Face à Philippe de Villiers (Émission du 17/11/2023)

  • l’année dernière
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
Transcript
00:00 Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour "Face à Philippe Devilliers".
00:04 Cher Philippe, bonsoir.
00:06 - Bonsoir. - Ravi de vous retrouver.
00:07 - Bonsoir Geoffroy. - Geoffroy Lejeune, bonsoir.
00:10 - Bonsoir Eliott.
00:11 - Il y a deux semaines, on avait parlé de Fabrice Luchini.
00:14 Vous vous en souvenez ?
00:15 - Ah oui.
00:16 - Ce qu'on avait dit, c'est le porte-parole, l'ambassadeur de la langue française.
00:20 Eh bien, j'y pensais à vous.
00:22 C'est une vidéo...
00:23 - Le plus grand acteur français avec Gérard Depardieu.
00:26 - Eh bien, cette semaine, il était l'invité de nos confrères du Figaro.
00:32 Et c'est une déclaration qui est passée inaperçue.
00:34 Je suis d'ailleurs assez surpris qu'elle n'ait pas été plus communiquée.
00:37 Et il revient, il est interrogé sur la circulation à Paris.
00:40 C'est vrai que c'est très compliqué, la vie parisienne.
00:42 Et c'est un homme qui a la gauche dans le cœur, Fabrice Luchini.
00:46 Attention, il l'assume.
00:48 Mais alors, quand il parle d'Anne Hidalgo, c'est tout autre chose.
00:51 Regardez cette séquence.
00:52 Allez, ça vous rassemble ?
00:54 Elle a transformé cette ville en partant d'un principe sur le papier
00:58 qui était louable, les mobilités douces, plus de pollution.
01:01 Et elle a transformé cette ville en un chaos de haine anarchiste,
01:05 mais même pas grandiose.
01:07 C'est la décivilisation qui est incarnée maintenant par notre ville.
01:11 C'est-à-dire, pourquoi le vélo a d'autres droits que le piéton ?
01:15 Pourquoi le piéton, on ne sait plus comment il s'appelle,
01:17 puisqu'il est insulté par la trottinette, insulté par le vélo.
01:21 Quand on part à droite, on se remarque qu'à gauche, ils peuvent arriver.
01:25 Et on est là, effrayé.
01:27 Et à l'ose dire que ce n'est pas plus humain.
01:30 Le seul qu'on n'entend plus, le vrai prolo, le mec en bagnole,
01:35 qui encore il y a 30 ans a ouvré la fenêtre en disant
01:37 "Eh, connard, t'as vu le rouge ?"
01:39 Lui, on ne l'entend plus.
01:41 Il est en dépression.
01:43 Il a fait une heure et demie pour faire 11 mètres 30.
01:47 (Rires)
01:48 Il est en dépression.
01:50 Il n'ouvre même plus la fenêtre, parce qu'on l'engueule de tous les côtés.
01:54 Elle a réussi à déprimer le prolo.
01:57 Et le beau foot bonheur, la trottinette électrique,
02:01 ils sont à 8 sur le vélo.
02:03 Moi, je ne suis pas contre.
02:06 Mais c'est un chaos.
02:07 Il n'y a plus de relation de courtoisie.
02:11 Il n'y a plus de l'indifférence haineuse.
02:13 Elle a augmenté ce chaos.
02:16 - Elle a fait fort quand même, Anne Hidalgo.
02:18 Elle a réussi à se mettre à dos, Fabrice Lucchini.
02:21 Quel regard vous portez sur cette déclaration ?
02:24 - Si j'avais un message à donner à Fabrice Lucchini,
02:31 pour moi, il est simple.
02:33 Il faut partir à Tahiti.
02:35 (Rires)
02:37 - Moi, j'ai une question en l'écoutant,
02:39 parce que c'est exceptionnel, cette tirade.
02:41 Vous, Philippe, vous êtes un vrai provincial.
02:43 Vous n'avez jamais vécu à Paris,
02:45 même si vos activités vous y amènent parfois.
02:47 Vous vivez en Vendée.
02:49 Moi, je vois où vous vivez, d'ailleurs.
02:51 C'est vraiment la campagne.
02:52 Qu'est-ce que vous ressentez quand vous arrivez ici ?
02:56 - Tout à l'heure, j'ai vécu exactement
02:59 ce que décrit Fabrice Lucchini.
03:01 J'ai voulu marcher.
03:03 Je ne vous dirai pas où, mais...
03:06 Et j'ai frôlé l'accident.
03:11 Trottinette à gauche.
03:14 Vélo à droite.
03:17 Et l'automobiliste bloqué au feu.
03:23 Et en fait, j'ai enjambé...
03:26 Vous n'allez pas me croire,
03:28 mais il a oublié un truc, Lucchini.
03:30 - Le surmuleau. - Le surmuleau.
03:32 (Rires)
03:34 - Le surmuleau.
03:36 Vous avez enjambé un surmuleau.
03:38 - Chirac avait des défauts.
03:40 Je l'ai bien connu.
03:42 Son stagiaire d'Enors, en 1976,
03:44 quand il est devenu maire de Paris,
03:46 il y avait ce qu'on appelait la chiraclette.
03:48 C'était un engin pour avancer les crottes de chien.
03:51 Et la ville était tenue à l'époque.
03:54 Chirac était un maire de Paris
03:56 qui tenait sa ville dans la propreté.
03:59 Là, aujourd'hui...
04:01 C'est pour ça que je comprends
04:04 ce tropisme thaïsien.
04:09 En fait, c'est un lapsus.
04:12 Elle pense qu'elle serait mieux sur les plages, là-bas,
04:15 avec sa fille,
04:17 qu'avec ses collègues à la mairie de Paris.
04:21 - Il y en a un peu moins de trottinettes aujourd'hui.
04:23 - Ça peut se comprendre.
04:25 - Elles ne sont plus disponibles comme elles pouvaient l'être l'année dernière.
04:28 On va revenir évidemment sur toute l'actualité de cette semaine,
04:32 cher Philippe, avec vous.
04:34 Je le dis aux téléspectateurs,
04:36 mais je vous laisse avec des pépites,
04:38 avec des archives fascinantes.
04:40 Notamment une qui date de 1996.
04:42 Je ne dis rien de plus.
04:44 Restez avec nous pour découvrir cela.
04:46 On revient sur l'actualité.
04:48 C'est un homme qui murmure à l'oreille du conseiller mémoire
04:50 du président de la République.
04:52 Il s'appelle Yassine Belatar.
04:54 Il a été condamné, je le rappelle, pour menace de mort.
04:56 Il a été reçu, c'est l'Express qui nous le révèle,
04:59 par Bruno Roger-Petit
05:01 et par le préfet Frédéric Rose.
05:03 Yassine Belatar aurait mis en garde l'Elysée
05:07 sur la présence du président de la République
05:09 à la marche contre l'antisémitisme,
05:11 commettre l'erreur irréparable
05:14 qui donnerait au quartier des raisons de s'enflammer.
05:17 Je vous propose d'écouter Jordan Bardella.
05:19 C'était ce matin, à propos du visiteur du soir à l'Elysée.
05:23 Je pense qu'il a raté un rendez-vous avec l'histoire.
05:26 Je pense que sa présence aurait légitimé encore plus
05:30 l'union nationale qui est nécessaire
05:33 face à la recrudescence des actes antisémites.
05:35 Je m'interroge sur les calculs
05:37 qui ont précédé à ce type de décision.
05:39 Je suis assez inquiet, comme beaucoup de gens,
05:42 de voir que M. Belatar fait partie,
05:44 alors qu'il a été condamné par la justice
05:47 pour des menaces de mort,
05:48 qu'il est un compagnon de route des islamistes du CIF
05:50 qui ont été dissous par le ministère de l'Intérieur,
05:52 est un visiteur du soir du président de la République.
05:55 Somme toute, le président de la République a le droit de voir qui il veut.
05:58 Si ce type de personnage a une influence quelconque
06:03 sur les choix démocratiques qui se posent au pays,
06:06 c'est assez inquiétant.
06:08 Je pense que le chef de l'État ne doit pas être l'otage
06:11 des communautarismes qui bouleversent aujourd'hui la société française.
06:15 - Qu'est-ce que ça veut dire, Philippe,
06:17 la présence de Yassine Belatar à l'Elysée,
06:18 quelques jours avant la manifestation ?
06:20 - Il a dit, M. Belatar,
06:23 d'abord, on a beaucoup de comiques,
06:25 on a un peu de contents.
06:26 On a Belatar, on a Guillaume Meurice,
06:28 on a Yann Barthès, etc.
06:30 C'est incroyable.
06:31 La gauche est lotie, quand même.
06:33 De ce point de vue-là,
06:35 la pensée politique, c'est plus faible,
06:37 mais les comiques, on en a.
06:38 Alors, ce comique,
06:40 donc, il est devenu le conseil mémoire d'Emmanuel Macron.
06:46 Inévitablement, si vous me permettez une mise en perspective,
06:49 je repense à Saint-Louis,
06:51 son conseil, c'était Jouinville.
06:54 Si on va plus loin,
06:56 plus près de nous,
06:58 Louis XIII, c'était Richelieu.
07:00 Louis XIV, c'était Bazarin.
07:03 De Gaulle, c'était Malraux.
07:05 Pompidou, c'était Marie-France Garaud.
07:09 Pierre Juillet, ça tient la route.
07:12 Et maintenant, Macron, c'est Belatar.
07:15 Bien.
07:16 Et, en fait, il a dit un mot
07:19 qui est, à mon avis, assez représentatif
07:22 de ce qu'on peut penser.
07:24 Il a dit "je suis le baromètre de la rue arabe".
07:28 Vous remarquerez au passage qu'il y a une nouvelle sémantique, maintenant.
07:31 Dans le temps, il y avait des rues Corses,
07:33 il y avait des quartiers bretons,
07:35 il y avait la Vendée Provençale, etc.
07:38 Maintenant, il y a la rue arabe.
07:40 Et la rue arabe fait peur au président,
07:43 la peur au ventre, même.
07:44 Et du coup, il va chercher ce monsieur, ce comique,
07:48 qui est le baromètre, dit-il.
07:51 Donc, en fait, c'est baromètre contre trouillomètre.
07:55 Vous voyez ?
07:56 C'est deux instruments qui se complètent harmonieusement.
07:59 La suite, Philippe de Villiers, on l'a connue, on la connaît.
08:02 Emmanuel Macron a manqué son rendez-vous avec les Français
08:05 à puissance de la marche, malgré la présence d'anciens présidents
08:08 comme François Hollande, comme Nicolas Sarkozy.
08:10 Et puis, cette semaine, il s'est une nouvelle fois justifié
08:13 sur cette absence.
08:15 C'était lors d'un déplacement en Suisse.
08:17 Je vous propose de tendre l'oreille.
08:19 Cette déclaration que vous allez entendre
08:21 va peut-être vous surprendre.
08:23 Écoutez.
08:24 Mon rôle n'est pas de faire une marche.
08:27 Mon rôle est de travailler pour aider à la libération
08:29 de nos otages, ce que j'ai fait en appelant
08:31 les responsables politiques qui m'aident à le faire
08:33 en Israël et au Qatar.
08:34 Et mon rôle est de continuer à préserver, dans cette période,
08:36 l'unité du pays et de ne jamais renvoyer dos à dos
08:39 les uns et les autres.
08:40 Et à cet égard, veillons.
08:42 Au moment où l'unanimisme semble se faire
08:46 dans la lutte contre l'antisémitisme,
08:48 à bien distinguer ses formes,
08:50 protéger les Français de confession juive,
08:52 ça n'est pas mettre au pilori
08:54 les Français de confession musulmane.
08:56 Ce que j'ai trop entendu ces derniers jours
08:57 et ces dernières semaines,
08:58 c'est le faire au nom de l'universalisme.
09:00 – Philippe de Villiers, est-ce la déclaration d'un président
09:03 sûre de lui, sûr de son cap, sûr de son fait ?
09:07 – Non.
09:08 Vous savez, on disait de Daladier,
09:11 qui était président du Conseil sous la 4ème République,
09:14 il a la parole abondante et molle,
09:19 c'est un taureau avec des cornes de limaçon.
09:26 C'est un peu ça, en fait.
09:28 Il paraît sûr de lui, mais au fond,
09:30 enfin moi je le connais, il a la paix revente,
09:34 il est paniqué.
09:36 Et là, en fait, il ajoute au malheur du monde,
09:42 comme dirait Camus, puisqu'il ne veut pas nommer le mal,
09:45 c'est-à-dire l'antisémitisme islamiste,
09:49 et donc il contourne.
09:52 Il ne veut pas qu'on lui rappelle que depuis qu'il est là,
09:56 il y a 2 millions d'étrangers qui sont arrivés en France.
10:00 Quelle erreur.
10:03 Et finalement, il est dans une sorte d'errance.
10:11 Les historiens peut-être le compareront un jour
10:14 au dernier empereur romain,
10:17 qui s'appelait Romulus Augustule,
10:22 il portait les deux noms magiques.
10:25 476.
10:27 Alors pourquoi je pense à lui en cet instant,
10:31 pour vous répondre.
10:33 Parce qu'il avait des traits communs avec Macron,
10:37 en la période actuelle.
10:39 Il avait face à face la Romanitas et la Gauthia,
10:45 c'est-à-dire les gaux, les romains et les barbares,
10:48 les possessoresses, les clarissimis, etc.
10:51 Les patriciens romains, qui ne voulaient pas obéir,
10:53 qui ne voulaient plus obéir à l'empereur,
10:56 de plus en plus faible,
10:58 et les barbares, le barbaricum,
11:00 les gaux, notamment les ostrogaux,
11:02 touche pas à mon ostrogote.
11:06 Et donc lui, il voulait faire le vivre ensemble,
11:08 faire empire, ça s'appelait.
11:11 Et il n'est pas arrivé.
11:12 Pourquoi ? Parce qu'il était tremblotant,
11:14 disent les historiens.
11:16 Il était pusillanime,
11:19 et il promenait, je cite un historien romain,
11:25 il promenait sa luciole chancelante
11:28 dans les ruines fumantes de Ravenne,
11:31 puisque l'empire n'était même plus à Rome.
11:34 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
11:37 Il s'est arrivé ce qui devait arriver.
11:38 Il y a un barbare qui est arrivé,
11:40 un skir, qui s'appelait Odoacre,
11:43 qui a pris le pouvoir,
11:44 qui a déposé Romanus Augustule,
11:48 le prince tremblotant,
11:50 et qui a renvoyé immédiatement
11:54 les lettres de créance
11:57 à l'empereur de Constantinople.
11:59 C'est la fin de l'empire d'Occident.
12:01 Et ça me fait penser à une phrase de Péguy.
12:03 "Un peuple, quand il sent que le prince tremble,
12:08 il n'obéit plus."
12:10 Et il ajoutait, "Le peuple est poignard."
12:14 Il veut la poigne.
12:15 Il y a le bon sens.
12:17 Et là, Emmanuel Macron, il est perdu.
12:20 C'est-à-dire, il est balloté,
12:22 il ne sait plus où aller,
12:24 parce qu'il voit ce qu'il a réalisé,
12:27 son grand oeuvre, il est là,
12:29 la société multiculturelle.
12:31 "Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire
12:34 voltige-t-il encore sur tes os décharnés ?
12:36 Ce siècle doit te plaire, car tes hommes sont nés."
12:39 Musset dit ça au moment de la Terreur,
12:41 pour la Terreur, sur la Terreur.
12:43 Il reproche à Voltaire, voilà votre oeuvre.
12:45 On pourrait dire à Emmanuel Macron,
12:48 "Voilà ta société multiculturelle."
12:51 - On a beaucoup parlé, Philippe Devilliers,
12:53 de l'universalisme à la française cette semaine.
12:55 C'est quoi, selon vous,
12:57 l'universalisme à la française ?
13:00 - Oui, alors ça, c'est une question délicate et importante.
13:05 L'universalisme français,
13:10 il vient de la chrétienté,
13:12 il vient de très loin.
13:14 La France est une vieille nation.
13:22 Benville disait,
13:27 la France est mieux qu'une race, c'est une nation.
13:30 Mais d'un genre singulier.
13:34 La France,
13:36 elle n'est pas un ensemble pluriculturel,
13:43 elle ne peut pas l'être,
13:45 elle est pluri-ethnique.
13:47 La Martinique a été française avant la Corse.
13:52 Donc ce n'est pas un problème ethnique.
13:56 Et donc si la France devenait multi-ethnique,
14:01 multiculturelle, ce serait un drame.
14:05 Elle est multi-ethnique, elle est uniculturelle.
14:08 Et donc,
14:10 la francisation,
14:13 qui s'adresse à celui qui vient vers elle,
14:17 devient un enjeu vital
14:21 dans un pays dont le pronostic vital
14:24 est engagé par l'immigration massive.
14:27 Et la francisation ne consiste pas à dire
14:30 à celui qui vient vers elle, vers la France,
14:34 vous allez vous mutiler
14:37 de tout ce qui est chez vous
14:40 avant de devenir français.
14:42 Non.
14:43 La francisation n'est pas une mutilation,
14:46 c'est une grève de tendresse.
14:48 Pourquoi ?
14:49 Parce que la France est sans doute
14:51 la seule nation au monde qui résume le monde,
14:55 qui est une sorte de miroir intime du monde.
14:58 La France, c'est la France du soleil levant,
15:03 c'est la France du soleil couchant,
15:05 c'est la France des neiges, la France des tropiques.
15:08 La France, elle est un peu italienne
15:11 avec la Comedia dell'Arte
15:13 quand elle devient Molière.
15:15 Elle est un peu espagnole
15:18 avec le Cid quand il devient Corneille.
15:21 Elle est un peu anglaise
15:23 quand Shakespeare devient Racine.
15:25 Bref, la France, elle tire le suc de toutes les expériences
15:30 et elle les rend sublimes.
15:32 Et c'est pourquoi quelqu'un comme Romain Garry dit
15:36 "Je n'ai pas une goutte de sang français,
15:38 mais la France coule dans mes veines."
15:40 C'est pourquoi Tahar Ben Jeloune dit
15:42 "J'ai donné l'hospitalité à la langue française."
15:44 C'est pourquoi Bouelhem Sansal, qui est algérien,
15:49 me dit quand on se parle,
15:52 et c'est toujours très touchant pour moi,
15:54 "J'aime tellement la France."
15:57 C'est une déclaration très forte que vous nous faites
16:02 et finalement une preuve d'amour à la France
16:05 que vous avez pu dévoiler à l'instant.
16:07 Je pense que la France est universelle
16:09 et qu'elle est universellement choyée et convoitée.
16:13 Autre absence Philippe de Villiers à cette manifestation
16:17 contre l'antisémitisme dimanche,
16:19 qui a pu surprendre, c'est l'absence du recteur
16:22 de la Grande Mosquée de Paris.
16:24 Selon lui, cette mobilisation aurait dû être
16:26 une lutte contre l'antisémitisme,
16:28 mais également contre les racismes.
16:30 48 heures plus tard, l'un des imams
16:32 de la Grande Mosquée de Paris fait polémique,
16:34 il s'appelle Abdelalim Amoun,
16:36 et il va remettre en cause les chiffres
16:38 de l'antisémitisme depuis le 7 octobre.
16:41 Florence Bergeau-Blackler était notre invitée hier
16:44 et elle revient sur cette ambiguïté
16:46 qu'il y a autour de la Grande Mosquée de Paris.
16:49 Il y a une espèce de frérisation,
16:52 y compris de la Mosquée de Paris.
16:54 On le voit, le recteur et l'imam de la Mosquée de Paris
16:58 se sont exprimés récemment de façon tout à fait ambigüe,
17:01 notamment sur la question de l'antisémitisme.
17:05 Aujourd'hui, la clientèle musulmane
17:07 est tout à fait dans le camp pro-palestinien,
17:10 voire pro-hamas,
17:12 et considère, jusqu'au négationnisme
17:15 de ce qui s'est passé le 7 octobre,
17:18 que c'est Israël qui tue,
17:20 que c'est Israël qui terrorise.
17:22 Dans l'extrait qu'on a écouté d'Emmanuel Macron,
17:24 il parle de l'unité du pays
17:26 en disant qu'il en est le garant.
17:28 Sauf que tous les observateurs ont remarqué
17:30 que dimanche dernier, dans la rue,
17:32 il n'y avait pas ni d'institution musulmane
17:34 ni même beaucoup d'ailleurs de musulmans.
17:36 Selon vous, elle en est où l'unité du pays aujourd'hui ?
17:40 Alors, la mosquée de Paris,
17:45 elle est sous double clé.
17:48 Et ça, on ne le sait pas.
17:50 Mais Florence Bergeau Blacker le sait,
17:53 l'ancienne ambassadeur en Algérie,
17:55 Xavier de Riencourt l'a dit récemment,
17:58 dans Boulevard Voltaire, je crois,
18:01 et Boïlham Sansalle, que je citais à l'instant,
18:05 dit une chose très forte, que je vais vous dire,
18:07 qui m'a sidéré.
18:09 Ce n'est pas rien ce que vous venez d'expliquer.
18:14 Ça a une portée symbolique très forte.
18:16 Double clé.
18:18 Première clé, les frères musulmans.
18:21 C'est-à-dire qu'en fait, la mosquée,
18:26 la grande mosquée de Paris,
18:27 elle est tenue par les frères musulmans.
18:29 Donc l'activisme frériste,
18:32 qui vise, je vous le rappelle,
18:34 à transformer la France en une société charia-compatible.
18:39 Et la clé, la deuxième clé, c'est Alger.
18:45 C'est un État, c'est l'Algérie,
18:48 parce que c'est l'Algérie qui commande
18:52 à la mosquée de Paris.
18:54 Et qu'est-ce qui s'est passé, là,
18:56 avec ce double jeu, l'imam et le recteur ?
19:00 L'un qui proclame et l'autre qui dément.
19:03 C'est un jeu.
19:05 Pourquoi ?
19:06 Parce qu'il s'agit pour eux,
19:09 en accord avec l'Algérie et avec les frères musulmans,
19:12 de dire aux banlieues et aux musulmans des banlieues,
19:16 je cite Boilem Sansal,
19:20 "Regardez-les, c'est tous des racistes,
19:24 et regardez-vous, vous êtes des victimes.
19:26 Et enfin, regardez vos frères musulmans,
19:32 vos frères islamistes,
19:34 ils sont devant vous pour vous défendre."
19:36 En d'autres termes, il s'agit d'organiser,
19:39 peu à peu, la jonction entre les musulmans modérés
19:44 qui ne veulent pas entendre parler de l'islamisme,
19:46 qui veulent vivre en France comme les Français,
19:48 on vit à Rome comme les Romains,
19:51 et les islamistes qui veulent absolument
19:54 faire basculer l'ensemble des cités
19:57 vers le frérisme.
20:00 Voilà l'enjeu de ce qu'on vient de vivre.
20:03 Et c'est dommage que les hommes politiques
20:05 soient à ce point des ignares du fait religieux,
20:09 de tout le fait religieux, que ce soit n'importe quelle religion,
20:13 au point de ne pas savoir lire entre les lignes.
20:18 - Et c'est pour ça que vous avez, selon vous,
20:20 cité Florence Bergeau-Blackler, Boilem Sansal
20:23 ou encore l'ancienne ambassadeur d'Algérie.
20:26 - Je le dis encore, il faudrait que tous les hommes politiques
20:29 soient destinataires du livre "Le frérisme à ses réseaux"
20:32 de Florence Bergeau-Blackler. Elle dit tout.
20:35 - Dans l'actualité, toujours cette semaine,
20:38 il a été question du documentaire,
20:42 du document de 48 minutes,
20:45 un document qui nous plonge dans l'enfer
20:47 de l'attaque terroriste du 7 octobre,
20:50 qui est une des images absolument insupportables
20:52 de l'attaque terroriste, réunie par l'armée israélienne
20:55 et diffusée notamment ce mardi à l'Assemblée nationale
20:58 et de manière très ponctuelle aux journalistes.
21:01 Pas besoin d'entendre les témoignages des députés,
21:04 mais la question s'est posée de savoir,
21:06 est-ce qu'il faut diffuser ces images au grand public,
21:08 parce qu'il y a cette envie chez certains
21:11 de mettre en doute, de mettre en cause
21:14 ce qui a pu se passer. Est-ce que vous êtes favorable à cela,
21:17 qu'il soit diffusé au grand public ?
21:19 - Alors, moi j'ai...
21:23 en 195... j'avais 10-12 ans,
21:28 j'ai vu pour la première fois "Nuit et brouillard".
21:32 Je me souviens, c'était en même temps que "Jour de fête".
21:35 Quel contraste !
21:36 Mais mon père voulait qu'on le voie,
21:38 avec ma sœur et mon frère, Bertrand.
21:42 Et en fait, ça nous a bouleversés,
21:46 mais ça nous a arrimés
21:50 à ce que pouvait être l'horreur de la Deuxième Guerre mondiale.
21:54 Et après, il y a eu "Shoah", un peu plus tard, en 1975.
21:58 S'il n'y avait pas eu "Nuit et brouillard",
22:00 s'il n'y avait pas eu "Shoah", où en serait-on aujourd'hui ?
22:03 Parce que la mémoire est oublieuse.
22:05 Et la barbarie, c'est la violence et l'amnésie.
22:10 Donc moi, je suis pour que tous les médiateurs
22:16 et les métiers à magistère soient dépositaires du film
22:21 pour qu'ils se fassent une idée
22:23 de ce qu'a été le pogrom subi par Israël.
22:28 La publicité, cher Philippe Devilliers,
22:31 et Geoffroy Lejeune, on revient dans un instant.
22:33 On va parler de Dominique Devillepin,
22:35 qui était l'invité de Pascal Praud cette semaine.
22:37 Il y a eu un débat passionnant avec Gilles-William Golnadel.
22:40 Vous avez connu Dominique Devillepin.
22:42 Vous avez une anecdote à nous raconter, peut-être,
22:44 après la publicité.
22:46 Alors, on attend la pub.
22:48 A tout de suite.
22:50 19h30 sur CNews, la suite de "Face à Philippe Devilliers",
22:57 toujours avec Geoffroy Lejeune, bien sûr.
22:59 Cher Philippe, avant la publicité,
23:01 je vous demandais si vous aviez déjà rencontré,
23:05 si vous connaissiez bien Dominique Devillepin,
23:08 qui a été l'invité de l'heure des pros cette semaine
23:10 et qui a pu échanger et débattre
23:12 sur l'opération militaire israélienne,
23:14 notamment avec Pascal Praud et Gilles-William Golnadel.
23:17 Avant qu'on écoute Dominique Devillepin,
23:19 qui est le porte-parole de la France en 2003 à l'ONU,
23:25 pour dire non à la guerre en Irak,
23:27 il tient peu ou prou la même sémantique.
23:29 Mais avant cela, est-ce que vous aviez une petite anecdote ?
23:32 L'anecdote, c'est qu'en 1997, je me souviens très bien.
23:38 Alors, je connaissais bien Bernadette et Jacques Chirac,
23:41 parce que j'étais leur stagiaire de l'ENA en Corrèze, en 1976.
23:46 Bernadette m'aimait bien.
23:48 Et un jour, elle me dit, et ça a été repris après,
23:52 ce n'est pas un scoop, mais quand même,
23:56 moi je l'ai vu, je l'ai entendu me dire,
23:59 "Où est Néron ? Où est Néron ? Pourquoi ?"
24:02 "L'empereur incendiaire", elle l'appelait.
24:06 Et Vilpain était accusé, à ses yeux, par Bernadette,
24:12 d'avoir mis dans la tête du président, Jacques Chirac,
24:18 qui venait d'être élu, qu'il fallait dissoudre.
24:21 Donc l'idée de la dissolution, d'après Bernadette, c'était Vilpain.
24:26 Et donc, elle le traitait de Néron.
24:28 Et un jour, je lui dis à Bernadette,
24:32 "Oh, tu as qui peut chanter pendant que Rome brûle,
24:35 "si la lyre et la voix de Néron te dira ?"
24:37 Répétez, répétez !
24:39 Bon, en tous les cas, Dominique de Vilpain,
24:42 mais c'est toujours intéressant d'avoir cette petite...
24:44 C'est un grand diplomate.
24:45 Un grand diplomate ?
24:46 Oui.
24:47 Ah, là, vous allez décoder un peu ce qu'il a dit,
24:49 parce qu'on a l'impression de revoir l'homme
24:51 qui a porté la voix de la France en 2003,
24:53 mais peut-être que ce n'est pas le même contexte.
24:55 Vous allez nous expliquer ça.
24:57 Dominique de Vilpain, d'abord, sur l'opération militaire israélienne.
25:02 Depuis le 7 octobre, la politique de colonisation
25:06 et la politique d'occupation,
25:08 elles redoublent.
25:09 Donc, si vous voulez calmer les esprits,
25:12 si vous voulez faire en sorte que,
25:14 une fois de plus, parce que nous ne l'oublions pas,
25:17 la guerre d'Irak de 2003,
25:18 qu'est-ce qu'elle a eue pour conséquence ?
25:19 Elle a eu pour conséquence de renforcer tout ce qui,
25:22 justement, tout ce...
25:23 de renforcer les mouvements terroristes dans la région
25:26 et les puissances qui sont les plus désireuses d'insabilité,
25:30 et en particulier l'Iran.
25:32 Donc, si nous voulons faire oeuvre de responsabilité,
25:35 je vous le redis,
25:36 parce que dans deux ans, dans trois ans,
25:38 nous serons devant l'évidence de ce que je dis aujourd'hui.
25:41 Exactement comme après 2003,
25:43 il a fallu 20 ans aux Américains
25:45 pour ouvrir les yeux sur ce qu'ils avaient fait.
25:48 On voit depuis 15 jours Dominique de Vilpain
25:51 endosser le costume de l'homme de 2003 de l'ONU,
25:53 de la tribune de l'ONU,
25:54 qui dit que la France ne soutiendra pas l'opération américaine.
25:58 On dit souvent aussi "comparaison n'est pas raison".
26:01 Qu'est-ce que vous pensez aujourd'hui
26:03 de ces prises de position dans le débat public ?
26:05 Il y a un exemple célèbre dans l'histoire,
26:08 c'est le général Gamlin,
26:10 qui en fait, en 1940, préparait la guerre de 1914.
26:14 Et ça ne s'est pas passé comme en 1914.
26:17 C'est la vraie tentation de l'homme politique
26:19 qui a réussi quelque chose,
26:20 de vouloir reproduire ce qui est dans son inconscient
26:24 de sa réussite.
26:26 Alors, en fait, il y a une grande différence d'un mot.
26:29 Entre 2003 et Israël avec le Hamas,
26:38 c'est que Israël, c'est sa frontière,
26:42 nord, sud, est, ouest,
26:45 et qu'elle est en légitime défense
26:49 à la suite d'un pogrom.
26:51 Donc si on oublie le pogrom, évidemment,
26:54 on se dit, alors qu'en 2003, c'était l'Amérique,
26:58 qu'est-ce qu'elle vint faire l'Amérique en Irak ?
27:00 Et donc, en fait, je rends hommage à Dominique de Villepin
27:05 pour ce qu'il a dit et fait en 2003,
27:08 parce que c'est la voix de la France
27:09 qui, grâce à lui, a été entendue et reconnue.
27:12 C'était encore du temps où la France
27:15 avait un poids diplomatique.
27:18 Mais là, je pense qu'il a une version,
27:24 comment dirais-je, erronée
27:27 de ce qui se passe aujourd'hui,
27:30 et donc fausse.
27:31 Et William Gollnadel lui a donné la réplique
27:34 avec, à mon avis, beaucoup de justesse et de bon sens.
27:38 - Ça veut dire, selon vous, pardon, Eliott,
27:40 que ce qu'on appelle la politique arabe de la France
27:43 n'est plus adaptée à la situation d'aujourd'hui ?
27:46 - Je ne sais pas ce que c'est que la politique arabe de la France.
27:49 La politique de la France, c'est de faire en sorte
27:53 que la France soit présente partout.
27:55 Aujourd'hui, elle n'est plus nulle part.
27:58 La France, qui ? Le Liban, il est né grâce à qui ?
28:01 La Syrie, souvenez-vous, le mandat français.
28:04 On était en Égypte, on était partout.
28:07 On était dans le Maghreb, on se fait virer de partout.
28:11 On était en Afrique.
28:12 Donc la politique de la France, aujourd'hui,
28:15 la diplomatie de la France, tout ce qu'a fait Emmanuel Macron,
28:18 il a supprimé le corps diplomatique et il a créé,
28:21 tenez-vous bien, je ne sais pas si vous le savez,
28:23 un ambassadeur LGBT.
28:25 Alors vous pensez bien que dans ces pays-là,
28:27 dans les pays musulmans ou dans les pays africains,
28:30 un ambassadeur LGBT, ce n'est peut-être pas le bon moyen
28:33 d'entrer en contact pour avoir une politique arabe.
28:35 - Sur ce bras de fer qu'il peut y avoir entre l'Occident
28:38 et les pays du BRICS, Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud,
28:42 c'est un autre tronc fort de cette présence de Dominique de Villepin
28:46 dans l'heure des pros, lorsqu'il dit que le rapport de force
28:49 est en train de s'inverser.
28:51 - Aujourd'hui, l'Europe, elle est considérablement affaiblie,
28:56 en voie d'effacement sur la scène internationale.
28:58 Elle ne pèse de quasiment rien dans les grands débats d'aujourd'hui.
29:02 Eh bien, nous sommes dans un engrenage
29:05 qui se prépare d'une guerre de civilisation
29:08 qui est marqué par un combat valeur contre valeur,
29:12 un combat système politique contre système politique
29:15 et un combat civilisation contre civilisation.
29:18 Donc, si nous ne prenons pas garde à éviter ces engrenages,
29:22 justement, qui ont leurs automatismes,
29:25 nous allons nous retrouver face à un monde
29:28 qui est le monde qui émerge, qui est celui du Sud global,
29:32 qui aujourd'hui est plus puissant que nous.
29:35 - Et ce monde global, il parle des BRICS, Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud.
29:41 Cette alerte-là, vous l'entendez ? Vous la partagez ?
29:43 - Ah oui, tout à fait. Là, on n'a pas vu venir.
29:47 Enfin, nos dirigeants n'ont pas vu venir ce qui est en train de se passer.
29:52 On a eu un monde qui était bipolaire pendant toute la guerre froide.
29:58 Et à la chute du mur de Berlin, on a eu un monde multipolaire.
30:03 Et là, on revient à un monde bipolaire.
30:06 Il y a les BRICS, le Sud global, qui en fait développent un plan,
30:11 c'est ce qu'a voulu dire Dominique de Villepin,
30:14 un plan mondial post-occidental.
30:19 Donc, avec une politique monétaire, une nouvelle monnaie,
30:24 une politique commerciale, les routes de la soie,
30:28 et une géostratégie qui consiste à encercler l'Occident.
30:35 Et en face de ça, qu'est-ce qui se passe ?
30:38 Et là, j'interpelle Dominique de Villepin,
30:40 parce qu'il est un des artisans de la politique européenne de la France
30:43 auprès de Jacques Chirac, Maastricht, etc.
30:47 Et le traité de Lisbonne, tout ça, il était là, à ce moment-là.
30:50 Nous, la France, nous sommes devenus les élèves
30:57 appliqués, soumis, des fonctionnaires de Bruxelles,
31:02 Mme van der Leyen, dans une Europe qui est elle-même
31:07 devenue, pour prendre un mot de Pierre Lelouch,
31:12 une province de l'OTAN.
31:14 C'est-à-dire que l'Europe est aujourd'hui arrimée
31:17 à un empire qui se décompose.
31:19 Et il est dramatique aux yeux du monde
31:23 que la France paraisse la 51ème étoile des États-Unis.
31:31 Ça, c'est dramatique.
31:32 Il faut que la France retrouve son indépendance.
31:34 Et là-dessus, je suis d'accord avec Dominique de Villepin.
31:37 La France, ce qui a fait sa grandeur, c'est son indépendance.
31:41 Dans l'actualité également, mais c'est intimement lié,
31:43 un nouveau signe que le conflit s'importe chez nous,
31:46 si malheureusement il en fallait un supplémentaire
31:48 pour qu'on s'en rende compte.
31:49 On atteint un stade dans la bêtise, également l'intolérance,
31:52 parce qu'on s'en prend désormais à des lieux ô combien historiques.
31:57 Et ça s'est passé à Lyon aujourd'hui,
32:00 nouveau signe que le conflit, je le disais, s'importe,
32:03 avec ces tags.
32:04 Jean Moulin, condamnez-vous le Hamas
32:08 sur le musée de la résistance à Lyon.
32:11 Quel regard vous portez sur cette dégradation, Philippe Devilliers ?
32:15 C'est effrayant parce que c'est le wauquisme, en fait.
32:21 Le wauquisme, il nous explique qu'on est tous des salauds,
32:28 des esclavagistes, des colonialistes,
32:32 et que nos pères l'étaient davantage.
32:35 Selon les wauquistes, nos pères étaient des mutins en 1914,
32:39 des collabos en 1940 et des terroristes en Algérie.
32:48 La France s'honore d'avoir eu des résistants dans ses rangs,
32:53 qui venaient de la droite, qui venaient de la gauche,
32:55 qui venaient de partout, il y avait des FTFI, des FTP.
32:58 Et je me souviens d'un discours, moi j'étais là dans la foule,
33:03 ce jour-là, l'entrée de Jean Moulin au Panthéon.
33:10 Eh bien justement, on est le 19 décembre 1964,
33:13 et c'est le discours d'André Malraux
33:15 au moment de la panthéonisation de Jean Moulin.
33:18 Regardez.
33:19 Écoute aujourd'hui, jeunesse de France,
33:25 Ce qui fut pour nous le chant du malheur,
33:29 C'est la marche funèbre des cendres que voici,
33:33 À côté de celle de Carnot avec les soldats de l'Andeur,
33:38 De celle de Victor Hugo avec les misérables,
33:42 De celle de Jaurès veillée par la justice,
33:47 Qu'elle reposte avec leur long cortège d'ombres défigurées.
33:53 Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme,
33:59 Comme tu aurais approché tes mains
34:02 De sa pauvre face informe du dernier jour
34:07 De ses lèvres qui n'avaient pas parlé.
34:11 Ce jour-là, elle était le visage de la France.
34:16 Quand je suis arrivé à l'Assemblée Nationale,
34:21 le premier député qui m'a accueilli,
34:23 c'était le premier Français qui avait déposé
34:26 la première gerbe à l'Arc de Triomphe
34:28 pour défier les Allemands, c'était Alain Grillotret.
34:31 Je lui rends hommage.
34:33 Vous avez parlé il y a quelques instants du wauquisme,
34:36 et j'ai retrouvé une séquence qui date de 1996.
34:39 Finalement, vous êtes un pionnier dans la lutte contre le wauquisme.
34:44 C'est Jacques Lang qui était invité sur France Télévisions.
34:49 À l'époque, on parle de quotas pour retrouver une certaine égalité
34:55 entre les femmes et les hommes dans la vie politique.
35:01 C'est très intéressant ce que vous allez dire,
35:04 parce que vous êtes également féministe.
35:06 Vous n'avez pas besoin de déconstruire les gens pour l'être.
35:09 Peut-être que Sandrine Rousseau vous écoute ce soir
35:12 et qu'elle va découvrir cette séquence,
35:14 et elle va se dire "Tiens, il y a peut-être plus modéré que moi
35:17 sur la question du féminisme".
35:19 Mais c'est très intéressant parce qu'il y a ce que vous dites
35:21 sur les femmes et sur le féminisme,
35:23 et puis ensuite il y a l'alerte que vous portez
35:26 sur la tyrannie des minorités,
35:28 intimement liée avec la question wauqu.
35:31 Je ne crois pas à l'égalité des femmes et des hommes,
35:35 parce que je crois que les femmes nous sont supérieures,
35:38 d'abord parce qu'elles nous mettent au monde,
35:40 et ensuite statistiquement elles nous enterrent.
35:42 Ensuite je crois, comme Jacques Lang,
35:45 que c'est un véritable scandale de voir que la moitié du corps électoral
35:49 ne soit pas finalement représentée.
35:52 Je crois que si les femmes étaient plus nombreuses
35:57 à l'Assemblée nationale pendant le 1998,
36:01 beaucoup de problèmes, le code du travail,
36:05 la politique de la famille, la politique de l'école,
36:08 seraient traités différemment.
36:10 – Vous êtes d'accord ?
36:12 – Sous bénéfice d'inventaire.
36:15 Mais ce que je ne comprends pas, c'est la déduction que vous faites,
36:20 Jacques Lang, pour aller à cette idée des quotas.
36:24 – Alors pourquoi ?
36:26 – Parce que c'est une forme de mépris de la femme.
36:30 C'est-à-dire qu'en fait, si par exemple je dis à Arlette Chabot,
36:34 "Tiens, je vais vous demander d'être candidate pour le mouvement pour la France
36:38 dans le Loire-et-Cher en 1998".
36:42 – Jacques Lang va me faire la même proposition.
36:44 – Et alors je vous explique,
36:46 ce n'est pas parce que vous avez du talent,
36:48 ce n'est pas parce que vous êtes compétente,
36:50 ce n'est pas à cause de votre personnalité,
36:52 mais il faut que je remplisse mon quota de femme.
36:54 En d'autres termes, la notion de quota,
36:57 c'est l'idée sous-jacente que les femmes ne seraient pas capables,
37:01 par elles-mêmes, par leur propre mérite,
37:03 d'accéder au mandat public et aux responsabilités.
37:07 Et puis cela suppose, cela sous-entend,
37:10 cela amène une dérive de la société française.
37:15 C'est ce qu'on appelle aux États-Unis la discrimination positive
37:19 et qui finalement transforme le peuple français
37:23 en une sorte de juxtaposition de communautés
37:26 ou de minorités sexuelles, ethniques, corporatistes ou autres.
37:30 Et ça, je ne l'accepte pas
37:33 parce que la France est une entité solidaire
37:37 avec une communauté de destin.
37:39 Et je m'étonne que Jacques Lang, le grand pourfendeur du modèle américain,
37:44 nous propose d'importer en France le modèle du politiquement correct.
37:49 - 1996 ! - Mais vous savez que...
37:53 - C'est incroyable ! - C'est un peu prophétique.
37:55 - Mais complètement ! - Dans le journal Le Monde.
37:57 - Jacques Lang, il est là, vous l'avez cloué.
38:00 - Dans le journal Le Monde, il y a quelques jours,
38:03 il y a un titre "La discrimination positive abandonnée par les universités américaines".
38:10 C'est fini. Donc en réalité, vous voyez, ça va vite l'histoire.
38:13 - Enfin, ça ne va pas si vite que ça, c'était il y a 30 ans.
38:15 Fallait peut-être vous écouter un peu plus tôt, Philippe Devilliers.
38:18 - Avançons ! Et actualité, il nous reste quelques minutes seulement,
38:22 mais je voulais vraiment qu'on s'arrête un instant là-dessus,
38:24 parce que c'est là aussi sous-traité médiatiquement, mais ô combien important.
38:28 La basilique de Rouen a été saccagée.
38:31 L'édifice a été construit entre 1890 et 1912.
38:35 Vous voyez les images, ça s'est passé dans la nuit du 14 au 15 novembre.
38:39 Des vases sacrés ont été volés, une statue a été cassée,
38:43 l'hôtel est dans un état épouvantable.
38:46 Pillage, cambriolage, une enquête est ouverte.
38:49 Je vous propose d'écouter quelques réactions.
38:51 - Chère doute, la basilique du Sacré-Cœur a été cambriolée.
38:56 Son état est absolument épouvantable.
38:58 Une statue a été cassée, des vases sacrés ont été volés.
39:03 L'hôtel, le cœur est dans un état épouvantable, cassé par chance,
39:10 ou grâce et providence. Le Saint-Sacrement n'a pas été volé.
39:14 Mais tout cela est vraiment dans un état épouvantable et dramatique.
39:19 Je vous invite, frères et sœurs, à prier pour nous, pour la paroisse.
39:25 - Comment vous expliquez le sous-traitement médiatique de ce genre d'actes ?
39:29 On a vu récemment les chiffres être donnés, beaucoup commentés.
39:32 C'est les 1500 actes antisémites, 500 antichrétiens et 160 antimusulmans.
39:40 Et pourtant, Emmanuel Macron parle des actes antimusulmans.
39:43 On parle évidemment d'antisémitisme, c'est normal,
39:45 mais on parle très peu des actes antichrétiens.
39:47 - Oui, sans doute, parce que la classe politique est omnubilée
39:54 par ce qui se passe dans les banlieues, omnubilée par l'islamisme,
39:58 omnubilée évidemment par les attentats,
40:01 et que les chrétiens, eux, ne massacrent personne.
40:04 Ils se contentent de dormir, le prêtre vient de l'annoncer,
40:08 comme à Gézémani, sous les oliviers, pour garder une église
40:12 qui a été saccagée.
40:14 Et moi, ce que je voulais dire, c'est que dans le contexte
40:17 où nous sommes, c'est l'âme de la France qui est blessée,
40:21 à travers cette profanation, parce que la France est un vieux pays chrétien,
40:27 et qu'à l'heure où il y a tant d'actes antisémites et d'actes antichrétiens,
40:37 eh bien, il y a les frères aînés et les frères puis-nés,
40:44 les frères aînés qui sont frappés, les juifs,
40:48 qui sont à la racine de notre civilisation,
40:52 et les frères puis-nés qui sont frappés à leur tour,
40:57 les chrétiens, qui en sont les artisans et les façonniers.
41:02 Il ne faut jamais oublier la phrase de Paul Valéry sur l'Occident,
41:07 sur l'Europe, sur la France, "J'appelle européenne toute terre qui a été
41:11 successivement romanisée, christianisée, soumise à la discipline des Grecs,
41:19 Jérusalem, oh Jérusalem, Saint-Louis, Jérusalem, Athènes, Rome,
41:29 et évidemment la France, filiales de l'Église,
41:33 et que la France soit frappée de cette manière,
41:37 ça ne peut que provoquer, du moins je l'espère,
41:43 chez nos dirigeants et chez les français,
41:49 un réflexe pour la survie,
41:55 parce que la France est en train de perdre son âme.
42:02 Nos hommes politiques sont comme les yaourts des grandes surfaces,
42:07 le fond près du couvercle, crémeux à cœur,
42:11 ce sont des consuméristes politiques,
42:15 et la politique aujourd'hui doit retrouver sa grandeur,
42:19 charnelle, spirituelle.
42:22 Si on ne parle pas de la grandeur spirituelle de la France,
42:25 on ne fait pas de la politique, on ne s'occupe que de la voiture électrique.
42:30 On aurait pu en parler ce soir, cher Philippe Devilliers,
42:33 mais le temps nous manque, et ce sera le mot de la fin.
42:35 Merci à vous, je rappelle que Gérald Darmanin a réagi,
42:38 demandé une réaction des hommes politiques sur les réseaux sociaux,
42:41 et j'invite les téléspectateurs à voir sa réaction à l'antenne,
42:45 "Après la vandalisation de la basilique de Rouen,
42:47 j'apporte tout mon soutien aux catholiques, une enquête a été ouverte,
42:50 et la police est mobilisée pour en retrouver les auteurs."
42:53 Merci à tous les deux, c'était une émission une nouvelle fois passionnante.
42:56 On avait tellement de choses, j'aurais aimé vous parler des décorations de Noël à Nantes,
43:00 cher Philippe Devilliers, vous avez vu ?
43:02 Le père Noël a changé, maintenant c'est la mère Noël,
43:06 et elle est en jogging, et puis là, les chants aussi, on ne les aura pas.
43:10 - Noël, c'est le berceau de la civilisation,
43:14 et c'est aussi l'esprit d'enfance, le sabot, la crèche,
43:18 ces gens-là détestent ce qu'ils ne comprennent pas,
43:22 parce qu'ils ont perdu la chose essentielle que les enfants gardent en eux,
43:26 l'art et l'amour des symboles.
43:30 - Rendez-vous dans quelques instants pour l'heure des pro 2,
43:33 merci encore cher Philippe Devilliers, merci Geoffroy Lejeune.
43:35 - Et la semaine prochaine, on lui demande s'il roule en voiture électrique quand même.
43:37 - Ah, j'ai besoin de savoir si vous roulez en voiture électrique.
43:41 merci à bientôt !

Recommandée