Tous les jours les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia.
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00:00 Bienvenue dans "Les Informés", on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info, avec évidemment Renaud Delis.
00:05 Bonjour, Renaud. - Bonjour, Salia.
00:06 - Et nos informés du jour, Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:10 Bonjour, Alex. - Bonjour, Salia.
00:11 - Et à vos côtés, Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
00:14 Bienvenue, Étienne. - Bonjour, Salia.
00:15 - Renaud Delis, face à la menace terroriste, le gouvernement épluche les cas d'effichesses étrangers radicalisés.
00:21 - Et au-delà d'ailleurs de la France, c'est l'Europe qui est bousculée par le terrorisme.
00:24 Ça, c'est la formule d'Emmanuel Macron hier soir en apprenant un nouvel attentat islamiste hier à Bruxelles,
00:30 avec l'assassinat de deux ressortissants suédois.
00:34 Donc un nouvel attentat qui survient quatre jours après l'assassinat de Dominique Bernard,
00:38 professeur de lettre au lycée Gambetta d'Arras, par un jeune islamiste radicalisé.
00:44 Le parquet fédéral belge a annoncé ce matin peu après 8h l'interpellation du suspect de la fusillade d'hier à Bruxelles.
00:54 Cet homme soupçonnait donc d'être l'auteur de l'attentat, qui serait un Tunisien en situation irrégulière sur le territoire belge.
01:02 Bref, en Belgique, donc en France, au-delà, comment l'Union Européenne peut-elle mieux se protéger
01:10 pour identifier, pour neutraliser, pour éventuellement renvoyer, expulser les islamistes radicalisés dangereux pour l'ordre public ?
01:16 Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info.
01:19 Didier Reinders, commissaire européen et ancien ministre belge des Affaires étrangères.
01:25 Quand on voit les événements, on voit ce qui s'est passé aussi avec un ressortissant d'origine tchétchène en France, à Arras.
01:31 On doit faire bloc en Europe et ça fait déjà maintenant des mois et des mois que l'on tente de faire avancer une réforme en matière de migration.
01:38 Ce qui est sur la table, ce sont les retours, ce sont les expulsions.
01:42 C'est de travailler beaucoup plus ensemble pour faire en sorte que les retours à les pays d'origine soient réellement mis en œuvre.
01:48 Alors, est-ce que l'Union européenne peut travailler de façon plus efficace, une coopération plus efficace pour identifier, pour renvoyer
01:54 éventuellement dans leur pays d'origine les individus dangereux fichés pour radicalisation islamiste ?
02:00 Dans l'immédiat, le ministre de l'Intérieur, Jean-Alain Demainin, a annoncé qu'il renforçait considérablement ce soir la sécurité, en particulier à Lille.
02:06 À Lille où doit se tenir un match de football entre la France et l'Écosse.
02:10 Rappelons que l'attentat d'hier à Bruxelles était lié aussi à l'organisation d'un match, un match Belgique-Suède.
02:16 C'est la raison pour laquelle des ressortissants suédois étaient présents dans la capitale belge.
02:20 Dernier point, effectivement, vous le rappeliez, le gouvernement dit aussi vouloir réexaminer le cas de 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière
02:27 pour accélérer leur expulsion si possible.
02:31 Est-ce que l'ensemble de ces mesures, de ces annonces, de cet arsenal peut être efficace et suffisant ou pas ?
02:36 Alex Bouyagué.
02:37 Le problème, c'est qu'effectivement, il y a 193 personnes étrangères radicalisées qui sont dans l'attente de l'expulsion.
02:44 Mais il faut aussi savoir ce que c'est qu'être fiché S. En fait, fiché S, ce n'est pas du tout un dispositif d'arrestation immédiate.
02:51 C'est avant tout une mesure administrative, une mesure de surveillance.
02:54 Donc ça veut dire qu'une fiche S n'entraîne absolument pas ni poursuites judiciaires, ni sanctions pénales.
03:00 C'est un fichier de renseignement.
03:01 C'est un fichier de renseignement, exactement. Et comme tous les fichiers, il a des limites.
03:06 Alors aujourd'hui, Gérald Darmanin nous promet une loi immigration qui permettra justement...
03:11 En tout cas, c'est un des points qui a été rajouté suite à l'attentat d'Arras, d'expulser systématiquement tous les fichiers S,
03:17 notamment ceux qui adhèrent à une idéologie islamiste.
03:22 Ça veut dire notamment faire tomber les protections qui peuvent y avoir sur certaines personnes qu'on souhaite expulser.
03:30 Ces protections, ça peut être parfois dû au mariage, dû aux enfants et dû effectivement au fait d'être arrivé sur le territoire avant l'âge de 13 ans.
03:39 Le problème, parce qu'il y en a quand même un, et pour l'instant, je ne vois pas à quel moment on peut le résoudre,
03:44 alors c'est peut-être avec une meilleure coopération en Europe, mais c'est le problème des laissés-passer consulaires.
03:50 Tant que le pays d'accueil, entre guillemets, d'origine ne souhaite pas récupérer le délinquant, eh bien, on aura...
04:00 Ce sera très compliqué de le faire. Imaginons le cas d'école, par exemple, le terroriste d'Arras,
04:06 le renvoyer aujourd'hui en Russie ou le renvoyer il y a quelques mois en Russie, comment on fait ?
04:11 On prend contact avec qui ? À partir du moment où il n'y a pas de relation ou très peu de relation diplomatique depuis la guerre avec l'Ukraine,
04:19 comment on fait ? Donc le problème reste compliqué.
04:21 Alors dans le cas de la Russie, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a dit qu'il avait autorisation de négocier avec les autorités russes
04:27 pour renvoyer ces étrangers radicalisés. On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10. Maureen Suynard.
04:35 Après l'attaque de Bruxelles hier soir, un homme vient d'être interpellé ce matin, indiquent les autorités.
04:40 Il est soupçonné d'avoir tué deux supporters de football suédois au nom du groupe terroriste Etat islamique.
04:46 Pour l'arrêter, la police a ouvert le feu, indique le Parcafédéral belge, sans préciser si le suspect a été blessé.
04:52 En France, après l'attaque d'Arras au lycée Gambetta vendredi, les cours reprennent aujourd'hui dans l'établissement scolaire.
04:58 La garde à vue du principal suspect prend fin aujourd'hui. Il est soupçonné d'avoir tué Dominique Bernard, professeur de français, vendredi dernier.
05:06 C'est très inhabituel, un président américain qui se déplace dans un pays en guerre.
05:11 Joe Biden sera dès demain en Israël. Après les attaques du Hamas du 7 octobre, déplacement avec un double objectif,
05:18 d'issuader l'Iran et le Hezbollah au Liban d'intervenir et permettre aussi à l'aide humanitaire d'arriver dans la bande de Gaza,
05:25 alors qu'Israël a mis en place un blocus total. La grève se poursuit chez les médecins libéraux.
05:30 L'intersyndical demande la réouverture urgente des nouvelles négociations avec l'assurance maladie pour revaloriser le tarif des consultations.
05:38 La lettre de cadrage du gouvernement pour les futures négociations, justement, est rendue publique aujourd'hui.
05:44 [Musique]
05:46 France Info
05:48 Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
05:53 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info, Télécanal 27
06:01 et Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express, ont parlé de la volonté du président de la République d'expulser le plus rapidement possible
06:08 ces étrangers radicalisés dans les faits. Est-ce que ça va être facile à faire, Étienne ?
06:12 Non, ce sera tout sauf facile à faire. Il y a différents cas de figure.
06:16 Du moins, il y a un cas de figure dans lequel le renseignement ne souhaite pas forcément cette expulsion
06:21 parce qu'il y a des enquêtes qui sont très sensibles, avec des policiers qui sont infiltrés
06:26 et qui dit expulsion dit droit de recours pour le fichier S, droit de recours dit justification de l'administration.
06:33 Il y a des cas dans lesquels le renseignement ne souhaite pas donner cette justification.
06:37 Il y a d'autres cas où la protection est juridique. C'est le cas de l'assaillant d'Aras, arrivé en France depuis moins de 13 ans.
06:43 Et puis le cas très classique, c'est effectivement le cas soulevé par Alix, du problème des laissés-passer consulaires
06:50 et des relations diplomatiques avec les pays du Maghreb. Par exemple, depuis 2019, le taux d'OQTF, d'obligation de quitter le territoire français,
06:59 réalisé avec l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, oscille entre 0 et 15 %.
07:05 Donc on voit bien que dans la majorité des cas, les pays ne souhaitent pas voir leurs ressortissants revenir,
07:11 tout simplement parce que ce sont des ressortissants dangereux que les pays d'origine ne veulent pas non plus voir sur leur territoire.
07:20 Puis il y a un autre cas dans lequel la protection sera toujours absolue.
07:24 C'est le cas des personnes qui peuvent faire l'objet de traitements dit dégradants, de torture, de méthodes policières poussées dans certains pays.
07:33 C'est le cas pour une partie de la communauté tchétchène en France.
07:37 La CEDH, la Convention européenne des droits de l'homme, qui est interprétée par les juges français supérieur à la loi française,
07:46 interdit de façon absolue de ramener ces personnes chez elles.
07:51 Sauf que Gérald Darmanin a dit qu'on ne la respecte déjà pas, cette Convention européenne des droits de l'homme, et que ce n'est pas un problème. Il l'assume.
07:57 Gérald Darmanin assume aujourd'hui d'aller parfois vers une forme de bras de fer avec le juge administratif.
08:04 Il dit qu'il y a un certain nombre de décisions à prendre, y compris dans l'urgence.
08:06 Il a incité les préfets auxquels il s'est adressé encore hier, d'ailleurs, à passer au pain de fin le fichier des individus fichés S pour radicalisation islamiste,
08:18 et ne pas hésiter, dès lors que certains d'entre eux présentent évidemment, ou la plupart même d'ailleurs, un danger immédiat pour l'ordre public,
08:26 à accélérer les procédures d'expulsion, quitte à ce que derrière, le juge administratif casse éventuellement ou suspende cette décision.
08:34 Il faut bien distinguer deux procédures, les EQTF et les expulsions.
08:37 Les EQTF sont les obligations de quitter le territoire français.
08:40 Elles visent des personnes en France, des étrangers, qui sont en situation irrégulière, qui y sont entrés ou qui y séjournent de façon irrégulière.
08:47 Là, il y a évidemment des voies de recours, de l'ordre de trois mois, me semble-t-il.
08:51 Et d'abord, l'EQTF, d'ailleurs, a vocation à être mise en œuvre de façon volontaire par l'intéressé, celui-ci est supposé rentrer dans son pays d'origine de lui-même,
09:03 dès lors que cette décision lui a été signifiée, ce qui explique que ça participe du fait que le taux de mise en œuvre des EQTF est effectivement très faible,
09:10 comme le disait à l'instant Etienne Girard.
09:13 Je crois que la moyenne globale totale de tous les cas de figure, c'est de l'ordre de 8%, 8 à 10%.
09:17 Donc c'est effectivement très faible.
09:18 Et on se souvient que sur ce sujet-là, Gérard Damanin n'avait pas hésité d'ailleurs à aller aussi au bras de fer avec certains pays, dont l'Algérie,
09:24 et d'essayer de... Il y avait une forme de chantage au visa contre la mise en œuvre des EQTF.
09:29 Ça n'a pas très bien fonctionné finalement à terme.
09:31 De l'autre côté, les expulsions.
09:32 Les expulsions, elles, elles visent les individus qui présentent un danger pour l'ordre public.
09:37 Il faut très bien expulser un étranger en situation régulière, qui s'éjoint sur le territoire national en situation régulière,
09:43 mais qui présente un danger pour l'ordre public, en particulier, par exemple, pour radicalisation islamiste.
09:49 Et ces procédures-là, c'est sur ces procédures-là, aujourd'hui, qu'insiste le gouvernement et le ministre de l'Intérieur en disant,
09:56 derrière, effectivement, ces expulsions peuvent être cassées par le juge administratif,
10:00 mais ces expulsions, si elles ont lieu, les recours ne sont pas suspensifs.
10:04 C'est-à-dire que le fait est qu'elles sont mises en œuvre et que les individus ont quitté le territoire national.
10:08 On voit bien que c'est là-dessus qu'insiste aujourd'hui l'exécutif.
10:11 C'est effectivement extrêmement compliqué à mettre en œuvre, globalement.
10:15 Maintenant, on s'interrogerait encore plus si jamais l'exécutif ne se posait pas des questions
10:21 sur un certain nombre de mailles qui apparaissent dans le filet de la sécurité.
10:27 Au regard de l'individu du suspect, par exemple de l'assassin de Dominique Bernard-Arras,
10:34 quand on voit que cet individu a été entendu il y a quelques semaines pour violences sur sa mère,
10:41 qu'il était effectivement fiché S pour "indication islamiste"
10:45 et qu'on entend aujourd'hui la sœur de cet individu témoigner en racontant
10:49 qu'il nous faisait vivre un enfer absolu, etc.
10:52 On voit bien qu'il y avait, malgré l'efficacité du fichier S qui vise à surveiller ces individus,
10:59 il est légitime, normal et même souhaitable que l'État s'interroge ensuite
11:04 sur, au-delà simplement de les ficher, comment empêcher qu'ils passent à l'acte.
11:07 Puisque là, il y a quand même un certain nombre de clignotants qui s'étaient allumés.
11:10 Oui, c'est pour ça que dans cette loi, il y a d'autres choses qui vont être désormais ciblées.
11:15 On sait que les enquêteurs disent qu'ils ont du mal à avoir accès,
11:19 notamment aux messageries cryptées à WhatsApp, Telegram.
11:22 Dans ce projet de loi immigration, il y aurait une autorisation donnée aux forces de l'ordre
11:28 pour enquêter à distance sur des plateformes cryptées,
11:31 donc qui peuvent donner en amont sans doute des informations.
11:34 Effectivement, il y a aussi cette extension de 90 jours à 18 mois
11:40 pour pouvoir rester, conserver les personnes qu'on doit expulser dans des centres de rétention.
11:45 Et puis effectivement, une accélération pour les fiches S en termes de radicalisation.
11:50 Alors nous, c'est vrai qu'en France, on se dit qu'on va pas assez loin, qu'il faut aller encore plus loin.
11:56 Mais c'est vrai que les événements de la matinée, de hier soir en Belgique,
12:00 nous montrent aussi que la Belgique, par rapport à nous, elle est encore moins protégée.
12:06 C'est le septième pays qui est le plus ouvert en matière d'asile.
12:10 Donc la Belgique prend vraiment beaucoup sa part.
12:13 Et il y a des choses, par exemple, pour lesquelles elle n'est toujours pas armée.
12:16 Par exemple, elle ne peut pas dissoudre un collectif, un gros poussicule,
12:21 par exemple, qui véhiculerait une idéologie radicale.
12:26 Un exemple précis, en France, fin 2021, on a dissous le CCIF,
12:32 le Comité de lutte contre l'islamophobie en France.
12:36 Eh bien, il a été relocalisé en Belgique.
12:42 Même chose, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas sanctionner l'apologie du terrorisme.
12:46 - Ça veut dire qu'il faut uniformiser les mesures au niveau européen ?
12:49 - Il faut uniformiser, exactement. Il faut avancer. Et la France également.
12:54 - Etienne, au niveau européen, en fait, il faut que tout le monde s'aligne ?
12:57 - Il faut que tout le monde s'aligne. Il faut qu'il y ait un discours, sans doute,
13:00 diplomatique, unique et unitaire vis-à-vis des pays qui ne veulent pas reprendre leurs ressortissants.
13:07 Dans le droit international, il y a quand même une constante,
13:09 c'est qu'un pays est responsable de ses ressortissants.
13:12 Il n'est pas normal que des pays se défaussent en ne reprenant pas les personnes de leur nationalité.
13:19 Or, il n'y a pas aujourd'hui de discours unitaire sur la question de volonté de frapper un coup diplomatique.
13:27 Renaud parlait de chantage, je ne sais pas s'il faut utiliser ce terme-là,
13:30 en tout cas de mesure de rétorsion diplomatique.
13:33 - Est-ce qu'on en a les moyens ?
13:34 - Il y a des pays qui ne jouent pas ce jeu-là. Il y a la question des visas.
13:38 Il y a d'autres questions qui sont taboues parce qu'elles seraient attentatoires à des droits individuels.
13:43 Arnaud Montebourg, peut-être que vous vous en rappelez, pendant la dernière campagne présidentielle,
13:47 la pré-campagne présidentielle, avait soulevé une mesure qui était celle du contrôle des flux financiers
13:52 en lien avec les pays qui ne reprennent pas...
13:55 - Qui est contraire au droit à la propriété.
13:57 - Voilà, tout à fait.
13:58 - En l'occurrence, il ciblait les flux privés.
14:00 - Oui, et c'est pour ça que sa proposition avait soulevé un tollé.
14:04 C'est sans doute pas la bonne solution, mais il y a peut-être quelque chose à imaginer
14:09 en termes de... dans un bras de fer qui serait mené face à des pays
14:13 qui ne souhaitent pas nous aider à lutter contre cette radicalisation et ces visées terroristes.
14:17 - Juste un point, ce qui est juste dans ce que vous disiez, Salia, c'est que je pense qu'il y a une urgence.
14:22 Ce n'est pas nouveau, mais peu à peu, peut-être qu'on va y venir, malheureusement poussés par ces tragédies successives,
14:27 à ce que l'Europe harmonise ses législations, ses règlements, justement.
14:32 Hugo Michron, spécialiste du djihadisme en Europe en particulier, témoignait ce matin sur France Info,
14:38 racontait à quel point, et on le sait maintenant depuis quelques années,
14:41 la Belgique, c'était son expression, Hugo Michron, pardon, a longtemps fait preuve de naïveté à cet endroit,
14:47 sur cette question.
14:49 Vous l'illustriez avec un certain nombre de failles législatives à l'instant, Alex Bouiaguet.
14:52 Et je pense que si jamais il n'y a pas une harmonisation, le pire, justement,
14:57 s'il n'y a pas d'harmonisation et une plus grande fermeté, une coopération plus efficace,
15:02 c'est évidemment le basculement vers des régimes beaucoup plus durs, populistes, d'extrême droite, etc.,
15:08 qui eux seraient vraiment attentatoires aux libertés publiques.
15:10 Donc c'est vrai que l'urgence d'une harmonisation européenne se fait ressentir plus que jamais.
15:15 Dans un instant, on parle de la gauche qui se déchire depuis le début du conflit israélo-palestinien.
15:20 On en parle juste après le Fil info, 9h21, Maureen Suniar.
15:25 Emmanuel Macron dénonce l'ignominy de la vidéo publiée par le Hamas.
15:29 Le groupe terroriste a divulgué les images d'une otage franco-israélienne.
15:33 Le chef de l'État dénonce une mise en scène odieuse et appelle à sa libération.
15:38 13 Français restent portés disparus depuis les attaques du Hamas en Israël.
15:42 Certains entrent les mains du groupe.
15:45 L'armée israélienne affirme que 199 otages sont retenus au total.
15:49 Alors que deux Suédois ont été tués à l'arme lourde à Bruxelles hier soir,
15:53 les autorités belges affirment avoir arrêté un suspect ce matin.
15:56 L'homme recherché depuis hier est d'origine tunisienne et se trouvait illégalement sur le territoire.
16:01 Une vidéo de revendication au nom du groupe État islamique a été publiée.
16:06 "Ce serait absolument terrible que des travailleurs soient les victimes d'un climat terroriste qui ne les concerne pas",
16:12 déclare sur France Info le ministre du Travail.
16:15 Olivier Dussopt défend le projet de loi Immigration du gouvernement
16:18 qui vise à régulariser les travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension.
16:23 Pour le moment, c'est le projet de budget qui est examiné à partir de ce soir par les députés.
16:28 Débat animé en prévision.
16:30 Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, souhaite inscrire un milliard d'euros d'économie de plus à ce budget à l'issue du travail parlementaire.
16:38 *Générique*
16:49 Les informés de retour avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
16:53 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express et Renaud Delis.
16:56 Depuis plusieurs jours, la gauche se déchire et c'est peut-être la fin de la nupesse.
17:00 En tout cas, le Conseil national du PS se réunit ce soir à cette occasion.
17:03 Olivier Faure, le leader des socialistes, a annoncé qu'il soumettrait un moratoire, je le cite, pour obtenir une clarification,
17:09 sans laquelle les socialistes, dit-il, ne participeront plus à l'intergroupe de la nupesse.
17:14 En l'occurrence, ils en sortiraient.
17:16 Ce week-end, Marine Tendelier, au nom des écologistes, a elle aussi chargé fortement les provocations de Jean-Luc Mélenchon.
17:23 Et puis, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, réclame lui un autre rassemblement,
17:28 plus ouvert au respect mutuel, à l'échange pour une nouvelle étape à gauche, dit-il.
17:34 Ça fait des mois que je tire la sonnette d'alarme, que je dis que nous sommes dans une impasse,
17:39 que je dis que cette coalition est aujourd'hui dépassée, qu'elle doit être renouvelée.
17:45 J'appelle à respecter des règles. J'ai subi des insultes insupportables. J'ai été traité de nazi.
17:52 Quand j'entends Emmanuel Bompard dire, concernant la France insoumise, un peu de retenue à notre rencontre,
17:59 on ne peut pas dire que la retenue soit quand même quelque chose qu'il exerce lui-même de son côté.
18:04 Et dans le viseur des socialistes, des écologistes et des communistes, c'est évidemment Jean-Luc Mélenchon,
18:09 son attitude, ses provocations et aussi le fait que Jean-Luc Mélenchon est le noyau.
18:14 Le dirigeant des Insoumis a obstinément refusé ces derniers jours de qualifier de terroriste le mouvement Hamas,
18:19 qui est à l'origine de ces divisions. Est-ce bien la fin de l'UPS ?
18:23 Est-ce que la gauche peut bâtir une autre unité, une autre forme d'alliance, très clairement débarrassée de Jean-Luc Mélenchon ?
18:29 Il semblerait que ce soit l'enjeu.
18:31 - Alice Bougaguet ?
18:32 - Oui, comme on dit de nos jours, la parole se libère.
18:34 Et on sent que ça en soulage certains, parce que je pense qu'ils avaient quand même cette petite idée en tête depuis un paquet de temps.
18:40 Oui, on assiste quand même à une vraie transformation, d'abord de la France insoumise.
18:44 On se souvient des déclarations de François Ruffin récemment, qui explique que les Insoumis, en l'occurrence Jean-Luc Mélenchon,
18:50 clairement n'a pas été à la hauteur de cette séquence dans le cadre de ce conflit entre Israël et le Hamas.
18:56 Raquel Garrido, dernièrement, qui elle, y va franco, nous explique que Jean-Luc Mélenchon ne fait que nuire depuis dix mois.
19:05 En fait, elle fait remonter le chrono à l'affaire Katniss.
19:10 Et elle explique l'affaire Katniss pas à la hauteur, la réforme des retraites, ne pas s'entendre avec le syndicat,
19:18 ne pas faire une espèce d'union sacrée à gauche, erreur.
19:22 Et aujourd'hui, le conflit avec Israël, erreur.
19:26 Donc on sent qu'au sein des Insoumis, maintenant, il y a deux camps.
19:30 Il y a les Irréductibles, qui sont massés autour de Jean-Luc Mélenchon.
19:33 Mathilde Panot, la patronne des Insoumis, effectivement.
19:36 Manuel Bompard, le coordinateur. Sophia Chikirou, également.
19:41 Et puis, de l'autre côté, ceux qu'on peut appeler, alors, est-ce que ce sont les constructifs,
19:45 est-ce que ce sont les unionistes, qui nous expliquent qu'ils veulent créer autre chose avec la gauche.
19:50 Mais moi, je me dis juste, quand j'entends, y compris Fabien Roussel,
19:53 ou quand j'entends Olivier Faure, qui est aussi un petit peu confus, c'est-à-dire qu'ils ne vont pas au bout du truc.
20:00 Le bout du truc, c'est de dire, on fait une alliance entre nous, à gauche, mais sans Jean-Luc Mélenchon.
20:05 Et ça, ils n'y arrivent pas.
20:07 Pourquoi ils n'y arrivent pas, Etienne Gérard ? Pourquoi ils n'y vont pas franco, en disant,
20:10 "Salut, on arrête la nupesse."
20:12 Parce que les Insoumis restent la composante principale de cette nupe,
20:17 et que Jean-Luc Mélenchon reste, aujourd'hui, le plus petit dénominateur commun au sein des Insoumis.
20:24 En réalité, ce qui s'est passé ce week-end autour du Parti Communiste,
20:28 à -43 ans, autour du Parti Socialiste, c'est un non-événement absolu.
20:31 Ça va changer quoi ? Dans la vraie vie.
20:34 Est-ce que la nupe avait prévu de faire liste commune aux européennes ? Non.
20:38 Est-ce que ça empêchera des listes unitaires, ville par ville, aux municipales ? Non.
20:43 Est-ce que ça empêchera des listes dans les régions, aux élections régionales ? Non.
20:47 La seule question est celle de 2027.
20:50 Il y a une stratégie, on le voit bien, qui est d'empêchement de Jean-Luc Mélenchon.
20:55 C'est de mettre la pression suffisamment fortement,
20:59 pour que Jean-Luc Mélenchon, de lui-même, renonce à être candidat de son côté en 2027.
21:06 Cette stratégie de pression, elle a déjà existé par le passé.
21:10 Je me rappelle quand on avait eu les propos de Jean-Luc Mélenchon,
21:13 "La République, c'est moi", en marge de perquisition,
21:16 tout le monde disait, on avait eu les mêmes débats,
21:18 on disait "Jean-Luc Mélenchon, c'est le faux pas de trop,
21:22 il ne pourra plus jamais représenter la gauche,
21:25 il a fait cavalier seul et il a fait plus de 20%".
21:28 Il a quand même une capacité de rebond,
21:30 là je le dis parce qu'il est au plus bas,
21:32 mais il a une capacité de rebond étonnante.
21:34 Ce qui est nouveau, il y a une différence, Étienne, me semble-t-il,
21:37 par rapport au précédent que vous soulignez à raison,
21:39 c'est si la rébellion vient de l'intérieur des insoumis.
21:42 On le sait, aujourd'hui le malaise est profond chez les insoumis.
21:45 Un certain nombre de responsables qu'on connaît,
21:47 François Ruffin, Alexis Corbière, Raquel Garrido,
21:49 d'autres sont aujourd'hui très mal à l'aise,
21:52 Clémentine Autain est hostile à cette stratégie de conflictualisation,
21:56 tous azimuts, mise en oeuvre par Jean-Luc Mélenchon.
21:59 Si jamais chez les insoumis, cette ligne-là se fait entendre,
22:03 c'est vrai que là, ça changerait quand même la configuration.
22:06 On le voit bien, si aujourd'hui les socialistes et les écologistes
22:08 économiseront pas encore tout à fait jusqu'au bout,
22:10 c'est parce que des deux côtés, on essaie de se renvoyer
22:12 le mystic gris de la division.
22:14 La division c'est de ta faute, non c'est de ta faute.
22:16 C'est celui qui dit qui y est.
22:18 L'attitude de Jean-Luc Mélenchon ces dernières semaines
22:20 tend quand même à montrer que la source du problème,
22:22 on va dire, est des divisions et des troubles internes à la gauche,
22:25 et y compris internes aux insoumis.
22:27 C'est plutôt de son côté qu'il faut la chercher.
22:29 Merci beaucoup. Merci à tous les trois.
22:31 Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV.
22:33 On vous retrouve à 7h50 tous les matins sur le...
22:36 7h45 depuis un mois.
22:38 Le nouvel horaire, vous le notez, sur le Canal 27.
22:41 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express,
22:43 qui a fait sa une cette semaine, évidemment sur le Proche-Orient.
22:46 Israël dans le piège terroriste du Hamas, c'est à lire cette semaine.
22:50 Merci beaucoup Renaud.
22:51 Merci, ça y est, merci à vous.
22:53 informés sont de retour ce soir.