Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe de Villiers.
00:03 Cher Philippe, bonsoir.
00:04 Bonsoir, Yves.
00:05 Ravi de vous retrouver.
00:06 Geoffroy Lejeune, bonsoir.
00:07 Bonsoir, Yves.
00:08 Plaisir de partager ce plateau un nouveau vendredi soir.
00:11 On va commencer avec ces chiffres qui sont alarmants.
00:14 Philippe de Villiers, depuis le 7 octobre, 887 actes antisémites ont été recensés
00:18 en France.
00:19 Plus de 6000 signalements sur la plateforme Pharos.
00:23 Alors la semaine dernière, on a parlé du djihadisme d'atmosphère.
00:25 Faudrait-il parler aujourd'hui d'antisémitisme d'atmosphère ?
00:29 Un exemple, une jeune femme est allée ironiser sur les réseaux sociaux après les témoignages
00:34 de secouristes israéliens qui auraient découvert le 7 octobre dans un four un bébé brûlé.
00:39 Je dis aurait parce que les autorités israéliennes n'ont pas voulu rentrer dans ce débat.
00:46 Est-ce que c'est une fausse information ? Est-ce que c'est une fake news ? Et donc
00:49 ils n'ont pas communiqué.
00:50 Et l'idée des autorités, c'est de dire on ne communique pas au cas par cas quand
00:54 les témoignages sont absolument horribles.
00:57 Et là, on parlerait donc d'un bébé qui a été brûlé vif dans un four.
01:01 Regardez ce message qui a été balancé sur les réseaux sociaux, permettez-moi l'expression,
01:06 et je signale que le ministère de l'Intérieur a été alerté, a directement transmis cette
01:14 alerte à la justice au titre de l'article 40.
01:18 Et je précise aux téléspectateurs que c'est un signalement de manière impérative et
01:22 avec l'absence de contrôle d'opportunité de l'agent public sur les faits constitutifs
01:25 d'un crime ou d'un délit.
01:27 On regarde cette séquence.
01:28 Moi, il y a une chose qui me ture le pin, je vais vous donner le fond de ma pensée,
01:37 sans filtre.
01:38 A chaque fois que je tombe sur l'histoire du bébé qui a été mis dans le four, je
01:43 me pose la question de s'ils ont mis du sel, du poivre, s'ils ont mis du thym,
01:47 ils l'ont fait revenir à quoi ? Et ça a été quoi l'accompagnement ? Vous ne
01:52 posez pas la question, vous ?
01:53 Ce qui est terrifiant, Philippe Devillers, c'est que depuis maintenant trois semaines,
01:59 circule sur les réseaux sociaux ce type de message.
02:02 Il n'y a plus absolument plus aucune limite.
02:04 C'est très grave parce que le geste de mettre un enfant dans un four a, pour tout
02:17 un peuple et pour toute l'humanité, un sens précis.
02:21 C'était un rappel, four crématoire, et c'est une projection.
02:26 Il n'y a plus d'avenir, il n'y a plus de prospérité pour le peuple israélien.
02:32 C'est ça que ça veut dire.
02:33 Mais ce qui est très inquiétant, c'est que ce geste n'est pas isolé.
02:38 Il faut le relier au TAG, à Strasbourg, il faut le relier à ce qui s'est passé
02:44 dans le métro, etc.
02:45 Je ne sais pas si on va en parler.
02:46 En tout cas, il y a un anti-occidentalisme d'atmosphère, si vous me permettez ce néologisme,
02:54 qui vient se greffer sur l'antisémitisme d'atmosphère, qui vient se greffer sur le
02:59 djihadisme d'atmosphère.
03:00 Ça fait beaucoup.
03:01 Vous parliez justement de cette séquence des chants qui ont été scandés dans le
03:05 métro parisien.
03:07 Ça s'est passé sept semaines.
03:08 Vous voyez, parce que là, on n'est plus sur les réseaux sociaux.
03:10 On est dans le quotidien.
03:11 On est dans le réel.
03:12 J'ai une question à vous poser, mais d'abord, juste le commentaire de la séquence.
03:35 Qu'est ce qu'elle vous inspire ?
03:36 On est des nazis, on est fiers.
03:37 Alors, ce que ça m'inspire, c'est que tous ces jeunes déracinés qui n'ont rien
03:54 reçu et qui sont hors sol.
03:58 En fait, ils se ressentent dans un triple lien.
04:11 Ils se ressentent comme des co-religionnaires, des islamistes du Hamas, co-religionnaires.
04:19 Les télémologies du mot religion, c'est religuer, relier.
04:22 Donc, ils se ressentent d'une autre civilisation, d'une autre religion.
04:28 Ensuite, ils se ressentent comme des prolétaires messianiques.
04:34 Et il y a des gens qui le leur disent en banlieue.
04:37 C'est le nouveau prolétariat messianique.
04:41 Donc, c'est exaltant pour eux.
04:44 Faire la prochaine révolution, le prochain grand soir, c'est eux.
04:47 Et enfin, ce sont les portes étendard de ce qu'on appelle maintenant le mouvement
04:52 décolonial, c'est-à-dire qui vise Israël, Etat colonial, et qui vise la France, Etat
04:59 colonial.
05:00 L'idée est qu'il faut en finir avec toutes les dominations.
05:03 Voilà ce qui se circule dans tous nos quartiers avec l'islamo-gauchiste qui est à la jonction
05:11 du Wauquistan et de l'Islamistan.
05:14 – Et ma question, précisément, elle était sur l'âge de ces gens.
05:16 Parce que la jeune femme qu'on a vue est très jeune.
05:18 Là, on reconnaît à la voix, parce que les auteurs pour l'instant ont été identifiés
05:21 mais pas interpellés, donc on ne connaît pas encore leur profil.
05:23 Mais on reconnaît à la voix qu'ils n'ont pas 25 ans.
05:26 Ça m'a fait penser, vous savez, à ces enquêtes d'opinion qui avaient été faites
05:29 il y a quelques années par la Fondation Jean Jaurès, je crois, et par l'Institut IFOP
05:33 qui disait que c'était parmi les plus jeunes générations de musulmans que la hiérarchie
05:38 entre l'islam et les lois de la République était la plus troublée.
05:42 Il y a aussi le cas des émeutes du mois de juillet où on sait qu'ils étaient très jeunes.
05:47 Quel avenir on prépare avec une génération qui pense ça aujourd'hui ?
05:50 Est-ce que vous pensez qu'on peut les sauver encore ?
05:53 Ou qu'on peut se sauver d'eux, en fait ?
05:54 – En vous écoutant et en repensant à la vidéo, je me disais mais où sont les profs ?
06:04 En 1986, quand j'étais secrétaire d'État et de Culture, j'avais reçu Alain Finkelkraut
06:09 qui venait de commettre un livre qui s'appelait "Le face-à-face du fanatique et du zombie".
06:15 Et il disait "Les cancres d'aujourd'hui seront les profs de demain".
06:22 Donc est-ce qu'on ose leur dire "Voilà, vous êtes en France,
06:29 voilà ce que c'est qu'Israël, voilà ce que c'est que le monde qui nous entoure,
06:33 voilà ce que c'est que l'islamisme et voilà pourquoi il faut que vous aimiez votre pays".
06:39 Et qu'est-ce que c'est l'Occident ? Tout ça vient.
06:43 Or si on leur dit rien, alors ils vont devenir des terroristes virtuels.
06:51 Et déjà la première forme du terrorisme, c'est la détestation.
06:56 Prendre son pays là où on vit en haine.
07:00 Cette haine du pays qui les a accueillis, c'est une haine mortelle, émortifère.
07:06 – Philippe de Villiers, vous interpellez ce soir les professeurs,
07:09 mais le propre d'un professeur c'est d'enseigner, d'instruire.
07:14 Le propre du parent c'est d'éduquer.
07:17 Là il y a une question culturelle, il y a une question d'éducation,
07:20 il y a une question de meurtre également.
07:23 – Oui, alors vous avez tout à fait raison.
07:25 Mais je pensais à un sondage qui a été fait par l'Institut Montaigne.
07:32 Et selon ce sondage qui m'a beaucoup frappé, 56% des élèves,
07:39 ces élèves là, mettent la charia au-dessus de notre loi, de notre civilisation.
07:47 Donc il y a un travail à faire, un travail de francisation,
07:50 si vous me passez l'expression, et un travail de civilisation.
07:54 Alors ce travail, bien sûr, transmettre c'est l'école, éduquer c'est la famille.
08:00 Mais moi je pense que si on n'arrête pas le flux, on ne pourra pas gérer le stock.
08:08 Si vous me passez l'expression, en d'autres termes,
08:10 si on veut vraiment franciser ceux qui sont en France,
08:13 il faut arrêter, il faut tout de suite arrêter les flux.
08:15 Peut-être qu'on en parlera.
08:16 – On parlera de la question migratoire un peu plus tard.
08:18 – Mais avec 500 000 entrées par an, vous ne pouvez rien faire à cause du nombre.
08:23 – Ces messages de haine décomplexés se cachent parfois derrière une volonté
08:28 de faire de l'humour, parfois un humour raté.
08:31 Et vous avez dans l'humour, et chez certains humoristes, des cibles privilégiées.
08:36 On va s'arrêter un instant sur Guillaume Meurice,
08:38 qui depuis dimanche d'ailleurs n'a pas présenté une seule fois ses excuses,
08:42 n'est pas revenu une seule seconde sur ses propos.
08:44 Je rappelle que lors d'une chronique sur France Inter, voilà ce qu'il disait.
08:48 "Halloween approche et tout le monde commence à chercher un déguisement pour faire peur.
08:52 En ce moment le déguisement Netanyahou marche pas mal,
08:54 c'est une sorte de nazi sans prépuce.
08:58 Malaise du côté de France Inter, mais pour l'instant aucune sanction pour Guillaume Meurice.
09:05 Jérémy Patrier-Lettus est député au Raison,
09:07 il est membre du conseil d'administration de Radio France.
09:10 Et ce matin, il était l'invité de Pascal Praud,
09:13 et il demande des sanctions en sachant que la PDG de Radio France,
09:16 Sybille Veil, a pu s'entretenir ou devrait s'entretenir avec Guillaume Meurice.
09:21 Écoutez.
09:22 – Moi j'ai demandé des sanctions, parce qu'aujourd'hui Guillaume Meurice,
09:25 c'est pas un humeur, c'est un militant politique, je m'explique en deux mots.
09:28 Regardez sa page, son compte Twitter, c'est un compte professionnel,
09:31 le logo de France Inter, donc l'image de France Inter.
09:34 Il se présente comme chroniqueur de France Inter,
09:37 et toute la journée, à longueur de journée, il tweet des opinions politiques,
09:40 il compare l'État d'Israël à un État fasciste.
09:42 On ne peut pas, et j'ai dit à Sybille Veil, je lui ai encore dit hier,
09:45 elle ne peut pas cautionner des pseudo-chroniqueurs et humoristes
09:48 qui se cachent derrière l'humour pour avoir une tribune politique.
09:51 Ce n'est pas ça le service public.
09:52 Je suis de nature optimiste, je l'ai eu au téléphone hier.
09:55 - Qui ? - Le PDG de Radio France.
09:57 - Ah, madame Veil, vous l'avez eu au téléphone ?
09:58 - Oui, bien sûr, je suis administrateur, mais je suis un administrateur de Radio France.
10:00 - Ah, mais qu'est-ce qu'elle vous a dit ?
10:01 - Elle m'a dit, et je vous le dis, je ne suis pas là pour parler pour elle,
10:05 qu'elle pouvait prendre le cas échéant des sanctions disciplinaires,
10:08 que c'était dans son pouvoir et qu'elle allait le recevoir pour un entretien.
10:12 - Quel regard vous portez sur l'affaire Guillaume Meurice-Philippe de Villiers ?
10:15 - D'abord, il faut féliciter ce député, il est courageux.
10:20 Il est à compte au courant, il y va.
10:24 Guillaume Meurice, je repense à Desproges.
10:30 Guillaume Meurice est à Desproges ce que Mathilde Panot et ta Marguerite Urson l'ont.
10:39 C'est-à-dire qu'en fait, l'humour est pour lui un pavillon de complaisance
10:47 pour son militantisme révolutionnaire.
10:53 Derrière, il y a France Inter.
10:54 France Inter, c'est l'abus de biens, en quelque sorte, par rapport aux Français.
11:01 C'est le détournement du droit, le détournement d'antennes,
11:09 le détournement de nos impôts.
11:14 Si vous voulez, la métaphore qui me vient à l'esprit,
11:17 c'est que vous commandez des sushis,
11:22 je m'adapte aux bourgeois mondialistes parisiens,
11:27 vous commandez des sushis, le gars arrive avec son scooter, il est ponctuel,
11:31 il vous livre les sushis et vous vous apercevez,
11:35 quand vous les avez mangés, que c'était de la ciguë.
11:38 Mais entre-temps, il vous a laissé la facture, il faut payer le scooter.
11:43 En d'autres termes, cet humour n'est pas de l'humour,
11:47 c'est du militantisme, qui mérite évidemment une sanction,
11:55 et qui mérite qu'on pose le problème d'ensemble du service public.
11:59 À quoi sert le service public ?
12:01 Ça coûte 2,9 milliards à tous les Français contribuables.
12:07 Et au nom de ce service public, on est nostalgique de Ferdinand Reynaud,
12:14 de tous ces comiques qui étaient des vrais comiques, qui faisaient réfléchir,
12:18 depuis Molière, sur les dérèglements de la société.
12:21 – Justement sur le service public, ce qui m'a frappé, c'est en effet,
12:25 les réponses, vous avez dû lire les réponses de la patronne de Radio France,
12:27 de la patronne de l'émission dans laquelle cette chronique a été faite,
12:30 qui sont très alambiquées, mais qui en effet,
12:32 se gardent la possibilité de ne jamais sanctionner Guillaume Meurice.
12:35 Alors moi, je ne suis pas un fanatique des sanctions,
12:36 mais pour avoir été par le passé sanctionné dans des entreprises privées
12:40 pour ce type de polémiques, je suis bien placé pour dire
12:42 que le privé prend ses responsabilités, ou parfois à tort d'ailleurs,
12:45 mais qu'il y a des sanctions qui tombent très rapidement.
12:47 Qu'est-ce que ça vous inspire, cet espèce de climat d'impunité en réalité ?
12:50 Alors en effet, c'est avec nos impôts bien sûr,
12:52 mais ce climat d'impunité où finalement, on va protéger
12:55 ce qui était impossible à protéger, l'impunité dont jouissent en fait
12:58 les gens qui font des blagues dans ce sens-là,
13:00 parce que dans l'autre sens, on sait que ça peut coûter très cher.
13:03 – Ah ben c'est normal, c'est le compte du bien.
13:05 Mais ce que ça m'inspire, en vous écoutant, je pense,
13:08 vous savez le "homme jacking", c'est du "homme jacking",
13:12 les gens, ils arrivent chez vous, France Inter,
13:14 ils vous imposent de l'humour, il y a marqué "humour",
13:17 donc vous devez rire, et si vous ne riez pas, tant pis pour vous,
13:21 il n'est pas question de s'excuser, c'est le "homme jacking".
13:24 – Vous avez dit, il faut saluer… – Le "homme jacking médiatique".
13:28 – Le "homme jacking médiatique", vous avez dit, il faut saluer
13:31 la position de ce membre du conseil d'administration,
13:34 ce député aux régions qui souhaite des sanctions
13:37 contre Guillaume Meurice, forcée de constater qu'il y a une personne
13:41 qui aujourd'hui reste silencieuse, c'est un silence assourdissant,
13:45 c'est Rima Abdel-Malak, la ministre de la Culture.
13:48 Est-ce que vous êtes surpris qu'aujourd'hui, Rima Abdel-Malak
13:51 ne prenne pas position ou ne condamne pas les propos de Guillaume Meurice ?
13:54 – Qui est par ailleurs la première à prendre position sur des chaînes privées,
13:58 ici on en a été victime, vous le savez très bien, on en a déjà parlé.
14:01 Alors elle, elle souffre de ce qu'on appelle à l'armée des mouvements ataxiques,
14:08 c'est-à-dire qu'en fait, quand elle est dans son champ d'attribution,
14:13 elle n'intervient pas, en l'occurrence, l'AFP, la France Inter,
14:19 et quand elle n'est pas dans son champ d'attribution,
14:23 et que la question qu'elle va poser relève de l'ARCOM,
14:27 dont on respecte la fonction arbitrale créée pour ça, alors elle intervient.
14:33 Ça s'appelle mouvement ataxique, gauche, droite, gauche, droite, voilà.
14:40 Et quand je la vois, quand je l'écoute, je me dis,
14:45 c'est la réincarnation de Papandyaï.
14:49 – À la culture, cette fois-ci. – Voilà, il est revenu.
14:52 Autre sujet cette semaine, et on reste sur cet antisémitisme d'atmosphère,
14:57 à savoir quelles réponses la justice doit apporter
15:01 à l'apologie du terrorisme, par exemple.
15:03 En France, l'imam de Bocquer a été condamné pour apologie du terrorisme
15:07 à huit mois de prison avec sursis, il est ressorti libre hier.
15:11 Le Parc Ednime a décidé, on l'a appris ce matin, de faire appel.
15:15 Il a par ailleurs été condamné à une interdiction
15:17 d'exercer la fonction d'imam pendant un an.
15:19 Il a également écopé d'une peine d'un an d'inéligibilité
15:22 et d'une inscription au FNAIT,
15:24 le fichier national des auteurs d'infractions terroristes.
15:27 On va écouter l'avocate qui était partie civile,
15:30 représentante de l'organisation juive européenne
15:33 et qui était présente à ce procès.
15:36 – Ce qu'on peut en retenir, c'est d'abord que le tribunal
15:40 a retenu la culpabilité de cet imam.
15:44 Alors c'est important dans la mesure où les arguments de la défense
15:47 consistaient à ce qu'il se défausse complètement de sa responsabilité.
15:52 Il a expliqué qu'il avait d'abord fait une erreur de frappe,
15:55 ensuite qu'il avait mal lu le radit en question
15:57 et puis ensuite qu'il l'avait mal compris, qu'il ne le maîtrisait pas.
16:01 La peine d'emprisonnement à exsorcisme,
16:03 c'est une peine d'avertissement judiciaire.
16:06 C'est une bonne chose à mon sens.
16:08 Mais surtout, la véritable sanction,
16:11 c'est l'interdiction d'exercer sa profession.
16:12 Parce que c'était là, à mon sens, le véritable danger.
16:15 On peut estimer que peut-être que cette interdiction
16:18 n'est pas une durée satisfaisante.
16:25 Que le parquet fasse appel, ça ne me surprend pas
16:29 dans la mesure où les réquisitions étaient plus élevées
16:32 que la peine prononcée par le tribunal.
16:34 Le parquet avait requis 8 mois d'emprisonnement
16:36 mais avec un maintien en détention.
16:38 Cette personne était placée en détention provisoire
16:41 dans l'attente de sa comparution devant le tribunal correctionnel
16:44 et le parquet avait requis un maintien en détention
16:46 mais n'a pas été suivi.
16:47 En France, un imam condamné pour apologie du terrorisme
16:51 ne fait pas une seule journée derrière les barreaux.
16:53 Philippe Devilliers.
16:54 Alors d'abord, il n'y a plus les instructions du parquet en France
17:00 depuis Mme Belloubet je crois.
17:03 Donc en fait, Dupond-Moretti ne peut rien faire.
17:07 En d'autres temps, les instructions du parquet seraient tombées
17:13 et la punition aurait été haute je pense.
17:16 Alors en fait, il y a deux questions.
17:21 Si on va au fond des choses et qu'on ne reste pas en surface.
17:26 Premièrement, il est franco-marocain.
17:30 Donc, dehors.
17:33 - Alors ça implique une déchéance de nationalité ?
17:36 - Comment ?
17:36 - Ça implique une déchéance de nationalité ?
17:37 - Absolument.
17:38 - Qui est dans les faits quasiment impossible à mettre en œuvre ?
17:41 - Ah bah écoutez, c'est impossible pour changer la loi.
17:44 Il faut que cet imam soit raccompagné chez lui.
17:51 Et pourquoi je vous dis ça ?
17:53 Vous ne vous souvenez pas qu'il y a quelques temps,
17:56 M. Darmanin avait dit et Emmanuel Macron,
17:59 après l'assassinat de Samuel Paty,
18:03 dans le cadre de la loi séparatiste, du départ de la loi séparatiste.
18:07 Il a dit que tous les imams étrangers seront priés de rentrer chez eux.
18:12 Là, on est dans ce cas-là.
18:13 Donc, qu'est-ce qu'on attend ?
18:14 - Ah vraiment ?
18:14 Puisqu'il est pour l'instant franco-marocain.
18:18 - Donc, on l'accompagne chez lui.
18:21 Quand on a la double nationalité, on fait un choix.
18:26 Si c'est pour dire en France qu'on veut tuer les juifs,
18:29 dans ce cas-là, on repart au Maroc.
18:31 Je vous signale qu'Azendeux, quand je l'avais rencontré en juin 1992,
18:35 je m'avais dit "vous n'arriverez jamais à assimiler les Marocains
18:39 parce qu'ils ne le veulent pas et le commandeur des croyants, c'est moi".
18:46 Mais il y a une deuxième question qui est à mon avis plus importante,
18:48 qui est prémonitoire.
18:50 C'est qu'il a lu un Hadith.
18:55 Et donc, les juges, en fait, à Boquer, dans une ville d'immigration,
18:59 se sont dit "bon, si on condamne pour un Hadith,
19:05 il faut quand même qu'on soit prudent".
19:07 Donc, on est devant un problème.
19:09 - Je voudrais vous lire le Hadith en question,
19:11 parce qu'en effet, ça pose une question qui est vertigineuse
19:13 et qui est très intéressante.
19:15 Le Hadith, c'est "vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux,
19:19 de sorte que la pierre dira aux musulmans
19:21 voici un juif caché derrière moi, viens le tuer".
19:24 - Je précise ce qui est dit, avoir mal interprété ou mal compris ce Hadith-là.
19:28 - Sauf que justement, j'ai lu un peu la défense au tribunal.
19:32 Ce qui est très intéressant, c'est qu'on ne parle pas de l'interprétation,
19:35 on parle du fait d'avoir recopié ce Hadith.
19:37 Le Hadith, c'est un des textes de l'islam,
19:39 ça fait partie des corpus, des choses qui sont non négociables,
19:41 et ça dit en fait ce que l'islam dit de la situation.
19:44 Alors, ils se contredisent, mais ça, ce n'est pas le sujet.
19:46 Il a repris celui-là.
19:48 - C'est un vrai imam, il fait son boulot d'imam,
19:50 et il a une lecture rigoriste du Coran.
19:53 - Moi, j'ai une question, Philippe,
19:55 mais vraiment, je pense que ça va être un sujet qui va monter.
19:57 Vous faites partie de ceux qui ont expliqué,
19:59 vous l'avez écrit dans votre livre "Les cloches sonneront-elles encore demain ?"
20:02 que l'islam, pas les musulmans,
20:04 l'islam est incompatible si on l'applique tel quel,
20:06 si on prend tous les textes, tout le corpus de l'islam,
20:10 est incompatible avec la France.
20:12 Et en fait, qu'a fait le tribunal ?
20:13 Même si on est tous d'accord pour dire que la sanction est très faible,
20:16 le tribunal a sanctionné un Hadith, en réalité,
20:18 puisque ce qui était reproché, c'était la reproduction du Hadith en question.
20:22 Est-ce que finalement, on n'est pas devant un cas où je pense que,
20:26 comment dire, qu'on ne s'en sortira pas en réalité ?
20:29 Un tribunal français vient de condamner un des textes de l'islam.
20:31 Est-ce que ce n'est pas la démonstration du fait que vous aviez raison
20:33 quand vous disiez que l'islam, s'il est appliqué intégralement,
20:36 est incompatible avec la France ?
20:37 - Oui, j'avais fait une différence de principe.
20:39 - Islam musulman, ça je sais.
20:40 - Ben oui.
20:41 - Mais je l'ai dit dès le début.
20:42 - C'est-à-dire qu'en fait,
20:45 l'islam est incompatible avec notre civilisation,
20:48 c'est une autre civilisation,
20:50 qui a sa logique, sa cohérence, je ne la juge pas.
20:55 Les musulmans, c'est très différent.
20:57 Les humains, il y a des musulmans qu'on appelle modérés,
21:01 qui sont des lecteurs distraits du Coran,
21:04 et qui se prennent à aimer la France,
21:07 et j'en connais dans cette maison.
21:09 - Bien sûr, bien sûr.
21:09 - Et qui sont des modèles de francité,
21:16 si vous me passez l'expression, et qui me touchent, moi.
21:21 Et donc en fait, parfois je rencontre des musulmans
21:24 qui me donnent des leçons, en fait,
21:26 des leçons d'amour de la France,
21:27 donc ne généralisons pas,
21:30 simplement ça suppose un effort,
21:33 pour quelqu'un qui est musulman,
21:37 et cet effort consiste à prendre de la distance
21:40 par rapport à une lecture rigoriste.
21:42 Cet imam, il a pris peu de distance,
21:47 et ensuite, lorsqu'il a eu le procès,
21:49 il s'est rattrapé en disant "mais j'ai mal lu".
21:51 - Et je précise que ces musulmans dont vous parlez
21:53 font souvent, très souvent, et en grande majorité,
21:57 la différence entre l'islam et l'islamisme.
22:00 C'est comme ça qu'ils changent complètement la donne
22:03 sur cette question, et c'est pour ça qu'on fait régulièrement,
22:05 et à juste titre, la différence entre l'islamisme et l'islam.
22:08 À tel point d'ailleurs qu'on a un sondage,
22:10 il nous reste quelques minutes avant la publicité,
22:13 sur l'islamisme.
22:14 - Non mais il faut bien voir que l'islamisme,
22:16 c'est un islam originel qui est conquérant.
22:22 - Vous l'avez dit, rigoriste.
22:23 - Dans l'islam conquérant, nous on a vocation
22:26 à devenir des dhimmis.
22:28 C'est ce que c'est qu'un dhimmi.
22:30 C'est une demi-portion, c'est un demi-citoyen.
22:32 Demandez aux coptes, demandez à Jean Messia,
22:34 qui est copte, ce qu'il est arrivé.
22:37 Les coptes sont tous partis d'Egypte,
22:39 les chrétiens de l'Orient sont tous partis de l'Orient,
22:41 les chrétiens de Turquie, il n'y en a plus,
22:43 parce que c'était des dhimmis.
22:45 Et la situation de dhimmitude, il y en a un qui parle
22:49 très bien de tout ça, c'est Georges Ben Soussan,
22:51 et une autre qui parle très bien de tout ça,
22:53 c'est Florence Bergeau-Blaquer, je la cite souvent,
22:55 mais il faut revenir à la lecture de gens
22:59 qui ont dit avant tout le monde ce qui était en train de se passer.
23:01 Georges Ben Soussan, en 2002, il avait tout dit
23:05 de ce qui était en train de se passer.
23:06 Il avait parlé du statut de la dhimmitude.
23:10 On viendra justement à ce sondage juste après la publicité,
23:12 puisqu'on s'est posé la question,
23:13 l'islamisme est-il une menace pour la France ?
23:18 Constitue-t-il une menace pour la France ?
23:19 Et vous verrez, c'est très intéressant de voir
23:22 la position des Français, et à l'intérieur,
23:24 on a creusé un petit peu plus pour voir ce que pensaient
23:26 les sympathisants de la France insoumise.
23:28 Je vous laisse découvrir les chiffres juste après la publicité.
23:31 9h30 sur C News, la suite de Face à Philippe de Villiers,
23:36 avec Philippe de Villiers bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
23:38 On parlait de ce sondage, CSA pour C News,
23:41 à la question "l'islamisme constitue-t-il une menace pour la France ?".
23:44 Découvrons les résultats.
23:46 78% répondent oui, quant à 22% répondent non.
23:50 Mais ce qui est intéressant, c'est d'aller dans le fond des choses.
23:52 54% des partisans de la France insoumise
23:57 ne voient pas l'islamisme comme une menace pour la France.
24:01 Comment vous le décodez ?
24:04 - Ça m'inquiète en fait.
24:06 D'un côté, je me dis, il y a quand même maintenant 80% des Français
24:09 qui ont compris que l'islamisme était incompatible avec notre civilisation
24:12 et que c'était une conquête.
24:17 Les gens comprennent, il suffit d'aller dans les banlieues.
24:20 On sait ce que c'est que la conquête, y compris les tags.
24:24 Ça, c'est le point positif.
24:26 Mais le point négatif, c'est qu'il y a 22% de Français
24:30 qui sont encore derrière Mélenchon, le chef de la 5e colonne.
24:37 - À tel point que dans la France insoumise,
24:40 on considère en majorité que l'islamisme
24:43 ne constitue pas une menace pour la France.
24:45 - Voilà, parce qu'en fait, l'islamo-gauchisme,
24:50 c'est 1) l'antisionisme des islamistes,
24:58 2) l'antisémitisme de la vieille gauche recyclée,
25:06 le juif ploutocrate, etc.
25:09 Jean Reyes, Voltaire, toute la gauche a été antisémite.
25:13 C'est la gauche qui a été le plus antisémite,
25:15 plus que la droite encore, historiquement.
25:19 Marx était antisémite.
25:21 Et puis troisièmement, l'anti-occidentalisme,
25:24 le décolonialisme du wauquisme.
25:28 Et tout ça, ça fait une idéologie.
25:30 Ça me rappelle un mot de Jacques Julliard qui disait
25:32 "moi j'ai connu dans ma vie trois glaciations intellectuelles et politiques,
25:38 le stalinisme, le maoïsme et maintenant l'islamo-gauchisme".
25:43 Il a dit ça avant de mourir.
25:44 C'est très juste.
25:45 - Ce midi, le monde avait les yeux rivés,
25:47 et on va parler de géopolitique à présent,
25:49 sur le Liban et la prise de parole du chef du Hezbollah,
25:52 Philippe de Villiers, Hassan Nasrallah.
25:54 Première prise de parole depuis le 7 octobre
25:57 et l'attaque terroriste du Hamas en Israël.
25:59 Si pour l'heure, le Hezbollah n'entre pas dans le conflit,
26:02 ces menaces, elles sont claires.
26:04 Et les perspectives d'une guerre totale
26:06 est jugée réaliste par Hassan Nasrallah.
26:10 Il va encore plus loin.
26:11 L'Amérique est entièrement responsable de la guerre en cours à Gaza
26:15 et Israël n'est qu'un instrument.
26:17 Et enfin, cette dernière déclaration, à tous les regards,
26:20 à tous les égards, pardonnez-moi,
26:22 il n'y a pas de guerre plus sainte que cette guerre contre les sionistes.
26:25 On reviendra sur la guerre de religion dans un instant,
26:27 mais la perspective d'une guerre totale est réaliste.
26:33 Alors, si on veut prendre la bonne perspective
26:40 par rapport à ce que le chef du Hezbollah a dit cet après-midi,
26:45 il faut d'abord regarder l'Iran.
26:48 Le Hezbollah, c'est une milice de l'Iran.
26:50 C'est l'Iran qui commande, c'est l'Iran qui a gagné pour l'instant.
26:53 C'est l'Iran qui a commandé le Hamas.
26:55 C'est l'Iran qui a fait en sorte que le Hamas soit à nouveau au premier plan.
27:02 C'est l'Iran qui commande, c'est l'Iran qui commande le Hezbollah.
27:06 Donc ça, c'est un premier stabilisateur.
27:08 Et un deuxième stabilisateur, c'est les porte-avions américains
27:14 qui font réfléchir l'Iran avant d'entrer en guerre.
27:18 Et puis un troisième stabilisateur, c'est le Liban.
27:20 Le Hezbollah n'est qu'un parti du Liban.
27:24 La population du Liban ne veut pas la guerre.
27:26 Donc, il faut être prudent.
27:29 Ce qui fait peur, c'est quand ils utilisent,
27:33 quand les islamistes sunnites ou chiites utilisent le mot "guerre sainte",
27:38 en général, c'est jamais un discours.
27:40 Et on y vient, puisque samedi dernier, Recep Tayyip Erdogan,
27:44 président turc, a adressé un message devant des centaines de milliers
27:49 de partisans à Istanbul.
27:52 Et il s'est présenté en défenseur de la cause palestinienne,
27:55 ennemi d'Israël, réaffirmant que le Hamas n'était pas un groupe terroriste,
27:58 mais surtout, il a sorti cette phrase à l'Occident.
28:02 Que voulez-vous ? Le croissant contre la croix.
28:04 On l'écoute.
28:05 À l'exception de quelques consciences qui ont élevé la voix
28:10 et dont la voix n'est pas tolérée, même chez elles,
28:14 le massacre de Gaza est totalement l'œuvre de l'Occident.
28:18 Eh, l'Occident, je vous interpelle.
28:26 Avez-vous l'intention de relancer le conflit entre le croissant et les croisés ?
28:30 Mucadelesi me estirmek istiyosunuz ?
28:34 Moi, ce qui m'a frappé dans cette déclaration,
28:35 c'est qu'elle avait un écho chez nous, en France.
28:38 C'est qu'Erdogan faisait campagne, a fait campagne parfois en Europe,
28:42 que les gens d'origine turque qui votent pour les élections présidentielles turques
28:47 en France votent pour lui, plutôt.
28:49 Et qu'en réalité, j'ai eu le sentiment, j'ai entendu aussi dans sa bouche
28:52 des phrases qui avaient été prononcées par exemple par Danilo Bono sur le Hamas,
28:55 qui était un mouvement de résistance.
28:57 Est-ce que vous ne croyez pas qu'aujourd'hui, si guerre de civilisation il y a,
29:00 et si affrontement, si on se dirige réellement vers un affrontement,
29:03 nous ne sommes pas très fragilisés par le fait d'avoir aujourd'hui des gens
29:05 qui pensent comme une autre civilisation sur notre sol ?
29:08 Il y a une grande différence.
29:09 Ils ont une avance considérable, c'est qu'ils connaissent l'histoire.
29:13 Quand ils parlent de guerre sainte, quand ils parlent de la croix, le croissant.
29:16 Et en fait, en écoutant cette phrase,
29:19 et je réponds à votre question,
29:21 je me disais deux choses,
29:25 deux leçons de l'histoire,
29:27 dans le face-à-face entre la croix et le croissant.
29:30 Première leçon,
29:32 jamais, jamais, la coexistence, la cohabitation géographique,
29:38 quand elle s'est installée, a été pacifique entre la croix et le croissant.
29:44 La croisade, quand les chrétiens ont voulu aller libérer la route du pèlerinage
29:51 pour aller au Saint-Sépulcre,
29:53 ça s'est mal terminé, ça s'est mal passé.
29:57 Quand j'ai rencontré Victor Orban,
30:03 il y a une chose qui m'a surpris tout de suite, il m'a dit,
30:06 "Oui, vous, vous n'avez aucun souvenir de l'islamisation.
30:11 Nous, vous c'est 732, nous c'est 1625 Mohaqs."
30:16 J'ai dit "C'est quoi Mohaqs ?"
30:17 Il me dit "Ben voilà, à partir de Mohaqs, on a été occupé."
30:21 Et la deuxième leçon,
30:24 c'est que là où l'islam s'installe,
30:30 il faut sept siècles après,
30:33 sept siècles de guerre pour s'en libérer.
30:37 711 Tariq qui arrive à Tolède,
30:40 1492 Grenade, voilà pour l'Espagne.
30:44 Et de l'autre côté, l'Europe centrale et orientale,
30:46 vous vous souvenez de Bayron, Lord Bayron, le poète anglais
30:49 qui meurt à Missolonghi, c'était 1830.
30:53 Or la première bataille, c'est Manzikert 1071
30:56 et on se souvient que la bataille du Kosovo, c'est 1389.
31:00 Donc en réalité, les Français, les Européens
31:04 ont complètement perdu la mémoire.
31:06 Lui, Erdogan, sait très bien ce qu'il dit,
31:09 la croix, vous voulez une nouvelle pâtée, ça veut dire ?
31:12 Vous voulez une nouvelle pâtée ?
31:13 Parce qu'on vous la mise la pâtée,
31:14 on vous a occupé pendant sept siècles,
31:16 vous voulez qu'on recommence ?
31:18 Et c'est ça qui est en train de se produire.
31:21 On va avancer un petit peu, mais au tout début d'émission,
31:24 lorsqu'on parlait du djihadisme d'atmosphère
31:27 ou de l'antisémitisme d'atmosphère,
31:28 vous avez dit il y a une règle,
31:30 c'est aussi de contrôler nos frontières,
31:31 c'est de régler les flux pour éviter qu'il y ait une submersion
31:34 qui nous amène à cela.
31:36 La loi immigration arrive enfin à l'Assemblée.
31:40 Ce sera la 29e loi, j'ai regardé, depuis 1980.
31:45 Il y a un sondage du Figaro très rapidement,
31:46 faut-il modifier la Constitution
31:48 pour consulter les Français par référendum ?
31:50 Et donc, vous savez, cette fameuse primauté du droit français
31:54 sur le droit européen, 70% des sondés sont favorables à cela.
32:00 Est-ce que c'est la seule boussole, la protection des frontières ?
32:03 Est-ce qu'il y a un seul frein aujourd'hui ?
32:05 C'est l'Europe et Bruxelles.
32:09 Alors non, il y a plusieurs freins.
32:11 Il y a les associations qui aident les migrants
32:15 irréguliers à rester chez nous.
32:16 J'entends, mais le frein majeur, on va dire.
32:18 Ah non, donc il y a les associations, il y a les médias,
32:22 il y a les juges et il y a l'Europe.
32:25 Sur l'Europe, c'est très simple, il y a trois points de blocage.
32:31 Il y a les Cours suprêmes européennes,
32:35 qui nous empêchent de faire ce qu'on voudrait faire
32:37 pour résoudre le problème.
32:39 Il y a les directives, comme par exemple sur le regroupement familial.
32:43 Les directives nous empêchent de faire ce qu'on devrait faire.
32:46 Et enfin, il y a la jurisprudence, notamment la fameuse CEDH,
32:49 qui est maintenant connue de tous les Français,
32:51 la Cour européenne des droits de l'homme.
32:53 Et donc, si on veut résoudre le problème,
32:57 il faut faire ce que moi, je demande depuis 1995,
33:03 c'est-à-dire faire passer la loi française au-dessus de la loi européenne.
33:08 Aujourd'hui, est-ce que vous vous rendez compte qu'un simple règlement
33:13 de l'Union européenne est juridiquement supérieur à la Constitution française ?
33:19 Vous voyez le niveau d'aliénation ?
33:21 La souveraineté est inaliénable.
33:22 Vous voyez à quel point on l'a aliénée ?
33:25 Vous dites 95 ?
33:27 Oui.
33:27 Eh bien, j'ai retrouvé une séquence en 1995.
33:30 Vous êtes sur le plateau de France Télévisions
33:31 et vous êtes interrogé par plusieurs spécialistes,
33:34 dont Thierry Sausset, qui est un spécialiste en communication.
33:37 Et vous êtes présenté sur ce plateau comme un populiste.
33:40 Un populiste qui considère que, en un seul débat en 1995,
33:46 il pourrait changer la donne du premier tour à la présidentielle.
33:50 Et puis un populiste parce qu'il a un bouc émissaire, c'est Bruxelles.
33:53 C'est la technocratie.
33:55 Et écoutez bien cette séquence, elle est assez longue,
33:57 mais très intéressante parce que c'est exactement ce qui pouvait se passer,
34:01 le climat médiatique et puis ce que vous disiez il y a 30 ans,
34:04 aujourd'hui, beaucoup le disent.
34:06 Le rebelle, le marginal, c'est aussi quelqu'un qui est un prophète
34:10 et qui croit que le verbe peut changer les choses.
34:13 Le populiste, c'est aussi quelqu'un,
34:16 et c'est intéressant d'avoir votre réaction là-dessus,
34:19 qui cherche des boucs émissaires.
34:21 Et souvent, on se pose la question, quand on entend l'attaque contre la technocratie,
34:26 qu'elle soit d'ailleurs française ou bruxelloise,
34:28 si ça a sa place, effectivement, dans le débat public,
34:31 de chercher comme ça à essayer de mettre en avant des castes,
34:35 des gens, des parties de ce pays,
34:38 quelque part pour simplifier un peu le débat public.
34:40 Je dis à Thierry Sausset qu'on peut regretter, lui comme moi,
34:44 lui qui est un grand spécialiste de la communication,
34:47 qu'il n'y ait pas de communication
34:48 et que finalement nous en soyons réduits à des soliloques médiatiques successifs.
34:53 C'est pas parce qu'il y aurait un débat qu'on pourrait tout changer.
34:55 Ah mais justement,
34:57 mais justement, s'il y avait un débat,
34:59 Jospin, Baladur, Chirac, Villiers,
35:04 sur la question européenne,
35:06 on y verrait plus clair.
35:08 Vous parlez d'un bouc émissaire,
35:10 technocratie.
35:11 Ah oui d'accord.
35:13 Bah écoutez,
35:15 moi j'étais avec les pêcheurs bretons,
35:17 et ensuite les agriculteurs,
35:20 les gens qui font des choux-fleurs et des artichauts,
35:22 et puis des gens qui se préoccupaient de notre sécurité.
35:26 Alors ils me disaient ceci,
35:27 en somme si on vous comprend bien,
35:29 quand il s'agira d'obtenir une loi,
35:33 demain,
35:35 si on continue la dérive, il faudra aller à Bruxelles.
35:38 Voir les technocrates de Bruxelles dans un immeuble gris,
35:41 troisième étage, appartement C.
35:44 Si on veut protéger nos frontières,
35:47 qui vont disparaître le 25 mars prochain,
35:49 il faudra aller voir les informaticiens d'Europol, les Tchengen.
35:52 Mais moi je n'accepte pas que nos pouvoirs,
35:55 les pouvoirs des artisans, des commerçants,
35:58 des professions libérales, des agriculteurs, des pêcheurs,
36:01 nous échappent.
36:02 Parce que je ne veux pas être, moi en tant que responsable public,
36:05 dans la position de quelqu'un qui dit à tous les gens qui manifestent,
36:09 "Portez plus haut vos banderoles,
36:11 allez dans toutes ces capitales voir les technocrates,
36:14 notre pouvoir à nous nous a échappés,
36:16 vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer."
36:18 – C'était en 95.
36:20 – Alors d'abord je note l'arrogance de la personne qui…
36:24 – De Philippe de Villiers en 95 ?
36:26 – Non, l'arrogance de la personne qui m'interroge, populiste, etc.
36:30 Et ensuite je peux vous dire une chose,
36:32 c'est que je me souviens maintenant, ça me revient,
36:34 les gens étaient choqués en fait, par moi.
36:36 On n'imagine pas…
36:39 – Qu'est-ce que ça veut dire, ils étaient choqués par vous ?
36:41 – Ils trouvaient que j'allais trop loin.
36:43 Parce qu'à l'époque, l'Europe c'était la rédemption,
36:49 l'Europe c'était une religion.
36:52 Mais en fait l'Europe puissance, l'Europe c'est la paix.
36:56 Et vous n'allez quand même pas, monsieur de Villiers, faire une forteresse.
37:00 Et donc en fait maintenant, en regardant ça, je me dis,
37:03 je suis arrivé 30 ans trop tôt.
37:06 – Justement, c'est ça ma question.
37:08 Moi il se trouve que je connais Thierry Sausset,
37:10 et il fait partie des gens qui pensaient ça à l'époque,
37:12 mais qui aujourd'hui pensent comme vous sur la question de la technocratie.
37:14 Je pense qu'il ne faudrait pas beaucoup le pousser pour qu'il dise…
37:16 – Il faudrait qu'il le dise très fort par contre,
37:18 c'est-à-dire qu'en 95 il s'est complètement trompé.
37:20 – Oui, mais je trouve que… – En 95 il prenait peut-être un peu de haut,
37:23 monsieur Philippe de Villiers.
37:25 – Absolument, mais en fait mon histoire c'est de raconter que,
37:28 lui comme d'autres, Jacques Attali, on a parlé de Jacques Attali ici,
37:30 qui dit que l'Europe est une passoire, etc.
37:32 – Oui. – On à l'époque vous combattait,
37:34 et aujourd'hui ils sont sur la même ligne que vous, en tout cas on est même constat.
37:37 Ma question c'est pourquoi, à votre avis,
37:40 sachant que les opinions ont changé, que même les élites ont changé sur ces sujets-là,
37:44 pourquoi il ne se passe toujours rien ?
37:45 Ça fait des années qu'on prédit la fin de l'Europe, la mort politique de l'Europe.
37:47 Vous d'ailleurs avez prédit il y a quelques temps la mort politique de l'Europe,
37:50 et elle n'arrive pas. Qu'est-ce qu'on attend ?
37:53 – Parce que nos élites et les médias qui les accompagnent,
37:59 la société de connivence continue à vendre aux Français l'idée
38:04 que la seule solution pour les préserver c'est l'Europe.
38:08 Et on est là dans le religieux, c'est-à-dire l'idéologie.
38:14 L'idéologie qui l'emporte sur le réel.
38:17 C'est-à-dire que là on voit qu'on reçoit 500 000 personnes par an,
38:21 et il y a des hommes politiques de plus en plus nombreux
38:25 partent de là à leurs étiquettes, ils expliquent
38:28 "l'Europe est pour nous un handicap, mais il n'y a rien à faire,
38:32 il n'y a rien à faire parce qu'on est dans l'idéologie".
38:36 Et quand un peuple est dans l'idéologie,
38:40 ça me rappelle ce que me disait Milan Kundera,
38:43 il a fallu quoi pour que ça bouge à l'Est ?
38:47 Il a fallu la chute du mur.
38:50 Ce n'est pas les gens qui ont évolué, c'est la chute du mur.
38:54 Eh bien nous, il faudra la chute du mur de Maastricht.
38:58 – Philippe Devilliers, il nous reste encore 5 minutes
39:00 et on a 3 thèmes à traiter.
39:02 D'abord, puisque vous parliez des agriculteurs, des pêcheurs,
39:06 du côté du Finistère, de la Bretagne, ils ont vécu 48 heures très compliquées
39:12 puisqu'il y a eu cette tempête, qui est passée, la tempête Karan,
39:15 le bilan est lourd, il fait état de 2 morts et 47 blessés
39:18 sur l'ensemble du territoire.
39:20 La Bretagne a été touchée par des vents records
39:22 jusqu'à 207 km/h, à la pointe du rat.
39:26 Des centaines de milliers de foyers sont toujours privés d'électricité,
39:29 principalement en Bretagne et en Normandie.
39:32 Emmanuel Macron s'est rendu sur place, il a salué la prévention
39:36 et peut-être que là aussi vous allez la saluer,
39:39 très rapidement tout a été mobilisé du côté des services de l'État
39:43 pour protéger les populations, mais la question que je voulais vous poser,
39:46 c'est que peut faire l'homme quand la nature se déchaîne à ce point-là ?
39:51 Rien pendant, quand il y a une colère du vent et un courroux de la mer, rien.
40:00 Le vent et la mer sont plus forts que l'homme.
40:03 C'est une leçon d'humilité devant la nature.
40:06 En revanche, tout avant.
40:09 Et là, par exemple, il faut reconnaître que les mesures de prévention,
40:16 y compris ce qui a été ridiculisé mais qui me paraît utile et très prudent
40:20 de dire aux gens de rester chez eux, etc.
40:22 Les mesures de prévention, d'anticipation,
40:25 avec des indications météo de plus en plus fines,
40:28 ont permis d'éviter qu'il y ait plus de morts.
40:32 Moi, j'ai vécu deux grandes tempêtes, deux grandes catastrophes.
40:36 C'est l'Erica, où j'ai fait condamner l'État et Total
40:42 avec l'entrée dans le droit français du préjudice écologique.
40:49 Et ensuite, Xintia, la cuvette mortifère en 2010, avec beaucoup de morts,
40:58 tout simplement parce que les hommes du XXe siècle n'ont pas été raisonnables,
41:01 qu'ils ont construit trop près de la mer.
41:04 Et j'avais dit devant Nicolas Sarkozy, qui était venu sur place,
41:07 là où la mer est venue, elle reviendra.
41:10 Et donc, l'anticipation.
41:12 Il faut essayer de comprendre qu'il y aura d'autres tempêtes.
41:15 Moi, j'ai connu 87, 99, et celles-là sont de la même nature.
41:21 Quand on est jeune, on est fasciné par la mer, le zéphyr, le vent,
41:26 et ce toit tranquille où dorment les colombes.
41:29 J'étais tellement fasciné par la mer que j'avais un rêve,
41:32 c'est de faire un jour une course autour du monde sans escale,
41:34 qui s'appelle le Vendée Globe.
41:36 Emmanuel Macron, à présent, qui en début de semaine,
41:41 s'est rendu à Villers-Cotterêts pour inaugurer la Cité internationale de la langue française.
41:46 Et je sais à quel point vous aimez le verbe, Philippe Devilliers,
41:49 le chef de l'État a mis peut-être fin au débat sur l'écriture inclusive.
41:54 On l'écoute et vous allez me dire ce que vous en pensez.
41:57 Dans quelques mois, quand la nouvelle édition de l'Académie française sortira,
42:02 ce sera un moment solennel et important,
42:04 car c'est un moment de reconnaissance dans notre langue,
42:08 de mots qui sont là, et c'est la continuation de la forge de notre nation.
42:13 Et c'est pour cela aussi qu'il faut permettre à cette langue de vivre,
42:16 de s'inspirer des autres, de voler des mots, y compris à l'autre bout du monde,
42:20 et j'y reviendrai tout à l'heure, de continuer à inventer,
42:24 mais d'en garder aussi les fondements, les socs de sa grammaire,
42:29 la force de sa syntaxe, et de ne pas céder aux erres du temps.
42:34 Dans cette langue, le masculin fait le neutre.
42:38 On n'a pas besoin d'y rajouter des points au milieu des mots,
42:41 ou des tirés, ou des choses pour la rendre visibles.
42:44 Emmanuel Macron est l'homme qui défend aujourd'hui la langue française
42:48 contre l'écriture inclusive, mais c'est aussi l'inventeur du "celles et ceux".
42:51 C'est-à-dire que la règle, le masculin l'emporte, le masculin fait le neutre.
42:54 Il la découvre aujourd'hui puisqu'il a inventé cette expression.
42:58 Ma question est simple.
42:59 Cinq ans après qu'Edouard Philippe a lui-même interdit l'écriture inclusive,
43:02 qui existe quand même, malgré tout, dans certains documents officiels,
43:05 est-ce que vous avez confiance en lui pour faire barrage de son corps
43:07 face aux assauts contre la langue ?
43:09 Un bon point, Villers-Cotterêts, c'est bien.
43:12 Sauver un monument historique.
43:14 Il adore les symboles.
43:15 Donner la villégiature à la langue française, c'est bien.
43:17 Mais on est face à trois assauts.
43:20 Premier assaut, le "franglish".
43:23 Il est quand même un spécialiste puisqu'il a été condamné.
43:26 Il a eu le prix de la carpette anglaise.
43:28 Bien sûr.
43:29 "Choose France".
43:31 Vous imaginez Louis XIV qui dirait pour les investissements français à Versailles,
43:35 "Colbert, choose France".
43:37 Bon, voilà.
43:38 Ensuite, il y a l'écriture inclusive, mais il parle, mais il ne fait rien.
43:41 Ça continue à faire tâche d'huile.
43:45 Et enfin, la novlangue.
43:48 Quand on entend le "vivre ensemble",
43:50 quand on entend "faire nation",
43:52 quand on entend la convivialité, c'est qu'il n'y a plus de convives.
43:56 Quand on entend crédibilité, c'est qu'il n'y a plus de crédits.
43:59 Et la collégialité des commissions,
44:02 la collégialité, c'est la décision à laquelle on se rend de ne pas décider à plusieurs
44:06 ceux qui sont incapables de décider tout seuls.
44:08 Tout ça, c'est des mots.
44:09 Vous savez, Paul Valéry disait,
44:11 "Les mots perdent leur sens quand ils prennent du volume".
44:17 C'est terminé.
44:18 Que c'est frustrant.
44:20 Parce que je voulais qu'on parle d'un ambassadeur de la langue française,
44:23 Fabrice Luchini,
44:25 qui est actuellement au théâtre et qui se produit pour...
44:29 C'est La Fontaine et le confinement.
44:31 Fabrice Luchini qui a d'ailleurs, et j'ai pensé à vous cette semaine,
44:35 parce que c'est au théâtre du Châtelet,
44:36 et il cite La Fontaine, il explique que La Fontaine était "persona non grata"
44:40 chez Louis XIV à Versailles.
44:42 Oui, parce qu'il était...
44:43 Et donc là, j'ai pensé à vous, vous l'écrivain, le romancier
44:46 sur Louis XIV.
44:47 Donc expliquez-moi ce qui se passe avec le Roi Solennel.
44:49 Alors il était chez Fouquet.
44:51 En 30 secondes.
44:52 Le 17 août 1661.
44:55 Et Louis XIV ne lui a pas pardonné.
44:58 Il était avec Molière, il était avec Le Brun.
45:02 Louis XIV a pardonné aux autres, mais pas à La Fontaine,
45:07 qui ensuite a été battue froid,
45:09 ce qui ne l'a pas empêché de faire une fable que je vous dédie.
45:15 Le renard et les poulets d'Inde, c'est Mélenchon.
45:20 C'est un renard qui tourne autour d'un chêne.
45:24 Dans le chêne, il y a des poulets d'Inde.
45:26 Ils sont hypnotisés par le renard.
45:28 Le renard les mange les uns après les autres.
45:30 Et la leçon est la suivante, M. Mélenchon, écoutez-moi.
45:33 Le trop d'attention qu'on a pour le danger fait le plus souvent qu'on y tombe.
45:37 C'est ça l'islamo-gauchisme.
45:39 A tout à l'heure pour l'heure des pro 2.
45:41 Merci Philippe Devilliers, merci Jean-François Lejeune.
45:43 Merci.
45:44 Merci à tous !