Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00 Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers.
00:04 Philippe Devilliers, bonsoir.
00:05 - Bonsoir Elliot.
00:06 - Plaisir de vous retrouver ce vendredi soir.
00:08 Geoffroy Lejeune, bonsoir.
00:09 - Bonsoir Elliot, bonsoir Philippe.
00:10 Nouvelle coupe, cravate.
00:12 - Toujours en forme.
00:14 - On va commencer tous les jours par un point look, la cravate, etc.
00:16 Ça va se oublier à chaque fois.
00:17 - On est en Ligue 1 là.
00:18 - J'ai peut-être un cadeau pour vous à la fin de l'émission, c'est une surprise.
00:21 Puisque vous parlez de football.
00:23 Mais c'est à la fin de l'émission.
00:26 On ne dit rien.
00:27 Énormément de choses à traiter, des choses éminemment sérieuses.
00:31 Philippe Devilliers, ce qui devait être une marche citoyenne et républicaine contre l'antisémitisme
00:35 tourne au règlement de compte politique.
00:38 Jean-Luc Mélenchon et ses soldats refusent d'y participer dimanche.
00:40 Yael Brown-Pivet et Gérard Larcher ne veulent pas être aux côtés du RN.
00:43 Les Verts, le PS, les communistes veulent former un cordon sanitaire contre la dite
00:48 extrême droite.
00:49 Quant aux drapeaux israéliens, ils seront interdits à cette marche dimanche.
00:54 Ce que je vous propose, c'est qu'on commence avec les réactions des Français.
00:57 On est allé tendre le micro cet après-midi pour savoir s'ils ont été choqués par
01:02 cette semaine de politique aérienne.
01:04 - Oui, ça m'a beaucoup choqué dans la mesure où je crois que les différences politiques
01:11 n'ont rien à voir avec le fait de manifester pour faire connaître son opinion.
01:16 - Ça me choque sur un plan théorique, mais sur le plan pratique, malheureusement, on
01:22 sait que tous les moyens sont bons pour pouvoir se tirer dans les pattes et pour faire campagne.
01:26 - Il me choque de vous dire qu'il me surprend.
01:28 Non, ce sont nos politiques, ils sont toujours en train de tirer pour eux et pas pour les
01:33 autres.
01:34 Donc voilà, oui, c'est choquant parce que vraiment, c'est un sujet sur lequel il ne
01:37 devrait pas y avoir d'histoire politique.
01:40 Ça ne devrait pas concerner les politiques.
01:43 - Philippe de Villiers, les hommes politiques sont-ils en train de gâcher un moment qui
01:48 aurait pu, aurait dû, le sera peut-être historique ?
01:50 - Oui, ils ont raison les gens qui sont interviewés, c'est indécent vis-à-vis de nos otages,
02:01 de nos familles d'otages, vis-à-vis de nos morts, vis-à-vis de nos compatriotes de
02:08 confession juive qui attendent de nous une attitude de fermeté par rapport au nouvel
02:18 antisémitisme.
02:20 En fait, en regardant ce qui s'est passé cette semaine, je me disais, nos hommes politiques
02:28 font de l'archéologie plutôt que de la politique.
02:32 Ils feignent de rechercher les antisémites d'hier pour n'avoir pas à désigner les antisémites
02:46 d'aujourd'hui.
02:47 Et en fait, il y a un mot d'Alain Filipp Krout qui correspond bien au fantasme de la classe
02:55 politique qui est allé rechercher le cordon sanitaire de François Mitterrand qui devient
03:03 une corde rapée, une corde de cuisine, une ficelle de cuisine.
03:08 Alain Filipp Krout dit "ils ont réchauffé le cri, le fascisme ne passera pas".
03:18 Moi j'ai entendu ça dans mon enfance, le fascisme ne passera pas.
03:21 Et il ajoute "ils l'ont transformé en disant le fascisme ne trépassera pas".
03:28 C'est-à-dire qu'ils ont besoin d'inventer un fantasme du fascisme pour justifier la
03:37 distance sanitaire, pour ne pas être contaminés avec celles et ceux, les patriotes, qui en
03:44 fait constatent que l'histoire leur donne raison.
03:48 Emmanuel Macron doit se rendre dimanche à cette mobilisation, c'est une question que
03:53 les Français se posent Philippe Devilliers.
03:54 Oui, il doit s'y rendre parce qu'il est le principe d'unité, que c'est une manifestation
04:00 pour l'unité nationale et parce qu'il faut choisir son camp.
04:09 C'est-à-dire qu'il y a un pays qui a été frappé par un groupe terroriste.
04:17 Ce groupe terroriste, il a des correspondants chez nous.
04:20 Et donc le président de la République ne peut pas continuer à poser des œufs de mouche
04:27 dans des balances de toile d'araignée.
04:29 Il faut trancher.
04:30 Alors il paraît que cette semaine il y a eu un dîner, il y a deux jours, avec ses
04:37 proches et il a fini par dire "non, non, non, parce que le pays est divisé".
04:42 Ah bon ? Il y a d'un côté le Hamas et de l'autre côté les Français, juifs et non-juifs,
04:49 ceux qui sont les victimes d'aujourd'hui et les victimes de demain.
04:52 Ah bon ? Le pays est divisé ? C'est l'idée de la partition de Hollande.
04:57 Ces gens-là font la partition et après ils la regrettent et c'est une raison pour eux
05:02 de rester au chaud à l'Elysée à regarder Madame faire sa plote de laine.
05:10 Cette semaine, il y a eu quand même quelque chose d'intéressant qui s'est passé,
05:14 c'est qu'on n'a pas réussi à définir les causes de l'antisémitisme cette semaine.
05:19 Il a été question de cibler un parti et cette cible prioritaire c'est le Rassemblement
05:25 national et son président Jordan Bardella.
05:28 Et l'idée tout au long de la semaine a été de tirer un trait d'union entre Jean-Marie
05:33 Le Pen et Jordan Bardella.
05:35 Écoutez Olivier Véran, et d'ailleurs Jordan Bardella hier lui a répondu en quelque sorte.
05:40 Le Rassemblement national, par la voix de son président Jordan Bardella, a eu l'occasion
05:47 il y a quelques jours de faire le choix.
05:50 Le choix de couper avec son histoire, avec les racines antisémites de ce parti d'extrême-droite,
05:58 ou bien le choix de couper avec la République.
06:00 Nous avons entendu ce qu'a dit Jordan Bardella, qui ne savait pas si les propos, si Jean-Marie
06:08 Le Pen étaient antisémites.
06:09 La justice française a répondu à cette question en condamnant Jean-Marie Le Pen pour
06:13 antisémitisme.
06:14 De ce fait, en mon sens, le Rassemblement national n'a pas sa place dans cette manifestation.
06:20 Maintenant c'est une manifestation publique à laquelle chacun est libre, en conscience,
06:26 de participer ou non.
06:27 Qui est M.
06:28 Véran pour dire, pour distribuer des brevets de républicanisme ? Quels sont leurs faits,
06:35 leurs bilans ?
06:36 Qui est M.
06:37 Véran pour dire, un parti qui représente 42% des voix lors de l'élection présidentielle,
06:41 qui a 89 députés et le premier groupe à l'Assemblée, et qui est quand même, pardonnez-moi,
06:46 dans les dix prochaines années, donné comme parti pouvant potentiellement être en capacité
06:49 de gouverner et de rassembler la majorité de Français ?
06:51 Qui est ce monsieur pour venir dire que nous n'avons pas notre place dans cette manifestation ?
06:55 Quand on fait ça, on fait de la petite politique politicienne, on n'est pas un homme d'État.
07:00 Philippe de Villiers, il y a une semaine sur ce plateau, on commentait, on était un peu
07:04 effarés, terrifiés, même, on commentait les dérapages de Jean-Luc Mélenchon et de
07:08 ses amis politiques de la France Insoumise.
07:10 Une semaine plus tard, on se retrouve sur ce même plateau et entre temps, on est passé
07:14 de la première situation que je décrivais au fait d'exhumer des déclarations de Jean-Marie
07:20 Le Pen datant d'il y a 30, 35, 40 ans.
07:22 Et aujourd'hui, c'est devenu ça le débat politique en France.
07:25 Selon vous, qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que vous pouvez nous décrypter cette
07:28 séquence ?
07:29 Moi, j'ai une expérience de la vie publique qui me donne du recul de la hauteur et j'espère
07:38 de la sagesse.
07:39 Mais je vois à l'œil nu ce que forcément les gens ne voient pas tous.
07:47 C'est un gigantesque piège.
07:50 Et pour expliquer ce qu'est ce piège, je voudrais vous proposer une analyse de ce que
08:01 j'ai vécu.
08:02 Les deux périodes, les deux époques, les deux postures de l'ancien antisémitisme
08:10 et du nouvel antisémitisme.
08:11 La première époque que j'ai vécue, elle s'arrête aux années 80, les années Mitterrand.
08:21 Toute cette époque est tournée vers la guerre, les références de la guerre.
08:28 Et l'antisémitisme de l'époque daigne dans les effluves de la deuxième guerre mondiale,
08:37 c'est-à-dire les étiquettes, les estampilles putatives, c'est gaulliste, pétiniste,
08:50 résistant, collabos.
08:52 On s'interroge à longueur de colonne dans les journaux pour savoir si George Marchais
08:59 a passé sa guerre chez Messer Schmitt en Allemagne.
09:02 On s'interroge aussi avec Pierre Péan pour savoir si Mitterrand a eu la francisque.
09:08 Tous ceux qui prononcent les mots famille, travail, patrie sont suspects, les mots sont
09:17 piégés, déjà.
09:19 Tout ça produit un antisémitisme par contamination du nazisme et du fascisme.
09:29 Cette première période s'arrête dans les années 80.
09:34 C'est Mitterrand qui met fin.
09:35 Mitterrand quand il dit "les étrangers sont chez eux chez nous", quand il ajoute "le
09:43 nationalisme c'est la guerre" et quand il ajoute "enfin, la France est notre patrie,
09:51 l'Europe est notre avenir".
09:53 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que Mitterrand, quand il ouvre la France à
09:59 l'Europe, qu'il laisse le franc glisser derrière le marque, il fait un choix.
10:04 La fin de l'industrie, la fin des ouvriers, la fin de son électorat, la fin du socialisme
10:10 version prolétariat.
10:12 Il est donc à la recherche du migrant, le nouveau peuple élu, le peuple migrant.
10:19 Donc SOS raciste, la petite main jaune, etc.
10:22 Et c'est parti.
10:23 Et à partir de ce moment-là, c'est l'immigration massive qui arrive petit à petit, par palier
10:28 successif.
10:29 La droite, la gauche font la même politique.
10:32 Immigration massive au nom du multiculturalisme, au nom du mondialisme, au nom de Maastricht,
10:37 etc.
10:38 C'est le progrès.
10:39 Et de l'immigration massive sort le nouvel antisémitisme.
10:44 L'antisémitisme islamiste, qui n'a strictement rien à voir avec le premier antisémitisme
10:51 qui est mort de sa belle mort.
10:53 Et donc, je réponds à votre question après ce détour un peu long, pardon.
10:57 Mais quand en fait, ils piègent Bardella sur Jean-Marie Le Pen, c'est pour essayer
11:07 de ramener sur le devant de la scène le premier antisémitisme sans lequel il ne survive pas.
11:14 Toute cette classe politique en fait, elle est jugée de plus en plus sévèrement comme
11:20 responsable du nouvel antisémitisme.
11:23 Elle est jugée comme responsable de l'immigration massive.
11:27 Elle a échoué.
11:28 Et pour dissimuler son échec, pour dissimuler sa trahison, elle a besoin du cordon sanitaire.
11:36 Elle a besoin d'aller rechercher le cordon sanitaire de Mitterrand.
11:39 Et c'est ce qu'elle tente en ce moment.
11:41 Et tout le monde est tombé dans le piège.
11:43 Tous les médias sont tombés dans le piège.
11:44 Vous expliquez que ça marche aussi bien encore aujourd'hui.
11:47 Ça marche encore aussi bien parce que le peuple français est un peuple qui aime l'histoire,
11:54 la grande histoire.
11:55 Et que quand tous les médias se mettent sur un sujet commun, un sujet unique, après tout,
12:04 on préfère l'archéologie à l'avenir.
12:07 Et les Français ne sont pas dupes puisque je découvre en même temps que je vous écoute
12:11 ce sondage IFOP à la question "tout le monde a sa place à cette manifestation contre l'antisémitisme,
12:19 y compris les élus du Rassemblement national", 71% des Français répondent oui.
12:24 Et majoritairement, quand on voit dans le détail la France insoumise, 61% des sympathisants
12:30 répondent que le Rassemblement national a sa place.
12:33 70% chez les écologistes, 57% chez les Renaissance, 74% chez les Républicains et 90% au Rassemblement national.
12:43 Mais là, il y a une chose très importante qui est en train de se produire.
12:46 C'est que dans le temps, il y avait les fréquentables et les infréquentables.
12:53 Les infréquentables, c'était les patriotes.
12:56 Ceux qui prenaient la nation parce que c'était le nationalisme, ceux qui prenaient la frontière
13:04 parce que c'était la xénophobie.
13:06 Je me souviens de Robert Poujade, le premier ministre de l'environnement de Georges Pompidou,
13:13 qui était un normalien brillant.
13:17 Et un jour, il me dit, vous savez, l'environnement, ce n'est pas pour nous parce qu'on nous
13:23 rappelle en permanence la phrase "la terre ne manque pas".
13:28 Donc, en fait, il était ramené à Pétain et la droite ne pouvait pas faire d'écologie.
13:33 Voilà, tout ça, c'est fini.
13:35 Et ce qui est en train de se passer, c'est que dimanche, en fait, je pense que les Français
13:46 de toutes origines vont saluer chaleureusement ceux qui leur disent la vérité, c'est-à-dire
13:56 ceux qui sont sans ambiguïté sur le Hamas, sur l'islamisme, sur les banlieues, sur l'immigration
14:02 massive, sur le multiculturalisme, sur le mondialisme.
14:04 Ceux qui ne veulent pas que la France meure.
14:07 Et je dois dire une chose importante, dont je parle souvent avec mon ami William Golnadal,
14:15 qui n'ira pas à la manifestation dimanche.
14:17 Oui, je le comprends.
14:18 Souvent, je lui dis, tu sais, la phrase de Jean-Paul II à Reims, "les Juifs sont nos
14:28 frères aînés".
14:29 Et donc, à chaque fois qu'il arrive quelque chose aux Juifs, les chrétiens ne sont pas
14:35 loin, les Français ne sont pas loin dans ce pays de chrétienté.
14:40 En d'autres termes, nous avons face à nous une civilisation conquérante et nous, nous
14:47 sommes la civilisation judéo-chrétienne restante, résiduelle.
14:51 Et entre les Juifs et les chrétiens, judéo-chrétiennes, nous savons que nous devons nous tenir la
15:00 main.
15:01 Et vous connaissez cette phrase qui est souvent employée par les djihadistes après le samedi
15:05 vient le dimanche.
15:06 Voilà.
15:07 Vous parliez de Gilles William Golnadal, je ne devais pas vous passer sa réaction, mais
15:09 c'est tellement intéressant puisque William Golnadal est frappé dans sa chair depuis
15:14 le 7 octobre.
15:15 Il a toujours refusé, dans sa carrière et dans les médias, de faire le parallèle entre
15:18 la Shoah et ce qui pourrait arriver à la communauté juive en Occident.
15:23 Sauf que depuis le 7 octobre, il le fait, ce parallèle-là.
15:26 Et William Golnadal aurait pu, aurait dû être en première ligne dans cette manifestation
15:33 contre l'antisémitisme, mais parce que cette mobilisation a été peut-être pourrie par
15:38 le débat politique, eh bien il décide de ne pas y aller dimanche.
15:42 Écoutons-le, c'était hier soir.
15:44 Qu'à titre personnel, je ne me rendrais pas à cette manifestation.
15:48 Je considère que le porte-parole du gouvernement, monsieur Véran, s'est déshonoré.
15:54 Alors même qu'il y avait une manifestation qui aurait dû être unitaire, en tous les
16:00 cas de tous les partis unis contre l'antisémitisme, s'est déshonoré en ravalant cette manifestation
16:08 à un enjeu politicaire.
16:11 Si on ne dit pas que c'est également contre l'antisémitisme de l'extrême gauche, contre
16:16 le Hamas et pour la libération des otages, c'est dénué de sens.
16:20 Pourquoi voulez-vous que je perde mon temps ?
16:21 Au-delà d'une analyse politique, est-ce que ça vous peine de savoir que des personnes
16:27 qui étaient entre premières lignes pour alerter sur cette montée du nouvel antisémitisme
16:31 ne pourront même pas participer et n'ont pas le cœur à participer à cette manifestation ?
16:35 Oui, ça me peine et en même temps je me dis la chose suivante, ils vont le payer très
16:41 cher.
16:42 Cette classe politique qui est déconsidérée, il va leur arriver des bricoles.
16:49 Ça va être un grand coup de balai dans les années qui viennent.
16:55 Justement, peut-être l'un des personnages qui a balayé les polémiques, c'est Serge
17:05 Klarsfeld, avocat, président des Fils et Filles de Déportés Juifs de France et c'est
17:09 peut-être à lui seul celui qui a mis fin à la polémique.
17:13 Écoutez, c'était sur Europe 1 et puis il a réagi évidemment dans le Figaro.
17:17 Il faut se réjouir que le Rassemblement National participe à la marche contre l'antisémitisme.
17:21 Serge Klarsfeld.
17:22 Il y a refus d'un parti politique de participer à cette marche et je dirais qu'en contrepoids
17:32 il y a la venue d'un parti qui autrefois était antisémite et qui ne l'est plus depuis
17:42 un certain nombre d'années, qui rejoint les valeurs républicaines et qui heureusement
17:50 les rejoint ce dimanche.
17:52 On se passera de l'extrême gauche antisioniste et antisémite et on accueillera le Rassemblement
18:00 National, devenu un parti fréquentable.
18:04 Il reste la rupture véritablement définitive et éclatante avec Jean-Marie Le Pen qui lui
18:12 a été il y a 40 ans, 30 ans, le porte-parole d'un négationnisme vigoureux et néfaste.
18:22 Ça nous paraît extrêmement important.
18:25 Aussi une rupture avec son père, bien qu'il en coûte, à une fille de rompre d'une façon
18:33 éclatante avec son père.
18:35 Vous qui avez connu les débats des années 80, entendre ça, ça va vous évoquer un
18:40 tourment historique, non ?
18:41 Oui, c'est un tournant historique parce que M.
18:45 Karsfeld, c'est quelqu'un que je connais de réputation.
18:48 C'est l'historien qui a mis toute sa vie au service d'une cause, traquer les nazis,
18:58 traquer les collabos, traquer les antisémites.
19:01 Donc sa parole là pèse lourd.
19:05 Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le fameux cordon sanitaire,
19:10 je crois, c'est fini.
19:12 Donc ça veut dire qu'au niveau des électeurs demain, on ne peut plus dire qu'il y a des
19:21 gens fréquentables et infréquentables, ou plutôt, et c'est beaucoup plus important,
19:28 les gens fréquentables ne sont plus les mêmes.
19:30 Les gens fréquentables, ce sont ceux qui ont eu raison.
19:35 Et les gens infréquentables, ce sont ceux qui nous ont amenés là où nous sommes en
19:42 France aujourd'hui, avec des parties du territoire qui ne sont plus françaises, ce que des gens
19:50 comme Georges Bensoussan avaient dit dès 2004.
19:53 Les gens qui ont fait en sorte qu'il y ait des territoires en France qui échappent à
19:59 la souveraineté française, à l'identité française, à la civilisation française,
20:04 ces gens-là ne sont plus fréquentables.
20:06 Philippe Devilliers, la France insoumise est le seul grand parti de France à refuser de
20:10 participer au rassemblement dimanche à Paris.
20:13 Certains iront à Strasbourg car là-bas, le RN n'était pas le bienvenu.
20:17 Ce qui m'intéresse, c'est comment combattre l'antisémitisme.
20:19 On en a beaucoup parlé la semaine dernière et je vais vous mettre en confrontation dans
20:23 la même semaine.
20:24 Deux paroles politiques, celle de François Hollande et puis celle de son ancien Premier
20:29 ministre, Manuel Valls.
20:30 Puisqu'il va être question de Jean-Luc Mélenchon qui a enchaîné les déclarations et souvent
20:36 nourrit la polémique avec parfois une frontière extrêmement fine entre l'antisémitisme
20:41 et l'antisémitisme.
20:42 Alors la question a été posée et à François Hollande et à Manuel Valls, Jean-Luc Mélenchon
20:47 est-il antisémite ?
20:48 Écoutez.
20:49 Jean-Luc Mélenchon n'est pas antisémite.
20:52 Je connais Jean-Luc Mélenchon depuis longtemps, je connaissais ses dérives quelquefois.
20:56 Mais je ne vais pas justement rentrer dans ce jugement.
20:59 Il n'est pas antisémite mais par des propos, par des développements, des argumentations
21:05 qui n'en sont pas, il peut sans le vouloir encourager l'antisémitisme.
21:09 Les propos de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis ces derniers jours sont des propos antisémites
21:14 pas qu'antisionistes.
21:15 Donc c'est lui qui est antisémite aujourd'hui ?
21:19 Mais il l'est !
21:20 Alors qui a raison Philippe de Villiers ?
21:22 Manuel Valls.
21:24 En fait Jean-Luc Mélenchon, on l'a oublié, il refuse d'aller à la manifestation contre
21:29 l'antisémitisme mais il est allé à la manifestation contre l'islamophobie.
21:36 Donc il a choisi sa cause.
21:38 Il a fait un choix de vie, un choix de fin de vie.
21:42 Vous savez qu'il avait manifesté, je crois que c'était en 2019, aux côtés du Rassemblement
21:48 National contre la réforme des retraites.
21:50 Ah oui d'accord.
21:51 Contre la réforme des retraites.
21:52 Là il n'y avait pas de problème.
21:53 Il avait même salué le geste d'humanité de Marine Le Pen en disant "elle progresse".
21:57 On a énormément de choses à traiter après la publicité.
22:00 On reviendra sur la polémique de Roissy parce que vous avez pu là aussi alerter les mosquées
22:04 de Roissy, le livre de Philippe de Villiers, c'était en 2006.
22:07 Tariq Ramadan, Taa Bouaf, Éric Dupond-Moretti.
22:09 On a un programme, cher Philippe de Villiers, cher Geoffroy Lejeune, préchargé.
22:14 A tout de suite.
22:15 La suite de Face à Philippe de Villiers, toujours avec Philippe bien sûr et Geoffroy.
22:22 Parlons d'une autre polémique cette semaine.
22:25 Philippe de Villiers à Roissy et les prières en salle d'embarquement à l'aéroport Roissy
22:31 Charles de Gaulle.
22:32 Tout part d'un tweet et d'une photo de Noël Lenoir, ministre des Affaires étrangères
22:36 dans le gouvernement Jospin, ancienne membre du Conseil constitutionnel.
22:40 Et voilà ce qu'elle dit.
22:41 ADP, islam, photo du 5 novembre 2023 à Roissy.
22:45 Que fait le PDG d'aéroport de Paris ? Quand son aéroport se transforme en mosquée, le
22:49 changement d'affectation est-il officiel ?
22:51 Et le PDG d'ADP va répondre, M.
22:54 Augustin de Romanet, qui est PDG depuis 2012.
22:57 1.
22:58 Il s'agit d'une première regrettable.
22:59 2.
23:00 Les lieux de culte dédiés existent.
23:03 3.
23:04 La police aux frontières a l'instruction d'interdire ce live à redoublé de vigilance.
23:07 Et 4.
23:08 Pas nécessaire de monter cet épisode inédit en exergue en ce moment.
23:13 Vous Philippe de Villiers, PDG d'ADP, vous auriez répondu quoi à Noël Lenoir ?
23:19 La même chose que j'ai répondu à son antéprédécesseur quand je lui avais annoncé qu'il y avait
23:24 des mosquées sous le tarmac.
23:27 Il m'avait dit "oh là là, pas de vagues".
23:30 Voilà ce que j'aurais répondu.
23:32 J'aurais dit ceci.
23:35 C'est très grave.
23:36 Pourquoi ? Parce que c'est un test.
23:38 C'est un signal.
23:39 C'est une occupation de l'espace public.
23:44 C'est ce que recommandent les frères musulmans.
23:46 Et donc on ne peut pas laisser passer ça.
23:49 Dès qu'on cède un pouce d'espace, on cède tout l'espace à l'islamisation de la France.
23:57 Or l'islamisation de la France, c'est le plus grand danger qui menace la survie de
24:02 notre pays.
24:03 Et vous aviez écrit, je le rappelle, en 2006, "Les mosquées de Roissy", livre qui vous
24:10 avait valu un grand nombre de critiques, "Les mosquées de Roissy" de Philippe Devilliers,
24:16 nouvelle révélation sur l'islamisation en France.
24:19 Vous parliez des frères musulmans.
24:21 Tiens, tiens, nous sommes en 2007.
24:22 On va naviguer un peu dans le temps.
24:25 Quelques mois après l'apparition de votre livre sur les mosquées de Roissy, vous êtes
24:28 invité sur France 5.
24:29 Et je crois qu'on avait passé une séquence de ce débat-là en septembre.
24:33 Vous êtes face à Tariq Ramadan.
24:35 Et Tariq Ramadan, ce qui est intéressant, c'est de voir qu'en 2007, il n'était absolument
24:40 pas personne à Nangrata.
24:41 Et j'ai retrouvé une autre séquence qu'on n'a pas encore passée, que j'invite les
24:46 téléspectateurs à voir, puisque Tariq Ramadan aujourd'hui défend vigoureusement le Hamas.
24:51 Regardez cette séquence.
24:52 Il y a beaucoup de Français qui sont français simplement par l'administration.
24:58 Je veux qu'il le soit par le cœur.
24:59 Qu'est-ce qu'on fait avec ces Français ? Dans les banlieues français, qu'est-ce
25:04 qu'on fait ?
25:05 Moi, je n'ai aucune leçon à recevoir de vous.
25:07 Non mais, répondez à ma question.
25:09 Être français, c'est accepter un héritage, une langue, un patrimoine, un projet commun.
25:16 Et donc, c'est accepter, quand on est par exemple musulman, de se dépouiller d'une
25:21 ancienne identité et d'accepter les lois de la République.
25:25 Aujourd'hui, les Français, ils sont français.
25:27 Il va falloir que vous l'acceptiez, que vous l'intégriez, ceci, dans votre esprit et dans
25:31 votre politique.
25:32 Et j'aimerais simplement dire, il me dit simplement une chose.
25:35 Il me dit simplement.
25:36 Vous, monsieur Ramadan, vous, monsieur Ramadan, mais heureusement, il y a des Français qui
25:44 ne l'acceptent pas parce que vous êtes un islamiste.
25:48 Vous êtes un islamiste habile, mais les gens comme vous, en face de vous, il y a des hommes
25:54 politiques comme moi.
25:55 Et il y a des Français très nombreux qui n'acceptent pas le communautarisme islamique.
25:59 Nous, nous voulons la République qui compte dessus les principes de la citoyenneté et
26:04 de l'unité.
26:05 Il y a deux responsables politiques alertés en 2007.
26:07 Nicolas Sarkozy et vous.
26:10 C'était une étoile.
26:12 C'était à l'époque, personne ne voulait débattre avec lui.
26:17 Et donc, quand je me revois, j'ai un petit sentiment de fierté quand même.
26:24 Vous n'avez pas que de temps perdu.
26:25 Vous l'avez foutu dans les cordes.
26:26 Et vous ne vous dites pas que de temps perdu, en fait.
26:29 C'était il y a très longtemps, en réalité.
26:31 Et à l'époque, tout le monde ricanait.
26:32 Je me souviens très bien de vos interviews à l'époque.
26:34 Quand j'ai sorti les mosquées de Roissy et quand je parlais de l'islamisation de
26:39 la France, les gens se retournaient, les hommes politiques se retournaient pour ne pas entendre.
26:44 Pour ne pas entendre.
26:47 En fait, c'est la peur qui gouverne la classe politique depuis des années et des années.
26:54 Et c'est la peur qui porte la lâcheté.
26:58 Je souhaiterais qu'on s'arrête un instant, Philippe de Villiers, sur un homme qui aurait
27:01 pu être sur les bancs de l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle depuis 2022, sous la bannière
27:06 de la France insoumise.
27:07 Je parle de Taha Bouhaf, évincé pour des accusations de violences sexuelles.
27:13 C'est un tweet dimanche qui est passé sous silence, qui a été peu traité dans les médias.
27:16 Je vous propose de le découvrir.
27:18 Puisque la sécurité des musulmans ne semble être la préoccupation de personne ou si peu
27:24 de monde, en tous les cas, clairement pas celle du gouvernement, les musulmans vont devoir
27:29 sérieusement organiser leur propre défense politique, physique et médiatique.
27:36 Où veut en venir Taha Bouhaf, Philippe de Villiers ?
27:40 Alors c'est simple.
27:42 Déjà, ils ont un outil juridique performant que n'ont pas les Juifs, que n'ont pas les
27:47 chrétiens.
27:48 Il n'y a pas de délit d'opinion sur la christianophobie.
27:53 Il n'y a pas de délit d'opinion sur la judéophobie.
27:55 Mais il y a un délit d'opinion sur l'islamophobie.
27:59 Donc, les hommes politiques ont tellement peur d'être déclarés islamophobes qu'ils
28:05 se retiennent.
28:06 Et maintenant, ce qu'ils proposent, c'est une milice d'autodéfense.
28:09 En réalité, pourquoi les journalistes n'ont pas vu ça ? Parce qu'ils ne connaissent
28:14 pas le Liban et ils ne connaissent pas l'Iran.
28:17 Mais moi, j'ai connu les milices au Liban.
28:21 Le combat des milices.
28:24 Il y avait des milices.
28:25 Et en Iran, il y a ce qu'on appelle les PASDARAN.
28:29 Ce sont des milices paramilitaires qui sont sous l'autorité du Guide suprême et qui
28:38 en fait font la police des mœurs.
28:40 C'est ce qu'ils nous proposent en France.
28:42 Et si on ne fait rien, c'est ce qui va arriver.
28:44 Dans l'actualité judiciaire également, c'est une semaine historique puisque nous
28:47 avons le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, devant la cour de justice de la République
28:53 accusé de prise illégale d'intérêt.
28:55 Il risque jusqu'à cinq ans de prison et 500 000 euros d'amende.
28:59 Voilà ce qu'il a dit, Éric Dupond-Moretti, cette semaine alors qu'on découvre le garde
29:04 des Sceaux.
29:05 Ce procès, à mes yeux, est d'abord un procès en illégitimité.
29:08 Pour moi et pour mes proches, ce procès est une infamie.
29:10 J'ai été avocat pendant 36 ans.
29:12 Certains avocats me reprochaient de ne plus l'être.
29:14 Certains magistrats de l'avoir été.
29:17 Quel regard vous portez sur ce procès, Philippe de Villiers ?
29:22 Je vais surprendre beaucoup de téléspectateurs parce que Éric Dupond-Moretti, sur le plan
29:33 politique, sur le plan de ses idées, nous sommes assez loin.
29:38 Mais là, il faut bien comprendre ce qui se passe.
29:41 Les juges sont en train de prendre le pouvoir.
29:46 Là, c'est un règlement de compte.
29:47 C'est un règlement de compte avec des petits juges qui étaient jaloux du fait qu'un avocat,
29:54 un grand avocat, soit nommé garde des Sceaux.
29:57 Mais élargissons le zoom, si vous voulez bien, un instant.
30:00 On a eu, lors de la présidentielle de 2017, les juges qui ont disqualifié un candidat
30:11 et qui ont donc redistribué les cartes de la présidentielle.
30:15 On a maintenant un ministre de la Justice qui passe devant les juges.
30:20 Pendant ce temps-là, on a un ancien président de la République qui court le risque du bracelet
30:25 électronique, Nicolas Sarkozy.
30:27 On a un grand leader politique qui subit la peine de l'infamie, alors que je le connais,
30:36 il n'est pas du tout malhonnête, François Bayrou.
30:38 On peut être en désaccord, on n'est pas d'accord, lui et moi, depuis des années,
30:42 sur l'Europe notamment.
30:43 Mais c'est un homme honnête.
30:44 Alors, bien sûr, il y a beaucoup de gens qui peuvent dire "oh là là, ils sont tous
30:49 pauris", etc.
30:50 Attention, c'est beaucoup plus grave que ça.
30:55 Et je vais vous dire pourquoi.
30:56 Le pouvoir est fondé sur la légitimité.
31:00 Pourquoi ? Parce que c'est la légitimité qui permet l'obéissance d'un sentiment.
31:05 Et quand un peuple manque à l'obéissance d'un sentiment, c'est fini, il n'obéit
31:11 plus.
31:12 Pour qu'il y ait la légitimité, il faut l'auctoritas et la potestas.
31:17 La potestas, elle est partie à Bruxelles.
31:22 La potestas, c'est le pouvoir.
31:25 Les hommes politiques n'ont plus le pouvoir, c'est clair.
31:27 Ils sont au mieux des gouverneurs.
31:30 C'est Madame von der Leyen, l'impératrice, qui commande.
31:34 Quant à l'auctoritas, c'est les magistrats qui l'ont.
31:39 Et quand on voit que le Conseil d'État, hier, donne raison aux soulèvements de la
31:49 terre et donne tort aux milices de l'intérieur, alors que les soulèvements de la terre, je
31:54 connais très bien les soulèvements de la terre parce qu'ils sont nés à Notre-Dame-des-Landes,
31:59 près de chez moi.
32:00 Les soulèvements de la terre, dans l'objet social, il y a l'occupation des biens et
32:07 le sabotage.
32:08 Donc, le Conseil d'État, moi quand j'étais à Sciences Po, je me souviens avec mes copains,
32:13 tout le monde voulait rentrer au Conseil d'État parce que Conseil d'État, ça voulait dire
32:17 Conseil de l'État.
32:18 Ce n'est plus le Conseil de l'État à l'époque.
32:20 Le Conseil d'État, c'était faire régner, accompagner la puissance publique pour faire
32:25 régner l'ordre, la sécurité et le droit de propriété.
32:28 Là, c'est le contraire.
32:29 C'est le désordre, l'insécurité.
32:33 - Et l'anarchie.
32:35 - Quel exemple est l'anarchie ?
32:37 Quel exemple ?
32:38 Voilà.
32:39 Et donc, en réalité, il faut faire ce que Louis XIV a fait.
32:42 En mars 1655, il était en pleine chasse.
32:48 Mazarin lui dit "Attention, les juges sont en train de refuser d'enregistrer vos élits,
32:55 les élits royaux."
32:56 Il est rentré avec son fouet de chasseur, il était botté, crotté, juste au corps
33:02 de chasse.
33:03 Il est arrivé, il a donné un grand coup de feu, il a dit "Maintenant, vous allez m'obéir
33:07 vous êtes une autorité, vous n'êtes pas le pouvoir."
33:09 - Il y a une chose qui m'étonne dans votre bouche, je ne suis pas loin de souscrire
33:12 à ce que vous avez dit sur le pouvoir des juges, mais je me souviens aussi qu'il y
33:15 a une trentaine d'années, vous étiez presque un chevalier blanc dans la classe politique,
33:18 vous avez révélé des affaires, notamment l'affaire Urba, et vous étiez justement
33:21 sur ce créneau de la corruption de certaines élites, le fait de pouvoir dénoncer tout
33:26 ça.
33:27 Pourquoi vous avez changé d'avis ? Ou bien qu'est-ce qui, entre-temps, a changé ?
33:30 - Ce qui a changé, c'est qu'à l'époque, dans l'affaire Urba, il y avait de la corruption.
33:35 Pourquoi ?
33:36 Parce qu'il n'y avait pas le financement public des partis.
33:39 Et grâce au combat que j'ai mené Urba et Torbi, si vous me permettez le jeu de mots,
33:45 il y a eu des financements publics, donc la question de la corruption a été réglée.
33:49 Mais là, maintenant, on est sur une toute autre question.
33:53 C'est qu'on a des magistrats, notamment le syndicat de la magistrature, ils ont quand
33:58 même commis le mur des cons, sur lequel j'étais.
34:01 Et donc ces magistrats, en fait, veulent se payer les politiques.
34:06 Mais en se payant les politiques, ils empêchent toute action publique.
34:12 Là, par exemple, le pauvre ministre de l'Intérieur, M.
34:17 Darmanin, qui multiplie les bidouilles au Sénat et qui prépare une tambouille entre
34:23 l'Assemblée et le Sénat pour qu'ils s'en sortent, vis-à-vis de son collègue, M.
34:28 Le ministre du Travail.
34:29 Mais en fait, il sait très bien qu'il est empêtré parce qu'il y a les juges derrière.
34:33 Et que si on ne passe pas au-dessus des juges, on a cinq cour suprêmes.
34:38 Avant, c'était le peuple qui était souverain.
34:41 Maintenant, c'est les cour suprêmes qui sont souveraines.
34:43 Donc aujourd'hui, les juges sont sortis du lit de justice, si vous me passez l'expression.
34:50 J'ai entendu ce matin, j'aurais dû sortir la déclaration d'un ancien ministre, je
34:55 ne le citerai pas, qui a dit "il est possible qu'en 2027, le Rassemblement National soit
34:59 au pouvoir".
35:00 J'espère que le Conseil d'État, que le Conseil constitutionnel sera présent pour
35:07 limiter l'action et les possibilités, s'il y a victoire du Rassemblement National, limiter
35:12 l'action et la politique qu'il faudrait mettre en place.
35:15 Ça rejoint exactement ce que vous avez dit sur le Conseil.
35:18 C'est pour ça que j'ai tilté, Philippe Jumé.
35:20 Les juges sont là pour appliquer la loi.
35:22 Ils ne sont pas là pour la refaire.
35:23 Or, aujourd'hui, ils ont décidé de la refaire.
35:26 Et les hommes politiques ne disent rien.
35:28 Ils disent "l'État de droit".
35:29 Mais une fois de plus, je répète, l'État de droit est au service de l'État.
35:33 C'est le droit de l'État.
35:34 Et l'État est là pour protéger les citoyens, parfois contre les juges.
35:39 Les juges, aujourd'hui, sont remplacés par la puissance publique.
35:44 Philippe de Villiers, il nous reste moins de 10 minutes.
35:46 On va parler de Guillaume Meurice, l'affaire Meurice qui se poursuit.
35:51 Cette semaine, il a été sanctionné.
35:53 On avait déjà un peu parlé la semaine dernière.
35:54 Mais ça y est, on connaît la sanction.
35:56 C'est un avertissement.
35:58 Avertissement de la part de France Télévisions.
36:01 Pour avoir comparé, je rappelle, sur France Inter,
36:04 Netanyahou, Benjamin Netanyahou, un nazi sans prépuce.
36:07 Le voilà dimanche prochain de retour sur les réseaux ondes,
36:09 alors qu'il a décidé de contester cette décision devant la justice.
36:15 Et comme la semaine dernière, pour l'AFP, Rima Abdoulmalak,
36:18 la ministre de la Culture, reste très, très prudente.
36:22 Très prudente.
36:22 Ça s'est passé à l'Assemblée nationale.
36:23 C'est Laurent Jacobelli qui l'interpelle.
36:27 Plus de 1000 actes d'antisémitisme ont été dénombrés en France.
36:30 C'est le moment que Guillaume Meurice, ce comique troupier de l'abjecte,
36:34 a choisi pour comparer les Juifs aux nazis, pour transformer les victimes en bourreaux.
36:38 L'hostilité envers nos concitoyens de confession juive s'est glissée partout.
36:42 Madame la ministre, vous semblez y assister impuissante.
36:46 Comment pouvez vous tolérer que les impôts des Français
36:48 servent à financer l'antisémitisme dans l'audiovisuel public
36:51 après y avoir lâchement financé le wokisme et l'islamo-gauchisme ?
36:55 Je rappelle, dans des places au Rassemblement national,
36:58 que la presse est indépendante de notre pays,
37:00 qu'il y a une liberté éditoriale totale de l'audiovisuel public comme privé.
37:05 Qu'est-ce qui s'est passé dans ce cas précis ?
37:07 Ne réduisez pas trois mots d'un animateur humoriste
37:12 à l'ensemble de la politique de l'audiovisuel
37:15 qui est menée sous la houlette de la présidente Sibyl Veil.
37:19 Je pense que les téléspectateurs se souviennent de ce que vous avez dit la semaine dernière.
37:23 Est-ce que Rima Abdul-Malak est à la culture,
37:26 ce que Papendiaïe était à l'éducation ?
37:29 Oui, elle progresse chaque semaine.
37:32 Et sinon, sur Guillaume Meurice, un avertissement ?
37:34 Il y en a un qui pourrait répondre à ma place, c'est Geoffroy Lejeune.
37:38 Parce que quand Geoffroy Lejeune est arrivé au JDD,
37:44 je me souviens de ce que madame Papendiaïe a dit à ce moment-là.
37:48 Madame Rima Abdul-Malak.
37:50 Avant son actualité aussi très importante,
37:53 et vous vouliez absolument traiter ce sujet, Philippe de Villiers,
37:56 en Allemagne, une crèche nommée Anne Frank
37:59 veut se débaptiser pour trouver un nom dit plus ouvert.
38:03 On a pu lire ça lundi dans les colonnes du Figaro.
38:06 Une volonté d'ouverture avec un nouveau nom à l'étude,
38:10 ça s'appellerait World Explorer.
38:12 Selon la directrice de l'établissement, l'histoire d'Anne Frank
38:14 est difficile à comprendre pour les jeunes enfants
38:17 et les parents issus de l'immigration
38:19 qui ne se reconnaissent pas dans ce nom.
38:21 Vous en pensez quoi, Philippe de Villiers ?
38:24 Je pense que les nations vaincues
38:30 ont tendance à vivre dans la névrose.
38:34 C'est-à-dire qu'on pratique l'amnésie des grandeurs
38:40 et l'hypermnésie des lâchetés.
38:43 Anne Frank, c'est une héroïne.
38:46 C'était un cadeau que j'ai reçu pour mon anniversaire.
38:51 Mon père a été déporté au camp de représailles de Lubeck
38:58 parce qu'il avait sauvé un officier juif
39:00 qui s'appelait Gilbert Cansalvador
39:04 qui était un ami de Benjamin Fondan.
39:09 Très tôt, j'ai récité et j'ai appris un poème
39:14 de ce grand poète juif qui est mort à Auschwitz
39:18 et qui était bien connu, Anne Frank.
39:23 "C'est à vous que je parle, homme des antipodes,
39:27 je parle d'homme à homme,
39:31 avec le peu de voix qui me reste au gosier,
39:34 avec le peu en moi qui demeure de l'homme.
39:37 Mon sang est sur les routes, puissent-ils, puissent-ils
39:40 ne pas crier vengeance.
39:41 Un jour viendra, c'est sûr, de la soif apaisée,
39:44 nous serons au-delà des souvenirs.
39:45 Alors, souvenez-vous que j'avais un visage comme vous,
39:51 une bouche pour prier comme vous.
39:54 Quand une poussière ou bien un songe entrait dans l'œil,
39:56 il y coulait un sang aussi rouge que le hôtre.
40:00 Bientôt, je ne serai plus qu'un bouquet d'orties sous vos pieds.
40:06 Non, il ne sera pas un bouquet d'orties sous nos pieds.
40:09 Dimanche, tout le monde pensera à Benjamin Fondan, à Anne Frank."
40:14 Ce que je vous propose, c'est qu'on termine cette émission
40:21 qui était absolument passionnante, et je tiens à vous remercier tous les deux
40:24 sur une séquence, c'est une belle séquence.
40:27 C'est passé dans le métro parisien, il y a exactement quatre jours.
40:30 Ce sont les petits chanteurs à la Croix de Bois
40:33 qui ont ainsi interprété la chanson de Charles Trenet "Douce France".
40:36 Et il faut remercier d'ailleurs M. Louvel,
40:39 qui est le président des Petits Chanteurs à la Croix de Bois,
40:41 qui a accepté de nous transmettre la séquence
40:44 pour qu'on puisse la diffuser ce soir.
40:47 Et on les salue bien sûr.
40:47 Regardez cette séquence et on en parle juste après.
40:50 "Douce France, cher pays de mon enfance,
40:57 Merci de ton insouciance, je t'ai gardée dans mon cœur.
41:05 Mon village, vos clochers, vos maisons sages,
41:12 Tous les enfants de mon âge,
41:15 Mon partage et mon bonheur,
41:20 Tous les mêmes, et je te le te-poème.
41:27 Tous les mêmes, dans la joie ou la douleur,
41:34 Douce France, cher pays de mon enfance,
41:40 Merci de ton insouciance, je t'ai gardée dans mon cœur."
41:47 On a vécu des séquences un peu moins agréables ces derniers temps dans le métro.
41:50 Ça fait du bien d'entendre ça, non ?
41:52 Oui, "Douce France", je l'ai connue, Charles Trenet m'aime.
41:57 À raconter ?
41:58 Ben non, je l'ai connue à la fin, je me souviens,
42:01 d'une grande émission avec Michel Drucker.
42:04 On avait passé la soirée ensemble.
42:06 Et on avait tous chanté "Douce France".
42:09 Et je me souviens, le clocher, le village,
42:14 les paroles ont un sens aujourd'hui.
42:15 Et en fait, je rapproche la "Douce France"
42:20 de ce que Michelet a dit de la "Douce France".
42:23 Michelet a dit "La France est un être".
42:26 Parce que "Douce France", ça vient de la chanson de geste,
42:28 de la chanson de Roland, "La France, la douce".
42:32 Et Michelet disait "La France est un être moral doué de tendresse.
42:35 La France est une femme.
42:37 La France est une mère, une mère de consolation et de désolation.
42:43 Notre dame de France, patronne de la France."
42:47 On va mettre justement "Douce France" de Charles Trenet en ambiance
42:50 pour terminer cette émission.
42:53 Et je vais dire, j'ai une petite surprise, parce que vous savez que,
42:55 et on remercie les téléspectateurs,
42:57 ils sont de plus en plus nombreux à nous suivre
42:59 et je suis toujours attentif lorsqu'il y a des...
43:02 "Chers pays de mon enfant..."
43:06 Charles Trenet. Et donc, allez-y Geoffroy.
43:09 À propos de "Douce France", mes amis des éveilleurs
43:11 m'ont demandé de rappeler ce soir...
43:13 Ah oui, bien vu.
43:14 De rappeler ce soir que vous êtes, je crois, la semaine prochaine, Philippe,
43:17 à Versailles pour une conférence et pour une dédicace
43:19 de votre livre "Le Roi-Soleil, la douce France".
43:21 Et ils m'ont demandé de le rappeler ce soir à l'antenne
43:23 pour que les gens soient le plus nombreux possible
43:25 à venir vous écouter.
43:26 Bon, et ils sont nombreux aussi sur les réseaux sociaux,
43:28 ils réagissent beaucoup.
43:29 Ils peuvent s'inscrire, ils sont des éveilleurs, c'est ça ?
43:31 Oui, les éveilleurs.
43:32 Les éveilleurs, "Douce France" de Philippe Evillard.
43:34 Mon ami Nicolas Sévillard.
43:35 J'ai une surprise pour vous,
43:36 puisqu'ils sont très actifs sur les réseaux sociaux
43:39 et pendant l'émission, quand même, je regarde pour voir s'il y a...
43:42 Mais ça, regardez, il y a même des gens qui vous dessinent en quelque sorte.
43:49 Donc on salue Valérie Barabille.
43:50 Ah bah ça, c'est Geoffroy Lejeune aussi.
43:52 Regardez, c'est plutôt bien fait.
43:54 Je peux dire quelque chose, là ?
43:55 Oui, ah bah il y a même Philippe Dagore.
43:57 Oui, allez-y Philippe.
43:58 Eliott, je voulais vous adresser mes condoléances.
44:01 Pourquoi ?
44:02 Parce que mercredi dernier...
44:04 Mardi !
44:05 Mardi, on s'est appelés.
44:09 Vous n'étiez pas en France, vous étiez à Milan.
44:12 Et c'est pas de chance, il y a des gens, quand ils se déplacent,
44:17 ils se déplacent pour la victoire.
44:18 Oui.
44:19 Moi, par exemple, quand je vais voir le FC Nantes.
44:22 Et là, vous êtes allés voir...
44:24 J'ai vu la défaite du Paris Saint-Germain, sans dire...
44:28 J'ai essayé de vous apporter une parole consolatrice en disant le mot de Foch,
44:33 qui disait "les grandes défaites préparent les grandes victoires".
44:36 Eh bien, écoutez, ce vendredi soir, c'était une grande victoire.
44:39 Ça doit être la dixième émission qu'on fait tous les trois.
44:42 Et c'est un avis qui est personnel, et je suis certain qu'il peut être partagé par beaucoup.
44:46 Cette émission était passionnante.
44:47 Et on peut remercier les téléspectateurs, parce que c'est vrai qu'ils sont...
44:51 Ils sont nombreux !
44:52 Là, ils sont en train de nous adresser des lauriers que nous ne méritons pas.
44:57 Merci.
44:58 Merci à tous.
44:59 On se retrouve dans un instant pour l'heure des pros.
45:01 À tout de suite.
45:02 ...