Vous avez peut-être consulté votre avis d’imposition en rentrant de vacances en septembre, et posé la question de savoir comment mieux se préparer l’année prochaine en matière de fiscalité ? Alors comment anticiper la fin d’année ? En matière de défiscalisation, plusieurs mécanismes existent pour optimiser la fiscalité : la réduction, la réduction et le crédit d’impôt.
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00:00 Et nous enchaînons à présent avec enjeu patrimoine. Plusieurs d'entre vous, la majorité d'entre vous a sûrement consulté son avis d'imposition en rentrant de vacances au mois de septembre.
00:12 Et s'est peut-être posé la question de savoir comment mieux se préparer l'année prochaine en matière de fiscalité. Et bien c'est justement le sujet qui va nous animer aujourd'hui.
00:20 Nous allons nous demander ensemble comment anticiper la fin de l'année en matière de fiscalité. Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Clément Blirio tout d'abord.
00:29 Bonjour Clément Blirio. Bonjour Nicolas. Vous êtes gérant chez 1909 Gestion privée. Nous avons le plaisir d'accueillir également Pierre Elliott Blum. Bonjour Pierre Elliott Blum. Bonjour Nicolas.
00:38 Vous êtes avocat fiscaliste associé au sein du cabinet Luma. Alors la question qu'on se pose tous c'est comment défiscaliser au mieux sur cette année 2023 en anticipation de l'impôt que l'on paiera en 2024.
00:50 Et Clément peut-être commencer rapidement. Clément Blirio, pardon, peut commencer rapidement par une définition quand on parle de défiscalisation. Il y a plusieurs mécanismes qui existent pour effectivement optimiser la fiscalité.
01:01 Exactement. Oui. Il existe plusieurs mécanismes pour impacter justement le montant d'impôt qu'on va devoir payer. Il y en a trois. Il y a le premier qui s'appelle la déduction. Ensuite on a la réduction. Et on finit par le crédit d'impôt.
01:15 Déduction, donc on vient déduire, donc on vient impacter les revenus, d'accord, les revenus professionnels ou les revenus de différentes catégories. Et ensuite on a la réduction. Réduction, réduire, là j'impacte le montant de l'impôt à payer.
01:29 Et, cerise sur le gâteau, crédit d'impôt, on reprend l'aspect réduction, donc on vient diminuer le montant de l'impôt à payer. Mais si on excède l'impôt à payer, à ce moment-là on est remboursé du trop perçu et en général les contribuables sont très contents de recevoir un chèque du Trésor public.
01:47 Et ça c'est trois mécanismes qui existent finalement en fonction des dispositifs mis en place par l'État qui, selon les cas, vont aller vers de la déduction, de la réduction ou du crédit d'impôt. C'est comme ça qu'ils sont concrètement...
01:58 Exactement, c'est l'État qui fixe les règles, donc qui va soit décider que ce sera une déduction, une réduction ou un crédit d'impôt, d'accord. Donc c'est vraiment l'État qui, en fonction de ses besoins, puisqu'en général lorsqu'on a des systèmes avec des avantages fiscaux, c'est que le budget de l'État ne suffit pas pour financer tout ce dont le pays a besoin. Et donc il fait appel à l'épargne publique.
02:21 Alors on va continuer avec vous puis ensuite on posera la même question à Pierre Elliott Blum. On est en septembre, on peut commencer à s'intéresser effectivement peut-être à la fiscalité qu'on payera pour l'année prochaine, étant donné qu'on est en train de payer ses impôts, ou une partie de ses impôts pour l'année 2022.
02:37 Quelles sont les premières étapes pour prendre le sujet à bras-le-corps et se demander si j'ai réellement optimisé de la meilleure façon possible la fiscalité ?
02:44 Alors la première chose à faire c'est déjà de se dire on est dans un exercice fiscal, c'est-à-dire que ça a commencé le 1er janvier et ça va terminer au 31 décembre. La bonne nouvelle c'est qu'aujourd'hui on est en septembre et qu'on a du temps encore devant soi pour mettre certaines choses en place.
02:59 Deuxième chose c'est effectivement l'avis d'impôt, on en parlait. C'est un très bon outil d'analyse, en tout cas de prise en compte de ce qui est à faire ou ce qui va être à faire. Donc je vous conseille moi de prendre votre avis d'impôt et de le consulter. Il y a quatre pages.
03:15 D'accord. Il ne faut pas regarder que le montant en fait.
03:17 Mais c'est très riche d'informations. Il faut regarder le montant mais ensuite il faut ouvrir et regarder effectivement pourquoi j'ai autant d'impôts ou pourquoi j'ai peu d'impôts à payer. Qu'est-ce que j'ai fait, qu'est-ce que je peux faire ?
03:27 Mais ça, soit dit entre nous, c'est illisible.
03:29 Alors c'est illisible.
03:31 Si on n'y connaît rien c'est incompréhensible.
03:33 Si illisible, oui et non. Le mieux bien sûr est d'être accompagné par un conseiller, ça c'est évident. Mais c'est très simple, c'est-à-dire qu'en 30 minutes d'explication on devient un expert de l'avis d'impôt.
03:45 Donc ça s'apprend très vite.
03:47 Ça s'apprend très vite.
03:49 Exactement. Il faut voir effectivement, il y a écrit les systèmes de réduction, il y a par exemple ce qui reste à verser sur un plan d'épargne retraite.
03:57 Tout ça ce sont des informations qui sont importantes et qui peuvent nous donner envie en tout cas de mettre en place certaines solutions.
04:03 Donc ouvrir l'avis d'impôt et regarder effectivement est-ce que j'ai mis des choses en place ? Par exemple est-ce que j'ai des enfants ? Est-ce que les efforts fiscolarités ont bien été indiqués ?
04:12 Ou j'ai un employé à domicile, quel est l'impact sur ma feuille d'impôt ?
04:17 Même question Pierre-Hélio de Blum. Alors effectivement on a ouvert son avis d'imposition. Pour ceux qui trouvent effectivement que c'est compliqué à lire, on a trouvé la solution pour comprendre ce qu'il y a réellement marqué dans cet avis d'imposition.
04:26 Ensuite, quelle est la stratégie qu'on peut mettre en place ? Alors j'imagine qu'il n'y en a pas une seule et unique mais quelles sont les questions en tout cas qu'on peut se poser pour développer une stratégie d'optimisation de sa fiscalité d'ici la fin de l'année ?
04:35 La question de la défiscalisation, je pense qu'il faut raisonner un patrimoine comme étant une entreprise en réalité.
04:40 C'est-à-dire qu'on a certes des revenus mais on a aussi des investissements, immobilier, en action, en assurance vie, enfin voilà, il y a différents véhicules d'investissement et donc il faut raisonner par groupe d'investissement.
04:53 Et regarder au cas par cas, qu'est-ce qui est le plus intéressant pour un contribuable par rapport à un autre parce qu'évidemment qu'on peut arriver sur des situations, on peut proposer des mécanismes de défiscalisation mais qui ne sont pas forcément adaptés à un contribuable et qui pourraient l'être pour un autre.
05:05 Donc c'est du cas par cas, si on entend qu'un véhicule d'investissement est un très très bon moyen de défiscalisation, ce n'est pas toujours vrai, c'est-à-dire qu'on peut trouver des véhicules d'investissement qui certes vont octroyer une réduction d'impôt ou un cri d'impôt ou autre à un instant T mais que sur le long terme vont être perdants parce que ce ne sera pas forcément un investissement sur le long terme avec un retour sur investissement.
05:24 C'est-à-dire que la fiscalité certes mais surtout le patrimoine aussi, c'est-à-dire qu'il ne faut pas décorréler la fiscalité du patrimoine.
05:30 Le dispositif Pinel a par exemple été pas mal attaqué sur le sujet où effectivement il y avait une carotte fiscale à l'entrée mais derrière il fallait réellement regarder le sous-jacent dans lequel on investissait et tout le monde n'était pas forcément gagnant, il y en avait mais il y avait aussi des perdants pour le coup.
05:43 Exactement parce que la question du Pinel c'était effectivement une sorte d'investissement subventionné par l'État puisqu'on obtient une réduction d'impôt assez importante du fait de l'investissement mais quand on parle de subvention évidemment il y a des conditions à respecter pour pouvoir investir en Pinel et donc il faut notamment que le lien soit situé dans une zone géographique particulière.
05:59 Il faut qu'il soit loué d'une certaine manière et on a un plafond des loyers, on a un plafond des revenus pour les locataires donc on a un certain nombre de conditions qui s'ajoutent et qui s'additionnent et qui de facto rendent un petit peu le montage complexe.
06:11 Au-delà de ça comme on est dans une zone géographique qui n'est pas nécessairement une zone extrêmement attractive puisqu'on vient redynamiser une certaine zone géographique, on peut avoir dans certaines mesures, alors je ne dis pas que c'est systématique, mais des investissements qui sont à perte.
06:24 C'est-à-dire qu'on va revendre à un prix bien moins important que celui qu'on a acheté.
06:30 Ça c'est donc effectivement pour l'investissement en Pinel, si on élargit effectivement on revient sur ce que vous disiez tout à l'heure, c'est-à-dire que l'idée n'est pas forcément d'aller chercher un investissement simplement parce qu'il va nous offrir un gain fiscal mais de se rendre compte si réellement ça correspond au besoin de sa stratégie de gestion de patrimoine.
06:48 Exactement, c'est-à-dire qu'on va avoir des contribuables avec des revenus extrêmement importants, des revenus du travail, typiquement des salaires, pour ces clients-là peut-être que c'est plus intéressant d'investir sur un PER par exemple où ça va venir, comme le disait mon frère, en déduction, ça va venir minimiser le montant d'impôt sur le revenu, contrairement à quelqu'un qui aurait des salaires moindres et pour lequel cet outil de fiscalisation serait un petit peu moins intéressant.
07:10 Donc moi je raisonne évidemment sur des catégories, mais une catégorie d'épargne, une catégorie d'investissement immobilier qui est souvent très prisée par les clients parce que la pierre c'est quelque chose de rassurant, il y a tout ce qui est dispositif dans la déclaration d'impôt, de réduction, crédit d'impôt sur les emplois à domicile, sur les gardes d'enfants, sur les dons aux associations, voilà toutes ces choses-là qu'il faut évidemment voir d'une manière globale et pas individualisée.
07:34 - Mais alors typiquement, on peut peut-être continuer avec vous, donc Clément Blirio, les dons aux associations on a l'impression que c'est relativement indolore puisqu'on a très vite un gain fiscal quel que soit le montant qu'on a donné à une association, est-ce que c'est la première étape pour optimiser sa fiscalité ? Non c'est pas comme ça qu'il faut raisonner ?
07:48 - Tout va dépendre de tout un chacun, effectivement on pourrait dire que c'est la première étape parce qu'elle ne nécessite pas beaucoup de moyens et qu'elle ne nous engage pas, on donne, on n'attend rien en retour et on a un petit bonus fiscal, donc ça peut être une étape mais en fait tout va dépendre du budget et de la situation du contribuable, sur les dons aux associations il faut le faire, il faut le faire parce que les associations en ont besoin et on a entre 66 et 75% de réduction d'impôt, donc au final ça coûte peu aux contribuables.
08:16 Mais est-ce que c'est la première étape ? Je ne dirais pas ça.
08:20 - Non mais là vous avez marqué un point qui est très important de marteler c'est que tout va dépendre du budget, c'est-à-dire que si on veut optimiser sa fiscalité il faut être prêt à investir, sortir de l'argent, donc il faut avoir les moyens quelque part d'aller chercher une défiscalisation supplémentaire.
08:32 - Évidemment, souvent les gens se demandent mais attendez il faut que je rajoute de l'argent pour avoir moins d'impôt mais alors il faut que je paye plus ? Oui bien sûr, après on rappelle cette règle des 50/30/20, lorsqu'on gagne 100, on utilise 50 pour payer les charges classiques, on paye 30 pour les loisirs et on utilise 20 pour de l'épargne, que ce soit de l'épargne long terme et aussi des systèmes de défiscalisation qui sont là pour construire un patrimoine.
09:00 - Si je reste sur les premiers réflexes à avoir, alors il y a effectivement, on parle beaucoup de retraite en ce moment, notamment la réforme des retraites, le PER propose effectivement des déductions fiscales à l'entrée, est-ce que ça pour le coup c'est un des premiers réflexes à avoir quand on veut avoir une stratégie de gestion de patrimoine en plus pour préparer sa retraite ?
09:18 - En tout cas c'est à étudier, bien évidemment, ça va être parmi les premiers dispositifs à étudier, pourquoi ? Parce qu'on peut le faire selon son budget, on n'a pas besoin d'en mettre un gros paquet tout de suite, on peut le faire au moins le mois et puis faire un petit versement ponctuel en fin d'année, parce que la retraite bien sûr, ça normalement, ça va impacter tout le monde et donc le but c'est de la préparer au mieux avec un peu d'épargne aujourd'hui.
09:42 - Pierre-Hugo de Blum, est-ce qu'il y a d'autres dispositifs qu'on peut imaginer, qu'on peut envisager quand il s'agit d'essayer de défiscaliser ? Est-ce que ça prend du temps ? Est-ce qu'il faut faire un audit pendant un mois ou deux et se poser la question en décembre ou est-ce qu'on peut dès demain commencer à essayer de défiscaliser ?
09:58 - Le plus tôt est le mieux, c'est-à-dire que plus on va s'y prendre tôt, plus on va avoir de temps, plus on va avoir le temps de réfléchir sur des mécanismes d'investissement et donc moins on sera dans l'urgence et dans un risque d'investir à perte ou de ne pas avoir un mécanisme assez efficace d'un point de vue de défiscalisation.
10:12 Quand on parlait vraiment de politique de défiscalisation ou plutôt vraiment par rapport à un client, vraiment c'est du cas par cas et encore une fois on a des clients qui vont avoir beaucoup de moyens et qui sont prêts typiquement pour les dons aux associations à perdre de l'argent et ils sont même prêts à perdre un peu plus d'argent pour ne pas payer l'administration fiscale.
10:30 Donc il y a vraiment des cas de figure qui sont comme ça et donc évidemment que la stratégie est différente selon la psychologie du client et selon la typologie d'investissement qu'ils sont prêts à faire. Dans d'autres investissements, on a des investissements type PEA, PEA-PER ou en contrat d'assurance-vie où c'est des mécanismes qui sont vraiment d'épargne et vraiment intéressants parce qu'on capsule le revenu et pendant un certain nombre d'années, le revenu est capsulisé dans un contrat et ne génère pas de fiscalité ou quasiment pas de fiscalité.
10:59 Donc c'est extrêmement intéressant mais évidemment ça s'adapte au cas par cas parce que tous les clients ne sont pas disposés à mettre de l'argent dans un contrat d'assurance-vie et préfèrent peut-être investir dans de la pierre ou dans des réductions d'impôts.
11:10 Non mais donc c'est important d'avoir en tête effectivement que épargner parfois c'est un effort supplémentaire mais ça peut se faire dans des conditions où ça nous coûtera un petit peu moins cher que si la fiscalité classique s'était appliquée.
11:21 Complètement, dans des cas de figure où on a notamment l'assurance-vie contribuable qui a certains moyens, mettre de l'argent dans un contrat d'assurance-vie ça permet de mettre de l'argent pour des générations futures avec une fiscalité extrêmement intéressante à la sortie et même une fiscalité extrêmement intéressante au moment de la succession.
11:38 Donc évidemment que c'est un des mécanismes d'ailleurs prisés des français parce que beaucoup de gens ouvrent des contrats d'assurance-vie au regard des avantages fiscaux.
11:47 Il nous reste un tout petit peu de temps Clément Bleriot, alors on a effectivement parlé d'immobilier via le PINEL, l'immobilier et la fiscalité ce n'est pas que le PINEL, il y a d'autres manières effectivement d'aborder l'immobilier sous un angle fiscal, comment est-ce qu'on peut marier effectivement un des investissements préférés des français et une stratégie fiscale derrière ?
12:03 Alors le PINEL en fait partie.
12:06 On en a déjà parlé bien sûr.
12:07 On en a déjà parlé, on voit que les avantages se réduisent et on a une fin annoncée à fin 2024.
12:14 Mis à part le PINEL il y a effectivement plein de façons de faire de l'immobilier.
12:18 Il y a du LMNP donc du loueur meublé en non professionnel, on a du Monument historique, du Malraux.
12:25 LMNP on est quand même fiscalisé.
12:26 Alors on est fiscalisé, on bénéficie avec un système de balance comptable, on peut amortir en fait le bien et les travaux.
12:34 Donc en fait les revenus générés normalement sont amortis pendant une durée qui va entre 15 et 20 ans.
12:40 Donc on ne génère pas de fiscalité supplémentaire sur les revenus issus de ce LMNP.
12:47 Ensuite Malraux et Monument historique, donc là on vient rénover de l'ancien prestigieux on va dire.
12:53 Et donc là on a soit un système de réduction, donc réduction sur l'impôt à payer, soit un système de déduction.
12:58 D'un côté on va avoir une mesure de conservation du bien pendant 15 ans et de l'autre une obligation de location pendant 9 ans.
13:08 Donc pareil on a plusieurs dispositifs, il faut vraiment choisir au cas par cas.
13:12 On regarde la situation du contribuable, on voit ce qu'il avait mis en place, on voit ce qu'il souhaite et ensuite on va l'orienter vers une ou plusieurs solutions.
13:21 Est-ce qu'il vaut mieux mal défiscaliser ou ne pas défiscaliser et on finira là-dessus à Pierre-Éric Jolibloom peut-être ?
13:27 Je pense qu'il vaut mieux ne pas défiscaliser que mal défiscaliser.
13:31 Merci beaucoup à tous les deux, merci Pierre-Éric Jolibloom, avocat fiscaliste associé au sein du cabinet Luma.
13:35 Merci Clément Blériot, gérant de 1909 Gestion privée.
13:38 Merci à tous les deux, merci à vous et on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.