• il y a 4 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00Dix-neuf heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:07Bonsoir, Eliott.
00:08Avant de commencer cette émission, Philippe est à 48 heures du second tour, vous souhaitiez dire quelques mots, préciser quelque chose.
00:16Écoutez, le succès de l'émission est tel que j'ai les anciens amis, les nouveaux amis, les amis d'hier, les amis de demain
00:28et que, évidemment, j'ai même des amis à l'ARCOM, j'en ai partout, et alors tous les amis me pressent en disant
00:37pourquoi tu ne m'envoies pas un mot et donc en ce moment j'ai du mal et donc je voudrais m'excuser auprès d'eux
00:45parce que je ne peux pas leur apporter à tous un message d'attention, je l'ai fait pour certains d'entre eux
00:52mais je voudrais tout de suite dire que ça ne relève pas du tout d'une attitude ou d'une posture partisane.
01:01Il faut que les choses soient claires, cette émission, elle est en surplomb, en tout cas c'est ainsi que nous la voulons.
01:11C'est une émission d'analyse, une émission qui vient en amont, alors bien sûr, chacun écoute, chacun regarde et chacun décrypte
01:21et c'est pour ça que ma parole est libre, mais je n'ai pas d'attache partisane, je n'en ai plus depuis dix ans
01:29et je n'ai pas de consignes de vote à donner, voilà.
01:35Donc c'est ma parole libre, c'est ce qui fait son prix, libre et asserré, et vous allez voir ce soir, peut-être plus asserré
01:46que pendant les 40 émissions qui ont précédé parce que l'heure est grave.
01:52Et ça a le mérite d'être clair.
01:54Philippe de Villiers, vous avez connu de nombreuses crises politiques et alternantes,
01:58on vit une incertitude à 48 heures du second tour des législatives absolument historique.
02:04Comment situez-vous les événements que nous vivons dans l'histoire de ces 50 dernières années, Philippe de Villiers ?
02:11Quand j'étais jeune sous-préfet à Vendôme, j'ai vécu le grand basculement mai 81
02:22et j'ai l'impression en cet instant de revivre un mai 81, mais à l'envers.
02:35Je m'explique. En mai 81, qui arrive au pouvoir ?
02:41Ce sont les héritiers de mai 68, ce sont les boomers, ce sont les fils spirituels de Cohn-Bendit,
02:54c'est la gauche socialo-communiste, c'est un séisme électoral d'une portée symbolique sans précédent.
03:03La droite a peur, et dans son imaginaire fantasmatique auquel je participe,
03:10on attend d'un jour à l'autre, après le 10 mai, l'arrivée des chars soviétiques sur les Champs-Elysées.
03:19C'est-à-dire, c'est la peur de la peste rouge.
03:25Et pourquoi je vous raconte cette histoire ? Parce qu'aujourd'hui, c'est l'inverse.
03:32Qui arrive au pouvoir ? Où pourrait arriver au pouvoir ? Où est tout près du pouvoir ?
03:39Où est au cœur de l'enjeu du pouvoir à venir ?
03:43Ce sont les fils spirituels non plus de Cohn-Bendit et de mai 68,
03:49mais des deux grands combats, Maastricht et la constitution européenne.
03:54Ce sont les fils spirituels des combattants.
03:58Regardez-les, on peut retrouver la filiation pour chacun.
04:02Ce sont les fils spirituels des combattants qui ont dit non à Maastricht
04:07et qui ont dit non à la constitution européenne et qui ont vécu ce fameux déni de démocratie,
04:13dont on reparlera peut-être au cours de l'émission.
04:17Alors, qui a peur ? C'est plus la droite qui a peur, c'est la gauche.
04:21Elle a peur de quoi ? Elle a peur du retour des charters de Pasqua.
04:26J'ai lu ça, là, tout à l'heure avant d'entrer dans le studio.
04:29Elle a peur du lynchage des immigrés, parce que la droite est méchante, forcément.
04:33Et surtout, elle a peur qu'on coupe le robinet migratoire,
04:36vu que c'est sa nouvelle armée de réserve.
04:38Faut parler comme Marx.
04:40C'est la nouvelle armée de réserve de la gauche.
04:43Les nouveaux électeurs, puisqu'elle a abandonné son électorat,
04:47qui était le monde ouvrier.
04:50En fait, on est passé d'un graffiti à un autre graffiti.
04:53J'ai vu ça cette semaine.
04:55Ça m'a beaucoup frappé.
04:57Le graffiti de mai 68 sur les murs de la Sorbonne, c'était
05:00« Cour camarade, le vieux monde est derrière toi ».
05:03Et le nouveau graffiti lu cette semaine, c'est
05:06« Arrête-toi camarade, un instant, le vieux monde a encore quelque chose à te dire ».
05:15Parce que si on prend de la hauteur un instant,
05:20et qu'on met les choses en perspective,
05:22ce qui s'est passé en 43 ans est vertigineux.
05:27L'État a perdu le sens du régalien, de l'autorité et de l'ordre.
05:35La société a perdu ses voisinages.
05:40Le français déclassé de la France périphérique de Christophe Jully,
05:44quand il regarde autour de lui, il voit,
05:48ou il a vu, l'usine qui se démonte, la mosquée qui s'installe
05:52et le porte-monnaie qui se vide.
05:55Quant à la nation, elle a perdu le fil de la continuité historique.
06:00Voilà la situation.
06:02On va parler de la Macronie à présent.
06:04En 7 ans, la Macronie est passée de plus de 300 sièges aux législatives,
06:09on était en 2017,
06:11et risque d'obtenir dimanche soir entre 95 et 125 sièges au maximum,
06:17devenant de fait la troisième force politique de la nation,
06:21si les sondeurs voient juste.
06:24La Macronie, l'extrême centre, peut-elle survivre, Philippe de Villiers ?
06:29C'est un moment intéressant parce que, en réalité,
06:36la Macronie est à l'agonie.
06:41Je me place sur un plan politique, je ne me place pas sur un plan humain.
06:47Sur un plan politique, je dirais ceci,
06:53nous vivons la fin du centrisme
06:58comme point d'équilibre de la vie politique française.
07:09Il y a un ciel de traîne du centrisme,
07:13qui plonge ses racines dans une tradition politique qui date de 1793.
07:22Puisque le centre, comme la gauche et la droite,
07:25ça vient du moment où la montagne décide de se placer tout en haut à gauche,
07:33avec un regard de mépris pour ce que les montagnards appellent le marais,
07:38et qu'on appellera plus tard, avec un mot choisi, la plaine.
07:42Le centre, c'est la plaine.
07:45Alors il y a eu le 19e siècle, avec la plaine qui devient le parti radical.
07:51Le parti radical, c'est Macron de la 3ème République,
07:56c'est-à-dire qu'on dit du parti radical, à l'époque,
07:59la bourgeoisie d'affaires, la bourgeoisie d'État dit de lui,
08:03il a le cœur à gauche et le portefeuille à droite, donc ça leur va très bien.
08:07Et d'ailleurs, il dure pendant toute la 3ème République.
08:12Et puis pendant la 4ème République, on a une autre nouvelle variété du centre,
08:16qui est le MRP, la démocratie chrétienne.
08:19Vous noterez au passage que le centre, à ses deux vertus qu'on lui prête,
08:24il est raisonnable et il est modéré, il est au centre.
08:28Donc il y a une espèce d'équidistance morale,
08:31par rapport à tout ce qu'on appelle sur le moment, les extrêmes.
08:38Paul Valéry disait d'ailleurs,
08:40le monde ne vaut que par les excès et ne dure que par les moyens.
08:45Et donc les moyens, c'est le centre.
08:48Et voilà qu'arrive, alors ça j'ai vécu,
08:511965, voilà qu'arrive Jean Le Canuet.
08:54Les dents blanches, je ne sais pas si vous vous souvenez,
08:57le candidat du centre.
09:00Et le candidat du centre en 1965, c'est une déflagration,
09:04mais en ballotage du général de Gaulle.
09:07Et le successeur de Jean Le Canuet,
09:11qui est un gamin de l'X, à l'époque, c'est Valéry Giscard d'Estaing.
09:16Et lui, il a un nouvel article de foi,
09:21devant lequel Bayrou fera la génuflexion oblique du dévot oppressé
09:27pendant des années, pendant des décennies,
09:30c'est gouverner au centre.
09:32Il écrit même un livre, 2 Français sur 3,
09:34c'est-à-dire la France doit être gouvernée au centre, c'est son destin.
09:38Et le centre devient un centre européiste,
09:41parce que la France est une puissance moyenne,
09:43elle n'existe plus, d'excit Giscard.
09:47Et puis voilà, le temps passe,
09:51et arrive Emmanuel Macron.
09:54Et lui, il arrive en disant,
09:58la droite et la gauche sont dépassés,
10:02et même trépassés.
10:04Et donc, on va avoir l'extrême centre,
10:08il utilise cette expression, c'est extraordinaire,
10:11l'extrême centre, qui sera un pôle hégémonique.
10:18Et là, qu'est-ce qui se passe ?
10:20L'extrême centre qui a, en quelque sorte, accueilli,
10:25absorbé et asséché tous les affluents du centre,
10:32l'extrême centre est en train de mourir,
10:36la Macronie est à l'agonie,
10:40tout a commencé avec un yacht en Acajou,
10:44et tout finit sur le radeau de la Méduse.
10:47Parlons à présent, Philippe de Villiers,
10:49des désistements, des alliances,
10:51on a vécu une séquence inédite de par son ampleur,
10:55jamais pendant un entre-deux-tours,
10:57autant de candidats s'étaient désistés,
10:59de 115 candidats ont quitté la campagne
11:02pour faire barrage au RN,
11:03quitte à servir parfois de marche-pied
11:06pour l'extrême gauche.
11:08Gabriel Attal tente de se défendre,
11:10il a même écrit des messages
11:12qu'il a relayés sur les réseaux sociaux
11:14pour éviter une victoire d'un candidat du RN,
11:16pour éviter de donner une majorité absolue au RN,
11:20se désister ne veut pas dire se rallier,
11:22il n'y aura jamais d'alliance avec la France insoumise.
11:26Les revirements, les alliances contre nature se multiplient,
11:30est-ce qu'on est face à un déni de démocratie ?
11:35Pour le moins.
11:39En fait, on est devant la déchéance présidentielle.
11:48Le Président n'applique pas la Constitution,
11:54et notamment l'article 5.
11:57Le Président est l'arbitre,
12:00il assure par son arbitrage
12:02le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.
12:05Là, ce qu'il est en train de faire,
12:08il est en train de rechercher une majorité gouvernementale
12:13qui ne reflète pas la majorité électorale.
12:17C'est ça qu'il est en train de faire.
12:19Et ce faisant, il refuse de laisser entrer
12:24sous la verrière du Parlement le réel.
12:30Le réel, c'est le chaos migratoire,
12:32c'est le chaos sécuritaire, c'est le chaos budgétaire.
12:37Et lui, il joue la montre.
12:41Tous ces désistements mutuels,
12:47pour prendre un mot poli,
12:50peuvent être qualifiés sur un plan moral,
12:52et aussi sur un plan politique.
12:54Sur un plan moral,
12:58c'est une kleptocratie.
13:02C'est un détournement des urnes.
13:04C'est un hold-up électoral.
13:09Et qui, en fait, provoque chez beaucoup de gens,
13:12beaucoup de Français,
13:16la redite murmurée du mot de Clemenceau,
13:20cette démocratie s'élira dans un égoût.
13:23J'entends autour de moi, partout,
13:25utiliser des mots qu'on n'entendait plus depuis très longtemps.
13:29Tripatouillage, tambouille, magouille.
13:36Et alors on entend, on entend
13:39susurrer, à moi la magouille.
13:42C'est à qui sera le meilleur magouilleur, finalement.
13:45Donc il n'est plus question d'immigration,
13:47de sécurité, du pouvoir d'achat.
13:49Il est question du fascisme et de l'antifascisme.
13:54Et alors,
13:56s'ils peuvent participer à l'épreuve olympique,
14:00Macron et Attal,
14:02moi je leur donne une idée pour une compétition.
14:05C'est la gymnastique.
14:09Parce qu'on a vu Attal et Macron
14:12faire des salto avant et des salto arrière
14:14en quelques jours. C'est extraordinaire.
14:16On n'a pas le temps de passer les images,
14:18et d'évoquer ce qui s'est passé.
14:21Je crois que c'est Aristote qui disait
14:24que la civilisation repose sur le principe
14:26de non-contradiction.
14:28C'est-à-dire que vous ne pouvez pas dire
14:29le cheval blanc d'Henri IV est noir.
14:31Ce n'est pas possible.
14:32Et si vous le dites, c'est que vous déraisonnez.
14:35Là, ils disent tous que le cheval blanc d'Henri IV est noir.
14:38C'est-à-dire qu'ils ont déplacé la honte.
14:40Ils voyaient la honte
14:43au nouveau parti populaire,
14:46au nouveau front populaire.
14:48La honte, c'est le Rassemblement national.
14:51La honte se déplace.
14:53Le camp du bien est toujours le camp du bien.
14:55Ce n'est pas le même bien,
14:56mais c'est toujours le même mal.
15:01On a Darmanin,
15:03qui va être réélu,
15:06du moins il l'espère,
15:08grâce au concours d'une candidate
15:12qui avait pour programme la polystue.
15:15On a, chose extraordinaire, le maire du Havre,
15:18l'ancien Premier ministre,
15:20Édouard Philippe,
15:22qui vote pour le parti communiste,
15:25comme d'ailleurs Estrosi, le maire de Nice, etc.
15:28On a Laurent Wauquiez,
15:31qui va être élu, s'il est élu,
15:34grâce à l'LFI.
15:36Donc, ce sont les grandes retrouvailles.
15:40La société de connivence, finalement,
15:43on croyait, les gens croyaient,
15:45en les regardant, qu'ils n'étaient pas d'accord.
15:47Mais ils sont au moins d'accord sur un point,
15:50c'est travailler sur le même réchaud,
15:53sur le même petit feu,
15:55pour faire cuire la même soupe.
15:57À nous, la soupe.
16:04Ce déni de démocratie,
16:07il va laisser des traces.
16:10Parce que, soit ça passe, soit ça casse,
16:15et dans tous les cas de figure,
16:17les Français s'en souviendront,
16:19la classe politique est honnie,
16:22elle fait tout pour le mériter.
16:24– Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe de Villiers.
16:27– Je vous entends décrire, en fait,
16:29ces alliances contre nature,
16:31cette petite tombouille politicienne
16:34que vous n'aimez pas.
16:36Est-ce que vous croyez que ça n'est que ça,
16:38qu'une alliance opportuniste,
16:40pour essayer d'empêcher l'arrivée
16:42au pouvoir du RN ?
16:44Ou est-ce qu'au fond, ça cache, ça dévoile,
16:46une forme d'accord sur l'essentiel
16:48de ces parties contre le RN ?
16:56– D'abord, je voudrais vous répondre
16:58en disant que ce n'est pas sûr de marcher.
17:01Pourquoi ?
17:03Parce qu'il y a des Français
17:06qui comprennent
17:12qu'il y a de l'insincérité
17:14et qu'il y a de l'urgence.
17:16L'insincérité, c'est
17:18l'insincérité de la gauche,
17:20de toute cette gauche
17:22qui pleure devant les pauvres.
17:24Beaucoup de Français comprennent
17:26ce qu'on a dit à une époque,
17:28la gauche aime tellement les pauvres
17:30qu'elle s'efforce d'en faire davantage
17:32de peur de manquer.
17:34Donc la posture de la gauche
17:36vis-à-vis de la pauvreté,
17:38vis-à-vis des pauvres,
17:40elle est douteuse.
17:42Et les Français sont de plus en plus
17:44nombreux à s'en apercevoir.
17:46Et puis, là, je vais au cœur
17:48de votre question.
17:50Il y a beaucoup de Français
17:52qui, très loin des cercles
17:54de la vie politique,
17:56très loin des médias,
17:58très loin de tout ce qui se dit
18:00sur le forum, sur l'Agora,
18:02ils sentent, devinent
18:04l'urgence.
18:06Ils sentent et ils devinent
18:08que la question
18:10qui émerge,
18:12la question sous-jacente,
18:14c'est la question de la continuité
18:16historique de l'aventure française.
18:18Et ils se disent, oui,
18:20la France est entrée en dormition,
18:24mais elle n'est pas morte.
18:26Je pense,
18:28je crois,
18:30que nous sommes à la veille
18:32d'une crise de régime.
18:36En fait,
18:38il y a des points
18:40de jonction idéologiques
18:42qui expliquent
18:44cette
18:46fusion entre
18:48les deux tours.
18:50Des points
18:52qui expliquent le macro-mélencholisme.
18:54Il y a
18:56deux points
18:58de jonction.
19:00Je vais essayer de répondre
19:02complètement à votre question.
19:04Le premier point de jonction,
19:06ce sont des gens
19:08qui, en fait, veulent changer
19:10de France.
19:12La Macronie
19:14est mélenchoniste.
19:16Ils ne veulent plus
19:18de la continuité historique.
19:20Changer de France,
19:22ça veut dire,
19:24et je reviens aux expressions que j'ai utilisées
19:26il y a huit jours,
19:28c'est l'alliance
19:30des
19:32anywhere.
19:34C'est un mot
19:36de David Goodhart,
19:38philosophe
19:40britannique. Il dit, il y a les anywhere
19:42et les somewhere.
19:44Les anywhere, c'est...
19:46Vous sauriez à cause de mon
19:48anglais, mais ça suffit maintenant.
19:50Je suis la dernière.
19:54Je trouve que vous avez un anglais parfait.
19:56Je me demande.
19:58C'est très bien dit.
20:00Ça veut dire de nulle part.
20:02Je suis de nulle part. Je suis un anywhere.
20:04C'est-à-dire, je me sens
20:06plus à l'aise à New York qu'à
20:08Guéret
20:10ou à Chambretau.
20:14Les somewhere, c'est ceux qui sont de quelque part
20:16méprisables.
20:18Ils marchent au diesel
20:20et ils fument la clope.
20:24Cette division,
20:26elle est pertinente.
20:28Pourquoi ? Parce que
20:30vous avez la France de
20:32la créolisation, pour reprendre le mot de Mélenchon,
20:34qui veut faire vivre
20:36ensemble
20:38un wokisme
20:40intégral et un islamisme
20:42radical. Pour fabriquer
20:44quoi ? Je cite Mélenchon,
20:46un peuple humain. Faire
20:48de la France, faire du peuple français, un peuple
20:50humain. C'est-à-dire détaché
20:52de toute forme de racines.
20:54C'est ça le projet de Mélenchon.
20:56Et puis, l'autre France,
20:58c'est la France de l'ubérisation,
21:00la France de la
21:02Macronie, qui veut faire
21:04de la France un espace mondialisé,
21:06une plateforme
21:08ubérisée et
21:10un agrégat d'agents substituables.
21:12Ça,
21:14c'est l'alliance des Anywhere.
21:16En fait, les Anywhere, ils se battent
21:18contre les Somewhere,
21:20ceux qui veulent garder leurs racines.
21:22Les Anywhere, en fait,
21:24ils veulent une post-France.
21:26Chacun a sa post-France.
21:28Il y a une nuance entre les deux.
21:30Il y a ceux qui
21:32veulent remplacer
21:34la France avec une nouvelle population.
21:36Ça, c'est Mélenchon.
21:38Donc, c'est
21:40l'anti-France.
21:42Et ceux qui veulent
21:44mondialiser la France et la fondre
21:46dans un marché
21:48planétaire de masse,
21:50c'est la non-France.
21:52Entre la non-France
21:54et la post-France, ils s'entendent.
21:56Et il y a un deuxième point de jonction
21:58idéologique
22:00qui est caché par le premier.
22:02C'est que non seulement c'est l'alliance des
22:04Anywhere face aux Somewhere,
22:06à ce qu'il en reste. Les Somewhere, bientôt,
22:08c'est une plume. C'est des Mohicans.
22:10On est les derniers Indiens pour eux.
22:12Parce qu'ils veulent changer.
22:14La France, changer de population. Vous avez compris ça.
22:16C'est ce qu'ils sont en train de faire.
22:18C'est ce qu'on est en train de faire.
22:20500 000 migrants par an.
22:22Derrière,
22:24il y a ce qu'on appelle le progressisme.
22:26Le progressiste,
22:28c'est l'idée
22:30que l'homme
22:32doit être débarrassé
22:34de toute pesanteur.
22:36Il doit s'arracher à la famille,
22:38à la nation, à la civilisation.
22:40Le progressisme
22:42avance, part,
22:44à coup.
22:46Donc, d'abord l'homme délié,
22:48puis l'homme désaffilié,
22:50l'homme sans père,
22:54l'homme qui a évacué le père,
22:56l'homme qui a évacué les ancêtres,
22:58l'homme qui a évacué les souvenirs.
23:00Et puis, bientôt,
23:02l'homme qui évacue la classe,
23:04le travail,
23:06la géographie,
23:08l'histoire, et qui, finalement,
23:10évacue son corps.
23:12Avec le changement de sexe
23:14en mairie, comme dirait Emmanuel Macron
23:16quand il était
23:18contre le nouveau Front Populaire.
23:20La publicité, on revient
23:22dans un instant. Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeune
23:24pour la deuxième partie de Face à Philippe Devilliers.
23:26A tout de suite sur CNews.
23:28...
23:32Quasiment 19h30 sur CNews
23:34pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
23:36Toujours avec Philippe et Geoffroy Lejeune.
23:38Dans la même semaine, Philippe Devilliers,
23:40Emmanuel Macron a été soutenu,
23:42je pense que vous l'avez vu, par son père,
23:44Jean-Michel Macron, qui expliquait que son fils
23:46lui avait parlé de la dissolution depuis deux mois.
23:48Il y a deux mois de cela, pardon.
23:50Et lâché par son père...
23:52Le père a dit qu'il ne lui avait
23:54pas souhaité son anniversaire.
23:56Plutôt surprenant quand même.
23:58Comme dirait mes petits-fils, c'est pas cool.
24:00Non, c'est pas cool.
24:02Et lâché par son père spirituel,
24:04Alain Minc,
24:06voilà ce qu'il dit Alain Minc.
24:08La fureur que je ressens, vous l'entendez
24:10chez beaucoup d'autres.
24:12Tous ceux qui lui ont mis le pied à l'étrier
24:14sont effondrés. Quand tout le monde
24:16lui tournera le dos, il faudra
24:18bien s'occuper de lui.
24:20Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe Devilliers.
24:22Vous avez écrit un livre
24:24juste après le confinement
24:26pour raconter le monde qui allait advenir
24:28après la période du Covid
24:30qui s'appelait Le Jour d'Après, dans lequel vous aviez
24:32un peu prédit cette brouille
24:34entre Alain Minc et Emmanuel Macron.
24:36Vous disiez que la créature avait échappé à ses créateurs.
24:38Est-ce que cette déclaration vous a surpris ?
24:40Et comment vous l'interprétez ?
24:42Comment vous l'analysez ?
24:44Je trouvais que les propos étaient terrifiants.
24:46Parce qu'il dit
24:48dans la première partie,
24:50que vous n'avez pas évoqué,
24:52qu'il parle
24:54du narcissisme.
24:56Et il renvoie
24:58Emmanuel Macron, qu'il connaît mieux que personne,
25:00puisqu'il en est l'inventeur,
25:02le co-inventeur avec Attali.
25:04Il le renvoie à la triade noire
25:06du professeur
25:08Dorido,
25:10qui chez Pascal Praud répondait à une question
25:12de Pascal Praud. Pascal Praud a dit
25:14il y a trois options, trois hypothèses,
25:16le narcissisme,
25:18le machiavélisme
25:20ou la psychopathie.
25:22Et Pascal Praud lui demande
25:24et vous pensez quoi ? Il dit je pencherais
25:26pour la troisième hypothèse.
25:30Purée.
25:32Et en fait, immédiatement
25:34j'ai pensé à cette image, on n'a pas pu la voir
25:36mais elle est magnifique,
25:38du teenager
25:40avec sa casquette dans les rues
25:42du Touquet. On va la voir.
25:46Regardez, on l'a là,
25:48donc il a
25:50les rangers du rappeur,
25:52il a la casquette
25:54d'Mbappé, peut-être il va nous faire
25:56une déclaration sur le foot
25:58pour dire qu'il ne faut pas
26:00être pour le Portugal, et ensuite
26:02il a
26:04la veste de Mermoz,
26:06donc en fait il y a un mélange
26:12de plusieurs personnages
26:14et qu'est-ce que ça signifie ?
26:16Ma mère, quand j'étais petit,
26:18elle me disait, Philippe, arrête de faire ton intéressant.
26:22Et j'ai un petit-fils, là encore,
26:24quand je lui ai montré les images, il m'a dit
26:26il a un pet au casque.
26:28Ça c'est la première partie
26:30de l'interview. La deuxième partie
26:32est évidemment encore plus intéressante puisqu'il dit
26:34en fait, la créature
26:36a échappé au créateur. Alors les créateurs,
26:38ils étaient trois,
26:40d'abord Klaus Schwab,
26:42le patron de Davos, qui l'a promu
26:44Young Global Leader, et qui a déposé
26:46dans les synapses
26:48de son disciple,
26:50je dirais, le corpus idéologique
26:52du capitalisme global.
26:54Et puis ensuite il y en a deux autres,
26:56deux autres créateurs,
26:58deux autres parrains,
27:00qui se promenaient avec une poêle à frire
27:02et un magnétomètre à proton, parce qu'avec
27:04le groupe de Hubert Guerre, ils cherchaient
27:06un mondialiste
27:08banquier,
27:10Mackenzie,
27:12n'est apte à
27:14gouverner à tromper,
27:18pour passer l'étape suivante,
27:20la gouvernance mondiale,
27:22et ils sont tombés sur ce phénomène.
27:24J'ai eu l'occasion
27:26de parler un jour au Cirque d'Hiver,
27:28à la soirée de Valeurs Actuelles à l'époque,
27:30avec Jacques Attali,
27:32j'ai vu ça, de mes yeux,
27:34où il avait dit, j'ai l'impression
27:36d'être un lapin invité par un dîner de chasseurs.
27:38Et je lui ai dit
27:40alors, vous êtes content de votre disciple ?
27:42Il dit, ouais, ouais, bon, etc.
27:44Il m'avait raconté l'histoire.
27:46Et en fait,
27:48c'est avec eux, qu'Emmanuel
27:50Macron, formé
27:52au Happy Management,
27:54a appris
27:56à communier sous les deux espèces
27:58du mondialisme et du progressisme.
28:02Vous vouliez lui poser une autre question, je crois.
28:04C'est la même question, mais posée différemment.
28:06À la main, c'est l'inventeur de
28:08ce qu'on a appelé le cercle de la raison.
28:10Vous, toute votre vie, et pendant le
28:12moment où vous faisiez de la politique, vous êtes battu
28:14contre le cercle de la raison qui était votre ennemi
28:16et qui vous avait d'ailleurs excommunié.
28:18Comment vous interprétez le fait que ce cercle de la raison
28:20aujourd'hui rompe avec Emmanuel Macron ?
28:22Qu'est-ce qu'il se passe ?
28:24Alors,
28:26soit le cercle de la raison, c'était le cercle
28:28de la déraison,
28:30dans le cas où tout est compréhensible,
28:32soit, deuxième hypothèse, tout aussi compréhensible,
28:34le cercle de la raison
28:36exclut
28:38un disciple,
28:40c'est arrivé aussi au Temple solaire,
28:42parce qu'il
28:44n'est plus dans la bonne ligne,
28:46parce qu'il fait des grosses bêtises.
28:48Le vomissement impur de la bêtise
28:50me force à me boucher le nez devant l'azur.
28:52C'est ça que pense Alain Minc.
28:54Il fait n'importe quoi.
28:56C'est n'importe qui sorcier.
28:58On ne lui a pas dit ça, on ne lui a pas dit de faire ça.
29:00Voilà.
29:02Il sort des clous.
29:04Parce que le personnage,
29:06vous savez, il faut toujours se méfier quand on prend
29:08un jeune comédien avec un souffleur
29:10qui pourrait
29:12être sa mère.
29:14Philippe Devilliers, parlons à présent du
29:16camp national. Le RN et ses
29:18alliés arrivaient en tête dans
29:20297 circonscriptions.
29:22Voyez les portes de Matignon s'ouvrir
29:24jusqu'au désistement massif.
29:26Les sondeurs prévoient entre
29:28210 et
29:30240, 230 sièges
29:32nationals contre 89, il faut le rappeler,
29:34en 2022.
29:36Le RN a encore la capacité
29:38d'avoir la majorité absolue, c'est ce que
29:40dit Marine Le Pen. Pensez-vous,
29:42Philippe Devilliers, que la majorité absolue soit désormais
29:44hors d'atteinte pour
29:46la coalition nationale ?
29:48Tout est possible.
29:50Tout est possible. La preuve, c'est
29:52qu'en fait, la commission
29:54des sondages ne valide pas les sondages.
29:56Pourquoi ? Parce que la commission des sondages
29:58avec sagesse sait qu'on
30:00ne peut pas prévoir un deuxième tour comme ça.
30:02Surtout un 7 juillet avec les vacances.
30:04Voilà.
30:06Moi, ce que je peux dire,
30:08c'est que
30:10ils ont tout fait pour empêcher la majorité absolue
30:14et qu'en cas de cohabitation,
30:16ça va
30:18tanguer
30:20parce qu'il y a tous les brahmanes. Il y a les brahmanes
30:22des médias, il y a les brahmanes
30:24du Sénat, il y a les brahmanes de l'Assemblée
30:26qui vont s'y faire, il y a les brahmanes de Bruxelles,
30:28il y a
30:30les brahmanes
30:32en toge,
30:34le Conseil constitutionnel, etc.
30:38En revanche, s'il y a
30:40une majorité relative,
30:42donc Jordan Bardella
30:44a déjà prévenu qu'il n'irait pas,
30:46qu'est-ce qui peut se passer ?
30:48Je peux... Allez-y, bien sûr.
30:50Envisager les différentes hypothèses,
30:52elles sont intéressantes.
30:54Première hypothèse, on a
30:56un gouvernement de techniciens.
30:58Je l'avais dit, Mario Draghi,
31:00etc.
31:02Un gouvernement de techniciens qui fait
31:04du cabotage, comme on dit dans la marine.
31:06On sort juste du port, quoi, pour chercher
31:08trois poissons et on revient. C'est-à-dire qu'on fait rien.
31:10On fait durer les problèmes.
31:14Ça me rappelle un mot de
31:20Flaubert,
31:22je crois que c'était dans la tentation
31:24de Saint-Antoine,
31:26où il parle, comme ça,
31:28d'un gouvernement qui ne fait rien et il dit
31:30que c'est le catoblépa.
31:32Le catoblépa, c'est un animal préhistorique
31:34qui a un cou grêle,
31:36un corps graisseux,
31:38qui s'allonge chaque jour,
31:40qui s'engraisse chaque jour,
31:42ça c'est la bureaucratie,
31:44et une tête tellement lourde
31:46qu'il ne voit rien.
31:50Cet animal est autophage,
31:52il mange sa queue, puis il mange son corps et il disparaît.
31:54On a à peu près l'image
31:56métaphorique qui convient au gouvernement
31:58des techniciens, c'est-à-dire
32:00c'est un gouvernement qui travaille sur les moyens,
32:02pas sur les fins. Comme disait Bernanos,
32:04une société se meurt lorsqu'elle
32:06substitue les moyens aux fins.
32:08Deuxième hypothèse, on coupe l'omelette par les deux bouts
32:12et ça ne sert ni
32:14LFI,
32:16ni le Bloc national,
32:18et on
32:20tente de faire un gouvernement
32:22minoritaire, c'est ce qui s'appelle
32:24la coalition arc-en-ciel.
32:26Oh le beau mot !
32:30L'arc-en-ciel, ça prépare l'orage.
32:32Ils ne savent pas,
32:34ils n'ont jamais vécu à la campagne,
32:36c'est des bobolans, donc je leur dis,
32:38méfiez-vous, n'utilisez pas ce mot-là.
32:42Alors l'arc-en-ciel, très bien.
32:44Qu'est-ce que ça donne ?
32:46Ils retrouvent l'esprit
32:48sans le savoir, parce qu'ils ne sont pas toujours
32:50cultivés,
32:52France Insoumise,
32:54sauf Daniel Obono, j'imagine.
32:56Ils retrouvent l'esprit et la configuration
32:58de l'hémicycle de la 4ème République.
33:00En mai 1947,
33:02écoutez, c'est fascinant.
33:04Vous avez
33:06l'arrivée des gaullistes, le RPF,
33:08fondé par le général
33:10de Gaulle, et vous avez à droite
33:12et à gauche, vous avez les communistes
33:14qui sont à 20-30%.
33:16Et au milieu, vous avez des partis
33:18minoritaires, centristes,
33:20la SFIO, les indépendants,
33:22l'UDSR, etc., les petits partis.
33:24Qu'est-ce que fait Vincent Riol, le président ?
33:26Il passe son temps à faire de la couture
33:28et il fait des gouvernements minoritaires
33:30qui durent 6 mois.
33:32C'est-à-dire qu'on se passe
33:34du Parti communiste parce qu'il est
33:36compromis, il prend ses ordres à Moscou,
33:38et on se passe des gaullistes parce que
33:40de Gaulle ne veut pas participer
33:42à l'instabilité de nos institutions.
33:44Et qu'est-ce qui se passe ?
33:46Il y a une crise un jour qui arrive,
33:48c'est la crise algérienne.
33:50On a une crise de régime
33:52et c'est la fin de la 4ème République.
33:54Écoutez bien cette parabole
33:56parce qu'elle pourrait être prémonitoire.
33:58En d'autres termes,
34:00je pense que
34:02la crise migratoire sera,
34:04pour la 5ème République,
34:06c'est ce que diront les historiens plus tard,
34:08ce qu'a été la crise
34:10heu...
34:12de la...
34:14algérienne pour la 4ème République.
34:16La fin
34:18probable
34:20d'un régime.
34:22Mais là, il y a une 4ème hypothèse
34:26qui est peut-être la plus probable.
34:28Alors ils vous disent, c'est pas possible,
34:30jamais, etc.
34:32Oh, quand ils disent jamais ou toujours,
34:34il faut se méfier.
34:36Et c'est la grande coalition
34:38qui va de...
34:40des Insoumis
34:42à LR.
34:44Peut-être qu'ils en ont parlé cette semaine
34:46avec le Président Larcher.
34:48Qui était allé viser...
34:50Ils en ont parlé
34:52du Capitoblé pas.
34:56Et alors ça veut dire quoi ?
34:58Ça, ça veut dire qu'à ce moment-là, c'est Mélenchon qui tire les ficelles.
35:00À ce moment-là, c'est Mélenchon
35:02qui gouverne.
35:04Et il faut savoir ce que c'est que les
35:06premiers jours de Mélenchon.
35:08Il faut que
35:10les téléspectateurs nous entendent.
35:1214 juillet,
35:1415 000 délinquants et criminels
35:16dans la rue.
35:18Libérés. 20% des prisonniers.
35:22Régularisation des clandestins.
35:24Les premiers votes, première loi.
35:28Le réfugié climatique
35:30qui s'appelle
35:32le déplacé climatique, c'est-à-dire 38 millions
35:34d'Africains qui attendent pour venir.
35:36Et puis,
35:38le soviétisme économique
35:40avec matraquage fiscal,
35:42l'épargne. Madame Rousseau l'a dit.
35:44Il y a 6 milliards d'épargne.
35:46Tous les petits épargnants,
35:48on leur dit maintenant
35:50« raboulez la monnaie ».
35:52Donc le braquage fiscal,
35:54pour parler comme Mathieu Bocoté.
35:56Voilà, c'est ça les premiers jours.
35:58Donc en réalité, avec
36:00Mélenchon,
36:02on a
36:04un gouvernement
36:06qui sera un gouvernement
36:08révolutionnaire.
36:10Et c'est probablement la fin de la France.
36:12Philippe Devilliers, il nous reste
36:14exactement 7 minutes.
36:16Voulez-vous qu'on parle des 100 premiers jours
36:18ou qu'on parle de l'inexpérience
36:20ou la jeunesse de Jordan Bardella
36:22qui lui sont
36:24souvent reprochés ?
36:26Préférez-vous le premier ou le second thème ?
36:28Il faudrait traiter les deux.
36:30Sur les 100 premiers jours,
36:32je vais vous dire ce qu'il faudrait faire.
36:34Voilà, exactement.
36:36D'abord,
36:38en général,
36:40les 100 premiers jours,
36:42on dit toujours
36:44c'est le moment où il faut agir.
36:46Parce qu'après, c'est trop tard.
36:48Parce que c'est l'état de grâce.
36:50Là, c'est exactement le contraire.
36:52C'est le moment où il faut esquiver
36:54les coups, les pièges et les gaffes.
36:56C'est le moment
36:58où il faut installer le corps-à-corps
37:00parce que ça sera un corps-à-corps
37:02s'il y a cohabitation.
37:04Ça se terminera au point,
37:06par cas où, un des deux.
37:08Et troisièmement,
37:10il faut envoyer des signaux.
37:12C'est là-dessus que j'insiste.
37:14Premier signal, on veut gouverner.
37:16Pour gouverner, il faut rétablir
37:18les deux souverainetés.
37:20Le primat de la souveraineté
37:22populaire sur la souveraineté des juges
37:24et le primat de la souveraineté nationale
37:26sur la souveraineté européenne.
37:28Pour que ce soit le peuple français
37:30qui dessine les voies de son destin.
37:32Deuxièmement,
37:34deuxième signal qu'on envoie,
37:36on remet les preuves sur les strades.
37:38Et on leur donne une instruction,
37:40le roman national.
37:42On refait le roman national.
37:44Parce qu'un pays qui n'a plus de légende,
37:46disait Fustel de Coulanges,
37:48est un pays qui meurt de soif, qui meurt de faim,
37:50qui meurt de froid.
37:52Et donc, ça suffit,
37:54c'est la plage qui a donné la fabrique de l'homme de sable.
37:56Il faut maintenant que les Français,
37:58les petits Français retrouvent
38:00la mémoire et l'amour de la France.
38:02L'histoire,
38:04c'est du vrai qui se déforme.
38:06La légende,
38:08c'est du faux qui s'incarne.
38:10Il faut les deux pour faire vivre une nation.
38:12Sinon, on va chercher d'autres légendes et une autre mémoire.
38:14Troisièmement,
38:16il faut
38:18que la France redevienne la France.
38:20Et que
38:22on interdise,
38:24comme l'a fait l'Autriche,
38:26les frères musulmans.
38:28Parce que le frérisme est un mouvement
38:30politico-religieux qui vise à instaurer
38:32une société islamique mondiale.
38:34Son objectif
38:36en France, c'est d'installer une société
38:38charia-compatible.
38:40Or, il a des appuis.
38:42Or, il a des soutiens.
38:44Or, il a pour lui
38:46l'état de droit. Il faut donc
38:48faire ce qu'a fait l'Autriche,
38:50dire aux frères musulmans
38:52« Maintenant, entre vous et la France,
38:54ça suffit l'antrisme.
38:56On vous connaît, on vous a vus, on vous a repérés.
38:58» C'est Florence Bergeau-Blacklair
39:00qui a dit les choses très bien.
39:02Et je rejoins la chronique
39:04dont vous avez parlé tout à l'heure. Et enfin,
39:06dernier point qui est capital.
39:08Il y a un autre signal qu'il faut envoyer.
39:10On veut une France
39:12de petits entrepreneurs.
39:14On veut l'éclosion du petit entrepreneur.
39:16Et pour ça, il faut appliquer un aphorisme
39:18tout simple. Mieux vaut
39:20l'artisanat que
39:22l'assistanat. Il faut absolument
39:24très vite, dans les premiers
39:26gestes du futur gouvernement,
39:28recréer un écart
39:30entre les revenus du travail
39:32et les revenus de l'assistance.
39:34— Sur Jordan Bardella,
39:36peut-être Geoffroy Lejeune.
39:38— Vous décrivez la feuille de route d'un Premier ministre qui,
39:40s'il gagne ses élections dimanche,
39:42aura 28 ans. Et il est beaucoup
39:44critiqué, Jordan Bardella, sur son âge,
39:46son inexpérience, le fait qu'il ne serait peut-être pas
39:48capable d'exercer ce pouvoir.
39:50Qu'est-ce que vous en pensez, vous, en fait ?
39:52— Alors, moi qui ai eu des responsabilités,
39:54qui ai pris des responsabilités très jeunes,
39:56j'ai un point de vue très personnel sur le sujet.
39:58Mais tiré de mon expérience.
40:00Quand je regarde
40:02Emmanuel Macron et Jordan Bardella,
40:04je me dis lequel des deux a 28 ans ?
40:06Lequel des deux paraît avoir
40:08l'esprit en ordre ? Lequel des deux est
40:10immature ? Lequel des deux est réfléchi ? Voilà,
40:12pour l'âge. Quant à
40:14l'expérience, on a peur
40:16de quoi ? D'une dette
40:18à 3 000 milliards ? C'est fait, on l'a.
40:20Et avec des gens expérimentés.
40:22On a peur de
40:24dépasser les 120 coups de couteau par jour,
40:26mais on les a, les 120 coups de couteau, avec des gens
40:28expérimentés, avec des ministres expérimentés.
40:30On a peur d'avoir une dégradation de la note,
40:32une rétrogradation de la note
40:34des agences de notation.
40:36Mais c'est fait.
40:38Avec des ministres expérimentés.
40:40En fait,
40:42dans l'histoire de France, il y a des circonstances
40:44où la jeunesse fut un atout.
40:46Louis XIV avait
40:4823 ans lorsqu'il a pris le pouvoir,
40:50après la mort de Mazarin. Jeanne d'Arc
40:52avait 17 ans lorsqu'elle a
40:54recusé
40:56le traité de Troyes, livrant
40:58la France à l'Angleterre. Et
41:00l'empereur, le jeune Bonaparte,
41:02il a franchi
41:04le pont d'Arcole à
41:0617 ans. En fait,
41:08quand on est jeune, on a l'énergie vitale,
41:10on a le feu
41:12qui conduit à l'action, et surtout,
41:14on ne voit pas les obstacles, donc on les
41:16avale. Jules Verne avait une
41:18phrase que je trouve admirable,
41:20les grandes politiques
41:22commencent toujours par des
41:24espérances exagérées.
41:26Et quand vous voyez, par exemple,
41:28Créon et Antigone,
41:30et Créon, c'est
41:32l'âge mûr, il représente l'âge mûr, il représente
41:34l'ordre régalien formel,
41:36et qu'est-ce que fait Antigone ?
41:38Elle va chercher les lois immémoriales.
41:40Donc, en fait, la vraie jeunesse, c'est celle qui
41:42va à la source des magistères
41:44anciens. Et d'ailleurs,
41:46l'auctoritas et la potestas sont lesquelles
41:48on ne peut pas gouverner, et qui manquent
41:50tant aujourd'hui à notre classe politique.
41:52Clovis, il a 15 ans quand il monte
41:54sur le pavoie, et que
41:56il sait, sur le pavoie,
41:58il devient le chef
42:00et le fondateur d'un royaume.
42:02Voilà pour cette
42:04dernière émission, Philippe Devilliers.
42:06La saison s'achève, vous avez
42:08créé un rendez-vous avec les Français, je le dis aux
42:10téléspectateurs, parce que ça se voit
42:12à travers l'audience de cette émission
42:14qui est plus importante que le
42:16cumul sur cette tranche
42:18des trois chaînes concurrentes,
42:20LCI, BFM, et
42:22France Info, c'est donc une réussite XXL.
42:24Il nous reste une minute,
42:26Philippe Devilliers, que retenez-vous
42:28de cette année passée sur les antennes
42:30de CNews et d'Europe ?
42:32En fait, quand j'ai commencé cette émission, je me suis posé
42:34trois questions.
42:36Première question, est-ce qu'on
42:38aura une actualité suffisante pour ne pas
42:40se répéter ? Hélas,
42:42l'actualité troublante,
42:44troublée, nous a
42:46servi, on n'a pas eu à se
42:48répéter, ou plutôt
42:50on a eu à répéter
42:52les mêmes mots
42:54sur la tragédie,
42:56la même analyse,
42:58et aussi la même espérance.
43:00La deuxième question, c'était
43:02est-ce qu'on va s'entendre ?
43:04Est-ce que le trio va fonctionner ?
43:06Et là, ce n'est pas moi
43:08qui réponds, c'est tout le monde qui répond.
43:10Ça fonctionne à la perfection,
43:12on s'entend bien, ça se sent.
43:14C'est une conversation au coin du feu, en fait,
43:16comme si on était en train de prendre l'apéro.
43:18Et donc, les gens qui nous regardent,
43:20qui repoussent leur dîner, souvent le vendredi,
43:22ils sentent qu'il y a
43:24une vraie amitié entre nous.
43:26Et plus qu'une amitié,
43:28le souci commun
43:30d'aller au cœur
43:32des sujets que nous traitons.
43:34Et puis, troisièmement,
43:36la troisième question, je me tourne vers
43:38les gens que je ne vois pas,
43:40mais qui nous regardent,
43:42qui sont des Français,
43:44qui me touchent profondément.
43:46Quand j'ai commencé cette émission,
43:48je me disais, bon, je vais faire ça
43:50à quelques mois.
43:52Et puis,
43:54maintenant, je me sens obligé
43:56par l'assiduité
43:58de l'assistance.
44:00Et
44:02je reçois, nous recevons
44:04des mots incroyables,
44:06incroyablement touchants
44:08de gens qui nous disent,
44:10surtout, continuez, continuez.
44:12Alors,
44:14on n'a pas le choix. En fait,
44:16il y a un temps où l'amour de la France
44:20vous désapproprie
44:22de vous-même.
44:24Je me sens exproprié.
44:26C'est mon devoir.
44:28C'est plus vivre
44:30pour moi, de vivre pour
44:32les téléspectateurs qui sont
44:34des Français
44:36et qui
44:38sont des Français fidèles.
44:40Et surtout, à ces Français,
44:42je leur dis,
44:44ne désespérez jamais de la France.
44:46Moi, je retourne dans ma Vendée natale.
44:48Ma Vendée natale.
44:52Ô, que j'ai douce souvenance
44:54du pays de mon enfance.
44:56Ma sœur, qu'ils étaient beaux les jours de France.
44:58Ô, mon pays, sois mes amours
45:00toujours.
45:02Merci, Philippe Devilliers.
45:04Merci beaucoup, Geoffroy Lejeune.
45:06Merci, Eliott, parce qu'Eliott travaille énormément
45:08pour que cette émission fonctionne.
45:10Et bravo, Philippe.
45:12A la semaine prochaine ?
45:14A la semaine prochaine, Philippe, ou pas ?
45:16Le 7 septembre.
45:18On va négocier, chers téléspectateurs.
45:20Le 7 septembre, vous savez ce que je vais faire ?
45:22Alors, la surprise. Ne dites rien.
45:24Mais non, là, c'est deux mois d'attente.
45:26Allez, dites-le très vite.
45:28Je vais me faire gronder, parce qu'on est en retard, mais allez-y.
45:30Je vais écrire.
45:32Ah, non.
45:34Vers barre volante.
45:36Spitalmanens.
45:38Et bien, parfait. Merci à tous les deux.
45:40L'info se poursuit sur CNews.
45:42Un grand merci encore, Philippe Devilliers.
45:44On se retrouve, évidemment, pour l'heure des pros dans un instant.

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