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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il revient sur le "complément d'enquête" sur Gérard Depardieu.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europe 1, Pascal Praud. - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1 et retour sur le complément d'enquête sur Gérard Depardieu.
00:07 - Gérard Depardieu visait donc par une seconde plainte. La comédienne Hélène Darras a porté plainte le 10 septembre contre l'acteur pour agression sexuelle lors d'un tournage
00:15 d'un film en 2007. Hier soir dans le magazine complément d'enquête sur France 2, elle a affirmé que la star l'avait
00:21 plotée alors qu'elle avait 26 ans et jouait comme figurante. Des images ont montré aussi Gérard Depardieu enchaîner des comportements
00:28 obscènes à l'égard de femmes lors d'un voyage en Corée du Nord en 2018.
00:32 Vous avez peut-être déjà vu ces
00:34 images et entendu
00:37 ces déclarations, si j'ose dire, de Gérard Depardieu sur les réseaux sociaux. Est-ce qu'on peut écouter un extrait de complément d'enquête
00:44 hier soir sur France 2 ?
00:46 Tout est matière à parler de sexe.
00:48 Il va même jusqu'à sexualiser une fillette d'une dizaine d'années.
01:11 Et puis je vous propose peut-être un second. Alors cet extrait a fait beaucoup parler parce que c'est une jeune fille bien sûr et il sexualise
01:17 une enfant.
01:19 Le deuxième extrait qui a fait parler c'est celui-ci que vous allez écouter à l'instant. Un peu plus tard le comédien se pèse.
01:26 Une fois de plus son interprète est coincé,
01:38 obligé de subir la blague graveleuse. Et à l'extérieur,
01:41 l'acteur continue sur le même ton.
01:44 Il va joindre le geste à la parole.
01:48 Et puis Gérard Depardieu a répondu en quelques secondes à un complément d'enquête.
02:02 - "Ça m'ennuie profondément, y compris les médias part et complément d'enquête, c'est la même chose.
02:07 Et j'ai pas envie. Je fais pas partie de ce monde là. Vous enregistrez là, bien sûr.
02:13 Qu'est-ce que vous voulez que je fasse d'interview ? J'ai déjà dit ça fait 50 ans que je fais ce métier.
02:18 Ils connaissent toute ma vie. Je sors de ce qu'on raconte là. D'ailleurs il y a 80% des gens qui sont pas d'accord avec ça.
02:25 C'est lamentable. Merci, au revoir."
02:30 - Victoire est avec nous. Bonjour Victoire.
02:32 - "Bonjour Pascal." - Victoire, vous êtes étudiante je crois. Vous nous avez appelé plusieurs fois déjà.
02:37 - "Oui exactement. Je suis étudiante dans la région parisienne." - Vous avez vu le complément d'enquête hier soir ?
02:44 - "Alors pour le coup, j'ai vu le début. Et en fait, on est partis en débat après là-dessus avec Tynix.
02:52 Pour moi personnellement, ça m'a créé un sentiment de gêne
02:56 de voir ce genre de comportement d'une star. Alors c'est vrai qu'on pouvait s'en douter parce qu'il est quand même
03:02 accusé d'agression sexuelle, de viol depuis de nombreuses années. Je lui ai dit les articles
03:07 dans de nombreux tournages comme Disco, comme Marseille, il y a passé longtemps.
03:10 Il est accusé, il est pointé du doigt. Mais pourtant on continue à le faire tourner sur des films." - Non il ne tourne plus, Victoire.
03:17 Il ne tourne plus. - "Oui il ne tourne plus, mais les réalisateurs continuent à le faire tourner." - Non, non, non, non, non.
03:24 Aujourd'hui...
03:26 - "Aujourd'hui, ils l'ont fait tourner.
03:28 Et pourtant, il y a quand même eu des mains
03:30 des mains baladeuses ou autres. Et alors qu'en fait on regarde que dans les films
03:35 auparavant dans Disco ou autres, les réalisateurs disaient 'oui c'est vrai qu'il y avait des comportements déplacés, mais une certaine tolérance au cinéma.
03:41 Et aujourd'hui c'est bien que ce genre de complément d'enquête sorte.
03:44 C'est vrai que moi personnellement, je trouve ça tellement choquant et absurde ce genre de propos.
03:49 Mais en même temps, il faut dénoncer, il faut pointer du doigt pour condamner ces propos et montrer que c'est l'exemple à ne pas suivre.
03:56 Et parce qu'en fait certes, il y a des personnalités publiques qui peuvent se permettre ça,
03:59 mais aujourd'hui on peut retrouver ce comportement dans la rue ou autre.
04:02 Et vu que ce ne sont pas des grandes personnalités, c'est accepté. Donc ce genre de comportement doit être pointé du doigt pour
04:07 ne pas banaliser et justement
04:10 interdire ça." - Non mais vous avez parfaitement raison. C'est la prise de conscience, de comportement
04:19 des hommes dans l'espace public, dans l'espace privé, dans l'espace professionnel depuis #MeToo
04:24 évidemment, est une bonne chose. Et je sais que vous avez 21 ans et que ça choque d'autant plus, j'ai envie de dire, la jeune génération
04:34 que l'ancienne génération qui a un regard là-dessus qui pouvait être même différent et parfois plus tolérant.
04:42 Les femmes de 60 ans, 65 ans, 70 ans,
04:45 d'une autre génération que vous,
04:48 curieusement, pourrait-on dire, sont parfois plus tolérantes sur ce qu'elles ont subi.
04:53 Puisque j'entends des témoignages disant "bah oui, on me mettait une main aux fesses, mais je trouvais que c'était pas forcément
04:59 dramatique, etc." J'ai entendu ça parfois. La jeune génération, à juste titre, est beaucoup plus exigeante là-dessus et dans l'univers professionnel,
05:09 je peux vous dire dans l'univers professionnel, à Europe 1,
05:12 à CNews, un homme se permettrait aujourd'hui
05:18 un comportement de ce type, il est viré à l'instant.
05:23 À l'instant. Voilà. Alors qu'évidemment, il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, c'était tout à fait différent. Et là, la société progresse,
05:32 Victoire, elle progresse, elle protège
05:34 ces jeunes filles, ces jeunes gens, parce que c'est effectivement souvent les hommes.
05:39 C'est quasiment toujours les hommes, c'est toujours quasiment dans ce sens-là.
05:43 Bon, maintenant, qu'est-ce qu'on fait de Gérard Depardieu ? Et c'est toujours difficile de parler de ce sujet-là, parce que
05:49 la présomption d'innocence, elle existe, par définition. En même temps, aujourd'hui, il est exclu
05:55 du champ, j'ai envie de dire, artistique. Il n'y a plus un
05:59 réalisateur qui le fera tourner, il ne peut plus monter sur scène, il n'y a plus un producteur qui le fera, qui financera un de ses
06:06 spectacles, donc il est à l'arrêt sur le plan
06:09 professionnel, et la présomption d'innocence
06:12 doit exister,
06:14 évidemment, un témoignage,
06:17 c'est à la justice, dans ces cas-là, d'enquêter, et c'est là la difficulté de trouver le bon positionnement
06:23 lorsqu'on parle de ces sujets, Victoire.
06:26 - Oui, c'est difficile, c'est sûr, mais c'est comme moi, je sais que j'écoute beaucoup de musique,
06:30 ou c'est vrai que je m'intéresse aussi beaucoup au monde cinématographique,
06:33 mais en fait, le problème qu'on a aujourd'hui, c'est que, par exemple,
06:36 de plus en plus d'artistes, aujourd'hui, sont pointés sur certaines affaires, et comme vous le rappelez, Sylvain,
06:42 il y a la présomption d'innocence, donc c'est vrai que quand il y a une accusation, ou même au ministère, on entend parler tous les jours
06:48 de personnes de députés ou autres, ça tombe sur plein de personnes, parce que les paroles se libèrent, en même temps, il y a une présomption d'innocence,
06:54 il faut faire attention, mais là, quand on parle de
06:57 16 personnes, je crois, ou 14 personnes,
07:00 bon, ok, il y a la présomption d'innocence, mais en même temps, c'est vrai que c'est difficile de détacher, même, par exemple, c'est vrai que pour moi,
07:06 c'est quand même, en soi, un acteur phare, enfin, il a fait tellement de films,
07:10 il est reconnu dans tellement de films, il a un jeu d'acteur qui est extrêmement bon, mais c'est vrai que, du coup, c'est très difficile de dissocier
07:17 ses oeuvres et son comportement derrière, comme, du coup, un musicien qui aurait pu faire de très belles musiques, et aujourd'hui, on se dit,
07:23 attends, t'écoutes tel musicien, pourtant, t'as vu ce qu'il a fait, et, ben, en fait, aujourd'hui, c'est pareil, c'est-à-dire que
07:28 demain, ça veut dire que si on va regarder un film de Garde-jeu, parce qu'on aime son jeu d'acteur ou autre,
07:34 il y a quand même aussi, ben, du coup, c'est-à-dire qu'en soi, c'est-à-dire qu'on encourage, bon, après, ça peut être aller loin dans le débat, mais
07:39 c'est vrai que c'est difficile de dissocier, et je suis d'accord avec vous, il y a des personnes qui sont dans le dedans...
07:43 - Non, non, mais vous l'exprimez très bien, je pense qu'il y a des gens,
07:46 aujourd'hui, qui n'écoutent plus Michael Jackson,
07:49 des gens qui ne vont plus voir les films de Woody Allen, parce qu'ils ne peuvent plus, parce qu'ils ne pensent qu'à
07:54 ce dont ces gens sont
07:56 accusés, bien sûr, et ils ont un rapport à ces artistes qui a
08:02 été modifié, c'est incontestable. On marque une pause à 11h48.

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