• il y a 6 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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00:00Il est 19h, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:09Ça devait être la semaine dernière, mais vous avez décidé de prolonger l'aventure jusqu'au premier tour des législatives, au moins.
00:18Vous savez pourquoi ?
00:20Allez-y.
00:21Parce qu'en fait je rêvais depuis longtemps, depuis 1993, de pouvoir un jour adresser mes voeux de bon anniversaire à ma fille Blanche.
00:36Oh !
00:38Elle est née le 21 juin et je lui souhaite bon anniversaire.
00:42Eh bien écoutez, est-ce qu'on peut s'associer à cet anniversaire ?
00:45Voilà, c'est ce que je voulais vous demander.
00:47Eh bien on embrasse très fort, bon anniversaire chère Blanche.
00:50Tous les gens qui nous regardent, elle lui envoie un message, ça lui fera plaisir.
00:54Vous voulez qu'on mette son numéro de téléphone en direct ?
00:57Parce que vous savez qu'on avait une expression pendant toute cette saison, je vous disais, on dit tout aux téléspectateurs,
01:03cher Philippe, Face à Philippe Devilliers est une réussite en termes d'audience, c'est une réussite pour les téléspectateurs, pour les Français.
01:11Et vous avez l'habitude de tutoyer le million, c'est-à-dire que les pics d'audience en étaient à l'entour d'un million.
01:18Et si je ne m'abuse, il y a deux semaines, vous ne tutoyez plus le million, vous lui serrez la main.
01:23Oui, non mais la semaine dernière déjà.
01:25Et la semaine dernière également.
01:26Voilà, incroyable.
01:27Eh bien écoutez, un joyeux anniversaire à Blanche et c'est une belle respiration, je ne m'y attendais pas,
01:33parce qu'on va traiter de sujets extrêmement lourds, cher Philippe Devilliers, dans cette émission.
01:39Et à la une cette semaine, c'est ce drame à courbe voie et l'antisémitisme venu percuter les élections législatives.
01:47Une enfant de 12 ans a été victime de viol et de violence à caractère antisémite.
01:52Deux garçons mineurs ont été mis en examen, notamment pour viol en réunion, agression sexuelle, tentative d'extorsion.
01:58Une troisième personne a été placée sous le statut de témoin assisté pour les faits de viol,
02:03mise en examen pour le reste des infractions visées.
02:06Alain Jakubowicz était l'invité de Pascal Praud jeudi matin.
02:12Écoutez son cri du cœur.
02:14Du haut de mon âge, de mes décennies de combats, d'échecs, de défaites, c'est que je me pose la question aujourd'hui,
02:26et je ne suis pas le seul, Pascal, y a-t-il un avenir pour les juifs en France ?
02:31Et quand on voit le président de la République qui ne sait plus quoi inventer, qui est hors sol,
02:36qui vient nous dire on va mettre une heure, une heure, une heure de discussion sur l'antisémitisme dans les écoles,
02:42il va lui ? Il va se colter les problèmes ? Ils n'en ont pas assez les enseignants de problèmes de pouvoir évoquer cette question ?
02:50Alors on a dit racisme et antisémitisme pour essayer de... Mais où sommes-nous ? Mais qui le conseille ?
02:58Monsieur le président de la République, il y a un endroit où vous deviez être, c'est la Grande Marche contre l'antisémitisme.
03:04Parce que vous représentez l'ensemble des Français, vous êtes tous les Français.
03:08J'ai plus de mots. Une gamine violée parce qu'elle est juive qui reproduise ce que l'on dit,
03:14et la responsabilité de ce parti antisémite. Le premier combat contre l'antisémitisme, c'est de battre ces antisémites.
03:22Et je cite des noms, et je cite des noms. Les Portes, les Carons, les Panneaux, les Soudets, les Obonos n'ont rien à voir à l'Assemblée nationale.
03:32Ce n'est pas leur place.
03:35Geoffroy Lejeune.
03:36Cette question, Philippe, de l'antisémitisme, vous la connaissez par cœur depuis longtemps, pendant votre vie politique,
03:40aujourd'hui médiatique. Est-ce que vous pensez aujourd'hui qu'il y a encore un avenir pour les Juifs en France ?
03:49C'est une vraie question, et je suis touché par le témoignage très ému de Alain Jakubowicz.
03:58De même que vous avez peut-être vu la manifestation devant l'hôtel de Ville, où on voyait des Français juifs qui étaient désemparés,
04:12et qui lançaient un cri de détresse. Ils sont dans le désarroi parce qu'en fait, je pense que la classe politique ne veut pas aller au bout de l'analyse.
04:27Et moi je voudrais y aller ce soir.
04:30Allez-y Philippe.
04:33Il y a trois antisémitismes qui se conjuguent, qui s'entraident en quelque sorte, qui se font la courte échelle.
04:41Le premier antisémitisme, c'est l'antisémitisme criminel.
04:45Une fillette de 12 ans qui est violée, torturée.
04:52Ce n'est pas un fait divers, parce qu'on retrouve la sémantique, salles juives, Israël, Palestine, et on retrouve les codes.
05:01La menace de la brûler. Les codes de l'islamisme punitif.
05:09Donc nous sommes devant un crime antisémite.
05:15Alors on voit les politiciens, spécialement de l'extrême gauche, qui font un communiqué, un tweet,
05:28là j'ai une réflexion oblique du dévot pressé, pour passer à autre chose.
05:33Parce que tout le monde est gêné.
05:34Tout le monde est gêné, pourquoi ?
05:35Parce que derrière l'antisémitisme criminel, il y a un antisémitisme d'atmosphère, pour reprendre le mot de Keppel.
05:47L'antisémitisme d'atmosphère prépare et favorise l'antisémitisme criminel, comme la nuée porte l'orage.
05:56Et d'où vient-il cet antisémitisme d'atmosphère ?
05:59D'où vient-il cet antisémitisme d'atmosphère ?
06:02Il vient de la stigmatisation des français juifs, et des juifs en général.
06:11Et il vient de l'instrumentalisation du conflit entre Israël et les Palestiniens à Gaza,
06:20en accusant, au nom de la terre entière, Israël.
06:24Cet antisémitisme d'atmosphère, il est particulièrement flamboyant dans l'extrême gauche du nouveau front populaire.
06:41J'ai observé Jean-Luc Mélenchon pendant cette période.
06:48Il a fait un tweet, qu'il faut lire et relire.
06:52Et il explique qu'en fait, la cause du viol de la fillette de Courbevoie, c'est la masculinité toxique.
07:06C'est-à-dire qu'il reprend le discours wokiste, le blanc hétérosexuel, colonial, etc.
07:14Et à la fin, il y a le mot antisémite, juste à la fin, il ne peut pas faire autrement.
07:19Et récemment, il a déclaré, il faut que tous les spectateurs le sachent,
07:24que l'antisémitisme en France était résiduel, alors que les actes d'antisémitisme ont augmenté de 300% par rapport aux trois mois de 2023.
07:39Et donc en fait, cet antisémitisme d'atmosphère, il s'est libéré, en quelque sorte, à partir du 7 octobre.
07:51Mais derrière l'antisémitisme d'atmosphère, il y a un troisième antisémitisme dont personne ne parle, et vous allez voir pourquoi.
07:58C'est l'antisémitisme d'importation.
08:02Cet antisémitisme d'importation, il a été signalé il y a 20 ans par Jean-Pierre Audin, le rapport Audin, à l'école,
08:12et par Georges Bensoussan, les quartiers perdus de la République, il y a 20 ans, 2005, 2004, 2005.
08:22Et cet antisémitisme d'importation, il est dû au fait que les quartiers perdus de la République sont des quartiers conquis,
08:32où s'est installée une nouvelle population, avec d'autres mœurs, d'autres croyances, d'autres coutumes,
08:42et un antisémitisme latent qui vient de l'Orient.
08:48Alors la question qu'il faut poser, c'est d'où vient cet antisémitisme d'importation, c'est-à-dire qui est responsable ?
08:57Eh bien, le responsable, c'est la classe politique qui, depuis 50 ans, nous a expliqué, je l'ai vécu et j'en ai souffert,
09:08qui nous a expliqué que l'immigration était une chance pour la France.
09:14Je me souviens de conversations terribles avec un ami qui s'appelait Bernard Stasi,
09:24qui était un homme très sympathique, très ouvert, mais très naïf.
09:32Il a écrit un livre, l'immigration est une chance pour la France, et je lui ai dit tu verras Bernard,
09:38tu vas importer l'antisémitisme en France, tu ne te rends pas compte.
09:42Alors il en était lui encore à expliquer, attention le point de détail, etc.
09:47Mais comme l'a dit très bien Mathieu Bocoté, aujourd'hui l'antisémitisme c'est le point de détail pour la gauche.
09:53Et donc en réalité, la classe politique qui continue aujourd'hui comme hier avec Emmanuel Macron,
10:03à faire rentrer 500 000 personnes par an, c'est le chiffre de 2023,
10:08elle ne se rend pas compte, elle ne veut pas se rendre compte qu'en établissant,
10:13qu'en installant une contre société en France, on installe une contre société
10:18qui évidemment est imprégnée de l'antisémitisme des territoires d'où vient cette population.
10:26Parce que c'est une autre civilisation et elle règle ses comptes ancestraux avec Israël.
10:34Et donc en fait, si on veut arrêter l'antisémitisme d'importation, il faut stopper l'immigration invasive.
10:47Voilà ce que vous pouvez dire sur la question de l'antisémitisme et ce drame de courbe-voix.
10:53À 20h ce soir, pour la première fois, l'avocate de la famille prendra la parole sur CNews,
11:00dans leur dépôt, Maître Muriel Wagnin-Melki.
11:03Si l'antisémitisme, comme vous étiez en train de l'expliquer, est un combat de tous les instants,
11:07perdu depuis 50 ans par les responsables politiques,
11:10comment s'associer pour les législatives à ceux qui considèrent que l'antisémitisme est résiduel ?
11:16Vous en avez parlé. Pour lutter contre l'extrême droite, s'est formé le Front populaire.
11:21Dans les intentions de vote, ce front représente le deuxième bloc politique en France.
11:26Par exemple, Jean-Marc Ayrault soutient l'ancien Premier ministre qu'il faut tout faire contre l'extrême droite.
11:32Aujourd'hui, un fait écrase tout. L'extrême droite est aux portes du pouvoir.
11:36Je vous propose cet échange entre une femme et Raphaël Glucksmann,
11:40qui a peur de l'alliance avec LFI et les partis de gauche.
11:44Écoutez ce jeudi.
11:46Ça me fait quand même très peur, l'alliance qui a été faite avec certaines personnes du Front populaire.
11:53J'avoue, j'ai peur.
11:55Mais là, honnêtement, c'est pas la nupèce d'eux.
11:59Ils n'ont pas le contrôle de cette coalition.
12:03Et encore une fois, qu'est-ce qui fait le plus peur entre une LFI diluée dans une coalition
12:12ou un rassemblement national qui prend le pouvoir seul ?
12:16Et le problème qu'on a, c'est qu'Emmanuel Macron, en décidant de cette dissolution
12:20et en laissant 15 jours à l'ensemble de la classe politique pour s'organiser,
12:24et à la campagne pour avoir lieu, en réalité, il a, comme il le dit lui-même,
12:30jeté une grenade dégoupillée au milieu du pays.
12:33Et face à cela, la responsabilité essentielle, c'était de tout faire
12:38pour que le rassemblement national n'ait pas de majorité absolue.
12:41Et vous savez, moi, j'ai les mêmes préventions que vous.
12:48Oui, mais ça fait peur.
12:52Oui, mais je comprends tout à fait.
12:54Mais ce qui fait le plus peur, c'est quand même que le rassemblement national l'emporte.
12:58Oui.
12:59Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe de Villiers.
13:02L'échange est intéressant parce qu'on voit que M. Gluckspan est très gêné, en réalité,
13:06mais pour autant, il fait partie...
13:08Si elle avait poussé les feux, il aurait avoué qu'il vote bordel.
13:13On n'en est pas loin, là. Extraordinaire.
13:17On voit bien que même s'il est très gêné, il fait malgré tout partie de cette alliance,
13:21comme tous les partis de gauche, et que finalement, cette alliance,
13:24ce nouveau front populaire, il a une dynamique électorale qui est créée par l'Union.
13:28S'il gagnait, puisque c'est la question qu'on se pose aujourd'hui,
13:30Philippe, à quoi ressemblerait la France ?
13:33Ah, c'est une...
13:36C'est la question centrale, en fait.
13:41Alors...
13:46Première chose...
13:49Alors, j'ai écouté le discours du 14 juin de Jean-Luc Mélenchon,
13:54et j'ai lu son interview ce matin dans le Figaro.
14:00Et j'ai appris, au fil des ans, à lire entre les lignes et entre les intonations.
14:05Surtout, je lis Mélenchon dans le texte.
14:11C'est-à-dire, je décrypte.
14:14Parce que c'est un trotskiste.
14:16C'est un art, le trotskisme.
14:18Un art politique pour éliminer les adversaires.
14:21Avec des mots, d'abord, puis ensuite, on tue. On élimine.
14:26Alors, là, on est dans la première phase.
14:30On est dans la phase du gouvernement provisoire du printemps 1917.
14:38Kerensky est au pouvoir.
14:40Olivier Faure, Fabien Roussel et tous les autres.
14:43Ils sont tranquilles.
14:45C'est la coalition vantée par Mathilde Panot.
14:48Tout va bien.
14:50Il y a déjà les purges.
14:53C'est drôle, parce que les trotskistes, entre eux,
14:56ils n'utilisent pas des mots que nous, on ne comprend pas.
15:01Ils utilisent leurs mots à eux, leur langage, carrément.
15:04Donc, il a dit, il y a les purgés et les alliés.
15:07François Ruffin.
15:09Les purgés, ah oui, ça évoque quelque chose, les purgés.
15:12Donc, il y a eu les premières purges.
15:14Bon, mais tout ça est normal.
15:16Tout ça rentre dans l'ordre.
15:18Vous noterez que Rima Hassan, hier ou avant-hier, a dit,
15:23non, non, la ligne créole, c'est moi, devant Mathilde Panot.
15:27Donc, en fait, rien n'est jamais trop pur
15:34pour un pur qui épure les impurs.
15:40On a connu ça pendant la Révolution française.
15:44Et puis, il va arriver, s'ils arrivent au pouvoir,
15:47le moment où on passe à octobre 17.
15:51Octobre 17, tous les Kerenskys sont éliminés.
15:56Les Roussel, les Olivier Faure, c'est fini pour eux.
16:01Et là, on a le leader Maximo qui arrive et qui commande.
16:06Ça, c'est la première chose.
16:08Mais ce n'est pas la plus importante.
16:10En d'autres termes, on aura une dictature,
16:14une dictature trotskiste, ou léniniste,
16:20et islamo-gauchiste.
16:22Le tout dans le même personnage.
16:25Donc, on a intérêt à numéroter les abattis, quand même.
16:29Spécialement ici, à Seine-Youz.
16:32Mais ce n'est pas le plus important.
16:34Le plus important, c'est ce qu'il dit dans le Figaro
16:37et ce qu'il a dit le 14 juin.
16:40Il dit ceci.
16:42Je vous propose la Nouvelle France.
16:45Ce n'est pas la Nouvelle France du Saint-Laurent,
16:48de Mathieu Bocoté.
16:49C'est la Nouvelle France de Jean-Luc Mélenchon.
16:51Ce n'est pas pareil.
16:53Alors, c'est quoi la Nouvelle France de Jean-Luc Mélenchon ?
16:56Il explique, quand on lui pose la question.
17:00Alors, quand je suis né,
17:05chaque Français avait un grand-parent sur dix qui était étranger.
17:15Aujourd'hui, c'est un sur quatre.
17:19Voilà la direction à prendre, ajoute-t-il.
17:22Voilà la direction à prendre pour le nouveau parti populaire,
17:26le nouveau Front populaire.
17:29Alors bon, on se dit, il veut plus d'immigration,
17:33mais il faut aller plus loin.
17:35Dans le programme, il y a un petit codicil
17:38qui est passé inaperçu,
17:41sauf de ceux qui ont beaucoup d'expérience
17:45et qui sont là pour détecter au magnétomètre à protons,
17:49à la poêle à frire, ce que le commandement mortel ne voit pas.
17:53Ce petit codicil, c'est un grade de radium d'une puissance infinie.
17:59C'est le statut du déplacé climatique.
18:04Alors, pourquoi les gens ne le voient pas ?
18:07Parce qu'ils se disent, bon, réfugié climatique, déplacé climatique, tout ça.
18:11Non, ce n'est pas du tout pareil.
18:13En France, il y a le droit d'asile
18:16qui est régi par la Convention de Genève de 1951
18:21et par le Code du droit d'asile.
18:24Et en fait, il s'applique, le droit d'asile,
18:28aux réfugiés qui peuvent prouver qu'ils craignent pour leur sécurité.
18:37Donc ce sont des réfugiés potentiels.
18:41Le déplacé climatique, c'est autre chose.
18:45Le programme du nouveau Front populaire prévoit une route
18:51On va chercher, d'ailleurs, les migrants en mer, c'est prévu, avec une agence.
18:55Une route, une grande route, même une autoroute,
18:59pour aller chercher, par exemple, les déplacés climatiques.
19:02On prend l'exemple du Bangladesh, avec les inondations, etc.
19:06Et là où ça devient intéressant, c'est qu'il faut mettre en relation
19:10ce nouveau statut prévu par le nouveau Front populaire
19:14avec une interview sur Thinkerview,
19:20qui était une télé tout à fait remarquable, indépendante.
19:26Et là, Jean-Luc Mélenchon dit,
19:29oui, il faut prévoir 260 millions de déplacés climatiques.
19:35260 millions.
19:37Et il ajoute, avec un sourire entendu,
19:41une France à 100 millions.
19:44On pourrait en faire des choses.
19:46Et voilà, tout est dit.
19:48Il veut refonder la France, c'est-à-dire la dépeupler pour la repeupler.
19:54En d'autres termes, l'immigration devient, chez Mélenchon
19:58et chez le nouveau Front populaire, une arme par destination
20:02pour dissoudre les peuples, les cultures et les héritages.
20:07Si le nouveau Front populaire arrive au pouvoir, la France va muter.
20:13Ce sera un saut qualitatif brusque au sens de Feuerbach.
20:17C'est-à-dire que nous aurons un socialisme prédateur et la charia.
20:27C'est-à-dire que la France, ce sera la Corée du Nord plus l'Iran.
20:32Voilà ce qui nous attend.
20:34Et il faut le savoir.
20:36Pour votre vision du nouveau Front populaire et des conséquences
20:41sous l'égide de Jean-Luc Mélenchon,
20:44il nous reste une petite minute avant la publicité.
20:46Ce que je vous propose, c'est qu'on fasse cette pause,
20:50qu'on récupère la minute pour la seconde partie.
20:52A tout de suite pour Face à Philippe Devilliers.
20:57Un peu moins de 19h30 sur CNews.
20:59La suite de Face à Philippe Devilliers.
21:03On a parlé du Front populaire lors de la première partie.
21:07Je voulais qu'on s'arrête un instant en cas de marée rouge.
21:10Il n'est pas impossible de voir à l'Assemblée nationale
21:13Philippe Devilliers, Philippe Poutou,
21:15aux côtés de David Guiraud, de Louis Boyard, d'Emerick Caron.
21:18Et non loin de ces élus, François Hollande,
21:21l'ancien président de la République,
21:23a tapé dans la main de ce nouveau Front populaire
21:26à situation exceptionnelle, décision exceptionnelle,
21:30expliquait-il samedi dernier. Écoutez.
21:32Si j'ai pris cette décision, c'est parce que j'ai estimé
21:36que la situation était grave.
21:38Plus qu'elle ne l'a jamais été.
21:41Grave parce que le danger représenté par l'extrême droite
21:45est aujourd'hui avéré.
21:47Jamais l'extrême droite n'a été aussi proche du pouvoir
21:50depuis la libération.
21:52Comment rester indifférent ?
21:54Ensuite parce que s'est installée,
21:56notamment depuis plusieurs jours,
21:58une confusion politique regrettable.
22:00Des ralliements, des conciliabules
22:03qui ne donnent pas une envie pour les citoyens
22:07de se réengager.
22:09Or, il faut qu'ils se réengagent.
22:11Aujourd'hui, il est décisif
22:15qu'il y ait une mobilisation la plus forte possible.
22:18Et donc, je dois moi-même,
22:20à situation exceptionnelle,
22:22prendre une décision exceptionnelle.
22:24Geoffroy Lejeune pour Philippe Devilliers.
22:26Vous connaissez bien François Hollande.
22:28Vous l'avez côtoyé, affronté pendant très longtemps.
22:32Vous avez un regard critique sur son bilan de président de la République.
22:35C'est un euphémisme.
22:37Comment vous jugez aujourd'hui ce retour en politique ?
22:39Est-ce que c'est une honte ?
22:41Est-ce que c'est parfaitement normal selon vous ?
22:43Oui, c'est normal.
22:45Je vais vous dire pourquoi.
22:48En fait, il est un héritier et un devancier.
22:53Il est un héritier parce que
22:55tout a commencé en 1983,
22:57avec François Mitterrand,
22:59qui a ouvert la France au libre-échangisme mondialisé.
23:02Et c'est là que commence
23:04l'hémorragie des localisations,
23:07la fin des usines
23:10et la fin de la classe ouvrière.
23:12Et je vais vous citer une anecdote
23:14que vous connaissez sans doute,
23:16mais que les tespitateurs ne connaissent pas forcément.
23:18C'est François Mitterrand qui accueille
23:20chez lui
23:22Berlin-Henri Lévy
23:24et quelques hommes politiques,
23:26Harlem Désir, etc.,
23:29création de l'SOS RACI,
23:31pour leur dire, voilà, il y a eu l'étoile jaune,
23:33maintenant il faut qu'on fasse la main jaune.
23:35C'est-à-dire qu'on change d'électorat.
23:37On change de lumpenproletariat.
23:39Donc la main jaune,
23:41tout le monde portait la petite main jaune,
23:43je ne sais pas si vous savez, les anciens s'en souviennent.
23:45La petite main jaune, c'était l'étoile jaune avenir,
23:47c'est-à-dire, en fait, le nouveau peuple élu,
23:49c'est le peuple migrant.
23:51Je ne sais pas si vous imaginez le cynisme.
23:53Et donc, en fait, François Hollande,
23:55il a vu ça.
23:57Et tout à coup, en 2011,
23:59Terra Nova, le Fing-Fang,
24:01comme on dit maintenant,
24:03pont une note
24:05de refondation
24:07idéologique de la gauche.
24:09Il s'agit,
24:11en fait, de substituer
24:13à la coalition historique
24:15qui était centrée sur la classe ouvrière,
24:17une nouvelle coalition historique
24:19qui est centrée
24:21sur la diversité,
24:23les minorités, le féminisme
24:25et le bobo Hollande.
24:27Le bobo face aux beaufs.
24:29Et ça marche.
24:31Et il est élu grâce à ça,
24:33c'est-à-dire qu'il a substitué un électorat
24:35à un autre électorat.
24:37Et donc, c'est là qu'il est héritier
24:39et devancier.
24:41Et en fait, là, qu'est-ce qu'ils ont fait,
24:43les autres, le Nouveau Front Populaire ?
24:45Ils ont prolongé Hollande, c'est-à-dire,
24:47on ajoute les quartiers islamo-haukistes,
24:49on ajoute l'université
24:51décoloniale,
24:53on ajoute
24:55le transgenre,
24:57etc.
24:59Donc, on ajoute aux minorités
25:01des nouvelles minorités.
25:03Mais l'idée de François Hollande,
25:05elle est toujours là,
25:07est du fin franc Terra Nova.
25:09Il faut dire aux téléspectateurs,
25:11parfois, Philippe doit faire
25:13ses développements tout seul,
25:15je rigole, parce que vous avez inventé
25:17Sing-Fang, vous dites, pour dire Sing-Tang,
25:19et quelques semaines après avoir inventé
25:21le Bruges.
25:23Oui, mais vous savez, j'ai appris un connerie avec François Mitterrand.
25:25François Mitterrand, quand il allait
25:27à l'étranger, il me l'a raconté, il m'a dit
25:29« Moi, je ne parle jamais une autre langue que la langue de Molière. »
25:31Ah ben, écoutez, alors vous êtes pardonné.
25:33Voilà.
25:35Et quand j'étais petit, mon père me disait « Surtout,
25:37veille à ne pas bien parler anglais. »
25:39Par contre, ta langue, oui,
25:41parle-la bien.
25:43C'est une réflexion, cher Philippe Devilliers, parce qu'un Sing-Fang,
25:45moi, je ne connaissais pas.
25:47Je me suis entraîné pourtant.
25:51Mais c'est pas mal.
25:53Et le Nouveau Front Populaire,
25:55c'est une regarde, il doit me dire
25:57« C'est vraiment le franc chouïa. »
25:59Il ne sait même pas dire Sing-Tang.
26:01Quand je parle
26:03de ça, là, en fait,
26:05il y a un truc qui me revient. Bernard-Henri Lévy,
26:07à l'époque, il dit, avec sa revue
26:09Globe, « Tout ce qui est
26:11bourré,
26:13berré, baguette,
26:15accordéon,
26:17bignou,
26:19nous êtes étrangers,
26:21nous sommes cosmopolites. »
26:23Ils ont fait les malins. Bernard-Henri Lévy,
26:25je voudrais bien savoir ce qu'il pense maintenant.
26:27Il n'était pas à la manif devant l'Hôtel de Ville.
26:29Ah oui, parce que là, il doit se dire
26:31« Je me suis bien planté, mon mec. »
26:33Parlons à présent
26:35d'Emmanuel Macron, parce qu'en décidant de dissoudre
26:37l'Assemblée nationale, le président de la République,
26:39Philippe de Villiers, a plongé le pays dans une
26:41incertitude aux conséquences
26:43lourdes, et la défiance des Français
26:45vers le chef de l'État grandit de jour
26:47en jour, à tel point que pour la première
26:49fois depuis 2016, Emmanuel Macron
26:51est absent de la quasi
26:53totalité des affiches de campagne.
26:55Gabriel Attal est, lui, en
26:57première ligne, et a pu cette semaine
26:59prendre le pouls de ces Français
27:01excédés par le président de la
27:03République. Regardez cette séquence, écoutez
27:05attentivement ce qu'ont pu dire certains
27:07Français aux chefs du gouvernement.
27:09Parce que vous, vous êtes bien.
27:11Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
27:13C'est tout. C'est une élection législative.
27:15Vous votez pour le Premier
27:17ministre. Voilà.
27:19Vous êtes bien, vous avez été
27:21même très bien dans l'éducation nationale.
27:23Pour l'instant, ça va bien. Mais alors
27:25le président, c'est lui
27:27qui nous fout dans la merde. C'est tout. Allez.
27:29Et bon courage.
27:31Vous avez qu'à remplacer le président.
27:33Non mais là, vous savez, c'est une élection législative.
27:35Oui, c'est un peu juste.
27:37Voilà, c'est parfait.
27:39Madame, pourquoi vous préférez le Premier ministre au président de la République ?
27:41Parce que le président de la République,
27:43ce n'est pas un politique. Il n'a pas
27:45de métier politique. Il fait les coups tout seul.
27:47On n'en veut plus.
27:49Geoffroy Lejeune. Deux questions
27:51en une, Philippe. Comment
27:53expliquez-vous ce rejet qu'on constate
27:55aujourd'hui ? Et pensez-vous qu'on assiste à la
27:57fin du macronisme ?
27:59Écoutez, quand
28:01il était à l'Île-de-Sein, moi je pensais
28:03aux révoltés du Bounty dont je vous avais parlé la semaine dernière.
28:05C'est-à-dire que pendant ce temps-là, il y avait
28:07Édouard Philippe qui le passait par-dessus bord.
28:09Et le jeune
28:11Premier ministre qui a dit
28:13j'ai été nommé par
28:15Macron et maintenant je serai renommé par vous.
28:17Par les électeurs.
28:19Donc là,
28:21il est à la nage.
28:23Mais il faut dire que
28:25il l'a fait fort. Vous vous souvenez de la phrase
28:27à l'Île-de-Sein, il a dit
28:29avec un ton jubilatoire
28:31j'ai
28:33je l'aurais lâché, j'ai
28:35dégoupillé une grenade
28:37dans les jambes
28:39et maintenant on va voir comment il se débrouille avec.
28:41C'est-à-dire qu'en fait
28:43il était là sur l'île
28:45à sous-peser les extrêmes
28:47comme il dit. Dans sa
28:49balance de Roberval, il fait du
28:51marivaudage politique.
28:53Vous savez ce que Voltaire disait de Marivaud ?
28:55Il pèse des oeufs de mouche dans des balances de
28:57toile d'araignée. Et lui il continue à
28:59s'amuser. Et en fait
29:01il regarde les flammes,
29:03il a allumé l'incendie dans la ville
29:05et il évoque
29:07Lamartine en fait,
29:09le honteux qui peut chanter pendant que Rome
29:11brûle, sauf s'il a
29:13l'âme, la lyre et
29:15les yeux de Néron.
29:17Donc c'est fini.
29:19Parlons du Rassemblement National à présent
29:21qui fait Philippe de Villiers la course en tête.
29:23Le camp de l'Union Nationale pourrait ne pas obtenir
29:25en revanche la majorité absolue
29:27et sans cette majorité absolue
29:29difficile de mener à bien une refonte
29:31du pays, surtout dans un contexte
29:33économique que l'on connaît.
29:35Jordan Bardella prévient
29:37c'est la majorité absolue
29:39sinon rien. Écoutez.
29:41J'ai l'ambition d'être Premier ministre
29:43à la tête d'un
29:45gouvernement d'Union Nationale
29:47qui sera formé sur une majorité absolue.
29:49Si demain les Français
29:51plaçaient le pays dans une
29:53situation de majorité relative, c'est-à-dire dans
29:55une situation de blocage avec un Premier ministre
29:57qui n'aurait pas la majorité absolue
29:59à l'Assemblée Nationale lui-même en situation de
30:01cohabitation, alors on ne pourrait pas changer les choses.
30:03Donc moi je dis au peuple français
30:05il y a une occasion historique d'inverser
30:07le cours de l'histoire, de changer
30:09la politique dans notre pays et de changer de cap.
30:11Mais pour cela, moi j'ai besoin d'avoir une majorité
30:13absolue et donc je n'envisage pas
30:15d'être le collaborateur du Président de la République.
30:17Geoffroy Lejeune.
30:19Qu'avez-vous pensé, Philippe, de cette déclaration ?
30:21Est-ce qu'il a raison de dire ça ? Est-ce que c'est une bonne idée ?
30:23Est-ce que c'est au contraire risqué ?
30:25Non, il a raison parce qu'il vaut mieux
30:27prévenir que guérir.
30:29Et je vais vous dire pourquoi, c'est très simple.
30:31La majorité absolue, c'est
30:33289 députés.
30:35S'il n'a pas la majorité absolue,
30:37il est soumis
30:39chaque matin et chaque soir,
30:41en tant que Premier ministre, avec son gouvernement,
30:43à l'hypothèse d'une motion
30:45de censure.
30:47Les autres se coalisent et ils déposent une motion de censure
30:49et ils sautent.
30:51Il ne va pas réussir s'il est en majorité relative.
30:53Alors déjà en majorité absolue,
30:55ça va être compliqué. Pourquoi ? Parce que nous sommes
30:57devant ce qu'on appelle à Bruxelles
30:59une polyarchie délibérative.
31:01Voilà ce qu'est devenue la Vème République.
31:03C'est-à-dire qu'en fait,
31:05il est face à trois gouvernements.
31:07Il y a le gouvernement d'Emmanuel Macron,
31:09parce qu'en temps de cohabitation,
31:11Emmanuel Macron, il a l'article 5,
31:13il est président du Conseil des ministres,
31:15il peut signer ou pas signer, c'est pas un notaire,
31:17et il peut bloquer,
31:19il peut tout bloquer.
31:21Alors vous me direz, ah oui mais c'est pas le cas,
31:23parce que historiquement ça n'a pas été le cas
31:25avec Mitterrand, Mitterrand avec Chirac
31:27et Chirac avec Jospin. Oui, parce qu'ils étaient
31:29rééligibles. Mais là,
31:31un président
31:33qui finit son bail,
31:35il peut tout bloquer.
31:37Et il peut
31:39s'amuser même
31:41à tout bloquer.
31:43Ce sera pour lui un exercice ludique.
31:45Le deuxième
31:47gouvernement, c'est le gouvernement
31:49des juges théocrates,
31:51les Cours suprêmes,
31:53qui vont s'en donner à cœur joie.
31:55Donc ça va être compliqué,
31:57parce qu'elles peuvent,
31:59les Cours suprêmes, bloquer
32:01les lois et règlements,
32:03notamment en matière d'immigration, etc.
32:05Et le troisième gouvernement,
32:07on l'oublie souvent, mais il y en a tort,
32:09c'est l'État profond, comme on dit aux États-Unis.
32:11L'État profond, c'est-à-dire
32:13c'est la haute fonction publique,
32:15c'est les cadres de l'éducation nationale,
32:17c'est le troisième tour social,
32:19c'est
32:21les médias, évidemment,
32:23etc. Et donc,
32:25en fait,
32:27face à ces trois gouvernements,
32:29pour qu'ils puissent gouverner, il faut qu'il ait
32:31la puissance de feu.
32:33Voilà.
32:35Et en fait, en cet instant,
32:37je pense à
32:39une confidence que me faisait Michel Dauré.
32:41Michel Dauré me dit,
32:43la Ve République, elle est née
32:45d'un constat,
32:47on ne va pas recommencer l'instabilité
32:49de la troisième et de la quatrième,
32:51où c'était le législatif qui l'emporte
32:53sur l'exécutif. Il faut maintenant
32:55que ce soit l'exécutif qui l'emporte sur le législatif.
32:57On appelait ça le parlementarisme
32:59rationalisé.
33:01Or, tout a sauté
33:03avec le quinquennat,
33:05parce que le quinquennat, c'est un régime
33:07américain, et souvenez-vous
33:09de Nicolas Sarkozy qui avait dit, à juste titre
33:11à l'époque, conformément aux nouvelles
33:13institutions, François Fillon,
33:15c'est mon collaborateur. Et donc,
33:17il a doublement raison,
33:19Jordan Bardella,
33:21de dire,
33:23sans majorité absolue, je n'y vais pas,
33:25et je ne veux pas être le collaborateur
33:27d'Emmanuel Macron. Sinon,
33:29il ne fera rien.
33:31Est-ce que ça veut dire que la seule solution,
33:33Philippe Devilliers, à vous écouter,
33:35c'est la,
33:37en cas de non majorité absolue,
33:39c'est la démission pour le président ?
33:41Alors, on peut examiner
33:43les hypothèses. Première hypothèse,
33:45il nomme
33:47un gouvernement technicien,
33:49comme ils l'ont fait en Italie avec Mario Monti.
33:51Ça dure ce que ça dure
33:53jusqu'à la motion de censure.
33:55Deuxième hypothèse, il dissout,
33:57mais il ne peut pas dissouder avant un an
33:59l'article 12 de la Constitution.
34:01Troisième hypothèse, il utilise l'article 16,
34:03mais il n'est pas fait pour ça.
34:05C'était en 1961 pour le putsch
34:07des généraux, donc là, on n'est pas du tout
34:09dans ce cas-là.
34:11Ça serait un coup d'État.
34:13Et enfin, dernière hypothèse,
34:15effectivement, c'est la démission. Alors, il y a un cas dans l'histoire
34:17célèbre. Macron s'arrive
34:19avec MacMahon,
34:21et quand Gambetta
34:23interpelle un banquier de l'île
34:25le 15 août 1877,
34:29MacMahon en disant
34:31le jour où la voix de la France
34:33va entendre
34:35son écho intime et ultime,
34:37il n'y aura
34:39qu'une solution, se démettre ou se soumettre.
34:41Avant-dernière
34:43thématique, Philippe de Villiers,
34:45il nous reste deux minutes pour cette thématique-là.
34:47Je voudrais qu'on s'arrête un instant sur les Républicains
34:49qui ont accusé
34:51Éric Ciotti d'avoir pactisé avec le diable
34:53et qui ont réussi à trouver des arrangements
34:55avec Renaissance dans plusieurs dizaines de
34:57circonscriptions. La semaine dernière,
34:59à l'occasion du 80e anniversaire du discours
35:01de Bayeux du général de Gaulle,
35:03voilà ce que disait Gérard Larcher, le président du Sénat.
35:05Dans le contexte actuel, la dignité fait partie
35:07de l'attitude que l'on doit avoir.
35:09C'est ce qui permet de dépasser les arrangements
35:11partisans pour rechercher
35:13l'intérêt de la France et faire les choses
35:15sur le fond. LR,
35:17canal historique, Philippe de Villiers, se réclame
35:19encore du gaullisme. Ce rattachement
35:21historique est-il, selon vous, à cette heure
35:23légitime ? Et comment voyez-vous
35:25ce navire ? Très rapidement.
35:27Alors,
35:29au début,
35:311958, il y a
35:33l'UNR, puis après
35:35l'UDR, après le RPR.
35:37C'est un parti qu'on
35:39pourrait appeler aujourd'hui
35:41souverainiste et identitaire.
35:43Maastricht arrive.
35:45À côté de ce parti-là,
35:47il y a l'UDF, qui est un parti
35:49libéral et européiste. Maastricht arrive
35:51et à Maastricht, ils fusionnent.
35:53Et c'est l'UNP.
35:55Chirac, Juppé.
35:57Et dans l'UNP,
35:59il y en a un qui donne son corps et l'autre qui donne son âme.
36:01Le RPR donne son corps,
36:03c'est-à-dire les militants,
36:05à 6 heures du soir dans le métro.
36:07Et l'UDF donne son âme,
36:09sa ligne.
36:11Et donc, le parti devient
36:13libéral et européiste.
36:15Et ça change tout,
36:17parce que du coup, les gaullistes,
36:19les souverainistes, les identitaires, ils partent
36:21ailleurs. Et puis,
36:232017 arrive, et là,
36:25en fait, les deux filiations
36:27se séparent. L'ancienne filiation,
36:29c'est-à-dire
36:31souverainiste et identitaire, part
36:33au Rassemblement national et dans la Coalition nationale
36:35qui est en train de se former en ce moment.
36:37Donc, il n'y a plus de place pour LR.
36:39Et les autres LR,
36:41il y a une autre filiation qui les
36:43accueille, c'est le parti
36:45de la Macronie, qui est un
36:47parti libéral et européiste.
36:49Donc, entre les deux filiations,
36:51libérale et européiste d'un côté, souverainiste
36:53et identitaire de l'autre, il ne reste
36:55plus de place pour LR.
36:59C'est un parti croupion.
37:01Philippe Devilliers, la semaine dernière, vous aviez
37:03marqué les téléspectateurs en vous adressant
37:05aux Français qui doutent, qui s'inquiètent
37:07de cette situation,
37:09ô combien
37:11complexe et historique pour le pays.
37:13Et ce vendredi soir,
37:15vous souhaitez parler
37:17de cette nation qui est en train de se défaire
37:19et vous voulez vous confier
37:21confiance aux jeunes Français sur la
37:23nation. Qu'est-ce qu'une nation, Philippe Devilliers ?
37:25Oui, je voudrais
37:27m'adresser aux jeunes Français
37:29parce que
37:31on entend parler de la France comme un pays
37:33d'ayant droit,
37:35on n'entend plus parler de la nation.
37:37Qu'est-ce qu'une nation ?
37:39Et moi, je voudrais leur dire,
37:43il faut que vous sachiez ce qu'est une nation
37:45et vous sachiez pourquoi il faut l'aimer.
37:47En fait,
37:49il faut relire Renan,
37:51qui a un mot merveilleux,
37:53une nation, c'est un principe spirituel,
37:55c'est une âme, un principe spirituel.
37:57Une nation,
37:59c'est un lac de souvenirs
38:03qu'on partage
38:05et qu'on entretient.
38:07Une mémoire
38:09commune qu'on transmet
38:11comme un rêve féerique
38:13qui chante en soi
38:15comme une romance.
38:17Or, que voit-on en ce moment ?
38:19Il n'y a plus de transmission
38:23et
38:25on promène
38:29une jeunesse errante
38:31comme
38:33des plantes,
38:35des bétudes
38:37qui promènent leurs étourdissements
38:39dans l'air du temps.
38:41En fait, vous,
38:43les jeunes générations,
38:45vous êtes orphelines de la France
38:47parce qu'on a tué le Renan national
38:49et on vit, vous vivez
38:51un véritable mémoricide de la nation.
38:55La nation, c'est une mémoire commune,
38:57on vous en a privé.
38:59La nation, c'est un art de vivre,
39:01un art de vivre à la française.
39:03Quand j'étais jeune,
39:05j'ai eu la chance de tomber sur
39:07une miniature du XVème siècle
39:09qui représentait la France
39:11sous la figure idéale
39:13d'un jardin de paradis.
39:15J'en ai parlé déjà quelques fois,
39:17mais je reviens.
39:19La France, jardin de paradis,
39:21c'est merveilleux.
39:23Et ça m'a enchanté,
39:25en même temps que je ne comprenais pas.
39:27Et j'ai fini par comprendre,
39:29au bout de 20 ans,
39:31les allégories qui étaient
39:33sur cette enluminure.
39:35La première allégorie,
39:37c'était un palais d'osiers
39:39qui, il est convoité,
39:41c'est un jardin de convoitises,
39:43il est menacé.
39:45Et donc, s'il n'a pas de frontières,
39:47il disparaît.
39:49Quelle actualité !
39:51Après, il y avait la Domina,
39:53l'image de la courtoisie,
39:55le pays inventeur de la courtoisie,
39:57la France,
39:59l'allégorie de l'élégance française.
40:01Et puis, sur le côté,
40:03il y avait l'arbre sec qui refleurit.
40:05En fait, c'est l'arbre sec de la Bible.
40:07Il cherchait en lui-même
40:09les sèves nouvelles
40:11pour garder vivant le pied-mer.
40:13Or, aujourd'hui,
40:15cet arbre de vivre,
40:17il est pris dans une tenaille.
40:19Avec le wauquiz qui cherche
40:21à nous déculturer
40:23et l'islamisme qui cherche
40:25à nous reculturer, si vous me passez le néologisme,
40:27c'est-à-dire à nous acculturer
40:29à d'autres souvenirs, d'autres rêves
40:31qui ont leur noblesse
40:33mais qui ne sont pas de notre civilisation.
40:35Une nation,
40:37c'est aussi
40:39et surtout une culture,
40:41c'est-à-dire une langue.
40:43Cette langue, en fait,
40:45elle est devenue un acte littéraire
40:47au défilé de Roncevaux.
40:49C'est là qu'elle est née, la France,
40:51le sentiment national,
40:53avec trois notes d'un corps
40:55qui s'éteint.
40:57C'est le verbe musical. La France, c'est le verbe musical.
40:59La France est née
41:01d'une chanson de gestes.
41:03Je dis aux jeunes qui nous regardent,
41:05gardez précieusement
41:07ce souvenir-là
41:09et relisez Châteaubriand
41:11parce qu'il arrive
41:13qu'un peuple meurt, qu'une langue
41:15meurt avec le peuple qui meurt.
41:17Châteaubriand qui dit
41:19« Des peuplades
41:21de l'or enoc
41:23n'existent plus.
41:25Il n'est resté de leur
41:27dialecte qu'une douzaine de mots
41:29prononcés à la cime des arbres
41:31par des perroquets redevenus
41:33les morts. » Alors moi,
41:35aux jeunes français, je dis ceci.
41:37Revendiquez la France.
41:39Demandez
41:41qu'on vous la raconte.
41:43N'acceptez
41:45jamais,
41:47jamais, qu'on la défigure,
41:49qu'on la mutile.
41:53Et puis,
41:55j'oserais ajouter,
41:57allez partout
41:59où elle existe
42:01encore.
42:03La France,
42:05c'est un vase
42:07de cristal certi
42:09d'un liseré d'or.
42:11Le vase de cristal,
42:13c'est ce qui rend
42:15un son
42:17d'une pureté infinie.
42:19L'universalisme français
42:21et le liseré d'or,
42:23c'est votre amour,
42:25l'amour que vous mettrez à goûter,
42:27à écouter,
42:29en tapant d'un doigt sur le
42:31cristal lustral.
42:35Cette tonalité intime
42:37qui nous est enviée par le monde entier.
42:41Moi, je vous dis une chose.
42:43Si vous voulez qu'on sauve notre pays,
42:45faites pas comme
42:47les générations précédentes. Elles ont négligé
42:49la France. Elles ont cru
42:51que c'était un pays des endroits.
42:53Non, la France est beaucoup plus que ça.
42:55Ce sont nos patries charnelles.
42:57Soyez amoureux
42:59de la France.
43:01Tombez amoureux de la France.
43:03Une nation, c'est un lien amoureux. Refaites un peuple amoureux.
43:05Il n'y a que vous qui pouvez le faire.
43:07Moi, je vais vous faire une confidence très tôt
43:09grâce à mon papa, à ma maman,
43:11à mes professeurs, à tous ceux qui vont guider.
43:13Je suis tombé
43:15amoureux de la France.
43:19Je mourrai dans ses bras.
43:21Merci, Philippe de Villiers.
43:23Merci beaucoup. Merci, Geoffroy Lejeune.
43:25Je vais tout dire aux téléspectateurs.
43:27En préparant cette émission,
43:29vous m'aviez dit, laissez-moi 5 minutes.
43:31Je pensais que ça pouvait être un peu trop long.
43:33J'aurais pu vous écouter des heures.
43:35Merci, Philippe.
43:37Merci, Geoffroy.
43:39On se retrouve dans un instant pour l'heure des pros 2.
43:41Vous le voyez sur le bandeau,
43:43l'avant-4 de la famille.
43:45Après le drame de courbe-voix,
43:47sera notre invité pour l'heure des pros 2.
43:49À bientôt.

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