Quand le batiment va tout va ? Et l’emploi dans tout ça

  • l’année dernière
Les Vraies Voix de l'emploi avec Fabrice Montillo, DG de SADE Île-de-France, Jordan Mirval de Synergie, Eric Philippe de Trenois Decamps, et Ronan Keraudren, Président de la Chambre des Métiers et Artisanat des Yvelines, également dirigeant d'une entreprise de métallerie.
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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2023-10-24##

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Transcript
00:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, les vraies voies de l'emploi.
00:04 Cécile de Ménibus.
00:05 Avec Loc+ et Apex Locations, construisez votre avenir dans un groupe performant.
00:10 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h-20h, les vraies voies de l'emploi.
00:16 Jérôme Lavernie.
00:18 Et on vous souhaite la bienvenue comme tous les mardis avec Jérôme Lavernie.
00:21 Ça va Jérôme Lavernie ?
00:21 Ça va Jérôme ?
00:22 Ah le micro est pas ouvert.
00:24 Ah ben là il est ouvert.
00:26 Non il ne nous touchait rien, il parlait juste dans le micro.
00:31 Ça va Jérôme ?
00:32 Ça va très très bien oui.
00:33 Même si Rémi André n'a pas l'apanage de la mauvaise humeur.
00:37 Ouvrons le bal peut-être avec un petit coup de gueule que je veux me permettre ce soir
00:42 à l'adresse notamment des mesures d'économie que le gouvernement a prises sur les prises
00:47 en charge des formations d'apprentissage.
00:49 Alors on ne peut pas revenir sur cette volonté d'économie, pourquoi pas.
00:53 C'est le contenu, la philosophie, la méthodologie adoptée qui est purement scandaleuse.
00:58 Puisqu'en espèce, l'idée est de faire de l'économie à raison de -1% sur les formations
01:04 d'apprentissage post-bac.
01:06 Les écoles de commerce, les écoles d'ingénieurs, bref, les formations post-bac vont souffrir
01:13 d'une réduction de 1%.
01:14 Ce qui est assez dérisoire.
01:16 En revanche, et c'est là où ça ne va pas du tout, et ce qui est en lien immédiat avec
01:20 le sujet dont on va traiter ce soir, c'est que les formations infrabac vont elles subir
01:26 une diminution de 10% des prises en charge des frais de formation.
01:30 Et ça, c'est purement scandaleux.
01:32 Ça veut dire que les CAP plombiers, les BEP je ne sais quoi, maçons, électriciens, etc.
01:40 vont se voir souffrir d'une baisse drastique des prises en charge.
01:46 Au moment même où on manque de bras dans ces secteurs-là, comme on va le voir pas
01:51 plus tard que ce soir dans notre émission, sachant par ailleurs quand même, disons les
01:55 choses clairement, que les écoles de commerce n'ont pas forcément besoin d'un soutien
02:00 financier particulièrement soutenu.
02:02 Ces mêmes écoles qui parfois, contrairement aux CFA sur les métiers notamment du bâtiment,
02:08 ces mêmes écoles de commerce qui demandent des frais supplémentaires de prise en charge
02:12 aux parents, aux élèves, à des hauteurs parfois de 10, 15, 20 000 euros, qui n'ont
02:19 pas lieu d'être, mais elles se le permettent parce qu'elles savent très bien qu'elles
02:21 sont devant un public qui va avoir les moyens de pouvoir reprendre en charge.
02:26 Alors voilà, ce soutien financier à l'adresse des post-bac n'était pas forcément nécessaire.
02:32 En revanche, il est très utile, nous allons le voir dès ce soir, de soutenir sans doute
02:38 un peu davantage les métiers dits manuels qui ne le sont pas exclusivement.
02:43 C'est vraiment regrettable et eu égard aux besoins du marché du travail aujourd'hui.
02:47 Allez, au sommaire de cette émission.
02:49 SADE Énergie pilote d'un parcours d'insertion innovant.
02:52 La SADE, leader international et national en construction de réseaux infrastructures,
02:57 réalise de nombreux chantiers avec des objectifs d'insertion.
02:59 Comment atteignent-ils ces objectifs et quel est leur impact sur l'emploi ? Focus sur
03:03 le parcours innovant de dynamique emploi avec le groupe Synergie, témoignage de fabrique
03:07 Montil, directeur général de SADE, Ile-de-France, et Jordan Merval qui est avec nous, responsable
03:13 d'agence et coordinateur BDP chez Synergie.
03:16 Et les produits du bâtiment dans tout cela.
03:18 Ce soir, direction Trenoy-de-Camp, fournisseur de produits d'outillage du bâtiment implantés
03:23 à Lille depuis la fin du 19e siècle.
03:25 Ils ont étendu leurs activités à travers la France avec des opportunités de reconversion
03:29 pour d'anciens professionnels du bâtiment, comme nous le verrons avec Eric Philippe,
03:33 responsable du développement commercial de Trenoy-de-Camp.
03:35 Et puis le rôle toujours fondamental de l'artisanat dans le bâtiment, c'est la première entreprise
03:39 de France que nous recevons enfin avec Ronan Quirodren qui est avec nous, président de
03:45 la chambre des métiers de l'artisanat des Yvelines en Ile-de-France, c'est-à-dire le
03:48 nouveau, en tout cas le nombre toujours très important des artisans qui continuent et qui
03:52 constituent un acteur majeur du secteur et du développement des territoires.
03:55 Il sera question de s'interroger aussi notamment sur l'impact des grands chantiers au bénéfice
03:59 ou non des petites structures comme le sont les artisans.
04:03 Je vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voix de l'emploi jusqu'à 20h.
04:06 Jérôme Lavernie, merci pour votre coup de gueule et nous voulions en tout cas donner
04:14 la parole à un témoignage ce soir.
04:16 Oui, tout à fait, un témoignage.
04:18 J'en parlais juste avant dans mon petit coup de gueule.
04:22 Il est précieux qu'on puisse non pas tant seulement maintenir ces formations par le
04:27 bien notamment des campus des métiers, dans les chambres des métiers, mais des compagnons
04:31 de devoir de CAP parce qu'on a à la clé de véritables très très beaux parcours
04:36 comme celui que nous accueillons avec cet apprenti couvreur.
04:39 Thomas Zafour, bonsoir.
04:41 Bonsoir.
04:43 Vous êtes apprenti couvreur.
04:45 C'est ça, exactement.
04:47 Alors racontez-nous comment s'est fait votre parcours pour devenir apprenti couvreur et
04:51 comment ça se passe maintenant.
04:52 On en manque beaucoup.
04:53 Parce qu'on parle du BTP ce soir.
04:54 Au sein de l'entreprise UTB, il faut le rappeler.
04:56 UTB, d'accord, très bien.
04:57 Exactement.
04:58 On vous écoute.
04:59 Du coup, moi, j'ai commencé la couverture suite au Covid.
05:03 Mon père était chef d'entreprise et je voulais un peu arrêter l'école puisque
05:09 tout ce qui était, comme vous disiez, post-bac, ça ne m'intéressait pas.
05:13 Et du coup, je me suis tourné vers la couverture.
05:16 Donc, j'ai essayé et c'est un métier qui m'a fasciné.
05:19 Mais comment on croise ? En fait, ce qui est intéressant pour ceux qui nous écoutent,
05:22 c'est comment finalement on croise ce métier ? Est-ce que c'est quelque chose que vous
05:26 connaissiez ? Est-ce que c'est une rencontre ? C'est ce que je demande toujours parce
05:28 que pour ceux qui nous écoutent, c'est intéressant de savoir où est-ce que vous avez découvert ce métier.
05:32 Alors, pour ma part, mon père étant chef d'entreprise, c'était quand même...
05:37 Oui, exactement.
05:38 Ah d'accord, je n'avais pas compris pardon.
05:39 Il a une boîte de couverture, mon père.
05:40 Ok.
05:41 Il a une entreprise de couverture.
05:42 Ok.
05:43 Alors, ça c'est fondamental, ce que vous disiez, Cécile.
05:45 Excusez-moi, c'est fondamental votre question, Cécile, parce que un des handicaps de ces
05:51 métiers-là, c'est qu'ils sont peu connus, méconnus, et notre jeune apprenti, là, n'a
05:57 eu accès aux belles perspectives qu'offre le métier de couvreur, qui a la seule, unique
06:02 coexistence avec son papa, qui avait cette entreprise.
06:05 Exactement.
06:06 Et donc, vous avez eu la vocation, en voyant votre père travailler en tant que chef d'entreprise
06:11 ou dans la couverture, comment ça s'est passé, votre intégration ? Dans l'entreprise, on
06:15 pense qu'elle était facile, avec papa qui est le patron, mais pour trouver l'école,
06:18 etc.
06:19 Racontez-nous votre parcours.
06:21 Du coup, moi, là, j'ai une école à côté de chez moi, qui est l'école de la Fédération
06:27 Compagnonique du Tour de France.
06:29 Et c'est, du coup, comme vous disiez tout à l'heure, les compagnons du devoir, quoi.
06:34 Et tout bêtement, je me suis tourné vers cette école-là.
06:37 Comme mon père était couvreur, je me suis dit, c'est une école qui est près de chez
06:41 moi, pourquoi pas essayer ? C'était vraiment un test à la base.
06:45 C'était pas vraiment quelque chose où je m'étais prédestiné à faire ça.
06:49 Et au final, je suis tombé amoureux de ce métier.
06:52 Et voilà, j'ai quitté l'entreprise de mon père pour aller chez UTB, travailler
06:58 sur Paris.
06:59 Oh, la concurrence !
07:00 Mon père m'a poussé aussi à quitter son entreprise, parce que je pars travailler
07:06 sur Paris.
07:07 Il vous supportait plus !
07:08 Non, tout va très bien avec lui.
07:13 Mais non, c'est vraiment pour apprendre.
07:15 Ok, merci beaucoup en tout cas de ce témoignage.
07:18 Merci Thomas Zafour.
07:19 Merci Thomas, d'être resté avec nous.
07:20 Dans quelques instants, des spécialistes du BTP avec énormément de possibilités.
07:26 C'est un métier qui recrute Jérôme Lavernie.
07:30 Incroyablement, avec des vraies expertises, on en parle dans quelques instants.
07:33 Et de belles perspectives.
07:34 C'est ça, 0826-300-300, vous avez envie de poser des questions.
07:37 Vous aimez le BTP comme nous on l'aime.
07:39 Vous êtes les bienvenus jusqu'à 20h.
07:40 A tout de suite.
07:45 On peut pas redonner des lettres de noblesse à des métiers manuels, à des métiers finalement
07:50 qu'on ne connaît pas beaucoup et qui pourtant sont fascinants et passionnants, Jérôme Lavernie.
07:54 Si l'on eut porté à la connaissance Rémi André, le fameux adage "quand le bâtiment
07:59 va, tout va", il ne nous aurait peut-être pas gratifié pour la dernière fois de prédictions
08:02 absolument funestes.
08:03 Mais tout au plus de quelques petites précipitations.
08:07 Précipitations notamment sur le nombre et le volume des recrutements.
08:10 C'est considérable ce que recrute le bâtiment.
08:13 Et ce n'est pas simplement des recrutements, parce qu'aujourd'hui on ne dit pas assez
08:17 que ce n'est pas forcément que le recrutement qui pose problème, c'est l'après-recrutement.
08:21 Or, des métiers qui permettent également des progressions de carrière, à la fois
08:25 verticales et horizontales, qui sont absolument formidables, on va le voir là, dans un dispositif
08:31 complètement exceptionnel.
08:33 Alors, rappelons pour nos auditeurs, parce qu'il faut décrypter un petit peu.
08:36 Dans un marché public, il y a ce que l'on appelle des clauses d'insertion, c'est-à-dire
08:39 une part du marché qui est réservée à des contraintes d'insertion.
08:42 Mais c'est doublement difficile, puisqu'on a déjà du mal à recruter sur les métiers
08:46 du bâtiment, le faire dans le cadre d'un contraint d'insertion, ça démultiplie la
08:50 difficulté.
08:51 Il y a là, avec l'alliance entre Synergie et le groupe SAD, un dispositif très ingénieux
08:57 qui a été mis en place, qui ne permet pas d'imaginer que tout d'un coup on va trouver
09:01 des canalisateurs sortis de nulle part, et comme ils n'existent pas, mais de faire monter
09:05 en compétence des canalisateurs qui s'ignorent, par le biais d'une formation, avec au détour
09:11 de la formation en français, parfois même un permis de conduire qui va être facilité
09:16 grâce au groupe SAD.
09:18 Bref, quelque chose de fabuleusement ingénieux, Rémi André avait décidément et irrésolument
09:23 tort.
09:24 - Et vous, avec Philippe David, vous auriez dû choisir un bon convreur, vu votre coupe
09:28 de cheveux, c'est sûr que Fabrice Montillot est avec nous.
09:31 - Je vous demande que la remarque est très indélicate.
09:32 - Oui absolument, je l'assume totalement.
09:34 Fabrice Montillot est avec nous, directeur général de la SAD, merci d'être avec nous.
09:39 Forcément, votre métier c'est le métier du bâtiment, pour ceux qui nous écoutent,
09:43 et travaux publics, enfin largement, vous avez vu la blonde réagit tout de suite.
09:50 Pour ceux qui ne vous connaissent pas, quels sont vos métiers, quels sont les différents
09:53 métiers aujourd'hui dans ce métier des travaux publics ?
09:56 - Alors au niveau du groupe SAD aujourd'hui, le groupe SAD c'est 1 milliard 200 millions
10:00 de chiffre d'affaires par an, et 7000 collaborateurs.
10:03 L'ensemble des métiers que l'on peut retrouver actuellement sont des métiers de génie civil,
10:08 mais surtout et avant tout des poses de réseaux, d'infrastructures,
10:12 quelle que soit la nature des réseaux que l'on met à l'intérieur de la tranchée.
10:15 Voilà notre métier aujourd'hui.
10:17 - Non, non, après le micro, c'est ce que je veux dire.
10:20 - Pardon, ok.
10:21 Avec une difficulté majeure effectivement que l'on a aujourd'hui,
10:24 qui est le renouvellement des compétences et des générations, puisque nous avons,
10:29 notamment en Ile-de-France, que je représente aujourd'hui,
10:31 une pyramide des âges extrêmement vieillissante, avec des compagnons qui maîtrisent leur métier
10:35 de manière excellente, mais avec un renouvellement à prévoir dans les 6 à 7 ans qui viennent
10:40 de 20% de nos effectifs.
10:42 - Ah oui ?
10:43 - Oui, on a absolument...
10:44 - Et nous en manquait 80% ?
10:45 - Lorsqu'on fait des revues d'effectifs aujourd'hui dans nos métiers,
10:48 en se projetant sur une dizaine d'années, on s'aperçoit qu'il faut renouveler 25%
10:52 de nos effectifs dans les 10 ans qui viennent, en supposant que l'âge de la retraite reste
10:55 évidemment l'âge auquel nous l'avons.
10:57 - Sur quel type de métier exactement ? Est-ce qu'on peut donner des exemples de métiers ?
11:01 - Alors finalement, c'est les travaux publics, effectivement, lorsqu'on regarde ça un peu
11:06 de loin et qu'on ne connaît pas, on a l'impression que c'est vraiment faire des trous dans la rue
11:10 et poser un bout de canalisation dans le trou.
11:12 Ça n'est pas que ça, ça fait partie effectivement du job, mais il y a de l'ingénierie,
11:17 il y a énormément de préparation du bureau d'études, et puis de la technicité,
11:22 parce que vous avez toute typologie de tuyaux, et ça nécessite d'avoir un nombre de compétences.
11:27 - Une expertise en tout cas.
11:28 - Une vraie expertise.
11:29 - Et vous êtes accompagné de Jordan Mirval, un responsable d'agence et coordinateur
11:32 BTP Group Synergie.
11:34 Bonsoir, merci d'être avec nous.
11:36 Effectivement, difficile aujourd'hui de trouver les bonnes personnes aux bons endroits
11:41 ou en tout cas de donner envie et surtout de faire découvrir des métiers.
11:44 - Tout à fait.
11:45 Du coup, on a pris l'axe qui est très important, l'axe de la formation.
11:49 Donc on a imaginé un parcours avec la SAE qui s'appelle le parcours dynamique emploi
11:53 qui nous permet de répondre aux clauses d'insertion qui sont de plus en plus importantes.
11:58 Mais également de répondre à une pénurie de main d'oeuvre.
12:01 Donc du coup, on a joint l'utile à l'agréable et on a imaginé ce parcours dynamique emploi
12:07 avec une formation, un accompagnement sur mesure et à la clé aussi, la petite cerise
12:13 sur le gâteau, un CDI intérimaire qui permet aussi de sécuriser les parcours des personnes
12:20 qui rentrent chez nous.
12:22 - On peut découvrir en immersion, Jérôme Lavernie, finalement des métiers en se disant
12:26 "C'est pas pour moi" et finalement se trouver une vocation.
12:29 - Oui, totalement.
12:30 Et quelle que soit la suite d'ailleurs.
12:32 En fait, ce passage par le biais de cette formation va pouvoir permettre de basculer
12:36 sur d'autres métiers, va déjà permettre aussi parfois à une personne de se familiariser
12:42 avec le français dans un contexte professionnel.
12:45 C'est pas rien.
12:46 Il y a tout un tas de dispositifs pour apprendre le français, c'est vrai.
12:49 Mais le faire dans un contexte professionnel comme le permet ce parcours est relativement
12:53 précieux d'asseoir sa position à la fois sociale et professionnelle dans un premier temps.
12:59 Et c'est pas grave au final si la suite ne se poursuit pas.
13:04 On sait très bien que dans ce parcours, une proportion de l'équipe qui va être constituée
13:10 ne va pas forcément rester dans les rangs de l'entreprise, mais c'est un rebond que
13:14 va permettre cette alliance entre Synergie et le groupe SAD qui va être très précieux
13:19 dans la construction à la fois d'un parcours professionnel pour, il faut dire les choses
13:23 clairement, pour quelqu'un qui vient d'un autre pays peut-être, et qui va s'inscrire
13:28 dans une suite beaucoup plus longue et beaucoup plus durable et beaucoup plus solide aussi, surtout.
13:32 Fabrice Montillot, chez SAD, vous avez deux grandes activités, les réseaux qui regroupent
13:36 l'eau, les énergies et les infrastructures qui regroupent le génie civil, les travaux
13:39 souterrains.
13:40 Les deux cherchent-ils les mêmes profils ?
13:42 Alors, pas du tout.
13:43 Pas du tout.
13:44 Ça au moins c'est clair.
13:45 Alors, on peut déterminer un profil général, déjà c'est être courageux, pouvoir se
13:50 lever le matin, ce qui est déjà pas mal, et être en capacité d'écouter, d'apprendre
13:56 et surtout d'accepter la transmission.
13:58 Ce sont des métiers qui nécessitent une amélioration constante dans le temps.
14:03 On ne maîtrise pas forcément tous les métiers en l'espace d'un an et demi, deux ans, lorsqu'on
14:07 a ce genre de formation.
14:08 Il faut donc apprendre à travailler en équipe, il faut également être diplomate.
14:11 Paradoxalement, c'est une des maîtrises que nos compagnons doivent avoir.
14:15 Gérer des chantiers au quotidien dans la rue avec des restaurateurs qui ne sont pas contents
14:18 parce qu'il y a du bruit, avec les riverains qui estiment que l'on commence trop tôt,
14:21 avec des performances qui nous sont demandées de plus en plus importantes à moindre coût
14:25 nécessitent aussi que nos compagnons aient la capacité de gérer des moments qui peuvent
14:29 être compliqués.
14:30 Ça nécessite donc à la fois d'avoir une forte personnalité, une envie d'apprendre
14:36 et surtout l'envie de travailler en équipe.
14:39 - Est-ce que la réconversion est une possibilité chez vous finalement ?
14:47 Parce qu'on parle de pénibilité, mais passé un certain âge, on peut quand même faire
14:50 ce type de métier.
14:51 - C'est une vraie question, vous avez entièrement raison.
14:53 Aujourd'hui, à l'intérieur de notre société, nous avons des plateformes qui permettent à
14:57 chaque compagnon d'avoir une évaluation annuelle, à travers lesquelles on estime,
15:02 dans l'ordre de l'entretien entre lui et le conducteur de travaux qui réalise l'entretien,
15:06 quelles sont ses compétences à améliorer, quelles sont les passerelles vers lesquelles
15:10 il pourrait se tourner.
15:11 On peut envisager aussi des filières longues.
15:13 Aujourd'hui, on a maintenant des centres de formation qui sont intégrés au sein de
15:15 la société, puisque le plus simple quand on a des besoins, c'est de les faire nous-mêmes.
15:19 - Jordane Myrval, comment s'est fait ce partenariat avec SAAD ?
15:22 - C'est parti comme je disais d'un constat entre le nombre d'heures d'insertion qui
15:29 est de plus en plus important et une pénurie de main d'oeuvre.
15:33 Du coup, on répond par de la formation, par un accompagnement sur le long terme, parce
15:39 que les heures d'insertion sont de plus en plus importantes et surtout, je pense que
15:45 l'ASSADESynergy avait à cœur de faire de la qualité, des parcours de qualité.
15:49 Et quand on a 20 000 heures d'insertion, ça donne du sens de former et de faire monter
15:55 des jeunes ou des moins jeunes en compétences et surtout pouvoir les insérer ensuite,
16:02 puisque c'est aussi, nous, notre métier, c'est le but, qu'ils puissent s'insérer
16:05 et faire partie à part entière des équipes SAAD.
16:08 Donc ça s'est fait tout naturellement, on a commencé l'année dernière avec 4 parcours,
16:12 on a re-signé tout dernièrement avec 7 nouveaux parcours, ça se passe super bien.
16:17 - A vie aux amateurs ! - Voilà.
16:19 - Ça veut dire que vous avez ouvert aujourd'hui combien de postes ? Combien de postes on
16:23 a pour voir chez SAAD ? - Aujourd'hui, au niveau de l'ASSADES en
16:25 Ile-de-France, on a plus de 50 postes qui sont ouverts actuellement.
16:29 - Rien qu'en Ile-de-France ? - Rien qu'en Ile-de-France.
16:31 Donc effectivement, la demande est très forte pour compenser les départs existants,
16:35 mais également pour s'inscrire dans de la professionnalisation sur des métiers d'avenir,
16:39 puisque en parallèle de nos activités, la technicité qu'on doit amener aujourd'hui,
16:43 notamment en termes de digitalisation, de maîtrise des outils digitaux,
16:47 fait qu'il va y avoir un mix dans les années qui viennent, une transformation profonde
16:52 de nos métiers. - Oui, c'est ça qui est important, c'est
16:54 très techno aussi maintenant. - Oui, c'est ça, parce que ça va être
16:56 extrêmement technique aujourd'hui, on fonctionne de plus en plus avec des tablettes,
16:59 il faut avoir une maîtrise de l'environnement, la partie environnementale
17:05 aujourd'hui est extrêmement importante dans nos métiers, la gestion des déchets,
17:08 bref, il y a une somme de responsabilités aujourd'hui à prendre en compte,
17:11 qui est extrêmement importante, et à travers ces cursus de formation,
17:15 l'avantage principal, c'est qu'on y met notre petite touche.
17:18 C'est-à-dire que contrairement aux centres de formation d'apprentis qui existent,
17:21 qui sont parfaits, qui remplissent parfaitement leur rôle,
17:24 mais pour un certain nombre d'entre eux... - Chez vous, ils sont à la maison ?
17:28 - Ils sont un peu à la maison, et puis on observe qu'effectivement,
17:31 quand on est à la maison, c'est quand même plus simple de demander ce que l'on souhaite
17:34 et de mettre en place les activités qu'on souhaite mettre en place.
17:37 - Rapidement, possibilité forcément de gravir les échelons, ce qui est important aussi.
17:40 - Tout à fait, bien sûr. - Parce qu'on a l'impression qu'on manœuvre
17:42 toute sa vie, mais non, pas du tout ? - Pas du tout, un manœuvre peut très très vite
17:46 devenir conducteur de travaux, avec un accompagnement complémentaire en termes de France.
17:49 - Et même en passant par l'intérim ? - Bien évidemment, l'intérim fait partie
17:53 des tremplins majeurs pour évoluer, on a des exemples concrets de manœuvres
17:57 qui sont maintenant chefs d'équipe, et qui maintenant,
18:00 chefs de chantier, qui maintenant nous passent les commandes d'intérimaires.
18:04 Il y a des vrais l'intérim, ils sont vraiment reconnus,
18:08 l'intérim et l'insertion d'ailleurs sont vraiment reconnus comme des tremplins
18:12 pour après être embauchés, évoluer.
18:15 - Voilà, pour la suite. Vous restez avec nous, dans un instant, on parlait de reconversion,
18:18 là aussi des reconversions d'anciens professionnels du bâtiment.
18:21 C'est un fournisseur de produits et d'outillages du bâtiment implanté à Lille,
18:25 et il existe depuis bien avant la naissance de Philippe David,
18:29 c'est pour vous dire que lui est déduit. - Oui, celui Philippe !
18:32 - On en parle dans quelques instants, n'hésitez pas à nous appeler 0826 300 300,
18:36 à tout de suite, c'est les vraies voies de l'emploi, on est ravis
18:39 de cette thématique avec Jérôme Lavernie, à tout de suite.
18:42 - Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France,
18:45 19h20, les vraies voies de l'emploi, Jérôme Lavernie.
18:49 - Et les vraies voies de l'emploi, avec pas mal de camarades,
18:52 aujourd'hui, bien entendu, des gens qu'on aime beaucoup,
18:55 parce que vous savez, comme nous, le bâtiment,
18:58 on le pousse avec Jérôme Lavernie, c'est un sujet très important pour nous,
19:04 puisqu'il est d'abord, l'emploi y est pléthore,
19:08 on trouve pas mal d'expertises, et surtout, c'est un métier pérenne,
19:11 et qui ouvre des voies, Jérôme Lavernie.
19:14 - Oui, tout à fait, alors plutôt que camarade, le fil rouge,
19:16 ce serait peut-être le terme de compagnon, de A à Z, en fait.
19:20 - Je dis ce que vous voulez, je dis ce que je veux.
19:22 - On avait tout à l'heure le jeune apprenti qui faisait partie
19:24 de la fédération compagnonique du Tour de France,
19:27 qui n'est jamais qu'une branche cousine des compagnons du devoir,
19:31 c'est exactement la même chose.
19:33 On parle de compagnons sur les chantiers, que ce soit en TP ou en BTP,
19:37 enfin en seconde oeuvre, bref, c'est peut-être le terme un peu fil rouge.
19:41 Alors, il ne faut pas oublier non plus les fournisseurs dans l'affaire,
19:44 parce qu'il y a l'aspect opérationnel, il y a l'aspect fournisseur,
19:48 on a avec l'entreprise aussi qu'on accueille aujourd'hui,
19:51 Trenoy de Caen, une entreprise familiale comme on en découvre dans certains secteurs,
19:56 il y a un patrimoine comme ça, entrepreneurial en France,
19:59 de familles qui ont créé des entreprises,
20:02 et dont la descendance s'était forcée de maintenir cette entreprise,
20:06 de la développer, et ce n'est pas rien comme aventure.
20:09 Il faudrait un jour qu'on consacre une émission à ces entreprises familiales,
20:12 parce qu'à la Cully, il y a quand même de très beaux parcours,
20:15 indépendamment des emplois créés, dont on parle ce soir.
20:17 - Absolument, et il est avec nous, Eric Philippe,
20:20 merci d'être avec nous, responsable du développement commercial de ce groupe,
20:23 donc Trenoy de Caen, Philippe, je sentais que vous trépigniez pour lui poser une question.
20:28 - Oui, une vieille entreprise qui a été fondée à la fin du 19ème siècle.
20:31 - En 1878. - Oui, c'était...
20:34 - 145 ans. - 145 ans, on va bientôt fêter les 150 ans.
20:38 Quels sont vos besoins en recrutement aujourd'hui ?
20:41 - Elles sont diverses et variées, on a plusieurs postes à pourvoir,
20:45 puisque notre système de distribution,
20:49 puisqu'on est considéré comme des grossistes en quinquennat de bâtiments,
20:52 - C'est ça. - Ça c'est un peu le mot à l'ancienne.
20:55 - Vous faites un peu de tout, de la serrure, de l'éclairage ?
20:57 - Non, alors l'éclairage est tout récent, parce qu'on vient de reprendre une boîte
21:00 qui s'appelle Salanté, qui est dans la distribution électrique,
21:03 mais notre origine est surtout la serrurier,
21:05 et tout ce qui a trait à la ferrure dans le monde du bâtiment.
21:08 Donc on est vraiment avec le second œuvre,
21:11 on est vraiment avec des clients artisans à la base,
21:14 des collectivités, des services techniques.
21:17 - Et vous, vous êtes, qu'on comprenne bien, vous êtes ce qu'on appelle B2B ?
21:21 - Oui, B2B. - Vous ne parlez pas aux consommateurs ?
21:24 - Non, on est directement affilié à des professionnels.
21:27 Et notre besoin est constant,
21:31 parce qu'il est en permanence dans notre développement,
21:34 un besoin de s'implanter.
21:36 Juste pour une petite histoire, moi j'y suis depuis 26 ans,
21:39 à Sainte-Ode-Camp, donc c'est une société maintenant
21:42 qui est co-dirigée par les deux frères,
21:45 qui ont 35 et 38 ans bientôt,
21:47 et qui sont la cinquième génération.
21:49 - C'est génial ! - Moi je suis arrivé en fin 1997,
21:53 j'étais cinquantième employé,
21:56 nous sommes 800 personnes.
21:58 Je suis arrivé pour créer une première agence,
22:00 nous en avons 64.
22:02 Donc vous tirez une verticale entre le Touquet et Perpignan,
22:05 et on sévit sur toute la partie Est de la France,
22:08 donc c'est un vrai parcours lié à des rencontres.
22:11 - Ce qui prouve que vous êtes la preuve de l'évolution dans une entreprise.
22:14 - Absolument.
22:16 39 dans le monde de la quincaillerie, c'est encore mieux.
22:19 - Quel type de métier on peut découvrir dans votre métier ?
22:22 Combien d'expertises ?
22:24 Parce que c'est toujours intéressant de savoir.
22:26 - Je tentais de dire qu'on a trois stats.
22:29 Dans nos parcours, on a des conseillers de vente,
22:32 qui sont directement liés à nos comptoirs,
22:34 dont nos agences de proximité prennent nos clients.
22:36 On a ensuite des commerciaux sédentaires,
22:39 donc ils sont souvent reliés avec la force itinérante de nos commerciaux de terrain.
22:43 Et on a aussi cette force itinérante de terrain,
22:46 qui elle est vraiment considérée comme nos VRP,
22:48 donc nos gens qui sont face à face tous les jours chez nos clients.
22:52 Donc vraiment trois modules d'intégration et de recrutement très ciblés.
22:58 - Avec la possibilité d'accueillir pour ces trois missions commerciales,
23:03 en réalité, au-delà des élèves des écoles de commerce
23:06 qui ont été favorablement et généreusement soutenus par le gouvernement
23:10 avec cette baisse moins drastique sur les coûts de prise en charge de formation,
23:15 avec des gens qui peuvent être sortis du terrain en réalité.
23:18 Quelqu'un qui est un bon opérationnel,
23:20 mais qui va tout d'un coup avoir un sens clientèle,
23:23 un sens du client, un sens relationnel,
23:25 qui va pouvoir permettre, pourquoi pas, de basculer sur une autre fonction.
23:29 C'est un profil que vous acceptez, que vous intégrez,
23:31 que vous faites monter en compétences ?
23:33 - On essaie même d'y mettre une attention un peu particulière,
23:36 parce que bien souvent ces expériences nous servent à fixer des gens
23:41 dans du moyen long terme, dans ces nouvelles reconversions dans leur métier,
23:46 parce que leur expérience peut être très enrichissante
23:50 pour justement arriver à conjuguer du junior qui sort de l'alternance,
23:55 du junior qui sort d'un tout petit parcours avec un cursus scolaire lié à la vente,
24:00 et nous on a, pour pouvoir pallier et pour pouvoir densifier un peu tout ça,
24:07 on a créé notre propre école de formation en interne.
24:09 - Et est-ce qu'il peut vous arriver, on va parler en dernière partie d'artisans,
24:13 est-ce qu'il vous est arrivé d'accueillir également d'anciens artisans
24:17 qui, abandonnant la forme indépendante de leur activité,
24:20 s'orientent vers une activité salariale qui n'avait strictement rien à voir avec leur précédent ?
24:24 - Nous sommes dans un poste qui est pour nous très important,
24:26 c'est la recommandation.
24:28 C'est-à-dire qu'on a depuis, vous imaginez bien, toutes ces années,
24:30 des clients qui nous sont fidèles,
24:32 et qui nous sont maintenant sur la deuxième et également la troisième génération,
24:36 quand ça peut être aussi le cas pour eux de reprendre la société par les enfants.
24:40 - Des prescripteurs en fait.
24:42 - Exactement, et des vrais employés avec une envie parfois de changer d'orientation,
24:46 de changer de projet de vie,
24:48 viennent par recommandation chez nous,
24:51 et on leur donne vraiment ce côté d'attention très particulier
24:55 pour pouvoir les mettre dans des prédispositions.
24:58 Tout métier est très technique, il faut du temps où temps,
25:01 on sait leur accorder du temps,
25:03 et nos parcours d'intégration sont souvent assez autodidactes
25:06 dans leur nouvelle façon de redonner du sens à leur vie professionnelle.
25:10 - Une idée reçue, et je vais réouvrir le micro à Fabrice Montillot et vous-même,
25:14 justement sur la féminisation de ces métiers.
25:16 C'est très important parce qu'on a l'impression que ces métiers ne sont pas ouverts aux femmes,
25:20 au contraire, il y a énormément de métiers,
25:22 et je vais revenir avec vous Fabrice Montillot,
25:24 justement sur les chefs d'équipe, sur plein de choses.
25:26 - Alors oui, au contraire, effectivement,
25:28 et c'est une voie que de plus en plus de jeunes femmes choisissent aujourd'hui.
25:33 Nous avons, nous, à la SAD par exemple, recruté, nous avons une ouvrière plombier,
25:38 qui nous a rejoint dans le groupe SAD il y a très peu de temps,
25:41 il y a maintenant deux semaines,
25:43 nous avons des chefs d'équipe, des chefs de chantier,
25:45 et effectivement c'est une voie extrêmement intéressante,
25:48 puisque, alors par contre ce qu'on regrette,
25:50 c'est qu'effectivement très peu de femmes choisissent ces métiers à l'origine au niveau des écoles.
25:54 Donc aujourd'hui... - Donc on perd du temps en fait.
25:56 - Oui, c'est ça.
25:58 Et donc c'est assez difficile d'avoir quand même accès à la population féminine,
26:01 puisque si on n'a pas les écoles,
26:03 lorsqu'on regarde avec les processus qu'on a mis en place avec Synergie,
26:07 Synergie s'adresse plutôt effectivement à des jeunes,
26:10 mais qui ne touchent pas forcément une population féminine.
26:12 Donc là on a quand même un vrai point de recherche,
26:14 des vraies attentes,
26:16 parce que la féminisation est importante,
26:18 le fait de pouvoir partager, d'avoir une vision un peu différente du quotidien,
26:21 de rassérer un peu nos équipes,
26:25 d'apporter un peu d'humilité, d'observation,
26:27 et quand même une compétence que l'on recherche beaucoup,
26:30 et que la genre de féminine peut nous apporter,
26:32 et ça c'est extrêmement important pour nous, de développer sur ce sujet là.
26:35 - Et puis une femme avec un casque de chantier, j'ai retrouvé !
26:37 Mais non, mais je trouve ça assez chouette !
26:39 - Je ne vous ai pas encore vu en photo comme ça.
26:41 - Vous allez voir, ça va être très bien !
26:43 - Mais vous savez aujourd'hui, vous avez beaucoup de femmes qui conduisent des poids lourds,
26:47 des chauffeurs de pelle,
26:49 des postes de manipulation de pelle qui sont occupés par la population féminine,
26:54 on a une vraie féminisation de nos emplois,
26:57 et c'est avec une grande attention que nous regardons tous les CV qui sont envoyés par des jeunes femmes.
27:03 - Eric Philippe, vous avez 64 agences un peu dans toute la partie Est de la France,
27:07 du Touquet à Perpignan,
27:09 vous recherchez en particulier quel profil ça donne ?
27:12 Parce que 800 salariés, ça fait du monde quand même !
27:14 - Nous avons actuellement entre 3 et 4 implantations d'agences chaque année,
27:19 donc forcément on doit constituer des équipes,
27:21 on doit aussi les étoffer,
27:23 on essaie aussi de qualifier nos métiers en les scindant dans la partie métal et dans la partie bois,
27:28 vous voyez, on va aussi dans la fourniture industrielle,
27:31 donc on est en permanence en évolution,
27:33 c'est-à-dire que nos vendeurs, nos conseillers de vente,
27:36 il y a 3-4 ans, sont devenus des correspondanciers téléphoniques,
27:39 et 3 ans après sont devenus des commerciauterrains, vous voyez.
27:42 Donc systématiquement, ça demande bien évidemment d'étoffer,
27:46 en ramifiant un peu plus la partie territoire,
27:50 parce que c'est pas étanche, c'est très rôlé par rapport à notre philosophie de déploiement,
27:56 et il faut forcément pouvoir les remplacer,
28:00 mais il faut les acculturer.
28:01 Donc on doit les intégrer avec un peu d'anticipation pour les former,
28:06 leur apprendre le métier de la quincaillerie,
28:08 qui est un métier très technique,
28:09 et la différence par rapport à ce que l'on trouve maintenant sur nos sites marchands
28:13 et sur les marketplaces,
28:15 les gens viennent au comptoir pour de l'expertise, du conseil,
28:21 et c'est ce que nous, on met en amont dans notre étendard,
28:25 c'est cette relation entre les hommes et les femmes,
28:27 c'est hyper important, et la féminisation de nos métiers,
28:30 le bâtiment reste quand même un métier assez macho,
28:33 forcément, avec une dominante masculine,
28:36 mais regardez dans les CFA et les lycées techniques,
28:39 énormément de filles se braiderstinent,
28:41 ce qu'il faut maintenant, c'est valoriser ces métiers du bâtiment.
28:44 Les maçons, les électriciens, les carleurs, les couvreurs,
28:47 il faut redonner, parce que ça c'est nos collaborateurs de demain.
28:52 - Oui absolument, allez-vous rester avec nous,
28:54 on reviendra dans un instant sur le rôle fondamental de l'artisanat dans le bâtiment.
28:57 Vous voulez bien entendu participer à cette émission avec "The Charming" Jérôme Lavernie,
29:03 que tout le monde nous arrache.
29:04 - Mais c'est sa coupe de cheveux qui fait son charme !
29:05 - Non, sinon vous auriez le même !
29:07 Allez, restez avec nous, 0826 300 300,
29:11 on est ensemble jusqu'à 20h, à tout de suite !
29:13 - Et c'est toujours un plaisir de parler de l'emploi avec Jérôme Lavernie,
29:23 surtout dans des métiers qui nous passionnent,
29:26 ceux du TP, du BTP aussi,
29:29 et avec ce rôle fondamental de l'artisanat dans le bâtiment Jérôme Lavernie.
29:34 - Oui, on entend comme une cantilène, quel mot joli, cantilène !
29:37 - Oui, c'est beau ce mot !
29:38 - L'idée selon laquelle le premier employeur de France,
29:41 ce sont les TPE et les artisans,
29:43 ces éloges ne se traduisent pas forcément toujours dans les faits, trêve de commentaires.
29:49 Mais c'est vrai que oui, le bâtiment Asselade particulier,
29:52 qu'il périlleait une myriade,
29:54 quel autre beau mot,
29:55 entre des grands groupes comme la SAD et des artisans,
29:59 et qui dit artisan dit chef d'entreprise,
30:01 et c'est pas rien d'avoir cette capacité-là.
30:03 Heureusement qu'il y a les chambres des métiers,
30:05 qui non seulement accompagnent les artisans dans leur création
30:09 de cette entreprise que constitue le statut d'artisan,
30:13 mais aussi, et aussi on en a parlé juste avant la pause,
30:16 avec les formations des campus qui existent dans chaque département,
30:20 comme celui des Yvelines que nous découvrons et que nous accueillons aujourd'hui.
30:23 - On est avec nous Renan Quirodrin, président de la CMA78 et métallier de profession.
30:27 Bonsoir !
30:28 - Vous avez tout dit !
30:29 - Merci, bonne soirée à bientôt !
30:32 - Métallier c'est quoi comme métier ?
30:34 - Je travaille dans le bâtiment, ça vous le savez,
30:37 avec des promoteurs immobiliers,
30:39 promoteurs immobiliers, balcon, balcon, garde-corps sur les balcons.
30:43 Donc à partir de ce moment-là, je prends un bout d'acier,
30:47 je vais le souder, le couper, le peindre,
30:49 et je vais le poser sur les balcons.
30:51 Donc le métallier c'est ça.
30:52 L'ancien terme était serrurier, contrairement à monsieur,
30:55 et donc on a voulu moderniser un petit peu l'image de la serrurier
30:59 en créant le mot métallier.
31:01 - Par contre votre question pose un des premiers problèmes des métiers du bâtiment,
31:05 c'est que métallier, canalisateur tout à l'heure,
31:08 ou couvreur en début d'émission,
31:10 sont des termes qui sont si peu connus dans l'imaginaire d'un gosse,
31:14 qu'au moment de lui demander "qu'est-ce que tu veux faire ?"
31:21 c'est une question qui est déjà affichée, le verre est dans le fruit,
31:25 puisqu'il ne peut pas avoir à l'esprit métallier, serrurier, couvreur ou canalisateur,
31:31 puisqu'il ne les connaît pas.
31:33 "Goute d'abord", dit-on à un enfant,
31:35 mais il faut qu'il ait le plat sous le pif pour pouvoir goûter.
31:38 Or là, il y a un trou dans la raquette du point de vue de l'emploi,
31:41 et notamment comment pâtissent les métiers du bâtiment,
31:43 qui ne sont pas assez connus,
31:44 voire qui sont méconnus au point qu'on y oriente,
31:48 jusqu'à là, maintenant, des élèves,
31:51 avec cette seule philosophie de dire "attention tes résultats scolaires,
31:55 tu vas finir plombier, tu vas finir maçon".
31:58 Et ça, on le paye très cher aujourd'hui,
32:00 parce qu'aujourd'hui, c'est une des raisons pour lesquelles on manque énormément de bras,
32:05 qui ne sont pas simplement que des bras,
32:07 parce que l'autre mauvais préjugé sur ces métiers-là,
32:10 c'est d'imaginer un seul instant qu'ils ne sont que manuels.
32:13 Moi, je fais une dépression lourde et nerveuse
32:17 devant le montage de la serrure dont vous parliez immédiatement
32:23 avant la pause avec le monsieur de Trenon-Décon.
32:25 - Alors, ce métier de métallier, est-ce que ça demande forcément une expertise ?
32:30 Au bout de combien de temps, aujourd'hui, quand on rentre chez vous,
32:32 qu'on comprenne bien ce métier,
32:34 on peut se dire que finalement, on est autonome ?
32:36 - Alors, en fin de compte, on a trois pôles, si je puis dire,
32:39 dans une entreprise de métallerie.
32:40 On va dire le bureau d'études,
32:42 ce qui va dessiner, effectivement, faire les études, les maîtris, etc.
32:44 Deuxième pôle, c'est la fabrication,
32:46 où là, effectivement, on va prendre nos bouts d'acier,
32:49 les couper, les souder, etc.
32:51 pour créer un ouvrage.
32:53 Et le troisième pôle, c'est la pause, effectivement, que l'on a.
32:56 Donc, à partir de ce moment-là, on n'a pas d'école, par exemple, de poseur.
32:59 Ça n'existe pas en France.
33:01 Donc, ce sont des gens qui sont en atelier,
33:03 qui vont avoir tendance à avoir la fibre de l'extérieur
33:06 pour aller travailler au contact des autres corps d'État
33:09 et qui, eux, vont dire "Tiens, j'aimerais bien essayer".
33:11 - Mais ça, c'est ce qu'on apprend au sein de l'entreprise ?
33:13 - Ça, c'est au sein de l'entreprise, parce que ça n'existe pas ailleurs.
33:16 - Et une petite question.
33:18 Vous avez quelqu'un en face de vous qui est complètement débutant.
33:20 Est-ce que vous êtes dans la capacité,
33:22 comme ça peut être arrivé du reste,
33:24 est-ce que vous êtes dans la capacité de pouvoir le former
33:26 à raison de 6 mois, 8 mois ?
33:28 Bref, on vous donne quelqu'un de complètement débutant.
33:30 Est-ce que vous pouvez le former au métier ?
33:32 - Sans formation, c'est-à-dire que c'est vous qui faites tout, il n'y a pas d'école ?
33:35 - Non. C'est-à-dire que, pour nous,
33:37 on va d'abord l'envoyer dans un CFA,
33:39 un centre de formation d'apprentis, on en parle depuis tout à l'heure.
33:41 Il en existe encore quelques-uns en tant que métallier,
33:44 à Rouaillemain-Maison par exemple, Bretigny-sur-Orge, pourquoi pas.
33:47 Mais après, dans le 78, nous n'en avons pas.
33:49 Donc effectivement, la personne qui va faire de la soudure,
33:52 elle ne saura pas attaquer une soudure
33:54 sans avoir des prédispositions manuelles, etc.
33:57 Mais ça va être le professeur qui va...
33:59 - Mais ces prédispositions, est-ce que vous ne pouvez pas les transmettre
34:02 dans ces formations que l'on appelle en situation de travail ?
34:04 - Alors, une fois qu'il va partir à l'école,
34:06 ensuite on va les prendre pendant 2 semaines chez nous,
34:08 et une semaine à l'école, et à partir de là,
34:10 on aura effectivement un maître d'apprentissage derrière lui,
34:12 qui va lui dire "non, t'es comme ci, t'es comme ça,
34:14 va plus vite, va moins vite, l'intensité, etc."
34:16 - Il faut une base, il faut de la base.
34:18 - Mais on a pris encore une petite arpète là avec nous,
34:21 c'est... oui c'est vrai, c'est le terme.
34:23 - C'est l'expression "une arpète, c'est un apprenti en arloum",
34:25 j'adore le terme.
34:27 - C'est un très joli mot, ça.
34:28 - Et en fin de compte, pendant une semaine,
34:30 15 jours il est resté à la boîte, mais on ne pouvait rien lui donner à faire,
34:32 à part prendre les barres, les couper,
34:34 parce que ça il avait compris, mais le côté technique pur,
34:36 non, là il faut quand même passer quelques heures.
34:38 - Est-ce qu'il est possible pour un métallier d'être au chômage ?
34:41 - Je pense pas.
34:43 J'ai eu énormément de mal à trouver,
34:45 j'ai mis 9 mois pour trouver un dessinateur.
34:47 - Un dessinateur industriel ?
34:49 - Un dessinateur, 9 mois.
34:50 - 9 mois ?
34:51 - Voilà, donc ça c'était pas facile,
34:53 j'ai demandé des soudeurs,
34:55 j'ai demandé des métalliers aussi en atelier,
34:57 parce que j'avais besoin, certains sont partis à la retraite.
35:00 - C'est dingue ça.
35:01 - Et j'ai pas trouvé.
35:02 Donc j'ai demandé ensuite un soudeur,
35:04 parce que c'était plus facile à trouver dans des boîtes d'intérim.
35:06 - Vous prenez ma carte.
35:08 - Il y a Monsieur Synergy qui travaille.
35:10 - Très difficile à avoir.
35:12 - Ah oui, voilà.
35:14 Je confirme avoir traversé le destin d'un jeune métallier,
35:17 en un jour il avait 3 entretiens.
35:19 - Ah oui, effectivement.
35:21 - Est-ce que c'est comme dans toute profession,
35:23 aujourd'hui les entreprises, et Sebad vous n'êtes pas habitué à ça,
35:26 il faut donner envie en fait ?
35:28 Est-ce que finalement elles ont tellement le choix,
35:31 que c'est difficile pour une entreprise d'être meilleure que les autres ?
35:34 - Alors nous en fin de compte, je fais partie de la Fédération française du bâtiment,
35:37 et justement on a ce problème de jeunes.
35:39 Donc on s'est dit, on va aller les chercher au collège,
35:41 et ça s'appelle des journées portes ouvertes, style les coulisses du bâtiment.
35:45 Et donc les coulisses du bâtiment, on va aller les chercher au collège avec des bus,
35:48 on va les amener sur des chantiers pour visiter,
35:50 donc là il y a tous les corps d'État qui sont là.
35:52 Ou alors, quand ils ont les bras croisés, c'est jamais très intéressant,
35:55 moi j'ai ouvert par exemple mon entreprise,
35:57 j'ai eu 200 jeunes chez moi, et là ils ont pu souder,
35:59 alors effectivement avec un métallier derrière eux,
36:01 ils ont pu jouer avec la commande numérique,
36:03 parce qu'aujourd'hui c'est plus la terre battue et avec une assie partout,
36:06 ils ont plié, etc.
36:08 Et on a même fait le petit jeu de faire monter une petite charpente métallique
36:12 qu'on avait déjà préparée en amont,
36:14 avec un petit échafaudage de 1 mètre,
36:16 une petite charpente de 6x4, enfin rien du tout, très facile,
36:19 et les collégiens ont joué aux monteurs de charpentes.
36:22 Et c'était les filles qui étaient chefs d'équipe qui se sont...
36:25 - Et ben voilà !
36:26 - Je suis désolé de le dire...
36:27 - Avec le casque sur la tête !
36:29 - Avec le casque sur la tête, son petit échafaudage de 1 mètre,
36:31 et ça s'est super bien passé, et là on a donné envie.
36:33 Et à la fin ils nous ont dit "c'est top votre métier".
36:35 - Vous vous recrutez massivement, parce que pas seulement votre boîte,
36:37 vous êtes président de la CMA des Yvelines.
36:40 - Alors effectivement, vous allez voir partout sur les camionnettes,
36:43 embauche plombier, embauche coureur, embauche maçon, embauche tout,
36:46 on embauche tout corps d'État.
36:48 - Jérôme Lavergne, il faut dire, je le répète encore et systématiquement,
36:51 que ce métier est pérenne, et que ce métier ouvre des perspectives
36:54 qui sont assez étonnantes, parce qu'on peut finalement naviguer
36:57 d'un métier à un autre.
36:59 - On peut basculer commercial, on l'a vu précédemment,
37:01 dans le quart d'heure précédent, au sein d'une entreprise
37:03 comme Traineau des Camps, mais pas exclusivement.
37:05 On peut évoluer sur des postes manageriaux,
37:08 enfin, d'encadrement, pour dire les choses de façon plus triviale.
37:13 Voilà, donc ce sont des métiers qui sont très évolutifs.
37:16 La seule chose, c'est qu'au-delà de ces initiatives,
37:19 ces belles initiatives de "Journées Portes Ouvertes" et de "Découverte de Métiers",
37:21 ils ont besoin de communication.
37:23 On a besoin de communiquer sur des métiers.
37:25 Le trou dans la raquette en France de l'emploi,
37:27 c'est déjà, et au démarrage, dans l'orientation.
37:30 Les jeunes et les parents ne connaissent pas suffisamment les métiers
37:33 pour pouvoir, et c'est pas du tout de leur faute et de leur responsabilité,
37:36 avoir ne serait-ce que le souhait ou l'envie de s'y orienter.
37:40 Et parfois même, en ayant la conviction que s'y orienter,
37:43 c'est signé pour la vie, or non, puisque précisément,
37:46 on vient de voir que ces métiers sont évolutifs.
37:48 - Merci en tout cas d'avoir été avec nous.
37:50 - Merci à vous. - Merci à M. Montillot, directeur général de SAD,
37:53 Île-de-France. Merci beaucoup Jordan Mierval,
37:55 parce que c'est quand même lui la plaque tournante.
37:57 Il faut se retourner. - Il va vous trouver tout le monde.
37:59 - Responsable d'agence et coordination BTP chez Synergie.
38:02 Merci beaucoup Eric Philippe,
38:04 responsable du développement commercial de Trenoy-Décans.
38:07 Et merci beaucoup Ronan Kérodrein...
38:10 Drain ? - Drain en breton.
38:12 - Drain, ben voilà, je l'avais dit. C'est vous qui l'avez mal dit.
38:14 - Moi je l'ai dit comme "Rostronin la ville" alors...
38:17 - La mauvaise fois.
38:18 - Président de la Chambre des métiers de l'artisanat des Yvelines en Île-de-France.
38:22 Merci beaucoup Jérôme Lavergne.
38:24 La semaine prochaine, encore de nouveaux métiers à vous présenter.
38:27 Merci d'avoir été avec nous.
38:28 Merci à notre équipe formidable,
38:30 Benoît, Odé, Aurore, bien entendu,
38:33 et Othili et Félix.
38:34 On se retrouve demain à partir de 17h Philippe.
38:36 - On se retrouve demain à partir de 17h.
38:38 Tout de suite, c'est moi qu'on retrouve exceptionnellement
38:41 dans Sud Radio à votre service,
38:42 pour cause d'extinction de voix.
38:44 Et ensuite, on va parler rugby au coeur de la mêlée
38:47 - Avec François Triot. - Et il y a beaucoup de choses aujourd'hui dans le rugby.
38:50 - Allez, passez une très belle soirée, salut, à demain.

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