Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur cette étude BVA pour Addictions France qui conclue qu'en France, un enfant goûte de l’alcool pour la première fois à l’âge de 14 ans en moyenne.
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00:00 Pascal Praud sur Europe 1.
00:02 - À quel âge avez-vous goûté pour la première fois de l'alcool ? C'est souvent lors d'un repas de famille, d'une fête.
00:09 Tiens, goûte un peu ce vin !
00:11 En France, un enfant goûte de l'alcool pour la première fois à l'âge de 14 ans, selon une étude BVA pour Addiction France.
00:17 Quatre parents sur dix l'ont déjà fait goûter à une boisson alcoolisée à leur ado.
00:21 Plus de la moitié des français jugent acceptable qu'un adolescent de 15 à 17 ans consomme de l'alcool dans un contexte familial festif.
00:29 - Je rappelle que c'est Pierre Mendès-France dans les années 50 qui avait interdit l'alcool à la cantine !
00:36 C'est-à-dire que dans les cantines français... - Il y en avait à la cantine ?
00:39 - Mais bien sûr ! À chaque fois je rappelle ça et les gens ont oublié cela.
00:45 Il y avait possibilité à la cantine de boire du vin rouge, ce qui est absolument sidérant.
00:51 Et Pierre Mendès-France, qui devait être président du conseil et qui avait fait une grande offensive de santé publique,
00:56 et notamment en incitant les uns les autres à boire du lait, avait décidé plus exactement qu'il n'y avait plus de vin servi dans les cantines.
01:08 Plus de la moitié des français jugent acceptable, je vous l'ai dit, qu'un ado de 15 à 17 ans consomme de l'alcool.
01:13 Alors je crois que nous sommes avec le docteur Philippe Battel qui est addictologue.
01:17 Bonjour M. Battel. - Bonjour Pascal.
01:20 - Et merci d'être avec nous. Est-ce qu'il y a danger à proposer, comme on le fait parfois,
01:30 moi je pense qu'on a dû le faire quand j'avais 11 ans, 12 ans, 13 ans, le soir de Noël,
01:34 est-ce que tu veux tremper tes lèvres, comme on disait, est-ce que tu veux tremper tes lèvres dans un verre de champagne ou un verre de vin ?
01:41 - Alors il y a une étude récente de l'INFERM qui montre quoi ?
01:45 - Quand on s'intéresse aux adolescents qui bingent, c'est-à-dire ceux qui vont s'alcooliser de manière importante en une seule fois,
01:54 et on n'est plus du tout dans l'alcoolisation tranquille d'un bon verre de vin autour d'un plateau de fromage.
02:03 Eh bien quand on regarde les facteurs de risque, ceux qui ont bingé par rapport à ceux qui ne bingent pas,
02:10 on se rend compte que très souvent les bingers ont eu une initiation précoce de la consommation d'alcool.
02:17 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'idée et l'intention des parents, on la comprend bien,
02:24 c'est de se dire "au moins s'il apprécie le goût de l'alcool, il ne va pas se défoncer avec".
02:31 On est sur un cerveau qui est en train de se formater jusqu'à l'âge de 25 ans, on se rappelle que son cerveau se formate jusqu'à l'âge de 25 ans,
02:40 et ces alcoolisations, alors que le cerveau est en train de se former, ça crée le lit de ce type de comportement d'alcoolisation paroxysmique intermittente, c'est-à-dire de binge tranquille.
02:53 - Ce qui nous frappe, nous, parce qu'on est une génération qui est née dans les années 60, c'est effectivement ce que vous appelez "binger",
03:01 mais surtout la part des jeunes femmes qui boivent aujourd'hui.
03:04 Moi, il ne me semble pas que dans ma génération, dans les années 80, je voyais des jeunes femmes dans l'état dans lequel il m'est arrivé de les voir.
03:13 Par exemple, c'est l'été, lorsqu'on rentre, on rentre dans une rue où il y a une boîte de nuit, où il y a un bar qui est là,
03:21 et puis on voit des jeunes filles assez jeunes, 18 ans, 20 ans, qui manifestement sont très alcoolisées,
03:26 puis comme on a tous des enfants, ces enfants nous racontent parfois ce qui se passe dans des soirées,
03:31 et c'est vrai que ça c'est un phénomène nouveau, il n'a pas 2 ans, il n'a pas 3 ans, mais il a 15 ans.
03:37 Oui, c'est vrai, et quand on regarde finalement la différence entre les jeunes garçons et les jeunes filles sur leur comportement d'alcoolisation,
03:47 la différence se pince au fur et à mesure des années.
03:52 Mais rappelons quand même que parmi les 45 000 personnes qui vont mourir à l'heure prochaine de leur consommation inappropriée d'alcool,
04:00 la plupart sont des hommes et ils ont entre 35 et 50 ans.
04:05 Alors certes, l'alcool chez les jeunes, comme on vient de le dire, c'est un point important,
04:11 parce que ça va mettre sur ce cerveau qui est en formation, ça va mettre une petite graine,
04:17 mais vraiment sur le sexe ratio, comme on dit de manière scientifique, il est largement en défaveur des hommes par rapport aux femmes.
04:27 Mais c'est vrai qu'il y a un comportement d'alcoolisation chez les jeunes femmes qui est en augmentation.
04:33 On marque une pause et puis on va parler avec vous de cette addiction du vin, de l'alcool, comment peut-être lutter contre l'alcool,
04:42 quand faut-il s'inquiéter, parce qu'il y a aussi parfois l'alcool mondain.
04:46 Et nous marquons une pause, il est 11h39.
04:56 - Vous voyez par exemple cette chanson, je ne suis pas sûr qu'elle pourrait passer aujourd'hui.
05:02 - Ça incite les gens à boire ?
05:04 - Je pense qu'elle serait en tout cas mal perçue, parce que la société est plus morale, disons-le qu'elle ne l'était,
05:10 parfois c'est une bonne chose ou pas, c'est à vous d'en juger, mais inciter les gens à venir boire un petit coup à la maison,
05:17 je ne sais pas si ça passerait de la même manière.
05:19 Alors on est toujours avec M. Battel qui est addictologue, le docteur Philippe Battel,
05:24 et nous sommes également avec Nicolas, peut-être qu'il voulait lui poser une question. Bonjour Nicolas !
05:28 - Oui bonjour, en fait non, je voulais ramener le fait que la foudre vient de 4 billets environ,
05:36 et puis je veux dire on peut commencer à...
05:38 - Votre appel a été mis en attente.
05:40 - A... (rires)
05:43 Bon M. Battel, ce qui est certain c'est que chacun se rend compte quand même que le niveau de consommation de vin a fortement baissé.
05:54 Moi quand je suis entré dans l'univers professionnel en 88, j'avais été frappé parce que je venais d'un milieu où on buvait assez peu.
06:01 Et j'avais dit, je disais à mes parents, j'avais 23 ans, tous les jours je déjeunais avec des gens qui buvaient une demi-bouteille de vin,
06:08 c'était ça la réalité. On était journaliste à TF1, il y avait un preneur de son, un cadreur, un éclairagiste à l'époque,
06:15 et tous ces gens-là prenaient une bouteille de vin à 2, à 3, moi je ne buvais pas le midi, pas le midi évidemment,
06:21 moi si je bois le midi je vais dormir l'après-midi, et j'aime bien le vin pourtant, je suis comme tout à chacun.
06:26 Donc le midi par exemple M. Battel, plus personne quasiment en France ne boit du vin.
06:31 Bien sûr, il y a une diminution séculaire de la consommation de vin dans notre pays, et pas simplement dans le nôtre,
06:38 d'ailleurs dans la plupart des pays industrialisés, mais en France la consommation il y a 20 ans, 30 ans,
06:46 je suis avoué de vous rappeler votre jeunesse, c'est qu'il y avait en effet, les Français consommaient 1) de l'alcool quasiment tous les jours,
06:57 et essentiellement du vin, et puis ça s'est terriblement diversifié, et bien évidemment c'est le drame de nos ennemis viticulteurs,
07:06 et de toute la filière, c'est bien pour ça qu'ils ont en particulier, par un lobby très puissant, fait annuler un grand nombre de campagnes.
07:17 Mais ils se sont rattrapés aussi en augmentant considérablement à la fois la qualité de leurs produits,
07:23 et à la fois bien évidemment leur prix, sans que pour autant la fiscalité change.
07:28 La fiscalité du vin n'a pas changé depuis 1961, qui est d'ailleurs une excellente année.
07:32 - Bon, et qu'est-ce que vous voulez dire, c'est plutôt une bonne chose que la fiscalité n'ait pas changé ?
07:37 - Non, ça prouve qu'on ne touche pas à cela.
07:41 - C'est aussi le patrimoine français, là je peux comprendre, le vin c'est...
07:45 Il faut préserver cette culture, et il faut boire évidemment avec modération, mais il faut plutôt aider nos agriculteurs,
07:52 c'est aussi un savoir-faire de France, monsieur Battel.
07:57 Mais Nicolas, il est revenu, quand on a été coupé tout à l'heure, il voulait vous dire quelque chose.
08:02 - Oui, comme je disais, le problème il vient de beaucoup de choses,
08:06 parce que, sans me répéter sur mon éducation, il y a eu beaucoup de disciplines, c'était encadré,
08:12 et puis moi personnellement aussi j'étais beaucoup discipliné sur ça,
08:15 mais comment le coup de l'addiction, il faudrait un peu que tout le monde se remette en question,
08:20 que ce soit l'éducation des parents, les personnes en eux-mêmes,
08:24 et puis moi ce que j'aime bien c'est les publicitas friolantes sur les bouteilles qu'on fait passer pour du jus de fruits en fait,
08:31 et en fait non, c'est de l'alcool, et donc tout le monde devrait se remettre en question,
08:36 et puis comment... Donc on peut boire, on peut humecter à 16 ans de l'alcool sans devenir un alcoolique,
08:46 et puis il faut dire maintenant en plus de ça, avec les réseaux sociaux qui nous encouragent à être des idiots,
08:50 à faire du binge de je ne sais trop quoi, comment...
08:54 Voilà, pour moi c'est pas boire d'alcool, du binge, c'est simplement pour montrer celui qui en aura la plus grosse,
09:00 et comment... Donc cette immaturité, il vient de tout le monde.
09:03 - Je suis pas sûr que M. Battel soit d'accord avec vous M. Battel, c'est pour moi...
09:07 Que pensez-vous de ce que dit Nicolas ?
09:09 - Je ne sais pas qui est la plus grosse. Non, ce que je dis surtout c'est que...
09:14 On oublie dans cette affaire une chose, c'est qu'il y a un cerveau qui est en train de se formater,
09:20 donc bien évidemment on trouvera des gens qui ont... et plein, et j'en ai plein autour de moi,
09:28 qui ont appris à boire correctement et qui n'ont pas développé ce que vous appelez une addiction.
09:36 Mais il n'y a pas que la dépendance dans la vie, il y a les risques,
09:41 il y a plein de gens qui meurent de leur consommation d'alcool sans être dépendants.
09:45 Une ivresse chez un ado, on sait comment ça commence, on sait absolument pas comment ça finit,
09:49 et être ivre quand on est ado, c'est quasi physiologique.
09:53 Donc à chaque fois avoir l'idée que dans la question d'utiliser un produit,
10:01 le grand danger c'est d'en être dépendant, pas du tout.
10:05 Je prends un exemple tout bête.
10:07 Une femme qui va boire deux verres de vin par jour, et encore pas tous les jours,
10:13 elle va en boire douze dans la semaine, c'est rien douze dans la semaine, c'est strictement rien.
10:17 Et bien elle augmente quasiment par deux d'avoir un cancer du sein.
10:23 Elle n'a jamais été dépendante de sa vie cette femme.
10:25 Simplement sa consommation d'alcool a contribué à un processus cancérigène qui est le premier cancer.
10:31 - Oui mais ça c'est terrible, parce que moi je suis dans le cas du lundi au jeudi par exemple,
10:35 le midi je ne bois pas un verre de vin, le soir je bois un verre de vin.
10:43 Parce que c'est comme ça. Mais alors j'augmente la possibilité d'avoir un cancer de je ne sais quoi ?
10:49 - Alors si vous en buvez plus de dix par semaine, vous augmentez votre risque d'avoir des tas d'ennuis.
10:56 Alors tout le monde pense à la cirrhose, c'est une maladie relativement rare,
11:01 mais ça participe au risque cardio-vasculaire majeur et à six cancers.
11:07 Donc vous voyez le seuil est très bas, dix verres par semaine c'est pas grand chose.
11:12 - Non c'est pas grand chose, c'est à dire que c'est vendredi et le samedi soir.
11:16 En revanche dans un dîner, disons les choses, on boit trois ou quatre verres de vin aisément.
11:20 - Bah oui. - C'est une réalité.
11:22 Alors après il y a ceux qui prennent l'apéritif et ceux qui prennent du digestif, c'est encore autre chose.
11:26 Mais trois ou quatre verres, j'ai envie de dire c'est très rapide.
11:31 Alors c'est très difficile dans un dîner, parce que c'est du plaisir du vin,
11:36 de ne pas boire trois ou quatre verres de vin bien sûr.
11:38 - On marque une pause M. Battel. - Pascal Praud, ici Régis.
11:42 On a Françoise qui nous a appelé, qui est née en 1945,
11:45 et elle nous dit qu'à la cantine il y avait du vin.
11:47 - Bien sûr, j'en ai parlé tout de suite. - Pose et on lui parle.
11:53 - Françoise vous êtes là ? Françoise ?
11:57 Françoise qui est née en 1945.
11:59 Je vous signale d'ailleurs, pour reprendre l'exemple de la cantine,
12:02 c'est que là encore en 88-90 à la cantine, lorsque j'étais à TF1,
12:06 il y avait du vin et les gens pouvaient prendre des petites bouteilles de vin.
12:09 Aujourd'hui à la cantine d'Europe 1, j'y suis tous les jours, il n'y a pas de vin.
12:12 Personne ne boit du vin, parce que si vous buvez du vin,
12:15 d'abord vous avez envie de dormir l'après-midi.
12:17 Vous voulez nous dire un mot ? Bonjour, qui est là ?
12:21 - Bonjour Françoise. - C'est Françoise.
12:23 - Comment allez-vous Françoise ? Vous buviez du vin ?
12:25 - Ecoutez, je vais extrêmement bien. - Vous buviez du vin à la cantine ?
12:28 - Mais écoutez, j'ai dû rester peut-être une semaine seulement à la cantine,
12:32 parce qu'en fait je n'avais pas du tout le goût du vin.
12:35 Mais je me souviens qu'il y avait effectivement de l'eau,
12:41 et les dames de la cantine nous mettaient un peu de vin dans l'eau.
12:46 Et c'est ce que j'expliquais à la standardiste, qui m'a gentiment réceptionnée.
12:52 Mes parents habitaient au-dessus d'un marchand de vin,
12:58 et nous avions des bouteilles en verre.
13:01 Et chaque semaine, nous descendions six bouteilles de verre pour remplir à la pirette le vin.
13:08 Et le vin servait de sirop.
13:11 Donc mes parents nous mettaient, à ma sœur et à moi,
13:14 un petit peu de vin dans l'eau pour teinter l'eau, pour donner un petit peu de goût.
13:19 Mais alors c'est ce que je disais, mais rien que d'y penser, ça m'a donné des frissons,
13:25 parce que moi maintenant je ne bois plus du tout de vin.
13:28 Le midi je bois du lait végétal, et de temps en temps une petite coupe de champagne, ça fait du bien.
13:34 Mais vous m'avez rappelé des souvenirs, j'en ai eu des frissons.
13:40 - Oui, non mais je vous écoute, et c'est vrai que c'est un témoignage d'une autre époque.
13:46 Monsieur Battel, pour terminer sur l'addiction, parce que ça quand même, ça nous intéresse.
13:52 Forcément quand ces chiffres qu'on dit, vous buvez d'hiver de vin par semaine,
13:57 et vous multipliez par deux la possibilité d'avoir un cancer du sein.
14:01 Bien sûr que c'est énorme, bien sûr, et c'est ça qui fait peur.
14:04 Mais à ce moment-là on se dit, vous pourriez me dire aussi,
14:07 si je mange plus de frites, je vais multiplier par deux autant de frites, etc.
14:11 Il y a un moment où il faut vivre.
14:14 La cigarette de la même manière, le vin de la même manière.
14:18 On ne peut même pas faire ça par modération, parce que là on est quand même d'hiver par semaine,
14:22 je considère que c'est boire par modération.
14:25 Monsieur Battel, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais c'est quand même boire par modération.
14:29 Donc si on prend des risques aussi importants, il faut tout arrêter à ce moment-là.
14:33 On arrête de boire complètement.
14:35 - Monsieur Proulx, je suis médecin et je n'ai pas pour but de forcer les gens à vivre
14:44 ou de les empêcher de mourir.
14:45 Ils font bien ce qu'ils veulent.
14:48 Simplement, ils ont juste besoin aujourd'hui de connaître les risques qu'ils courent.
14:52 Or, c'est quand même hallucinant, à partir du moment où, tranquillement,
14:56 nous on donne des données scientifiques très dures,
14:59 c'est-à-dire vraiment repliquées, dans lesquelles on est certain,
15:03 on est accusé de yalatola qui devrait en suffisamment cuire.
15:06 - Je ne vous accuse pas.
15:08 Vraiment, ce n'est pas du tout ma démarche.
15:10 Mais je dis, si effectivement, et je répète mon exemple,
15:14 on boit avec modération si on est à moins de 10 verres par semaine.
15:17 Bon, forcément, ça ne fait même pas un verre et demi par jour.
15:20 Même si on prend de tels risques.
15:22 Par exemple, vous, monsieur Battel, dans votre vie personnelle,
15:24 vous ne buvez pas de vin ?
15:26 - Alors, moi, je ne bois pas du tout,
15:28 parce que j'ai une anomalie génétique qui fait que je ne le tolère pas.
15:32 Mais autour de moi, bien évidemment, j'ai plein de gens qui boivent
15:35 et croyez-moi, j'ai trois filles qui se rattrapent.
15:38 - Mais vous fumez peut-être ?
15:41 - Je n'ai jamais fumé de ma vie.
15:43 - Vous n'avez pas une discipline ?
15:45 - Je ne vous inquiétez pas, je ne vous inquiétez pas.
15:47 - Je le comprends d'ailleurs, et puis c'est vous qui avez raison surtout.
15:49 Je trouve que c'est vous qui avez raison.
15:51 Vous avez forcément raison pour vous-même.
15:53 Et puis peut-être qu'en toute chose, peut-être que sur le sucre,
15:55 vous êtes également vigilant, sur la nourriture, vous êtes vigilant.
15:59 Mais c'est toute la difficulté de la vie, c'est de trouver le bon équilibre, je trouve.
16:03 - Ah ben, on est dix mille fois d'accord.
16:05 Et moi, je suis ravi de penser que la vie est de toute façon mortelle
16:10 et qu'entre-temps, il faut en profiter, on est bien d'accord sur cette question-là.
16:13 - Bon, à partir de quel niveau d'alcool par semaine, on est en danger ?
16:18 - Ah ben, je vous l'ai dit, c'est d'hiver.
16:21 D'hiver sur la semaine.
16:23 Mais il faut bien comprendre que le danger, c'est pas...
16:25 - Je me sens sûr que Géraldine elle me regarde, tout le monde est en train de se regarder.
16:27 C'est dire, bon, il y a peut-être beaucoup de gens qui sont au-delà de d'hiver.
16:33 - Non, pas au-delà quand même, mais bon.
16:35 - M. Boubou, vous êtes au-delà de l'hiver ?
16:37 - Non, non, non, non, non, non, non, non.
16:39 - Peut-être le week-end, oui.
16:41 - Vous prenez plus de d'hiver dans le week-end ?
16:43 - Non, j'ai pas envie de me confier, voilà. Allez, c'est bon, c'est bon.
16:45 - Non, mais ils sont jeunes, M. Battel. Ils sont jeunes.
16:47 - Et à quel âge vous avez, Olivier ? - 24 ans.
16:49 - Il a 24 ans. Donc évidemment, il est festif, parce que quand on sort le vendredi, le samedi soir,
16:55 évidemment, on boit.
16:57 - On boit, on prend un rail de coke, on prend un exercice, on fait la vie.
17:01 - M. Battel, non.
17:03 - Non, non, pas chez nous, bien sûr, bien sûr.
17:05 - Vous avez aussi raison, moi j'ai découvert, bien évidemment, on va pas se raconter de salade,
17:09 on est avec des jeunes adultes, moi j'ai des jeunes adultes autour de moi.
17:13 Je suis sidéré de la coke, M. Battel. Sidéré de ce qu'ils fument.
17:18 Moi, je partiens d'une génération, je le dis souvent à l'antenne, je n'ai jamais fumé un pétard de ma vie.
17:23 Donc je n'ai jamais pris une, comment dire, un gramme de coke.
17:27 - Je l'entends. - Mais je suis une exception.
17:29 Je suis une exception.
17:31 - Vous êtes journaliste dans les médias et vous tapez pas de coke, c'est vrai que là...
17:36 - Je ne saurais même pas où l'acheter, comment la prendre, etc.
17:41 Et pareil pour les pétards.
17:42 Mais tous les jeunes aujourd'hui, on va pas se raconter de salade,
17:45 ou la plupart des jeunes, dans tous les milieux, dans tous les lieux géographiques,
17:51 c'est un problème, alors là, qui est un problème numéro un, M. Battel.
17:55 - Ah ben, ce qui est très intéressant, vous voyez,
17:59 c'est que moi, très souvent, j'ai des copains qui m'appellent en me disant
18:03 "Oh là là, tu ne peux pas voir Jean-Edouard, c'est terrible,
18:08 on a trouvé du hackique dans sa chambre,
18:10 ça fait trois fois qu'il essaie de passer sa deuxième année de droit,
18:14 elle n'en veut plus, et je vois Jean-Edouard en question,
18:17 et Black & Lecker, ivre mort, tous les dimanches matin,
18:21 il rentre à quatre pattes et son père lui dit "T'es un mec parce que tu t'alcoolises".
18:29 - Oui, bon, le père il est fou, M. Battel.
18:32 - Mais oui, non, non, les représentations qu'on a sur les dangers comparés des produits,
18:41 elles sont vraiment à milieu de ce que nous, scientifiques,
18:45 tranquillement, on essaye de regarder et de diffuser.
18:48 On comprend très bien que dans notre culture française,
18:51 dans laquelle on fait le meilleur produit au monde,
18:54 Cocorico, est aussi diversifié,
18:57 et avec des énormes groupes, LVMH, Ricard,
19:03 qui ont investi des tonnes et des tonnes d'argent,
19:06 c'est compliqué de parler d'alcool, je suis d'accord.
19:08 - Merci en tout cas M. Battel, parce que c'est intéressant, évidemment,
19:11 de parler avec vous qui êtes un professionnel.
19:14 Vous êtes à Paris, sans doute, Philippe Battel ?
19:16 - Ah non, moi, maintenant j'ai quitté Paris, et je travaille en Charente,
19:19 vous savez en Charente où on produit un merveilleux liqueur qui s'appelle le cognac.
19:24 - Et vous êtes où en Charente ?
19:26 - À Angoulême.
19:27 - Ah, mais alors fallait commencer par ça !
19:30 - Oui.
19:31 - Angoulême, bien sûr !
19:33 - Ça vous parle ?
19:34 - Mais Champnay !
19:35 - Oui !
19:36 - Champnay, bien sûr !
19:37 - Champnay, bien sûr !
19:38 - Et nous connaissons, c'était une jolie ville Angoulême,
19:42 elle a beaucoup changé, sans doute, ces derniers temps,
19:44 mais on est à 2h de Paris, le temps n'est pas le même,
19:47 la chaleur n'est pas le même, le ciel n'est pas le même,
19:49 et notamment l'été, c'est merveilleux à la Charente.
19:52 - Merci, et on a besoin de psychiatres, venez, venez, c'est 1h30 !
19:56 - Je ne suis pas psychiatre, pourquoi vous avez besoin de psychiatres ?
19:59 - Je suis psychiatre, réalisateur.
20:01 - Ah, vous êtes psychiatre ?
20:02 - Oui, oui.
20:03 - Ah bon, bah écoutez, on va venir vous voir, vous habitez, vous êtes dans Angoulême ?
20:07 - Non, moi j'habite à quelques kilomètres d'Angoulême, mais je travaille à Angoulême.
20:11 - C'est une bonne adresse, oui !
20:12 - Bah écoutez, on vous souhaite un joyeux Noël à Angoulême, il est 11h59,
20:16 et on marque une pause, et le jeune marié va nous présenter les infos, tout de suite !
20:22 - C'est vrai que j'adore ça ! 11h13, c'est Pascal Proébou sur Europa !
20:25 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21