'exemple du RSA,
10:08 lorsqu'on veut mettre au travail les gens qui n'ont pas de boulot.
10:12 Avec le RSA, ce qu'on a fait, pour moi, c'est là encore,
10:16 on marche sur la tête, et là ce qu'on nous pond,
10:18 mais vraiment on nous dit...
10:20 - Revenons sur la responsabilité des parents.
10:22 Vous pensez que ce sera bon ?
10:24 - Les parents ont une responsabilité certes,
10:26 mais ce que Laura Berger dit ce matin sur France 2,
10:28 c'est totalement faux.
10:29 Lorsqu'elle dit qu'il y a des parents qui encouragent
10:31 leurs enfants à commettre des délits,
10:33 mais moi j'ai entendu ça nulle part,
10:36 j'ai entendu tout et n'importe quoi.
10:38 - Vous êtes sûr qu'elle l'a dit dans ces termes-là,
10:40 Laura Berger ? Parce que moi je n'ai pas entendu dire ça.
10:42 Qu'il y a des parents qui encouragent leurs enfants ?
10:45 - Elle l'a dit, bien évidemment,
10:47 elle l'a dit ce matin, lorsqu'il y a eu ce que vous appelez
10:50 les émeutes, et moi j'appelle les programmes populaires.
10:53 - Non je ne crois pas, je ne pense pas qu'elle...
10:55 - Elle dit, pardon, si si si, elle le dit,
10:57 elle le dit que comme quoi lors des émeutes,
10:59 il y a eu des parents qui ont encouragé leurs enfants
11:02 à les commettre des délits. On a vu ça nulle part.
11:04 Moi j'aimerais bien qu'elle sorte.
11:06 D'où est-ce qu'elle a vu ça ?
11:08 - Bon, de toute façon, ce qui s'est passé en juin
11:11 est parfaitement inadmissible, évidemment,
11:13 et en revanche, il doit y avoir une responsabilité des parents.
11:15 Bon, Maud Bréjon a peut-être une question à poser à Aliu,
11:18 pour préciser sa pensée,
11:21 ou souhaitez-vous vous-même intervenir ?
11:23 - Non mais à l'inverse, moi je comprends qu'on dise,
11:25 aujourd'hui on parle encore une fois d'enfants qui sont très jeunes,
11:28 donc ils ont 12 ou 13 ans, qui est responsable de ces enfants ?
11:30 Leurs parents. Si on ne peut pas demander des comptes à leurs parents,
11:33 on demande des comptes à qui ?
11:35 Moi je suis désolée, l'État, le gouvernement,
11:38 peu importe quel est le gouvernement d'ailleurs,
11:40 n'est pas responsable de tout.
11:42 Et à un moment l'État a des responsabilités,
11:44 mais les parents, la sphère familiale a aussi une responsabilité.
11:47 Je ne sais pas si vous avez des enfants,
11:49 je pense que si vous en avez, vous ne les laissez pas traîner
11:51 dans la rue à 1h du matin et brûler des poubelles.
11:53 Donc à un moment, vers qui est-ce qu'on se tourne ?
11:55 C'est aussi normal qu'il y ait une responsabilité parentale
11:58 des enfants de cet âge-là d'école.
12:00 Bon bah écoutez, merci en tout cas.
12:02 Adieu, merci, vous vous apprêtez à...
12:05 Oui, en fait je voulais juste répondre rapidement à un mot de Béjon.
12:08 Je n'ai pas d'enfants, j'ai des nièces,
12:10 effectivement je fais en sorte que tout se passe bien,
12:12 mais entendez quand même les parents,
12:14 lorsqu'ils vous disent que comme quoi,
12:16 à chaque fois qu'ils essaient de remettre de l'autorité,
12:18 ils sont face à un mur.
12:20 Le mur de l'État, du système que vous représentez.
12:22 Mais c'est quoi le mur du système ?
12:24 Quelle est la responsabilité du gouvernement
12:27 dans la façon dont les parents éduquent leurs enfants ?
12:30 Je vais vous donner un exemple très très simple.
12:32 Aujourd'hui, il y a des parents qui vous disent que lorsqu'ils
12:34 essaient de remettre de l'ordre, ils sont rappelés à l'ordre eux-mêmes.
12:37 Mais sur quoi ?
12:38 C'est vrai ou c'est faux ?
12:39 Non, non, je ne vois pas de quoi vous parlez.
12:41 Quand des parents demandent à leurs enfants de rester à la maison le soir,
12:44 il ne me semble pas qu'Elisabeth Borne vienne expliquer l'inverse.
12:47 À un moment, il y a une question de bon sens.
12:49 Votre réponse est très simpliste.
12:51 Vous avez beaucoup de parents qui vous disent que
12:53 du moment où ils essaient de remettre de l'ordre, on va leur dire attention,
12:55 un enfant, on ne peut plus l'engueuler, on ne peut plus le punir.
12:58 Non, personne n'est ça.
13:00 Non, non, ça c'est beaucoup trop facile.
13:02 Il y a une responsabilité individuelle.
13:04 Exactement, on ne peut pas exclure la responsabilité
13:07 non plus des parents sur l'éducation des enfants.
13:12 Merci en tout cas à Liu.
13:13 Il est 12h19, on va peut-être changer de sujet.
13:16 Il restera un auditeur à parler sur ce sujet.
13:20 A tout de suite.
13:21 À 13h, c'est Pascal Proé sur Europe 1.
13:23 Europe 1, Pascal Proé.
13:25 Et sur Europe 1, nous retrouvons Gilles qui veut réagir au 01.80.20.39.21.
13:28 Pascal.
13:29 Et je rappelle pour ceux qui nous rejoignent à l'instant sur Europe 1
13:33 que nous évoquons la proposition de Mme Aurore Berger.
13:38 Faut-il faire payer les parents défaillants ?
13:40 C'est la volonté de la ministre des Solidarités et des Familles.
13:43 Gilles, bonjour Gilles. Vous nous appelez d'où ?
13:45 Bonjour Pascal.
13:47 Heureux de vous parler. Je vous suis régulièrement sur ces news.
13:50 C'est gentil, Gilles. Vous nous appelez d'où ?
13:53 Alors là, je vous explique.
13:54 Moi je suis en Normandie, mais je suis un ancien à Paris.
13:57 J'ai vécu plus de cent ans à Paris.
13:59 Vous avez bien de la chance de vivre en Normandie aujourd'hui.
14:01 C'est plus calme.
14:02 Je suis au bord de la mer, vous voyez, pas loin de Deauville.
14:05 Et vous êtes en retraite ?
14:06 Oui, j'ai 68 ans bientôt.
14:09 Vous étiez à Paris, vous avez vendu peut-être votre maison à Paris ?
14:12 Voilà exactement, j'ai vendu ma maison, puis j'ai racheté des petites choses ici.
14:16 C'est vous qui faites monter les prix en Provence ?
14:19 Non, non, non, c'est pas moi, c'est les Parisiens.
14:21 C'est les Parisiens qui sont venus pendant la Covid.
14:23 Ah oui, mais les Parisiens, vous êtes un Parisien.
14:25 Vous êtes un ancien Parisien.
14:27 Et vous êtes où à Deauville ? Vous avez acheté une maison ?
14:30 Non, j'ai des appartements.
14:32 Des appartements ? Ah, énorme.
14:34 Oui, j'ai investi.
14:36 Vous avez une grande maison à Paris ?
14:38 Oui, j'ai une grande maison au banlieue.
14:42 Ah, vous êtes riche.
14:44 Ah non, je suis pas malheureux.
14:46 Bon, qu'est-ce que vous voulez nous dire sur les parents défaillants ?
14:49 Et puis bon, je suis un ancien policier, vous le savez peut-être, non ?
14:52 Non, je ne sais pas moi.
14:53 Si, c'est marqué, c'est marqué.
14:54 Ah bah oui, c'est marqué, vous êtes un ancien policier.
14:56 J'ai fait toute ma carrière à Paris, en banlieue parisienne, notamment en 1994 à 1993.
15:01 Exactement, c'est ce que dit Olivier Guenegh, mais il met la fiche tellement loin que je ne la vois pas.
15:06 C'est parti pour...
15:08 Olivier, il vieillit, ça va pas.
15:11 Il vieillit, il est jeune. Bon, sur les parents défaillants, qu'est-ce que vous voulez nous dire ?
15:15 Est-ce que c'est de la com' ou est-ce que ça sera efficace selon vous ?
15:18 Alors, pour moi, ça sera pas efficace.
15:21 Par contre, je suis partagé, parce qu'effectivement, il y a des parents qui sont défaillants.
15:25 Vous savez, il y a une image qui m'a choqué, je vous en rappelais peut-être,
15:28 pendant les émeutes, suite à la mort du petit Naël, malheureusement pour Gosse.
15:32 Bon, bah maintenant, pour ça, je ne récrimine pas mon collègue,
15:34 parce qu'il faut laisser finir l'enquête par les collègues, enquêteurs, OPJ,
15:39 et puis ensuite, c'est à la magistrat de faire le nécessaire.
15:42 Mais quand j'ai vu une maman, enfin, pas grébille, puisqu'elle était habillée à l'orientale,
15:48 partir avec une grande télé, une télé grand écran sous le bras,
15:52 d'une dame d'une quarantaine d'années, je me suis dit, là, il y a quelque chose qui cloche, ça.
15:56 Alors forcément, quand les enfants n'ont pas d'exemple sous les yeux d'autorité...
16:00 Je suis d'accord, mais ce qui est difficile, c'est de prendre un exemple individuel
16:03 pour en tirer une généralité, c'est toujours ça qui est difficile.
16:07 Alors ce que je veux dire, Pascal, là, ce que je ne supporte pas, moi...
16:11 - C'était quand même surtout des jeunes, manifestement, les émeutiers.
16:14 - C'est d'excuser surtout, ça veut dire d'excuser la misère, la misère sociale.
16:18 Parce que moi, je peux vous en parler, vous savez, je suis d'une famille d'ouvriers.
16:21 On a vécu... Nous, on avait des poêles à charbon en guise de chauffage,
16:24 vous avez peut-être connu ça. On n'avait pas de double vitrage,
16:27 on n'avait pas le confort de la salle de bain ni rien, on l'a eu plus tard.
16:30 Et ce n'est pas pour ça qu'on n'a pas réussi.
16:32 Moi, j'ai réussi dans la police, mon frère est officier supérieur.
16:34 - Non mais ce qui est vrai, là, vous avez raison, c'est qu'il y avait un autre climat
16:37 dans les années 50-60 qui encourageait peut-être plus
16:42 de se sortir de la difficulté dans laquelle on était
16:45 et qu'aujourd'hui, chacun exclut sa responsabilité sur la vie qu'il mène
16:50 et a tendance à rejeter sur des origines ou des conditions sociales.
16:54 C'est un climat différent. La France, aujourd'hui, vit dans un climat différent
16:58 de celui d'il y a 40 ou 50 ans. Pas surtout, mais d'année 50.
17:03 - Il y a un souci aussi, c'est les familles monoparentales,
17:06 c'est le manque de père. Parce que moi, avant d'être dans la police,
17:09 j'ai travaillé en entreprise et j'ai travaillé sur l'appel les anciens à l'échibanie.
17:12 Et c'était les pères de famille d'origine maghrébine qui tenaient leurs enfants,
17:16 qui les corrigeaient et qui les sanctionnaient quand ils fallait.
17:18 - Alors ça, c'est intéressant. J'interroge Maude Bréjon là-dessus.
17:20 Parce que ça, par définition, la politique ne peut pas changer les choses.
17:23 Mais c'est vrai que la famille, je crois que c'est Aldo Nahouri qui dit ça,
17:27 qui est un psy très célèbre, qui dit le problème des banlieues, c'est l'absence de père.
17:30 Bon, il y avait une société dans les années 70, 80, 90,
17:33 qui était corsetée encore avec une place de la famille importante,
17:36 le père, la mère et les enfants.
17:38 Aujourd'hui, c'est différent. Mais la politique ne peut pas dire aux femmes
17:42 ou aux hommes, ne fondez pas, fondez une famille !
17:45 C'est pas son rôle. Mais on voit bien les difficultés de ces femmes,
17:49 de ces mères monoparentales.
17:51 - Oui, c'est ce que je disais en introduction, 60% des émeutiers
17:55 sont issus de familles monoparentales.
17:57 Il y a plusieurs choses. Rapidement, pour rebondir sur ce qui a été dit par Gilles,
18:00 moi je suis complètement d'accord, on ne peut pas toujours chercher des excuses sociales.
18:03 Effectivement, il y a des familles qui sont en difficulté,
18:06 effectivement, beaucoup de familles dans lesquelles il n'y a pas de père.
18:08 Et ça, l'État n'a évidemment pas la main là-dessus, dans la façon dont évolue la vie familiale.
18:14 Donc il y a besoin d'aider davantage ces femmes qui sont seules.
18:18 Je reviens sur ce que je disais, une hausse de budget
18:21 pour toutes les caves de 30%, pour davantage accompagner ces femmes.
18:25 Il ne s'agit pas de stigmatiser les familles dont les enfants sont délinquants,
18:31 en tout cas pas l'ensemble des familles.
18:33 Bien sûr qu'il y en a qui faut aider, et donc il y a ces budgets
18:36 et ces accompagnements supplémentaires qui vont être mis en place.
18:38 Et en même temps, ça n'exclut pas toute notion de responsabilité individuelle,
18:44 même pour les familles monoparentales.
18:48 Alors oui, c'est plus difficile, oui, il faut les accompagner davantage,
18:52 mais l'État ne peut pas tout, et l'État n'a pas à se substituer à la place des parents.
18:58 D'ailleurs, je pense que ce ne serait pas possible.
19:00 Gilles parlait d'une vidéo, alors moi je ne l'ai pas vue, cette vidéo-là,
19:03 mais il y en a une autre qui m'avait marquée.
19:05 C'était celle, vous l'avez peut-être vue sur les réseaux sociaux,
19:08 pendant les émeutes, d'un papa venant chercher de force son gamin
19:13 dans la rue en pleine nuit, le choppant, le mettant dans la voiture.
19:17 - Exactement, ça c'était une image forte.
19:19 - Il avait raison, ce père.
19:21 - Il a pris la voiture, retour maison.
19:23 Quand je vois ça, je dis bravo.
19:25 - Moi aussi je dis bravo, parce qu'il est 12h27,
19:29 et c'était un plaisir de vous avoir, Mme Bréjon.
19:31 Vous serez à l'Assemblée nationale cet après-midi ?
19:33 - Exactement, Pascal.
19:34 - Vous êtes contente de ce mandat de députée ?
19:37 Est-ce que ça sert à quelque chose d'être députée ?
19:40 - Oui, ça sert à quelque chose.
19:41 - C'est important de le dire, parce que parfois on a l'impression
19:43 que vous ne servez pas à grand-chose, les députés renaissance.
19:45 - Moi, avant je m'occupais de mes centrales nucléaires chez EDF,
19:48 maintenant je vote des lois pour durcir les critères sur l'immigration,
19:52 comme ce qu'on va faire avec Gérald Darmanin.
19:54 C'est très différent, mais dans le dos on a l'impression d'être utile.
19:56 - Et le travail également sur le terrain,
19:58 dans votre circonscription,
20:00 c'est aussi un travail qui est peut-être aussi important que de voter des lois ?
20:03 - Oui, parce que la politique, au fond,
20:06 c'est ni plus ni moins qu'écouter et essayer de s'occuper des gens.
20:10 Donc quand on aime ça, c'est forcément passionnant,
20:12 avec des gens qui ont des histoires à raconter,
20:14 parfois dures, parfois de belles histoires aussi,
20:16 tout va pas mal,
20:18 et essayer d'améliorer leur vie à notre petit niveau.
20:23 Il faut être humble, mais bon.
20:25 - Et le monde politique n'est pas sexiste ?
20:27 - Probablement beaucoup moins qu'il y a 20 ans.
20:30 - Mais il y a des progrès à faire ?
20:35 - Il y a toujours des progrès à faire,
20:37 mais je trouve que ça a beaucoup évolué.
20:41 Pour être très honnête, moi j'y suis pas énormément confrontée,
20:44 à l'Assemblée nationale, et je trouve que les générations évoluant,
20:47 la société évoluant aussi,
20:49 tout ça va dans le bon sens.
20:51 Ça veut pas dire qu'il n'y a pas des progrès à faire,
20:53 mais bon, là-dessus je ne tiens pas de discours particulièrement alarmiste non plus.
20:58 - Et bien c'était bien intéressant de vous entendre ce matin
21:02 dans le studio d'Europe 1, monsieur Guedec.
21:05 - Ah d'Europe 1, bien sûr !
21:07 Vous le faites très bien d'ailleurs, vous le faites de mieux en mieux.
21:10 - Oui, parce que c'est M. Liberté qui est là.
21:13 - Oui, notre directeur d'antenne.
21:15 - Il regrette que nous ne disions pas assez que nous sommes sur Europe 1 !
21:18 - Je pense qu'il ne regrette plus rien, vous le dites assez !
21:20 - La pause, c'est tout.
21:22 - Pascal Frayevouz sur Europe 1.