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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, l'émission revient sur l'appel de Coluche à l'antenne d'Europe 1 le 26 septembre 1985 dans l'émission "Y en aura pour tout le monde" avec Maryse Gildas, co-animatrice à l'époque de l'émission.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 -Si il y a des gens qui sont intéressés par sponsorer une cantine gratuite,
00:07 nous on est prêts à aider une entreprise comme ça qui ferait un resto,
00:12 par exemple, qui aurait comme ambition au départ de faire 2000, 3000 couverts par jour, gratuitement.
00:17 -Marise Gildas est avec nous. Bonjour Marise.
00:28 -Salut Pascal, bonjour.
00:31 -Merci d'être avec nous. Vous êtes une figure iconique de cette grande maison bleue
00:35 pour avoir traversé durant de nombreuses années cette station.
00:41 C'est vrai que vous êtes liée évidemment à Philippe Gildas,
00:44 mais aussi à Coluche pour les auditeurs qui nous entendent.
00:49 Est-ce que vous vous souvenez de ce 26 septembre 1985,
00:53 vous étiez dans le studio quand Coluche a dit les mots qu'on vient d'entendre ?
00:56 -Exactement, on faisait l'émission de 16h30 à 18h et c'était un jour comme les autres.
01:02 J'ai ri pendant neuf mois avec lui, c'est simple, tous les jours.
01:07 Mais ce jour-là était comme les autres en fait.
01:12 On démarre avec la visa de Balavoine parce qu'on passait la visa trois fois dans l'émission,
01:16 au début, au milieu et à la fin. Ça ne se passe plus jamais comme ça aujourd'hui.
01:21 Après la visa, Nat'chalcouy prend l'antenne avant de dire bonjour.
01:26 Il dit "J'ai une petite idée qui m'est venue,
01:29 il y a des entreprises, c'est ce que vous avez passé à l'instant,
01:33 ça démarre comme ça et nous on est pétrifiés,
01:37 qu'est-ce qu'il raconte ? On n'était au courant de rien.
01:40 Voilà, ça s'est passé comme ça.
01:42 -Mais c'était improvisé ce qu'il dit ou il l'avait imaginé quelques heures avant ?
01:48 -Il l'avait sûrement imaginé quelques heures mais sans en parler, tout seul, dans sa tête.
01:52 Oui, sûrement, enfin sûrement, imagine.
01:55 À la fin de l'émission, à 18h, il est monté au bureau de Philippe,
01:59 qui était directeur de l'antenne à l'époque.
02:01 Il a frappé, évidemment, Philippe était pétrifié aussi,
02:05 il avait écouté toute l'émission, il ne savait pas quoi dire.
02:12 Et c'est Coluche qui a pris la parole, il lui a dit "écoute-moi, ne t'inquiète pas,
02:15 je m'occupe de tout", et il s'est occupé de tout.
02:18 Voilà, ça c'était la première journée.
02:20 La deuxième journée, il a dit "non, il nous faut un tube, il nous faut une chanson".
02:23 "Ah oui ? Alors qu'est-ce qu'il fait des tubes en ce moment ?"
02:25 C'était aussi rapide que comme je vous le raconte.
02:28 "Qu'est-ce qu'il fait des tubes ?"
02:30 Alors nous, je crois que c'est moi qui ai dit "Golman, Jean-Jacques, il fait des tubes,
02:34 appelez-moi Golman". On appelle Golman, qui répond,
02:37 il prend Golman de téléphone, il lui dit "voilà,
02:39 pour lui il nous faut une chanson, évidemment un tube, puisque tu sais faire,
02:43 voilà, alors j'aimerais, la petite idée c'est ça, je voudrais quand même
02:46 une star qui parle, un homme en ce moment,
02:49 du montant, oui, du montant, j'ai pensé au montant,
02:52 une femme aussi, Nathalie Baye, oui,
02:54 un mec des médias, de la télé, de Triclair, oui bien sûr,
02:58 pour le sport, qui ? Platini. Ah bah Platini, oui, en ce moment bien sûr.
03:01 Et puis Deneuve, il faudrait Deneuve aussi.
03:03 Deneuve on l'entend pas, puisqu'elle était au bout du monde,
03:05 ils l'ont enregistré et ça passe très mal,
03:07 mais la petite voix qu'on entend à la fin, c'est Catherine en fait.
03:10 Voilà, et les coups pour le moment et pour demain.
03:13 Maryse, alors là vous venez de m'apprendre quelque chose,
03:15 parce que j'ai écouté cette chanson comme tout à chacun des milliers de fois,
03:19 et je ne savais pas qu'on entendait à la fin la voix de Catherine Deneuve.
03:23 Je savais que Michel Platini, je crois que c'était Eugène Saccomano
03:26 qui était allé l'enregistrer, il me semble, à Turin, dans les années de l'époque.
03:31 Oui, exactement, et Catherine tournait au bout du monde,
03:34 et ils l'ont eue comme ça, par téléphone,
03:36 et donc voilà, on l'entend mal, mais c'est Catherine.
03:38 Et pareil pour Yves Montand, c'est Laurent Cabrol avec Coluche
03:42 qui est allé à Place Dauphine enregistrer chez lui Yves Montand.
03:46 Oui, parce que c'était fait à l'arrache, comme ça, et rapide,
03:49 c'est un crécheur rapide, il voulait tout tout de suite.
03:51 Et puis la musique, cette mélodie est formidable.
03:53 Donc l'aventure des Restos commence, là on est le 26 septembre 1985,
04:03 et comment se met en place les semaines suivantes ?
04:06 Ah ben, il a commencé par dire évidemment, moi je m'en occuperai une année,
04:10 et puis après le gouvernement s'en occupera.
04:13 Donc il est allé les voir au gouvernement,
04:15 et ils ont répondu qu'ils étaient très embarrassés, qu'ils ne savaient pas vraiment.
04:19 Il leur a répondu, ben écoutez, vous ne savez pas, nous on sait, on fait.
04:23 Voilà, ça a été la réponse. Et il a fait.
04:26 Donc on est le 26 septembre 1985, Coluche Hélas décèdera en juin 1986,
04:34 moins d'un an plus tard.
04:36 Moi j'ai un souvenir de vous sur le plateau de l'émission de Michel Deniseau.
04:41 - Ah, vous n'en parlez pas, c'était tout le temps.
04:43 - J'ai vu cette émission en direct, parce que notre génération a été percutée par la mort de Coluche,
04:48 et je me souviens, Michel Deniseau ouvre l'antenne, il pleure, vous vous pleurez,
04:53 et c'est Philippe qui prend la parole, et qui va assurer, pendant quelques minutes,
04:59 en très grand professionnel qu'il l'est, qu'il va parler de Coluche et de cette mort.
05:06 En plus, il y avait eu la mort de Balavoine en janvier, il y a la mort en juin de Coluche,
05:13 et il y aura la mort de Leluron en novembre.
05:16 Vous avez trois immenses stars de la société française, très jeunes,
05:21 les très jeunes, qui dans un concours de circonstances invraisemblables, vont mourir ensemble.
05:27 - Oui, exactement.
05:29 - Marie-Is, on va marquer une pause, restez avec nous, Marie-Is.
05:31 Moi j'ai coutume de dire que, dans notre profession, le modèle le plus fort, c'est Philippe Gildas.
05:39 - Oh, c'est gentil, ça me fait plaisir.
05:41 - Mais je le pense, parce que c'est la synthèse d'un immense journaliste,
05:47 et également d'un animateur hors pair, qui n'a jamais oublié l'auditeur,
05:52 qui est dans l'empathie, et qui peut parler de choses extrêmement pointues,
05:57 mais en même temps avec la ménagère.
06:00 Et je trouve que c'est une synthèse, s'il y a un professionnel, je trouve,
06:04 sur les 50 dernières années, qu'il faut retenir, il y en a d'autres bien sûr,
06:08 mais j'ai l'impression que lui est la synthèse de l'encoreman, qui est inégalée.
06:16 Et je le connaissais peu, je le voyais de temps en temps dans notre club de cigares,
06:20 quand j'étais jeune journaliste, mais c'est vrai que pour toute une génération
06:24 de jeunes journalistes comme moi à l'époque, il reste un modèle, Maryse.
06:27 - Ah bah je peux pas dire mieux que vous.
06:30 - La pause et à tout de suite.
06:31 - Europe 1.
06:33 - Pascal Proé, vous.
06:34 - Que les boulangers donnent leurs excédents de pain,
06:37 que les restaurateurs donnent leurs excédents de bouffe,
06:39 de manière à fabriquer d'autant plus de repas.
06:42 Il s'agit d'apporter un petit peu de bonheur à ceux qui en manquent le plus,
06:45 et je pense que tout le monde peut faire ça.
06:47 - Ils ont besoin d'une vieille camionnette.
06:49 Si des fois il y avait quelqu'un, il y avait une vieille 4L ou une vieille 2 choses camionnette.
06:52 Hop, vous foncez, rue Joseph Cosma, en face du gymnase Edouard Vaillant, hop !
06:57 - C'était il y a 38 ans, le 26 septembre 1985,
07:03 Coluche lançait la campagne des Restos du Coeur, en tout cas imaginait les Restos du Coeur.
07:09 Maryse Gildas est avec nous, Maryse qui était à l'époque co-animatrice de l'émission
07:12 "Y en aura pour tout le monde".
07:16 Coluche mourra au mois de juin 1986,
07:19 et la suite, Maryse, c'est que la campagne sera lancée quelques mois plus tard,
07:25 alors que Coluche n'était plus là.
07:27 - Oui, exactement.
07:28 Mais ils ne pensaient pas qu'elle durerait comme ça,
07:30 au moins on en est à 38 ans, on en est bon.
07:33 On distribue maintenant 180 millions de repas par an, c'est effrayant.
07:39 Pascal, est-ce que vous permettez que je vous parle d'une petite radio éphémère ?
07:43 - Je vous en prie.
07:44 - Pour les Restos du Coeur.
07:46 Elle émet vendredi à partir de 20h jusqu'à dimanche 20h, sans interruption,
07:50 avec plus de 40 animateurs, dont Arthur, plein de gens.
07:53 Il faut faire radio.restosducoeur.org,
07:57 et là vous donnez ce que vous pouvez, des petits...
08:01 1 euro, 2 euros, ils ont besoin de camions frigorifiques
08:05 pour distribuer dans 2000 relais des Restos du Coeur en France.
08:09 Donc ils ont besoin de camions, puisqu'il y a des imbéciles qui les ont vandalisés.
08:14 Est-ce que vous vous souvenez de cette histoire-là aussi ?
08:16 - Bien sûr, ça a été effectivement vandalisé.
08:19 - Voilà.
08:21 - Vous êtes toujours associée, évidemment,
08:23 vous êtes toujours participante à cette grande aventure.
08:26 - Un petit peu avec Romain, maintenant.
08:27 Romain, je suis ravie qu'il ait repris...
08:29 - Romain Colucci, qui est le fils qui s'exprime dans la presse d'ailleurs ce matin.
08:33 J'ai vu, je crois que c'est dans le Parisien, qu'il a donné une interview à Romain Colucci.
08:36 - Il a une grande page dans le Parisien, oui.
08:39 Il est le fils de son père, mais c'est une belle personne, Romain.
08:43 - Bon Marie, c'est toujours un plaisir, évidemment, de vous entendre.
08:46 La radio, c'est terminé.
08:48 - Oh, écoutez !
08:50 Je l'aime toujours.
08:51 J'aime toujours ma station, que j'ai adorée pendant 30 ans.
08:55 Vraiment.
08:56 Mais oui, oui, c'est un peu...
08:58 J'y vais quand je suis invitée, comme vous le faites, gentiment, ça me fait plaisir.
09:02 Mais voilà, oui, il faut savoir s'arrêter un moment, quand même.
09:05 - Et vous habitez toujours à Paris, bien sûr ?
09:08 - Oui, oui, je suis à Paris.
09:09 Oui, j'ai besoin de Paris aussi.
09:11 - Merci vraiment, parce que vous êtes dans le cœur de cette radio,
09:15 mais également, ce lien que vous avez créé avec les auditeurs, avec les téléspectateurs,
09:21 un lien de fidélité, un lien d'élégance, un lien de sympathie, d'empathie.
09:26 Je sais que beaucoup de gens doivent vous le dire d'ailleurs, dans la rue,
09:30 et vous témoigner de cette...
09:31 - Ça m'arrive encore ! Ça m'arrive encore !
09:33 - Moi, je vous écoutais avec Jean-Ramadou le matin,
09:36 je vous écoutais également avec Michel Drucker, avec Coluche, bien sûr.
09:42 C'était tellement étonnant, l'émission avec Coluche, surtout sur Europe !
09:45 - Ah oui, c'était étonnant.
09:47 - À l'époque, c'était une déflagration !
09:49 Fallait avoir le courage d'imposer Coluche sur l'antenne d'Europe.
09:52 - Ah oui, et c'est vrai que là, Philippe, encore une fois, a eu du courage,
09:55 parce que c'était pas évident.
09:57 Non, non, non, la rédaction n'était pas pour...
10:00 - Bien sûr, c'était une radio "très sérieuse",
10:04 avec une rédaction très puissante, très forte,
10:07 où sont sortis d'ailleurs quasiment tous ceux
10:09 qui ont dominé le paysage audiovisuel français pendant des années.
10:13 - Et vous savez, Pascal, que le langage a changé avec Coluche.
10:16 On disait pas "merde" à la radio avant.
10:19 C'est vrai, c'est avec son arrivée que le langage a changé.
10:23 - Alors, il y avait deux émissions,
10:25 il y avait "On n'est pas là pour se faire engueuler",
10:26 puis "Y en aura pour tout le monde",
10:28 avec Robert Villard, je me souviens.
10:30 - C'était en 79, je crois.
10:32 - Voilà, la première.
10:34 Ben vraiment, on vous fait, si vous me permettez,
10:37 on vous fait des bisous, Maryse, et c'était un plaisir.
10:40 - Je vous embrasse aussi.
10:41 - C'était un plaisir de vous avoir et d'échanger avec vous
10:43 pendant quelques secondes.
10:46 - Merci, merci à vous.

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