• l’année dernière
Avec Philippe Murer, économiste et auteur de “Sortir du capitalisme de désastre”.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-11-14##

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News
Transcription
00:00 Ici Sud Radio, les français parlent au français.
00:08 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 7 milliards d'euros de l'association patronale de garantie des salaires.
00:23 Un petit scandale, un gros scandale qui embarrasse drôlement l'unédic.
00:30 On va en parler, c'est quand même formidable.
00:33 Au moment où les hôpitaux sont dans l'état dans lequel on est, au moment des urgences, au moment de tout cela.
00:39 7 milliards d'euros enfumés. Où sont-ils ? On va peut-être le savoir.
00:44 En tout cas, on en parle. Écoutez.
00:47 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:50 Le fait du jour.
00:52 Comment ça vous dit tous quelque chose ? C'est le générique de "Qui veut gagner des millions ?"
00:56 Mais là, c'est pas qui veut gagner des millions, c'est qui a gagné des milliards.
01:01 Où sont ces milliards ? Je rappelle en deux mots.
01:05 Des milliards dévaporés de la caisse de l'agence nationale de garantie des salaires.
01:12 C'est l'association patronale, MEDEF, patronale, MEDEF unédic.
01:17 Un régime, je le rappelle, qui est prévu pour venir en aide pour payer les salaires des entreprises en difficulté
01:22 ou des sociétés en liquidation.
01:24 C'est une sorte de cagnotte, évidemment, pour pas que les employés se retrouvent sans rien, effectivement, au moment des difficultés.
01:31 Eh bien, une directrice a levé le lièvre, a sorti les révélations et ça se passe assez mal pour elle.
01:40 Bonjour Philippe Murer.
01:42 - Bonjour André Bercov.
01:44 - Bonjour, Philippe Murer, vous êtes économiste, vous avez écrit récemment et on en a parlé,
01:48 et je recommande vers un capitalisme du désastre.
01:52 Effectivement, on se demande là le désastre, je ne sais pas si c'est le capitalisme,
01:57 mais ce sont les caisses dites de retraite, en tout cas les caisses qui garantissent les salaires.
02:03 Qu'est-ce qui s'est passé exactement, Philippe Murer ?
02:06 - Alors, ce qui s'est passé, comme vous dites, l'AGS, en fait, c'est un fonds du patronat.
02:12 Chaque entreprise, c'est important, chaque entreprise cotise grosso modo 0,15% des salaires dans ce fonds.
02:18 - Toutes les entreprises ?
02:20 - Toutes les entreprises, donc c'est quand même l'argent de toutes les entreprises.
02:23 - D'accord.
02:24 - Et ça fait un budget d'environ 1 milliard d'euros par an, et en fait, cet argent permet tout simplement,
02:32 quand les entreprises sont en faillite et qu'il y a des arriérés de salaires,
02:35 de ne pas laisser les salariés dans le dénouement et de leur avancer ces salaires-là par l'AGS.
02:42 C'est l'AGS qui paye au moment où plus personne ne peut payer.
02:45 - C'est ça, d'accord.
02:46 - Donc l'affaire, c'est que la remplaçante, il y a en décembre 2018, l'ancien patron de l'Unedic, AGS,
02:55 c'est l'Unedic, AGS, qui gère ça, Thierry Mettayer, qui va partir à la retraite à 71 ans.
03:00 Et donc, le MEDEF nomme une remplaçante qu'il connaît très bien,
03:05 qui a été responsable à haut niveau au MEDEF pendant des années, qui est adoubée par le MEDEF,
03:10 Ourya Awimer.
03:12 Donc elle a décrété avec comme mission, engager des audits, trouver des fraudes,
03:16 trouver des fraudes qui sont criantes à l'AGS,
03:18 parce que l'AGS perd de l'argent, compte beaucoup d'argent contre toute logique,
03:23 il est évident que beaucoup d'argent est détourné pour tout le monde.
03:26 - On savait déjà qu'il y avait des fraudes, des pertes, etc. inexpliquées ?
03:32 - Inexpliquées, le montant exact on ne savait pas, mais moi, juste en regardant le dossier de loin,
03:37 d'un peu plus près, j'ai vu que c'était évident parce que l'AGS devait récupérer beaucoup d'argent,
03:42 je vous l'expliquerai, et qu'elle en récupérait très peu, elle ne faisait que dépenser.
03:46 Et la Cour des comptes avait d'ailleurs fait un rapport très négatif fin 2018 sur l'AGS.
03:52 Donc, Uria à Wilmer Arrive, commande un audit au grand cabinet de conseil américain,
03:57 Ernst A. Jung, qui détecte un système de corruption et de malversation.
04:02 Pour aller plus loin, parce qu'elle n'est pas satisfaite,
04:05 elle commande immédiatement un autre audit plus approfondi auprès du cabinet ad vonis.
04:10 Et là, les résultats tombent.
04:13 Et là, il y a quelque chose, alors il faut que je rentre juste un peu dans le détail,
04:17 ça sera très simple à comprendre pour tout le monde.
04:19 Alors là, qu'est-ce qu'il se passe ? Lors d'une faillite, il y a un mandataire liquidateur,
04:23 un homme qui est nommé, désigné pour gérer la banque des actifs.
04:27 - C'est ça, la faillite d'une entreprise rentre en faillite,
04:29 et un mandataire liquidateur est donné pour chaque entreprise qui rentre en faillite, c'est ça ?
04:33 - Exactement. - D'accord.
04:35 - Alors, à ce moment-là, l'AGS avance au mandataire liquidateur la somme pour payer rapidement les arrières de salaire
04:41 aux gens qui sont en train de perdre leur emploi, tout simplement.
04:44 Les actifs vendus et l'argent est rendu, normalement, à tous ceux qui ont prêté aux entreprises.
04:50 Et comme l'AGS est un créancier super privilégié, il doit récupérer une très grande partie des sommes qu'il a avancées.
04:58 - D'accord. - Vous voyez ?
04:59 - D'accord. - Bon, le problème, c'est que le cabinet advoli se rend compte que, dans les faits,
05:03 l'AGS n'en récupère qu'une petite partie.
05:05 Et c'est d'ailleurs ça qui étonne tout le monde, Medef inclus.
05:08 - Ouais.
05:09 - D'énormes sommes disparaissent en chemin, les dossiers sont clos sans aucune vérification et sans aucune règle.
05:15 Alors que ça concerne des fortunes.
05:17 - Eh ouais.
05:18 - Et il y a des fraudes lourdes, des fautes lourdes, flagrantes, des irrégularités, des malversations des mandataires liquidateurs.
05:25 Et c'est là où on retrouve qu'en 5 ans, 7,7 milliards d'euros, par exemple, de pertes inexpliquées, ont été classés sans suite,
05:32 sans aucune vérification. 7,7 milliards.
05:35 - Ah ouais, vous voulez dire, classés sans suite, circulés, y'a rien à voir, quoi, c'est ça ?
05:39 - Circulés, on regarde pas. Alors que c'est pas normal, y'a des choses pas normales, personne ne regarde.
05:44 - D'accord. - Elles seulement sont bêtes et de regarder.
05:46 Et alors y'a encore pire, c'est que, parfois, l'argent de l'AGS, il arrive même pas au destinataire qui est le salarié.
05:51 - Ah ouais, pour plus. - Ça veut dire que les salariés, y'a un milliard d'euros des fonds qui devaient être versés aux salariés
05:56 pour payer les arriérés de salaire et qui ne l'ont jamais été.
05:59 Parce que les gens se servent au passage, en toute impunité, de sommes absolument conséquentes.
06:04 Et le patronat dit, à ce moment-là, ben, quand ils sont interrogés, ils disent "on ne sait pas où est passé l'argent".
06:10 - Ouais, c'est fou. - Et la dernière chose, c'est qu'en fait, ça va un peu plus loin que de simples fraudes des mandataires financiers,
06:16 on le comprend vu les montants, c'est que le cabinet de l'audit se rend à un rapport au MEDEF,
06:21 où il parle de mécanismes complexes de restitution, qui pourraient, selon les auditeurs, dissimuler des faits de blanchiment.
06:28 C'est-à-dire que les mandataires détourneraient de l'argent, et en restitueraient à certaines personnes, évidemment, une partie.
06:34 Voilà pourquoi, en fait, probablement, on leur laissait détourner de l'argent, c'est qu'ils en rendaient une partie, voilà.
06:41 - On leur dira "je te rends ça, mais tu la fermes", quoi, grosso modo, hein, vulgairement. - Exactement.
06:47 - D'accord, c'est fou. - Donc les victimes, ce sont les salariés d'entreprises en faillite qui perdent leur travail,
06:53 donc ont d'énormes soucis financiers, et puisqu'ils perdent leurs sources de revenus,
06:57 et bien même leurs arrières salaires et autres sommes d'une ne sont pas versées en totalité, parce qu'il y a une fraude massive.
07:03 C'est la ferme Morit du Clos, dont vous vous rappelez peut-être André Bercoff, qui a fait beaucoup de bruit, notamment à ce sujet.
07:11 Et puis, ce qui est scandaleux, c'est que toutes les entreprises qui payent, comme les cotisations qui sont importantes,
07:16 on parle de 0,15% des salaires moyennes... - Oui, c'est pas rien, si on prend tous les salaires, c'est énorme, c'est une somme énorme, oui.
07:22 - Et puis même pour un petit patron, c'est une petite entreprise qui est embêtante, en fait, elle n'aurait même pas cotisé
07:28 certaines années si l'argent ne disparaissait pas dans le triangle des Bermudes. L'argent de 2010 peut servir en 2011, puis de nouveau en 2012, puis en 2013.
07:36 Il n'y a pas besoin de mettre de l'argent, d'abonder de l'argent chaque année. - Oui.
07:40 - Voilà. Et donc on se retrouve avec un système assez incroyable, donc tout le monde découvre le pot de l'oreuse, vraiment dans les détails,
07:47 et là, il y a des plaintes qui sont menées. Donc on rappelle que la Cour des comptes, elle a dit qu'il y avait un problème, le cabinet de conseil,
07:52 il y a un an, c'est un an qui dit qu'il y a un problème, le cabinet Advolis qui est saisi aussi. - Même chose, oui.
07:57 - On a le MEDEF et la CPME... le MEDEF, donc, et la CPME qui gèrent les AGS. - Oui.
08:03 - C'est pas du tout l'État, c'est eux qui gèrent les AGS, qui portent plainte. Ils parlent d'abus de confiance et de corruption, actives ou passives.
08:10 - Portent plainte contre X, j'imagine. - L'Égypte AGS est aussi d'accord.
08:13 - Portent plainte contre X ? - Exactement. - C'est ça. - Exactement.
08:16 - Pour avoir la plainte la plus large possible. - Bien sûr. - Et l'UNEDI qui est d'accord porte plainte. - D'accord.
08:21 - L'ancien patron des AGS, donc, Thierry Metteyer, qui devait passer les dossiers et licencier pour faute lourde,
08:27 et au début, devant l'évidence de la corruption massive, tout le monde est d'accord. Mais on va voir que tout commence à dérailler très rapidement.
08:34 - C'est... Pardon, quand il y a eu cette cible... - Donc, à peine arrivé, il a dit... - Oui. Pardon, oui, oui, Philippe.
08:40 Il pleure, porte plainte quand, en fait, cette porte plainte du MEDEF, de l'UNEDIC, etc. C'était quand ?
08:48 - C'était quelques mois après l'arrivée au pouvoir de cette femme. - De Ourya Aouima.
08:54 - Et donc, ces quatre mois, c'est en 2019. - D'accord. D'accord.
08:59 - Donc, il porte plainte, donc, enquête est menée, et nous sommes en 2023. - Plus d'inscriptions. - Oui.
09:09 - Et qu'est-ce qui se passe ? - Quoi ? - En fait, qu'est-ce qui se passe ?
09:12 À ce moment-là, tout commence à dérailler pour la présidente des AGS, Ourya Aouima, qui est l'élève.
09:20 En fait, elle commence à avoir des attaques personnelles qui vont débuter.
09:24 Elle a des courriers anonymes graveleux qui sont envoyés, et qui la visent, qui sont envoyés à toute sa hiérarchie.
09:29 La porte de son domicile est plusieurs fois dégradée. La serrure est bouchée par de la colle, donc elle ne peut pas rentrer chez elle.
09:37 Sa boîte aux lettres est lacérée. Elle repère un homme qui la suit, des gens qui l'attendent devant son lieu de travail.
09:45 En fait, elle a tellement de menaces qu'elle est obligée de déménager.
09:49 Donc là, on a un premier élément très lourd.
09:52 Et même les caméras de surveillance de l'AGS filment l'intrusion au petit matin d'un homme dans les bureaux au siège de la directrice.
09:59 À tel point, c'est pas un homme de ménage, donc tout le monde se pose des questions, vérifie si les micros n'ont pas été cachés.
10:04 Vous voyez, on est vraiment dans le film d'espionnage.
10:07 Et devant la réalité des menaces, en fait, le MEDEF et la CPME lui payent deux gardes du corps pendant presque une année,
10:17 parce que justement, c'est pas très stressant pour une femme.
10:22 - Bien sûr, bien sûr. Même pour un homme.
10:24 - Bon, alors cette dame, elle a rétabli les comptes des AGF, elle a baissé les frais de fonctionnement de 40%.
10:31 Donc franchement, elle a fait un super boulot.
10:34 Elle fait un très bon boulot avec des frais tout à fait abaissés.
10:37 Et la trésorerie des AGF s'est redressée, les comptes sont redressés.
10:40 Il y avait 400 millions de trésorerie quand elle est arrivée, il y avait un milliard à la fin.
10:44 Donc elle bénéficie du soutien de tous, le nettoyage et le recrutement de progrès,
10:48 le sang-juif d'instruction a été nommé, et des actes sont passés avec lui, des actes d'exclusion.
10:53 Mais d'un coup, le vent tourne.
10:56 D'un coup, on a le vent qui tourne parce que Auréa à Wimmer est d'un coup visée de tout en haut.
11:02 Par Lunédic.
11:04 En fait, qui lance un audit sur ses dépenses trop lourdes,
11:09 alors même qu'elle vient de baisser les frais de fonctionnement de 40%.
11:12 - Ah oui d'accord, Lunédic l'attaque, quoi, carrément.
11:15 - Voilà, en lui disant "vous dépensez trop d'argent",
11:18 alors qu'elle vient de baisser les frais de fonctionnement de son agence de 200 personnes de 40%.
11:24 Donc vraiment, on se moque du monde.
11:27 Et en fait, toutes ces équipes sont harcelées,
11:29 toutes les équipes qui travaillent avec elle sont harcelées au travail et tombent malades.
11:33 Son DRH est licencié, sauf s'il témoigne à charge contre la présidente.
11:39 Ce qu'il ne fait pas car pour lui, tout prouve le contraire.
11:42 Son assistant est licencié, le cabinet qui avait découvert les fraudes est débarqué,
11:47 et donc cette personne, Auréa à Wimmer, qui est la directrice, est menacée de licenciement.
11:54 Là on voit tout de suite que beaucoup de choses ne vont pas du tout,
11:57 parce que ce sont des fausses accusations.
11:59 Et à ce moment-là, la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises
12:04 qui gère normalement les AGS avec le MEDEF, est tellement maladeuse qu'elle dit
12:08 "nous on arrête, on se retire des AGS",
12:10 et elle dit que le MEDEF a une gestion extrêmement opaque du dossier.
12:14 Elle ne peut pas continuer avec ça.
12:16 - Donc CGPME se dissocie du MEDEF par rapport à l'AGS.
12:22 - Donc se désolidarise, juste à ce moment-là, parce qu'ils sont extrêmement mal à l'aise.
12:26 Le MEDEF fait tout tout seul, alors que c'est un organisme où il gère à deux,
12:30 et il voit bien que tout cela est complètement anormal.
12:33 Et à ce moment-là, le MEDEF laisse complètement tomber celle qui doit faire le ménage dans les écuries d'AGS,
12:39 elle a été nommée pour ça.
12:41 Alors Geoffroy Routh-Bézieux dit, dans les journaux d'entre eux, qu'elle a pété les plombs.
12:45 Mais sans expliquer pourquoi elle a pété les plombs, ou elle a pété les plombs,
12:48 on la décrédibilise.
12:50 Pour vous dire, Carole Ferrier, qui est l'ex-présidente, vice-présidente de l'AGS,
12:54 donc MEDEF, c'est PME,
12:56 dit "Oria Wehmer, c'est la vertu même, confiée à l'humain".
12:59 On l'a envoyée au charbon pour faire le ménage, et elle est devenue...
13:02 - Elle l'a fait, et voilà.
13:04 - La femme a à battre, exactement. La femme a à battre parce qu'elle fait le ménage.
13:07 - Et aujourd'hui, on en est où de tout cela ?
13:10 - Eh bien, aujourd'hui, elle a demandé le statut de lanceuse d'alerte.
13:14 Donc elle a été licenciée.
13:17 Elle a demandé le statut de lanceuse d'alerte.
13:19 - Elle a été licenciée, oui, par le MEDEF.
13:22 - Par l'AGS qui dépend du MEDEF entièrement.
13:25 - Ah oui, c'est ça, d'accord.
13:27 - Avec l'appui de l'UNEDIC, c'est ça qui est bizarre,
13:29 parce que l'UNEDIC, c'est le MEDEF et le patronat,
13:32 mais aussi tous les syndicats de salariés, qui ne l'ont pas défendu.
13:35 Donc là, ça commence à devenir quand même assez oiseux.
13:39 Elle a envoyé des lettres à Bercy, à très haut niveau,
13:42 pour signaler les fraudes, 7 milliards d'euros,
13:44 pour lui demander de l'aide.
13:46 Bercy la laisse couler.
13:47 L'UNEDIC, elle, sert la coule, le MEDEF la coule.
13:50 Donc en fait, elle et toutes les équipes qui travaillent avec elle,
13:53 donc en fait, on est en train d'essayer de la flinguer.
13:57 Alors qu'Anticor, qui est partie prenant au projet,
14:00 lui parle de... ils évaluent la somme à 15 milliards d'euros,
14:03 donc encore plus que ce qui est dit dans les journaux d'argent détourné.
14:07 Et Jérôme Carson dit, qui est l'avocat,
14:09 qu'il dit "nous sommes face à une affaire de corruption systémique".
14:12 - Oui, Anticor, nous l'avions reçu effectivement ici, dans l'émission,
14:17 et on voit bien, vous savez qu'Anticor aussi s'est refusé un certain nombre de privilèges
14:23 qui renaîtraient d'une association.
14:26 Mais alors, pour vous, Philippe Murer, c'est quoi ?
14:28 C'est concerté, enfin, parce que c'est l'UNEDIC qui a déclenché,
14:33 vous nous dites, les hostilités,
14:36 et alors c'est 7 milliards d'euros.
14:38 Alors les uns disent 15 milliards, mais disons 7 milliards d'euros.
14:41 Aujourd'hui, on ne sait absolument pas le détail,
14:44 ce qui s'est vraiment passé, comment, qui, que quoi,
14:46 c'est-à-dire l'enquête n'est pas encore dans le domaine public.
14:50 - Non, et surtout, d'après ORIA à Wimmer,
14:55 en fait, grosso modo, les actes vers le juge d'instruction sont arrêtés,
14:58 donc l'enquête est un peu arrêtée d'après elle.
15:00 - Ah ouais.
15:01 - Après, il faudrait que l'UNEDIC réagisse, l'UNEDIC ne réagit à rien.
15:05 La question, en fait, tout ça, ça nous rappelle l'affaire des caisses noires de l'UMM,
15:09 vous vous rappelez, donc de la branche industrie du patronat,
15:12 mais en 20 fois plus gros.
15:13 - L'UMM, oui, l'union métallurgie, c'est bien ça, le...
15:16 - Exactement.
15:17 - Ouais, c'est ça.
15:18 - En 20 fois plus gros.
15:19 Cette affaire a fait une déflagration médiatique à l'époque,
15:22 alors que c'était 20 fois plus petit,
15:24 c'est une grande affaire de corruption du patronat français.
15:26 - Ouais, ouais.
15:27 - Ça avait fait aussi... Là, c'était une cagnotte complètement illégale
15:30 pour casser les grèves, en fait,
15:32 pour permettre aux entreprises de continuer...
15:34 - De continuer.
15:35 Et là, vous dites que c'est beaucoup plus gros, oui, 7 milliards d'euros,
15:39 mais c'est énorme, c'est de la folie, quoi.
15:41 - C'est 20 fois plus gros.
15:43 Alors, dans l'affaire de l'UMM, ce qu'on sait, c'est que ça participait, donc,
15:46 au financement de diverses organisations de notre vie sociale,
15:50 selon le patron Denis Gauthier-Sauvagnac,
15:52 et il y avait un ancien dirigeant de l'UMM
15:54 qui a détaillé devant le jus des financements des syndicats et des partis politiques.
15:57 - D'accord. Mais aujourd'hui, je voudrais qu'on revienne à ce qui se passe là,
16:01 Julie Burey.
16:02 Aujourd'hui, est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que l'affaire...
16:06 Donc, vous dites l'enquête...
16:08 Enfin, elle fait le...
16:10 Pour le moment, elle n'est peut-être pas stoppée,
16:12 mais en tout cas, elle est arrêtée.
16:14 En fait, Ourya Aouimer a été licenciée, c'est bien ça ?
16:18 - Oui.
16:19 - Et donc, de ce point de vue-là,
16:22 est-ce qu'aujourd'hui, donc, on pose des questions,
16:25 les journaux posent des questions, vous posez des questions, nous aussi.
16:28 Est-ce qu'à votre avis, qui peut faire qu'on relance l'enquête
16:32 et qu'on connaisse enfin le pot au rose ?
16:34 Et quel pot et quelle rose ?
16:36 - Ben là, il faut que les médias prennent le relais.
16:38 Mais pour le moment, il faut que les médias fassent éclater l'affaire,
16:41 puisqu'il y a sur très peu de médias, on en entend parler,
16:44 comme ça avait été le cas avec l'UMM.
16:46 Parce que c'est... En fait, il y a quand même une mafia derrière tout ça.
16:48 C'est-à-dire qu'il y a des pratiques mafieuses.
16:50 On a la corruption aux yeux de tous.
16:52 La victime menacée.
16:55 Le silence de tous.
16:57 L'unique, ils ne parlent pas, le MEDEF ne parle pas.
17:00 Et évidemment que derrière, c'est ceux qui empêchent de parler,
17:03 qui sont les plus suspects.
17:04 Ils doivent avoir des liens avec les gens qui touchent de l'argent.
17:09 - Avec les détourneurs.
17:11 - Avec les détourneurs d'argent,
17:13 puisque c'est pour ça qu'ils empêchent de faire parler la victime.
17:16 Et en fait, celle qui dénonçait...
17:18 Et puis, ça remonte même à Bercy,
17:20 puisque l'État a été saisi de cette affaire gigantesque de fraude,
17:24 et pour le moment, a tout laissé tomber.
17:26 Donc on a l'impression qu'il y a une émence mafiale.
17:28 - Oui, mais dites-moi juste, Philippe Murer,
17:30 la Cour des Comptes ne peut pas aller plus loin ?
17:32 Elle qui est en principe, elle est indépendante.
17:35 Est-ce qu'elle ne peut pas, elle, mener l'enquête ?
17:38 Contribuer à mener l'enquête ?
17:40 - C'est des enquêtes assez compliquées,
17:43 et elle avait découvert des choses, mais pas tant de choses que ça.
17:46 Certes, elle pourrait mener l'enquête,
17:48 mais vous savez, si la justice a décidé de ne pas fonctionner,
17:51 si les institutions publiques, paritaires,
17:55 le patronat a envie d'étouffer l'affaire,
17:57 l'affaire sera étouffée.
17:59 En fait, il ne tient que des médias,
18:01 et de tous les citoyens, de relancer cette affaire,
18:03 en demandant des comptes à l'État,
18:05 et surtout au patronat,
18:07 et à l'UNEDIC, à tous ces gens-là qui gèrent de l'argent,
18:10 qui est quasiment de l'argent public, d'une certaine manière,
18:12 de la poste de tous,
18:14 et qui en font, en fait, qui s'en foutent,
18:16 et qui se moquent un peu,
18:18 quand 7 milliards d'euros disparaissent.
18:20 - Eh bien, 7 milliards d'euros, c'est énorme,
18:22 on va continuer à en parler.
18:24 pour vos éclaircissements.

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