Mettez vous d'accord avec Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire UDI de Mennecy (91) et vice-président de la région Ile de France, Rafik Smati, chef d’entreprise, Président du mouvement Objectif France, auteur de "Le Nouveau Temps - comment reprendre le contrôle à l'ère de l'IA" (Eyrolles), Alexandra Szpiner, conseillère régionale LR Ile de France et Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie, Avocat
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00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:05 Nous sommes ensemble pour commenter l'actualité avec Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire UDI de Mennessy.
00:11 Bonjour, vous êtes vice-président de la région Île-de-France.
00:14 Raphix Mathy, bonjour, chef d'entreprise, président du mouvement Objectif France.
00:19 Vous venez tout juste de publier un livre passionnant, "Le nouveau temps",
00:23 "Comment reprendre le contrôle à l'ère de l'intelligence artificielle",
00:27 c'est paru chez Hérol, c'est un livre remarquable sur ce qu'apporte l'intelligence artificielle.
00:35 Pour une fois, vous êtes dans l'analyse de ce que ça peut changer, de ce que ça va changer dans nos vies
00:41 et pourquoi il est essentiel de s'en préoccuper maintenant.
00:44 Et on pourra évidemment reparler dans un instant avec vous.
00:47 Alexandra Spiner, bonjour, vous êtes enseignante et vous êtes conseillère régionale LR d'Île-de-France.
00:51 Et Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie.
00:54 Bonjour à vous et vous êtes également avocat.
00:57 Toujours, encore et toujours, la manif contre l'antisémitisme
01:01 qui n'en finit pas de susciter des réactions, des polémiques.
01:05 Avec hier, cette rencontre des différents référents religieux qui ne s'est visiblement pas très bien passée.
01:12 On va évoquer aussi l'antisémitisme puisque visiblement,
01:16 tout le monde n'est pas d'accord sur l'antisémitisme et son origine,
01:22 aujourd'hui en tout cas.
01:24 Et les évaluations au collège, alors ça c'est tout autre chose.
01:27 C'est-à-dire dans le parisien, des résultats assez inquiétants.
01:30 Et on salue Gabriel Attal qui, pour une fois,
01:32 ministre de l'éducation, ne se cache pas derrière son petit doigt
01:35 et alerte sur le niveau assez inquiétant de nos élèves.
01:39 On l'avait un petit peu évoqué puisque le Figaro l'a évoqué aussi le week-end dernier
01:43 sur ses élèves qui ne savent pas en quatrième,
01:47 je crois que c'est en quatrième, quand on leur demande
01:49 combien y a-t-il de quart d'heure dans trois quarts d'heure,
01:51 ne savent pas répondre, ce qui est assez inquiétant.
01:55 On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule, Alexandra.
01:58 On va commencer avec vous, c'est un coup de gueule, effectivement.
02:02 Oui, un coup de gueule, j'aimerais bien trouver un coup de cœur.
02:06 La prochaine fois, je vous promets, je prends un coup de cœur.
02:08 Donc dès le 1er janvier 2024, on ne pourra plus acheter
02:13 avec un ticket restaurant des pâtes, du riz, des œufs,
02:17 de la viande, du poisson, des conserves et des surgelés non transformés.
02:22 Alors seront accessibles des produits tout prêts,
02:27 consommables immédiatement, en d'autres termes,
02:29 un sujet qui vous est cher, la malbouffe,
02:32 avec tout ce qu'on sait sur les implications en matière de santé publique.
02:36 Alors cette nouvelle règle est en réalité un retour à l'ancienne
02:40 puisque c'est une mesure qui avait été prise pour lutter contre l'inflation.
02:46 Le champ des articles couverts par les tickets restaurants
02:49 avait été tendu dans le cadre de cette loi sur la protection du pouvoir d'achat,
02:54 mais couplée à la dématérialisation de tous les titres restaurants d'ici 2026,
02:59 qui donc va exclure la possibilité d'en faire don.
03:02 C'est évidemment, comme toujours, un coup dur,
03:05 porté aux salariés, du privé, du public et aux étudiants salariés.
03:10 Alors on peut se réjouir évidemment que le plafond qui était à 25 euros
03:15 ne soit pas ramené aux 19 euros.
03:19 C'est ça, c'était 19 euros.
03:21 Ces tickets restaurants concernent 5 millions de Français.
03:25 Et les plus fragiles d'entre eux, les plus fragiles économiquement,
03:32 avaient pris l'habitude de les dépenser au supermarché.
03:36 Alors ce ticket restaurant, il est financé à 50% par l'entreprise,
03:41 avec les déductions fiscales qui vont avec,
03:44 mais aussi à 50% par le salarié, évidemment.
03:48 Ce n'est donc pas de l'argent magique.
03:51 Et je trouve que c'est à nouveau un exemple criant
03:55 de la déconnexion totale de ce gouvernement
03:59 et toujours ce mépris social pour la France qui travaille,
04:06 et qui ne s'en sort pas.
04:09 Ce qui prouve évidemment qu'ils n'ont toujours pas tiré la leçon des Gilets jaunes.
04:13 Et je trouve que le timing, le timing politique, il est complètement désastreux.
04:17 C'est ce qu'on se dit, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autres priorités aujourd'hui.
04:20 C'est le mépris de la France qui a bossé.
04:23 C'est un lobbying de l'agroalimentaire ? Comment vous l'expliquez ?
04:27 Je n'en finis pas.
04:28 Je ne pense même pas.
04:29 Je pense que c'est quelque chose qui est passé totalement sous les radars.
04:32 Ce n'est pas forcément quelque chose qui va concerner au quotidien
04:35 les hauts fonctionnaires qui dirigent ce pays aujourd'hui.
04:38 Tout simplement.
04:39 C'est quelque chose qui ne coûte rien à l'État.
04:41 L'État, pour l'espèce, c'est uniquement donner la possibilité d'utiliser ce ticket,
04:45 Alexandra le disait, qui est payé en partie par l'entreprise,
04:48 en partie des déductions fiscales, mais ça, ça ne change rien,
04:51 sur ce qui est des besoins de première nécessité.
04:53 Quand on parle de pâtes, de riz, pour des familles qui sont modestes,
04:56 qui ne s'en sortent plus, y compris des classes moyennes,
04:59 qui ne s'en sortent plus aujourd'hui.
05:01 C'est tout simplement une atteinte au pouvoir d'achat.
05:03 Et je pense que, pour moi, il n'y a pas eu de vice.
05:06 Je suis convaincu qu'ils reviendront peut-être dessus.
05:09 C'est quelque chose qui est passé sous les radars,
05:11 comme beaucoup de choses aujourd'hui,
05:13 parce qu'on est dans deux pays qui vivent à côté l'un de l'autre,
05:16 et qui ne se connaissent plus, qui ne se rencontrent plus,
05:20 et on en crève.
05:21 Et nous d'ailleurs, nous sommes tous les deux conseillers régionaux,
05:25 nous à la région, avec Valérie Pécresse,
05:27 on s'est engagés pour le pouvoir d'achat des Franciliens,
05:30 on a mis 200 millions sur la table,
05:32 et on s'engage concrètement,
05:34 alors que l'État retire ses billes à chaque fois qu'il le peut.
05:38 Et c'est quand même tragique de s'attaquer aux Franciliens les plus fragiles,
05:43 et nous, on est à leur côté,
05:45 avec notamment des mesures pour renforcer l'action en faveur de l'aide alimentaire,
05:51 pour les étudiants,
05:52 avec des dispositifs pour favoriser l'engagement solidaire des entreprises,
05:58 avec le gel des tarifs de la restauration scolaire.
06:01 J'étais consternée quand j'ai appris cette mesure du gouvernement.
06:07 En fait, ça me fait beaucoup penser à cette bourde,
06:10 qui était plus qu'une bourde,
06:11 qui était un impensé de ce gouvernement à l'époque des APL.
06:14 Vous vous souvenez quand on réunit le gouvernement à Macron,
06:16 l'objectif était de gratter 5 euros,
06:18 parce que comme l'État ne veut pas se réformer lui-même,
06:22 la technostructure décide de reporter sur les Français et nos concitoyens,
06:26 notamment les plus modestes,
06:27 les efforts que l'État ne fait pas lui-même.
06:30 Et donc, vous savez, régulièrement, moi j'entends les membres du gouvernement
06:34 présenter le Rassemblement National comme le diable absolu,
06:38 et par certains égards, ils ont raison.
06:41 Mais en faisant cela, ils ne font qu'alimenter le Rassemblement National.
06:45 Parce que qui sont les gens qui subissent le plus le durcissement des APL ?
06:49 Qui sont les gens qui ont ces difficultés par rapport au ticket au restaurant ?
06:52 Qui sont les gens qui ont des difficultés par rapport à l'essence
06:54 lorsqu'on voulait créer une taxe carbone et qu'on a fait les gilets jaunes ?
06:57 C'est exactement les mêmes catégories socioprofessionnelles
06:59 qui aujourd'hui votent pour le Rassemblement National.
07:01 Donc on ne peut pas, lorsqu'on a un gouvernement, dire
07:03 "je veux absolument battre le Rassemblement National"
07:07 et être celui qui, par des mesures technocratiques,
07:11 favorise le ras-le-bol des gens.
07:13 Je donne un dernier exemple par rapport à ça,
07:15 parce que je sais que c'est quelque chose auquel les auditeurs tiennent beaucoup,
07:18 le logement. Aujourd'hui c'est une bombe sociale.
07:20 Le fait qu'un gouvernement très technocratique ait pris des mesures
07:24 qui sont dans le contrôle du logement, fait qu'aujourd'hui
07:26 un certain nombre de gens se disent
07:28 "je n'ai même plus le droit d'être propriétaire de mon logement"
07:30 et ça aussi, ça fait augmenter le Rassemblement National.
07:32 On va marquer une pause.
07:34 Vous pourriez dire un mot, Rafik Smati, sur le sujet.
07:36 Ça fait évidemment réagir nos auditeurs.
07:38 Il y a le lobby des restaurateurs qui voudraient bien que ces restaurants...
07:42 Au restaurant, c'est ça le problème.
07:44 Ça ne va pas profiter aux restaurants.
07:46 Parce qu'on ne va pas au restaurant avec un ticket restaurant aujourd'hui
07:50 et que les plus précaires ne vont pas au restaurant.
07:52 Et le lobby...
07:53 Ceux qui vont au restaurant sont peu,
07:55 mais on va y revenir.
07:56 On va y revenir, à tout de suite.
07:58 Sud Radio, parlons vrai.
08:02 À tout instant, écoutez Sud Radio.
08:04 En voiture, au travail, depuis votre smartphone.
08:07 Installez l'application Sud Radio depuis le Google Play ou l'App Store.
08:11 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord. Valérie Exper.
08:18 Et on se retrouve donc pour commenter l'actualité
08:21 aujourd'hui avec Alexandre Aspiner, conseiller régional LR d'Ile-de-France.
08:25 Vous êtes également enseignante.
08:26 On va parler des évaluations au collège et de ses résultats inquiétants.
08:29 On a l'impression que ce sujet revient tous les ans.
08:32 Que tous les ans, on se plaint de ce niveau qui baisse.
08:36 Et jusqu'où va-t-il baisser ?
08:38 Et que peut-on faire ?
08:39 On va en parler.
08:40 Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie.
08:42 Vous êtes également avocat.
08:43 Rafik Smati, chef d'entreprise, président du mouvement Objectif France.
08:47 Et votre dernier ouvrage qui vient de paraître, "Le nouveau temps".
08:50 Comment reprendre le contrôle à l'ère de l'intelligence artificielle
08:54 qui vient de paraître chez Erol.
08:55 Et Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire UDI de Mency.
08:58 Et vous êtes vice-président de la région Ile-de-France.
09:00 Donc on va revenir sur le niveau catastrophique des élèves français.
09:05 Et puis la disparité, moi c'est ce qui m'a frappé ce matin,
09:07 la disparité entre les différents départements, les différentes régions.
09:12 Avec Paris qui est loin devant et des villes comme Lille qui sont loin derrière.
09:19 Et les départements d'outre-mer également.
09:21 La manif contre l'antisémitisme qui divise les responsables religieux.
09:25 Tous ces sujets avec vous.
09:27 On continue notre tour de table.
09:29 Rafik Smati, vous c'est un coup de gueule.
09:33 Oui, vous parliez à l'instant du niveau de l'éducation nationale.
09:36 Je suis extrêmement inquiet.
09:39 Alors dire que le niveau de l'éducation nationale baisse en France, c'est pas nouveau.
09:42 Il y a plusieurs explications.
09:44 La première qui est généralement invoquée et que je partage,
09:47 c'est la conséquence de la fameuse doctrine langue miterrande
09:51 qui dit que 80% d'une classe d'âge doit avoir le bac.
09:54 Donc on va baisser le niveau jusqu'à ce que tout le monde ait le bac.
09:57 C'est une des explications et on en paye aujourd'hui les conséquences.
10:01 Mais il y en a une deuxième que moi aujourd'hui j'identifie de plus en plus.
10:05 Vous savez à quel point je suis extrêmement technophile.
10:10 Et à quel point je suis engagé et passionné par les nouvelles technologies.
10:14 Mais je crois qu'il y a quand même un sujet relatif aux écrans dans l'éducation de nos enfants.
10:19 Un sujet qui est majeur.
10:22 On le voit bien aujourd'hui, des troubles de l'attention,
10:26 des troubles de la concentration, des troubles de la créativité même,
10:30 auprès de certains jeunes enfants.
10:32 Et ce qui m'inquiète, et là où je veux mettre un point de vigilance extrêmement puissant,
10:36 c'est que nous savons que l'avènement de l'intelligence artificielle générative,
10:39 celle qui va pouvoir penser, écrire, dessiner à votre place,
10:43 si elle n'est pas entre les mains d'enfants et de jeunes adultes
10:48 qui sont dotés d'un corpus intellectuel solide,
10:51 ce que j'appelle par un corpus intellectuel solide,
10:53 c'est-à-dire un très bon niveau de mathématiques, un très bon niveau en français,
10:56 alors qu'on pourrait profiter de ces intelligences artificielles généralistes
11:01 pour créer de la croissance, pour créer de la prospérité,
11:03 on risque d'en faire un motif d'aliénation
11:05 et ça risque d'accélérer le déclin cognitif de nos enfants.
11:09 Donc c'est un point de vigilance majeur dont je parle d'ailleurs dans mon livre "Le Nouveau Temps"
11:13 qui est, vous savez, depuis une quarantaine d'années,
11:17 l'éducation nationale, c'est une politique publique parmi les autres.
11:21 Je crois qu'aujourd'hui, il faut que nous ayons conscience d'une chose,
11:24 c'est que nous entrons dans une ère de la connaissance,
11:26 où l'enjeu, ça va être évidemment un enjeu d'emploi,
11:29 est-ce que nos enfants seront employables et adaptés au marché,
11:32 mais ça va être aussi un enjeu philosophique que l'on n'a jamais connu,
11:35 qui est ontologique, qui touche à la nature même de l'homme.
11:38 Nous allons entrer, et ça va peut-être choquer certains de vos auditeurs,
11:42 mais ce que je dis, c'est ce qui est déjà en train de se passer,
11:44 nous allons entrer en concurrence, nous les humains, avec les intelligences artificielles.
11:48 C'est ça la réalité.
11:49 Et si nous voulons que nos enfants et que nos petits-enfants soient armés,
11:53 ils doivent maîtriser, parmi toutes les matières essentielles,
11:56 mais ils doivent en maîtriser deux fondamentales,
11:58 les mathématiques, parce que les mathématiques permettent de façonner
12:03 et de concevoir l'abstrait, ce qui va être très important dans le monde qui vient,
12:06 et évidemment le français aussi, pour pouvoir le formuler.
12:09 La base d'une intelligence artificielle, c'est ce qu'on appelle le "prompting".
12:13 C'est-à-dire que si vous voulez vous interfacer avec l'IA,
12:16 si vous voulez en tirer le meilleur, et si vous voulez même de mal à dompter,
12:19 il faut savoir lui parler.
12:20 Et pour lui parler, il faut savoir formaliser sa pensée et il faut savoir l'écrire.
12:24 Et ça, on en revient aux matières fondamentales, lire, écrire, compter.
12:27 Et aujourd'hui, tous ces sujets-là devraient être érigés en cause nationale.
12:31 Nous devrions tous, en tant que parents, en tant que grands-parents,
12:33 et même ceux qui n'ont pas d'enfants,
12:34 nous dire "Nous sommes face à un cas civilisationnel,
12:37 ou si nous ne prenons pas des mesures drastiques aujourd'hui,
12:39 nous allons dans le néant demain".
12:41 Je suis très heureux de voir que nous avons un ministre de l'Éducation nationale aujourd'hui
12:44 qui est conscient de ses enjeux,
12:46 qui, pour la première fois depuis bien longtemps, fait le job.
12:49 Donc je ne crois pas que nous ayons un problème de casting, bien au contraire.
12:52 Mais ce que je suis en train d'écrire ici, ce n'est pas l'enjeu d'un homme,
12:57 du ministre de l'Éducation nationale, c'est notre enjeu à tous.
12:59 Et je vous le dis, il y a aujourd'hui péril en la demeure.
13:01 - Mais c'est-à-dire qu'il faut faire quoi ? Il faut...
13:03 Alexandra, vous qui êtes une littéraire...
13:05 - Alors, déjà, je trouve qu'à chaque rentrée scolaire, on découvre la lune.
13:10 Ah, le niveau scolaire s'effondre.
13:12 Moi, j'appartiens à une génération d'enseignants à laquelle on a appris
13:17 qu'il ne fallait pas transmettre des savoirs,
13:19 mais aider les élèves à créer leurs propres savoirs.
13:23 Et je crois que c'est la faute originelle.
13:25 Il faut absolument que l'école se libère du carcan du pédagogisme.
13:30 Je crois qu'elle est là, l'erreur fondamentale.
13:33 Il faut que nous réintroduisions les savoirs fondamentaux.
13:38 Effectivement, comme vous l'avez dit, que nos élèves réapprennent à compter,
13:43 se réapproprient la littérature, la possibilité d'écrire,
13:48 la possibilité de dire, la possibilité de comprendre.
13:51 On les a privés de tout cela.
13:53 Et ce qui est le plus terrible, c'est que ce nivellement par le bas...
13:56 On a demandé aux professeurs d'être des sexologues, des travailleurs sociaux,
14:01 et toute autre chose que des enseignants.
14:04 Alors qu'enseigner, c'est probablement la mission la plus noble
14:08 au sein de notre société.
14:10 Voilà où est l'erreur, voilà où est le problème.
14:13 On se retrouve aujourd'hui avec des élèves auxquels on ne demande plus rien.
14:21 Et moi, je trouve que de ne plus rien exiger d'un élève,
14:24 c'est profondément du mépris.
14:26 Moi, je crois que nos élèves français sont capables du meilleur.
14:29 Mais pour cela, il faut leur demander le meilleur.
14:32 - Oui, oui.
14:34 - Il m'a été donné la chance de travailler avec un ministre de l'Éducation,
14:37 et à chaque fois, on se rendait compte que personne ne connaissait cette donnée,
14:41 c'est que le budget de l'Éducation nationale est le premier budget de l'État.
14:44 Ça veut donc dire que mettre des budgets sans fin,
14:48 et considérer que l'empilement de moyens suffit pour avoir des résultats,
14:52 est une erreur fondamentale.
14:53 D'année en année, on a augmenté le budget de l'Éducation nationale,
14:56 et d'année en année, notre classement au fameux classement international qui s'appelle PISA a chuté.
15:01 La raison, elle est assez connue.
15:03 Mais les causes qui ont poussé à ça,
15:05 elles ne sont pas que des causes anciennes.
15:07 Je vous donne un exemple.
15:09 Lorsque le prédécesseur de M. Attal, M. Papendiaïe, était ministre,
15:13 on a décidé, décision, mais il faudra m'expliquer,
15:16 qu'elle est l'urluberlu qui a pris cette décision
15:18 de raccourcir l'année scolaire pour la faire terminer quasiment en fin mai.
15:22 Ça veut dire qu'on explique, matin, midi et soir,
15:24 qu'au contraire, il faut allonger pour que les gens puissent être plus structurés
15:28 et avoir du temps pour finir les programmes,
15:30 et on vous massacre,
15:32 on vous massacre globalement cela.
15:34 Deuxième angoisse qui a été créée aussi par les gouvernements qui y sont passés,
15:38 donc c'est récent, ce n'est pas que 50-60 ans.
15:41 Parcoursup, demandez à chaque parent d'élève l'angoisse qu'il perçoit à chaque fois de ce que c'est que Parcoursup,
15:48 ça veut donc dire que des décisions récentes ont été prises
15:50 et qui ne font qu'aggraver la situation au sein de l'éducation nationale.
15:53 Tant mieux s'il y a un rattrapage qui est en cours actuellement,
15:56 simplement deux choses émergent, deux réalités,
15:59 l'empilement des moyens ne suffit pas,
16:01 et avoir une doctrine claire en la matière,
16:04 comme dans beaucoup de choses, en même temps, ne peut pas se tolérer.
16:07 - Oui. Jean-Philippe Dubois Clément ?
16:09 - Je vais faire le passage totalement vieux con, excusez-moi,
16:13 mais dire que le niveau se casse la gueule, oui c'est une évidence.
16:17 - Ça fait maintenant beaucoup trop longtemps, 25 ans,
16:22 que j'étais directeur de collectivité, maire, élu,
16:26 et que je vois des CV, que je vois des jeunes,
16:29 que j'ai des alternants, que je reçois des stagiaires,
16:32 et la réalité, on a un effondrement de l'orthographe,
16:35 on a un effondrement de la culture générale sur la génération aujourd'hui des 15-25 ans,
16:41 qui avait déjà été entamée avant.
16:43 Et effectivement, on est sur une éducation nationale où on n'apprend plus.
16:46 Ce que disait Alexandra est terriblement vrai,
16:49 et sur des savoirs fondamentaux, on laisse des enfants,
16:52 et qui on ne donne plus, on inculque plus un minimum de choses.
16:57 Moi je suis vraiment effaré, effaré, sur des questions de culture générale de base,
17:02 ce qui est quand même, quand on parle des difficultés, des problématiques,
17:05 auxquelles notre pays est confronté aujourd'hui.
17:07 On est dans un monde qui est complexe, on n'a plus les éléments pour les comprendre,
17:10 on a un big data sur internet en permanence,
17:13 on n'a aucun élément de recul par rapport à ça,
17:16 quand on n'a pas ces éléments de culture générale.
17:18 Et je pense qu'aujourd'hui, on a un travail absolument colossal de revenir
17:21 sur ces fondamentaux à l'éducation nationale,
17:23 de redonner aussi, parce que sur la question de l'empilement des moyens,
17:26 c'est une réalité, on n'a jamais mis autant de moyens,
17:28 mais il n'y a plus de gestion RH de l'éducation nationale.
17:31 Les enseignants, combien arrêtent, combien s'en vont,
17:34 combien au lieu de proroger quelques années,
17:36 plutôt que de prendre leur retraite là-bas, tout par dans le privé,
17:39 parce qu'on n'arrive plus à recruter.
17:41 On a réussi à faire dans ce pays que le secteur,
17:44 qui est le premier budget de l'État,
17:45 qui devrait être le plus beau secteur de travail,
17:48 parce que transmettre, donner aux autres,
17:50 inculquer ce qu'est le pays, inculquer ce qu'est la vie,
17:53 c'est la plus belle des missions qu'on puisse avoir,
17:55 aujourd'hui on en est à faire des speed dating,
17:57 où on n'arrive même plus à recruter sur des speed dating.
17:59 C'est absolument fou.
18:00 - Mais il y a un problème de compréhension,
18:02 ce qu'évoquait Rafik Zimati.
18:03 - Mais il n'y a pas de gestion RH de ce ministère aujourd'hui.
18:05 - Mais il y a un problème de compréhension,
18:07 il y a l'apprentissage, mais on voit que ça ne rentre pas,
18:10 c'est quelque chose qui...
18:11 Ce sont deux avions qui se croisent,
18:13 enfin vous qui êtes enseignante,
18:14 vous êtes dans un niveau supérieur.
18:16 - Mais je crois que surtout les méthodes d'enseignement
18:19 ne sont plus adaptées à nos élèves.
18:21 Et moi je plaide, j'avoue,
18:22 je sais que nous sommes parfois en désaccord sur ces sujets-là,
18:26 mais moi je plaide pour le retour d'Emmanuel Scholler.
18:29 - Vous savez, là nous parlons de l'éducation nationale,
18:33 qui a un rôle d'instruction évident,
18:35 mais ce que nous pointons du doigt là,
18:39 c'est notamment et surtout du ressort des parents.
18:42 Parce que lorsqu'il s'agit d'armer ces enfants
18:45 pour les rendre compétitifs dans cette civilisation hautement technologique,
18:49 quand vous voyez que beaucoup de parents aujourd'hui,
18:51 par facilité et pour calmer leurs enfants,
18:53 leur donnent un écran parce qu'ils ont la paix,
18:55 ça commence là.
18:56 Dès que vous donnez un portable à un enfant...
18:59 Je vais vous raconter une anecdote.
19:01 Moi, quand mon premier fils est né,
19:03 j'étais assez naïf sur ces sujets-là,
19:05 j'ai fait comme tous les parents,
19:07 je lui ai donné une tablette.
19:09 Il avait 6 mois, 1 an, il commençait à jouer avec cette tablette-là.
19:12 - Ah oui, une tablette ?
19:13 - 6 mois ?
19:14 - Oui, mais oui, c'était une grosse erreur,
19:17 dont je suis revenu après, je vais vous dire pourquoi.
19:19 Et un jour, il a pris l'un des magazines féminins de ma femme,
19:24 et il commençait à balader son doigt sur le magazine féminin,
19:27 en essayant de bouger les objets du magazine féminin.
19:30 Et là, je me suis dit "attention, il y a un vrai problème de perception
19:34 et de relation avec la réalité".
19:36 A partir de ce moment-là, il n'a plus jamais touché un écran,
19:39 il a 12 ans, il n'a pas de téléphone portable,
19:41 et il s'en porte très bien.
19:43 Et il n'est pas du tout mis en minorité dans sa classe,
19:46 il fait partie des plus populaires de sa classe,
19:48 il a plein de copains, etc.
19:50 Mais il est vraiment important que nous, les parents...
19:52 Et je peux vous dire, ce n'est pas facile.
19:53 Quand vous êtes un parent, et quand vous dites à vos enfants
19:55 "non, tu ne vas pas aller vers un écran",
19:57 mais ensuite, ça ne veut pas dire une privation.
19:59 Moi, mes enfants... Pardon de parler de moi,
20:01 mais je parle du sujet que je connais mieux.
20:03 Mes enfants utilisent des lunettes de réalité virtuelle
20:06 et peuvent aller passer trois quarts d'heure dans un Métaverse,
20:08 parce que ça fait partie du monde qui vient,
20:10 et c'est bien qu'ils le connaissent.
20:11 Mais en même temps, ils n'ont pas de téléphone portable,
20:13 donc ce n'est pas nos écrans dans la télélogie.
20:15 - Et la télé ?
20:16 - Ils ont le droit à la télé, mais dans des horaires,
20:19 et dans un cadre qui est parfaitement précis.
20:22 - On se retrouve dans un instant,
20:24 et on continue de débattre sur l'actualité.
20:26 - Sud Radio, votre avis fait la différence.
20:29 - Je tenais à vous remercier pour votre émission,
20:31 parce qu'elle permet à des citoyens comme moi
20:33 de pouvoir s'exprimer et d'avoir des voix un peu dissonantes.
20:36 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
20:42 - Débat passionnant sur l'éducation, la baisse de niveau,
20:46 la nécessité que vous évoquiez, Rafik Smati,
20:50 de préparer nos enfants à ce qui va advenir dans les années à venir,
20:54 c'est-à-dire l'intelligence artificielle.
20:56 Vous vouliez ajouter quelque chose avant qu'on passe à la suite ?
20:59 - Juste dire qu'il faut absolument que l'école redevienne
21:03 un lieu de transmission des savoirs.
21:05 Et je trouve que sur ce point-là,
21:08 Gabriel Attal a l'air de vraiment prendre la mesure
21:13 de l'état catastrophique dans lequel l'éducation nationale se trouve,
21:18 et j'ai quand même bon espoir qu'il arrive à,
21:21 peut-être, à infléchir cette chute vertigineuse.
21:25 - Je sais pas, c'est un gros boulot, en même temps.
21:27 - Mais en tout cas, je trouve qu'on a l'impression quand même
21:30 que le logiciel change, et c'est plutôt un bon signe.
21:33 - Il en a absolument la volonté, je pense qu'il y aura des résultats,
21:36 mais il faut simplement que nous ayons conscience,
21:38 et c'est mon point, c'est que le déclin cognitif dont on parle,
21:41 il a lieu en partie à l'école, mais aujourd'hui,
21:43 il a lieu en grande partie à l'extérieur de l'école.
21:46 Ce que nous vivons aujourd'hui va bien au-delà
21:48 de la question de l'éducation nationale, c'est vraiment civilisationnel.
21:51 Le rapport de nos enfants au numérique, à l'écran,
21:54 et donc, par voie de fait, à la lecture, au musée, etc.,
21:57 est en train de changer radicalement, et ça, c'est un vrai motif de préoccupation.
22:00 - Oui, je vous encourage à aller voir l'exposition "Rodko"
22:03 à la Fondation Vuitton à Paris, qui est une exposition absolument magnifique.
22:07 - Magnifique, magnifique.
22:08 - Et jamais plus on ne reverra ces tableaux, il faut emmener les enfants les voir.
22:12 - Oui, parce que le beau change la vie.
22:14 - Absolument, et que c'est assez accessible en plus, comme type de...
22:18 - Et lisons, partageons des livres, conseillons des livres.
22:22 - Bien sûr, toujours.
22:24 - Voilà, c'est ça, s'approprier le monde, c'est savoir lire.
22:27 - On va évidemment parler des tensions suite à cette marche de dimanche,
22:34 mais Jean-Philippe, hier, c'était le...
22:36 Enfin, avant-hier, plus précisément, c'était le 11 novembre,
22:39 il y a eu la marche du 12, et vous vouliez faire un coup de cœur.
22:42 - Oui, parce qu'en fait, on est dans une actualité qui est absolument effroyable,
22:46 qui donne envie d'aller se jeter du haut d'un pont.
22:49 Prenez sur vos fils Twitter, les 10 premiers trucs qui sortent,
22:53 il n'y en a pas un qui peut donner espoir sur ce qui se passe demain.
22:56 Et quand hier, j'ai regardé pour les coups de cœur, coups de gueule,
22:59 les 3 premiers trucs qui me sont venus, c'était du...
23:01 Alors, il y avait les tickets restaurant, bon, je ne l'ai pas pris, et tant mieux,
23:05 mais qui n'est pas franchement quelque chose de réjouissant.
23:08 Il y avait cette histoire d'une commune allemande qui veut débaptiser une crèche Anne Frank.
23:13 Enfin, on est dans une folie absolument dingue.
23:18 Et la troisième chose, ça fait écho à la crise du logement qu'on a évoqué,
23:21 c'est les calendriers des DPE, c'est-à-dire les sorties des passoires énergétiques,
23:24 qui comme elles n'est pas financées, va aboutir à une catastrophe sociale
23:27 en aggravant, pour des raisons vertueuses,
23:30 mais en aggravant concrètement la crise du logement pour des millions de personnes.
23:33 Et on ne peut pas quand même n'être que là-dessus.
23:37 Et c'est vrai que samedi, c'était les 100 ans du soldat inconnu,
23:43 de la tombe du soldat inconnu qui a été installée sur l'Arc de Triomphe,
23:46 c'était les cérémonies du 11 novembre, et dans les presque 36 000 communes de France,
23:50 dans ma commune, à Méncy, comme dans toutes celles que j'ai visitées,
23:53 secteur rural, c'est quatre communes sur la matinée en tour,
23:58 et bien il y avait des centaines de personnes qui étaient présentes, de tout âge,
24:01 alors des personnes âgées, mais des enfants, des écoles qui étaient là pour chanter la Marseillaise,
24:06 pour chanter le chant des partisans, pour participer aux cérémonies,
24:12 pour appeler les morts, des citoyens, lambda, engagés,
24:18 et d'une certaine manière, dans une espèce de monde où on ne sait plus où on va,
24:22 où il y a un délitement total de ce qui sont les valeurs du pays,
24:26 arriver à avoir des temps comme ça, où les gens se retrouvent,
24:29 je trouve que c'est quelque chose de digne, c'est quelque chose d'important,
24:32 et qui donne espoir en l'avenir.
24:34 Et cette marche qui a eu lieu le lendemain veille du 13 novembre,
24:39 c'est quand même la commémoration des...
24:42 - Dont on a assez peu parlé, je trouve, moi.
24:44 - Parce que ça a été pris dans cette actualité,
24:46 mais qui fait partie des pires attentats, des pires atrocités
24:50 qu'on ait eu à connaître sur notre territoire,
24:53 et bien c'était une marche qui s'est faite dans une dignité absolument folle,
24:58 enfin dingue, par rapport à ce qu'on peut constater aujourd'hui,
25:01 ça fait des années, il n'y a plus de manifestation,
25:03 il n'y a plus, au sens, utilisation de l'espace public,
25:06 qui se font sans qu'il y ait de la casse, sans qu'il y ait des injures,
25:09 sans qu'il y ait des attaques sur des policiers,
25:11 sans qu'il y ait des choses qui viennent choquer l'opinion,
25:14 et bien c'était quelque chose de digne.
25:16 Et entre ces commémorations du 11 novembre,
25:18 cette marche qui a été digne, ce souvenir du 13 novembre,
25:21 et bien moi j'ai envie de croire qu'il y a des choses qui permettent d'espérer dans ce pays.
25:25 - Oui, alors ça n'a pas empêché la France insoumise,
25:27 comme Vanier, de dire...
25:29 - Non mais il y aura toujours des cons, excusez-moi, mais voilà...
25:31 - La marche a été une marche où des propos racistes ont été tenus,
25:34 des journalistes agressés, un passant tabassé...
25:37 - Vous savez, la France insoumise, c'est une réalité virtuelle.
25:41 Quand on écoute M. Léaumont ou Mme Obono, on est dans 1984, Dorwell.
25:46 - N'accordons aucune importance aux choses qui n'ont aucune importance.
25:49 - Bon, c'est...
25:50 - Elle n'est pas de moi, elle est de Charles de Gaulle.
25:52 Mais ça s'applique parfaitement à la France insoumise.
25:55 - Oui, mais ça fait une parole qui est écoutée,
25:58 qui est relayée, qui est entendue par certains,
26:02 et qui est pas grave et qui vous a dit...
26:04 - Vous savez ce qui est grave de la France insoumise ?
26:06 Elle est en train de tuer la gauche, aujourd'hui.
26:08 Moi, je ne suis pas quelqu'un de gauche,
26:10 mais je crois profondément qu'il y a des valeurs de gauche,
26:12 qu'on est dans un pays où il y a besoin d'avoir une gauche qui existe,
26:14 parce que c'est un équilibrage politique,
26:16 c'est un équilibrage sociétal,
26:18 et aujourd'hui, cette espèce de doctrine totalitariste
26:23 qui est celle de la France insoumise,
26:25 enfin regardez comment ils fonctionnent en interne,
26:27 les purges qui sont faites, heureusement...
26:29 - Les purges staliniennes...
26:31 - Oui, mais regardez Mme Garrido, ou d'autres !
26:34 Enfin, on est vraiment sur un parti qui fonctionne de manière totalement totalitaire,
26:39 et ce parti, aujourd'hui, est en train de tuer la gauche.
26:42 Moi, j'espère que ce qui reste de la gauche,
26:45 hors de la France insoumise,
26:47 aura vraiment le courage de couper les ponts.
26:49 - Oui, Jonas, réaction ?
26:51 - Non, c'est vrai que ce mouvement du 11 novembre
26:53 est un mouvement de cohésion, juste sur la France insoumise,
26:55 moi je ne pense pas qu'il soit si dingue,
26:57 ils font un pari démographique,
26:59 ils considèrent que leur pari, c'est d'être au deuxième tour,
27:02 pour être au deuxième tour, ils veulent flatter ceux qu'ils pensent,
27:06 être la majorité de ce que pensent nos compatriotes musulmans,
27:09 et ils font en cela une grave erreur,
27:11 en assignant à résidence religieuse et identitaire
27:13 des gens qui sont profondément républicains,
27:15 et donc c'est en ça que je leur en veux beaucoup.
27:17 En fait, vous savez, depuis des années,
27:19 on dit "il ne faut surtout pas importer le conflit israélo-palestinien en France",
27:22 et bien en fait, les premiers importateurs,
27:24 la première boîte d'import-export du conflit israélo-palestinien,
27:27 c'est LFI, et en ça, c'est gravissime.
27:30 - Oui.
27:31 On va marquer une pause, 11h26, sur Sud Radio,
27:34 et on se retrouve dans un instant,
27:36 on va revenir sur les propos d'Yael Brown-Pivet hier,
27:39 et puis sur ceux de l'imam de la mosquée de Paris ce matin.
27:42 A tout de suite.
27:43 Sud Radio, le 10h30, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
27:48 Ça, c'est passé sur Sud Radio.
27:50 - Gérald Darmanin, vous regrettez d'avoir dit
27:52 que Karim Benzema était en lien notoire avec les frères musulmans ?
27:56 - Je ne regrette pas de constater qu'il y a malheureusement
27:59 des influenceurs importants, que je respecte en tant que sportif
28:02 ou en tant que chanteur, qui malheureusement ne sont pas capables
28:04 de faire un tweet pour dire qu'un policier...
28:06 - Vous maintenez ce que vous avez dit,
28:07 il est en lien notoire avec les frères musulmans ?
28:09 - Il y a un système radical qui s'exprime de manière générale
28:11 parmi les influenceurs, je pense que c'est naïf de ne pas le voir,
28:13 et c'est naïf de ne pas le dénoncer.
28:15 - Sud Radio, parlons, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
28:19 - Et nous sommes ensemble avec Jean-Philippe Dugoin-Clément,
28:21 Rafik Smati, Alexandra Spiner et Jonas Haddad.
28:24 Alors Jonas voulait revenir sur cette interview hier
28:28 de Yael Brounepierre, présidente de l'Assemblée nationale,
28:31 qui a appelé à la marche contre l'antisémitisme,
28:35 qui était interviewée hier par Sonia Mabrouk.
28:38 Je vous propose de l'écouter.
28:40 Sonia Mabrouk lui demandait d'où vient l'antisémitisme.
28:42 Écoutez sa réponse.
28:43 - Quel est selon vous le carburant principal
28:45 de cet antisémitisme aujourd'hui ?
28:47 - Je n'en sais rien. Je n'en sais rien parce que pour tout vous dire,
28:49 moi depuis que je suis rentrée en politique, je suis frappée.
28:52 Et je suis victime de l'antisémitisme.
28:54 Donc on n'a pas attendu une situation internationale
28:59 qui est ce qu'elle est et qui est une tragédie
29:01 pour que l'antisémitisme ressurgisse en France.
29:04 On dit oui en ce moment depuis le 7 octobre,
29:07 les actes antisémites se sont multipliés.
29:10 Il n'y en a jamais eu autant.
29:11 Je crois plus de 1.400 si ma mémoire est bonne.
29:15 Autant qu'en un an.
29:17 Mais ça veut dire qu'en un an, il y en avait aussi.
29:20 - La réponse est le "je ne sais pas".
29:23 Quel est le carburant de l'antisémitisme ?
29:25 "Je ne sais pas", c'est ce qui interpelle dans sa réponse, Jonas Adam.
29:28 - Pour moi, le "je ne sais pas", c'est le synonyme de "pas de vague".
29:30 Vous savez, on parlait d'éducation nationale tout à l'heure,
29:32 c'est une façon de ne pas voir la réalité.
29:34 Et ce qui est grave, c'est que c'est Mme Braun-Pivet elle-même
29:36 qui a lancé la marche.
29:37 Mais quel aveu de déni !
29:38 Vous savez, il y a quelques jours,
29:40 M. Guiraud, député de la France Insoumise,
29:41 allait en Tunisie pour flatter les islamistes
29:43 et il insistait sur le patronyme de Mme Braun-Pivet
29:46 en disant que c'était elle qui avait lancé la marche.
29:48 Et elle ne sait pas que les 40 Français,
29:50 nos compatriotes qui ont été tués en Israël,
29:53 des Français, ont été tués parce qu'ils étaient juifs,
29:56 donc elle ne sait pas d'où vient l'antisémitisme.
29:58 Elle ne sait pas que l'antisémitisme a tué les enfants d'Odzahra Tora,
30:01 de Liper Kacher, de Miraïk Knoll,
30:04 de Sarah Halimi, de Ilhan Semalam.
30:06 Elle ne sait pas que tous les Juifs sont partis du 93
30:09 et que certains songent à quitter la France.
30:11 Elle ne sait pas que son collègue Darmanin, par exemple,
30:13 a décidé d'expulser des étrangers pour cause d'antisémitisme.
30:17 Elle ne sait pas que le leader du Hamas a dit face caméra
30:19 qu'il veut exterminer les Juifs et les Chrétiens.
30:22 Ce dont j'ai l'impression, c'est qu'elle ne se rend pas compte
30:24 que nous sommes en 2023.
30:26 Nous ne sommes pas en 1930 avec les ligues fascistes,
30:29 nous ne sommes pas en 1492 avec l'inquisition d'Isabelle la catholique.
30:32 Et donc ceux qui tuent des Juifs aujourd'hui,
30:35 qui sont dans l'antisémitisme le plus virulent,
30:38 crient à la Ouagbar.
30:39 Ils ne lisent pas des écrits antisémites de Céline ou de Robatey.
30:43 Ils ne sont pas des catholiques traditionnalistes,
30:45 ils sont des terroristes islamistes
30:47 et ils ont des complices qu'il faut identifier,
30:49 ce sont les gauchistes.
30:51 Si Mme Bronepivet ne sait pas ça,
30:53 c'est l'équivalent pour elle du pas de vague.
30:55 Et ce qui me fait mal, c'est qu'elle a embarqué derrière elle
30:59 des dizaines de milliers de personnes dans une marche
31:01 dont finalement elle ne sait même pas qu'elle est l'objet de la marche.
31:04 - Oui, les gauchistes, vous ne faillissez pas seulement les gauchistes
31:10 qui sont responsables de cet antisémitisme.
31:12 - Non, je n'ai pas dit qu'ils étaient responsables,
31:14 j'ai dit qu'ils en étaient les complices.
31:15 Vous savez, comme dans un crime,
31:17 il y a celui qui commet le crime et celui qui en est complice,
31:20 celui qui lui donne son carburant intellectuel.
31:22 Et aujourd'hui, cette fusion, cet islamo-gauchisme,
31:25 si elle ne perçoit pas cela,
31:27 moi je pense que là, il y a une parole qui a été extrêmement grave de sa part
31:33 et que ce soit elle qui ait embarqué le peuple français derrière elle,
31:37 ça me fait très peur en fait.
31:40 - Vous avez réagi ?
31:42 - L'antisémitisme qui tue en France,
31:44 c'est l'antisémitisme qui vient des islamistes.
31:47 L'antisémitisme qui tue Ilan Halimi, déjà,
31:51 ce sont les préjugés antisémites.
31:54 Le juif a de l'argent, les juifs sont solidaires.
31:58 Alors oui, l'antisémitisme est protéiforme,
32:01 on a eu le peuple déicide, on a eu Karl Marx, Proudhon,
32:07 je parle devant un avocat, le bâtonnier Charpentier, en 1947,
32:11 qui parlait de ce peuple aux mœurs de bazar,
32:15 1947, après, voilà.
32:18 Mais voilà, aujourd'hui, on a un sujet
32:23 avec une frange infime des musulmans de France,
32:28 qui sont profondément antisémites,
32:31 parce qu'il y a cette assignation à résidence identitaire,
32:36 vous êtes juif, et donc vous êtes complice du gouvernement israélien.
32:42 C'est ça la réalité.
32:45 - Je pense que ce n'est pas lié uniquement au gouvernement israélien,
32:48 je pense que pour certains qui sont réguliers de ces pays-là,
32:51 ils savent très bien que dans ces pays-là, il n'y a plus de juifs.
32:53 Et donc ça remonte même avant l'existence d'Israël.
32:56 - Vous avez eu des gens qui ont été expulsés
32:59 avant même qu'il y ait des conflits qui étaient liés à Israël,
33:02 et aujourd'hui, contrairement à ce qu'on dit par rapport à des sujets d'apartheid,
33:05 vous n'avez plus de juifs en Syrie, vous n'avez plus de juifs en Libye,
33:07 vous n'avez plus de juifs en Égypte,
33:08 donc en fait, avant même le conflit israélo-palestinien,
33:11 il y a cette doctrine qui existe dans les pays musulmans,
33:14 qui fait que les juifs en sont chassés.
33:16 Ils sont comme les chrétiens, d'ailleurs, considérés comme des dhimmis,
33:19 et il n'y a pas en ça de sujet particulier.
33:22 - L'antisémitisme, aujourd'hui, en France, il vient d'où ?
33:25 - Il vient majoritairement de l'importation de populations arabo-musulmanes
33:30 qui, dans une minorité, contiennent des éléments antisémites.
33:33 Quand vous faites rentrer 200 000 personnes, 200 000 immigrés en France, en général,
33:40 et qu'à l'intérieur, vous avez des gens qui sont profondément républicains,
33:43 il n'y a pas de souci.
33:44 Quand vous faites rentrer 500 000 personnes par an dans un pays,
33:47 de pays qui viennent notamment, je prends un exemple,
33:49 des gens qui viennent d'Afghanistan, ou qui viennent du Pakistan,
33:53 qui ont été élevés dans la haine de l'Occident du chrétien et du juif,
33:57 évidemment que l'antisémitisme revient.
33:59 Vous amenez 500 000 personnes, donc dans les 500 000 personnes, il y a bien des uns-uns.
34:03 - Mais pas tous, encore une fois, on ne va pas dire pas tous.
34:07 - Mais Valérie, quand vous importez des peuples,
34:11 vous ne pouvez pas assimiler des peuples entiers et leur donner nos valeurs.
34:14 Lorsque vous importez des individus, oui, c'est possible.
34:16 - Mais enfin, les frères Kouachi, ils étaient français ?
34:19 L'assassin d'Ilan Halimi était français ?
34:22 - Tout à fait.
34:23 - Donc on parle de français ?
34:25 Ce ne sont pas ces populations, ce sont des gens de la deuxième, troisième génération.
34:30 - Ça montre bien qu'il y a à l'intérieur d'une vision dévoyée de l'islam,
34:33 cet antisémitisme qui est le point cardinal d'une doctrine.
34:36 - Alors, Rafik Smati, sur ce point ?
34:39 - On est sur un sujet qui est essentiel, et je vais peut-être froisser mes collègues de plateau,
34:45 je comprends les mots pesés au millimètre près de la présidente de l'Assemblée nationale.
34:50 Vous savez, il y a une différence fondamentale entre nous, autour de cette table,
34:54 et une présidente de l'Assemblée nationale, ou même un président de la République,
34:57 c'est qu'eux, aujourd'hui, sont en responsabilité.
34:59 Nous, nous sommes en train de commenter une actualité.
35:01 Alors, je ne veux pas dénigrer ce que nous sommes en train de faire,
35:03 mais il faut avoir conscience de ça.
35:05 Et ce que Mme Brunepivet n'a pas voulu faire, et elle a eu raison de ne pas vouloir le faire,
35:10 c'est de rentrer dans une pente qui aurait consisté à faire un raccourci,
35:13 qui consiste à dire "les musulmans sont des antisémites".
35:15 Parce que c'est ça, aujourd'hui, le discours et l'effet pervers.
35:18 Mais ce n'est pas du tout ce que nous avons dit.
35:20 Mais je n'ai pas dit que c'est ce que vous avez dit.
35:22 Je dis qu'aujourd'hui, nous sommes sur une pente de radicalité,
35:26 où les tensions sont en train de s'exasperer de toutes parts.
35:31 Exacerber.
35:33 Exacerber de toutes parts.
35:34 Et donc, chaque mot est important.
35:36 L'antisémitisme, c'est un poison, je l'ai écrit d'ailleurs dimanche dernier,
35:39 et c'est vrai qu'il y a des musulmans antisémites.
35:41 C'est vrai.
35:42 Et c'est vrai qu'il y a des chrétiens antisémites.
35:44 Et il y a des bouddhistes antisémites.
35:46 Ce ne sont pas les bouddhistes antisémites qui tuent les juifs, aujourd'hui, en France.
35:50 Ensuite, là où je veux rejoindre ce combat avec vous,
35:55 c'est que nous devons être impitoyables avec les antisémites, tels qu'ils soient.
36:00 C'est ça, le sujet.
36:01 Le sujet, c'est "soyons impitoyables avec les antisémites".
36:04 Mais donc, il faut les nommer, il faut les désigner.
36:07 Oui, mais nous sommes aujourd'hui sur une poudrière en France.
36:10 N'ayez pas conscience de cette situation.
36:12 Personne d'entre nous n'a intérêt, demain, à ce que vous ayez des quartiers difficiles
36:18 qui se réveillent, qui aient des tensions, qui soient amétrisables.
36:20 Mais c'est déjà le cas.
36:21 Ça s'appelle se coucher.
36:22 Non, non.
36:23 Ça s'appelle se coucher, c'est exactement ce qu'elle ne dit pas.
36:26 Je vous donne un exemple tout bête.
36:27 Nous sommes aujourd'hui dans une république.
36:30 Il y a des lois qui doivent être appliquées avec rigueur, de manière extrêmement stricte.
36:35 Il y a des peines exemplaires qui doivent être prononcées.
36:38 Une république, c'est ça.
36:39 Une république, ce n'est pas se réunir autour d'un plateau télé, utiliser des mots,
36:43 sauter sur notre chaise en disant "l'ennemi, c'est lui, l'ennemi, c'est lui".
36:45 Non.
36:46 Dans une république mature, il y a des lois.
36:48 Si elles ne sont pas suffisantes, il faut les endurcir et ensuite on les fait appliquer.
36:51 Et s'il faut construire des places de prison pour enfermer des antisémites, on doit le faire.
36:56 C'est là où la république...
36:57 Ma question, elle est extrêmement claire.
37:00 Maintenant, puisque notre propos a démarré des propos de Yann Brunepivée,
37:05 vous ne pouvez pas dire, avec les prises de position de la présidente de l'Assemblée nationale
37:09 et l'initiative qui a été la sienne de faire cette marche, vous ne pouvez pas dire qu'elle se couche.
37:14 C'est profondément de mauvaise foi.
37:16 Sauf qu'on prend le cas d'Emmanuel Macron, ce n'est pas lisible.
37:19 Sa position aujourd'hui, elle n'est pas lisible.
37:21 Vous voyez dans le Figaro aujourd'hui qu'il y a des ambassadeurs des pays arabes qui disent
37:24 "on est très mal perçus parce que le soutien à Israël n'a pas été bien pris".
37:29 Et de l'autre côté, vous avez les Français juifs et même Israël
37:35 qui ne comprennent pas la position du président de la République
37:37 qui va donner cette interview à la BBC en disant "il faut arrêter de bombarder Gaza"
37:41 alors que 15 jours avant, ils disaient le contraire.
37:43 C'est un sujet français.
37:44 Moi, je parle de la France.
37:45 Oui, mais c'est en même temps qu'il n'est pas possible dans ce cas-là.
37:49 Mais non, je ne suis pas d'accord avec vous.
37:51 Attendez, moi je dis que le gouvernement se couche, c'est qu'à côté de ça,
37:55 on nous a annoncé depuis des années que, vous avez raison, il y a des règles en république.
37:58 On allait fermer les mosquées qui étaient les plus radicalisées.
38:02 Il y en a 100 en France.
38:03 On en a fermé 2.
38:05 Pourquoi on ne le fait pas ?
38:06 Réponse d'Emmanuel Macron à Jordan Bardella à l'occasion des rencontres de Saint-Denis.
38:10 Ça a flûté dans la presse, il l'a dit.
38:12 Parce que si je le fais, il a le même argument que vous,
38:14 si je le fais, je vais mettre le feu au quartier.
38:16 Donc il y a des règles, on ne les applique pas.
38:17 Et deuxième sujet, on devait expulser tous les fichés S qui étaient étrangers
38:22 pour des sujets de radicalisation et de volonté de tuer des chrétiens ou des juifs.
38:26 On expulse à compte goutte.
38:29 C'est un feu de géant d'Armin !
38:31 Il y a un point sur lequel je voudrais vous en dire, sur ce que vient de dire Jonas.
38:35 Vous parlez de secoucher.
38:37 J'ai beaucoup d'estime pour vous, et vous le savez,
38:39 mais vous faites partie d'un parti politique qui est celui qui a réduit le nombre de flics,
38:43 qui a diminué le nombre de la justice.
38:45 Armer la République, c'est ça.
38:47 Vous dites "ce gouvernement secouche", que je sache.
38:49 Il est celui qui a embauché des flics,
38:53 mais ça ne sert à rien d'embaucher des flics si en permanence les gens sont tués.
38:57 On ne va pas mettre un flic derrière chaque personne.
38:59 Et ensuite, là où je ne vous rejoins pas totalement, Valéry,
39:03 en même temps qui n'est peut-être pas opportun,
39:05 je crois que, vous savez, moi je suis guidé par cette formule extrêmement puissante
39:09 d'Albert Camus qui est extrêmement difficile à appliquer dans le quotidien.
39:13 L'équilibre est un courage et un effort de tous les instants.
39:16 Et il poursuit en disant la chose suivante, Albert Camus, il dit,
39:19 "les nations qui sauront embrasser cet équilibre seront les grandes nations de l'avenir".
39:22 - Et vous savez ce qu'il dit, Albert Camus ?
39:24 Il dit aussi "mal nommer les choses rajoute au malheur du monde".
39:26 - Alors, Jean-Philippe, du coup, je vais voir votre éclairage.
39:30 - Camus a rarement été autant cité que ces dernières semaines.
39:34 - Absolument, oui.
39:35 - On le retrouve partout et utilisé par toutes et tous.
39:40 Non, je crois qu'il y a deux choses.
39:43 La première, il y a eu un glissement de l'antisémitisme,
39:45 c'est-à-dire une forme de la haine de l'autre en fonction de sa religion
39:49 qui d'ailleurs est assimilée à une race pour des antisémites totalement différents.
39:53 Religion et la race, qui historiquement en Europe
39:57 était un antisémitisme d'histoire catholique, chrétienne,
40:03 avec tout ce qui a pu redécouler, des pogroms,
40:07 l'extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale par les nazis.
40:12 - Les juifs d'ici ?
40:14 - Mais c'était cette origine religieuse chrétienne.
40:18 Et c'est vrai qu'on observe depuis maintenant quelques décennies
40:22 un antisémitisme, je mets de côté le phénomène religieux,
40:26 qui se nourrit du conflit entre Israéliens et Palestiniens.
40:31 Je mets de côté la question religieuse qui tue,
40:34 mais sur le ressenti d'une partie de la population.
40:37 Je ne pense pas que M. Mélenchon ou un certain nombre de personnes qui écoutent M. Mélenchon
40:42 et qui sont sur des positions qui peuvent être aujourd'hui taxées d'antisémites,
40:47 soit des religieux.
40:48 Mais on est sur un antisémitisme qui trouve ses racines dans le conflit au Proche-Orient.
40:53 - Non, c'est pas le conflit, c'est une version religieuse qui est développée par l'âme.
41:00 - J'aimerais finir s'il vous plaît.
41:02 La première chose, c'est une transposition de ce conflit dans notre pays,
41:06 où on apporte ce conflit qui n'a rien à y faire.
41:09 Et puis la deuxième chose à laquelle on est confronté aujourd'hui,
41:12 c'est une montée d'un phénomène religieux intégriste dans ce pays,
41:16 qui est en part de cette situation et qui lui tue.
41:19 Et on a eu l'extrême faiblesse depuis des années dans ce pays
41:24 d'accepter des atteintes à la laïcité, d'accepter des reculs à la laïcité.
41:29 On le voit dans le sport, on le voit dans la culture, on le voit dans les services publics,
41:33 on le voit à l'école, on le voit dans l'enseignement.
41:36 Et le problème c'est que d'une part, on a une partie de la population
41:40 qui va nourrir un antisémitisme du fait de ce conflit.
41:44 Et parallèlement, en plus de ça, on a une montée d'un radicalisme religieux.
41:51 Et ce fait religieux, parce que c'est un fait religieux qui n'est pas d'histoire chrétienne,
41:57 on n'a pas osé le traiter. On n'a pas osé dire "on met des barrières, on arrête".
42:01 Et je pense que fondamentalement, on doit remettre en avant la laïcité.
42:05 Si on ne fait pas ça, on ne s'en sortira pas.
42:07 - Je partage évidemment, puisque tous ces petits renoncements que Jonas appelle
42:13 "la république qui se couche", par exemple, accepter que des jeunes filles puissent porter le hijab
42:18 dans des compétitions sportives. - C'est inacceptable.
42:21 - C'est inacceptable. Nous avons la chance avec Valérie Pécresse et Patrick Caram.
42:24 - Les créneaux différenciés dans les piscines. - Nous sommes emparés de ce problème
42:28 et nous luttons contre cela. - C'est ça la république qui se couche.
42:31 - Mais est-ce qu'il y a un lien avec l'antisémitisme pour le coup ?
42:34 C'est-à-dire on peut comprendre ou pas ?
42:37 - Non mais on parlait de la république qui se couche.
42:39 Moi j'aimerais juste dire deux choses. J'ai aimé cette marche.
42:43 C'était un moment d'entente où on a fait France, on a fait nation.
42:49 Et ça c'était un beau moment. Néanmoins, le soir, on a pu regretter l'absence
42:55 des autorités religieuses musulmanes. Les déclarations de l'imam de la Grande Mosquée ce matin
43:01 qui nie les actes antisémites en France nous confortent dans l'idée que leur position n'est pas la bonne.
43:08 Et que c'est de ce côté-là qu'il faut regarder malheureusement.
43:11 - On va marquer une pause et on va revenir sur ces propos de l'imam de la Grande Mosquée de Paris.
43:28 - Et on est ensemble jusqu'à midi. Alors je voulais vous faire écouter l'imam de la Mosquée de Paris.
43:36 Le principal imam de cette mosquée qui ce matin était chez nos confrères d'RMC. Écoutez.
43:43 - Il y a 1240 actes qui ont été dénombrés par le ministère de l'Intérieur.
43:49 - Bah parlons-en de ces actes antisémites. Pourquoi on n'en parle pas à la télé ?
43:53 Où sont ces 1200 et quelques actes antisémites qu'il y a en France ?
43:56 Pourquoi on... Moi j'aimerais bien qu'on les dévoile.
43:59 Pour que nous puissions être véritablement solidaires et sensibles à cette question.
44:03 - Vous laissez entendre que c'est les chiffres qui sont gonflés ?
44:07 - Non je ne dis pas qu'ils sont faux. Mais ils ne sont pas dévoilés, ils ne sont pas apparents.
44:10 Moi j'aurais voulu qu'on dise "voilà, tel synagogue a été profané, tel cimetière a été profané,
44:15 tel individu de confession juive a été agressé".
44:18 Pour que les musulmans de France soient sensibles à cette question, nous ne nous contentons pas de chiffres qui sont diffusés.
44:26 - Alors ne nous contentons pas de chiffres ?
44:29 - Nous aimerions avoir des éléments concrets.
44:31 - Voilà, donc sous-entend que ces mille et quelques plaintes, agressions, ne sont pas réelles.
44:37 Donc Apolline de Malherbe le rappelle après, cette femme qui a été condamnée à 5 mois de prison pour avoir craché sur une kippa.
44:44 C'est la plainte de deux rabbins, on peut faire la liste qui est assez longue.
44:48 Elle lui parle de ces jeunes dans le métro.
44:52 Il dit "oui, mais enfin ce sont des enfants, ils doivent être appelés à l'ordre, ils sont puérils".
44:57 Il minimise tout et là il est dans le déni de ses actes.
45:02 En disant "mais, c'est une sorte de compétition, pourquoi est-ce qu'il ne peut pas reconnaître qu'il y a une montée de l'antisémitisme et de ses actes ?"
45:09 - Parce qu'on est dans la concurrence victimaire d'abord, je crois.
45:12 Et puis surtout, je crois que c'est la suite logique de leur absence à cette grande marche contre l'antisémitisme.
45:18 - Le recteur de la mosquée d'ailleurs est visiblement parti assez en colère.
45:25 Il n'y a pas eu de photo sur le perron hier, suite à la réunion à l'Elysée.
45:30 Il est parti...
45:32 - Mais c'est très décevant, de même que l'absence du président de la République à la grande marche était une grande déception pour moi.
45:40 De même que le silence de la présidente de l'Assemblée nationale, qui était à l'origine avec le président Gérard Larcher,
45:48 était à l'origine de cette grande marche qui a marqué un moment de concorde et d'union nationale.
45:56 - Je ne comprends pas, je pense que quand on nie le problème, on fait partie du problème. C'est tout.
46:01 Il n'y a pas d'autre explication.
46:03 - Jeannas, Adad ?
46:04 - Moi je pense que les responsables aujourd'hui des organisations musulmanes, structurellement, ont affaire à des fidèles.
46:11 Et leurs fidèles aussi peuvent sentir qu'il y a une forme de concurrence victimiaire, comme le disait Alexandre à l'instant.
46:17 Et que deuxièmement, ils sont aujourd'hui traversés par des courants, qui sont à la fois des courants religieux différents,
46:22 avec l'impact très fort des frères musulmans dans ces structures-là, on le sait, c'est documenté.
46:27 Et à côté de ça, avec l'impact également de puissances étrangères, qui leur expliquent que dans l'intérêt des puissances étrangères
46:33 qui sont censées représenter, on sait très bien qu'il y a des mosquées qui sont contrôlées par le Maroc, d'autres par l'Algérie,
46:37 d'autres par l'Arabie Saoudite, voilà ce qu'ils doivent dire.
46:40 Et donc en fait, lorsqu'une personne parle, comme disait le marxiste "d'où parles-tu camarade",
46:44 en fait les représentants aujourd'hui des organisations musulmanes doivent faire une forme de synthèse de toutes ces influences-là,
46:52 qu'elles soient des influences religieuses ou des influences étrangères.
46:54 Résultat des courses, ça donne des propos qui ne sont pas d'une clarté importante,
47:00 et puis surtout qui en fait viennent dans une forme de déni, considérer que l'antisémitisme ne vient pas de cette racine-là.
47:08 Or, en fait, en ne le faisant pas, malheureusement je pense qu'ils ne rendent pas un service à leurs compatriotes musulmans
47:13 qui sont profondément républicains, qui disent "mais pourquoi tu ne dis pas que c'est pas nous ?" lorsqu'on est interrogé.
47:18 Et ce serait tellement plus simple, ce serait tellement plus facile, mais ils sont au même.
47:21 Vous savez, le pire c'est quand la religion est l'otage de la politique, et là j'ai l'impression que c'est souvent le cas,
47:26 mais comme c'est souvent le cas pour d'autres religions.
47:28 C'est si vrai d'ailleurs que l'imam Chalgoumi n'a pas pu participer à la marche parce qu'il était menacé pour ses positions, contre l'antisémitisme.
47:38 C'est un peu un côté "je suis leur chef donc je les suis", et où d'une certaine manière on a l'impression d'avoir un certain nombre de responsables religieux
47:49 qui essayent de gérer avec une partie de leurs fidèles, qui peuvent être sur des lignes un peu différentes et qui sont dans un jeu d'équilibrisme.
47:58 Je pense qu'on ne peut pas se permettre aujourd'hui le courage en politique.
48:04 Et quand on est en situation de responsabilité, y compris religieuse, c'est d'une certaine manière faire de la politique,
48:10 c'est gérer des gens, c'est gérer des autres, c'est se tourner vers l'autre.
48:16 C'est aussi d'accepter de dire les choses, c'est d'accepter de dire qu'il y a un problème, qu'il y a une difficulté,
48:21 c'est pas de mettre la poussière sous le tapis, c'est aussi d'en parler.
48:24 J'ai trouvé la manière de répondre très...
48:27 Très ambiguë.
48:28 Très ambiguë, c'est-à-dire que c'était sous-entendu, "montrez-nous, c'est un complot en quelque sorte".
48:34 Peut-être Raphique, vous avez entendu ce propos ?
48:38 Oui, je trouve que c'est en réalité très grave parce que cet homme ne rend pas service aux musulmans de France.
48:43 Non.
48:44 Et il les met dans une situation précisément que certains autour du plateau pouvaient laisser sous-entendre tout à l'heure.
48:51 Et c'est là où potentiellement je lui en veux.
48:54 Vous savez, moi je pense que quand on est un homme de paix, ce qui est supposé être le cas d'un idéal religieux,
48:59 la grandeur c'est de faire un pas vers l'autre.
49:03 Et ne pas reconnaître ce que subissent ou ont subi nos compatriotes juifs,
49:10 et être dans ce déni, pour moi c'est l'inverse de l'idée que je me fais de la paix et de la concorde.
49:15 Donc je suis assez choqué.
49:17 Vous imaginez la parole forte que ce serait le recteur de la Grande Mosquée,
49:22 expliquant qu'il faut combattre l'antisémitisme en France ?
49:26 Vous imaginez l'écho que ça aurait ?
49:28 Mais surtout ce que je ne comprends pas, c'est qu'en fait vous avez eu d'autres religions qui ont été frappées de plein fouet par ces actes-là.
49:36 Je vous prends l'exemple de l'Église catholique, lorsque notamment il y a eu le Père Amel qui a été assassiné à Saint-Etienne-du-Rouvray.
49:42 Il y a des efforts qui ont été faits très importants de la part de l'Église catholique pour expliquer aux fidèles qu'il ne devait pas y avoir de vengeance,
49:48 que tout s'est passé dans un climat d'apaisement et qu'on devait combattre ensemble ce qui est ce mal absolu,
49:53 qui est le terrorisme islamiste.
49:55 Ne pas être en capacité de dire que les gens qui commettent ces actes antisémites
50:00 suivent une vision dévoyée de l'islam, c'est laisser la porte ouverte à des gens qui peuvent considérer qu'il faut avoir une version qui est radicale du Coran.
50:10 Et c'est leur rôle, ce sont des exégètes et des leaders religieux, c'est à eux d'appeler au calme.
50:16 - Non, non, on a bien précisé à l'auditeur de dire... - Je crois qu'il y a un moment où ils en ont peur.
50:19 - On a bien précisé que c'était l'imam de la mosquée qui avait parlé et pas le recteur.
50:22 Vous, vous avez évoqué le recteur dans une autre séquence, mais ce matin...
50:26 - C'est une autre séquence, moi je parlais de l'imam de l'islam.
50:29 - Oui, on parlait de l'imam, mais vous avez évoqué le recteur.
50:32 - Oui, parce que j'ai connu le recteur mieux inspiré.
50:35 - Voilà. - Mais ce matin, c'était l'imam de la grande mosquée de Paris.
50:39 - Absolument. Bon, bah écoutez, on va conclure ici cette émission.
50:44 Dans un instant, c'est André Bercoff qui sera avec vous. Très bonne journée sur Sud Radio.
50:48 - Sud Radio. - Sud Radio. - Parlons vrai. - Parlons vrai.
50:51 - Sud Radio. - Parlons vrai.
50:53 *Musique*