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Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 -Bonsoir à tous. Ravis de vous retrouver pour "Face à Philippe de Villiers".
00:04 Bonsoir. -Bonsoir, Eliott.
00:06 -Bonsoir, Geoffroy Lejeune. -Bonsoir, Philippe.
00:09 -C'est la dernière de l'année, Philippe de Villiers.
00:12 L'heure du bilan. On va revenir sur cette année 2023
00:16 et se projeter ensemble sur l'année 2024.
00:19 J'ai une première question à vous poser.
00:21 Est-ce que la France est en meilleur état à la fin de cette année
00:25 qu'elle ne l'était au 1er janvier 2022 ?
00:30 -Je suis vraiment désolé, parce que j'imagine
00:33 que dans la pièce où nous sommes tous,
00:35 la cuisine, la salle à manger,
00:39 ou même le couloir où se trouve le poste de télévision,
00:44 les gens lèvent un verre en nous regardant,
00:48 parce que c'est le moment de l'apéritif
00:51 et puis c'est un des derniers apéritifs de l'année 2023.
00:56 Donc ils attendent des paroles d'espoir,
00:59 mais pour répondre à votre question,
01:01 je ne peux pas vous dire que ça va mieux.
01:04 Sinon, ils fermeraient le poste,
01:06 parce qu'ils ne me le croiraient pas.
01:08 Vous savez,
01:10 quand je suis allé à Brest
01:14 pour comprendre ce qu'était la marine du XVIIIe siècle,
01:17 la première marine du monde, la marine française,
01:20 j'ai compris ce qu'étaient...
01:25 C'est un beau mot.
01:26 Les oeuvres vives.
01:28 Dans un bateau, dans un sandicanon,
01:30 il y a les oeuvres vives et les oeuvres mortes.
01:34 Les oeuvres vives, c'est celles qui tiennent la carène sous l'eau,
01:38 et les oeuvres mortes, elles sont au-dessus.
01:41 Et pour un pays,
01:44 il y a ce qu'on appelle la ligne de flottaison.
01:48 Il faut que les oeuvres vives soient en bon état,
01:50 disait Chateaubriand,
01:53 qui était breton, qui connaissait bien le port de Brest.
01:56 Et là, j'ai peur que les oeuvres vives soient en mauvais état.
02:00 On ne le voit pas à l'oeil nu,
02:02 mais c'est à moi de dire pourquoi.
02:04 Sur le plan financier, d'abord.
02:08 Record de la dette, 3 000 milliards,
02:14 on coule.
02:15 François Fillon disait qu'on était en faillite en 2007.
02:20 Alors là, maintenant, on est en super faillite.
02:23 Le déficit extérieur
02:28 en dit long sur l'état économique de notre pays,
02:31 de la création de valeurs ajoutées.
02:33 Et surtout les prélèvements obligatoires.
02:37 Je me souviens d'un dîner à Auton,
02:39 chez le président de la République,
02:41 quand j'étais sous-préfet de Vendôme.
02:43 Il me disait, "Cher ami,
02:45 "à 40 %, un pays devient collectiviste."
02:51 On est à 46 %.
02:53 Ca veut dire qu'en fait, les Français travaillent pour l'Etat
02:57 jusqu'à la fin du mois de juin.
02:59 Sur le plan démographique, c'est encore plus grave.
03:04 500 000 personnes sont rentrées cette année, en 2023,
03:08 sur le territoire français. 500 000 migrants.
03:10 Et on est au point de bascule.
03:14 L'enfant est la ligne de flottaison de l'espoir d'une société.
03:20 Or, on ne fait plus d'enfants. D'enfants français.
03:23 Et puis enfin, sur le plan diplomatique, c'est le pompon.
03:27 On a été chassés de l'Afrique.
03:31 Sahel, Niger.
03:33 On est fâchés avec la Tunisie, le Maroc, l'Algérie.
03:38 C'est du jamais vu.
03:39 On a été inexistants pour sauver le Haut-Karabat, les Armagnens.
03:46 On est coupé en citrons Israël, Gaza.
03:49 Et sur l'Ukraine,
03:52 on a manqué à la fonction d'arbitrage
03:55 qui aurait dû être celle de la France
03:58 pour arrêter cette guerre, qui ne mène à rien.
04:02 Et on a fait une chose incroyable dans l'histoire de France.
04:07 Si Talleyrand était là, il devait se retourner dans sa tombe.
04:10 On a supprimé le corps diplomatique,
04:13 comme si on n'avait plus besoin de diplomates.
04:16 En d'autres termes,
04:17 les oeuvres vives sont atteintes
04:20 et on est passé sous la ligne de flottaison.
04:23 -A l'heure du bilan, il est important de faire celui
04:26 du président de la République.
04:28 Lors de ses voeux aux Français, pour 2023,
04:31 c'était il y a quasiment un an, jour pour jour,
04:34 Emmanuel Macron faisait de l'unité du pays son cap.
04:38 Écoutez.
04:39 -Les cérémonies de voeux ont ceci de singulier.
04:43 Elles obligent à parler d'un futur qu'on ne connaît pas,
04:46 dont nous savons pourtant avec certitude
04:49 que nous devrons l'affronter avec nos forces et nos faiblesses,
04:52 mais en pays uni.
04:53 Dans les responsabilités qui sont les miennes,
04:58 je ne perds jamais de vue cet impératif d'unité de la nation
05:01 que nous formons tous ensemble.
05:03 Si nous cédions à l'esprit de division qui nous presse de toutes parts,
05:08 nous n'aurions aucune chance de nous en sortir
05:11 dans un monde si rude, dans des temps si durs.
05:13 Alors je nous souhaite avant toute chose
05:17 de vivre 2023 autant que possible,
05:20 en pays uni et solidaire,
05:24 reconnaissant la place de chacun et respectueux de tous.
05:28 -On dit souvent que les archives sont cruelles.
05:31 Est-ce que celle-là l'est particulièrement ?
05:34 Est-ce que cette question de l'unité du pays,
05:36 c'est le principal échec en 2023 d'Emmanuel Macron ?
05:39 On a vu, à cause des émeutes, la fracture.
05:42 En fait, l'unité d'un pays,
05:44 elle se fait autour de la mémoire,
05:48 or nous vivons un véritable mémoricide
05:50 de nos souvenirs, de notre grandeur.
05:53 Autour de l'art de vivre,
05:57 or notre art de vivre, il est petit à petit wookisé et analysé.
06:01 Et il le dit lui-même, le président,
06:06 puisqu'on est en décivilisation.
06:09 Et enfin, la langue.
06:11 Or, on est en train de perdre notre langue.
06:15 Et le président a dit
06:21 plusieurs fois au cours de cette année,
06:24 au printemps et puis à la fin, il y a quelques jours,
06:27 on est en état de décivilisation.
06:32 Mais qui nous décivilise ?
06:36 Ceux qui prônent le consumérisme hédoniste,
06:40 c'est-à-dire le vide,
06:43 on se laisse produire par les choses.
06:46 Ceux qui encouragent le wookisme,
06:50 le décolonialisme.
06:53 Et ceux qui encouragent l'islamisme,
06:56 ou en tout cas qui font mine de ne pas le voir.
06:58 Et donc, en fait, le président, il est...
07:03 comme un renard à la queue enflammée
07:05 qui entre dans une forêt,
07:07 qui traverse la forêt et qui se retourne en disant
07:11 "Oh, la forêt brûle."
07:13 Voilà.
07:14 -On a parlé dans cette émission, notamment avec vous,
07:17 Philippe de Villiers, de cette France qui s'archipélise,
07:20 qui se fracture, cette France face à face.
07:23 Pour revenir sur le président de la République,
07:26 est-ce que vous avez la sensation
07:27 qu'il vient de vivre l'année la plus difficile
07:31 depuis qu'il est à l'Elysée et en 2017 ?
07:34 -Je vais vous répondre...
07:37 en citant un double lapsus
07:43 que les historiens retiendront plus tard.
07:45 Sur deux choses qui sont passées inaperçues.
07:48 Et qui montrent que le président est parti,
07:53 dans sa tête,
07:55 et qui montrent que le pays va très mal.
07:59 La première chose, c'est la rue arabe.
08:02 Je réponds à votre question.
08:05 C'est la première fois qu'on entend parler de la rue arabe.
08:08 Quand vous allez en Jordanie ou en Algérie,
08:11 il n'y a pas une rue gauloise, une rue corse ou une rue bretonne.
08:14 Nous, on a une rue arabe.
08:16 On en tient compte et on en parle officiellement.
08:19 On dit "Qu'est-ce que va penser la rue arabe ?"
08:21 C'est-à-dire que nous voilà flanqués
08:24 d'une communauté
08:26 qui nous met l'épée dans les reins
08:29 et qui nous dit "Attention,
08:30 "dès qu'il y a un événement extérieur ou intérieur,
08:33 "il faut faire attention à la rue arabe."
08:36 Ca, ça en dit non sur l'état du pays.
08:38 Et ça, c'est nouveau, c'est 2023.
08:41 Et puis le deuxième lapsus,
08:43 il est passé inaperçu.
08:46 C'est quand il était au Kazakhstan.
08:50 Il s'est adressé à des étudiants en anglais.
08:54 Et il leur a dit "Quand ce sera fini,
08:58 "mon mandat,
08:59 "je ferai toute autre chose."
09:02 Ca m'a profondément choqué.
09:04 Je me suis dit "Il est sur le départ."
09:06 Parce que pour dire ça à des Kazakhs,
09:11 loin de la France,
09:12 ça suppose une désinvolture
09:18 de quelqu'un qui est déjà parti dans sa tête.
09:21 Pourquoi c'est si choquant ?
09:23 Parce que c'est pas un job,
09:27 c'est une charge morale.
09:29 Je pense en cet instant à Saint-Louis,
09:31 qui disait "Le pouvoir est un service."
09:35 Le pouvoir, c'est pas une consommation.
09:37 Et là, on a l'impression que dans sa vie,
09:42 il a été banquier, puis après président,
09:44 puis il va faire autre chose,
09:47 il va redevenir banquier ou on sait pas quoi.
09:50 "Make the job."
09:55 Ca, c'est choquant, et en même temps,
09:57 ça veut dire qu'il n'est pas investi
09:59 moralement, psychologiquement,
10:01 affectivement dans sa fonction.
10:03 Quand on est à la tête du pays,
10:05 on prend la France dans ses bras,
10:07 on l'étreint et on pleure avec elle,
10:10 jour et nuit.
10:11 Et quand on n'est plus président,
10:13 on est encore président,
10:15 parce qu'il reste quelque chose du roi.
10:17 -Philippe Devilliers,
10:18 on va revenir sur les grandes séquences
10:21 qui ont marqué notre territoire.
10:23 En 2023, il aura souvent été question
10:25 de laïcité à travers notamment
10:27 les statues qu'on déboulonne,
10:29 comme au sable de l'Aune.
10:31 En avril dernier, le Conseil d'Etat
10:33 confirme la décision de retirer
10:35 la statue de l'archange Saint-Michel
10:37 de l'espace public au nom de la séparation
10:39 de l'Eglise et de l'Etat.
10:41 Et contre la volonté, il faut le rappeler,
10:43 des habitants des sables.
10:45 En août, la statue de l'archange
10:47 sera déplacée de quelques mètres
10:49 pour qu'elle soit au pied de l'Eglise.
10:51 Écoutez le maire des sables de l'Aune,
10:53 c'était en cette année 2023.
10:55 -Dans quel pays on vit pour qu'en 2023,
10:58 dans une société qui est déjà en proie
11:00 à certaines formes de tensions,
11:02 on en rajoute pour vouloir déboulonner des statues ?
11:05 C'est un constat de tristesse du maire que je suis.
11:08 -On peut saluer Yannick Moreau,
11:10 que vous connaissez très bien.
11:12 Vous l'aviez défendue, cette statue et vous, à l'époque.
11:15 Est-ce qu'en déboulonnant des statues,
11:17 c'est pas la France qu'on essaie de déboulonner ?
11:20 -Oui, tout à fait.
11:21 En fait...
11:23 C'est le concept de laïcité.
11:27 Il y a deux sortes de laïcité.
11:31 Il y a la laïcité qui déboulonne,
11:34 la laïcité du vide,
11:37 la laïcité de la table rase,
11:41 qui éradique nos souvenirs,
11:44 nos trésors, notre patrimoine,
11:49 au risque, la nature ayant horreur du vide,
11:52 de faire la place au Wauquistan et à l'Islamistan.
11:55 C'est pas avec les droits de l'homme et les valeurs de la République
12:00 et la laïcité qu'on va arrêter une lame de fond.
12:02 On a vu avec un sondage récent après Arras
12:05 que la laïcité ne disait strictement rien
12:08 à ceux qui n'ont pas la culture de 1905.
12:12 Et puis, il y a la laïcité amoureuse.
12:18 Celle que je préconise,
12:20 celle du maire des Sables, Yannick Moreau.
12:24 La laïcité amoureuse,
12:26 c'est celle qui sépare,
12:28 qui distingue le temporel et le spirituel, certes,
12:31 mais qui se nourrit de la mémoire vivante de la France
12:36 pour éviter que notre société
12:38 ne fasse grandir des plantes d'hébétudes
12:42 qui promènent leurs étourdissements dans l'air du temps.
12:45 Ce qui est, hélas, trop souvent le cas.
12:48 Et je complète ma réponse en vous disant ceci.
12:51 Quel paradoxe.
12:52 Les laïcistes d'aujourd'hui, en fait,
12:56 se battent contre les laïcs d'hier.
12:58 Les laïcs d'hier, c'était les historiens républicains.
13:01 Ce sont eux qui sont allés chercher Jeanne d'Arc,
13:04 les voix de Jeanne d'Arc.
13:06 Ce sont eux, Jules Michelet, Jules Kischra et Ernest Lavis,
13:11 qui sont allés chercher la bergère de Domrémy,
13:16 parce qu'il y avait besoin d'un fédérateur
13:18 qui remplace le saint Crème.
13:20 Donc, ils sont allés chercher Saint-Michel
13:23 et ils ont dit "Pas touche, c'est sacré".
13:25 Il y avait une sacralité d'incarnation.
13:28 C'est ça qu'on a perdu.
13:30 Alors, c'est fou de faire de l'antichristianisme primaire
13:35 aujourd'hui comme on en faisait en 1905,
13:37 parce qu'on n'est plus du tout dans la même situation.
13:40 En faisant de l'antichristianisme primaire,
13:43 on sert le hockisme et l'islamisme,
13:45 la nature à horreur du vide.
13:47 -Philippe de Villiers, 2023 est aussi l'année de la France
13:51 face à la vague migratoire, et je dirais même l'Europe,
13:54 avec un élément majeur, un temps majeur,
13:57 en septembre dernier, l'Ampedusa.
13:59 C'est une petite île, je le dis aux téléspectateurs,
14:02 italienne, en mer Méditerranée,
14:04 située à 150 km des côtes tunisiennes,
14:07 submergée en septembre dernier
14:10 par une arrivée en quelques jours de 10 000 clandestins,
14:13 majoritairement des hommes.
14:15 Écoutez Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni,
14:19 qui ont réagi, puisqu'elles se sont rendues sur place.
14:23 -Nous mettons en jeu ici le futur même de l'Europe.
14:27 Il faut travailler tous dans le même sens,
14:29 parce que ça n'aurait pas de sens voir une partie de l'Europe
14:33 qui s'engage pour trouver des solutions,
14:35 et une autre partie de l'Europe qui, pour des raisons idéologiques,
14:39 refuse ces idées.
14:40 -Nous demandons aux autres Etats membres
14:43 d'utiliser le mécanisme de solidarité volontaire
14:45 et de transférer des migrants hors d'Italie.
14:48 -Philippe De Villiers,
14:50 est-ce qu'il y aura un avant et un après l'Ampedusa,
14:53 où finalement cette séquence n'aura rien changé ?
14:56 -Non.
14:59 Elle a quand même fait évoluer les mentalités.
15:02 D'abord, je voudrais dire sur l'Ampedusa
15:06 que j'ai un souvenir personnel.
15:09 Le 12 mars 1995,
15:13 je fais une conférence de presse.
15:15 C'est l'application de Schengen.
15:17 Je fais une conférence de presse
15:19 avec Georges Berthu et mon porte-parole
15:21 de l'élection présidentielle, Bruno Rotailleau.
15:24 Et qu'est-ce qu'on dit à cette conférence de presse ?
15:29 On dit que cette Europe sans tête et sans âme
15:34 est en train d'immoler son enveloppe charnelle.
15:39 Et on ajoute...
15:41 J'ai retrouvé dans les archives le texte.
15:44 On ajoute...
15:46 "Demain, avec Schengen,
15:48 "la frontière maritime de la France
15:52 "sera au port du Piret et à l'Ampedusa."
15:55 On y est.
15:58 Quel spectacle.
16:00 Et pourquoi ça va changer les choses ?
16:04 Parce que beaucoup d'Européens, beaucoup de Français
16:08 sont en train de prendre conscience
16:10 de l'invasion.
16:11 Prémonitoire.
16:14 Et surtout, beaucoup de Français
16:19 et beaucoup d'Européens sont en train de prendre conscience
16:23 qu'en réalité, Bruxelles veut l'immigration.
16:27 Madame Johansson a dit,
16:31 on l'a rappelé dans une émission précédente,
16:34 la commissaire de l'Intérieur,
16:36 elle a dit qu'il nous faut des migrants.
16:38 Le patronat veut des migrants, les élites veulent des migrants.
16:42 Ils veulent leur société multiculturelle,
16:45 leur paradis diversitaire.
16:47 Et donc, en fait, l'Ampedusa,
16:49 c'est...
16:51 ce qu'on appelle à la DGSI
16:55 un signal faible.
16:57 -Je me permets de vous interpeller rapidement.
17:02 La semaine dernière, le président de la République
17:05 a parlé de la question migratoire.
17:07 Il a répondu qu'il n'y avait pas de submersion migratoire.
17:10 Est-ce que l'Ampedusa, en septembre dernier,
17:13 lorsque 10 000 clandestins débarquent sur les côtes,
17:16 on peut parler de submersion
17:18 ou finalement, il y a un trop grand décalage
17:20 entre l'idéologie et le factuel ?
17:22 -Mais...
17:23 Dans l'histoire des hommes,
17:28 sur tous les continents,
17:30 quand un pays abolit ses frontières,
17:32 il n'est plus souverain et il n'existe plus,
17:35 il finit par disparaître,
17:37 donc c'est aussi simple que ça.
17:39 Donc, si on continue avec une absence totale de frontières,
17:42 ce qu'ils appellent l'espace sans frontières,
17:45 avec la souveraineté européenne appelée de ses voeux
17:48 par Emmanuel Macron,
17:49 on va avoir ce qu'il y a aucune raison de s'arrêter.
17:52 Pourquoi ?
17:54 Parce que si on laisse venir les gens de l'Ampedusa,
17:57 c'est l'appel d'air.
17:58 C'est l'appel d'air pour les pauvres,
18:01 c'est l'appel d'air pour les passeurs,
18:03 pour les ONG.
18:04 Et donc, en fait,
18:06 je pense que nos élites ne parlent jamais des frontières.
18:10 Le mot "frontière", c'est le dernier tabou.
18:13 -2023, Philippe Devilliers,
18:15 c'est aussi l'année de la radicalisation en politique.
18:18 Il a multiplié les outrances,
18:20 il est accusé de souffler sur les braises
18:22 pendant les retraites, les émeutes,
18:25 il refuse de qualifier le Hamas de groupe terroriste
18:28 et on lui reproche d'avoir fait imploser la nuppes.
18:31 C'est le cas de Jean-Luc Mélenchon.
18:33 On a retrouvé deux déclarations, on aurait pu en reprendre plusieurs,
18:37 de Jean-Luc Mélenchon.
18:38 A l'époque, c'est contre la police
18:40 et puis également sur le Hamas.
18:43 -Les alertes sur le fait que, de fil en aiguille,
18:48 des obéissances en cesse montant le ton des syndicats de police,
18:53 en vérité, des organisations à caractère factieux,
18:56 montent le ton et se croient tout permis.
19:00 Si nous acceptions de caractériser comme terroriste
19:05 une action de guerre,
19:07 nous la soustrayons aux droits internationaux.
19:11 Les deux seules organisations qui ont été montrées
19:14 par l'ONU comme organisation terroriste
19:17 sont Al-Qaïda et Daesh.
19:20 Point final.
19:22 -Vous le connaissez très bien, vous nous l'aviez raconté ici
19:25 pendant une émission précédente.
19:27 Est-ce que vous avez élucidé le mystère de cette année 2023 ?
19:31 Est-ce que c'est du pur cynisme électoral ?
19:33 Est-ce que c'est un naufrage ?
19:35 Est-ce que, comme disait Beugold, la vieillesse est un naufrage ?
19:38 Vous avez compris ce qui s'est passé par la tête de Mélenchon ?
19:42 -Oui, en écoutant Vivaldi.
19:43 Il y a les 4 saisons de Vivaldi et les 4 saisons de la Mélenchonnie.
19:47 Au printemps, il soutient les émeutes.
19:51 À l'été, il vit du père contre les violences policières,
19:55 la police tue.
19:57 À l'automne, il soutient la Baïa.
20:00 Et à l'hiver, il soutient le Hamas.
20:04 En fait, il est fidèle à la filiation d'une certaine gauche
20:08 par rapport au maître à penser qui était Jean-Paul Sartre,
20:12 qui a préfacé le livre de Franz Fanon
20:14 qui s'appelle "Les derniers de la terre".
20:17 Et il dit ceci.
20:19 "Abattre un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups,
20:23 "c'est tuer un opprimé et libérer un..."
20:28 Non, "tuer un oppresseur et libérer un opprimé.
20:34 "Reste un homme mort et un homme libre."
20:38 C'est ça que pense Mélenchon.
20:40 En fait, pour résumer,
20:42 il aura commencé avec le communisme,
20:48 il finit avec l'antisémitisme,
20:51 il aura commencé avec la peste rouge
20:54 et il aura fini avec la peste brune.
20:57 -La publicité, Philippe de Villiers, Geoffroy Lejeune.
21:01 On revient dans un instant.
21:03 On parlera de la France face aux émeutes,
21:05 de la France qui résiste à travers un héros national.
21:08 On parlera de la France face à la guerre contre la drogue.
21:11 Encore beaucoup de choses à traiter ensemble
21:14 pour cette dernière émission face à Philippe de Villiers.
21:18 A tout de suite.
21:19 ...
21:25 -La suite de "Face à Philippe de Villiers",
21:27 toujours avec Philippe de Villiers et Geoffroy Lejeune.
21:30 Parlons à présent des émeutes.
21:33 Une partie de la France s'embrase le 27 juin,
21:36 après la mort de Nahel, en trois fois moins de temps.
21:39 Les émeutes de 2023 ont fait trois fois plus de dégâts
21:43 qu'en 2005.
21:44 2500 bâtiments sont dégradés.
21:48 Plus de 800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers
21:51 sont blessés.
21:52 Regardez, c'était en juin dernier.
21:55 ...
21:56 ...
22:01 ...
22:06 ...
22:13 ...
22:18 ...
22:26 ...
22:29 -Pour vous, c'est un événement très important,
22:32 ces émeutes de juillet 2023.
22:34 On prend un peu de recul sur l'année.
22:36 Quelle différence faites-vous
22:38 entre ce qu'on a vécu en 2005 et ce qu'on a vécu cette année ?
22:41 -C'est pas de même nature.
22:43 D'abord, en 2005, c'était peu étendu, les émeutes.
22:47 Là, c'est toute la France, y compris la France rurale.
22:51 Et ensuite, en 2005, la gauche ne soutenait pas les émeutes.
22:57 Là, elle soutient les émeutes.
22:59 Mais il y a d'autres différences
23:01 qui apparaissent dans un rapport
23:04 de l'inspection générale de la police,
23:08 qui est passé inaperçu, hélas.
23:11 Mais qui...
23:13 ...
23:15 ...anéantit les mensonges qu'on nous a servis
23:19 pendant tout l'été pour nous calmer.
23:21 Pour faire croire que ce n'étaient que des émeutes,
23:25 alors qu'il s'agissait d'une quasi-guerre d'insurrection.
23:29 Je m'explique.
23:30 On nous dit...
23:32 Voilà, ce sont des mineurs abandonnés par leurs parents.
23:36 On discute, est-ce qu'il faut suspendre des allocations ?
23:40 Et puis, l'inspection générale dit, après enquête,
23:43 que ce ne sont pas des mineurs.
23:45 La plupart d'entre eux sont des majeurs,
23:48 dont entre 18 et 24 ans.
23:50 Et...
23:51 ...la plupart d'entre eux ont un travail.
23:54 Deuxième mensonge, on nous dit,
23:59 c'est...
24:00 ...les fameux prénoms... -Mathéo et Kévin.
24:05 -Mathéo et Kévin.
24:07 La phrase d'Armen.
24:09 -Il y a beaucoup de Mathéo et Kévin.
24:11 -On s'aperçoit qu'il y a très peu de Mathéo et Kévin,
24:15 puisque 75 %, voire 80 %,
24:18 ce sont des...
24:20 ...des Français d'origine immigrée,
24:23 qui viennent du Maghreb et de l'Afrique noire.
24:26 Et troisième mensonge, c'est le pire.
24:28 On dit, mais c'est la jeunesse, c'est...
24:32 Voilà.
24:33 Naël, c'est... Non.
24:35 C'est des manifestations antifrançaises,
24:38 qui viennent de la France,
24:39 avec des bâtiments qui brûlent,
24:42 y compris la maison d'un maire,
24:46 qui sont des bâtiments qui représentent la France.
24:50 Les mairies, les écoles, etc.
24:52 Donc, en fait, on nous a menti.
24:54 Et quand on regarde de près ce qui s'est passé,
24:57 je dis que c'est une guerre d'insurrection.
25:00 On pourrait dire que c'est un choc de civilisation.
25:03 Il y a deux sociétés qui sont face à face.
25:05 Il y a une autorité sur un territoire qui bouge.
25:08 Il y a un côté sécession.
25:12 Et il y a un côté insurrection.
25:14 En fait, ce qu'on a vécu,
25:16 c'est le début de quelque chose qu'on pourrait revoir
25:20 et qui pourrait s'étendre.
25:22 La police, pour ces jeunes,
25:26 ce sont des bandes rivales.
25:29 Je cite.
25:30 Voilà pour l'autorité.
25:34 Ensuite,
25:36 souvenez-vous l'Algérie qui dit...
25:39 "Je demande, est-ce qu'on protège nos ressortissants ?"
25:44 Ca veut dire qu'en fait,
25:46 de l'extérieur, on les voit comme des étrangers.
25:50 Mais eux, ils se voient pas comme des étrangers.
25:53 Ils nous voient comme des étrangers.
25:55 C'est ça qui est très nouveau.
25:57 Ils considèrent les policiers comme des intrus.
26:00 Ils considèrent que toute personne qui vient dans leur quartier
26:04 n'a pas à y effectuer une présence continue.
26:08 Et donc, c'est là que c'est très dangereux.
26:11 Pourquoi ? Parce que c'est ma crainte de l'idée de Nantes,
26:14 l'idée qu'il y ait des morceaux de souveraineté
26:17 qui nous échappent
26:19 et qui, ensuite,
26:21 s'administrent sans nous à partir de la charia.
26:25 -Philippe Devillers, 2023, c'est aussi la France qui résiste.
26:30 Le 8 juin dernier, l'horreur à Annecy,
26:33 4 enfants et 2 adultes sont grièvement blessés
26:36 après une attaque au couteau par un réfugié syrien
26:39 en situation irrégulière sur notre sol.
26:42 Se dresse face à l'assaillant,
26:44 celui qu'on va surnommer le héros au sac à dos.
26:47 Il s'appelle Henri, il est diplômé de philosophie.
26:50 Il est présent sur le chemin du criminel
26:53 alors qu'il effectuait un tour de France des cathédrales.
26:56 Rappelez-vous ce qu'il disait quelques heures après l'attaque.
27:00 -Je n'aime pas du tout ce terme de héros.
27:02 Je n'ai pas dit que j'ai agi comme tous les Français
27:05 auraient pu et devraient agir à ce moment-là.
27:07 Il se trouve que j'étais là à ce moment précis.
27:10 A partir du moment où on décide d'arrêter de courber la tête
27:14 devant le mal et qu'on décide d'agir et de se révolter
27:18 contre ça, on peut individuellement faire de grandes choses.
27:21 Si c'est ça, tout le monde est un héros du quotidien
27:27 à chaque vendredi.
27:28 -Il n'aime pas ce terme-là, mais en quoi l'acte héroïque
27:31 de Henri-Philippe Devilliers symbolise cette France
27:34 qui refuse de baisser la tête ?
27:36 -C'est une conscience dressée.
27:39 Voilà.
27:42 Comme il y en a peu.
27:43 Il se trouve que je l'ai rencontrée.
27:46 Je l'ai appelée et, au lieu de me voir, on a parlé.
27:49 Je suis tombé sur un garçon incroyable,
27:53 avec un charisme...
27:54 exceptionnel.
27:59 Il me faisait penser au texte de Saint-Ignore
28:02 dans la Cinéscénie.
28:03 "Le courage s'accomplissait en lui
28:05 "comme la marche ou la respiration."
28:07 Jacques Maupillier.
28:09 "Je sentais que vibrait en lui toute une France
28:16 "des hautes nefs immémoriales."
28:18 Et pourquoi ?
28:20 Parce que je lui dis "mais d'où ça vient, ce courage ?"
28:23 Il me dit "sans doute puisé
28:28 "dans le mystère français."
28:29 Je lui dis "c'est quoi, le mystère français ?
28:32 "Les cathédrales."
28:33 Peut-être qu'à force de regarder les rosaces,
28:36 je me suis dit qu'il fallait avoir l'instinct,
28:39 l'instinct de Miséricorde,
28:43 de Martin Tour avec sa clamide.
28:47 Et je lui dis "c'est quoi pour toi, les cathédrales ?"
28:52 Il me dit "c'est là que le peuple français
28:55 "a mis son génie créateur,
28:58 "c'est là qu'il a déposé ses forêts,
29:01 "c'est là qu'il a déposé ses jardins et ses jardins secrets,
29:05 "c'est là qu'il a déposé ses grimaces,
29:07 "c'est là qu'il a déposé jusqu'à ses tempêtes intimes
29:10 "dans les tuyaux d'orgue.
29:11 "C'est la France."
29:13 Et en fait, je lui dis
29:16 "en fait, tu partages mon avis,
29:20 "c'est-à-dire...
29:21 "s'il est vrai que tout Rome est dans le forum,
29:26 "que toute la Grèce est dans le Parthénon,
29:29 "toute la France est dans la cathédrale."
29:31 Il me dit "oui".
29:32 Je lui dis "c'est donc ça, ton instinct ?"
29:35 Il dit "oui, il vient de plus loin que moi,
29:37 "il vient des rosaces de la cathédrale."
29:40 Qu'est-ce que ça veut dire, d'Halson ?
29:43 Ca veut dire qu'en fait, que pour être courageux,
29:46 c'est pas simplement un acte physique,
29:49 c'est d'abord un acte moral.
29:51 Et l'acte moral, c'est une sédimentation,
29:54 comme le chêne,
29:56 dont on peut voir l'âge avec les petits cercles,
30:00 vous voyez ?
30:01 Une sédimentation de choses vues, de choses sues.
30:06 Une sédimentation de trésors
30:10 qui vous rendent instinctivement
30:14 audacieux, entreprenant et créatif.
30:18 -Philippe Devilliers, 2023,
30:21 c'est aussi la France de Thomas,
30:23 la France rurale, trop souvent oubliée.
30:26 Dans la nuit du 18 au 19 novembre,
30:28 Thomas, 16 ans, est poignardé lors d'une fête du village à Crépole.
30:32 Ce drame va sidérer le pays.
30:35 Le gouvernement va mettre 10 jours à se rendre sur place
30:39 par l'intermédiaire d'Olivier Véran.
30:41 Il, le porte-parole du gouvernement,
30:43 va être interpellé par un habitant de la région,
30:46 il s'appelle André.
30:48 Je vous propose de réécouter la colère d'André,
30:51 la colère d'une France.
30:52 -Mon tour ministre, qui défend depuis toujours
30:55 tous ces gouvernements, qui défend la France des cités
30:58 contre la France de Thomas, la France rurale,
31:01 la France des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut,
31:04 qui les élèvent pas dans la haine de la France et des Français.
31:07 Tout ça, c'est écrit depuis longtemps.
31:10 On sait ce qui va arriver.
31:11 L'année prochaine, ce sera pas avec des couteaux,
31:14 ce sera à l'arme automatique.
31:16 Ce sera pas comme ça.
31:17 Est-ce que vous comprenez ?
31:19 Même vous aussi, vous êtes...
31:21 Tout le monde peut être visé.
31:23 Le verdict du procès, on le sait déjà.
31:25 On le connaît déjà. Qu'est-ce que ça va faire ?
31:28 Il aura quoi, l'assassin de Thomas ?
31:30 Vous le savez comme moi.
31:32 Il aura 8 ans, et puis le procès aura lieu dans 3 ans,
31:35 ce sera déjà apaisé, on aura oublié Thomas,
31:37 comme d'habitude.
31:39 -Vous l'aviez dit à l'époque, vous êtes d'accord avec André,
31:42 vous êtes d'accord avec ce que dit ce monsieur.
31:45 On a découvert la France d'André, donc la France de Thomas,
31:48 la France des parents de Thomas, des habitants de Crépole,
31:51 qui disaient la même chose, la France de Marie-Hélène Thoraval,
31:55 la mère de Romain Surézère,
31:56 dont vous aviez dit beaucoup de bien.
31:59 Mais qu'est-ce que c'est, cette France de Crépole ?
32:02 -D'abord, la France de Crépole, c'est ma France.
32:05 J'ai une petite commune de 500 habitants,
32:07 j'ai une petite commune qui s'appelle Bouleigne.
32:10 Euh...
32:12 La campagne où chantaient les chards d'André, le matin.
32:17 Le...
32:19 Ma vie...
32:22 s'écoulait...
32:24 au fil des...
32:26 petits ruisseaux à cresson
32:28 qui chantaient entre les ors des mimosas.
32:30 La vie était une fête, une liturgie.
32:33 Pourquoi ? Parce qu'à la campagne, il y a les voisinages.
32:36 Les voisinages affectifs qu'on a perdus en ville sourde.
32:39 Or, voilà que la France de Crépole,
32:41 elle est frappée, méfiée, défigurée,
32:44 elle est violentée.
32:45 Et que, à la suite du drame,
32:50 de la mort de Thomas,
32:52 euh...
32:54 on veut ignorer ce qui s'est passé.
32:57 C'est-à-dire une expédition punitive.
33:00 Euh...
33:01 Mathieu Bocoté parle de délinquance de conquête territoriale.
33:06 Il a raison.
33:07 C'est ça qui s'est passé, c'est nouveau.
33:10 On quitte son quartier pour aller pointer le couteau
33:13 et faire du bilan à la campagne.
33:15 Deuxièmement, le racisme anti-blanc.
33:18 "Il faut planter du blanc", c'est la fameuse phrase.
33:22 Et troisièmement, on cache les prénoms.
33:25 Donc c'est la diversion, le déni.
33:28 Le déni, la diversion.
33:29 Et on invente l'ultra-droite.
33:32 Et depuis Crépole, en fait,
33:34 c'est le déni dans tous les domaines.
33:37 C'est-à-dire que si vous pointez du doigt
33:40 le mal qui nous ronge,
33:43 l'ennemi qui est là,
33:45 on vous traite d'extrême droite.
33:47 C'est ça, Crépole.
33:49 Et j'imagine, en cet instant, peut-être que la famille nous regarde
33:53 et je leur dis qu'on est tellement de tout coeur avec vous,
33:57 c'est tellement injuste ce qui s'est passé.
34:00 Et qu'au moins, vous ayez une petite compensation dans la vie.
34:05 C'est qu'on puisse vous assurer
34:10 qu'on restera toujours dignes de votre tristesse
34:13 et qu'on se tiendra pour vous,
34:16 juste pour vous, debout.
34:18 -Revenons, Philippe Devilliers, sur le 7 octobre dernier.
34:23 L'attaque terroriste due à Hamas en Israël,
34:26 une vague d'attentats inédites de par sa barbarie,
34:30 de par son ampleur, de par le bilan.
34:33 1 200 morts, des innocents tués, brûlés, des femmes violées,
34:37 des bébés massacrés, parmi les victimes, d'ailleurs,
34:40 plus de 40 Français.
34:42 C'était le 7 octobre dernier, samedi matin.
34:45 ...
34:46 Musique de rock
34:49 ...
34:56 -Encore un, bien touché !
34:58 ...
35:02 ...
35:09 -J'étais contre le mur.
35:11 Dans la 2e rangée, la grenade a explosé sur les gens derrière moi.
35:15 Tous ceux qui étaient dans la 1re et la 2e rangée sont morts,
35:18 sauf moi.
35:19 -On a pu entendre, Philippe Devilliers,
35:25 que le 7 octobre pouvait être un miroir préalable
35:28 de ce qui peut se passer sur notre sol.
35:31 Est-ce que cette peur, cette crainte-là,
35:34 vous la partagez ? -Oui.
35:35 D'abord, c'est un miroir,
35:37 puisqu'on voit bien, à travers les sondages,
35:41 qu'il y a beaucoup de gens en France
35:43 qui soutiennent ce qui s'est passé.
35:47 20 % au moins, dans les quartiers,
35:51 qui soutiennent ce qui s'est passé.
35:53 C'est un miroir parce que, en fait,
35:56 c'est devenu un marqueur identitaire
35:58 pour des gens qui sont chez nous,
36:00 qui sont une population
36:01 et qui pratiquent la haine de la France.
36:05 En fait, on a 2 sociétés face à face.
36:08 On a un peuple neuf
36:11 qui installe ses fiertés.
36:14 Et en même temps, en face, un peuple extélué
36:21 qui ne sait plus où il habite.
36:23 C'est nous.
36:24 Donc ça, c'est le miroir.
36:26 Le miroir, c'est l'écho.
36:30 ...
36:32 Mais c'est plus grave, c'est un miroir prémonitoire,
36:35 vous dites. Pourquoi prémonitoire ?
36:37 Parce qu'il y a trois mèches lentes
36:40 qui travaillent,
36:42 qui sont entretenues par trois mouvances,
36:46 en France.
36:47 La mouvance frériste,
36:49 qui infiltre les clubs de foot,
36:52 les quartiers, les mosquées.
36:54 Il suffit de lire le livre
36:56 de Florence Bergeau-Bleclerc, magnifique.
37:00 Elle dit tout ça.
37:01 Mais qui écoute ?
37:03 Qui lit ça ?
37:04 Tous les hommes politiques devraient lire
37:07 pour comprendre ce qu'est le frérisme.
37:10 Fréristes, c'est des malins, les fréristes.
37:13 C'est pas des terroristes.
37:15 Ils nous infiltrent.
37:17 Deuxième mouvance,
37:18 la mouvance décoloniale, qui colonise l'université.
37:22 Euh...
37:25 Et enfin, la mouvance islamo-gauchiste,
37:28 c'est-à-dire la cinquième colonne,
37:31 qui a fait connaître ses ambitions
37:35 lors de la fameuse manif
37:37 contre l'islamophobie en 2019.
37:39 Voilà où on en est.
37:40 Ces trois mèches pourraient tout embraser.
37:43 -Il y a cette journée en enfer, le 7 octobre.
37:46 Il y a ces dizaines,
37:48 centaines de personnes qui sont prises en otage
37:52 et qui, pour beaucoup, vont voir cet enfer se poursuivre
37:56 pendant des jours et des jours.
37:58 C'est à tous ceux, à toutes les familles, évidemment,
38:01 qui sont dans l'attente de retrouver leurs proches,
38:04 qui sont toujours aux mains des terroristes du Hamas.
38:08 Elle s'appelle Mia Shem.
38:09 Elle a à peine un peu plus de 20 ans.
38:11 Elle est française.
38:13 Après 50 jours, 55 jours, si je ne m'abuse de captivité,
38:16 le groupe terroriste a décidé de relâcher Mia Shem.
38:19 Je pense qu'on revoit ces images
38:21 où la maman de Mia va la prendre.
38:24 Et puis, il y aura les retrouvailles.
38:26 ...
38:53 -She was closed.
38:54 Elle a été enfermée sans lumière, sans fenêtre.
38:58 ...
39:03 Elle voulait juste nous prendre dans ses bras,
39:06 nous embrasser.
39:07 Elle voulait juste que sa famille vienne lui rendre visite.
39:10 Ca la rend plus forte.
39:12 ...
39:15 -C'est difficile de commenter de telles images.
39:18 Qu'est-ce qu'elles vous ont inspirées quand vous les avez vues ?
39:21 ...
39:25 -D'abord...
39:27 C'est toute la famille humaine qu'elle a.
39:31 Et qui sert dans ses bras,
39:35 cette famille, cette maman, sa fille.
39:37 On a envie de pleurer,
39:40 alors qu'on ne les connaît pas.
39:43 Mais les grandes douleurs sont vêtes.
39:47 Et elles sont contagieuses.
39:51 ...
39:53 Mais quand on a été dans la sphère publique
39:57 et qu'on a gardé de cette présence sur le forum
40:02 l'instinct du bien commun,
40:05 on se dit...
40:06 "Mais c'est la barbarie."
40:09 La prise d'otages.
40:13 Il y a encore des otages.
40:14 Et Eliott a raison. Il faut penser à eux.
40:18 En cet instant, il y a des otages.
40:20 Il y a des gens qui ont été enlevés le 7 octobre
40:23 et qui ne sont pas restitués à leur famille.
40:26 Et tout ça par des terroristes
40:29 qui ont décidé la suppression d'un Etat, l'Etat d'Israël,
40:32 le dernier Etat colonial du monde, disent-ils,
40:35 qui veulent aussi notre peau à nous,
40:39 qui veulent aussi nous conquérir.
40:42 Et donc, il y a deux solutions,
40:45 je crois.
40:47 Soit on négocie
40:48 parce qu'on a peur et on lâche tout,
40:52 soit...
40:53 soit on fait face, ça n'empêche pas l'habileté,
40:57 mais on ne lâche rien sur l'essentiel,
41:02 sur la souveraineté des Etats
41:04 et sur la nécessité
41:06 de traquer les terroristes,
41:09 en reprenant la vieille expression de Pascua,
41:12 "terroriser les terroristes".
41:13 -1986.
41:15 Philippe Devilliers,
41:17 l'émission quasiment touche à sa fin.
41:20 Alors, on a fait un bilan non exhaustif
41:23 des faits majeurs
41:26 qui ont frappé la France cette année.
41:29 On peut évidemment penser
41:31 aux proches de Dominique Bernard.
41:33 On peut penser également à la maman
41:35 et aux proches de Sokhaina,
41:37 cette jeune fille qui a été tuée d'une balle perdue à Marseille.
41:40 Mais également de la famille...
41:43 à Nîmes.
41:45 De Fayed, 10 ans, qui a été tué dans les mêmes conditions
41:48 dans la lutte contre le trafic de drogue.
41:50 Mais...
41:52 Vous l'avez dit, 2023 est une année lourde.
41:55 Il est temps de se projeter vers 2024.
41:58 Selon vous, quel devrait être le message
42:02 d'Emmanuel Macron, le 31 décembre,
42:04 lors de ses voeux aux Français,
42:06 pour l'année 2024 qui arrive ?
42:09 -Question de péage. -Oui.
42:13 ...
42:15 -Alors, moi, ce que je dirais à sa place,
42:19 parce que je ne suis pas Emmanuel Macron...
42:22 ...
42:24 Je doute qu'il y ait un copier-coller
42:27 entre ce que je vais dire et ce que vous verrez
42:30 dans quelques heures.
42:32 Vous pourrez comparer, remarquez.
42:34 Moi, ce que je pense...
42:36 Comme ça, de manière spontanée,
42:41 c'est qu'il y a beaucoup de Français...
42:44 qui ont faim.
42:47 Et ça, c'est nouveau.
42:50 Il y a beaucoup de Français qui ont peur.
42:54 Et ça, c'est nouveau.
42:57 Il y a beaucoup de Français qui sont dans le désarroi.
43:00 En ville, à la campagne, partout.
43:04 Et ça, c'est nouveau.
43:06 C'est-à-dire qu'en fait...
43:11 le pays a perdu sa prospérité,
43:14 sa tranquillité...
43:17 et bien souvent, sa liberté, sa souveraineté.
43:22 Il y a aujourd'hui un Français sur quatre
43:29 qui saute le repas de midi.
43:31 Ca veut dire appauvrissement du pays.
43:40 Il y a une Française sur quatre
43:43 qui ne sort plus toute seule.
43:45 Ca veut dire insécurité croissante.
43:48 La fameuse société de vigilance.
43:52 On l'a sous les yeux.
43:54 Il y a...
43:55 un Français sur quatre
43:59 qui se sent étranger chez lui.
44:02 Ca veut dire sentiment de dépossession...
44:08 de notre personnalité, de nos territoires,
44:10 de notre outil de travail, de tout ce qui fait la France.
44:13 -Philippe Devilliers, il nous reste quelques secondes.
44:17 Un dernier mot pour les téléspectateurs
44:19 qui vous regardent depuis le début de cette saison ?
44:22 -D'abord, un mot pour vous.
44:24 Je vous adresse mes voeux, vos projets, vos familles.
44:27 Elliot, Jean-François,
44:30 mes compagnons...
44:32 mes compagnons de route, mes compagnons d'image.
44:36 Et puis, je m'adresse à...
44:38 à mes voisins d'écran,
44:41 mes voisins d'image,
44:43 qui sont mes voisins de palier,
44:46 qui nous regardent.
44:47 On est chez eux, en fait.
44:49 Et on voudrait, nous, être chez eux tout le temps
44:52 et trinquer avec eux.
44:53 Et je voudrais leur dire un grand merci pour votre confiance,
44:56 car c'est incroyable, vous êtes de plus en plus nombreux.
44:59 Et...
45:01 je vais vous laisser un proverbe de Hegel.
45:05 Repris par Saint-Ignoble.
45:07 "La chouette de Minerve
45:12 "ne déploie ses ailes
45:14 "qu'au crépuscule.
45:17 "On ne comprend les choses que tard, très tard.
45:21 "Encore faut-il les comprendre."
45:24 C'est ce à quoi cette émission est destinée.
45:28 -Un grand merci, Philippe Devilliers.
45:31 Voilà pour les derniers mots de cette émission.
45:34 On se retrouve évidemment la semaine prochaine.
45:37 Très bonne fin d'année à tous les deux,
45:39 Geoffroy Lejeune, Philippe Devilliers.
45:42 -Merci, Eliott. -Et l'info se poursuit sur CNews.
45:45 merci à bientôt !

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