• il y a 10 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers.
00:04 Philippe Devilliers, bonsoir.
00:05 - Bonsoir, Elliot.
00:06 - Bonsoir, Geoffroy.
00:07 - Geoffroy Lejeune, bonsoir, directeur de la réaction du JDD.
00:10 Est-ce que vous êtes en forme, messieurs ?
00:12 - Prêt.
00:13 - Oui.
00:14 - J'ai une très bonne nouvelle à vous annoncer, mais que j'annoncerai à la fin de l'émission.
00:18 - Ah.
00:18 - Je ne dis rien.
00:19 - L'art d'utiliser le temps.
00:20 - C'est une excellente nouvelle.
00:22 - Tenez en honneur.
00:23 - Ah bah écoutez, vous avez l'air insolide.
00:26 Je suis sûr que vous n'allez pas vaciller, cher Philippe Devilliers.
00:30 - Vous savez ce que disait Picasso, le génie est une longue patience.
00:33 - Si tous les médias, Philippe Devilliers, ont commenté la grande conférence de presse
00:40 du président de la République cette semaine à l'Élysée, très peu sont allés jusqu'en Suisse
00:45 le lendemain pour suivre Emmanuel Macron au Forum économique mondial, le Forum de Davos,
00:51 la grande messe des mondialistes pour évoquer les enjeux sociaux et économiques des années à venir.
00:57 Et ce qui est intéressant, c'est que le chef de l'État a pris la parole, prise de parole d'une heure.
01:01 Et vous allez l'entendre, il était bien plus question de l'Europe que de la France.
01:06 On l'écoute, on en parle juste après.
01:08 - On a d'abord besoin d'avoir une Europe de l'investissement beaucoup plus forte.
01:15 Pour moi, c'est une priorité.
01:17 Tout ce que je vous dis sur le quantique, sur les cleantech et même sur la défense,
01:22 c'est beaucoup plus d'argent.
01:23 Il nous faut aussi approfondir l'union des marchés de capitaux.
01:28 Nous devons absolument avoir une Europe financière qui soit beaucoup plus intégrée.
01:32 Pourquoi ? Parce que notre continent a beaucoup d'épargne, mais cette épargne est mal allouée.
01:39 Elle ne circule pas vers les bonnes géographies, elle ne circule pas vers les bons secteurs.
01:44 - On commence à vous connaître, Philippe de Villiers.
01:48 On sait que vous avez parfois un esprit un peu chagrin.
01:50 Et moi, je vous ai lu, je sais que vous n'êtes pas très à l'aise avec ce genre de grand rassemblement
01:54 entre élites mondialisées.
01:56 Vous avez écrit beaucoup là-dessus, notamment dans vos derniers livres.
01:58 Est-ce que vous trouvez pas, ou vous avez dû vous dire d'ailleurs,
02:00 que c'était un curieux endroit, Davos, pour avoir le fameux rendez-vous avec la nation ?
02:03 - C'est sa nation à lui.
02:07 C'est sa patrie cosmique, en fait.
02:11 Vous savez comment on les appelle, les membres ?
02:14 Les Global Shapers, les façonneurs du capitalisme de surveillance.
02:20 Donc c'est une élite mondialisée.
02:22 Huttington avait un mot, super classe mondiale.
02:25 Donc c'est une sociologie, et en même temps c'est une idéologie,
02:29 avec une vision eschatologique, une vision anthropologique,
02:36 avec deux axiomes, la souveraineté nationale et dépassée.
02:41 Premier axiome, et deuxième axiome, la gouvernance ne peut être que mondiale.
02:48 Et donc c'est un laboratoire planétaire, Davos,
02:52 pour aller vers l'âge post-national, l'âge post-démocratique,
03:00 et l'âge post-moral.
03:01 C'est un laboratoire de la déconstruction, y compris sur le plan du wokeisme.
03:08 Tout passe par Davos, et Davos adopte et adapte toutes les idéologies du moment,
03:16 pourvu qu'elles soient mondialistes.
03:18 C'est le temple du globalisme.
03:21 Et Emmanuel Macron est le fils spirituel de Klaus Schwab,
03:25 qui est le créateur de Davos, qui avait dit au moment de la pandémie,
03:29 il faut faire de la pandémie une fenêtre d'opportunité pour réinitialiser le monde.
03:34 - Et c'est à lui que vous aviez consacré ce livre.
03:35 - En fait, nous, on va devenir les vilains de la glebne numérique,
03:42 une termitière de vivants connectés.
03:45 - Philippe Devilliers, 9 millions de Français ont suivi la conférence
03:49 d'Emmanuel Macron à l'Élysée mercredi.
03:51 C'est légèrement plus d'ailleurs de téléspectateurs que lors de sa précédente
03:55 conférence en 2019, à la suite de la crise des Gilets jaunes.
03:59 Il y a un sondage IFOP pour Sud Radio ce vendredi,
04:03 71% des sondés l'ont trouvé clair.
04:06 En revanche, moins de 5 Français sur 10 considèrent que le chef de l'État
04:11 n'a pas été à la hauteur des enjeux, n'a pas été convaincant, rassembleur.
04:16 Alors, Philippe Devilliers, que reste-t-il des 2h30 de conférence de presse
04:20 du président de la République ?
04:24 - Pas grand-chose. Il a fait, Gérard Carreau a une expression magnifique,
04:28 le "carpet bombing".
04:31 Et vous pourrez dire aussi les chutes du Niagara de l'éloquence technicienne.
04:36 On aurait dit un conseiller technique d'un ministre technicien.
04:40 Éloquence technicienne.
04:43 Et on a eu le 31 décembre le président disco ball sur fond de jeux olympiques,
04:49 et là on a eu le président marchand de sable.
04:52 D'ailleurs, vous le savez très bien tous les deux, puisque je vous ai appelé.
04:57 L'un au début, l'autre à la moitié de conférence de presse.
05:03 - Puisqu'on en parle.
05:04 - Et donc je vais dire aux téléspectateurs, la vérité c'est qu'il y en a un qui dormait déjà
05:09 et l'autre qui s'apprêtait à dormir. Je ne dirai pas lequel.
05:12 Bon, ça veut dire que le marchand de sable a fait son office.
05:15 Et non, il y a un seul mot moi qui m'a réveillé,
05:20 c'est "pour que la France reste la France".
05:24 Alors d'abord parce que c'est vrai, c'est un slogan que je connais bien.
05:30 Moi et d'autres, à droite, tout le monde le connaît, tout le monde l'a envisagé.
05:36 On a tous joué dans une équipe avec le maillot "pour que la France reste la France".
05:42 Et alors en fait, ça veut dire pour que la France reste la France,
05:45 il ne faut pas que le peuple français historique devienne minoritaire.
05:49 Il ne faut pas que la culture française disparaisse.
05:51 Et il ne faut pas que l'art de vivre à la française soit dénaturé par le Houkistan et l'Islamistan.
05:58 Mais ce qui m'a frappé, c'est qu'il osait dire ça alors que c'est le moment qu'il a choisi,
06:05 avec van der Leyen, d'imposer un État européen dans lequel il va fondre la France,
06:10 puisque il n'y aura plus l'unanimité à Bruxelles.
06:14 Les Français ne le savent pas, ça se passe dans leur dos.
06:17 Le général de Gaulle n'aurait jamais suivi et appliqué le traité de Rome signé le 25 mars 1957
06:27 s'il n'y avait pas eu le droit de veto.
06:29 Là, il n'y aura plus le droit de veto.
06:30 Et c'est au moment où il pousse dans le sens d'une fédéralisation de l'Europe
06:36 que Emmanuel Macron ose nous dire "pour que la France reste la France".
06:41 Jean-François Lejeune, puisque vous révélez nos petits secrets de fabrication,
06:44 moi je vais en révéler un aussi.
06:45 Quand vous nous avez appelés, quand vous m'avez appelé, vous m'avez dit une chose
06:48 et ce qui m'a frappé au-delà de l'analyse critique que vous faites
06:50 à l'instant de cette conférence de presse,
06:52 que vous vous étiez ennuyé.
06:54 Et c'est quelque chose que j'ai entendu énormément dans la bouche
06:56 d'énormément de Français cette semaine.
06:57 C'est vraiment le cas ?
06:59 Mais d'abord, moi je m'accrochais parce que c'était de la technique.
07:05 Et comme il y avait une mise ancienne gaullienne,
07:13 je me disais "mais on est tombé bien bas".
07:16 C'est-à-dire qu'en fait c'est un conseiller technique.
07:19 Moi quand j'étais secrétaire d'État, j'avais des conseillers techniques
07:21 qui m'apportaient des notes techniques.
07:23 Et après, moi je faisais de la politique.
07:25 En fait, un homme politique, il a un axe, deux axes, trois axes, pas plus.
07:29 Là, on a été…
07:32 C'est les chutes du Niagara de l'éloquence technicienne.
07:35 On va revenir sur deux grandes thématiques, Philippe Devilliers,
07:38 lors de cette conférence de presse.
07:40 Vous savez qu'en 2023, pour la première fois,
07:42 la France passe sous la barre des 700 000 naissances.
07:45 Des indicateurs donc en berne,
07:46 quasiment jamais vus depuis la Seconde Guerre mondiale.
07:49 Emmanuel Macron veut quand même lancer un vaste plan de réarmement démographique,
07:53 en pointe un tabou, selon lui, la hausse de l'infertilité des ménages.
07:59 On l'écoute, on en parle juste après.
08:02 La natalité baisse aussi parce que l'infertilité progresse.
08:07 Et je parle là d'une forme de tabou du siècle.
08:10 Mais les mœurs se changent, on fait des enfants de plus en plus tard.
08:15 L'infertilité masculine comme féminine a beaucoup progressé ces dernières années
08:20 et fait souffrir beaucoup de couples.
08:22 Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé
08:25 pour permettre justement ce réarmement démographique.
08:29 Philippe Devilliers, la baisse de la natalité passe par une réflexion sur l'infertilité.
08:34 Est-ce qu'il n'est pas en train de se tromper de combat, de réflexion ?
08:38 Il fait diversion.
08:40 Vous savez, vous connaissez le pêcheur, il voit un brochet,
08:46 il donne du fil au brochet pour donner au brochet l'impression
08:51 que le brochet est tranquille, il part avec le fil et avec l'hameçon.
08:54 Et puis à un moment donné, il tire.
08:56 Là, en fait, on est devant une situation tragique.
09:02 Et donc pour qu'on évite de lui poser des questions, il nous balade.
09:08 Il balade le brochet dans les temps.
09:11 Pourquoi elle est tragique la situation ?
09:13 Parce qu'on a cette année le record de la dénatalité depuis la guerre.
09:20 Premier record, deuxième record, on a le record des avortements.
09:24 Depuis la loi Vail, 240 000 avortements.
09:28 Ça, c'est pas l'infertilité, ça consiste à empêcher les enfants de naître.
09:33 C'est un problème pour un président de la République, normalement.
09:36 Troisièmement, on n'a plus de politique familiale depuis Hollande-Macron.
09:40 Plus de quotient familial, plus de politique familiale.
09:43 Quatrièmement, ce sont les femmes d'origine immigrée qui sont les enfants.
09:52 Je vous rappelle la phrase de Boumediene reprise par le président de la Turquie,
09:58 Erdogan, "l'enfantement est le djihad des femmes".
10:04 Et donc le chiffre serait encore beaucoup plus bas
10:07 si on ne comptait que les Françaises de souche.
10:11 Et puis enfin, au moment où on constate tout ça,
10:16 qu'est-ce qu'on nous propose ?
10:17 Le raccourcissement de la vie par les deux bouts,
10:19 avec l'avortement constitutionnel et l'euthanasie.
10:23 Ça n'est pas sérieux.
10:24 Et je vais vous dire quelque chose.
10:26 Dans l'histoire des peuples, à chaque fois que la natalité s'effondre,
10:35 le peuple a disparu.
10:38 À Rome, il y avait l'hospitalitas et la félicitas.
10:43 L'hospitalitas, c'était l'accueil de l'autre,
10:47 l'accueil du barbaricum pour faire des enfants que les Romains ne voulaient plus faire.
10:51 On a vu comment ça s'est terminé.
10:53 Et la félicitas, il y avait un slogan incroyable,
10:57 c'était "mourir en s'amusant".
10:59 Les patriciens romains, mourir en s'amusant.
11:02 En fait, toutes les sociétés expirantes meurent en s'amusant.
11:07 Et en fait, Rome n'est pas morte, détruite par les barbares,
11:12 mort, Rome asséché sur pied.
11:17 - Dernier élément de la conférence de presse du président de la République
11:21 que nous souhaitons aborder,
11:23 ce sont les émeutes.
11:24 Six mois après, des commerçants n'ont toujours pas été remboursés,
11:28 certains bâtiments gardent les stigmates de ces nuits de violence.
11:31 Le diagnostic du président de la République concernant les émeutes interroge.
11:35 Ne parlez pas de délinquance, ne parlez pas d'immigration,
11:39 non, il faut parler oisiveté et réseau sociaux.
11:42 Écoutez.
11:43 - C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
11:46 Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
11:50 qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
11:54 Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
11:57 l'organisation commune, le système tel qu'il marche,
12:01 plus de classe, l'oisiveté.
12:04 Vous savez, les vieux préceptes parfois disent beaucoup.
12:07 C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
12:09 qui les emmènent à la mer, à la montagne,
12:11 qui justement n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
12:15 Ils s'ennuyaient.
12:17 Et ensuite, les écrans ont eu un rôle très important
12:20 qu'on n'avait jamais vu.
12:21 C'est-à-dire, en quelques minutes, on voyait des centaines d'actions
12:24 se déployer, des rendez-vous donnés sur telle ou telle,
12:26 je ne ferai pas de stigmatisation, réseau social par l'écran.
12:30 Et il y a eu une forme de mimétisme qui a conduit
12:33 à un embrasement totalement déraisonné.
12:36 - Quelle a été, Philippe, votre réaction ?
12:38 S'il vous plaît, racontez-moi dans votre canapé
12:39 quand vous avez entendu ce diagnostic sur les émeutes.
12:42 - Je me suis dit d'abord qu'il a oublié les mises en garde
12:49 des gouvernements étrangers, gouvernement turc,
12:52 gouvernement algérien, qui ont sommé le président de la République
12:58 de protéger leurs ressortissants.
13:02 Si ce n'est pas ça, des immigrés, leurs ressortissants.
13:06 Deuxièmement, il n'a pas lu le rapport de l'inspection générale
13:09 de la police qui dit que ce ne sont pas des écoliers.
13:12 Ils ont entre 18 et 24 ans.
13:14 Ce ne sont pas des oisifs, ils travaillent,
13:16 64% d'entre eux travaillent.
13:21 Et en fait...
13:22 - Et ils sont une immense majorité issus de l'immigration.
13:25 - Alors, il y a Nael, non pas Nael, il y a...
13:29 - Matteo et Kevin.
13:30 - Matteo et Kevin, oui, comme disait, c'est la darmaninade.
13:35 Mais il y en a beaucoup d'autres qui sont issus de l'immigration.
13:39 Et surtout, ils ont la haine de la France.
13:41 C'est-à-dire qu'ils brûlent des commissariats, des mairies,
13:43 des bâtiments publics.
13:45 Mais moi, je vais plus loin.
13:46 En fait, ce que j'ai pensé dans mon canapé,
13:48 je me suis dit "mais ils ne voient pas là,
13:50 ce que son ministre lui avait dit, le ministre de l'Intérieur,
13:52 le danger de la partition".
13:54 Tu vois, il y a...
13:57 Qu'est-ce que ça veut dire la partition ?
13:59 Ça veut dire d'abord des empiétements de souveraineté,
14:01 de gouvernements étrangers qui viennent nous donner des ordres.
14:05 On n'est plus tout à fait souverains.
14:08 Ensuite, c'est la revendication de souveraineté des bandes,
14:14 des émeutiers, qui appellent la police "forces d'occupation",
14:18 bandes rivales.
14:20 Donc ils sont chez eux, ça y est.
14:22 C'était ça les émeutes, guerre de conquête, voire de sécession.
14:26 Et enfin, troisièmement, qui a arrêté les émeutes ?
14:30 L'autorité souveraine.
14:31 Quelle a été l'autorité souveraine pour arrêter les émeutes ?
14:34 – Le dealer.
14:35 – C'était les caïds et les grands frères.
14:38 Les frères et les grands frères.
14:39 C'est-à-dire en fait ceux qui avaient intérêt à ce que la paix revienne.
14:44 C'est quand même un début de démembrement de la souveraineté nationale.
14:50 – Voilà ce qu'on pouvait dire, Philippe de Villiers,
14:51 sur la conférence de presse du président de la République.
14:56 Revenons, si vous le voulez bien, à la polémique,
14:58 la grande polémique de la semaine.
15:00 L'école, alimentée par la ministre de l'Éducation nationale,
15:04 Amélie Oudéa Castera, dont les enfants sont scolarisés
15:08 dans l'établissement privé catholique Stanislas.
15:12 L'extrême-gauche et politiques et médiatiques
15:17 ont placé leur cible sur l'établissement privé Stanislas.
15:22 La mairie de Paris, d'ailleurs, a décidé de suspendre ces subventions
15:25 après la publication par Mediapart d'un rapport
15:27 de l'inspection générale de l'éducation nationale.
15:30 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute
15:31 le directeur des classes préparatoires de Stanislas.
15:34 Dans un instant, on parlera de la ministre,
15:37 mais revenons sur cette nouvelle guerre contre l'école privée.
15:41 – Le mot "dérive" est parfaitement à admettre,
15:44 dans la mesure où, je le rappelle, ce rapport n'a pas conclu
15:47 qu'il fallait prendre des sanctions disciplinaires
15:49 parce qu'il n'y avait pas d'ambiance généralement sexiste
15:52 et homophobe à Stanislas, mais qu'en revanche,
15:53 il y avait eu des cas particuliers de sortie de piste
15:56 parfaitement bien documentés, notamment de la part d'un catéchiste
15:59 dont l'intervention est longuement détaillée,
16:02 c'est celui qui parle à la fois des thérapies de conversion,
16:05 du viol, etc. Il a été immédiatement sanctionné
16:09 et renvoyé de l'établissement.
16:10 – Non, ça, la volonté de dissimulation, je la conteste absolument.
16:13 En revanche, qu'on puisse progresser avec le rectorat de Paris
16:17 et qu'on puisse rassurer aussi ces deux élus communistes,
16:19 nous le ferons évidemment, mais je conteste absolument la dissimulation.
16:22 Mais beaucoup a déjà été fait pour normaliser les choses.
16:26 Après, il faut aussi qu'on reconnaisse le caractère propre de Stanislas
16:30 avec certains points, vous voyez par exemple la proposition de la non-mixité,
16:34 la proposition de vie chrétienne dans Stanislas
16:38 qui font partie quand même de notre identité.
16:40 Donc, il faut distinguer les vrais abus contre lesquels
16:43 nous sommes pleinement résolus à agir définitivement
16:46 et puis le caractère propre de Stanislas.
16:49 – Et nous venons d'entendre la mise au point de Louis Manarange,
16:51 directeur des classes préparatoires au collège Stanislas.
16:55 Geoffroy Lejeune, une question pour Philippe Levillier.
16:57 – Qu'est-ce qu'on est en train de vivre Philippe en ce moment ?
16:58 Est-ce que c'est la guerre scolaire qui se rallume ?
17:01 Est-ce que c'est une croisade contre le privé ? Qu'est-ce que c'est ?
17:04 – Oui, c'est ça.
17:05 En fait, qu'est-ce que le privé aujourd'hui Geoffroy ?
17:10 C'est le canot de sauvetage du Titanic.
17:13 Alors vous avez encore quelques musiciens de l'orchestre
17:16 qui continuent à fredonner "ce n'est qu'un au revoir mes frères"
17:21 mais en fait la plupart des gens veulent descendre du Titanic
17:24 pour monter dans le canot de sauvetage.
17:26 Je ne sais pas si vous avez vu le film Titanic.
17:28 – Ceux qui peuvent le veulent le faire.
17:29 – Je pense que l'image est juste.
17:30 Et d'ailleurs, le hors contrat est le canot de sauvetage du sous-contrat,
17:36 ce qui n'est pas parfait.
17:37 Mais je réponds à votre question.
17:40 En fait, le succès du privé vient de quoi ?
17:45 Il vient du fait qu'il a gardé l'ancien modèle,
17:49 avec la discipline, avec la rigueur, avec l'excellence, l'uniforme etc.
17:54 Et je vais vous dire quelque chose que peu de gens connaissent.
17:59 Un jour, il y a un député de l'Ouest qui a interrogé Jules Ferry en 1881.
18:06 Jules Ferry, le créateur de l'école laïque.
18:10 Et il lui dit "mais monsieur le ministre, votre école laïque,
18:14 quelles seront les valeurs que vous allez enseigner ?"
18:17 Et le ministre lui répond "mais monsieur le député,
18:19 quelles valeurs ? Mais les valeurs de nos pères, les valeurs de toujours !"
18:25 Voilà, c'était ça l'école laïque en fait.
18:28 Dans une société de chrétienté, les deux écoles étaient proches finalement,
18:34 puisque c'est l'école laïque qui a inventé le roman national,
18:37 et qui a mis en valeur Jeanne d'Arc, avant même l'école catholique.
18:41 Ce qui se passe, c'est que tout s'est effondré.
18:45 Et on est à la veille d'une nouvelle guerre scolaire,
18:47 c'est ça que les gens ne voient pas,
18:49 que je voudrais expliquer en une minute.
18:51 L'ancienne guerre scolaire, elle a pris fin en 1984,
18:55 lors de la grande manifestation contre le service public laïque,
18:59 voulue par François Mitterrand.
19:02 Cette guerre-là, elle tournait autour de la question du catéchisme catholique.
19:09 C'est fini, ce n'est plus la question.
19:12 Aujourd'hui, c'est la question du nouveau catéchisme,
19:15 le catéchisme de l'État de droit,
19:17 le catéchisme des normes sociétales.
19:19 Il y a un papier excellent ce matin,
19:21 de Chantal Delsol de l'Institut, dans le Figaro,
19:24 qui explique ça très bien.
19:26 Donc aujourd'hui, en fait, la question qui se pose à Stannes,
19:30 qui est un établissement exemplaire,
19:37 vraiment exemplaire, et qui est persécuté,
19:39 la question qui se pose,
19:41 c'est de savoir si on va pouvoir, dans un établissement catholique,
19:47 dire encore qu'on préfère la vie à l'avortement,
19:50 qu'un homme ne peut pas être enceint,
19:54 et qu'il faut éviter de se poser la question de savoir
19:57 s'il y a deux sexes ou plusieurs, etc.
20:00 C'est-à-dire qu'en fait, le wokisme laïque, universel et obligatoire
20:05 est en train d'investir l'école, y compris l'école privée.
20:10 Et donc, moi, je lance un appel à tous les parents de France,
20:15 développez-le hors contrat, vous aurez moins d'ennuis,
20:19 vous pourrez faire ce que vous voulez et vous pourrez échapper au wokisme.
20:23 Parce que le wokisme, il est en train d'être démantelé aux États-Unis,
20:28 il arrive chez nous et il est en train de nous détruire.
20:33 L'école, encore et toujours.
20:35 Et cette fois-ci, on va parler de la ministre de l'Éducation nationale,
20:38 madame Casteira.
20:39 Elle est en pleine tempête.
20:41 Je résume rapidement, ses enfants sont à Stanislas,
20:43 elle a justifié ce passage du public au privé
20:46 parce que trop d'heures n'étaient pas remplacées
20:49 et l'établissement tricoté, ruelitré,
20:51 visiblement, il y avait un problème avec cet établissement,
20:54 sauf que ce n'est pas véritablement le cas.
20:57 Patatras, la ministre s'est donc rendue dans l'ancienne école publique de son fils
21:01 pour présenter ses excuses aux équipes enseignantes.
21:04 Tendez bien l'oreille, parce qu'il y avait un comité d'accueil
21:08 à l'entrée de l'établissement ruelitré.
21:11 J'y tenais, je leur devais.
21:15 On a eu une conversation utile.
21:20 J'ai pu revenir sur ces excuses que je leur devais de les avoir blessées.
21:27 J'ai pu aussi réévoquer le fait que je regrettais de les avoir citées non-aimant.
21:34 J'ai d'ailleurs à cœur qu'ils puissent vraiment être un peu épargnés de tout ça
21:39 et de travailler dans la sérénité, qu'ils soient préservés.
21:43 Comment, Philippe de Villiers, jugez-vous la défense de la ministre Amélie Oudéa Castera ?
21:50 Alors, je pense que si la ministre avait vécu en Union soviétique,
22:00 elle aurait préconisé l'accès au Colcose pour la nourriture du peuple
22:09 et en même temps, pour sa propre famille,
22:11 elle serait allée chercher son caviar dans les magasins d'État du Politburo.
22:18 C'est ça qui se passe.
22:19 C'est-à-dire qu'en fait, nos politiciens, nos élites,
22:23 nous disent "enseignement public, le camp du bien",
22:28 c'est là qu'est le bien,
22:30 mais nous, on met nos enfants dans le privé discrètement.
22:33 C'est une tartufferie élitaire extravagante.
22:40 Vous savez, il y a deux films qui m'ont marqué l'aveu et la déchirure.
22:45 Dans les deux cas, on fait avouer quelqu'un qui n'a rien fait.
22:49 Dans l'aveu, c'est Yves Montand qui joue Gérard
22:54 et en fait, Gérard avoue des crimes qu'il n'a pas commis.
22:58 Et elle fait pitié, madame Oudéa Castera,
23:01 mais moi, je ne veux pas qu'on s'acharne sur elle
23:04 parce qu'en fait, elle a été victime d'un piège.
23:07 Elle n'a pas l'habitude de répondre à des questions de manière spontanée.
23:11 Et après tout, ce n'est pas parce qu'elle met ses enfants dans le privé
23:17 qu'il faut le lui reprocher.
23:20 En fait, ce qu'elle peut faire, ce qu'elle doit faire,
23:23 c'est se servir du privé pour renouveler le public.
23:28 Parce que s'il est vrai que dans le privé, il y a la discipline,
23:31 il y a l'uniforme, d'ailleurs, même, il l'a senti Emmanuel Macron
23:35 dans sa conférence de presse.
23:37 Eh bien, on peut se servir de ce qui marche bien
23:40 pour rénover le secteur public de l'enseignement
23:46 parce qu'on aura besoin d'une éducation nationale,
23:49 qu'on en a besoin d'un service de santé avec un secteur privé,
23:52 un secteur public, une éducation nationale qui sera encouragée
23:57 par la concurrence, par l'émulation.
23:59 Moi, en Vendée, on a créé un secteur public, un secteur privé,
24:04 50-50 dans le secondaire.
24:05 Et j'ai créé, quand je suis arrivé, une université privée
24:09 face à l'université publique, les deux en même temps.
24:12 Et on a un taux de chômage et un taux de création d'emploi
24:15 qui est phénoménal. Pourquoi ?
24:16 Parce qu'en fait, c'est la valeur qui crée la valeur ajoutée.
24:19 Et donc, si on a une éducation nationale avec trois secteurs,
24:23 un secteur public, un secteur privé sous contrat et un secteur hors contrat,
24:28 eh bien, on ira chercher les innovations là où l'esprit humain
24:33 favorise la richesse éducative.
24:36 La publicité, on revient dans un instant avec Philippe Devilliers
24:39 et Geoffroy Lejeune, bien sûr.
24:42 Je rappelle, en début d'émission, j'ai dit j'ai une bonne nouvelle.
24:45 On la donnera à la fin de la seconde partie.
24:47 A tout de suite sur CNews.
24:49 19h30 sur CNews, la suite de Face à Philippe Devilliers,
24:56 toujours avec Geoffroy Lejeune et Philippe Devilliers.
24:59 On va revenir à une actualité judiciaire.
25:03 L'épilogue du procès Théo, ce vendredi, verdict très attendu.
25:08 Je rappelle que des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis
25:12 ont été requises jeudi contre les policiers impliqués dans l'interpellation.
25:16 Sept ans quasiment, jour pour jour, après les faits et l'interpellation de Théo,
25:20 dehors l'Ouaka, grèvement blessé par un coup de matraque.
25:24 Le policier a été reconnu coupable de violences volontaires,
25:28 mais n'ayant pas entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.
25:33 Il est donc condamné à 12 mois de prison avec sursis,
25:36 interdiction d'exercer une activité de police sur voie publique pendant cinq ans.
25:41 Les deux autres policiers ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis,
25:45 deux ans d'interdiction d'exercer leur fonction sur la voie publique
25:48 et deux ans d'interdiction de porter une arme.
25:51 Les condamnations, pour résumer Philippe Devilliers, sont inférieures aux réquisitions.
25:58 Quel regard vous portez sur ces décisions de justice ?
26:01 Alors moi, je ne commande pas la décision de justice.
26:04 Elle est trop fraîche.
26:07 Puis c'est un principe.
26:09 En revanche, sur le contexte, je me souviens très bien de ce qui s'est passé.
26:13 Et je voudrais le rappeler.
26:15 François Hollande, le président de la République, qui se déplace au chevet de Théo
26:20 sans savoir du tout ce qui s'était passé.
26:23 Donc c'était les violences policières, la messe édite.
26:28 Ensuite, on a appris que le Théo en question a eu quand même des ennuis judiciaires
26:34 pour d'autres faits.
26:37 Ensuite, on s'est aperçu que finalement, toute la gauche morale
26:45 condamnait les policiers sans tenir compte du règlement de la police,
26:52 c'est-à-dire sans tenir compte de l'action policière
26:55 qui doit être jugée en fonction de la légitimité de l'intervention.
26:59 Là, il n'y a aucun doute.
27:01 Et de la proportionnalité, il semble bien que les jurés aient jugé
27:05 que la proportionnalité était là aussi.
27:08 Et donc, moi, ce que je ne supporte pas,
27:11 et je pense en cet instant à tous les policiers, à toutes les forces de l'ordre,
27:16 c'est qu'on les montre du doigt, on les suspecte
27:19 et on met en danger la société toute entière.
27:23 Parce que finalement, un policier, quand il intervient maintenant,
27:27 il se dit "attention, je peux aller en taule".
27:31 Alors que là, on a un individu qui, en fait, s'est débattu,
27:37 a refusé d'optempérer et a donc pris le risque d'une bastonnade.
27:43 Alors, naturellement, c'est très malheureux ce qui s'est passé.
27:46 Je pense à ce pauvre garçon qui est mutilé à vie.
27:51 Mais il faut aussi comprendre que la tâche des policiers est noble, digne
27:56 et que c'est une charge qui honore le pays tout entier.
28:01 Voilà ce qu'on pouvait dire sur le procès Théo.
28:03 Revenons à la politique.
28:04 Politique, c'est aussi, Philippe de Villiers, une question de symbole.
28:07 Le nouveau ministre de l'Europe et des Affaires étrangères,
28:09 Stéphane Séjourné, a choisi comme premier déplacement
28:13 la semaine dernière l'Ukraine.
28:15 Il aurait pu se rendre en Israël pour les 100 jours du conflit,
28:19 en sachant que nous avons toujours trois Français
28:22 qui sont portés disparus ou pris en otage par les terroristes du Hamas.
28:27 Je le prends au mot, l'Ukraine reste la priorité pour la France.
28:31 On écoute Stéphane Séjourné.
28:33 En dépit des multiplications, des crises,
28:36 l'Ukraine est et restera la priorité de la France.
28:40 C'est un message important que nous vous délivrons.
28:43 C'est en Ukraine que se joue aujourd'hui la défense des principes fondamentaux
28:48 du droit international, des valeurs de l'Europe,
28:52 mais aussi des intérêts de la sécurité également des Français.
28:57 Geoffroy Lejeune.
28:58 Je vous ai vu sursauter pour les petites erreurs de français
29:01 qu'on a entendues dans cet extrait.
29:03 Mais au-delà de ça, est-ce que vous pensez que le nouveau ministre
29:05 des Affaires étrangères a les épaules pour le poste ?
29:10 Écoutez, moi j'ai connu dans ma vie publique des grands diplomates.
29:14 Claude de Meurville, Jean-François Ponsay, Jean-François de Niaux, etc.
29:20 Ils me disaient tous, le quai d'Orsay c'est une culture
29:25 qui est fondée sur le protocole ancestral.
29:30 La langue française en ses subtilités, parce qu'il ne faut pas fourcher,
29:34 parce que sinon vous changez le sens d'un traité.
29:40 Et enfin l'ancienneté, le temps long.
29:43 Et Gilbert Perrol, qui était secrétaire général du quai d'Orsay,
29:47 et Dominique Clouchet, ambassadeur, qui était mes conseillers diplomatiques,
29:51 me disaient toujours, pour faire un président de conseil général,
29:54 il faut une minute, il suffit d'une urne et de quelques incointances
29:58 pour faire un bon diplomate, ça faut 25 ans.
30:01 Et vous savez, il y a une tradition, je crois, au quai d'Orsay,
30:05 quand un nouveau ministre des Affaires étrangères arrive,
30:09 on l'installe symboliquement dans le fauteuil de Vergène, le grand diplomate.
30:16 Et là j'ai du mal, et je réponds à votre question,
30:18 à imaginer monsieur Séjourné dans le fauteuil de Vergène.
30:23 J'ai du mal à l'imaginer conversant avec ses prédécesseurs,
30:27 Illustre, Richelieu, Mazarin ou Talleyrand.
30:31 Et je pense à un autre diplomate, qui a beaucoup écrit,
30:35 qui s'appelle Chateaubriand, et qui a beaucoup écrit au sujet de la langue.
30:40 Et qui dit ceci, c'est une dédicace que je fais à monsieur Séjourné,
30:44 qui a sans doute des mérites que je ne connais pas,
30:46 c'est sans doute un négociateur de l'ombre.
30:51 Mais Chateaubriand disait ceci,
30:54 "il y a des peuples de l'Horloynoc qui ont disparu,
30:59 il n'est resté de leur dialecte qu'une trentaine de mots
31:04 prononcés à la cygne des arbres par des perroquets redevenus libras".
31:10 Et donc le quai d'Orsay, la diplomatie française,
31:13 le ministère des Affaires étrangères, c'est capital pour la France.
31:18 Et je réponds à Elliot, moi ce qui me frappe,
31:22 quand j'écoute Emmanuel Macron, quand j'écoute nos gouvernants,
31:26 ils ont perdu le sens de ce qu'on appelait jadis les intérêts vitaux.
31:32 Par exemple, est-ce qu'il y a des intérêts vitaux pour nous en Ukraine ?
31:38 On est à la limite de la belligérance là.
31:42 Où sont les intérêts vitaux ?
31:43 C'est l'agriculture française avec les céréales ukrainiennes.
31:46 Quels sont les intérêts vitaux pour qu'on fasse rentrer l'Ukraine
31:48 dans l'Union européenne alors que Biden ne veut même pas
31:51 faire rentrer l'Ukraine dans l'OTAN ?
31:54 Quels sont les intérêts vitaux à nous mentir sur l'Ukraine ?
31:57 Par exemple, en nous disant "Poutine est isolé", c'est pas vrai.
32:01 "Poutine a perdu la contre-offensive et gagné", c'est pas vrai.
32:05 "Les sanctions ont fait leur effet", vous vous souvenez de Bruno Le Maire.
32:10 "Il détache nous", c'est pas vrai.
32:12 Bon, tout ça c'est pas vrai.
32:13 On va perdre et qui va perdre ?
32:15 L'Amérique qui est en train de se carapater.
32:19 Les BRICS sont en train de dire "nous on est du côté de la Russie
32:23 où on est neutre".
32:25 Il reste quoi ? L'Europe.
32:26 Et en Europe, il reste qui ?
32:28 Le chef Scoot.
32:30 Macron.
32:31 Il n'y a plus que lui.
32:32 Il veut aller faire la guerre là-bas.
32:34 Et avec quel argent ? Avec nos impôts.
32:36 Non, mais tout ça c'est pas sérieux.
32:38 Les intérêts vitaux de la France sont en jeu.
32:41 Il faut que la France redevienne une grande puissance d'arbitrage.
32:46 Emmanuel Macron s'honorerait s'il disait "Bon, stop,
32:49 on arrête la guerre".
32:50 Bon.
32:50 Et maintenant on trouve un accord.
32:52 On fait la conférence de Paris et on réunit tout le monde.
32:55 Voilà, la paix.
32:56 C'est ça la négociation.
32:58 Je ne suis pas sûr que monsieur Séjournay ait les épaules.
33:02 Justement, puisqu'on parlait de la guerre,
33:05 non pas en Ukraine, mais également contre les terroristes du Hamas,
33:10 le 7 février prochain, un hommage sera rendu en France
33:14 aux 41 victimes françaises des terroristes
33:16 lors de l'assaut du 7 octobre.
33:18 Trois Français sont encore portés disparus ou pris en otage.
33:22 Je vais vous proposer une séquence.
33:23 C'est l'avocat que vous connaissez très bien,
33:26 qui est un ami, un intime, Gilles-William Golnadel,
33:28 qui vient de publier un livre intitulé "Journal de guerre",
33:32 dans lequel il va raconter comment depuis le 7 octobre,
33:36 aux yeux de certains médias, aux yeux de certains politiques,
33:39 Israël est passé de victime à bourreau.
33:47 C'est un ouvrage à cœur ouvert.
33:49 Je l'ai reçu dimanche dernier sur le plateau de CNews.
33:53 Et je vous propose cet échange,
33:54 puisqu'il m'avait parlé dans l'après-midi et écouté son émotion.
33:58 Vous avez une phrase qui m'a marqué cet après-midi,
34:01 quand vous m'avez annoncé la publication de ce livre.
34:04 Vous m'avez dit "en 100 jours, j'ai pris 10 ans".
34:06 Oui, c'est vrai.
34:07 Je vous assure que ce n'est pas de la...
34:11 Je vois bien que j'ai pris 10 ans dans la tête.
34:14 Je me sens avoir vieilli.
34:17 Ça arrive, mais...
34:18 Vieilli ou souffert ?
34:20 Je pense que la souffrance doit faire vieillir.
34:22 Je me sens plus âgé.
34:23 Je ne serai plus jamais heureux.
34:25 Sachez-le, je ne serai plus jamais heureux
34:30 comme je l'étais le 6 octobre au soir.
34:33 Quelque chose s'est écroulé en moi.
34:37 Moi, mes enfants sont là-bas.
34:42 Je m'arrête là pour dire ce qui se passe là-bas.
34:45 Donc oui, ça a été...
34:48 Mais encore une fois, ce journal,
34:50 qui n'est pas un journal intime,
34:51 qui est un journal de guerre,
34:54 a été une sorte de cure pour moi également.
34:57 Je le disais, Philippe Devilliers,
34:58 William Gollnadel est un de vos amis, un intime.
35:01 Vous avez envie de lui répondre quoi ?
35:06 Qu'il a été d'abord un des premiers Français
35:12 à comprendre que ce qui se passait là-bas,
35:15 du côté de la France du Levant,
35:18 pourrait se passer demain dans la France du Couchant.
35:23 Le premier à faire le lien.
35:26 Parce qu'on a les mêmes ennemis et les mêmes amis.
35:30 Et cette amitié entre les deux testaments,
35:33 l'ancien et le nouveau, est précieuse.
35:38 Je vais vous dire quelque chose.
35:40 Un jour, j'ai raconté une histoire ici,
35:42 elle a eu une suite.
35:45 Mon père a passé sa guerre,
35:48 a s'évader, quatre fois,
35:50 avec son ami d'enfance, de messe,
35:54 il s'appelait Gilbert Cansalvador.
35:58 Et les Juifs, les Chrétiens,
36:01 se sont battus ensemble pour la France.
36:03 Et ils ont fini leur guerre ensemble,
36:04 dans le même barraquement, à Lubec.
36:09 Et mon père me disait toujours,
36:15 "J'aurais à revoir Gilbert, je dois revoir Gilbert."
36:17 Et il me disait, je lui disais souvent,
36:19 "Gilbert, j'irai te chercher dans les barbelés."
36:23 Ben moi je dis à William,
36:27 "T'es un grand Français,
36:29 parce que t'es courageux.
36:32 T'as tout compris, t'as tout vu.
36:34 La lucidité, la blessure, la plus proche du soleil",
36:37 il disait, "René Char."
36:39 T'as tout vu, t'as tout compris.
36:41 Nous sommes de la même tranchée.
36:46 Nous sommes du même maquis.
36:49 William, j'irai te chercher dans les barbelés.
36:56 - Et Philippe de Villiers, quand William Golnadel dit,
36:57 "Je ne serai plus jamais heureux",
37:00 comme j'ai pu l'être avant le 7 octobre,
37:04 est-ce qu'on peut retrouver un peu de bonheur
37:07 après un tel traumatisme, après une telle horreur ?
37:12 - Difficile de rêver après un cauchemar.
37:15 Mais la paix reviendra.
37:21 Nous vaincrons parce que l'erreur,
37:24 la vérité ne triomphe jamais.
37:26 Mais ses ennemis finissent toujours par mourir.
37:30 - Face à Philippe de Villiers, c'est aussi un bond dans l'histoire.
37:33 Il y a tout juste 230 ans, le 19 janvier 1794,
37:38 la Convention vote un plan d'extermination
37:40 avec ses douze colonnes infernales
37:43 pour dépopulationner la Vendée.
37:46 Philippe de Villiers, racontez-nous.
37:51 - Eh bien, tout a été dit par vous.
37:54 Le 19 janvier 1794, il y a eu le début d'un génocide.
38:01 On applique, si vous voulez, la grille de lecture de Lemkin.
38:05 Je me souviens d'une préface qui a été écrite par William Golnadel
38:09 dans le livre sur le génocide vendéen commis par Renald Seychère.
38:13 Cette préface était magnifique.
38:15 Il disait "les Vendéens n'ont pas été tués pour ce qu'ils ont fait,
38:18 mais pour ce qu'ils étaient".
38:20 Et en fait, les trois caractéristiques,
38:22 les trois éléments constitutifs du génocide étaient là.
38:26 D'abord, un crime légal, prémédité, voté par les députés,
38:33 puis contrôlé par le comité de salut public
38:35 et les administrations les plus officielles.
38:37 Ça, c'est le premier élément constitutif du génocide.
38:40 Deuxième élément, des moyens d'extermination de masse,
38:44 le brûlement, la noyade, etc.
38:48 Aux épaisses, là où se trouve le Puy-du-Fou,
38:51 Carpentier et Moral envoient un rapport,
38:55 ils sont les envoyés de la Convention,
38:57 ils envoient un rapport à la Convention en disant
39:00 "il y a un four où on brûle les femmes
39:03 et quand on a voulu s'interposer, on nous a dit,
39:06 le général Hamet nous a dit,
39:08 c'est ainsi que la République entend faire cuire son pain".
39:13 Et enfin, troisième critère, le troisième élément,
39:16 c'est un groupe qui est visé, soit religieux, soit ethnique.
39:21 Là, c'est les deux, on appelle ça la race impure.
39:24 Il a fallu attendre Solzhenitsyn en 1993,
39:28 il y a en ce moment une exposition magnifique à l'Historial de la Vendée,
39:32 grâce au Conseil départemental de la Vendée, que je salue,
39:36 et il me permettrait ce petit spot.
39:39 Solzhenitsyn, il a dit,
39:42 "la matrice des deux terreurs du XXe siècle,
39:45 c'est ici qu'elle a été inventée,
39:47 c'est ici que la roue rouge qui devait broyer le peuple russe
39:51 a fait ses premiers tours".
39:53 Et donc, en fait, la Vendée est devenue un archétype de la Résistance,
39:58 non plus une province de la géographie, mais une province de l'esprit.
40:02 Et j'en suis très fier.
40:05 - Une nouvelle qui va vous plaire.
40:07 Ce n'est pas celle qui va vous faire plaisir.
40:10 Je garde pour la fin de l'émission la nouvelle qui va vous faire plaisir.
40:13 Mais cette nouvelle va vous plaire.
40:14 La grève, la fameuse grève au Mont-Saint-Michel, Philippe de Villiers, a pris fin.
40:19 Le bras de fer avait commencé le 26 décembre dernier.
40:23 Et cette semaine, un protocole d'accord a été trouvé.
40:26 Plusieurs raisons étaient invoquées.
40:28 Le manque de moyens, les conditions précaires,
40:30 dont la fatigue des employés et ces 365 marches à gravir.
40:36 Philippe de Villiers, vous les connaissez bien, ces marches du Mont-Saint-Michel, n'est-ce pas ?
40:40 - Oui, je les ai gravies des dizaines de fois avec mes frères et soeurs
40:46 quand nous étions en vacances à Rottenheuf, près de Saint-Malo.
40:49 Et nous venions chaque année au Mont-Saint-Michel.
40:52 Et ce rocher au péril de la mer m'a toujours fasciné.
40:59 Il y a quelque chose d'étrange et d'irréel pour un enfant.
41:04 Ça commence avec les abords.
41:08 La plaine de cendres blanches à perte de vue.
41:15 La grève sournoise qui surprend le voyageur imprudent.
41:23 Et puis cette mer qui monte, la marée montante à la vitesse d'un cheval au galop, dit-on.
41:31 Et qui vous surprend et qui peut vous engloutir.
41:34 Et puis, pour un enfant, il y a surtout cet éperon là-bas.
41:39 Cet éperon qui se métamorphose dans une seule journée au fil des marées.
41:46 Quand la marée est haute, soudain c'est une île.
41:52 Quand la marée est basse, émergeant d'un désert de vases infinis, c'est une montagne.
42:03 Et pourquoi je vous dis ça ?
42:05 Parce que, avec le temps, avec le recul,
42:10 je sais maintenant que ce Mont-Saint-Michel a contribué à l'éveil de ma conscience civique.
42:19 Et je vais vous dire pourquoi.
42:21 La France immémoriale, aujourd'hui ballotée, prise dans les bourrasques et les vagues scélérates,
42:30 elle ressemble, et un enfant le sent mieux qu'un adulte,
42:36 elle ressemble à ce piton qui a résisté à tout,
42:40 aux assauts de la nature et de l'homme, et à toutes les tempêtes à la foudre, etc.
42:47 C'est fascinant.
42:48 Cette France usée par le soupçon qu'est la nôtre,
42:55 la France a emprunt tous les renoncements, malgré tout, elle garde sa zveltesse,
43:04 elle garde son goût des éthers, elle garde ses hardiesses sous les cieux assombris.
43:14 Et il ne faut jamais oublier qu'en face du Mont-Saint-Michel, là-bas, à la plaine dont je vous parlais,
43:19 en face, il y a la côte, et sur la côte, le général de Gaulle a dit, c'est là qu'il a dit,
43:26 en désignant le Mont-Saint-Michel, il y a un pacte, 20 fois séculaire,
43:32 entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
43:37 La grandeur, elle est là, la grandeur de ce rocher, c'est-à-dire la hauteur, l'altitude,
43:44 mais aussi l'élégance et surtout la puissance de Saint-Michel, l'archange qui terrasse tous les dragons.
43:52 Alors, en fait, j'ai mis du temps à comprendre que le Mont-Saint-Michel est une métaphore française.
44:01 Si vous voulez sentir la France, allez au Mont-Saint-Michel,
44:07 prenez votre temps pour grimper, grimper avec votre âme, c'est l'âme de la France.
44:16 – Merci Philippe de Villiers, merci à vous également Geoffroy Lejeune.
44:22 J'avais promis une nouvelle qui allait vous faire plaisir, non pas vous plaire,
44:27 vous plaire c'était le Mont-Saint-Michel, vous faire plaisir,
44:30 c'est que demain matin sur Europe 1, en partenariat avec CNews,
44:36 face à Philippe de Villiers, arrive de 10h à 11h, vous l'homme de radio,
44:41 vous êtes de retour sur Europe 1, qu'est-ce que vous avez à dire aux auditeurs ?
44:47 – D'abord je remercie Europe 1 et toute l'équipe des responsables,
44:53 et ensuite je vais faire comme les courants cyclistes quand ils montent sur le podium,
44:58 qu'ils ont gagné le Tour de France, je remercie ma famille,
45:04 je remercie ma femme qui me laisse partir tous les vendredis,
45:08 et je vais vous dire, Benjamin qui est dans la…
45:13 – Qui me dit "il faut faire vite", Benjamin Nault là.
45:15 – Tous les régisseurs etc. et puis vous, et vous Eliott,
45:20 et puis on a quand même le patron du JDD, donc ça rehausse tout ça.
45:26 – C'est le standing.
45:27 – Et en fait je vais vous dire une chose à tous les téléspectateurs
45:30 et demain à tous les auditeurs, en fait pourquoi cette émission,
45:34 elle vous plaît ? Parce qu'elle nous plaît,
45:37 et parce qu'on s'en sent bien, et qu'on s'aime bien.
45:39 – C'est vrai que c'est un bonheur.
45:40 – La publicité, merci à tous les deux, et rendez-vous donc demain matin à 10h sur Europe 1.
45:45 À tout de suite pour l'heure des pro 2.

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