Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00 Il est 19h, merci d'être avec nous pour "Face à Philippe de Villiers".
00:04 Philippe de Villiers, bonsoir.
00:05 Bonsoir, Eliott.
00:06 Bonsoir, Geoffroy.
00:07 Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD.
00:09 Vous savez pourquoi je ris ?
00:10 Vous riez ?
00:11 Parce que là-bas, il y a quelqu'un qui est caché, qui nous regarde.
00:16 C'est Charlotte Dornelas.
00:17 Effectivement, Charlotte Dornelas est venue derrière les caméras avec son papa, qu'on
00:24 salue, qui est venue assister à l'émission.
00:27 Non, elle est venue nous surveiller, surtout.
00:29 Ah, c'est une surveillance ?
00:30 Oui, à mon avis.
00:31 Moi, je pensais que c'était…
00:32 Dans le cadre de la nouvelle loi sur la surveillance des propos privés.
00:34 Est-ce que vous voulez… peut-être que c'est un agent double et qu'elle fait partie
00:39 même de l'Arcom ?
00:40 Je ne sais pas ce qu'elle fait là, oui, à mon avis.
00:41 Il faudrait lui demander.
00:42 C'est l'ombre portée de M.
00:45 Rocco, le piémestre.
00:46 Vous êtes en forme, en tout cas, tous les deux ?
00:48 Toujours.
00:49 Ça fait du bien de vous voir tous les deux, je le dis chaque samedi et puis chaque vendredi.
00:54 Et c'est vrai que quand cette actualité… on va commencer évidemment avec une actualité
00:59 dramatique.
01:00 À chaque semaine, il suffit sa peine.
01:02 Et ça fait du bien de vous voir et de sourire un peu avant de commencer.
01:05 Parce que ce vendredi, c'est le choc, l'assidération.
01:07 Aviarie Chatillon, après la mort d'un jeune garçon de 15 ans, qui a été passé à Tabas,
01:13 jeudi, à la sortie de son établissement scolaire.
01:15 L'enfant a succombé à ses blessures vendredi à l'hôpital Necker à Paris.
01:19 Ses bourreaux sont activement recherchés.
01:21 L'information est tombée il y a quelques minutes, à 19h, puisque l'un des suspects
01:26 a été interpellé et placé en garde à vue.
01:29 C'est un drame absolu.
01:31 Nouvel exemple peut-être de l'ultra-violence qui gangrène notre société.
01:35 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute le maire de Aviarie Chatillon, qui n'a pas
01:39 su retenir ses larmes cet après-midi.
01:42 C'est un drame absolu.
01:44 Les enseignants, ils sont par terre.
01:54 Ses copains aussi.
01:57 Et puis nous aussi.
01:59 Sauf que nous, on souffre comme ça.
02:04 Mais…
02:08 Je m'imagine sa maman.
02:13 Elle est très douée.
02:17 Il avait juste tout pour avoir une vie agréable, une belle vie, pour avoir une amoureuse, pour
02:25 avoir… pouvoir vivre, pouvoir faire du sport.
02:29 Et puis là, finalement, il y a quelqu'un qui se décide de faire autrement.
02:35 Il y a des fous furieux qui disent que pour X raisons, j'ai le droit d'enlever la vie.
02:43 - Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe.
02:45 - Philippe, on ne connaît pas encore d'ailleurs tous les détails de ce drame.
02:50 Mais votre force et la raison pour laquelle on vous écoute avec plaisir, Eliott et moi,
02:54 et que de nombreux téléspectateurs vous écoutent le vendredi soir, c'est de réussir à donner
02:57 en général un sens à l'actualité.
02:59 Est-ce que vous y trouvez un sens à ce drame ?
03:01 - Oui.
03:02 Hélas.
03:05 Vous avez raison, il faut aller au fond des choses.
03:09 D'abord, je voudrais dire une chose.
03:14 Un maire qui pleure sur sa population, sur l'un de ses habitants, ça donne une image
03:29 assez vraie de ce que sont les maires de France.
03:32 Ce sont des élus qui sont capables de pleurer sur ce qui arrive à leur population.
03:38 Et je trouve que ce maire, quel qu'il soit, je ne le connais pas, je ne sais même pas
03:41 d'où il vient, quelle est son étiquette, mais peu importe, il honore son mandat.
03:45 Je dis ça parce que ça m'a touché.
03:50 Bien sûr, on pense à la famille, on n'a aucun détail, mais on sait que c'est un acte de
03:57 barbarie.
03:58 Et en fait, moi, je me disais tout à l'heure, quand j'ai appris la mort du jeune homme,
04:08 la cause des causes, la cause profonde de tout ça, comme Samara à Montpellier, c'est
04:20 que nous avons perdu notre civilisation.
04:26 Je m'explique.
04:29 Et je vais être très concret.
04:33 La civilisation, c'est apprendre le goût de la conversation.
04:39 Quand vous n'avez pas de conversation, vous avez la violence.
04:44 La civilisation, c'est la courtoisie, la politesse, ce qu'on appelait les civilités
04:52 élémentaires, qui faisaient dire à Camus, un homme, ça s'empêche, et là, ça ne
05:00 s'empêche plus.
05:01 Alors, c'est quoi cette civilisation ? D'où elle vient ? On dit laïcité, laïcité,
05:08 mais la laïcité, elle a été inventée par un fondateur d'une religion qui s'appelle
05:13 Jésus-Christ.
05:14 Et donc, la laïcité dans le vide, elle ne produit rien que des codes.
05:21 Il faut aller plus loin.
05:24 Cette civilisation, il faut rappeler le mot de Malraux, une civilisation, ça adose toujours
05:30 à une religion.
05:31 En l'occurrence, la chrétienté.
05:34 Et comme dit Jérôme Fourquet, quand la matrice catholique a disparu, la civilisation chrétienne
05:40 a disparu.
05:42 C'est-à-dire une civilisation qui dure depuis l'apôtre d'Égaule, Martin Tour.
05:51 Ça fait quand même 16 siècles.
05:53 Et en vous disant ça, je repense à un dialogue à l'Assemblée nationale entre Jules Ferry,
06:06 dont on fête l'anniversaire, vous me l'avez rappelé, aujourd'hui.
06:10 Jules Ferry, il veut fonder une école qui soit l'école concurrente de l'école catholique.
06:18 À l'époque, c'est un luxe qu'on peut se permettre.
06:24 En fait, c'est la même civilisation.
06:26 Et la preuve, le dialogue est le suivant.
06:28 Il y a un député conservateur qui dit "Monsieur le ministre, vous parlez de l'enseignement,
06:40 de la transmission des valeurs de la République.
06:43 Mais quelles valeurs ?".
06:45 Et à ce moment-là, Jules Ferry réfléchit, il hésite un instant et il dit "Mais Monsieur
06:51 le député, les valeurs de toujours, les valeurs de nos pères".
06:55 Ah ben voilà.
06:57 Et voilà.
06:58 C'est le luxe de la République de pouvoir congédier les valeurs de nos pères tout en
07:05 les pratiquant tous les jours à l'école publique.
07:07 Et c'était le génie des historiens républicains, le génie des hussards noirs de la République
07:14 que de reprendre toute la culture française, toute la civilisation française, de la laïciser
07:21 pour la mettre à portée des élèves qui répondaient à l'étymologie du mot "élève".
07:28 "Élève", ça veut dire "élevé".
07:30 - Philippe, si je puis me permettre de prolonger la question.
07:33 En fait, cette affaire, on a l'impression, même si c'est un drame à chaque fois, de
07:37 l'avoir déjà commentée.
07:38 Il y a eu l'affaire Iuri il y a quelques années maintenant, sur la dalle de Beaugrenelle,
07:42 frappée non pas à mort, mais par d'autres élèves.
07:46 Le phénomène de bande, on le connaît.
07:47 On a commenté ici il n'y a pas longtemps, Crépole.
07:50 Et vous avez parlé de civilisation.
07:52 Emmanuel Macron, d'ailleurs, avait parlé de décivilisation il y a à peu près un an.
07:55 Il avait lancé le mot.
07:56 - Moi, j'ai fait le même.
07:57 - Oui, absolument.
07:58 Est-ce que vous pensez qu'il est possible d'espérer une recivilisation ?
08:02 - On est dans une impasse.
08:06 Quand vous êtes dans une impasse, il faut faire demi-tour.
08:09 Donc, il y a deux solutions.
08:12 Soit on retrouve notre civilisation, soit on retrouve les civilités élémentaires.
08:19 Et on a quelque chose à dire aux élèves de France et notamment aux nouveaux venus.
08:26 On a quelque chose à leur dire pour qu'ils se mettent à aimer la France.
08:31 On n'aime pas des codes, ça ne suffit pas.
08:34 Et à ce moment-là, on revivra et le principe de la simulation fonctionnera.
08:41 Ou bien nous mourrons.
08:44 Vous savez, la différence entre un homme et une civilisation, devant la mort, c'est
08:53 que pour l'homme, la décomposition suit la mort.
09:02 Alors que pour une civilisation, la décomposition la précède.
09:07 Nous sommes dans une civilisation qui se décompose.
09:11 Et quant à Emmanuel Macron, il a parlé des civilisations.
09:17 Je crois qu'il est allé là…
09:20 - On va l'écouter dans un instant, Philippe.
09:22 - Allez-y.
09:23 - Alors, je l'explique aux téléspectateurs.
09:25 Emmanuel Macron a été ce matin dans un établissement scolaire, dans le 9e arrondissement
09:30 de Paris, ce vendredi matin.
09:31 Et il a parlé de l'école comme d'un sanctuaire, d'une violence chez les jeunes
09:36 qui est aujourd'hui désinhibée et qu'il faut combattre.
09:38 Je précise également aux téléspectateurs et aux auditeurs que les propos qu'a pu
09:42 tenir Emmanuel Macron, c'était avant de connaître la mort de ce jeune garçon qui
09:50 a été passé à Tabas, je le rappelle, jeudi après-midi.
09:54 Écoutez.
09:55 - Je ne veux pas qu'on fasse des raccourcis peut-être excessifs avec l'école.
10:00 Ça s'est passé hors de l'école à plusieurs centaines de mètres.
10:03 Je ne sais pas si l'école est liée à cela.
10:05 J'attends d'avoir là aussi, comme vous le disiez hier, la vérité des faits, y compris
10:08 sur Viry.
10:09 Ce que je veux d'abord ici redire, c'est que l'école doit rester un sanctuaire pour
10:15 nos enfants.
10:16 Pour nos enfants, pour leur famille, pour les enseignants.
10:18 Je crois qu'il ne faut pas être aveugle sur ce qui se passe.
10:21 Nous sommes dans une société de plus en plus violente et on a une forme de violence désinhibée
10:26 chez nos adolescents et parfois de plus en plus jeunes.
10:29 On a d'abord de plus en plus de problèmes qui commencent dans les familles.
10:33 Regardez les enfants qui sont en situation difficile.
10:36 Ils sont souvent des enfants qui soit viennent de familles dites monoparentales, soit sont
10:41 à l'aide sociale à l'enfance.
10:42 - Philippe de Villiers, que pensez-vous de cette déclaration d'Emmanuel Macron ?
10:45 - Il est convaincant.
10:49 C'est dommage qu'il ne soit pas président de la République.
10:55 Depuis 7 ans, il a détricoté la France.
10:59 Il a détricoté l'État.
11:04 La souveraineté est en miettes.
11:08 La souveraineté régalienne est en miettes.
11:10 Il n'y a plus que la culture de l'excuse.
11:12 On a perdu tous nos pouvoirs.
11:17 Les agriculteurs le voient bien.
11:21 Tout le monde le voit bien.
11:22 Il ne reste plus à l'Assemblée à discuter que du calendrier scolaire et la carte des
11:29 anciens combattants.
11:30 Tout le reste est parti.
11:33 Il a détricoté, il a d'ailleurs aboli le corps diplomatique et le corps préfectoral.
11:40 Ce sont des actes lourds devant l'histoire.
11:44 Il a détricoté non seulement l'État, mais il a détricoté la nation avec une immigration
11:49 invasive parce que derrière tout ça, la voilà la diversité heureuse dont parle très bien
11:55 Mathieu Boccotté.
11:56 La voilà la société multidéculturée, la société décoloniale.
12:01 On la voit ici à Vitry-Châtillon et à Montpellier.
12:06 Il a détricoté la société en brouillant les repères et il continue de le faire.
12:14 Le premier repère, c'est la vie, la protection de la vie.
12:20 On va par exemple adopter bientôt une loi sur le suicide qui s'appellera suicide assisté.
12:30 On n'osera pas dire le mot, mais c'est ça pour les anciens.
12:34 Alors que tous les jours, on a des jeunes qui se suicident.
12:37 Bref, on ne peut pas passer son temps à détricoter la France et ensuite à venir se plaindre
12:45 en utilisant le mot juste "déscivilisation".
12:47 Philippe de Villiers, j'ai une autre question.
12:51 Vous savez, cette semaine, la sœur de Samuel Paty, on en avait parlé déjà la semaine
12:56 dernière, a déposé un recours administratif pour que l'État reconnaisse sa responsabilité
13:00 dans la mort de son frère.
13:01 Il s'avère que l'État a déjà été également condamné auparavant pour inaction climatique.
13:08 Est-ce qu'un jour, on pourrait imaginer un État condamné pour inaction sécuritaire ?
13:15 C'est une coïncidence, mais quand j'ai vu le recours gracieux, puisqu'il s'agit
13:26 pour l'instant d'un recours gracieux de Michael Paty, la sœur de Samuel Paty, je
13:33 me suis dit en moi-même, tiens, elle emprunte une voie que j'ai déjà empruntée.
13:38 Un moment de l'Erica, vous savez, le naufrage de l'Erica en 1999, toutes les côtes de
13:46 Bretagne et de Vendée étaient goudronnées et Total ne voulait pas payer.
13:51 C'était le principe du pollué payeur, ils n'ont pas du pollueur payeur.
13:55 Et donc, avec mon avocat à l'époque, Alexandre Varro, nous avons déposé une plainte qui
14:02 est allée jusqu'à son terme, jusqu'à la cour de cassation et en 2012, je crois,
14:06 on a obtenu gain de cause et j'ai fait condamner l'État, solidairement avec Total,
14:13 pour faire reconnaître le préjudice écologique.
14:17 Donc en réalité, on peut faire reconnaître la responsabilité de l'État et je souhaite
14:23 de tout mon cœur pour Michael Paty qu'elle puisse réussir.
14:28 Pourquoi ? Parce qu'il y a en fait non-assistance à personne en danger, en l'occurrence,
14:33 par rapport à son frère.
14:34 Et donc, puisque l'État fuit le régalien qui n'est plus capable d'assumer le régalien,
14:39 il faut le ramener à sa mission.
14:41 En le faisant condamner, ça va lui donner une leçon.
14:43 Je voudrais qu'on avance, mais c'est un sujet qui est intimement lié à ce dont
14:48 on est en train de parler, puisqu'on va parler de ce sondage fiduciale au DOXA pour
14:51 le Figaro sur la question de la sécurité.
14:53 92% des sondés cette semaine considèrent que l'insécurité a progressé dans notre
14:59 pays.
15:00 Et toujours selon cette étude, la moitié des 92% des Français considèrent qu'elle
15:06 a beaucoup progressé.
15:07 82% sont d'accord avec la notion d'ensauvagement de la société.
15:12 Je vous propose d'écouter la déclaration de Driss Ghali, c'était cette semaine,
15:15 qui parle d'un sondage historique.
15:16 Je pense que c'est un énorme recul des droits de l'homme, puisque sans sécurité,
15:21 les droits de l'homme sont une immense blague, un immense recul de l'égalité, puisque
15:27 si on a peur du voyou, c'est qu'on est dominé par le voyou, par les personnes violentes,
15:31 et qu'il y a une rupture d'égalité, donc il y a une rupture très profonde dans la
15:35 République, c'est très grave et le gouvernement ne semble pas vraiment prendre la mesure de
15:40 ce véritable recul, c'est un moment historique.
15:44 Geoffroy Lejeune.
15:45 Ma question concerne à la fois le sondage qualifié d'historique par Driss Ghali et
15:50 aussi le sujet précédent, parce que la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet,
15:54 a répondu à Michael Paty en disant que non, selon elle, l'État n'avait pas de responsabilité
15:58 dans la mort de son frère.
15:59 Donc j'ai deux questions en réalité.
16:01 Premièrement, est-ce que vous pensez que le ressenti des Français, en effet, aujourd'hui
16:04 a atteint un niveau qui fait que le diagnostic est devenu inévitable ? Et est-ce que vous
16:10 pensez qu'il y a un déni de la part des élites qui dirigent ce pays ? Et si oui,
16:15 pourquoi ?
16:16 J'ai répondu à la deuxième question.
16:19 La première, la réponse est évidente, c'est un, comment dirais-je, c'est un tremblement
16:25 de terre en fait, ce sondage.
16:28 Ça veut dire qu'il reste 8%.
16:31 Alors les 8%, c'est le 16ème arrondissement, non ? C'est la Macronie peut-être ?
16:38 Olivier Roland.
16:39 Au moins en moins, le 16ème.
16:40 Geoffroy Lejeune.
16:41 À mon avis, la Macronie, ils n'ont pas de problème de fournir les sushis avec les
16:42 scooters, eux ils n'ont pas de problème de sécurité.
16:45 Et après ils font voter des lois sur la discrimination capillaire.
16:51 Et ils font des cours d'empathie.
16:54 Ils pensent que les cours d'empathie dans les écoles, ça va tout régler, vous voyez.
17:00 C'est ça la Macronie.
17:01 Ils sont hors du réel.
17:02 Alors moi je vais aller au fond des choses là encore.
17:05 Votre question me fait penser à un mot de Hannah Arendt.
17:12 Je ne sais pas si vous le connaissez.
17:14 Elle dit "la mort de l'empathie humaine est le premier signe d'une culture sur le point
17:24 de sombrer dans la barbarie".
17:25 Et ce que nous vivons actuellement là, il faut oser mettre des mots sur les choses.
17:32 C'est ce que les sociologues pourraient appeler le début de la tribalisation.
17:38 De la tribalisation.
17:40 Trois choses.
17:44 D'abord nous ne vivons plus tout à fait en société.
17:48 Les tissus conjonctifs se sont déchirés.
17:53 Nous sommes en fait en dissociété diversitaire.
17:57 Nous sommes passé d'une société de voisinage, que j'ai bien connue dans mon enfance, à
18:06 une société digitalisée où le prochain devient le lointain.
18:09 Nous sommes des solidaires solitaires.
18:12 C'est un hybride inventé par la société post-moderne et post-nationale et post-politique.
18:18 Nous sommes les vivants connectés d'une grande termitière.
18:23 Ce n'est pas une société, ce n'est plus une société.
18:26 Deuxièmement, nous ne vivons plus du même imaginaire.
18:31 On parlait de l'imaginaire collectif des français.
18:34 Brodel.
18:35 Il n'y a plus d'imaginaire collectif.
18:38 L'imaginaire est explosé.
18:41 Pourquoi ? Parce que la dénutrition de l'être intérieur nous coupe chaque jour davantage
18:51 de nos sèves charnelles et spirituelles, où sont nos patries intimes.
18:55 Et puis troisièmement, nous ne vivons plus sous les mêmes autorités.
19:02 Il y a trois autorités dans une société.
19:07 Ces trois autorités se sont effondrées sur elles-mêmes.
19:11 Premièrement, l'autorité magistrale, l'autorité du maître sur son estrade.
19:20 Les profs sont en fuite pour convenance personnelle.
19:24 Ils ont peur et on ne peut pas les plaindre.
19:27 On ne peut pas les accuser.
19:30 On ne peut que les comprendre.
19:32 L'autorité paternelle, elle arrose sur le patriarcat.
19:41 Et si vous montrez un peu trop de virilité dans le discours, vous êtes immédiatement
19:51 accusé d'homophobie.
19:52 La famille, on ne l'admet que si elle adopte des formes d'avant-garde.
20:02 Enfin, la troisième autorité, l'autorité régalienne.
20:06 Il n'y a plus de justice pénale, puisqu'on adopte le principe rousseauiste, c'est la
20:16 société qui est coupable.
20:17 Et la souveraineté, comme je le disais tout à l'heure, elle est en miette.
20:22 Et donc la tribalisation, c'est quand il n'y a plus de société, qu'il n'y a plus
20:29 d'imaginaire collectif et qu'il n'y a plus d'autorité.
20:32 Alors les autorités, elles sont ailleurs.
20:34 Il y a les grands frères, il y a les narcotrafiquants, il y a les quartiers souverains, les anciens
20:40 quartiers perdus qui sont maintenant reconquis, etc.
20:44 Donc les autorités, il y en a, mais elles sont ailleurs.
20:47 Il n'y a plus l'autorité régalienne, l'autorité paternelle, l'autorité magistrale.
20:52 Et un pays qui tente de vivre sans autorité, il succombe, hélas, à la violence.
20:58 Philippe de Villiers, avant la publicité, vous noterez d'ailleurs que ce vendredi,
21:02 il n'y a pas eu d'édition spéciale après l'annonce de la mort de ce jeune garçon.
21:08 Un fait absolument dramatique.
21:10 Pourtant, cette semaine, en début de semaine, tous les regards étaient portés sur le hameau
21:14 du Haut-Vernay, après la découverte des ossements du petit Émile, disparu en juillet
21:18 dernier à l'âge de deux ans et demi.
21:21 Malgré des appels à la prudence, malgré les demandes répétées des habitants du
21:25 hameau, du maire, et la pudeur de la famille, ce fait a été commenté, analysé, décrypté,
21:31 décodé.
21:32 Toutes les hypothèses ont pu être présentées, même parfois les plus malsaines.
21:37 La disparition du petit Émile, c'est un fait a bouleversé le pays.
21:41 Mais je voulais vraiment avoir votre regard sur quelle est selon vous la limite entre
21:47 le devoir, le droit d'informer et peut-être le voyeurisme, le manque de distance.
21:53 Je vais vous faire une réponse qui va vous surprendre en m'adressant aux téléspectateurs
22:00 et en leur disant, si vous vous interrogez sur la différence à vos yeux qui existe
22:08 entre CNews, Europe 1, C8, Canal+ et les chaînes mainstream, là vous avez une illustration.
22:22 D'abord parce que ici sont traités les faits divers quand ils sont des faits de société,
22:32 sinon on laisse faire la justice.
22:34 Et ensuite parce que vis-à-vis de la famille du petit Émile, ici on a respecté la demande
22:45 de la famille.
22:46 La demande de la famille c'est "laissez-nous tranquille, laissez faire la justice".
22:52 Qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui en France ? Il y a un pouvoir médiatique qui
22:58 lance ses propres enquêtes, qui prononce ses propres jugements, qui condamne toute
23:10 seule aux pylories.
23:12 Et puis en face il y a une justice judiciaire qui arrive trop tard, qui fait son travail
23:20 avec précision, on a vu le procureur, il était précis et d'ailleurs délicat, me
23:26 semble-t-il dans les mots qu'il a prononcés, mais c'est trop tard.
23:30 Cette famille maintenant elle a été détruite deux fois, elle a été détruite par le drame,
23:36 la mort du petit Émile, et détruite par la traque.
23:40 Et ce que je trouve odieux c'est que beaucoup de journalistes, trop de journalistes, ils
23:47 ont cédé à l'idée de cette traque parce que c'était une famille catholique.
23:53 C'était pas la même traque à Crépol.
23:57 Et donc moi je dis simplement ceci, à vous les téléspectateurs, à vous les français
24:05 qui nous regardez, il faut exiger maintenant de la presse, de la tenue, de la hauteur,
24:12 du respect, de l'intimité d'une famille, laissons-la vivre.
24:18 Messieurs la publicité, on va revenir dans un instant, on parlera de l'Europe après
24:24 la publicité, on va parler aussi de la drogue avec cette nouvelle mesure en Allemagne qui
24:30 a décidé de légaliser le cannabis dit récréatif.
24:33 Ça existe le cannabis récréatif Philippe Devilliers ?
24:37 Dans un champ de ruines.
24:38 La pub.
24:41 Un peu plus de 19h30 sur CNews, la suite de Face à Philippe Devilliers.
24:48 Philippe Devilliers et Geoffroy Lejeune sont évidemment avec nous comme chaque vendredi.
24:53 Sujet passionnant Philippe Devilliers, à savoir la lutte contre le trafic de drogue.
24:57 Je vous ai même demandé avant la publicité pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
25:01 est-ce que ça existe le cannabis récréatif ? Vous avez dit oui, dans un champ de ruines.
25:06 Vous trouvez cette formule extraordinaire.
25:07 Il s'avère que lundi l'Allemagne a décidé de légaliser le cannabis dit récréatif
25:12 et dans le même temps, vous avez la maire de la ville de Strasbourg qui appelle à une
25:16 expérimentation de cette mesure en disant si l'Allemagne le fait, pourquoi ne pas tester.
25:22 Et bien, comment jugez-vous Philippe Devilliers cette politique de légaliser le cannabis ?
25:29 Est-ce le signe d'une défaite idéologique, d'un engrenage inéluctable ?
25:34 C'est un sujet que je connais bien parce que quand j'étais président du conseil
25:39 général de la Vendée pendant 25 ans, j'ai eu à affronter ce problème.
25:44 Donc je me suis entouré de conseils scientifiques et je peux dire la chose suivante.
25:52 C'est un risque d'être démenti, sauf par les rigolos de Kermesse et toutes les puissances
26:01 d'argent qui sont derrière.
26:02 Alors, légaliser le cannabis disent-ils les tenants de la légalisation, c'est pour
26:12 lutter contre la drogue.
26:14 Faut pas se gêner.
26:16 Alors, premier argument, en légalisant le cannabis, on va s'attaquer au crime organisé
26:26 et dégonfler les énormes bénéfices du crime organisé.
26:30 Alors, la question qu'il faut se poser, c'est est-ce que ça existe quelque part ?
26:35 Je donnerai deux exemples.
26:38 La prohibition aux Etats-Unis, en 1933, quand l'interdiction de l'alcool a été levée,
26:46 on a eu deux conséquences de ça, de cette décision.
26:48 Première conséquence, le crime organisé, la pieuvre a étendu ses tentacules.
26:57 Et deuxième conséquence, la consommation d'alcool a augmenté.
27:02 Un autre exemple plus récent, le Colorado, moins connu dans le Colorado, la légalisation
27:08 du cannabis a conduit à l'extension du marché noir mafieux et à une consommation
27:16 supérieure.
27:17 Donc, dire qu'on va, grâce à la légalisation, s'attaquer au crime organisé, c'est fallacieux,
27:26 c'est spécieux, c'est un mensonge.
27:29 Deuxième argument, en légalisant le cannabis, on va attaquer la consommation, il y aura
27:36 moins de consommateurs.
27:37 C'est un gros argument.
27:38 Récemment, Dimitri Pavlenko, toujours très précis dans ses éditoriaux, a dit sur ce
27:45 plateau, chez Christine Kelly, voilà, au Colorado, depuis la légalisation, il y a
27:54 38% des jeunes de 18 à 24 ans qui consomment du cannabis, 38%.
28:01 En France, il n'y en a que 23%.
28:03 Donc, c'est la preuve que la légalisation du cannabis augmente la consommation et ne
28:11 la fait pas baisser.
28:12 Et troisièmement, l'argument le plus incroyable, il nous explique que la légalisation du cannabis,
28:21 que le cannabis, en fait, c'est moins nocif que le tabac et l'alcool.
28:25 Selon les scientifiques, ils sont tous unanimes là-dessus, la combustion par rapport au tabac,
28:36 la combustion du cannabis, c'est 5 à 7 fois supérieure en oxyde de carbone.
28:41 Et les conséquences du cannabis, pour qui en prend régulièrement, ce sont des déficits
28:52 cognitifs, un danger cardio-vasculaire et une destruction des cellules du cerveau.
29:05 Si on veut avoir demain une armée de zombies, une jeunesse déclassée, alors légalisons
29:14 le cannabis.
29:15 Alors vous me direz, mais qu'est-ce qu'il faut faire ?
29:16 C'est exactement la question que j'allais vous poser.
29:19 Non, mais parce que vous avez passé, là vous venez de décrire l'abdication presque
29:25 intellectuelle de nos dirigeants globalement sur cette question-là.
29:29 Et vous avez passé votre vie à proposer des solutions pour le pays qui n'ont pas été
29:33 appliquées.
29:34 La question c'est qu'est-ce qu'il faut faire en effet ?
29:35 Et je vous pose une question qui n'est jamais posée sur la question de la drogue
29:38 dans le débat public, c'est celle des frontières.
29:41 En fait, la seule fois où on a vu le trafic de drogue souffrir dans ce pays, c'est pendant
29:44 le confinement, parce que la marchandise est arrivée moins vite, ils ont dû vivre sur
29:47 leur stock.
29:48 Est-ce que là-dessus, vous pensez que c'est une piste ?
29:50 - Alors vous me mettez sur la voie.
29:52 Bruno Le Maire a dit récemment "c'est une guerre".
29:57 Il y a même des sous-marins de ces âges incroyables.
29:59 Les juges à Marseille ont dit "c'est une guerre".
30:01 Alors moi je vais répondre "oui, au lieu de faire la guerre en Ukraine, il faut faire
30:05 la guerre là, chez nous, avant qu'il ne soit trop tard".
30:08 Alors qu'est-ce que ça veut dire ?
30:10 Ça veut dire trois choses.
30:11 Premièrement, contrôler les frontières.
30:14 Parce que vous avez 200 tonnes, je l'ai dit la semaine dernière, de cocaïne qui arrivent
30:19 à Rotterdam et envers.
30:21 Si vous laissez cette cocaïne arriver chez nous à Marseille, ce n'est pas la peine d'essayer
30:27 d'attraper la poudre avec des filets à papillons.
30:29 - Donc concrètement, si vous étiez aux responsabilités, vous demanderiez par exemple qu'on fouille
30:33 tous les conteneurs qui arrivent dans les ports français ?
30:35 - Non seulement ça, mais surtout on contrôle nos frontières, nous, Nationa, c'est déjà
30:40 pas mal pour commencer.
30:41 Et ensuite on fouille les conteneurs.
30:43 Par exemple, il y a 2% des conteneurs au Havre.
30:45 Le maire du Havre, ça peut l'intéresser, ça.
30:50 Alors, ça c'est la première chose.
30:52 Pourquoi ? Parce que ça c'est la politique du tarissement.
30:54 On appelle ça "sevrage" chez les médecins.
30:56 Tarissement, on coupe les chaînes d'approvisionnement.
30:59 Deuxièmement, on envoie l'armée chercher les kalachnikovs dans les banlieues, dans
31:03 les caves.
31:04 Ce n'est pas le rôle de la police de le faire.
31:06 Bon, je n'insiste pas, je pourrais développer.
31:08 Troisièmement, il faut une politique préventive.
31:12 La Suède l'a fait.
31:15 Regardez la Suède, le modèle suédois.
31:17 C'était à l'école, dans les médias, une politique préventive.
31:20 Le cannabis tue, etc.
31:22 Ensuite, il faut arrêter le message d'immunité, d'impunité.
31:30 C'est-à-dire en fait l'amende de 200 euros.
31:34 Ce n'est pas sérieux.
31:36 Il faut finir avec la banalisation de la consommation.
31:40 Et il faut ensuite créer, ce que suggérait Bruno Le Maire, des cours spéciaux, comme
31:49 pour le terrorisme.
31:50 Des cours spéciaux, des tribunaux spéciaux.
31:52 Et les têtes de réseau, il faut les coffrer.
31:58 Et durablement, avec des condamnations sérieuses.
32:01 Est-ce que vous vous rendez compte ? Il y a eu un article dans le Figaro, cette semaine,
32:08 qui parle d'un décret qui élargirait les conditions de la circulation de la drogue
32:13 dans les prisons.
32:14 Bon, ça a été contesté, peu importe.
32:17 Mais dans cet article, qu'est-ce qu'on lit ?
32:19 On lit qu'en fait, il y a des territoires dans les prisons.
32:22 Il y a des narcotrafiquants dans les prisons.
32:25 Ils se refilent la drogue.
32:27 Et il y a même le problème néerlandais des prisons, vous savez ce que c'est ?
32:30 C'est l'arrivée par les drones.
32:32 Les drones qui livrent de la drogue dans les prisons françaises.
32:35 Donc ça va bien, le laxisme.
32:37 Philippe de Villiers, autre sujet à présent.
32:40 On est quasiment deux mois avant les élections européennes.
32:46 Chaque semaine, on parle des européennes et une émission face à Philippe de Villiers
32:50 sans une archive, ce n'est pas une émission comme les autres.
32:53 Donc, ce qui est intéressant concernant cette élection européenne, c'est qu'il
32:58 y a dans toute l'Europe une montée des partis dits souverainistes.
33:02 Et les européistes sont en panique.
33:04 On est en 2024, mais il y a 30 ans, quasiment 30 ans, c'était déjà la même question.
33:14 Et vous étiez, Philippe de Villiers, la cible des journalistes et des politiques,
33:19 puisque vous étiez l'inventeur en quelque sorte du mot souverainisme.
33:23 On est en 1995, pleine campagne présidentielle.
33:28 Je vous dis, c'était 1995, donc on est quasiment 30 ans jour pour jour.
33:33 Et vous étiez l'invité du lundi de l'information.
33:37 Et donc vous avez face à vous des dizaines de journalistes, il y avait Nathalie Saint-Cricq,
33:42 etc. et vous êtes interrogé par Jean-Yves Boullique de Ouest France qui vous interpelle.
33:46 Écoutez, parce que à souverainisme, il voudrait caler l'étiquette royaliste.
33:56 – Sympathie royaliste.
34:01 Votre spectacle du Puy du Fou est un hymne à la mémoire vendéenne.
34:06 – Attendez, je vous arrête, monsieur Boullique.
34:08 Je vous arrête parce que… Non, je vous arrête.
34:09 – Vous avez été membre de la Restauration Nationale, ce n'est pas…
34:12 – Ecoutez, je suis vendéen, je suis vendéen, non mais je vais vous dire,
34:17 je suis vendéen, attaché au patrimoine historique, spirituel et culturel de la Vendée
34:25 et donc de la France.
34:26 J'ai été élevé dans le culte de Charette, le combattant de la liberté.
34:33 Et en 1993, j'aurais été du côté de Charette et des combattants de la liberté.
34:36 – Ecoutez, monsieur Lévy, ma question est très simple.
34:39 – Je vais vous la poser, c'est la question.
34:40 – Je vais vous la poser, je vous attends spécialement depuis une heure et demie.
34:43 – Et du maréchal de l'Arc de Tassinie qui est aussi vendéen
34:45 et mes deux grands-pères sont morts enveloppés dans le drapeau tricolore.
34:49 – Quel drapeau ?
34:50 – De grâce, monsieur Boullique, vous êtes journaliste à West-France,
34:53 vous le connaissez bien.
34:54 – Est-ce que vous savez quelle question je vais vous poser ?
34:56 – Ne commencez pas par me tailler un manteau d'harlequin de caractère impressionniste
35:01 qui laisserait penser aux téléspectateurs que Philippe de Villiers n'est pas républicain.
35:07 – Eh bien ma question était toute bête, monsieur de Villiers.
35:10 – C'est ça, j'ai répondu.
35:11 – En effet, c'était "Est-ce que vous aimez la République ?"
35:13 – Eh bien voilà.
35:13 – Voilà.
35:14 – Eh bien voilà.
35:16 – Voyez que ce n'était pas la peine de faire tout ce débalange.
35:18 – On m'a appris petit à chanter la marseillaise
35:21 et quand je chante la marseillaise tous les soirs dans mes meetings,
35:23 j'ai les larmes aux yeux.
35:24 – Est-ce que vous aimez l'État aussi ?
35:26 Est-ce que vous aimez l'État et le service de l'État ?
35:28 – J'aime l'État et j'aime le service de l'État.
35:31 Et on m'a appris aussi ce que veut dire le drapeau tricolore.
35:36 On m'a appris, petit, et je le ressens chaque jour davantage,
35:42 que la France est un pays aux mille cicatrices, mille cicatrices.
35:46 Une marqueterie de traditions qui se superposent
35:49 et qui harmonieusement composent comme l'estrophe d'un long poème
35:53 en déposant en chacun d'entre nous, vous monsieur Boulic et moi-même,
35:58 vos enfants et mes enfants, en déposant une harmonie singulière
36:02 qui ne cessera de résonner toujours.
36:05 – Chaud-froid le jeune.
36:06 – Ma question est simple.
36:08 – C'est extraordinaire.
36:09 – Vous n'avez pas honte, Philippe ?
36:11 Vous n'avez pas honte ?
36:13 – Vous n'avez pas honte, Philippe de Villiers ?
36:14 – Présentez vos excuses tout de suite.
36:16 C'est intéressant parce qu'on débat beaucoup du milieu médiatique en ce moment
36:20 et en fait ça n'a pas commencé en ce moment, ça a débuté il y a longtemps.
36:25 – Oui, alors en fait c'est très simple.
36:29 Monsieur Boulic, journaliste de "West France", c'est un idéologue
36:34 et il est entouré de journalistes qui sont des idéologues
36:38 et ils veulent se faire Philippe de Villiers, voilà.
36:40 Donc tout est bon, Philippe de Villiers, il est forcément hors du jeu,
36:47 il est hors de l'arc républicain, on dirait aujourd'hui, vous voyez ?
36:52 Et c'est la consigne qui est donnée, vous voyez ?
36:54 On est sur "France 2", Madame Ernotte doit regarder ça en disant
36:59 "Ah, ils sont formidables ces journalistes", etc.
37:02 Et alors en fait, 30 ans après, qu'est-ce qu'on peut dire ?
37:07 La chose suivante…
37:09 – Ça vous a coûté cher ces attaques ou pas ?
37:10 – Comment ?
37:11 – Est-ce que ça vous a coûté cher ces attaques ?
37:12 – Ça m'a démentibulé, oui.
37:15 – Ah oui, d'accord.
37:15 – Parce que les gens qui regardent la télé avant qu'existe "C News",
37:20 ils se disent "C'est la parole d'évangile, c'est la Bible, voyons".
37:26 Donc si M. Boulic de "West France",
37:31 "West France" c'est le journal Lacroix de l'ouest de la France,
37:37 voilà, et donc c'est le journal des sacristies.
37:41 Donc quand on voit Philippe de Villiers, on se signe,
37:44 mais c'est en forme d'exorcisme, c'était ça.
37:48 – Et 30 ans après ?
37:49 – Mais 30 ans après, ce que je peux dire,
37:51 les derniers défenseurs de la République, c'est nous.
37:57 Pourquoi ? Ils l'ont larguée la République,
37:59 ils l'ont refilée à Maastricht, au traité de Lisbonne, à Bruxelles.
38:06 Il n'y a plus de République, la "Republica" au sens de la souveraineté.
38:09 Pourquoi je vous dis ça ?
38:10 Parce que De Gaulle a eu un mot définitif,
38:12 il n'y a pas de démocratie sans la souveraineté nationale.
38:17 Il nous parle de souveraineté européenne,
38:19 et il voudrait nous accuser, nous, de ne pas être républicains.
38:23 Mais alors, bon, on a quand même le droit,
38:25 j'ai quand même le droit de dire que je préfère Louis XIV à Macron,
38:28 que je préfère Talleyrand à Séjourné,
38:33 et que je préfère Richelieu à Attal.
38:36 Bon, voilà, et je vais aller plus loin dans ma réponse.
38:39 Je vais dire quelque chose que je n'ai jamais dit.
38:43 "Toute demeure divisée contre elle-même périra."
38:46 Si on continue, en France aujourd'hui,
38:49 alors qu'on est assaillis de l'extérieur par une immigration invasive,
38:53 si on continue à l'intérieur à dire
38:56 "on ne peut pas parler de la France avant 1789",
38:59 on est foutus.
39:01 Moi, la France, je l'embrasse depuis Clovis.
39:08 En repensant aux mots de Brodel,
39:11 celui qui ne vibre pas à Clovis et à la fête de la Fédération
39:15 n'est plus en droit de pleurer,
39:18 parce qu'il n'aime pas la France.
39:19 Donc, la France, comme on disait chez moi,
39:25 il faut savoir trier la maugette,
39:27 mais quand on embrasse la France,
39:30 on embrasse toute la France, tout.
39:32 On ne choisit pas ce qu'on embrasse.
39:34 C'est comme une famille.
39:35 Bernadotte disait "un pays, c'est un drame moral",
39:40 comme une famille, on embrasse tout.
39:42 Alors, on voudrait moi me daigner la possibilité,
39:46 au pus du fou comme ailleurs, dans mes livres, etc.,
39:49 de parler de la France d'avant,
39:53 mais on va être obligés de revenir à la France d'avant.
39:56 On va être obligés de se dire "au fond, il faut retrouver le fil,
40:01 il faut retrouver le fil qui nous a conduit là où nous sommes",
40:04 parce que si on ne retrouve pas le fil,
40:07 alors il arrivera à la France,
40:09 qui est arrivée à tous les pays qui ont perdu leur histoire,
40:11 qui ont perdu leur mémoire.
40:14 Ces pays-là ont perdu leur cœur et leur raison d'exister.
40:17 Ces pays-là, on en parle au passé.
40:19 Les Amérindiens, Sparte, Athènes, les Romains.
40:23 - Philippe de Villiers, l'histoire, toujours l'histoire.
40:26 Et vous souhaitez revenir sur une date,
40:27 comme un tournant, le 5 avril 1653.
40:32 Philippe de Villiers, que s'est-il passé ce jour-là ?
40:37 - Vous me laissez un peu de temps ?
40:38 - Trois minutes.
40:39 - Là, je vais vous surprendre.
40:46 Alors, c'est une histoire de famille qui commence à tourner
40:53 dans les Pays-Bas espagnols,
40:57 par le plus grand des hasards,
40:59 et un terracier qui, d'un seul coup de pioche,
41:03 crève une tombe de conséquences.
41:07 Immédiatement, une délégation de plénipotentiaires
41:13 demande à être reçue par le roi,
41:17 et le kit tournait,
41:19 et les archéologues remettent au roi Louis XIV
41:23 les reliques qui ont été retrouvées
41:26 au fond de la chambre funéraire.
41:31 Il y a un sceau qui authentifie le royaume de Childe Eric.
41:38 Childe Eric, mort en 481,
41:40 l'ancêtre de Louis XIV, qui est touché aux larmes,
41:44 et qui est le père de Clovis.
41:46 Et puis, 30 abeilles d'or aux ailes incrustées de grenats.
41:55 Napoléon s'en souviendra,
41:58 puisqu'il suffit de regarder le tableau de David
42:00 et de voir la robe du sac,
42:02 elle est constellée d'abeilles.
42:04 Et la question que je me suis posée,
42:08 c'est pourquoi cette fascination de la puissance publique
42:12 pour ces hyménoptères ?
42:13 En effet, vous êtes comme tout un chacun,
42:17 vous vous mettez devant une ruche,
42:18 je ne sais pas si ça vous est arrivé,
42:21 la première impression tenace,
42:23 c'est un désordre absolu,
42:27 un trémoussement,
42:29 un va-et-vient,
42:33 une chenille grouillante qui se fait et qui se défait.
42:37 Il faut beaucoup de temps pour percevoir
42:40 que derrière le nuage vibrant,
42:44 le grouillement informe,
42:48 derrière les apparences de l'inarticulé,
42:50 de l'incoordonné,
42:51 il y a la perfection d'un ordre.
42:57 Un chef d'œuvre accompli de géométrie,
43:01 d'architecture et de prévoyance.
43:05 En fait, ça va plus loin que ça.
43:11 Non seulement il y a cet ordre,
43:16 non seulement il y a la loi de la ruche
43:19 qui consiste à obéir à des lois
43:22 qui sont celles de la France industrieuse,
43:24 d'où le choix de Napoléon,
43:28 les cirières, les butineuses, etc.
43:32 Mais surtout, ce petit monde
43:35 est ordonné à une fin supérieure.
43:38 Et cette fin supérieure,
43:39 c'est la fécondation de la nature.
43:44 L'abeille ne colonise pas,
43:46 elle pollinise, elle distribue le pollen,
43:48 elle orchestre les amours des fleurs.
43:52 Et pourquoi je vous parle de ça aujourd'hui ?
43:54 Parce que je sais,
43:55 par mon ami Franck Alétru,
43:56 grand apiculteur devant l'éternel,
43:58 qui m'a initié
44:00 aux grandeurs de la cité du miel,
44:02 aux murmures prodigieux de la cité du miel,
44:07 qui m'a expliqué ce que c'était le programme du printemps,
44:11 la fête des fleurs et la danse du soleil,
44:13 quand l'abeille plonge dans la corolle
44:15 pour aller chercher du nectar
44:16 parce qu'elle est attirée par l'odeur du calice.
44:19 Aujourd'hui, on n'écoute plus Albert Einstein,
44:25 son avertissement,
44:26 "Quand les abeilles meurent,
44:27 les jours de l'homme sont comptés."
44:29 Parce que sans l'abeille,
44:30 il n'y a plus de pollinisation,
44:31 il n'y a plus de fleurs.
44:34 Et donc, je dis ceci,
44:36 "Childe Eric, lève-toi, réveille-toi,
44:39 ils sont devenus fous."
44:40 Je dédie cet apologue
44:42 au petit peuple des apiculteurs,
44:45 qu'il faut sauver.
44:47 Et je dis à tous les spectateurs,
44:49 tous les téléspectateurs,
44:51 mangeons le miel de France,
44:55 c'est le meilleur du monde.
44:57 - Merci Philippe Devilliers
44:59 pour cette émission,
45:00 merci pour ses émissions comme chaque vendredi.
45:02 Merci à vous Geoffroy Lejeune.
45:03 - Merci, les gens vont se dire,
45:04 parce que Philippe vient de parler des abeilles,
45:06 il a écrit un livre sur les abeilles
45:08 avec le même titre,
45:09 "Quand les abeilles meurent,
45:10 les jours de l'homme sont comptés."
45:11 Et je me mets à la place de celui
45:12 qui nous regarde depuis maintenant quelques mois.
45:14 Il connaît tout le monde,
45:15 il connaît Chirac, il connaît Mitterrand,
45:16 il connaît...
45:17 - Et à chaque fois, vous avez une anecdote personnelle.
45:19 - Et ce qu'il faut répéter à chaque fois,
45:22 je le dis aux téléspectateurs,
45:24 non mais je le dis,
45:25 c'est qu'à chaque fin,
45:26 quelles que soient les émissions,
45:28 il n'a jamais une feuille avec lui,
45:30 il n'a jamais de note.
45:31 En revanche, vous n'avez pas de chronomètre,
45:33 parce qu'on est déjà en retard.
45:34 - Vous savez qu'il y a la différence...
45:34 - Vous m'avez trompé !
45:37 - Vous savez qu'il y a la différence entre...
45:40 entre, comment il s'appelle,
45:42 le gars du quotidien.
45:43 - Yann Barthez.
45:45 - Avec sa veste là...
45:46 - Oui, Yann Barthez.
45:48 - La différence entre lui et moi,
45:49 vous savez ce que c'est ?
45:50 - Les notes ?
45:52 - Lui, il a un prompteur.
45:54 - Allez, on revient dans un instant pour l'heure des pros.
45:57 Merci à tous les deux.
45:59 Merci d'avoir regardé cette vidéo !