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Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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00:0019h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:08Heureux de vous retrouver ce vendredi soir, Geoffroy Lejeune également, bonsoir.
00:12Bonsoir à tous les deux, attention il est en forme.
00:14Philippe Devilliers est très très en forme, on était inquiet vraiment avec Geoffroy,
00:18on s'est appelé plusieurs fois cet après-midi parce que je me disais avec cette neige,
00:21avec ce verglas sur les routes, vous le Vendéen, 4h de route, ça pouvait être compliqué.
00:27Je me suis même demandé si vous alliez être présent ce soir.
00:30Vous savez qu'il y a des gens qui disent monter à Paris, mais moi en fait je dis descendre à Paris
00:35et donc j'ai appelé Jean-Claude Killy, mon ami, qui m'a dit je te fournis une luge.
00:41Et j'ai glissé jusqu'au studio.
00:45Eh bien écoutez vous êtes…
00:47Et alors je me suis interrogé sur le réchauffement climatique.
00:49Ah bah ça…
00:50Parce qu'il neige en novembre et c'est pas dans les…
00:54Ça arrive un peu tôt.
00:56C'est pas du tout dans le schéma.
00:59Bon, on en reparlera peut-être.
01:02On prendra le temps de discuter de tout ça sur une autre émission,
01:05mais c'est bon d'avoir le sourire parce que l'actualité est bien trop lourde actuellement.
01:11Et souvent, Philippe Devilliers, vous nous avez parlé,
01:14et nous avons parlé sur ce plateau du risque d'escalade dans le conflit russo-ukrainien.
01:19Mais cette fois-ci, vous souhaitez commencer par ce sujet comme une mise en garde,
01:23comme un message d'alerte.
01:25Avant de vous donner la parole, je voudrais qu'on écoute hier le discours,
01:29les propos de Vladimir Poutine.
01:34À partir de ce moment, comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises,
01:37le conflit régional en Ukraine provoqué par l'Occident
01:40a pris les éléments d'un conflit à caractère mondial.
01:45Nous avons toujours été prêts, et nous le sommes toujours,
01:47à résoudre tous les problèmes par des moyens pacifiques.
01:51Mais nous sommes également prêts à faire face à toute évolution des événements,
01:54si quelqu'un doute encore de nous, c'est inutile.
01:58Il y aura toujours une réponse.
02:02Geoffroy Lejeune.
02:03Alors Philippe, vous en avez souvent parlé, vous avez souvent dit d'ailleurs
02:05que le monde courrait le risque d'une troisième guerre mondiale.
02:08Pourquoi est-ce que vous pensez cela ?
02:13Je regarde l'évolution des événements récents.
02:19On dirait que la machine s'emballe.
02:22Et je vais être très précis dans mes propos, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.
02:29Mais en étant précis, il faut avoir conscience de la situation
02:37qui n'est pas sans rappeler une période dans notre histoire.
02:41Moi j'étais tout petit, je m'en souviens.
02:43Les fusées de Cuba, les missiles de Cuba.
02:46Où on a eu face à face Kennedy, Khrushchev, puis le téléphone rouge.
02:54Et plusieurs jours du 17 octobre au 25 octobre,
02:58où nos professeurs nous disaient dans les classes, peut-être qu'on va à la guerre mondiale.
03:04C'est-à-dire qu'en fait, dans des situations d'extrême tension,
03:08tout se joue sur une susceptibilité, sur une vanité, sur l'oubrisse.
03:14Et quand on connaît bien l'histoire de France et l'histoire de l'Europe,
03:18et l'histoire du monde, 1870, 1914, 1940, on a eu l'oubrisse, on a eu la vanité,
03:30on a eu la susceptibilité, le petit caillou dans la chaussure.
03:34Et on a eu la guerre.
03:36Donc quand j'écoute les politiciens français,
03:39Donc quand j'écoute les politiciens français,
03:41je suis affolé par leur inculture historique, leur insouciance et leur légèreté.
03:49Alors examinons la situation.
03:53La première chose qui nous frappe, c'est que la ligne de front se déplace.
04:03Les troupes ukrainiennes perdent en moyenne 30 km par jour.
04:11La population ukrainienne est épuisée,
04:15notamment à la suite de l'attaque massive des missiles russes
04:19sur les installations, sur les infrastructures électriques.
04:24Et troisièmement, il y a une asymétrie homme-matériel
04:32entre Kiev et Moscou qui grandit.
04:36J'en veux pour preuve que lorsque il y a eu l'attaque des missiles russes,
04:41le système d'interception ukrainien n'a pu intercepter que 40 missiles sur 200.
04:52C'est quelque chose que les spécialistes prennent en considération.
04:59Donc la ligne de front se déplace.
05:01Ensuite, deuxième élément, l'équilibre géostratégique se déplace aussi.
05:12L'élection de Donald Trump change la donne pour deux raisons majeures.
05:20Et ça c'est le 20 janvier prochain.
05:24La fourniture des armes à l'Ukraine va se tarir.
05:31On le sait puisqu'il l'a dit et son entourage le dit.
05:35Ça ne peut pas être plus clair.
05:38Et deuxièmement, et ça va plus loin, en fait l'OTAN va être désaussée.
05:44L'OTAN va vivre ce que Macron avait appelé son état de mort cérébrale.
05:51Pourquoi ? Parce que Trump n'est pas du tout intéressé par l'OTAN.
05:55Trump regarde du côté du Pacifique.
05:59Et donc l'Amérique ne sera plus une force de guerre, mais une force de paix.
06:06À partir du 20 janvier.
06:09C'est l'entre-deux qui est difficile, qui est délicat.
06:13Le deuxième élément dans l'équilibre géostratégique qui se déplace, c'est l'Europe.
06:18En fait, l'Europe aujourd'hui est à bout de souffle.
06:23Elle est groguée, elle est partagée, elle est dans la cacophonie.
06:31Il y a deux partis, le parti de la guerre et le parti de la paix.
06:34Et dans le parti de la paix, maintenant, il y a non seulement Orban, le président de l'Europe en exercice,
06:42le président hongrois, mais aussi il y a Shultz.
06:49Et ce n'est pas rien, puisque Shultz a pris l'initiative, sans en parler à la France, d'appeler Poutine.
06:56Donc de rétablir le contact, parce que l'Allemagne veut la paix.
07:01Elle est déjà dans le processus de paix.
07:04Alors que Macron est comme d'habitude, comme un joueur de poker, comme un joueur du touquet, dans la provocation.
07:15En parlant de démarches escalatoires, dans les néologismes qui n'ont rien à faire avec la nécessité de calmer le jeu.
07:26Troisième élément, et c'est le plus important, et c'est celui qui est le plus inquiétant,
07:32c'est que par le jeu des garanties, par le jeu des alliances, le conflit est en train de changer de nature.
07:44D'abord, il y a l'arrivée des troupes coréennes, coréennes du Nord,
07:50qui changent le conflit de nature, puisque la guerre devient mondiale.
07:58On n'est plus seulement dans l'international.
08:01La Corée du Sud, ce n'est pas tout près, et donc c'est un élément clé.
08:06Ensuite, le deuxième élément, c'est Biden.
08:12Et là, j'arrive au cœur du sujet.
08:14La décision de Biden d'autoriser les frappes à longue portée sur le territoire russe
08:24a une conséquence que très peu de gens ont vue.
08:29C'est que Biden, c'est l'OTAN.
08:32Nous aussi, on est l'OTAN.
08:34Et donc là, c'est l'OTAN qui frappe la Russie sur son territoire.
08:38Et donc, pourquoi je parle de changement de nature ?
08:42Parce que nous sommes maintenant dans la co-belligérance.
08:47C'est-à-dire que ce n'est plus une guerre entre l'Ukraine, aidée par les uns et les autres,
08:52les Européens et les Américains, contre la Russie.
08:55C'est l'OTAN contre la Russie.
08:58Donc l'Amérique et l'Europe contre la Russie.
09:01Nous sommes co-belligérants.
09:03Et on ne nous a pas demandé, on n'a pas demandé aux Français leur avis.
09:06Nous sommes dans la guerre, ça y est.
09:09Et le troisième élément, qui d'ailleurs renforce le second, dans l'inquiétude,
09:16c'est que Vladimir Poutine a donc annoncé un changement de doctrine nucléaire.
09:26Alors quand il a changé sa doctrine nucléaire,
09:31la plupart des observateurs occidentaux ont dit que c'est du bluff.
09:37Sauf qu'il vient de se passer un fait incroyable,
09:42que la presse française ne commande pas.
09:45Elle est la seule à ne pas le commander.
09:48C'est l'envoi d'un missile, d'un nouveau type,
09:54qui normalement porte une charge nucléaire, un ICBM.
09:59C'est-à-dire un missile à moyenne portée,
10:03mais qui est destiné à porter une charge nucléaire mirvée.
10:07C'est-à-dire avec la possibilité de frapper plusieurs cibles.
10:11Donc en fait c'est l'avertissement de Poutine,
10:15qui nous dit je peux vous envoyer désormais des missiles avec des charges nucléaires.
10:21Donc en fait on est dans une situation où tout le monde joue à la roulette russe.
10:28Et on spécule, j'entendais le ministre Barrault chez Sonia Mabrouk,
10:34qui disait mais non, etc.
10:36Et hier le ministre Lecornu qui disait non.
10:39Mais non pourquoi ? On joue à la guerre à pile ou face là ?
10:44Et moi en cette circonstance, je pense à des grands diplomates qui nous ont précédés.
10:55Il faut toujours les écouter et reprendre ce qu'ils ont dit.
10:59Le premier c'est Kissinger qui avait dit
11:04il faut toujours se mettre à la place de celui qui est en face de soi.
11:12Et ne jamais lui prêter les traits de sa psychologie, de notre psychologie.
11:19C'est-à-dire qu'il ne faut pas se demander ce que nous on pense.
11:24C'est-à-dire que nous on est des bluffeurs les occidentaux.
11:26On joue avec le verbe, le mentir vrai.
11:30Mais les russes ne sont pas comme ça.
11:32Et il y en a un qui l'a expérimenté, c'est Napoléon.
11:36Il disait à Murat et aux autres mais non, ils ne vont pas brûler Moscou, ils ne vont pas fuir.
11:41Ils ont brûlé Moscou.
11:42Rostov-Chine, Poutine, c'est une parenté.
11:47Moi je connais bien les russes.
11:50C'est un peuple qui est au premier degré.
11:54Et les russes sont prêts à mourir.
11:57Et en fait ils ont pour nous un mépris
12:03que sous certains aspects on pourrait comprendre.
12:07Et ils méprisent ceux qui mentent et qui mentent à leur peuple par démagogie.
12:12Parce que dire aux français aujourd'hui il n'y a aucun problème c'est du bluff
12:18et t'as ta gueule à la récré, c'est un comportement d'enfanté.
12:22On n'est pas avec McFly et Carlito sur les ploufs de l'Elysée là, c'est sérieux.
12:27La deuxième phrase, elle est de Talleyrand, écoutez-la bien et méditez-la.
12:33Il disait je connais mille manières de faire sortir l'ours de sa tanière
12:39mais aucune manière d'y rentrer.
12:44Donc piquer avec des épingles l'ours russe c'est prendre des risques.
12:51Le risque du coup de griffe.
12:55Et puis enfin le président de la Serbie qui a dit, le président Vuccis qui a dit
13:02il y a dix éléments qui nous conduisent à la catastrophe mondiale.
13:08Il s'arrête et il ajoute aujourd'hui il y en a neuf de réunis.
13:14Et un jour il se demande et quel est le dixième ?
13:20Le dixième c'est la bombe atomique.
13:26Voilà ce que vous pouviez nous dire sur les questions internationales et ce conflit en Ukraine.
13:36Et ce que dit monsieur Soutou qui était un grand diplomate que j'avais connu avec Marie-France Garot et Philippe Seguin,
13:41Georges-Henri Soutou, il vient de faire un livre magnifique sur la rupture entre l'Ouest et l'Est,
13:48entre l'Occident et la Russie, très grave.
13:51Et il dit nous sommes peut-être à la veille du troisième suicide de l'Europe.
13:58Juste avant de rentrer dans ce studio et on change de sujet Philippe Devilliers,
14:03vous m'avez glissé à l'oreille, le gouvernement va tomber.
14:08Alors quand vous m'avez dit ça j'ai eu du mal à saisir tout de suite pourquoi vous étiez en train de me dire ça.
14:15Et puis je précise aux téléspectateurs, puisqu'on se dit tout dans cette émission,
14:20que vous étiez le premier à me dire à l'époque du gouvernement Attal au moment de sa nomination à Matignon
14:26que tout cela, le gouvernement Attal ne tiendrait pas six mois.
14:32Force est de constater que vous aviez raison.
14:34Je vous propose d'écouter Michel Barnier parce qu'il a répondu hier soir au risque de censurer son gouvernement.
14:45C'est assez motivant quelque part de se dire qu'on peut partir demain matin.
14:50Et de se dire que ce n'est pas sûr.
14:53Et que ça peut durer deux ans et demi.
14:56En tout cas c'est l'horizon normal qui est devant moi.
14:59Et qu'en deux ans et demi, si on est sérieux, si on ne fait pas d'esbrouf,
15:04si on dit la vérité, si on est méthodique.
15:09Les gens qui me connaissent savent que je suis très sérieux.
15:12Parfois un peu trop sérieux. Pas très marrant en tout cas.
15:15Mais assez méthodique.
15:17Ça dépend d'une éventuelle coalition des contraires, si je puis dire, à l'Assemblée nationale.
15:30Je ne sais pas si ça se produira. J'y suis prêt.
15:33Je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français.
15:36Qu'ils souhaitent aujourd'hui de la stabilité, de la sérénité.
15:39Geoffroy Lejeune.
15:41Alors pourquoi cette prédiction, Philippe ?
15:43Et pourquoi est-ce que le gouvernement de Michel Barnier tomberait-il cette fois-ci ?
15:48Alors, il faut faire un raisonnement politique.
15:55Que je vais faire devant vous.
15:58Puisque j'ai été trahi dans une confidence que j'ai faite à l'entrée.
16:02Par Aylaud Deval.
16:05Ça va être Walfoutier de bien.
16:07Maintenant je m'assurerai de tout ce que je dis.
16:09Allez-y Philippe.
16:13Le gouvernement, M. Barnier vient de le souligner avec l'humour savoyard qu'est le sien.
16:27Un humour méthodique.
16:30Le gouvernement n'a pas de majorité au sens arithmétique.
16:36On va du plus simple au plus compliqué. D'accord ?
16:42Pour l'instant on suit.
16:44Pourquoi vous me regardez ?
16:47Parce que vous approuvez en disant ok c'est bon on approprie.
16:51Allez accélérer.
16:54Alors, il n'y a pas de majorité.
16:58Pour faire adopter son budget, il n'y a pas de majorité.
17:02Et donc la seule solution quand on n'a pas de majorité, ça c'est convenu.
17:07Il faut utiliser l'article 49.3
17:10qui est un artifice qui permet de faire passer un projet sans qu'il n'y ait personne en face
17:15sauf à ce qu'il y ait une motion de censure.
17:19Or la motion de censure, elle n'est pas probable, elle est certaine.
17:26Elle va être déposée par la gauche.
17:30Ça jusqu'ici il n'y a rien de nouveau.
17:32Mais ce qui est nouveau à mon avis c'est que le Rassemblement National va déposer une motion de censure.
17:42Et qu'entre toutes ces motions de censure, il y a une chance sérieuse
17:50que la motion de censure soit votée et que le gouvernement tombe.
17:56Alors pourquoi ?
17:58Parce que le Rassemblement National n'est plus du tout dans la situation de septembre ou de l'automne.
18:05Pour trois raisons.
18:06La première, c'est que ce budget
18:12mécontente les deux Frances.
18:15La France des possédants
18:18qui ressent avec douleur le silice de l'impôt
18:25courbé.
18:28Et puis la France des dépossédés
18:33ressent une perte de pouvoir d'achat continue
18:39et une situation de la sécurité, de l'immigration qui se dégrade
18:44avec un gouvernement qui ne met ses pas dans ceux de M. Macron.
18:48En d'autres termes, la France déclassée
18:51qui est de plus en plus nombreuse
18:53est à la rogne et à la grogne, comme aurait dit De Gaulle.
18:58Donc ça, c'est la première raison.
19:00C'est le budget en tant que tel.
19:02C'est quand même un budget de l'impôt.
19:06Les taxes, etc.
19:08La deuxième raison, c'est que le Rassemblement National n'a pas vocation
19:17à devenir la béquille institutionnelle du Premier ministre et du gouvernement.
19:24Parce que si le Rassemblement National laisse la gauche
19:30déposer une motion de censure, ça veut dire que petit à petit,
19:34c'est la gauche qui devient le cœur, le centre,
19:39le barycentre, comme on dit maintenant, de l'opposition nationale.
19:45Et à ce moment-là, le Rassemblement National deviendrait
19:49comme un parti sous la Quatrième République dont on disait
19:52soutien sans participation.
19:55Et le soutien sans participation fera que les électeurs du Front National,
20:01formés comptant, partiront ailleurs.
20:06Et puis il y a une troisième raison que personne ne dit.
20:13C'est le message de la justice.
20:16Pourquoi ?
20:20Quand on a été au gouvernement, on sait comment les choses se passent.
20:28Il y a la magistrature debout, la magistrature assise.
20:32La magistrature debout, elle obéit au pouvoir.
20:37Et l'année en année, on a pris des mesures pour couper le cordon.
20:44Mais il n'est pas coupé.
20:46Soyons concrets, il y a eu des réquisitions d'un procureur
20:52qui en fait conclut à la peine de mort de Marine Le Pen,
20:58avec l'inégibilité et surtout l'exécution provisoire,
21:04qui annule l'appel.
21:06C'est-à-dire qu'elle ne peut plus se présenter à l'élection présidentielle
21:10si jamais le jugement confirme les réquisitions.
21:14Or, je peux vous dire avec beaucoup d'assurance,
21:20vous êtes là pour enquêter, moi je suis là pour affirmer, pour alléguer,
21:25que ça ne s'est pas fait tout seul.
21:28Et que M. Migaud, lorsqu'il est venu sur le plateau de Sonia Mabrouk un matin
21:34avec un grand sourire en disant, je ne peux pas commenter, je ne peux pas,
21:37je ne suis pas au courant, je ne sais rien.
21:40Moi je suis le garde des Sceaux mais c'est les juges.
21:44Moi ça m'a mis la puce sur l'oreille et j'ai fait ma petite enquête
21:46et en fait ils savaient, ils savaient tous ce que seraient les réquisitions.
21:52Macron savait, Barnier savait, Migaud savait, tous ils savaient.
21:57Et alors s'ils savaient, c'est qu'ils n'ont rien fait pour empêcher ça.
22:02Et donc, moi je serais à la place d'un chef de parti avec 11 millions d'électeurs derrière moi
22:08et 140 députés, le dos au mur, le dos au mur pour être fusillé.
22:16Je dirais bon ben très bien, puisqu'on m'inflige la peine de mort,
22:20vous voulez l'exécution provisoire, moi je vous la fais l'exécution provisoire.
22:26Et le dernier point, ma conclusion, c'est qu'en fait en septembre,
22:32il y avait un gouvernement Barnier qui semblait prendre son autonomie.
22:40On se disait, Barnier c'est pas Macron.
22:42Et d'ailleurs il disait, lui c'est lui, moi c'est moi, comme dit l'autre.
22:46Vous vous souvenez, Fabius Mitterrand.
22:48Mais là maintenant c'est fini, ils sont alignés sur tout,
22:51ils sont alignés sur l'Ukraine, ils sont alignés sur l'Europe,
22:53ils sont alignés sur toutes les questions.
22:57Regardez l'euthanasie qui va revenir, etc.
23:00Donc quelle est la différence entre Macron et Barnier ?
23:04Si, il y en a une, c'est une mise à l'intérieur,
23:07qui sort son épingle du jeu parce que lui, il fait du terrain
23:10et il dit ce qu'il faudrait faire.
23:12Il dit ce qu'il faudrait faire, ce qu'il n'a pas le temps de faire,
23:14mais il dit ce qu'il faudrait faire, parce qu'il a une colonne vertébrale.
23:17Mais pour le reste, c'est de la glue.
23:20Donc à mon avis, vous pourrez me faire le reproche en fin d'année
23:25si je me suis trompé.
23:27– On va enquêter, oui.
23:28– Et c'est le principe de se mouiller.
23:30– Non mais parce que ce que vous dites quand même,
23:33les informations que vous dites avoir, nous ne les avons pas.
23:37Donc effectivement, c'est votre parole.
23:39– En d'autres termes, l'information c'est que le parquet est indépendant
23:45quant à des prescriptions écrites.
23:51Il ne peut pas donner d'instructions écrites.
23:54Il ne peut pas non plus donner d'instructions orales.
23:58Mais les magistrats du parquet, dans leur promotion,
24:02dépendent du conseil supérieur de la magistrature
24:04qui lui est présidé par le président de la République.
24:08– Eh bien nous chercherons tout cela, Philippe Devilliers,
24:11et vous êtes évidemment maître de ces propos.
24:14La publicité, on revient dans un instant.
24:16Philippe, vous avez parlé de peine de mort.
24:17D'ailleurs, la semaine dernière, Marine Le Pen parlait de peine de mort politique
24:21lorsqu'elle était interrogée à propos de ce réquisitoire.
24:24La publicité, on a encore énormément de choses, vous le voyez.
24:27Vous connaissez bien Boilem Sansalle,
24:29vous en avez parlé dans Mémoricide d'ailleurs, dans votre dernier livre.
24:33Et on a envie de vous entendre évidemment,
24:37parce que je vous sais très inquiet à propos de Boilem Sansalle.
24:42La publicité, on revient dans un instant pour Face à Philippe Devilliers.
24:4819h31 sur CNews, la suite de Face à Philippe Devilliers,
24:51toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
24:54Je l'avais dit juste avant la publicité,
24:56vous connaissez très bien Boilem Sansalle,
24:58vous en parlez d'ailleurs, Philippe Devilliers, dans Mémoricide.
25:01C'est une situation qui inquiète puisque plusieurs proches de Boilem Sansalle
25:05sont sans nouvelles de l'auteur franco-algérien.
25:08Il y a eu un silence depuis son départ en direction d'Alger samedi dernier.
25:12Il se pourrait qu'il ait été arrêté à son arrivée à l'aéroport d'Alger.
25:18Et vous qui le connaissez très bien, vous parlez de lui, je le disais dans Mémoricide.
25:23Philippe Devilliers, qui est à vos yeux Boilem Sansalle ?
25:30C'est un grand écrivain français, francophone, et maintenant français.
25:38C'est un combattant hors pair.
25:43C'est un visionnaire.
25:46Une sorte de Solzhenitsyn d'un autre temps par rapport à l'islamisme.
25:53Alors, je suis prudent dans ce que je vais dire,
25:58parce que Alger nous regarde, forcément,
26:04et qu'un ami est entre leurs mains.
26:09La dernière fois que j'ai eu Boilem, c'était au moment du Vendée Globe.
26:13Il m'a envoyé un petit message affectueux.
26:17Et quelques jours avant, il m'a envoyé un message pour dire qu'il avait le Covid.
26:24En fait, j'ai eu un vrai coup de foudre pour Boilem Sansalle.
26:27Je l'ai connu au cercle algérianiste,
26:31présidée par Mme Simon-Niquez, une femme exceptionnelle.
26:39Et on est devenus des amis,
26:43avec l'ambassadeur, Xavier Driancourt, et toute une équipe.
26:47Et l'équipe est dans l'inquiétude, et on passe notre temps à s'appeler mutuellement.
26:53On ne sait pas du tout ce qu'est la situation, et personne ne nous informe.
26:58Ce n'est pas ce qu'est devenu Boilem.
27:02Xavier Driancourt, l'ambassadeur, me disait tout à l'heure qu'il a été le dernier à le voir en France.
27:09Il a dîné samedi soir, et puis Boilem est parti.
27:17Pour répondre à votre question, quand je dis que c'est un grand écrivain,
27:21c'est quand même grand prix de l'Académie française,
27:25grand prix du roman de l'Académie française avec 2084.
27:29Et c'est un écrivain qui a donné, comme disait Tartre, Belgeloun,
27:33l'hospitalité à la langue française.
27:38Et à chaque fois qu'on a des conversations,
27:41il dit, il faut serrer les mots comme une tinique de Nessus,
27:45pourquoi vous ne sentez pas, vous les Français, le prix des mots ?
27:50Pour lui, les mots sont vivants.
27:53Parce que pour lui, la France, c'est d'abord une langue.
27:58Et c'est presque un exilé de la langue française qui combat l'arabisation de l'Algérie.
28:09Alors c'est un combattant, il combat une dictature
28:15qu'il appelle bureaucratique, policière et bigote.
28:19Et c'est un visionnaire, pourquoi ?
28:21Parce qu'il nous dit, dans ses entretiens et dans ses livres,
28:28regardez ce que nous sommes devenus,
28:32regardez ce qu'a été la décennie noire,
28:35et vous verrez ce que vous allez devenir.
28:38En réalité, ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui,
28:46c'est ce que pense l'ambassadeur de Rion-Court,
28:51qui connaît bien l'Algérie, et pour cause.
28:54Il est l'otage, il est pris en otage de la relation franco-algérienne,
29:01qui est une relation très dégradée.
29:03Depuis 30 juillet, la lettre du président de la République au roi du Maroc,
29:11le voyage au Maroc, et puis ensuite le prix concours
29:17qui semble-t-il apesé, qui a mis le président Teboun dans un état second.
29:29Et en plus, la repentance d'Emmanuel Macron au moment de la Toussaint-Rouche,
29:36au lieu de commémorer Guy Monreau, comme l'aurait souhaité Boilem Sansalle,
29:42Guy Monreau qui est un instituteur français qui a été assassiné le jour de la Toussaint-Rouche,
29:47c'est-à-dire le 1er novembre 1954.
29:49Qu'est-ce qu'a fait Emmanuel Macron ?
29:51Il a donné des gages, une fois de plus, de la politique mémorielle.
29:55Il a affirmé la responsabilité de la France
30:01pour la mort de l'arbitre Ben Bidi.
30:06Et il a fait déposer, mardi dernier, une gerbe au carré des martyrs
30:13par l'ambassadeur de France pour un des fondateurs du FLN.
30:19Donc en fait, moi ce que je dis au président de la République,
30:23c'est pas la peine de faire des risettes à l'Algérie et à son président,
30:30soyez fermes et maintenant il vous reste une chose à faire,
30:34c'est récupérer notre grand écrivain, notre seul génocide de l'islamisme.
30:41Parce que Boilem Sansalle, vous savez il y a une phrase au Puy-du-Fou qu'on connaît bien,
30:49le courage s'accomplissait en lui comme la marche ou la respiration.
30:54Je peux vous dire que c'était un homme courageux.
30:57Il est très curieux parce qu'il est dans le paradoxe.
31:00Il est doux, il parle à voix basse.
31:05Ce sont des perles qui tombent sur un plateau de cristal.
31:11Chaque mot est pesé, chaque mot est cristallin.
31:17Et donc si jamais il nous écoute, on est là,
31:23Boilem, on ne vous abandonnera jamais.
31:27La France est votre patrie, elle est dans votre cœur, vous êtes dans notre cœur.
31:33J'espère que la semaine prochaine on pourra vous apporter des nouvelles positives,
31:37Philippe Devilliers, et reparler de Boilem Sansalle de manière positive.
31:43Vous avez parlé du prix Boncourt, j'invite les téléspectateurs à lire sa tribune dans le Figaro aujourd'hui,
31:49justement rendant hommage à Boilem Sansalle.
31:52Dans l'actualité judiciaire à présent, ce procès retentissant d'Ibni Akram,
31:59sur le banc des accusés pour avoir écrit sur X « Faut brûler vif ce chien ».
32:05En l'espèce, le chien est un chef d'établissement,
32:08proviseur au lycée Maurice Ravel qui avait eu une altercation
32:12avec une élève à qui il demandait de retirer son voile.
32:16Alors pour avoir appelé à brûler vif ce chien,
32:19M. Akram a été condamné à 600 euros d'amende et à un stage de citoyenneté.
32:25Geoffroy Lejeune.
32:26Ma question est très simple, Philippe, comment est-ce que vous interprétez cette décision de justice ?
32:32Un stage de citoyenneté ?
32:35Après avoir proféré la menace suivante, ce chien, il faut le brûler vif ?
32:41Stage de citoyenneté ? Je ne savais même pas que ça existait.
32:46Qu'est-ce que c'est la citoyenneté aujourd'hui ?
32:50Une république affaissée, avachie, et qui fait des stages de citoyenneté,
32:57citoyens du monde, alors que les droits de l'homme ne veulent plus rien dire,
33:02aujourd'hui, puisque c'est les droits des minorités.
33:08Alors je vais vous dire ce que je pense, et je vais le dire sans embages.
33:14Eux, ils avancent, et nous, on recule.
33:18Alors, ils avancent, comment ils avancent ? Avec le djihad civilisationnel.
33:26Ce n'est pas moi qui ai inventé ce mot, c'est les frères musulmans.
33:30Le djihad civilisationnel, ça consiste à choisir l'école comme cible,
33:35c'est-à-dire comme espace témoin charia compatible,
33:39pour arriver plus tard au califat islamique pour toute la société.
33:43C'est le projet des frères musulmans, qui d'ailleurs sont en toute liberté en France,
33:47c'est un des rares pays où ils font ce qu'ils veulent,
33:51et largement financé par l'Europe.
33:55Quelles sont leurs voies d'accès ?
34:00Le nombre, pour changer le rapport de force dans la classe,
34:06c'est-à-dire ce qu'ils appellent avec les wokistes,
34:10les coloniaux contre les racisés, pour avoir plus de racisés que de coloniaux,
34:15vous voyez ce que je veux dire ?
34:19Ensuite, la deuxième voie, c'est ce que Boilem Sansa l'appelle,
34:25à propos du 1er novembre 1954, la boule au ventre contre la peur change de camp.
34:34Et la troisième voie, c'est d'imposer l'assimilation à l'envers,
34:47quand ce sont les coloniaux qui deviennent des dîmis, des soumis.
34:58Et nous nous reculons.
35:01La justice recule, on vient de le voir.
35:07Le professeur, quand il entre dans sa classe, est un demi-prof,
35:11il fait attention, il finit pas ses phrases.
35:15On est dans l'autocensure, et maintenant, avec le lycée Maurice Ravel,
35:21l'autocongédiement, l'autocensure, l'autocongédiement.
35:26Et en fait, l'enseignement en France est aujourd'hui,
35:35sous la coupe de deux directives,
35:40il y a l'enseignement analysé, c'est-à-dire l'analysation des esprits,
35:49et l'enseignement woukisé, c'est-à-dire la décolonisation des esprits.
35:57Pour résumer, aujourd'hui dans les classes, flottent dans l'air du temps,
36:03l'islamisme d'atmosphère et le décolonialisme d'atmosphère.
36:10Avec tout ça, qu'est-ce qu'il reste de l'amour de la France dans ce qu'on transmet ?
36:16Pas grand-chose. En tout cas, surtout pas son légendaire.
36:19Or, comme le disait la Tour du Pain, un pays qui perd ses légendes meurt de froid.
36:24Philippe de Villiers, il y a un an, quasiment jour pour jour, le 19 novembre 2023,
36:30Thomas, 15 ans, était tué à coups de couteau à Crépole, lors d'une fête de village.
36:35Il y a un an, des Français prenaient la parole pour exprimer leur colère.
36:40Ce fut le cas notamment d'André, habitant de Crépole, qui interpela Olivier Vieran,
36:47à l'époque ministre, qui se rendait sur place dix jours après les faits.
36:52Je vous propose de réécouter cette séquence qu'on avait commentée ensemble,
36:56que vous aviez décrite il y a quasiment un an, jour pour jour.
37:01Ah ! Vous avez quoi ? Honte à vous ! Honte ! Vous avez honte !
37:24Moi, j'ai des enfants, des petits-enfants. J'ai d'ailleurs ma fille qui habite là, Romain, à côté.
37:28Je ne veux pas qu'ils finissent comme ça. Mon gendre fait du rugby, c'est pareil.
37:33Je connais ce monde-là. Nous, on fait partie de ce territoire, donc on n'en peut plus.
37:37J'aurais voulu dire que tout ça, c'est écrit depuis longtemps. On sait ce qui va arriver.
37:42Les prochains, ce ne sera pas avec des couteaux qui viendront, ce sera à l'arme automatique.
37:46Ce ne sera pas comme ça. Le verdict du procès, on le sait déjà, on le connaît déjà.
37:52Qu'est-ce que ça va faire ? Il aura cours, l'assassin de Thomas.
37:56Vous le savez comme moi. Il aura huit ans et puis le procès aura lieu dans trois ans.
38:01Ce sera déjà apaisé, on aura oublié Thomas, comme d'habitude.
38:04Et puis c'est tout. Il aura huit ans et puis il sortira au bout de quatre ans.
38:08Geoffroy Lejeune.
38:09Quand on vous a interrogé pour la première fois avec Elliot, ici sur ce plateau, à propos de la sortie de Mémoricide,
38:15vous nous avez dit que le drame de Crépole, l'assassinat de Thomas, était l'acte fondateur de l'écriture de ce livre. Pourquoi ?
38:24En fait, il y avait une étincelle qui était la cérémonie des jeux, qui m'a mis en pétard.
38:34Et la cause, à ne pas confondre avec l'étincelle, c'est Crépole, qui a mis le feu à ma plume.
38:42Et je vais vous dire pourquoi. D'abord parce qu'à travers André et le grand-père, qu'on a entendu par ailleurs,
38:53Crépole, c'est ma France. C'est une France qui ressemble à la mienne, la France de mon enfance.
39:03C'est 500 habitants, je suis né dans une petite commune qui s'appelle Boulogne, 500 habitants,
39:09même paysage, même voisinage, la même exubérance, la campagne,
39:17où mon enfance s'est écoulée au fil des petits réunis à Creysson, qui chantaient « Entre les ordres » et « Mimosa ».
39:25Crépole, Boulogne, même combat. J'étais capitaine d'équipe de foot, il y avait la fête du foot tous les ans,
39:31et donc je me suis identifié à Thomas. La fête du rugby, il était capitaine.
39:37Et puis la vie était un opéra, la vie était une liturgie, la vie était une fête.
39:45Nous vivions corsetés par les sagesses anciennes. Le grand-père de Crépole m'a rappelé mon voisin,
39:54qui un jour m'a pris au bord du champ et il m'a dit « Mon petit, je vais t'expliquer ce que c'est qu'être paysan ».
40:01Je pense en ce moment en disant ça à tous les paysans qui sont sur les routes, dans le froid, avec les tracteurs, désespérés.
40:08Il m'a dit « Tiens, regarde, prends une petite poignée de terre, il la laisse glisser, il l'embrasse et il dit « Toi, mon petit gars,
40:18cette terre, elle est moins rentable que celle du voisin, elle est moins offrante, mais c'est ma terre depuis mille ans ».
40:34C'est ça Crépole, c'est ça Boulogne, c'est ça la France que Métropolia ignore en regardant avec mépris Périphéria.
40:46Et c'est pas simplement ma France, cette France-là, elle est morte, elle a été poignardée au couteau.
40:57Et il s'est passé deux choses dans la même soirée, qui sont deux tournants que CNews peut s'honorer d'avoir vus en premier.
41:08Le premier tournant, c'est la délinquance de conquête territoriale, c'est-à-dire une expédition punitive.
41:24Qu'est-ce que ça veut dire la délinquance de conquête territoriale ?
41:27Ça veut dire que les hordes se déplacent, que la tâche de sang se répand, s'étend.
41:36Il y a eu les quartiers perdus, maintenant il y a les campagnes perdues.
41:41Et pour reprendre l'expression de Jérôme Pourquet, l'archipel, la France est devenue un archipel,
41:49les îles pacifiques sont maintenant envahies par les îles guerrières.
41:54Donc il n'y a plus de coin tranquille, c'est le premier point.
41:58Délinquance de conquête.
42:02Et le deuxième élément, c'est qu'on va planter du blanc.
42:08Dix personnes l'ont entendu, la justice ne l'a pas entendu.
42:12On va planter du blanc, ça veut dire qu'une fois pour toutes, maintenant on sait qu'il y a un racisme anti-blanc.
42:18Depuis Crépole.
42:20Et qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
42:23J'ai été en contact cette semaine avec Damien Rieu, qui est un lanceur d'alerte tout à fait remarquable.
42:33Toujours au fait et en avance.
42:36Il m'a fait passer une chose extravagante.
42:39D'abord il m'a dit, voilà, qui a été condamné depuis Crépole ?
42:44Qui ? Les gens condamnés, c'est les gens qui ont collé des affiches pour Thomas, condamnés.
42:51En disant non à la barbarie, pour y retrouver les affiches.
42:56Ensuite ont été condamnés les gens qui ont divulgué les noms des suspects, condamnés.
43:02Par le tribunal correctionnel de Paris, des jeunes gens.
43:06Et enfin ceux qui ont été condamnés, c'est ceux qui ont manifesté à Romand, au quartier de la Monnaie,
43:13quelques jours après, on a appelé ça l'ultra-droite.
43:16Et c'est là que le ministre de l'Intérieur a eu ce mot célèbre.
43:20Méfions-nous, méfions-nous mes chers compatriotes.
43:24Le danger est imminent.
43:26C'est pas Poutine, c'est Gros Lardon.
43:29Gros Lardon. La France de Gros Lardon est là.
43:35Et donc en d'autres termes, rien n'a changé et c'est pire que ça.
43:41Puisque le ministère de l'Éducation nationale, Eliott je vous l'ai dit au téléphone,
43:49a décidé d'organiser une journée, et la journée c'est samedi,
43:55donc pour CNews demain, et pour Europe 1 aujourd'hui.
44:0123 novembre, et la journée c'est contre les discriminations
44:08et contre les stigmatisations des quartiers populaires.
44:13Et il y a quelqu'un qui a très bien repris cette expression,
44:17cette semaine, sur CNews, c'est Marie-Hélène Thoraval qui a dit
44:23il n'y a pas de quartiers populaires, il y a bien longtemps que le peuple français est parti,
44:27ce sont des quartiers ethniques.
44:29Et donc voilà maintenant qu'à Crépole, à Romand,
44:33l'islamo-wokisme reprend la conduite des opérations pour nous expliquer,
44:40attention, il n'y a pas de racisme anti-blanc, il n'y a pas de délinquance territoriale,
44:47circulez, il n'y a rien à voir.
44:50Voilà pour votre explication un an après Crépole.
44:56– Il nous reste quelques minutes encore, Philippe Devilliers,
44:59et nous allons revenir et basculer dans le temps.
45:06Le 22 novembre 1902 naissait le maréchal Leclerc,
45:12et vous souhaitez nous parler de ce chef de guerre,
45:14un chef de guerre qui selon vous était hors norme.
45:17Parlez-nous du maréchal Leclerc.
45:22– Je vais vous parler du maréchal Leclerc mais d'une manière inattendue,
45:29qui va vous surprendre.
45:33Donc effectivement on est le 22 novembre 1902,
45:36c'est la date anniversaire de la naissance de Philippe Leclerc de Hauteclocque.
45:46Son nom lui vient d'un village de l'Artois qui abrite le berceau de sa famille,
45:56le village de Hauteclocque.
45:59Littéralement la Hauteclocque veut dire la Haute Cloche,
46:05et elle désigne un lieu dont l'église est surmontée par un clocher
46:11plus élevé que tous ceux des paroisses voisines.
46:16La famille d'extraction chevaleresque entend vibrer en elle cette devise qui est la sienne,
46:32on entend au loin sonner la Hauteclocque,
46:38on entend au loin sonner la Haute Cloche.
46:42La Haute Cloche appartient aux paysages intimes de la Haute Mémoire,
46:50celle-là même qui sonne le glad de nos jeunesses.
46:56A l'horizon de nos insignifiances mondaines,
47:02elle authentifie ce qui reste de l'oreille enfantine,
47:08l'unité des vivants et des morts,
47:11et elle dépose dans la nappe profonde de la conscience les sonorités natales.
47:18Et je vous parle là de mon enfance,
47:21quand j'étais petit, j'étais réveillé chaque matin par trois mélodies qui venaient jusqu'à mes persiennes.
47:30Le chant du coq, d'abord, puis l'enclume de la forge, puis la cloche de l'angélus.
47:40C'était une symphonie française.
47:45Le maréchal Leclerc est entré dans Paris, ce fut la libération.
47:52Et à partir de cet instant, alors que les Parisiens crient victoire,
47:58lui va chercher en lui, au fond de lui-même, les sonorités natales,
48:05sa devise, son nom, et il donne l'ordre suivant.
48:10Qu'on fasse sonner au loin la haute cloque.
48:19Voilà le luxe d'un chevalier d'extraction chevaleresque.
48:24C'est son premier mot.
48:27Et alors, on fait sonner la haute cloque, la plus haute cloche de France,
48:34et qui est aussi la plus ancienne.
48:39Cette haute cloche que vous entendez, c'est le bourdon Emmanuel.
48:50Le bourdon Emmanuel, il a tout vu, tout entendu, tout annoncé.
48:57Cette tonalité grave, elle est là depuis des siècles et des siècles.
49:06Ah, en l'écoutant, je me dis, mais si cette mémoire de bronze pouvait parler.
49:11Parce que dans chaque balancement, dans chaque battement, il y a une grande circonstance.
49:18Éliott, Geoffroy, écoutons le bourdon, imaginons.
49:25Regardez, là, sous le Porsche, entre, en cet instant, la couronne d'épines
49:32portée sur un coussin, écarlate par un roi pieds nus, Saint Louis.
49:39Et puis un peu plus tard, un peu plus loin, entre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris,
49:46annoncée par le bourdon, Charles VII, suivi par Jeanne d'Arc avec son étendard.
49:52Le télium sous les voûtes qui éclate.
49:59Notre télium, un peu plus tard, c'est le vœu de Louis XIII.
50:04Et puis, un peu plus tard, un requiem pour les funérailles solennelles de Turin.
50:11Là encore, sous le Porsche, le bourdon annonce.
50:15Plus tard, plus près de chez nous, nos arrières-grands-pères, nos grands-pères,
50:19la victoire de 1918.
50:22Et plus près de nous, nos pères, nos grands-pères, le bourdon annonce
50:28l'arrivée du général de Gaulle et du général Leclerc, tous les deux, côte à côte, dans la cathédrale.
50:33C'est la victoire.
50:3626 août 1944.
50:39En fait, ce bourdon, il a survécu à tout, et même à la Révolution française.
50:45Ils n'ont pas osé le fondre.
50:47Ils ont fondu toutes les cloches, mais pas le bourdon.
50:50Le bourdon, il rythme depuis toujours la vie de notre pays.
50:56Il rythme nos vies.
50:58Parce qu'il va chercher en nous les sonorités natales et nous les ramener.
51:05En fait, les battements de cloches sont des battements de cœur.
51:12Quand le glas sonne, la vie s'en va.
51:19Tout est triste.
51:21Sonnent les cloches du baptême.
51:25La vie est pérenne à nouveau.
51:29Tout est sauf.
51:33Merci Philippe Devilliers.
51:35On se retrouve la semaine prochaine, évidemment.
51:38On pourrait garder le bourdon même la semaine prochaine et terminer l'émission à chaque fois avec le bourdon.
51:42Merci à vous.
51:44Merci Geoffroy Lejeune.
51:45Merci à vous deux.
51:46Dans un instant, c'est l'heure des pros 2.
51:50Vous savez qu'on est de plus en plus nombreux à nous regarder.
51:53Les téléspectateurs qu'il faut remercier.
51:55J'avais un objectif, c'était de souhaiter un joyeux anniversaire à Gisèle qui habite à Rambouillet
52:03et qui vient d'avoir 100 ans, Philippe Devilliers, et qui vous regarde tous les vendredis soir.
52:08On salue et remercie Gisèle.
52:10Oui, évidemment.
52:12Parce que j'ai raté il y a très peu de jours l'anniversaire d'Alexandre, mon petit-fils.
52:18Oui.
52:20Quand je suis rentré chez moi, le samedi, il était là et il m'a dit
52:24« Tu devais me souhaiter mon anniversaire, tu ne l'as pas fait ».
52:26Il a 4 ans.
52:27Et vous savez ce qu'il m'a dit ?
52:29Allez-y.
52:31Je l'ai pris dans mes bras et à l'oreille il m'a dit
52:34« Grand-papa, dis-moi, comment tu fais pour aller à la télé ? »
52:38Il montre l'écran chez moi et je lui dis « Pourquoi ? Quel est le problème ? »
52:43Il dit « Dis-moi le passage secret ».
52:48On souhaite un joyeux anniversaire à Alexandre, qui est un magnifique prénom.
52:51Vous savez que je suis né Alexandre et que trois jours plus tard,
52:54mes parents ont changé, ils ont décidé de m'appeler Eliott.
52:57J'ai eu deux prénoms.
52:58Oui, parce qu'Alexandre, c'était un empire pour vous.
53:01C'était CNews.
53:03Allez, à la semaine prochaine.
53:05Merci à tous les deux.

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