Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Olivier Dartigolles, Jean Garrigues et Luc Rouban, directeur de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po, auteur du livre “La vraie victoire du RN” édité aux presses de sciences po
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NewsTranscription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Milice d'extrême droite, ultra droite pour Gérald Darmanin,
00:07 faction d'extrême droite pour Olivier Véran,
00:09 groupuscule d'extrême droite pour Mathilde Panot.
00:12 Chaque responsable politique utilise donc de manière aléatoire
00:15 les mots de l'extrême droite ou d'ultra droite
00:17 pour qualifier les groupuscules à l'origine de violences
00:19 depuis la mort de Thomas tué dans le bas de la Crépole.
00:22 Des mots qui ont pourtant une signification distincte Philippe.
00:25 Oui, est-ce que pour vous ce qu'on appelle l'ultra droite
00:28 n'est pas en fait la véritable extrême droite ?
00:30 Est-ce que vous trouvez qu'il y a, on va dire, une indignation à deux vitesses
00:33 entre l'extrême gauche et l'extrême droite ?
00:36 Est-ce que pour vous, aujourd'hui, il y a une différence ?
00:39 Vous faites une différence entre extrême droite et ultra droite
00:42 et pour le moment sur Twitter vous dites oui à 60% ?
00:46 Et certains de nos auditeurs nous disent que les deux existent
00:49 et Prune nous dit qu'elle, l'extrême droite, elle n'existe plus en France.
00:53 On va en parler avec notre invité Luc Rouban,
00:55 directeur de recherche CNRS au Centre de Recherche Politique de Sciences Po
00:58 et auteur de ce livre "Les vraies victoires du RN"
01:00 édité aux éditions presse Sciences Po.
01:04 Merci d'être avec nous Luc Rouban.
01:06 Petit tour de table d'abord avec Philippe Bilger
01:09 avec cette notion qui est parfois assez mince entre l'un et l'autre.
01:13 En effet, Cécile Philippe, c'est un sujet sur lequel on pourrait tenter d'être trop long.
01:20 Mais en vrai...
01:22 C'est votre observation du début.
01:24 Moi j'ai toujours considéré que le terme d'extrême droite,
01:28 aujourd'hui en tout cas, ne signifiait plus rien
01:31 parce que d'abord il y a une multitude d'extrêmes droites
01:34 dont la caractéristique n'est pas la même au regard des pays
01:38 et deuxième élément c'est que l'extrême droite
01:41 est une sorte de dénonciation valise
01:44 qui a longtemps servi à ses opposants
01:48 à ne jamais la dénoncer sur un plan politique
01:51 mais à croire que l'opprobre éthique était suffisante pour la faire reculer.
01:56 Et deuxième élément, si on admet cela,
02:00 il me semble que la distinction à supposer que le terme d'extrême droite puisse être retenu
02:06 c'est un peu une définition politique.
02:08 Extrême droite, ultra gauche, ce serait davantage une définition, j'allais dire,
02:14 de la violence, de l'affrontement démocratique.
02:18 Quelque chose qui renvoie moins de dialogue et à plus de tension.
02:22 - Olivier Dardigaud.
02:23 - Incontestablement le RN de Marine Le Pen n'est plus le FN de Jean-Marie Le Pen.
02:29 Reconquête, pour le coup, à accélérer encore cette forme de normalisation.
02:38 Je vois par exemple que Éric Zemmour dit "l'islam n'est pas compatible avec la république"
02:44 ce que ne dit pas Marine Le Pen.
02:46 Marion Maréchal dit concernant le défilé à Romand de l'ultra droite
02:51 "ce sont des oseaux" alors que Bardella dénonce.
02:53 Première chose.
02:54 Deuxième chose, l'ultra droite existe.
02:57 Le directeur de la DGSI, Renseignement Intérieur,
03:01 - Sécurité Intérieure.
03:02 - Sécurité Intérieure a indiqué il y a quelques mois qu'après la menace islamiste
03:06 c'était la menace des groupes de l'ultra droite
03:09 qui étaient la plus surveillée dans notre pays
03:11 avec 12 projets d'attentats, d'actions violentes qui ont été mis en échec.
03:17 Et les rassemblements que nous voyons ne sont pas l'oeuvre de zozo
03:22 comme je peux l'entendre, ou d'imbécile.
03:27 On me dit "non, non, c'est une idéologie qu'on connaît
03:32 qui sur les réseaux sociaux fait l'apologie du troisième Reich
03:36 il faut dire les choses telles qu'elles sont
03:38 et donc là nous avons à en faire en effet à une extrême droite ultra droite.
03:43 - Jean-Garrick.
03:44 - Si l'on considère que l'extrême droite correspond à une tradition politique
03:48 qui était nationaliste, puis fascisante, puis populiste
03:51 et qui a incarné le Front National
03:54 on peut avancer l'idée que le rassemblement national d'aujourd'hui
03:58 ne correspond plus à l'extrême droite.
04:00 Et qu'en revanche, à l'extrémité de la droite, vous avez cette ultra droite
04:05 et là je rejoins tout à fait Olivier
04:06 une ultra droite qui d'abord nage dans l'illégalité
04:09 qui colporte des idées, des thématiques, une culture fascisante
04:14 et qui ne correspond plus d'ailleurs à ce qu'était
04:18 même l'extrême droite de Jean-Marie Le Pen
04:21 et qui se situe dans un extrémisme, un ultra-cisme
04:25 qui a d'ailleurs, qui existe depuis toujours
04:27 mais qui en ce moment reprend de manière inquiétante du poil de la bête.
04:31 - Une question Luc Rouban, je rappelle que vous êtes directeur de recherche au SNRS
04:35 au centre de recherche politique de Sciences Po
04:37 auteur du livre "La vraie victoire du RN" édité aux presse de Sciences Po.
04:40 Est-ce qu'à force d'avoir utilisé le mot "extrême droite"
04:43 vous me passerez l'expression à tir l'arigot
04:45 certains parlaient de l'extrême droite pour la majorité présidentielle
04:49 il y a quelques mois, le concept ne veut plus dire grand chose ?
04:53 - C'est-à-dire qu'en fait, à partir du moment où d'une part
04:57 vous avez quand même une forme de droitisation de l'opinion
05:01 surtout sur un certain nombre de sujets comme la sécurité ou l'immigration
05:06 et comme tout est relatif dans le milieu politique
05:09 ce qui pouvait passer pour extrême il y a encore quelques années
05:12 devient de plus en plus simplement droitier
05:15 ou genre banalement droitier aux yeux d'un certain nombre d'électeurs
05:21 parce qu'il s'agit de représentation des électeurs
05:23 il ne s'agit pas simplement des programmes politiques
05:25 mais des représentations qu'en ont les électeurs ou les français
05:28 et puis deuxièmement, c'est vrai qu'il y a toujours eu ce côté
05:31 effectivement stigmatisant de l'extrémisme
05:33 parce que dans le fond, quand on dit extrémisme
05:35 que ce soit extrême droite ou extrême gauche
05:37 ça veut dire qu'on sort du champ de la politique dite normale
05:41 de la normalité politique
05:43 pour être dans des périphéries, je dirais des périphéries des marginalités en quelque sorte
05:48 alors la marginalité maintenant c'est l'ultra droite
05:50 mais à partir du moment où vous avez une Marine Le Pen
05:53 qui réunit quand même 41% des électeurs au second tour
05:58 des élections présidentielles de 2022
06:00 on n'est plus dans la périphérie
06:01 donc il y a aussi un phénomène quantitatif
06:03 donc tous ces phénomènes font qu'effectivement
06:05 vous avez des requalifications
06:07 un recentrage dans les représentations des français
06:10 du RN qui n'est plus le FN effectivement
06:13 au centre, je dirais presque, de gravité des droites
06:17 et bien entendu un peu une course à l'échalote
06:19 pour savoir qui est plus à droite de la droite
06:22 c'est à dire qu'effectivement vous avez Reconquête avec Zemmour
06:24 et puis du côté de Reconquête on dirait
06:26 oui oui non non mais il y a encore plus à droite
06:28 il y a l'ultra droite
06:29 donc effectivement il y a quand même une course à la notabilité
06:32 aussi bien du RN que de Reconquête
06:34 et donc avec un rejet de ces groupuscules
06:38 alors rappelons que ce sont des groupuscules
06:40 qui sont quand même très limités quantitativement
06:42 qui réunissent quand même des personnes
06:44 effectivement qui ont culte je dirais de l'action violente
06:48 c'est la même chose à l'ultra gauche
06:50 - On allait vous poser la question justement
06:53 - Voilà mais c'est la même chose
06:55 c'est aussi du côté des anarchistes de l'ultra gauche
06:57 donc c'est l'action directe par la violence
07:01 ils sont surveillés effectivement par la DGSI
07:03 parce que dans le fond là
07:05 on est dans la zone un petit peu obscure
07:07 ou dans la zone intermédiaire
07:09 qui précède le terrorisme
07:11 mais on n'est pas dans le terrorisme
07:13 je rappellerai que quand même historiquement
07:15 on a eu des phénomènes de groupuscules
07:17 de droite ou d'extrême droite
07:19 extrêmement violents, beaucoup plus violents encore
07:21 avant guerre mais bien avant aussi
07:23 avec par exemple la Terreur Blanche en 1815
07:26 quand vous aviez des nostalgiques de l'ancien régime
07:29 qui tuaient les officiers de la grande droite
07:32 - C'était la théorie des monarchistes de Louis XVIII
07:34 à l'époque pour caliger rapidement
07:36 - Voilà
07:38 donc en fait effectivement vous avez un phénomène
07:40 à la fois de recentrage de ce qui était autrefois l'extrême droite
07:43 qui devient quand même le...
07:45 enfin le RN devient le parti
07:47 en quelque sorte autour duquel s'organise
07:50 toute la vie à droite
07:52 c'est un petit peu le trou noir qui attire les LR
07:54 qui attire tous les éléments de droite
07:56 et d'ailleurs ils sont très très embarrassés
07:58 et puis donc effectivement
08:00 un décalage progressif
08:02 mais il faut bien reconnaître que cette ultra droite
08:04 elle est quand même composée que de groupuscules
08:07 qui sont quand même très très faibles
08:09 sur le plan quantitatif et qui n'ont pas
08:11 une portée politique réelle non plus
08:13 puisqu'ils ne jouent pas le jeu électoral
08:15 - Luc Roban, est-ce que
08:17 cette visibilité très forte
08:20 aujourd'hui de l'extrême droite
08:22 et de l'ultra droite
08:24 est-ce qu'elle vient du fait
08:27 qu'elle se grève sur un paysage politique
08:30 qui est relativement pauvre
08:32 finalement, où elle occupe une place
08:35 presque naturellement importante
08:37 ou est-ce qu'il y a derrière l'ultra droite
08:40 une sorte de dénonciation
08:43 d'une politique qui est par exemple
08:46 beaucoup trop faible de mon point de vue
08:48 en matière hegalienne ?
08:50 Pardon, est-ce qu'elle
08:52 excusez-moi
08:54 est-ce qu'elle répond à une politique médiocre
08:57 ou est-ce qu'elle s'inscrit
08:59 parce qu'il n'y a rien d'autre ?
09:01 - Bah écoutez en fait oui
09:03 moi je pense que vous avez un
09:05 on a un problème si vous voulez actuel
09:07 qui est dans le fond l'affaiblissement de l'État
09:09 avec un véritable enjeu qui est derrière
09:12 la montée en force des violences
09:15 mais d'une violence qui est protéiforme
09:17 qui est multiforme aujourd'hui
09:19 envers les élus locaux
09:21 envers je dirais des différents types de communautés
09:24 on voit bien la montée de l'antisémitisme
09:26 qui est quand même absolument terrible
09:29 donc les violences contre les immigrés aussi
09:32 bien entendu
09:33 donc si vous voulez on a quand même ce vrai problème
09:35 c'est-à-dire que la visibilité de l'ultra droite
09:38 est disproportionnée par rapport à sa portée politique
09:41 parce que dans le fond le véritable enjeu derrière
09:44 c'est "mais que fait l'État ?"
09:46 c'est-à-dire en fait c'est l'affaiblissement de l'État
09:48 avec le risque de voir se développer
09:50 des mouvements violents incontrôlés
09:53 qui vont prendre la place de l'État
09:55 et qui vont dire "bah puisque l'État ne fait pas son boulot
09:57 nous on va le faire"
09:58 et avec évidemment une surenchère dans la violence
10:00 dans les...
10:02 je dirais dans des risques de confrontation violente
10:06 avec... je pense que c'est ça le problème actuellement
10:09 c'est-à-dire que je pense que beaucoup d'observateurs
10:11 sont d'accord pour dire que voilà
10:13 on a quand même un problème de mise en phase
10:15 des gouvernants avec les gouvernés
10:17 et de je dirais de prise en considération
10:20 de la réalité du terrain
10:22 et donc dans ce décalage
10:24 et dans cet affaiblissement réel de l'État
10:26 quantitatif et qualitatif
10:28 et dans cette médiocrisation
10:30 je dirais dans cet affaiblissement général
10:33 de la structure publique
10:34 et bien vous avez des pouvoirs privés qui émergent
10:36 et là effectivement on retrouve des situations anciennes
10:38 Olivier D'Artigolle et Jean Garry
10:40 Oui, tout ce qui vient d'être dit est passionnant
10:43 je complète sur deux points
10:45 d'abord, droitisation dans notre pays
10:47 il faut aussi voir le mouvement à l'échelle du continent européen
10:50 la dernière secousse étant aux Pays-Bas
10:53 mais il y en a eu ô combien avant
10:55 il est intéressant d'ailleurs de voir les relations
10:57 entre organisations politiques
10:59 entre l'ERN et d'autres
11:01 et ses partenaires européens
11:03 pour parfois pouvoir les requalifier
11:06 sur le plan politique
11:08 la deuxième chose c'est qu'en effet
11:10 une crise de l'État, une crise de l'autorité
11:12 mais une crise de l'imaginaire politique aussi
11:15 c'est à dire que moi je pense que la gauche
11:17 a une responsabilité morale
11:19 par paresse intellectuelle
11:21 elle s'est contentée de vouloir s'opposer
11:23 à l'extrême droite au cours des dernières années
11:25 sur le simple thème du "No pas saran"
11:27 c'est à dire de l'antifascisme
11:30 sauf que le Rassemblement National
11:32 ne correspond plus à ces critères là
11:35 et il aurait fallu bien sûr
11:37 mener une bataille d'idées
11:39 une confrontation idéologique
11:41 sur les solutions pour le pays
11:43 la seule proposition aujourd'hui d'ERN concernant les salaires
11:45 c'est une exonération des cotisations sociales patronales
11:48 on sait très bien que ces cotisations
11:51 permettent d'alimenter les budgets sociaux
11:53 donc moi je préférerais une riposte politique
11:57 autre que celle du simple "No pas saran"
12:01 Jean Guerri
12:02 Alors encore pour compléter ce qui vient d'être dit
12:04 je vois aussi dans la structure
12:06 de notre géographie politique
12:08 ce qu'on appelle le macronisme
12:10 qui a rassemblé des modérés de droite, du centre
12:15 et de la gauche
12:17 a provoqué une radicalisation
12:19 à gauche avec la France Insoumise
12:21 à droite avec le Rassemblement National
12:24 qui au fond se substitue comme pilier de la droite
12:27 à la droite traditionnelle des républicains
12:30 et vous avez donc cette structure là
12:32 qui est une structure qui paralyse la décision publique
12:36 et qui ne pourra se résoudre qu'à partir du moment
12:38 où les structures de gauche traditionnelle
12:41 ou de droite traditionnelle
12:42 reprendront toute leur place au centre de l'échiquier politique
12:46 Luc Rouband pour répondre à nos deux vrais voix
12:48 est-ce qu'il n'y a pas eu un vide de la gauche
12:50 notamment pour parler aux classes populaires
12:52 c'est ce que disait Olivier D'Artigolle
12:54 est-ce que finalement Macron n'a pas dynamité
12:57 le paysage politique français
12:59 en faisant le très grand centre
13:01 radicalisant évidemment les deux autres côtés de l'échiquier politique
13:03 de la gauche et de la droite
13:05 car le déficit aussi vers les classes populaires
13:07 touche les républicains
13:09 c'est vrai exactement, Luc Rouband
13:11 c'est vrai que dans le fond on assiste
13:13 à une forme d'intellectualisation du débat politique
13:15 par les partis politiques depuis un certain nombre d'années
13:18 qui ont oublié au passage les catégories populaires
13:21 les catégories moyennes aussi
13:23 et aussi de plus en plus une partie des catégories supérieures
13:25 c'est à dire qu'en fait le problème il est beaucoup plus vaste
13:27 il ne se réduit pas simplement au populisme
13:29 comme on le dit souvent
13:31 quand on voit l'évolution de l'électorat du RN
13:33 qui s'élargit de plus en plus
13:35 il faut quand même rappeler que le tiers des catégories supérieures
13:38 professionnelles supérieures ont voté pour Marine Le Pen
13:41 au second tour de l'élection présidentielle
13:43 donc le tiers c'est quand même pas rien
13:45 donc on n'est plus du tout dans les données
13:47 d'il y a 10 ou 15 ans
13:49 donc effectivement vous avez une gauche
13:51 qui je crois
13:53 a perdu le sens des questions sociales
13:57 pour des questions sociétales
13:59 et qui a pris plus ou moins les pieds dans le tapis
14:02 avec les questions communautaires
14:04 parce que du coup dès que vous commencez
14:06 à poser des questions identitaires, sociétales
14:08 vous posez des problèmes de communautarisme
14:11 et là vous mettez finalement en cause
14:13 et c'est tout le débat à gauche évidemment
14:15 la question de la république
14:17 du cadre républicain, unitaire
14:19 avec finalement la vraie question c'est de savoir
14:21 est-ce qu'on garde la république oui ou non
14:23 ou est-ce qu'on va vers une démocratie multiculturelle à l'américaine
14:25 parce que c'est ça le fond de l'affaire
14:27 une gauche qui a jamais suivi vraiment
14:29 alors bon vous avez les filles on ne sait pas trop
14:31 ils sont plutôt multiculturels
14:33 donc voilà
14:35 il y a l'autre enjeu qui est
14:37 derrière le social il y a le sociétal
14:39 et derrière tout ça il y a la république, qu'est-ce qu'on en fait ?
14:41 et je rappelle que quand même le modèle républicain
14:43 c'est pas le modèle non plus du supermarché mondialisé
14:47 c'est pas non plus
14:49 je dirais
14:51 un petit peu ce que nous propose un peu
14:53 parfois le macronisme qui parle quand même
14:55 vraiment d'un point de vue je dirais international
14:57 de rendre la France
14:59 mais qui oublie que quand même
15:01 il y a des principes d'autorité à mettre en œuvre
15:03 et c'est vrai que
15:05 en même temps c'est pas très favorable
15:07 à l'autorité de l'État
15:09 et là il y a tout un... bon il y a beaucoup d'analyse à faire
15:11 si vous voulez mais on voit bien qu'il y a quand même
15:13 une grande démobilisation
15:15 je dirais au sein des services
15:17 de l'État eux-mêmes, de la fonction publique
15:19 ils ne savent pas trop où ils vont
15:21 et dans le fond c'est vrai qu'on a une perte de sens
15:23 et donc dans le cadre du macronisme
15:25 donc effectivement on voit bien
15:27 ce phénomène
15:29 d'absorption
15:31 des modérés de chaque côté
15:33 mais derrière tout ça vous avez quand même
15:35 cette crise de l'autorité et cette crise de l'appareil d'État
15:37 et je crois que ça c'est vraiment un problème pour la République
15:39 parce que rappelons
15:41 enfin bon je vais pas faire un...
15:43 Jean Garry le sait beaucoup mieux que moi
15:45 mais la République c'est pas un régime
15:47 c'est pas un régime sympathique
15:49 c'est un régime coercitif
15:51 et autoritaire, rappelons qu'il n'y a pas si longtemps
15:53 on interdisait et on punissait
15:55 très légèrement les élèves
15:57 qui parlaient breton dans les écoles
15:59 - Absolument - De droit et de devoir
16:01 - C'est vrai - Merci beaucoup Luc Rouban
16:03 d'avoir été avec nous, directeur de recherche CNRS
16:05 au Centre de Recherche Politique de Sciences Po
16:07 et auteur du livre "La vraie victoire du RN"
16:09 édité aux presses de Sciences Po
16:11 merci beaucoup Philippe Bilger d'avoir été