Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00 Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers.
00:04 Cher Philippe Devilliers, bonsoir.
00:05 Bonsoir.
00:06 Dans cette actualité extrêmement lourde, il y a une bonne nouvelle, une lumière
00:09 qui nous avait manqué la semaine dernière.
00:11 Il est là.
00:11 Il est là, Geoffroy Lejeune.
00:13 Ravi de vous retrouver.
00:14 Il a oublié sa cravate.
00:16 Vous lui avez dit en off, on avait dit de ne pas le dire en in.
00:19 Oui.
00:19 Mais vous lui avez...
00:20 [Rires]
00:21 Un peu de sourire.
00:22 Premièrement, je promets de mettre une cravate la semaine prochaine.
00:24 Et deuxièmement, la semaine dernière, je peux le dire maintenant,
00:26 j'étais retenu à Beauvau pour une interview de Gérald Darmanin.
00:29 Donc c'était pour la bonne cause.
00:30 Interview que vous pouvez relire pour le journal.
00:33 Je pense quand même à une question.
00:34 Ah ?
00:35 Est-ce qu'on vous a manqué ?
00:36 Ah voilà, ça m'a complètement cassé mon rythme.
00:39 C'est que je n'ai pas eu mon rituel du vendredi soir.
00:41 Donc j'ai été troublé toute la semaine.
00:43 On a une question majeure cette semaine, Philippe Devilliers.
00:46 Toute la question est de savoir si nous basculons dans un conflit civilisational,
00:51 dans une guerre de civilisation.
00:53 Si à travers la guerre au Proche-Orient se joue aussi un combat contre l'Occident,
00:57 contre notre culture, notre histoire, nos mœurs.
01:00 Je vais vous faire écouter, ça sera notre première séquence,
01:03 deux réactions politiques,
01:04 qui sont peut-être les deux réactions politiques les plus importantes cette semaine.
01:08 Vous avez Recep Tayyip Erdogan.
01:11 Et vous avez d'un autre côté Benjamin Netanyahou.
01:14 La Turquie, rappelons-le, est membre de l'OTAN.
01:17 Membre de l'OTAN depuis 1952.
01:20 Écoutez bien ces deux réactions et ensuite vous allez essayer de la décrypter.
01:25 Le Hamas n'est pas un groupe terroriste.
01:30 C'est un groupe de libérateurs et de moudjaïdines
01:35 qui se battent pour protéger leurs terres et leurs citoyens.
01:38 C'est une épreuve pour l'Occident, la civilisation, le Hamas et l'ennemi.
01:43 Si le Hamas sort victorieux de ce conflit, nous perdrons tous.
01:48 Tout le monde sera en danger.
01:49 L'Europe, la civilisation même sera en danger.
01:52 Philippe Devilliers, que vous inspire cette déclaration de Recep Tayyip Erdogan ?
01:57 Il faut les prendre dans l'ordre inverse.
02:01 D'abord Netanyahou nous dit "vos banlieues sont des barils de poudre".
02:06 Et auparavant Erdogan dit "moi je suis fournisseur en chef de Mechlong".
02:15 Donc il y a danger.
02:17 Et en fait, je vais vous raconter quelque chose qui m'est arrivé samedi dernier.
02:25 J'ai rencontré, ce fut pour moi une joie,
02:31 pour la première fois le grand écrivain algérien, francophone et francophile,
02:38 Boalem Sansal.
02:42 Et je l'ai bombardé de questions, dont la question suivante.
02:47 "Que pensez-vous du conflit de civilisation ?"
02:51 Et il m'a répondu, en mettant la main sur mon bras,
02:54 "Philippe, il n'y a pas de conflit de civilisation.
02:59 Ce n'est pas la bonne terminologie.
03:02 En effet, les islamistes considèrent qu'il n'y a de civilisation qu'islamique
03:11 et qu'en face de la civilisation islamique, il y a l'ignorance, la barbarie, la mécréance
03:20 et que les islamistes ont pour mission de conquérir, de convertir et de soumettre sur l'ordre d'Allah
03:34 et de continuer cette conquête tant que la terre entière ne sera pas islamique.
03:40 Alors en fait, la situation est la suivante.
03:46 On parle de guerre de civilisation, mais sans oser la définir.
03:52 Est-ce que je peux tenter de le faire un instant ?
03:57 À partir de cette conversation que j'ai eue samedi
04:00 et d'une conversation que j'ai eue avec Florence Bergeau-Blacler hier.
04:07 En fait, les frères musulmans qui mènent la danse chez nous et à Gaza,
04:17 la danse macabre,
04:20 les frères musulmans veulent imposer leur vision eschatologique du monde, de la société et de l'homme.
04:30 Quand je dis l'homme, je pense également à la femme.
04:34 À partir des trois piliers, donc l'Ummah, la patrie universelle qui dévalue et qui disqualifie toute autre forme de patrie charnelle.
04:47 Ensuite, la charia, la loi universelle supérieure à toutes les lois humaines,
04:54 qui ne pèse d'aucun poids par rapport aux prophètes,
04:59 qui seule peut corriger les lois.
05:03 Et enfin, le djihad, c'est-à-dire la conquête pour faire, je cite Florence Bergeau-Blacler,
05:09 "une société charia compatible".
05:15 En face des frères musulmans qui nous infiltrent avec une intelligence stratégique inouïe
05:24 et un art de pratiquer la taqqa, c'est-à-dire le mensonge, la dissimulation,
05:29 que nous ne voyons pas dans notre grande candeur.
05:31 - Que nous ne voyons pas ou que nous ne voulons pas voir ?
05:34 - Que nous ne voyons pas et que nous ne voulons pas voir.
05:37 Vous avez raison de rectifier et de compléter.
05:40 Parce que, en fait, chez nous, la conscience civique s'omnole, contrairement au peuple israélien.
05:47 C'est-à-dire qu'en fait, on a tellement perdu l'idée d'être souverain,
05:52 on a tellement perdu l'idée de l'unité territoriale, historique, affective de la France,
05:57 que les jeunes générations ne voient plus le problème.
06:01 Ne voient plus le problème d'une idéologie par rapport au réel.
06:04 Ils sont dans d'autres affections.
06:07 Et donc nous, en fait, c'est quoi notre civilisation ?
06:14 C'est une mémoire chérie, choyée, une mémoire commune,
06:22 qui plonge ses racines dans 2000 ans d'une terre de chrétienté,
06:28 où on va chercher tous nos souvenirs.
06:31 Ensuite, c'est un art de vivre,
06:34 un art de vivre qui puise dans les romans de chevalerie,
06:38 les romans de courtoisie, l'oblation chrétienne et l'esprit critique.
06:43 L'esprit universel, l'idée de la personne, l'Europe, le continent, de la vie interrogée.
06:48 Et puis enfin, la langue qui porte une littérature et qui porte un imaginaire.
06:54 Alors, il y a deux solutions dans ce choc, parce qu'il y a un choc.
07:02 Ou bien on s'affaisse ou bien on se reprend.
07:07 Si on se reprend, on reprend nos forces.
07:10 La France redevient la France.
07:12 Elle retrouve sa fierté.
07:14 Je termine et ou bien alors on s'affaisse.
07:18 On n'est pas capable d'un sursaut.
07:20 Et dans ce cas là, on va tout droit à la partition.
07:23 Et vous savez ce qui se passera, ce qui s'est déjà passé avec Henri IV ?
07:28 Il y aura un Edwin Nantes, qui n'aura pas ce nom là, mais qui reviendra au même.
07:31 C'est à dire qu'en fait, on donnera des territoires, des places de sûreté, on disait à l'époque.
07:37 On donnera des territoires à ceux avec lesquels on voudra faire la paix, quoi qu'il arrive.
07:43 - Il y a une chose qui m'a frappé dans la déclaration d'Erdogan, le président turc,
07:46 c'est qu'en réalité, quelqu'un a eu la même déclaration en France.
07:49 C'est Daniel Obono qui a été interrogé sur le Hamas et qui a dit
07:51 "c'est un mouvement de résistance", un peu poussé dans ses retranchements,
07:54 mais elle a fini par le dire, c'est quasiment les mêmes termes que le président turc.
07:57 Ça fait deux semaines que la plupart des responsables politiques,
08:00 en tout cas ceux qui sont aux affaires, nous disent ici en France,
08:03 "attention", Emmanuel Macron a utilisé l'expression,
08:05 "il y a un risque que le conflit s'importe".
08:08 Philippe, je pense savoir ce que vous en pensez.
08:10 En réalité, selon vous, j'imagine, et votre vertu, c'est aussi de dire
08:13 ce que tout le monde pense, mais n'ose pas dire,
08:15 ce conflit, il est importé depuis très longtemps.
08:17 Alors j'ai deux questions. Ma première question, c'est depuis quand ?
08:20 Et ma deuxième question, quand vous voyez les manifestations
08:23 pro-palestiniennes dans Paris, où on dit "Allahou Akbar" et "morts aux Juifs",
08:27 ou cette vidéo qui a beaucoup tourné, vous savez, dans le 16ème arrondissement
08:29 d'une dame qui s'adresse à quelqu'un qui soutient Israël
08:32 avec deux petits enfants avec des drapeaux palestiniens
08:34 et qu'elle dit à cette personne "vous n'êtes rien ici, vous n'êtes rien ici",
08:38 ce conflit importé, est-ce qu'on ne l'a pas déjà perdu ?
08:40 Les gens qui sont aujourd'hui pro-Hamas en France
08:43 ne repartiront pas a priori, ils sont français comme vous et moi.
08:46 Et deuxièmement, on n'a pas les armes morales
08:48 pour faire ce que vous avez dit, le sursaut.
08:51 – Alors, si les Français n'ont pas la conscience civique du sursaut nécessaire,
09:05 si on se laisse gagner, comme c'est le cas des universités par le hoquisme,
09:09 oui, la bataille est perdue.
09:12 Georges Bensoussan disait ce matin,
09:15 "en fait, ce n'est pas un conflit territorial, le conflit entre Israël et le Hamas,
09:21 c'était un conflit territorial avant 1948,
09:26 maintenant c'est un conflit idéologique et religieux".
09:30 Ce conflit est arrivé chez nous,
09:34 il y a des gens qui veulent imposer leur civilisation.
09:38 Nous, est-ce qu'on va être capable de défendre la nôtre ? C'est ça.
09:42 – Je ne peux pas répondre à votre question, sauf quand même,
09:46 que c'est souvent en 1944 que les Français se retrouvent.
09:53 Vous savez, quand il y a eu ce que Jeanne d'Arc appelait les Français reniés,
09:57 les Français se sont levés autour d'elle,
10:01 et la victoire qui était inespérée est arrivée.
10:05 – Donc vous croyez au sursaut ?
10:06 – Moi, je crois qu'il y a une providence française,
10:08 je pense qu'il y a un peuple français.
10:12 Je vais vous dire pourquoi je suis relativement optimiste,
10:15 pour terminer ma réponse.
10:18 Quand j'étais gosse, à 12 ans, j'ai lu un texte qu'on a mis sous le nez de Lénine,
10:24 qui disait "donnez-moi 1000 hommes".
10:27 Ça, j'y crois dur comme fer, je l'ai expérimenté.
10:30 "Donnez-moi 1000 hommes".
10:31 En fait, ce sont les minorités qui font l'histoire.
10:34 Et il y a une minorité de Français, de vrais réfractaires,
10:38 qui ne laisseront pas faire.
10:41 – Revenons justement aux inquiétudes que vous pouviez avoir auparavant,
10:45 sur par exemple la Turquie.
10:48 On est en 2005, il y a cette question pour ou contre la Constitution européenne,
10:53 et il s'avère que la Turquie a participé en tant qu'observateur à cette Constitution.
10:59 Et vous alertez, vous êtes sur le plateau de France Télévisions,
11:01 il y a Michel Barnier, il y a François Bayrou,
11:06 il y a Daniel Kohn-Bendit, et vous présentez un papier en disant
11:08 "mais regardez, parce que si on vote oui en 2005, si vous votez oui,
11:14 demain la Turquie entrera un peu plus dans l'Union européenne".
11:17 Regardez cette séquence parce que vous êtes attaqué de toutes parts,
11:20 et notamment par Daniel Kohn-Bendit.
11:22 – Attendez, je demande à la caméra de revenir se poser sur l'acte final.
11:27 – C'est une saloperie, une saloperie incroyable qu'ils étaient en train de faire.
11:31 Ce n'est pas vrai, c'est une saloperie,
11:34 c'est un protocole qui est né, et la France t'en qu'il.
11:39 C'est ignoble de faire ça au pire.
11:41 – Je vais vous dire, vous avez la composition des pays,
11:48 et vous avez la Turquie.
11:50 La Turquie figure dans ce texte envoyé aux Français.
11:53 Michel Barnier, est-ce que la Turquie ne figure pas dans ce texte ?
11:56 – Philippe de Villiers, je la trouve que ce que vous faites n'est pas…
11:59 – Parce que la question de la Turquie, on ne peut pas la passer à terre.
12:01 – Allez, ferme-la maintenant, ça suffit.
12:03 – Alors ne vous énervez pas.
12:04 – Moi je vais me mettre en rôle, parce que des mensonges comme ça,
12:08 je n'ai jamais vu ça.
12:09 – Michel Barnier, vous répondez.
12:10 – Je vais prendre un pavé comme en 68.
12:12 – Oui, ça te ferait du bien, ça te rafraîchirait la tête.
12:17 – Derrière le broie, derrière les invectives, les insultes,
12:21 et parfois même les menaces de Cohn-Bendit, il y a une question de fond.
12:24 C'est-à-dire qu'en 2005, vous dites "attention, attention avec la Turquie".
12:28 Et vous êtes entendu en quelque sorte par les Français
12:30 qui répondent non à la Constitution, mais pas que pour ça,
12:33 mais en revanche dans les médias, les responsables politiques,
12:36 vous êtes ostracisés.
12:37 – Oui, mais j'avais débusqué, à l'époque avec Christophe Baudouin
12:41 et Guillaume Pelletier, mes collaborateurs, et Mérite,
12:45 j'avais débusqué un truc incroyable.
12:49 Juppé avait envoyé à tous les Français les 200 pages du traité constitutionnel.
12:59 Et j'avais débusqué une signature, à la fin, d'un membre observateur
13:05 qui était un pied dedans et qui était Erdogan.
13:09 Et donc en fait, je brandis le fameux envoi à tous les Français,
13:16 et je dis "voilà, il a un pied dedans, il a signé, il a signé, il a parafait".
13:22 Donc en fait, la Turquie a vocation à rentrer,
13:25 elle était déjà en situation de pré-adhérent.
13:28 Et là, ils hurlent tous "c'est faux, c'est un mensonge", etc.
13:32 Mais après, il y en a un qui m'a appelé,
13:35 c'est Nicolas Sarkozy qui m'a dit "t'as raison, il faut empêcher ça".
13:39 Alors que Jacques Chirac m'avait reçu, il m'avait dit "écoutez Philippe,
13:43 les racines musulmanes, les racines de l'Europe
13:49 sont autant musulmanes que chrétiennes".
13:52 – Jacques Chirac vous avez dit ?
13:53 – Oui, Jacques Chirac.
13:53 Donc en fait, pour lui, c'était pas un problème, tout le monde s'en foutait.
13:58 La Turquie, il y avait Atalip, Toubon et tous les autres qui disaient
14:02 "attention, il ne faut pas que l'Europe demeure un club chrétien".
14:05 Je ne sais pas si vous vous souvenez de ça.
14:06 – Très bien, mais moi, je vais me faire l'avocat du diable,
14:08 ce n'est pas du tout ce que je pense,
14:09 mais si vos opposants de l'époque étaient ici ce soir,
14:12 ils vous diraient qu'en empêchant la Turquie de rentrer dans l'Union européenne,
14:15 ce qui a été le cas, parce qu'en effet Nicolas Sarkozy était d'accord avec vous,
14:19 on a peut-être laissé la Turquie se réarimer à son continent naturel et à l'islam,
14:25 et qu'on a fait d'Erdogan un dictateur islamiste
14:27 alors qu'à un moment donné, il a pu être tenté peut-être par la modernité,
14:30 moi je n'y crois pas une seconde, mais il vous dirait ça.
14:32 Et il vous dirait aussi que maintenant, il tient le verrou de la frontière
14:37 avec des migrants qui s'entassent chez lui,
14:38 et à tout moment, il peut décider de les envoyer en Europe et de doubler les vannes.
14:41 Qu'est-ce que vous répondriez s'ils étaient là et qu'ils disaient ça ?
14:44 – L'avocat du mauvais diable.
14:46 – Mais répondez, c'est une bonne analyse.
14:50 – De fait, Erdogan tient quand même les portes d'un milieu beaucoup plus…
14:53 – Alors Erdogan, c'est un frère musulman.
14:58 – Il n'a jamais été sincèrement attiré par l'Occident, c'est ça que vous voulez dire ?
15:02 – Alors Erdogan était tout doux, tout gentil à l'époque où il voulait rentrer dans l'Union Européenne,
15:08 mais c'est un frère musulman, et il n'y a encore pas longtemps, il a dit aux Turcs qui sont en France,
15:16 "Ne vous laissez pas assimiler, c'est un crime."
15:18 L'assimilation est un crime.
15:21 Et donc, en fait, c'est comme si vous me disiez,
15:25 "Vous devriez faire rentrer le Hamas en France,
15:30 parce que comme ça on pourrait le mater plus facilement et il pourrait s'adoucir."
15:34 Et donc, en fait, moi, mon expérience,
15:37 et l'expérience qu'on peut tirer de la grande histoire,
15:42 c'est que quand vous mettez des islamistes chez vous,
15:46 ils prennent le balai et ils vous poussent dehors à coup de balai.
15:50 – Une dernière réaction sur la question civilisationnelle.
15:54 Vous avez dit, "Je crois au sursaut français."
15:57 Je vais vous demander si vous croyez en Emmanuel Macron pour impulser ce sursaut français.
16:01 Il ne réagit pas cet après-midi directement sur cette question,
16:04 est-ce qu'il y a une guerre de civilisation ?
16:06 Mais à travers cette déclaration, on peut interpréter sa déclaration,
16:11 son explication, ses mots, en se disant,
16:13 il parle justement de ce conflit civilisationnel entre différentes communautés.
16:18 Écoutez.
16:20 Nous sommes le pays d'Europe qui a la plus grande communauté juive.
16:25 Nous sommes le pays d'Europe qui a les plus grandes communautés arabo-musulmanes aussi.
16:29 Et donc, si nous importons le conflit et si on laisse, en quelque sorte,
16:32 les voies extrêmes, avec tous les raccourcis,
16:36 porter le débat public, nous nous diviserons inutilement.
16:42 Donc moi, je suis pour qu'il y ait des discussions,
16:44 d'ailleurs, vous avez un rôle éminent à jouer dans ce terme,
16:46 et je vous remercie de le faire, pour informer, éclairer le débat,
16:49 montrer toute sa complexité, et on le voit dans les commentaires
16:53 qu'on peut faire ou ce qu'on essaie de bâtir utilement.
16:55 Mais je pense qu'il est essentiel pour nous que nous préservions notre unité.
16:59 C'est un raccourci de parler de guerre de civilisation ?
17:02 C'est intéressant parce que vous savez à quoi il me fait penser ?
17:05 Non.
17:06 Quand j'étais à Sciences Po, on nous vantait le Liban comme une société multiculturelle,
17:11 on nous disait la terre de miel et d'encens.
17:15 Et un jour, j'ai fait la connaissance du général Aoun, il m'a dit,
17:17 vous savez, on est perdus.
17:19 Il a été obligé de faire une alliance avec l'Uesbola.
17:23 Voilà.
17:24 Quand vous installez chez vous des communautés qui ont un fort caractère
17:30 et une grande histoire, il y a évidemment le grand danger de la libanisation.
17:36 Et en fait, le Liban, qui était un exemple de société multiculturelle,
17:39 est aujourd'hui en train de se traîner et peut-être même de disparaître.
17:44 Bon, et donc, partout dans le monde où il y avait des chrétiens d'Orient,
17:50 à chaque fois qu'on avait voulu faire joujou-moumout avec l'islam rigoriste,
17:57 on a perdu.
17:58 Voilà.
17:58 Et donc, en réalité, l'islam rigoriste respecte les forts,
18:06 respecte les États forts, respecte les peuples forts.
18:10 Et si les islamistes sentent que nous sommes faibles,
18:15 que nous n'osons plus défendre notre patrimoine vital,
18:20 que nous sommes, comment dirais-je, manipulés par le wokisme
18:25 et que nous perdons complètement la fierté de notre identité,
18:30 alors ils avanceront.
18:31 Alors ils avancent, puisqu'on voit bien déjà que quand le président de la République part en Israël,
18:39 il est lesté par les arrières-pensées qu'il laisse dans les banlieues
18:46 et il se dit "attention aux maux de trop qui peuvent embraser mes banlieues".
18:52 – On a l'impression, quand on entend Emmanuel Macron
18:53 ne pas parler de choc de guerre de civilisation,
18:56 de voir un disciple de Fukuyama, qui était l'auteur de "La fin de l'histoire",
18:59 assister commenter le choc de civilisation, qui était le livre de Huntington.
19:02 Est-ce que vous ne croyez pas, vous qui avez passé votre vie
19:05 plutôt en adepte de Huntington, et vous croyez à la guerre de civilisation,
19:09 vous croyez aux civilisations, est-ce que vous n'avez pas le sentiment
19:11 qu'à force d'être dirigé par des gens qui n'y croient pas,
19:13 on prend beaucoup de retard, on met beaucoup plus de temps à analyser les phénomènes
19:17 et finalement on s'affaiblit par rapport à ce genre de menaces
19:19 qui ressurgissent quand même régulièrement ?
19:22 – J'ai eu des conversations avec Emmanuel Macron,
19:25 j'avais toujours une impression bizarre, c'est-à-dire que…
19:30 je lui ai dit "pourquoi vous avez dit qu'il n'y a pas de culture française ?
19:33 Et en fait c'est Fukuyama, de toute façon le marché est pour voir,
19:38 c'est ça Fukuyama, on va passer à l'économie, il n'y aura plus de politique,
19:41 il n'y aura plus d'histoire, il n'y aura plus de religion,
19:43 il n'y aura plus de débat d'idées".
19:44 Et Huntington dit le contraire, il dit "non, on va vers une guerre de civilisation,
19:47 croyez-moi les religions vont se réveiller etc."
19:50 C'est ça ce que vous dites.
19:51 Et Emmanuel Macron, il y a plusieurs phrases de lui qu'il répète en temps.
19:55 Par exemple il dit "la France a toujours été une terre d'immigration".
20:00 Il le croit vraiment, mais c'est faux, c'est faux.
20:03 Je ne sais pas si on a le temps d'en parler,
20:05 mais je voudrais expliquer aux Français qui nous regardent,
20:09 la France a toujours été, dans son histoire, une terre d'immigration.
20:15 Les seuls migrants dans tout l'ancien régime,
20:21 c'était des princes et des filles à marier,
20:25 Anne d'Autriche etc. et Blanche de Castille.
20:28 Mais sinon il y avait des Français qui partaient,
20:31 qui étaient des cerveaux qui partaient,
20:33 qui étaient attirés en Allemagne par exemple au moment des protestants,
20:36 de la réforme etc.
20:38 Mais on était une terre d'immigration.
20:40 On a commencé à être une terre d'immigration à la fin du 19ème siècle.
20:46 Et cette immigration, elle était une immigration européenne,
20:49 une immigration chrétienne en fait,
20:51 avec les Portugais, les Polonais, les Italiens.
20:55 Et quand j'étais à Sciences Po, j'avais un prof qui s'appelait Pierre Milza,
21:00 et qui disait sur 3 millions d'Italiens qui sont arrivés en France,
21:04 2 millions sont repartis parce qu'ils n'ont pas pu s'assimiler.
21:07 Donc même les Italiens avaient du mal à s'assimiler,
21:09 alors que c'est la même culture et la même religion, c'est la latinité.
21:14 Et puis est arrivé en 1974, Giscard Chirac,
21:19 le regouement familial.
21:20 Et là tout a basculé puisqu'on est passé d'une immigration de travail,
21:24 à une immigration de peuplement.
21:26 Et là on a changé de peuplement,
21:28 c'est un peuplement qui arrivait du sud,
21:32 et donc on a importé chez nous une autre civilisation.
21:37 Et on a pensé vraiment, ils ont pensé vraiment,
21:41 que l'immigration était une chance pour la France.
21:43 Donc ils sont gravement coupables.
21:45 – Avant la publicité, très rapidement on va regarder une image,
21:48 puisqu'on parlait de Daniel Obono précédemment,
21:51 qui parle d'un groupe de résistance,
21:54 parlons de Jean-Luc Mélenchon.
21:57 Vous savez que la semaine dernière,
21:58 il y avait une grande manifestation pro-palestinienne
22:01 avec énormément de drapeaux palestiniens.
22:03 Il y a eu ce tweet qui a fait scandale de Jean-Luc Mélenchon.
22:05 "Voici la France", pendant ce temps,
22:07 Mme Braune-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
22:09 campe à Tel Aviv pour encourager le massacre,
22:12 pas au nom du peuple français.
22:13 Ce qui est intéressant, c'est qu'il dit "Voici la France".
22:16 Voici sa France donc, avec aucun drapeau français
22:18 à cette manifestation, que des drapeaux palestiniens.
22:21 Et on va mettre cette photo en parallèle avec ce qui s'est passé,
22:25 regardez le 18 mars 2012.
22:27 Alors certes, il y a des drapeaux rouges,
22:28 mais on est quelques jours avant le premier tour de la présidentielle.
22:32 C'est le discours de Jean-Luc Mélenchon,
22:34 qui va être candidat place de la Bastille,
22:36 avec 100 000 personnes, un public très cosmopolite,
22:40 des drapeaux français,
22:41 une ode à la souveraineté française et une ode à la France.
22:45 Qu'est-ce qui s'est passé ?
22:46 Qu'est-ce qui a changé pour avoir la France de Jean-Luc Mélenchon de 2012
22:50 à la France de Jean-Luc Mélenchon d'octobre 2023 ?
22:54 - Il faut faire un petit travail d'archéologie dans sa psychologie.
22:58 C'est facile pour un ancien qui regarde des autres anciens.
23:02 Un ancien, la tendance qu'il a, c'est d'aller chercher dans son enfance
23:05 ses dernières joies, ses derniers bonheurs.
23:09 "Le bonheur, ce sont les souvenirs d'enfance", disait Saint-Ignion.
23:13 Et là, en l'occurrence, il va chercher son Lambertisme.
23:18 Lambert, c'était un grand révolutionnaire trotskiste.
23:21 Et en fait, il est malin parce qu'il a deux fers au feu.
23:27 Il promène dans l'air du temps deux projections imaginaires, Mélenchon.
23:33 La première projection imaginaire, c'est la créolisation des urnes,
23:40 en se disant, avec le vote des banlieues, le vote musulman,
23:44 auquel s'agrégeront les wokies des universités,
23:47 et les derniers bourgeois déçus du macroniste, mais mondialiste,
23:52 on peut faire une majorité.
23:55 Et la deuxième projection imaginaire, c'est l'apocalypse insurrectionnelle,
24:00 le retour à Robespierre.
24:01 Je pense que la phrase qui est en lui, elle est de Robespierre.
24:05 "Lorsque j'ai vu à quel point l'humanité était dégradée,
24:10 je suis arrivé à la résolution qu'il fallait
24:15 un recommencement absolu de l'humanité."
24:18 C'est la table rase, c'est Mélenchon.
24:21 La publicité, on revient dans un instant.
24:23 On a énormément de thèmes après la publicité à traiter tous les trois.
24:27 À tout de suite.
24:28 19h30 sur CNews, la suite de Face à Philippe Devilliers,
24:34 toujours avec Philippe Devilliers, bien sûr, et Geoffroy Lejeune également.
24:37 Parlons des manifestations.
24:39 Demain, une nouvelle manifestation interdite pour le moment
24:43 par le préfet de Paris.
24:47 Il y a eu un recours administratif qui a été engagé.
24:51 Les associations d'Orchidée ont déjà saisi le tribunal.
24:54 Il devait être examiné à 16h, ce recours.
24:57 Pour l'instant, on n'a pas l'information si, oui ou non,
24:59 cette manifestation sera suspendue ou s'il y aura une levée de la suspension.
25:04 Quelle qu'en soit la finalité, Philippe Devilliers,
25:07 est-ce qu'il fallait interdire cette manifestation une nouvelle fois ?
25:10 Oui.
25:11 Pourquoi ?
25:11 Le préfet Nunez a eu raison et il a été courageux.
25:15 D'une part parce que c'est une manifestation ambulatoire,
25:24 avec un grand danger puisque ce n'est pas du tout comme quelque chose de statique.
25:29 J'ai un peu l'expérience en tant qu'ancien sous-préfet.
25:32 C'est beaucoup plus dangereux et surtout pour des raisons qui tiennent au principe.
25:39 On sait très bien qu'il y aura Al-Aghbar,
25:41 on sait très bien qu'il y aura des cris insupportables.
25:47 On n'oublie pas qu'il y a des Français otages, qu'il y a des Français morts
25:53 et qu'il y a un pays qui a subi des pogroms, un pays ami de la France.
25:59 Et donc, c'est le moment d'affirmer.
26:02 Et c'est très important pour ce qu'on appelle maintenant,
26:04 on a un terme nouveau, la rue arabe.
26:06 C'est très important que l'État affirme sa souveraineté, son autorité et sa fermeté.
26:13 - Avançons également.
26:14 Ce que je vous propose, c'est qu'on réagisse à la déclaration d'Emmanuel Macron cet après-midi
26:21 et qu'il revient et répond à Victor Orban.
26:23 Victor Orban, sommet européen à Bruxelles, je recontextualise.
26:27 Voilà ce qu'a dit hier Victor Orban.
26:29 J'espère vraiment que de plus en plus de personnes ici à Bruxelles
26:32 verront qu'il y a un lien très clair entre les actes terroristes et l'immigration.
26:37 Ceux qui soutiennent l'immigration soutiennent également le terrorisme.
26:42 Cet après-midi, Emmanuel Macron est interpellé par une journaliste.
26:46 Et on a à garder la question de la journaliste,
26:48 parce qu'il y a un climat évidemment dans la question, mais également dans la réponse.
26:54 - Et par ailleurs, Victor Orban a déclaré que ceux qui soutiennent l'immigration
26:57 soutiennent le terrorisme.
26:59 On se doute que vous ne pensez pas cela, évidemment.
27:01 Mais quel lien vous faites entre l'immigration et le terrorisme ? Merci.
27:05 - Sur le lien ensuite entre l'immigration et le terrorisme,
27:08 je me garderais bien d'avoir des propos qui font ainsi du raccourci.
27:13 Mais nous avons une coopération très étroite au sein de Schengen
27:16 pour lutter contre le terrorisme.
27:18 Il n'y a pas de lien existentiel, mais vous avez des femmes et des hommes
27:22 qui ont des projets terroristes ou qui peuvent être amenés à conduire
27:25 des actes terroristes qui rentrent par les voies migratoires.
27:27 C'est vrai.
27:28 Et donc, il ne faut être ni dans la simplification, ni dans le déni.
27:30 Comme souvent sur ce sujet.
27:31 - Bon, il refuse des raccourcis et en même temps, il nous explique
27:36 qu'il y a un lien existentiel entre le terrorisme et l'immigration.
27:40 Traduction.
27:41 - Alors, je vais être simpliste.
27:42 En Hongrie, Orban, en Hongrie, il n'y a pas d'immigration,
27:52 il n'y a pas de terrorisme.
27:54 En France, il y a de l'immigration, il y a du terrorisme.
27:57 Conclusion du sociologiste, chercher erreur.
28:00 Il est évident qu'Emmanuel Macron ne peut pas dire autre chose
28:05 puisqu'il se prépare à faire voter une loi qui va régulariser les clandestins
28:12 et donc constituer un appel d'air pour une nouvelle migration de masse en France.
28:16 Donc, ces gens-là, les gens qui nous gouvernent, sont sincèrement persuadés
28:23 que l'immigration est une chance pour la France.
28:25 Donc, il ne va pas nous dire que le terrorisme est lié à l'immigration.
28:29 Mais rappelons-nous, Samuel Paty, Dominique Bernard,
28:36 ce sont des gens venus d'ailleurs et le Bataclan, etc.
28:42 Donc, ce n'est pas sérieux.
28:43 C'est une logorée de principes qui ignorent le réel.
28:49 - Je vais vous citer, Philippe, parce qu'il y a deux semaines ou trois semaines,
28:51 je ne sais plus, sur ce plateau, vous nous avez fait le syllogisme suivant.
28:55 L'immigration est le terreau de l'islam.
28:57 L'islam est le terreau de l'islamisme.
28:58 L'islamisme est le terreau du terrorisme.
29:01 Syllogisme avec lequel je suis parfaitement d'accord.
29:03 Ce qui est intéressant et un peu pervers dans la déclaration d'Emmanuel Macron,
29:05 c'est qu'il ne parle que de terroristes qui pourraient se glisser dans les flots de migrants.
29:10 Ça, c'était le cas du Bataclan ou de Nice.
29:13 Il y a eu deux attentats à Nice. C'était le cas les deux fois.
29:15 Mais par exemple, Charlie Hebdo, dans le logiciel d'Emmanuel Macron,
29:18 les frères Kouachi, qui étaient français et qui avaient été élevés en France,
29:21 qui étaient nés en France, là, pour le coup, il n'appelle plus ça de l'immigration.
29:25 C'est quoi, selon vous, la tentative de banalisation qu'il essaye de faire ?
29:31 Sur les émeutiers, par exemple, il nous a expliqué.
29:34 Exactement.
29:34 Il nous a expliqué que c'était Kevin, voilà, c'était le ministre de l'Intérieur qui a dit ça.
29:43 Et en fait, quand il y a eu une enquête de la préfecture de police,
29:47 on a découvert que c'était des Français de papier, des Français d'origine,
29:53 qui venaient de l'immigration.
29:55 Donc en réalité, l'immigration ne produit pas l'assimilation.
30:01 S'il y avait… parce qu'il y a le nombre, voilà, c'est tout.
30:05 Le nombre, le nombre, le nombre.
30:08 On avance un petit peu.
30:09 Dans un instant, on reviendra sur la guerre des images.
30:12 Mais avant cela, je voulais vous montrer ce déplacement d'Emmanuel Macron en quatre images,
30:19 puisque Emmanuel Macron est allé au Proche-Orient, il s'y est rendu pendant 48 heures,
30:23 d'abord en Israël, puis en Cisjordanie.
30:25 Il a été ensuite reçu par le roi Abdallah II, et enfin au Caire.
30:30 L'objectif, c'était éteindre en quelque sorte l'incendie
30:35 qui était en train de se propager dans la région, espérer une trêve humanitaire,
30:41 et il a rappelé cette volonté d'une trêve humanitaire cet après-midi,
30:46 tout en considérant qu'Israël a bien évidemment le droit de répondre
30:49 après une attaque terroriste aussi sanglante qu'inédite, perpétrée par le Hamas.
30:55 Mais cet après-midi, il a rappelé cette volonté d'une trêve humanitaire.
30:59 Et les images que je vais vous montrer en direct, malheureusement, lui donnent tort.
31:04 C'est-à-dire qu'il n'a pas été entendu.
31:06 Je vous donne… c'est des images en direct depuis Gaza.
31:10 Les frappes ont augmenté.
31:13 L'armée israélienne va d'ailleurs étendre ses opérations terrestres ce soir à Gaza.
31:20 Et on apprend également il y a quelques instants
31:22 qu'Israël a augmenté ses frappes à Gaza d'une manière très significative.
31:26 Et je cite l'armée israélienne.
31:29 Quel regard vous portez sur ça ?
31:30 Est-ce que finalement, on se dit tout ça pour ça ?
31:35 Il faut se mettre à la place d'Israël.
31:38 Sinon, on ne comprend rien.
31:40 Israël a subi un pogrom.
31:45 La Shoah bis plus Horadour.
31:49 La Shoah par balles plus Horadour.
31:53 Et donc, face au terrorisme, on réplique.
31:59 Si on ne réplique pas, on est mort.
32:02 Et donc, en fait, Israël a pris son temps,
32:06 sans doute pour essayer de choisir les frappes,
32:12 pour bombarder les centres de commandement du Hamas.
32:16 La France, amie et alliée d'Israël, soutient cette action.
32:23 C'est le message que le président de la République est allé porter à Tel Aviv.
32:29 Et je pense que là-dessus, pour le coup, il faut l'unité de la France.
32:34 Tant pis pour ceux qui veulent mettre sur le même plan,
32:37 d'une manière scandaleuse, si vous me passez l'expression,
32:41 Hitler et Churchill.
32:44 Parce que Churchill, il a bombardé aussi.
32:49 Il a bombardé l'Allemagne, Dresde.
32:53 Et Hitler a fait des atrocités.
32:55 Personne, il ne viendra l'idée de personne,
32:57 de mettre sur le même plan Churchill et Hitler.
33:00 – J'ai l'impression que vous faites référence à un certain Emre Karon
33:02 qui cet après-midi, cette semaine, a mis sur le même plan
33:05 les massacres du Hamas et les massacres de l'armée israélienne.
33:11 Parlons justement de la guerre des images.
33:13 On a appris cette semaine que les terroristes du Hamas
33:16 avaient le 7 octobre dernier utilisé les mêmes codes,
33:19 en quelque sorte, que les terroristes de Daesh.
33:22 Et certains ont filmé leurs exactions.
33:24 Ils avaient une GoPro et puis ils ont diffusé ces images.
33:27 Images que vous pouvez retrouver à l'antenne.
33:31 Pourquoi les terroristes du Hamas ont filmé et diffusé ?
33:33 Philippe de Philippe.
33:36 – À mon avis, il y a un enchaînement, un engrenage stratégique.
33:45 J'examine à froid ce qu'ils ont voulu faire.
33:49 Première opération, montrer au monde que le peuple israélien,
33:58 l'État d'Israël, la frontière d'Israël ne sont pas invincibles.
34:03 Montrer au monde et notamment à la rue arabe dans le monde entier
34:09 que la frontière, l'État, le peuple qu'on disait invincibles sont défaillants.
34:19 Et donc faire irruption sur la scène mondiale
34:22 alors qu'on ne parlait plus du Hamas.
34:25 Et derrière il y a une deuxième opération,
34:28 c'est la surréaction d'Israël à laquelle on insiste.
34:32 Pour pouvoir dire ensuite avec tous les relais,
34:35 y compris les islamo-gauchistes en France, la victimisation.
34:40 C'est-à-dire en fait, on ruine la réputation d'Israël dans un premier temps,
34:47 puissance invincible, non elle ne l'est pas, elle ne l'est plus.
34:51 Et ensuite dans un deuxième temps, se victimise.
34:54 La victimisation aux yeux du monde en disant,
34:56 regardez ce qui nous arrive, nous aussi on a nos bébés décapités.
34:59 En d'autres termes, Israël est faible, Israël est cruel.
35:03 Voilà la logique de la guerre des images de leur côté.
35:07 Alors maintenant il y a en face Tsahal, ils ont répliqué.
35:11 Pourquoi ? Parce que pour Tsahal, il est essentiel de dire au monde,
35:18 vous ne pouvez pas mettre sur le même plan un pogrom et des bombardements.
35:22 La victime devient bourreau et le bourreau devient donc la victime.
35:26 Je vais essayer de faire le lien entre ce que vous avez dit au début de l'émission
35:29 et maintenant, puisque vous avez décrit une guerre de civilisation
35:31 qui en fait oppose l'islamisme globalement,
35:34 où qu'il soit à nos valeurs, à notre civilisation.
35:38 Et là aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire qu'Israël doit détruire le Hamas,
35:42 cibler le plus possible le Hamas et personne ne les défend.
35:44 En tout cas, ils ne sont pas très nombreux.
35:46 Mais j'ai une question à vous poser.
35:47 Si Israël détruit le Hamas, si Tsahal détruit le Hamas,
35:50 est-ce que finalement le problème ne restera pas entier ?
35:52 Même si évidemment, c'est une très bonne chose, mais ne restera pas entier
35:55 parce que finalement, les manifestations d'islamisme, du terrorisme,
35:59 elles sont nombreuses.
35:59 Il y a l'État islamique, par exemple, pour citer l'histoire récente.
36:02 Il y en a d'autres dans d'autres zones du monde.
36:04 Est-ce que finalement, le conflit ne restera pas le même avec d'autres acteurs ?
36:08 Alors, ma réponse est simple.
36:11 Israël, aux yeux de l'islamisme conquérant,
36:16 c'est la pointe avancée de l'Occident.
36:21 Et donc, si Israël meurt, Israël joue sa survie.
36:25 Si Israël meurt, c'est l'Occident qui est atteint mortellement.
36:29 Parce qu'à travers Israël, ce que dit très bien William Gollnadel,
36:33 c'est l'homme blanc occidental qui est...
36:36 Regardez, Mathilde Pano, elle dit "l'État colonial".
36:42 Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ?
36:43 Elle veut dire "nous la France, on l'a décolonisé, l'Europe, on l'a décolonisé,
36:48 Israël est encore un État colonial".
36:51 C'est-à-dire, tant qu'Israël existera, c'est un État colonial.
36:54 Et donc, c'est une guerre à mort, et pour la survie d'Israël.
37:01 Alors après, une fois que le Hamas sera détruit, il restera un problème à résoudre.
37:07 C'est le problème des Palestiniens, qui ne sont pas tous,
37:10 et qui sont des victimes du Hamas, et qui pourront survivre.
37:14 Il faudra trouver une autorité, qui ne sera certainement pas Marmoud Abbas,
37:19 parce que c'est un vieillard kakoshim, et qui n'a plus aucun crédit.
37:27 Mais il faudra trouver une autorité, il faudra une organisation
37:29 qui permette aux Palestiniens de vivre, de survivre.
37:33 Ça c'est la diplomatie française depuis toujours, deux États.
37:37 Mais pour l'instant, on n'en est pas là, il ne faut pas mélanger les opérations stratégiques.
37:41 Il faut d'abord éliminer le Hamas, c'est-à-dire éliminer des terroristes,
37:47 qui dans leur charte, ont prévu d'éradiquer Israël, pointe diamantée de l'Occident tout entier.
37:55 Vu qu'on a parlé dans la première partie de Jean-Luc Mélenchon,
37:58 et de son évolution idéologique, je voulais vous faire,
38:03 vous donner et retranscrire le message de Jean-Luc Mélenchon à l'instant,
38:06 sur les réseaux sociaux.
38:07 Un massacre de masse est en cours à Gaza,
38:11 et les puissances refusent d'imposer le cessez-le-feu.
38:13 Ce moment de l'histoire est la honte à jamais pour les criminels qui le commettent,
38:18 pour ceux qui les soutiennent inconditionnellement,
38:21 pour ceux qui le laissent faire, et pour ceux qui ont peur de protester.
38:25 Je constate qu'après cette augmentation, intensification des frappes à Gaza,
38:30 Jean-Luc Mélenchon réagit quelques minutes après l'information qui est diffusée,
38:35 qu'il avait pris plusieurs heures avant de réagir après l'attaque terroriste,
38:40 le 7 octobre dernier, sur le sol israélien,
38:43 et qu'il n'avait pas qualifié cette attaque de "attaque terroriste".
38:46 – Et le communiqué à l'époque avait été rédigé par Daniel Obono.
38:49 – Restons sur nos thématiques, mais c'est lié toujours à la situation en Israël.
38:56 Je vous ai posé la question, pourquoi les terroristes,
38:58 aujourd'hui, diffusent, relaient ces images,
39:00 et pourquoi l'armée israélienne, par exemple, a retransmis les images,
39:04 a donné les images, selon vous, aux journalistes du monde entier ?
39:07 Vous savez, cette semaine, il y a eu cette conférence
39:09 avec une centaine de journalistes du monde entier,
39:12 45 minutes d'images absolument atroces,
39:14 ce sont les témoignages, évidemment, des journalistes qui ont pu la voir.
39:19 Pourquoi ils ont fait ça ?
39:21 – À mon avis, pour prévenir, justement, le mélenchonisme,
39:27 pour prévenir la période que nous allons vivre,
39:31 dans laquelle, on va dire, les médias mainstream vont dire,
39:36 "Regardez cette effrayance que fait Israël".
39:39 Et donc, il s'agit de… c'est une piqûre de rappel, si l'on peut dire,
39:43 pardon, le terme est impropre, mais Tzahal a eu raison de montrer la réalité.
39:50 Parce que sinon, la société de connivence, elle vous dira très vite,
39:53 "mais tout ça, c'est des inventions, en tout cas, des exagérations".
39:57 – Et concernant les médias, vous avez vu, on en avait parlé la semaine dernière,
40:02 Philippe Devilliers, de cette frappe sur le parking de l'hôpital à Gaza,
40:08 le Hamas avait très rapidement expliqué qu'il y avait une frappe israélienne
40:11 sur l'hôpital, faisant plus de 500 victimes.
40:14 Les médias s'étaient emparés de cette information,
40:16 en relayant d'ailleurs le communiqué du Hamas.
40:19 Finalement, la réalité est bien plus complexe,
40:22 et d'ailleurs, en toute précaution possible,
40:24 Le Monde s'est présenté ses excuses cette semaine.
40:28 – C'est la première fois que je vois Le Monde demander pardon.
40:35 C'est l'alchimie du sentiment qui convertit le mal en nouvelle chance.
40:39 Donc il faut accepter le pardon.
40:42 Le Monde tend la main, on la prend.
40:44 Et on leur dit, "c'est bien, vous êtes une bourgette calée,
40:47 la tête tonsurée, robe de bur, vous nous donnez les clés,
40:52 vous dites qu'on s'est trompé."
40:54 Ça c'est magnifique, quand la gauche se trompe et qu'elle le reconnaît.
40:58 En fait, moi je me souviens, quand j'étais étudiant
41:01 de la société de connivence qui se réunissait aux deux magots
41:05 à siroter le café chaud, et c'était l'époque où ils disaient,
41:11 "il vaut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron."
41:15 En d'autres termes, l'idéologie doit être privilégiée
41:19 par rapport au réel, par rapport au fait.
41:21 Là, il y a une petite incursion du réel dans l'idéologie.
41:27 Souhaitons que ce soit naval au art.
41:30 - Il nous reste encore quelques minutes,
41:32 trois minutes très précisément, Philippe.
41:36 Cette intensification des frappes, je le dis aux téléspectateurs,
41:39 donc dans la bande de Gaza, on a vu ce qui a pu se passer
41:41 au moment de l'attaque terroriste et des réponses israéliennes,
41:46 puisque cette menace, après, s'est importée sur notre territoire
41:49 avec des alertes à la bombe, avec cette attaque terroriste à Haras.
41:53 L'inquiétude, c'est que si intensification il y a en Israël,
41:57 intensification il pourrait y avoir en France.
42:01 Certaines personnes qui avaient alerté à la bombe,
42:03 ces fausses alertes à la bombe, ont été condamnées,
42:05 notamment une personne qui a été condamnée à huit mois de prison
42:08 avec sursis.
42:09 Alors, on ne va pas passer sa déclaration parce qu'on manque de temps,
42:13 mais c'était une fausse alerte à la bombe concernant le château de Versailles.
42:17 Et je rappelle quand même que vous avez écrit un livre sur Louis XIV,
42:21 que vous parlez évidemment de Louis XIV,
42:22 mais aussi du château de Versailles, de ses jardins.
42:25 Et vous vouliez faire un lien entre les deux, la Zactualité.
42:30 Versailles, c'est la vitrine de la France.
42:35 Versailles, c'est la France pour le monde entier.
42:39 Mais il y a un lien que je ferais, ce sont les jardins de Versailles,
42:42 un lien paradoxal.
42:45 Pour dire à quel point le régalien est capital.
42:49 La souveraineté, c'est ce qui commande tout.
42:52 Le nôtre est avec Louis XIV.
42:57 Vous allez voir, vous ne me voyez pas arriver, mais je vais bientôt.
42:59 – Ah si, si, non, allez-y, je flippe.
43:01 C'est qu'on me parle, vous savez, sinon on ne va pas y aller.
43:03 – Donc le nôtre est jardinier, Louis XIV n'est pas jardinier.
43:06 Bon, il y a un chef d'État qui parle avec un jardinier.
43:08 Et qu'est-ce que Louis XIV lui dit ?
43:10 Faites-moi un jardin régalien.
43:12 Et le nôtre dit, je ne sais pas ce que c'est qu'un jardin régalien.
43:15 Et Louis XIV lui dit, l'ordre et la justice.
43:18 L'ordre, le sceptre, la justice, la main de justice.
43:22 Et le nôtre dit, je ne sais pas comment on dresse les fleurs
43:25 pour l'ordre et la justice.
43:27 Et Louis XIV, qui n'est pas jardinier, lui dit, le nôtre,
43:30 l'ordre en esthétique, c'est la symétrie.
43:34 La justice en esthétique, c'est la perspective.
43:39 En d'autres termes, pour le roi Soleil, pour un vrai chef d'État,
43:43 tout se ramène à ce diptyque, l'ordre et la justice.
43:50 Et vous trouvez qu'on n'est donc pas suffisamment ferme
43:52 à l'égard de ces gens aujourd'hui qui peuvent menacer ?
43:56 Quand il y a l'injustice, c'est-à-dire une justice faible, il y a le désordre.
44:01 Les images qui nous parviennent en direct de la bande de Gaza
44:04 et ces requêtes qui traversent la bande de Gaza,
44:08 ces requêtes qui sont envoyées depuis...
44:11 Alors, difficile de savoir si ce sont les Palestiniens vers Israël ou inversement.
44:17 D'ailleurs, je vais éviter de commenter les images en direct d'une guerre
44:22 sans véritablement savoir ce qui peut se passer.
44:27 On devait parler du Tour de France et avoir une actualité un peu plus joyeuse.
44:32 Le parcours du Tour de France a été dévoilé cette semaine.
44:38 Exactement. Le Tour de France 2024 partira d'Italie à Florence,
44:42 une étape inédite pour une arrivée aussi inédite
44:45 puisque l'arrivée du Tour ne sera pas sur les Champs-Élysées.
44:48 Mais à Nice, c'est la première fois en 111 éditions
44:51 que l'arrivée ne se fera pas sur la plus belle avenue du monde,
44:55 même si des belles avenues en Vendée, il doit y en avoir, cher Philippe.
44:58 Je me permets de vous corriger parce que c'est plus récent.
45:01 L'arrivée à Paris était plus récente, me semble-t-il, mais ce n'est pas grave.
45:05 Ah bah écoutez, on va voir.
45:08 Au-delà de ça, le Tour de France,
45:10 vous avez une histoire particulière avec le Tour de France, Philippe, devinez.
45:14 Oui, en fait, quand j'étais enfant, j'avais trois rêves.
45:20 Le premier rêve, c'était le plus fou, faire un hymne
45:27 pour une enfance heureuse, je l'ai fait.
45:29 Mon deuxième rêve, c'était d'aller voir le Tour de France.
45:34 Le Tour de France, c'est le moyen ultime qu'on a de retenir l'enfance.
45:40 Et le troisième rêve, c'était de faire venir le Tour de France au plus fou.
45:43 Et je l'ai fait en 1993.
45:46 Et j'aime le Tour de France.
45:51 J'étais un admirateur d'Anctil et de Poulidor.
45:56 J'ai participé à la grande bagarre du Puy de Dôme en 1964.
46:01 Vous n'étiez pas dans le balcon alors ?
46:03 Comment ? Vous n'avez pas choisi entre les deux ?
46:05 J'étais anctiliste.
46:06 Anctiliste.
46:08 Merci beaucoup, Philippe Devillé.
46:09 Moi, ce que je vous propose, parce que là, l'émission s'achève,
46:12 c'est que la semaine prochaine, on voit cette séquence du Puy du Fou
46:16 qui accueille en 1993 le Tour de France.
46:19 L'actualité nous impose d'accélérer aujourd'hui.
46:22 Merci à tous les deux.
46:23 On se retrouve dans un instant pour l'heure des pros
46:25 et on sera avec notre envoyé spécial depuis Israël.
46:28 À tout de suite.
46:29 [musique]