• il y a 7 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 - 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour "Face à Philippe Devilliers".
00:04 Cher Philippe, bonsoir.
00:06 - Bonsoir Elias, bonsoir Geoffroy.
00:07 - Promotion, quelle année de Sciences Po ?
00:10 Quelle année, Philippe ?
00:11 - J'ai été diplômé en 1973.
00:14 - Diplômé en 1973.
00:17 Eh bien, aujourd'hui, ce vendredi, cher Philippe,
00:19 Sciences Po s'embrase.
00:21 Sciences Po s'embrase, théâtre d'un blocus organisé,
00:24 on le voit à l'image et on le couvre depuis le début de l'après-midi,
00:28 par plusieurs collectifs pro-palestiniens, des étudiants
00:31 ont même dormi dans l'établissement,
00:33 dans la nuit de jeudi à vendredi, dans la prestigieuse école
00:36 dans laquelle vous étiez.
00:38 Tout ça avec l'appui, le soutien de la France Insoumise,
00:41 avec Rima Hassan qui était présente, avec Thomas Porte,
00:45 notamment Aymeric Caron qui était présent,
00:49 on a vu même des responsables de la CGT qui étaient au pied de Sciences Po.
00:53 Philippe Devilliers, est-ce que vous, vous reconnaissez votre école ?
01:00 - Non, je ne reconnais pas mon école.
01:07 Sciences Po, c'était, en tout cas de mon temps,
01:12 c'était un fleuron français parce qu'il se considérait,
01:18 et on le considérait de l'extérieur,
01:20 comme une institution originale,
01:26 représentative de l'universalité française.
01:30 Les facs de France regardaient Sciences Po avec jalousie,
01:34 tous les étudiants de France rêvaient d'entrer à Sciences Po,
01:38 tous les littéraires en tout cas,
01:41 et Sciences Po était une institution où on était à gauche,
01:45 enfin pas moi, mais mes camarades,
01:51 donc il y avait déjà les ferments de ce qui se passe,
01:54 on était à gauche, c'est-à-dire qu'il y avait le scientisme
01:59 qui circulait parmi les professeurs comme idéologie de fond,
02:04 le scientisme ça voulait dire substituer au gouvernement des hommes
02:10 l'administration des choses,
02:11 c'est le consumérisme hédoniste appliqué à la politique,
02:15 après mai 68, on était dans la société de consommation.
02:20 Et le scientisme ça voulait dire aussi,
02:21 le socialisme est devant nous pour mille ans,
02:27 on ne pensait pas du tout que le mur allait tomber,
02:29 et donc il faut trouver un accommodement raisonnable
02:33 entre le capitalisme et le socialisme, ça s'appelle la social-démocratie,
02:38 et donc on nous enseignait les mérites de la social-démocratie,
02:43 ça c'était la première chose, et puis le deuxième ferment,
02:47 alors ce premier ferment il a donné la mondialisation en fait,
02:51 ils se sont précipités dans les limitations marchandes
02:54 et le bien-être cosmique dès qu'ils ont pu,
02:58 et le deuxième ferment c'était l'anticolonialisme,
03:03 dix ans après l'affaire algérienne,
03:07 l'anticolonialisme ça voulait dire que déjà il ne faisait pas bon
03:12 chercher à donner une bonne réputation à notre pays,
03:15 la France était coupable déjà,
03:18 Sartre avait fait son boulot, la préface à Franz Fanon,
03:21 "Tuer un occidental c'est faire d'une pierre deux coups",
03:25 celui qui est libéré, celui qui est au sol, qui est à terre,
03:32 et donc en fait, moi quand je disais "il faut qu'on aime notre pays",
03:38 les gens se retournaient en disant "c'est qui celui-là, d'où il vient, de Vendée ?"
03:44 c'est-à-dire qu'en fait le patriotisme,
03:48 ils pratiquaient déjà la phrase de Drieu-Larochelle,
03:51 ils étaient déjà européistes, la phrase de Drieu-Larochelle,
03:55 "le temps des patries est fini", donc c'était ça,
03:57 mais là ce à quoi on assiste,
04:01 c'est l'américanisation de Sciences Po,
04:06 voilà, ils l'ont voulu, ils l'ont fait, ils l'ont,
04:08 l'américanisation de Sciences Po, c'est-à-dire c'est le parrainage de Columbia,
04:15 le partenariat avec une université américaine,
04:20 donc le mimétisme,
04:22 et en fait quand la France veut imiter l'Amérique,
04:27 elle imite la mauvaise Amérique,
04:29 c'est-à-dire la fille incestueuse d'un protestantisme dévoyé
04:34 et de la révolution française,
04:36 et ça donne ce qu'on voit en ce moment.
04:38 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe Devilliers.
04:41 Oui Philippe, Eliott l'a dit, vous avez été un étudiant à Sciences Po,
04:44 vous avez été aussi un étudiant à l'ENA,
04:46 donc quelque part un pur produit du parcours classique
04:49 de nos élites républicaines d'il y a quelques années,
04:52 et pourtant, quand vous avez été le patron du département de la Vendée,
04:55 vous avez créé un institut d'études supérieures privé,
04:57 l'ISS, je crois à la Roche-sur-Yon.
04:59 Ma question c'est simple, pourquoi vous avez fait ça ?
05:02 Quelle était la carence déjà à l'époque
05:04 que vous aviez identifiée dans l'enseignement public,
05:06 ou en tout cas dans tout ça,
05:07 et est-ce que vous croyez, quand vous voyez le spectacle désolant
05:10 qu'on a sous les yeux là en ce moment,
05:11 que finalement le salut de la formation de nos élites
05:13 passera en fait par le privé ?
05:15 Moi j'ai eu la chance de passer par l'enseignement privé,
05:24 et je voyais mes camarades d'en face
05:28 qui étaient dans l'enseignement public
05:31 et qui étaient moins performants souvent.
05:34 C'est comme ça que je suis rentré à Sciences Po et à l'ENA en fait,
05:36 grâce à l'enseignement privé.
05:38 Et donc je me suis dit que,
05:41 enfin j'ai toujours pensé que
05:45 le public c'était le régalien,
05:47 mais qu'en dehors du régalien, il faut laisser faire les gens,
05:50 il faut laisser le privé,
05:52 laisser la concurrence, l'émulation,
05:55 partout où il y a l'émulation et la concurrence,
05:58 il y a le progrès, le vrai progrès.
06:00 Et donc j'ai créé effectivement
06:02 tout ce que j'ai créé dans ma vie
06:06 qui a marché, c'est le privé,
06:09 le plus fou, l'ICES etc.
06:11 Et l'école universitaire,
06:15 en fait c'est un principe,
06:17 dans tous les pays du monde
06:19 qui ont créé une école universitaire, ça a marché.
06:22 Parce que l'école universitaire prend
06:25 le meilleur de l'université,
06:27 le haut niveau des professeurs, des enseignements,
06:31 le cours magistral,
06:34 et en même temps le meilleur
06:38 de l'école,
06:40 c'est-à-dire l'accompagnement des élèves,
06:42 accompagnement personnel, accompagnement individuel.
06:45 Donc si vous avez le meilleur de l'enseignement supérieur
06:48 et le meilleur de l'école au niveau de l'accompagnement,
06:51 vous avez des compagnons du Tour de France
06:53 qui font le tour de la science,
06:58 le tour de l'univers,
07:00 le tour de l'ouverture d'esprit.
07:02 Philippe Devilliers, j'ai une question à vous poser
07:04 concernant ce blocus,
07:06 avec une mobilisation,
07:09 disons-le, marginale des étudiants de Sciences Po.
07:12 Dans la nuit de jeudi à vendredi,
07:14 ce sont quoi, 60, 70 étudiants
07:16 qui ont décidé de camper dans l'établissement.
07:20 Au pied de Sciences Po aujourd'hui,
07:23 il y avait quoi, 300 à 400 individus,
07:25 peut-être majoritairement des gens
07:27 qui n'étaient absolument pas étudiants à Sciences Po.
07:30 Et donc c'est cette minorité
07:32 qui vient bloquer un établissement
07:36 où sont présents habituellement, quotidiennement,
07:40 peut-être 2000 étudiants.
07:42 Et donc c'est sur cette tyrannie,
07:45 en quelque sorte, des minorités.
07:46 Est-ce que vous, vous l'aviez vécu ?
07:48 Est-ce que vous aviez un temps alerté sur cette situation ?
07:55 Ce à quoi on assiste, là,
07:57 par-delà ce que vous dites, qui est important,
07:59 effectivement ce sont des minorités,
08:00 mais les minorités sont toujours les minorités qui gagnent.
08:03 "Minorité agissante, donnez-moi 1000 hommes",
08:05 disait Lénine, il a réussi.
08:08 Non, là, on est devant un phénomène beaucoup plus grave.
08:13 Sciences Po, c'est, comment dirais-je,
08:16 c'est les show-gates
08:18 qui ne doivent pas nous cacher l'idée
08:21 que derrière, il y aura le donjon central qui va tomber.
08:25 Et c'est quoi le donjon central ?
08:27 C'est toute l'université française qui est gangrenée, aujourd'hui.
08:30 Toute l'université française suit l'Amérique.
08:34 Et donc, soyons concrets,
08:38 elle est gangrenée par quoi, l'université française ?
08:41 Par l'islamo-wokisme.
08:44 C'est-à-dire que vous avez les minorités agissantes
08:48 dans toute l'université française
08:49 qui infusent l'islamisme et qui infusent le wokisme.
08:57 Et par l'intersectionnalité,
08:59 pour l'instant, ils se battent les uns avec les autres.
09:03 Mais ils sont en train de détruire
09:07 ce qui a fait la grandeur de la France.
09:11 C'est-à-dire la fabrication des élites universelles.
09:18 Avec l'esprit d'ouverture.
09:21 Vous vous rendez compte ?
09:22 Il se passe en ce moment.
09:24 Nos universités sont en train de s'effondrer.
09:27 Quand vous pensez que quelqu'un comme Florence Bergeau-Blacklare
09:31 ou Sylviane Agazinsky, qui est maintenant académicienne,
09:34 ne peuvent plus aller dans une université.
09:36 Ou Geoffroy Lejeune, qui avait été invité à Science Pôle-Lille,
09:40 si je ne m'abuse, Geoffroy.
09:41 Et à Paris également, la réunion avait été annulée.
09:47 Peut-être que vous pouvez nous raconter cela ?
09:49 C'est une histoire connue, reconnue.
09:51 Il y a eu aussi Alain Finkielkraut.
09:53 Ça m'est même arrivé dans une école de commerce,
09:55 ça m'est arrivé dans une université.
09:57 J'ai été invité par des étudiants qui souhaitaient m'entendre,
10:00 après avoir entendu des personnalités de gauche ou de droite, peu importe.
10:03 Et la pression des étudiants a fait céder les directions
10:06 de ces établissements qui ont prétexté l'ordre public
10:08 pour dire qu'il ne fallait pas que je vienne.
10:10 Comparaison n'est pas raison, Philippe de Villiers.
10:12 Mais quand je vois ces images, je pense aux agriculteurs.
10:15 Vous vous souvenez de la mobilisation historique des agriculteurs,
10:18 notamment pendant le salon de l'agriculture.
10:21 Ils avaient voulu, au dernier jour de la mobilisation,
10:24 faire une sorte d'apnée en allant aux pieds de l'Arc de Triomphe
10:30 pour déposer une gerbe de fleurs avec leur tracteur.
10:34 Ils étaient, je crois, 200, en hommage aux agriculteurs
10:37 qui s'étaient donné la mort.
10:39 Il s'avère qu'en l'espace, en deux temps trois mouvements,
10:43 vous aviez sur les 200 agriculteurs présents,
10:46 plusieurs dizaines qui avaient été interpellées.
10:50 C'était une manifestation sauvage, trouble à l'ordre public,
10:53 interpellée, placée en garde à vue pour certains.
10:57 Comment on a pu laisser une telle mobilisation aujourd'hui ?
11:00 Je pense que là, on voit le spectacle de l'impuissance publique.
11:07 L'impuissance publique.
11:13 Sciences Po a eu des dirigeants paradoxaux, volontairement paradoxaux.
11:19 On a vu comment ça s'est terminé.
11:23 Sciences Po est une des premières écoles de France
11:25 qui a adopté le principe américain de la discrimination positive.
11:29 Donc Sciences Po, tout à coup, a voulu être à la mode.
11:33 Ça, c'est la première chose.
11:35 Et la deuxième chose que je voudrais dire,
11:39 c'est que ce qui infuse partout en France,
11:44 sauf dans le milieu de l'agriculture qui échappe à la pensée dominante,
11:50 parce que ce sont des esprits indépendants et autonomes,
11:53 ils ont l'indépendance d'esprit et ils ont l'esprit d'indépendance.
11:57 Mais ce qui infuse partout, c'est le fameux décolonialisme.
12:01 Il faut que les Français qui nous regardent comprennent bien ce que ça veut dire,
12:05 le décolonialisme.
12:07 Ce n'est pas simplement une querelle Israël-Gaza,
12:11 avec les kéfiés et le drapeau palestinien.
12:14 Ça va beaucoup plus loin que ça.
12:16 C'est derrière l'antisémitisme et derrière l'antisionisme,
12:20 c'est l'anti-occidentalisme.
12:23 C'est la dénonciation de ce qu'ils appellent le privilège de la blanchité.
12:28 C'est l'hostilité au patriarcat.
12:31 C'est l'hostilité à l'homme blanc hétérosexuel
12:35 qui fait régner un ordre injuste et qui exploite l'humanité.
12:45 C'est ça le décolonialisme.
12:47 Le décolonialisme rejoint la phrase de Macron "il n'y a pas de culture française"
12:52 ou encore l'autre phrase de Macron en Algérie, quand il a dit
12:56 "je dénonce dans le colonialisme un crime contre l'humanité".
13:03 Ça on le paye très cher.
13:05 C'est-à-dire que c'est des générations et des générations
13:08 de gens qui nous ont expliqué en 14 vos parents, vos grands-parents,
13:12 c'était des mutins, en 40 c'était des collabos,
13:15 en Algérie c'était des terroristes et des tortionnaires.
13:18 Qu'est-ce qui reste ?
13:20 Donc le pauvre gamin à qui on dit toute la journée
13:23 "t'es pas honte de ton pays ?"
13:25 Un pays peuneau qui se traîne et qui noircit son âme,
13:29 il n'existe plus.
13:31 Et tous les pays, d'ailleurs la démographie c'est la ligne de flottaison,
13:35 tous les pays qui ont accepté de noircir leur âme, ils ont disparu.
13:42 Philippe Devilliers, une dernière question à présent,
13:45 toujours sur ce blocus.
13:47 On a vu un défilé de responsables politiques
13:51 venant que d'un groupe, la France Insoumise,
13:54 on a vu Aymeric Caron, Thomas Porte, on a vu Rima Hassan,
13:58 qui d'ailleurs sera convaincu la semaine prochaine
14:01 pour la apologie du terrorisme, qui est candidate aux européennes.
14:05 Quel est le lien que vous faites entre l'aspect politique,
14:11 les discours par exemple de la France Insoumise
14:14 et aujourd'hui ce blocus au pied de Sciences Po ?
14:18 La démocratie est fondée sur le nombre, c'est un principe.
14:24 Le nombre ça veut dire qu'il faut être plus nombreux que les autres.
14:29 Et quand vous n'êtes pas plus nombreux, vous restez dans la minorité.
14:33 Donc vous écrivez des livres, vous allez à la pêche à la ligne.
14:38 Mais si vous voulez être majoritaire, il faut aller chercher les voix.
14:42 Mélenchon, il est très intelligent et il a le sens de l'arithmétique.
14:48 Il va chercher les voix là où, comme dit mon voisin, là où est sa caisson.
14:53 Et elles sont où les voix aujourd'hui ?
14:56 Les voix qui ne sont pas prises ailleurs, elles sont dans les banlieues.
15:00 Et donc Mélenchon, il applique le vieux principe marxiste du lumpenproletariat.
15:07 Et donc il y a cette chose extraordinaire qu'il faut redire aux Français.
15:12 Dans les années 80, il y a un fink fank qui s'appelle Terranova
15:17 et qui a expliqué, voilà, on ne peut plus gagner la gauche
15:22 parce qu'en fait on a accepté la mondialisation heureuse
15:26 qui s'est traduite par des délocalisations massives,
15:30 donc on n'a plus d'ouvriers.
15:32 Et les ouvriers qui restent, comme ils ne sont pas contents de nous,
15:36 ils vont en face, dans la crèmerie d'en face.
15:40 Et donc qu'est-ce qu'il nous reste ?
15:42 Il nous reste les minorités, minorités homosexuelles, minorités féministes, etc.
15:49 et naturellement les banlieues et naturellement l'islamisme et le wokeisme.
15:54 Et qu'est-ce qui est en train de se passer ?
15:56 La démographie traditionnelle de la France, la démographie bourgeoise,
16:00 de la macronie et de la droite classique
16:03 qui passe son temps à avaler toutes les couleufs qu'on lui propose,
16:07 c'est une démographie déclinante.
16:11 Alors que la démographie des banlieues, elle, c'est une démographie montante.
16:16 Donc en fait, Mélenchon, qu'est-ce qu'il se dit ?
16:20 Il suffit de patienter,
16:22 et de patienter soit pour gagner le premier tour de l'élection présidentielle,
16:31 il ne s'occupe pas du tout de ce qui se passe en ce moment avec l'élection européenne,
16:34 soit d'opérer un chaos.
16:37 C'est-à-dire qu'en fait, je pense que Jean-Luc Mélenchon,
16:40 qui au fond de lui-même est un vrai révolutionnaire,
16:43 il s'en fout des élections en fait.
16:45 S'il peut y arriver par la voie de l'élection, il le fera,
16:50 mais s'il voit qu'il ne peut pas et qu'il peut faire une révolution, il le fera.
16:56 Il connaît l'histoire de France, 1830, 1848, 1789, etc.
17:00 Il sait comment ça se passe,
17:02 il sait comment on entretient un bouillon de culture
17:06 et comment on lève une troupe de terroristes.
17:11 – Philippe, je vous ai posé tout à l'heure une question sur l'école
17:14 que vous avez créée à la Roche-sur-Yon,
17:16 parce que vous vous adressez souvent à la jeunesse,
17:18 parce que c'est notre avenir.
17:20 Vous avez même créé d'ailleurs aussi une école au Puy-du-Fou,
17:22 enfin c'est quelque chose qui vous tient à cœur.
17:24 Là on a sous les yeux les images de la jeunesse,
17:28 nos futures élites qui sont encore dans leur jeunesse aujourd'hui.
17:32 Ici on se pose, c'est en théorie et encore en pratique,
17:34 l'endroit où on forme ceux qui vont nous diriger demain,
17:36 ceux qui vont diriger l'économie,
17:38 ceux qui vont diriger les administrations,
17:40 qui vont faire de la politique, etc.
17:42 Qu'est-ce que ça vous inspire ces images
17:44 quand vous savez que peut-être ces gens-là, demain, nous gouverneront ?
17:46 Est-ce que vous pensez que c'est une génération qui va changer beaucoup de choses,
17:48 qui seront très différentes de leurs aînés ?
17:50 Ou est-ce que finalement ça a toujours été le cas depuis mai 68
17:53 et il y a un équilibre qui se crée ?
17:56 Est-ce que c'est inquiétant pour la suite,
17:58 pour les gens qui nous dirigeront plus tard,
18:00 ce qu'on est en train de voir en ce moment ?
18:02 - C'est vrai que j'ai rencontré ce matin deux amis
18:07 qui étaient des trotskistes quand ils étaient à Sciences Po,
18:11 mais qui ne voulaient pas me parler à l'époque.
18:14 Et maintenant ils sont venus me voir en disant
18:16 "regarde ton émission tous les vendredis soirs".
18:18 Donc je me suis dit, je suis arrivé ici en disant "il faut être optimiste".
18:22 Parce que le boomer sur le tard, quand il arrive à la retraite,
18:26 et qu'il a un peu la trouille du rôle à la suite
18:32 de ce qu'il a fait comme apprenti sorcier,
18:34 il ne reconnaît plus son œuvre.
18:36 La révolution c'est quand on est jeune.
18:40 Mais en fait, tous ces gens, si vous voulez,
18:45 ils ont vécu dans l'ambiance de Viviani,
18:50 qui parlait du socialisme révolutionnaire,
18:54 qui disait "nous avons arraché les consciences humaines
18:59 aux traditions désuètes".
19:02 Lorsque le misérable ployait sur ses genoux,
19:08 fatigué par la fatigue, par le jour, par le poids du jour,
19:12 alors nous l'avons relevé et nous lui avons dit
19:18 "au-dessus des nuages il n'y a rien, il n'y a que des chimères".
19:22 Chers amis, par un geste magnifique tous ensemble,
19:27 nous avons éteint dans le ciel toutes les lumières,
19:32 on ne les ramènera plus.
19:34 Voilà notre œuvre, notre œuvre révolutionnaire.
19:37 Eh bien bravo.
19:39 Parce qu'un pays ne peut pas vivre sans une petite lumière.
19:43 Un pays ne peut pas vivre sans respecter sa tradition.
19:48 Un pays ne peut pas vivre durablement avec la table rase.
19:52 Un pays a besoin d'aimer son destin,
19:55 et pour aimer son destin il faut qu'il aime son passé,
19:58 il faut qu'il ressource ses songes, qu'il ressource ses rêves,
20:03 qu'il vive et revive de ses attachements vitaux.
20:08 Et ce qui m'inquiète beaucoup, c'est que ces jeunes-là,
20:12 qui vivent dans l'instant consumériste, hédoniste,
20:15 on ne leur a rien donné.
20:17 On n'a pas su élever leur regard
20:20 avec quelque chose de grand qui s'appelle la France.
20:23 Et moi je ne crois plus qu'il soit possible
20:30 de dire aux jeunes ce qu'on disait de mon temps.
20:33 Regarde la France, aime-la parce qu'elle est grande,
20:36 aime-la parce qu'elle est puissante.
20:38 Vous voyez le truc de Macron hier sur la puissance,
20:40 il n'y a plus chez les jeunes, ils sont écorchés vifs.
20:43 Il faut leur dire, regarde la France comme elle est belle.
20:50 Et si on faisait ça, on gagnerait parce que c'est vrai.
20:55 Voilà ce qu'on pouvait dire sur le blocus de Science Po,
20:58 Philippe Devilliers.
21:00 Une petite publicité, on revient dans un instant,
21:02 on va traiter d'autres sujets,
21:04 parce que ce serait aussi dénaturer cette émission
21:07 que d'être monothématique,
21:09 parce que cette émission c'est aussi un bond dans le temps,
21:11 dans notre histoire, de revenir sur les sujets
21:13 qui ont marqué notre actualité cette semaine également,
21:17 et parce qu'en l'état, depuis le début du blocus,
21:21 il ne se passe pas grand-chose,
21:23 donc c'était important de prendre de la hauteur avec vous.
21:26 Je peux vous dire quelque chose ?
21:27 Oui.
21:28 En fait, je n'ai pas bien répondu tout à l'heure.
21:31 J'ai l'esprit d'escalier.
21:33 Vous avez le droit.
21:34 Vous savez qu'il y a énormément de jeunes qui nous regardent.
21:37 Oui.
21:38 Et qui regardent ce qui se passe à Sciences Po,
21:41 et qui se disent "ce n'est pas possible, on ne peut pas laisser faire ça".
21:43 C'est-à-dire que vous avez une jeunesse qui va se lever,
21:45 une jeunesse française qui va se lever,
21:47 qui est en train de se lever, vous allez voir.
21:49 Et d'ailleurs, regardez les sondages des élections à venir,
21:53 c'est fini.
21:55 Ils savent qu'ils ont perdu.
21:57 Ils savent qu'ils sont en train de perdre.
21:59 Et moi je vous dis,
22:01 la France va renaître.
22:05 La publicité, revenons dans un instant pour traiter d'autres sujets.
22:09 Évidemment avec vous Philippe Devilliers et Geoffroy Lejeune.
22:11 Un peu moins de 19h30 sur CNews pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
22:19 Cher Philippe, vous êtes avec nous bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
22:22 On est revenu en longueur sur ce blocus aujourd'hui
22:25 qui se poursuit au pied de Sciences Po.
22:28 L'évacuation devrait se dérouler dans les prochaines minutes.
22:33 Il reste encore quelques centaines de militants qui sont présents
22:38 et qui font une sorte de sitting.
22:40 S'il se passe quelque chose, évidemment, on reviendra sur cette actualité.
22:43 Mais je pense que vous avez tout dit.
22:45 Et que ça ne sert à rien de rester pendant des heures sur cette actualité.
22:50 Là on y reviendra un peu plus tard dans l'heure des pro 2
22:53 avec toutes les séquences.
22:54 Revenons à l'actualité de la semaine et on va parler de la GPA,
22:57 Philippe Devilliers, qui est revenu dans le début d'une débat publique
23:00 cette semaine avec une question.
23:02 "Où est la maman ?" s'est interrogé Marion Maréchal
23:04 après l'annonce de paternité du designer Jacques Mus
23:07 et de son mari devenu parent de jumeau.
23:09 La tête de l'Isreau Conquête accusée d'homophobie pour ce message,
23:13 directement attaquée par la porte-parole du gouvernement Prisca Teveneau.
23:16 Voilà ce qu'elle a dit.
23:17 "Cette homophobie décomplexée est hallucinante.
23:20 Aujourd'hui nous fêtons les 11 ans de l'adoption du mariage pour tous.
23:23 Une grande victoire pour l'égalité.
23:25 Continuons à nous mobiliser contre toutes les formes de discrimination
23:27 et pour garantir les droits de tous les citoyens."
23:30 On écoute Marion Maréchal.
23:32 Ah, on l'écoutera peut-être.
23:35 L'ALCT, en tous les cas, l'avait répondu à ce message
23:39 chez Pascal Praud.
23:41 Philippe Devilliers, comment vous expliquez cette polémique
23:43 alors que la GPA est interdite en France et tout le monde le sait ?
23:47 Alors justement, c'est incompréhensible
23:51 parce que Marion Maréchal, en fait, a fait un rappel au bon sens.
23:59 La GPA est interdite en France et elle est même maintenant interdite en Europe
24:04 puisque l'Europe a pris une décision récente
24:10 qui classe la GPA dans la catégorie du trafic des êtres humains.
24:15 C'est tout dire.
24:17 Donc elle a eu raison et c'est une forme de courage
24:22 que de dire la vérité, de rappeler tout le monde au bon sens.
24:26 Mais ça va plus loin.
24:29 Elle a eu raison parce que, comme l'a dit le professeur Friedman,
24:33 la GPA est une aberration biologique, sociale et psychologique.
24:44 Du côté de la mer, c'est la marchandisation des vivants,
24:47 c'est l'allocation des ventes.
24:49 Vous savez, Pierre Berger disait "L'ouvrier loue ses bras"
24:55 et donc la femme peut louer son ventre.
24:58 C'est l'avènement du corps vénal.
25:02 C'est absolument honteux.
25:05 Et puis pour l'enfant, est-ce que vous imaginez l'enfant,
25:08 quand il devient adulte et qu'il nous dit
25:11 "Voilà, mais j'apprends que j'ai été fait par une transaction commerciale".
25:16 Il y avait un mot du président de la République qui disait
25:22 "C'est contraire à la dignité".
25:23 Mais en fait, je vais vous dire ce qui est en train de se passer.
25:25 Et là aussi, elle a raison, elle a prévenu.
25:28 Marion Maréchal, elle a dit "Voilà, la banalisation précède la légalisation".
25:34 Elle a compris une chose que moi je peux vous raconter.
25:39 Quand il y a eu le mariage pour tous,
25:44 non, quand il y a eu le PACS, on nous a dit
25:48 "C'est pour éviter le mariage pour tous".
25:50 Et toute la droite, comme un seul homme, a foncé.
25:53 "Je le revois tous".
25:55 "Bon, quand même Philippe, attends".
25:57 Et une porte coupe feu.
26:00 Bon, on a eu donc le PACS et puis le mariage pour tous.
26:03 Dans le mariage pour tous, on a dit "Oui, mais il n'y aura jamais l'adoption
26:06 pour les couples homosexuels".
26:08 Et on a eu l'adoption, on a eu la PMA même.
26:10 Et puis, quand il y a eu la PMA, on nous a dit
26:14 "Il n'y aura jamais la GPA".
26:16 Et là, la petite musique que vous avez citée, Elliot,
26:19 avec la porte-parole qui est inénarrable,
26:23 cette porte-parole, c'est la reine de la gaffe.
26:27 Donc elle s'est engouffrée en disant "homophobie", etc.
26:31 Ça n'a rien à voir.
26:33 Et peut-être qu'elle ignore la position du président de la République,
26:37 mais peut-être aussi que le président de la République,
26:39 il attend que les choses évoluent
26:41 pour pouvoir nous dire le jour venu, comme pour la fin de vie.
26:43 Bon, ben allons-y.
26:45 Et donc, en réalité, on est en train de se laisser entraîner par le fond,
26:50 par une vague de banalisation
26:57 qui prépare probablement une loi laxiste.
27:01 Geoffroy, une question pour Philippe.
27:04 Une question, c'est que vous venez de décrire ce qu'on appelle l'effet cliquet
27:06 qui nous a fait passer du PAX au mariage,
27:08 du mariage à l'adoption, l'adoption, la PMA, la PMA, la GPA.
27:11 Mais je sais que vous avez consacré beaucoup de lignes à l'après,
27:14 à ce qui est après la GPA, c'est-à-dire le transhumanisme.
27:17 Vous pensez que c'est quoi le projet qui suivra la GPA ?
27:19 Les cliquets d'après, ce sera lesquels ?
27:21 Ah ben, je vais vous dire, c'est le transgenre.
27:24 Donc on y est là, on y est presque.
27:29 Donc le transhumanisme, c'est la fin de la frontière anthropologique
27:36 entre l'homme et le robot.
27:38 Donc c'est le cran d'après.
27:40 On parlera dans un instant d'autres sujets,
27:43 mais je voudrais que vous avez parlé du président de la République.
27:45 C'est vrai qu'en 2017, il avait dit, pendant mon quinquennat,
27:47 la GPA restera interdite en France.
27:50 C'est une question d'éthique et une question de dignité.
27:53 Parlons d'Emmanuel Macron, qui a moins de 50 jours des élections européennes.
27:56 C'est exprimé pendant quasiment deux heures à l'université Paris-Sorbonne,
28:00 ce jeudi, une sorte de profession de foi européiste.
28:04 Beaucoup se sont inquiétés du fond comme de la forme de ce discours.
28:08 Était-il dans son rôle ? Est-ce le lieu, le moment ?
28:11 Et puis il a beaucoup parlé de la souveraineté,
28:13 la souveraineté européenne comme boussole.
28:16 Une Europe mortelle comme menace. On l'écoute ?
28:20 Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe, aujourd'hui, est mortelle.
28:27 Elle peut mourir.
28:29 Elle peut mourir, et cela dépend uniquement de nos choix.
28:36 Mais ces choix sont à faire maintenant.
28:40 Geoffroy Lejeune.
28:42 C'est en sept ans le deuxième grand discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne,
28:45 d'ailleurs dans les deux cas sur l'Europe.
28:47 On n'a jamais eu de grand discours sur la vision de la France.
28:50 Est-ce que vous le trouvez finalement plus à l'aise sur ce terrain ?
28:53 Je pense que les gens n'ont pas compris le discours.
28:56 Je pense que c'est un discours majeur.
28:59 Pour la raison suivante, c'est qu'il a congédié l'article 5 de la Constitution,
29:09 et c'est la première fois.
29:11 Le président de la République, je cite,
29:13 est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités.
29:18 Il a tout balancé.
29:20 Et il a substitué pour la première fois la souveraineté nationale,
29:23 qu'il n'a pas nommée la souveraineté européenne.
29:26 Qu'est-ce que ça cache ?
29:28 Ça cache ce qui est en train de se préparer au niveau européen,
29:32 avec le PPE et avec l'Allemagne.
29:35 Premièrement, première nouveauté,
29:38 l'élargissement à 35 voire 40 pays.
29:41 La Moldavie, l'Ukraine et naturellement les Balkans.
29:45 Donc c'est plus gérable.
29:48 Où sera la frontière ?
29:49 Deuxièmement, la fin du droit de veto.
29:52 C'est-à-dire que la France sera mise en minorité,
29:55 y compris sur sa diplomatie,
29:57 avec une armée qui va voir disparaître notre industrie de défense.
30:01 Ce que Éric Trappier a dit avec éloquence et beaucoup de bon sens
30:06 à Sonia Mabouk il y a quelques jours, ici même.
30:09 C'est impressionnant.
30:11 On va perdre ce qu'il nous reste, notre industrie de défense.
30:15 Et puis il y a l'impôt européen, il l'a dit entre les lignes,
30:18 avec le grand emprunt.
30:19 Et puis dernier point, on va perdre notre siège au Conseil de sécurité
30:24 au moment où on va devoir partager notre protection nucléaire.
30:29 Donc c'est énorme ce qui est en train de se passer.
30:33 C'est énorme.
30:34 Et le dernier point que je voudrais citer, c'est qu'il a dit
30:37 l'Europe peut mourir.
30:39 L'Europe et la France.
30:42 La France porte le deuil d'une grandeur défeinte.
30:47 Elle a connu dans son histoire bien des malheurs,
30:49 et c'est toujours relevé.
30:51 Pour la première fois,
30:54 ayant traversé des épreuves dont elle est sortie douloureuse et victorieuse,
30:59 pour la première fois, elle ressent la crainte de devoir disparaître.
31:05 Et le président de la République, avec jubilation,
31:08 nous a expliqué que l'Europe peut mourir.
31:13 Qu'importe les Français, qu'importe la France.
31:16 D'ailleurs, à la fin, il a dit "Vive la République, vive l'Europe, vive la France".
31:23 On vient en troisième.
31:26 Encore heureux.
31:28 Autre sujet, Philippe Devilliers.
31:31 Elle s'appelle "Marguerite Stern et Dora Mouteau".
31:33 Ce sont deux militantes féministes qui ont décidé de prendre la plume
31:36 pour publier un livre sur la question de la transidentité.
31:39 Ce livre, qu'on partage ou non leur position des auteurs,
31:42 est une réussite, puisque les premiers des ventes.
31:44 Et pourtant, la mairie de Paris a décidé de bannir toutes les publicités
31:49 dans les rues de la capitale, considérant ce livre comme transphobe.
31:53 Il s'avère que Marguerite Stern était l'invité de Pascal Praud cette semaine.
31:57 Elles seront d'ailleurs les invitées de Mathieu Bocoté demain, pendant une heure.
32:02 Ecoutons Marguerite Stern, qui a réagi sur la question de censure.
32:06 Elles ont travaillé pendant quatre ans sur ce dossier-là.
32:08 Et elles ont vu petit à petit les pressions, les menaces et donc la censure.
32:12 Moi, je me suis pris des œufs dans le visage en manifestation.
32:16 Parce que Dora faisait... Quand vous dites qu'elle a perdu tous ses contrats...
32:19 Dora était influenceuse sur Instagram, donc elle travaillait avec des marques.
32:22 Et petit à petit, toutes les marques ont annulé ses contrats avec elle,
32:26 parce que Dora a commencé à dire que les femmes sont des femelles,
32:29 qu'être une femme est une réalité biologique,
32:31 qu'on ne veut pas d'hommes sur les podiums sportifs féminins,
32:34 des choses quand même de base, sur lesquels on devrait tous pouvoir s'entendre.
32:38 Et donc, à cause de ça, oui, elle a perdu tous ses contrats.
32:40 Donc en fait, cette censure, cette violence, nous, ça fait quatre ans qu'on l'a subie.
32:46 Et on n'est pas très surprise qu'elle s'exerce à l'encontre de notre livre,
32:50 dans le cadre de cette campagne de promo.
32:52 Mais par contre, ce qu'on remarque aussi, c'est qu'on est censurés d'un côté,
32:57 mais d'un autre côté, il y a un véritable intérêt pour le livre, en fait.
33:01 Philippe Devilliers, comment expliquez-vous cette censure autour de ce livre,
33:04 et je le disais, qui truste les premières places des ventes ?
33:07 Je les ai appelées, ces deux auteurs, et elles m'ont impressionné par leur courage,
33:13 et aussi leur bon sens.
33:15 En fait, elles traversent trois épreuves.
33:17 La censure au sens judiciaire, puisqu'elles sont traînées devant les tribunaux,
33:21 c'est elles les délinquantes, vous vous rendez compte,
33:24 pour avoir dit qu'être une femme, ce n'est pas un ressenti.
33:28 Ça, c'est un délit. Vous vous rendez compte où on en est ?
33:32 Ensuite, la censure médiatique, c'est là la lie.
33:40 Et enfin, la censure de la solitude, parce qu'elles viennent de la gauche.
33:44 Alors la gauche dit que ce sont des renégates,
33:46 et comme elles viennent de la gauche, la droite dit "Oh là là, on n'y va pas".
33:50 En réalité, pour les tenants de l'idéologie transgenre,
33:56 selon la formule du planning familial, le sexe, c'est un construit social.
34:04 C'est-à-dire que la dichotomie mâle-femelle est considérée comme une invention de l'esprit.
34:11 Or, qu'est-ce qu'elles disent, pour résumer leur position,
34:16 et leur livre qui est magnifique, que j'invite à lire,
34:21 elles disent "Si jamais le transgenreisme et le transhumanisme aboutissent,
34:27 si ce projet aboutit, alors cet aboutissement marquera la fin de l'être humain tel que nous le connaissons".
34:38 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe.
34:40 C'est un peu ce que vous venez de dire, que je voulais vous faire développer.
34:43 Quand il y a une censure, c'est une volonté d'empêcher de débattre d'un sujet.
34:47 Or, tout à l'heure, quand vous avez décrit la mécanique des cliquets en matière de loi sociétale,
34:53 vous avez dit que c'était la prochaine étape dans le projet "L'avènement du transhumanisme",
34:58 qui était la dernière étape avant la rupture, je vous cite,
35:01 de la frontière anthropologique entre l'homme et le robot.
35:04 Oui, alors en fait, je ne sais pas si on a du le temps...
35:10 Allez-y, vous avez trois minutes. Je sais que vous êtes chirurgical.
35:13 Non, mais pour répondre à Geoffroy, dans l'histoire de l'humanité,
35:20 c'est la première fois que l'homme d'Émurge tente de fabriquer un homme nouveau désincarné,
35:32 sans incarnation.
35:34 Le premier homme nouveau avec la régénération baptismale, c'était Saint-Paul.
35:40 Il y a eu la Révolution, qui a fait suite au rousseauisme.
35:46 Et le rousseauisme, c'était l'idée de débarrasser l'homme nouveau,
35:52 le nouvel homme nouveau, de sa finitude originelle.
35:56 C'est le progressisme.
35:58 Et donc là, il y a eu la première régénération des constructions avec le rousseauisme.
36:02 Ça a donné Condorcet, ça a donné Diderot, qui voulaient fabriquer une espèce humaine nouvelle.
36:07 Il y a même Maupertuis qui a dit "il faut des haras humains", c'est-à-dire c'est l'homme délié.
36:13 Première étape, délié de tout.
36:17 Deuxième étape, c'est le boboïsme, le bourgeois bohème qui hérite d'un nouveau modèle sociétal,
36:24 le capitalisme libertaire.
36:28 Ce capitalisme libertaire, ce modèle sociétal, en fait, aspire aux nos limites des libertaires
36:36 et aux nos frontières des libéraux.
36:38 Et cet idéal mercantile fabrique et prépare un individu global,
36:43 remplaçable, substituable, sans mémoire ni postérité.
36:47 Et la troisième étape, on est en train de la vivre, avec le woukisme.
36:51 C'est la fin de nos frontières physiques, pour une société multidéculturée et décoloniale,
36:57 et la fin de la frontière anthropologique.
36:59 Alors vous avez la fin de la frontière entre les sexes, nous y sommes,
37:03 la fin de la frontière entre l'animal et l'homme,
37:06 la fin de la frontière entre la mort et la vie, avec l'euthanasie,
37:12 et la fin de la frontière entre l'homme et le robot.
37:15 Alors on est passé de l'homme nouveau délié à l'homme nouveau désaffilié,
37:25 et maintenant à l'homme nouveau auton-engendré.
37:28 En fait, c'est un jardin d'Éden à l'envers.
37:31 Hommes et femmes, il les a faits.
37:34 Le serpent arrive et dit "Sicut Dei Eritis", vous serez comme des dieux.
37:40 - Philippe De Villiers, le printemps, on l'attend.
37:44 Le printemps, cher Philippe, chez vous en Vendée, il fait un froid de canard également,
37:49 c'est comme à Paris.
37:50 - Il fait toujours beau, il y a un micro-climat.
37:52 - Parce que nous, vous savez que cette semaine, on a ressorti les bonnets.
37:57 J'étais à deux doigts de mettre le chauffage au mois d'avril.
38:00 Philippe De Villiers, on dit souvent quand même,
38:02 "Avril ne te découvre pas d'un film, mais fais ce qu'il te plaît".
38:05 Mais c'est vrai qu'on attend un peu de soleil, un peu de chaleur.
38:08 Et dans cette émission, cher Philippe, vous souhaitiez revenir sur le printemps de vos enfances.
38:15 Pourquoi vos enfances ?
38:17 - Vous me laissez un peu de temps, là ?
38:18 - Je vous laisse quatre minutes.
38:20 - C'est contractuel.
38:21 - C'est contractuel, exactement.
38:23 - Vous allez voir où je vais vous emmener.
38:27 Les gens qui nous regardent, ils disent "Qu'est-ce qu'il va nous raconter sur le printemps ?"
38:31 D'abord, quand j'étais petit, la première musique qu'on mettait avec ma sœur Bibiane et mon frère Bertrand,
38:37 c'était le "Printemps de Vivaldi".
38:41 Et mon père disait, plutôt que d'écouter les nouvelles, écoutez le "Printemps de Vivaldi".
38:46 La musique rend heureux.
38:48 Moi, je me souviens effectivement des printemps de mon enfance,
38:53 de mes courses folles parmi les Primes Vertes, les Azur, Carmins, Safran, qu'on piétinait.
39:06 C'était un éblouissement et une ivresse.
39:10 On entendait au loin la brise légère dans laquelle venaient s'installer les cloches des accordails
39:20 qui déposaient dans la nappe profonde de la conscience des sonorités vitales.
39:26 Et puis, la vie s'écoulait au fil de petits ruisseaux à cressons
39:32 qui chantaient entre les ordres des mimosas.
39:37 J'étais captivé par le chant nuptial d'un chardonneret,
39:46 un répertoire éblouissant, on l'appelait le Mozart des cimes.
39:52 Et mon panthéon de personnages était composé de figures de voisinages, de mes voisinages.
40:02 Il y avait des gens importants.
40:04 Le premier, c'était Raymond Martin, c'était le garde-champette,
40:07 qui s'en allait répétant matin, midi et soir, plus ça va, moins ça va,
40:13 si ça continue, il faudra que ça cesse.
40:17 Et puis il y avait Olivier, le cantonnier, qui levait son verre d'eau de vie en tremblant
40:22 et qui prétendait descendre en ligne directe de Noé,
40:26 "la dernière ivresse mystique", martelait-il.
40:30 Ces gens-là étaient illettrés et cultivés.
40:33 Et puis il y avait mon cher voisin Samuel, courbé sur son braban,
40:39 qui épousait l'arrondi de son champ pour creuser son sillon.
40:43 Et moi je le moquais en disant, "il n'est pas droit ton sillon, il est courbe".
40:48 Et il me disait, "mon petit gars, quand l'ouvrage va être fini, tu viendras avec moi.
40:53 De loin, tu verras, il sera droit".
40:56 Ainsi cet homme était-il habité, sans le savoir,
41:01 par la loi du Parthénon, dont les colonnes évasées le sont pour paraître droit de loin.
41:09 Ça s'appelle l'esthétique paysanne.
41:13 On descendait ensemble à la cave, le soir,
41:18 et où le mot était rare, l'esthé de Tannin,
41:24 nous étions du même arpent, nous étions du même sarment.
41:30 On pouvait se parler par onomatopée.
41:34 La vie, la nature, était une fête, une liturgie.
41:40 Il y avait la dévotion populaire, il y avait les reposoirs,
41:44 il y avait la procession d'érogation au printemps,
41:48 qui suppliaient, imploraient le ciel après les semailles pour une juste récolte.
41:56 Et puis, par un matin lugubre, plusieurs printemps plus tard,
42:02 tout est dévasté, la terre était ventrée,
42:08 tout est sous champ l'air, il n'y a plus d'arbre, il n'y a plus d'oiseau,
42:13 le char d'Honoré est parti, silence, c'est plus le krall.
42:16 Et on nous explique, c'est le remembrement, c'est le progrès.
42:22 Et un peu plus loin, en marchant vers l'école,
42:26 on entre dans l'église et là c'est un autre remembrement,
42:32 l'adjornamento.
42:34 On décèle les statues, on installe une table à repasser,
42:39 le krach de la transcendance.
42:43 Combien de nouveaux printemps faudra-t-il
42:49 pour que l'homme post-moderne, l'individu global,
42:53 retrouve le goût et le sens de la nature et du sacré ?
43:00 Combien de printemps faudra-t-il pour que l'homme comprenne
43:04 qu'il a un besoin vital pour survivre,
43:07 de respirer entre l'humus et la lumière ?
43:13 - Chirurgical, je le disais.
43:16 Merci Philippe de Villiers.
43:17 - Merci Eliott, merci Geoffroy.
43:19 - A la semaine prochaine, bien évidemment,
43:21 il faudra beaucoup d'émissions,
43:23 il faudra beaucoup d'épisodes face à Philippe de Villiers
43:26 pour que la lumière renaisse.
43:28 Merci à tous les deux, on se retrouve la semaine prochaine.
43:30 Et nous, on se retrouve dans un instant pour l'heure des pro 2.
43:34 Sachez qu'il devait y avoir l'évacuation, vous savez,
43:38 de ces militants qui font un sitting au pied de Sciences Po.
43:44 Mais regardez cette image qui est saisissante, Philippe.
43:46 Des députés de la République font face aux forces de l'ordre
43:52 et donc les forces de l'ordre, pour l'instant,
43:55 attendent afin d'éviter toute tension.
43:58 Voilà les députés de la France Insoumise,
44:00 M. Porte et je ne sais pas qui est à côté.
44:02 Sachez aussi que des journalistes de CNews
44:04 ont été malmenés, violentés pendant cette journée
44:07 avec un homme qui s'appelle Émeric Caron,
44:10 qui a été journaliste, qui sait ce que c'est d'être agressé,
44:12 menacé en tant que journaliste
44:14 et qui a dit juste "pas de violence, pas de violence",
44:17 qui aurait pu s'interposer et qui ne l'a pas fait.
44:19 On en parle juste après la pub, à tout de suite.
44:21 à bientôt.
44:22 Au revoir.
44:22 Merci.

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