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Votre entreprise peut faire beaucoup pour votre santé, encore plus si vous vivez dans un désert médical comme 30% de la population française. L'entreprise, lieu de santé, Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de "La Santé D'abord"

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Transcription
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe vive et votre programme La Santé d'abord.
00:03 Groupe vive pour une santé accessible à tous.
00:06 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le bateau de La Santé d'abord, l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:12 Vous ne le saviez peut-être pas mais votre entreprise peut faire beaucoup pour votre santé.
00:16 Alors encore plus si vous vivez dans un désert médical, comme 30% de la population française.
00:21 L'entreprise lieu de santé, c'est le thème de notre émission aujourd'hui La Santé d'abord.
00:25 [Musique]
00:47 En matière de santé, l'entreprise a un rôle à jouer sur tous les plans depuis la généralisation de la complémentaire santé en 2016,
00:54 les programmes de prévention et d'éducation se sont multipliés mais nous ne sommes pas toujours bien informés des actions mises en place.
01:01 Alors pour nous parler de l'entreprise en tant qu'acteur de santé, j'ai le plaisir de recevoir deux spécialistes du sujet.
01:06 Virginie Malnois, bonjour.
01:07 Bonjour.
01:08 Vous êtes directrice nouveau modèle chez Harmony Mutuel.
01:12 Et Stéphane Cisogni, bonjour.
01:14 Bonjour.
01:15 Vous êtes directeur général et cofondateur de Monstade.
01:17 Un grand merci à tous les deux d'avoir accepté mon invitation.
01:21 Alors en préambule de cette émission, je vous propose d'aller à la rencontre des Français.
01:25 Qu'attentent-ils de leur entreprise en matière de santé ? C'est un reportage de Sébastien Branger.
01:30 [Musique]
01:38 On est encadré, il y a une infirmière qui peut recevoir nos questions, on voit aussi un médecin à notre demande.
01:44 On a aussi ce qu'on appelle les préventions pour les risques psychosociaux.
01:50 Ça fait cinq ans que je suis dans cette entreprise et en cinq ans, j'ai eu qu'une seule visite médicale.
01:55 Pas de personnel de santé sur place. On est un peu délaissé.
01:58 Sur mes frais de santé, je trouve que je suis relativement bien remboursée, comme l'ostéopathie, le kiné et tout.
02:04 Je travaille au deuxième étage, en bas j'ai une salle de sport, je ne peux pas y bénéficier. C'est un manque.
02:08 On a une sorte de petite salle où on peut être mis en relation avec un médecin en visio.
02:13 L'employeur prend en charge quasiment la totalité de la Mutuel, donc à moi, il me revient deux euros par mois.
02:18 Donc parfait aussi.
02:20 Il y a du personnel de santé sur place, effectivement, mais il y en a beaucoup qui sont en arrêt de travail et en burn-out.
02:27 Les remboursements sont quasiment le minimum possible, que ce soit pour les oreilles, les dents et les lunettes.
02:34 Par rapport à certains métiers que j'ai connus avant, par exemple la boulangerie, la pâtisserie,
02:39 on se foutait éperdument de notre santé. On nous faisait soulever des sacs de 50 kilos à 18 ans, à 16 ans.
02:45 Dans le commerce, ce n'est pas ça. Je ne vais pas dire 100% chouchouté, mais il y a encore des bonnes entreprises en France.
02:52 Normalement, on devrait être suivi régulièrement et ce n'est pas le cas.
02:56 Pour être honnête, vous pouvez faire de la sofro, c'est plutôt axé sur le bien-être. C'est un luxe.
03:02 Pour reconnaître ce qui est bien quand même.
03:05 Ils sont plutôt satisfaits quand même dans l'ensemble.
03:08 Mais commençons par ce chiffre. 6 millions de Français n'ont pas de médecin traitant ou de médecin référent.
03:13 Vous avez choisi le médecin pour vous suivre sur un plan médical.
03:16 Quelles sont les conséquences ?
03:18 Les conséquences sont nombreuses et on peut en retenir deux principales.
03:22 La première, c'est que si on n'accède pas à un médecin traitant, peut-être on va avoir un rendez-vous que dans 6 mois.
03:28 Et pendant ces 6 mois, on va être présent au travail, mais je vais avoir ma pensée qui va être sur autre chose,
03:34 qui est ce qu'on appelle le présentéisme.
03:36 Et puis la deuxième conséquence, c'est que si on n'a pas accès au médecin au bon moment, on risque d'altérer sa santé.
03:42 Et puis au final, si on est en mauvaise santé, on va être arrêté. Et là, c'est l'absentéisme.
03:46 Le présentéisme, c'est-à-dire qu'on travaille, mais on n'est pas complètement concentré sur son travail parce qu'on pense à autre chose.
03:52 Donc l'entreprise va avoir un rôle très important à jouer justement pour prévenir la dégradation de santé de ses salariés.
03:58 Tout à fait. Là, l'entreprise a plusieurs rôles à jouer.
04:00 Elle peut d'une part faciliter l'accès aux soins en mettant par exemple en place des solutions de téléconsultation,
04:05 ou on peut aller encore un petit peu plus loin et organiser au sein de l'entreprise des bilans de santé.
04:11 C'est la solution de check-up santé.
04:12 Donc ça veut dire que ce sont des médecines de ville qui entrent dans l'entreprise.
04:15 Il y a déjà la médecine du travail que tout le monde connaît et qui aujourd'hui ne sert pas seulement à savoir si vous êtes apte pour le job ou pas.
04:21 Donc ça veut dire rentrer la médecine de ville aussi dans l'entreprise ?
04:23 C'est ça. C'est parce qu'en fait, tout est lié et que même les médecins du travail sont en manque aujourd'hui.
04:29 En manque, oui, il y a une pénurie de médecins du travail.
04:30 Donc l'entreprise peut prendre la main et organiser les choses. Donc elle peut faciliter l'accès aux soins, puis elle peut aussi agir en amont.
04:35 Puisque pour éviter d'avoir besoin d'accéder aux soins, on peut agir, ce qu'on appelle, en prévention.
04:39 Et là, le champ est énorme.
04:40 Ça, on va en parler dans tout le reste de l'émission.
04:42 Mais c'est important de savoir effectivement qu'on peut avoir des téléconsultations avec des médecins de ville au sein de son entreprise.
04:49 Et puis le Covid aussi a accéléré cette prise de conscience sanitaire de la part de l'entreprise,
04:53 parce qu'il ne peut pas y avoir d'un côté la santé au travail et de l'autre la santé à la maison.
04:57 Tout à fait, parce que tout à bord, le travail avec le télétravail, il s'est invité à la maison.
05:00 Et puis effectivement, tout est lié.
05:02 Et nous, notre raison d'être, on affirme qu'on veut agir sur les facteurs sociaux, environnementaux, économiques.
05:08 Et ça, ça n'agit pas que sur le travail.
05:10 On voit bien que c'est tout un ensemble et que l'entreprise, elle peut agir sur ces trois facteurs,
05:14 avec le lien social, avec l'amélioration des comportements de santé.
05:18 Là, c'est les facteurs sociaux, mais elle peut agir aussi sur les facteurs économiques,
05:21 puisque rembourser la complémentaire santé, comme ça a été évoqué tout à l'heure,
05:25 c'est une façon de retirer cette charge mentale.
05:27 Je sais que si je vais chez le médecin, je serai pris en charge.
05:29 Mais on peut aller aussi un petit peu plus loin.
05:31 C'est que si je suis arrêtée, qui remboursera mon salaire que je ne touche plus ?
05:36 Le complément de salaire. Bien sûr, il y a la sécurité sociale, mais le complément de salaire,
05:39 c'est ce qu'on appelle la prévoyance, c'est important.
05:41 Et puis, il y a également tout ce que l'on peut faire sur les autres dimensions environnementales.
05:47 Là, c'est plutôt de façon collective, puisque si toutes les entreprises se préoccupent de la planète,
05:52 eh bien, collectivement, on améliorera la santé de la société.
05:55 Mais en tout cas, du côté des entreprises, je pense qu'elles l'ont bien comprise aussi.
05:58 Et les salariés en bonne santé, c'est très bénéfique pour l'entreprise.
06:01 C'est un vrai retour sur investissement aussi.
06:03 Tout à fait. Mais c'est un retour sur investissement à plusieurs niveaux là aussi.
06:06 C'est que ça fait des salariés qui sont moins absents.
06:10 Ça fait des salariés qui sont plus engagés.
06:11 Et on sait qu'aujourd'hui, en France, on a quand même une baisse de l'engagement globalement dans l'entreprise.
06:15 Et puis, enfin, ça facilite la relation entre les salariés
06:22 qui ont envie de parler positivement de leur entreprise,
06:26 comme on a vu tout à l'heure. Et pour capter les talents, c'est essentiel.
06:29 C'est un atout majeur, je pense, pour une entreprise qui, justement,
06:31 se préoccupe de la santé de ses salariés pour attirer les meilleurs candidats.
06:36 Mais on se pose quand même, je me pose la question quand même,
06:38 de la confidentialité des données médicales.
06:40 Par exemple, vous avez des antécédents de dépression, de cancer.
06:43 Vous n'avez pas forcément envie que votre employeur soit au courant.
06:46 Peut-il avoir accès à votre dossier médical quand vous consultez au sein de l'entreprise un médecin ?
06:51 Absolument pas. Seul le médecin peut y accéder.
06:54 Et même quand on met en place des solutions de téléconsultation,
06:56 comme je vous l'ai dit, on peut connaître le taux d'usage.
06:58 C'est-à-dire qu'on sait s'il y a 2%, 3% ou 5% des salariés qui ont recours à ce service,
07:03 mais on ne sait absolument pas pour quelle pathologie.
07:06 La confidentialité est vraiment garantie ?
07:08 C'est une obligation de respecter la confidentialité.
07:11 Mais en France, on a beaucoup de systèmes de contrôle, heureusement.
07:14 Alors, on va être très concret.
07:16 On va parler de toutes ces actions mises en place aujourd'hui par les entreprises
07:18 pour préserver la santé de leurs salariés, à commencer par l'activité physique.
07:22 Là, Stéphane Tussoni, je me tourne vers vous.
07:24 Vous êtes cofondateur de mon stade et une de vos activités,
07:27 c'est justement de faire entrer le sport dans l'entreprise.
07:30 Tout à fait.
07:31 Et pas que.
07:32 Exactement. Et d'aller au-delà du sport,
07:34 puisque, effectivement, c'est l'activité physique qui est un déterminant de santé.
07:37 Et donc, il est utile de promouvoir l'activité sous toutes ses formes,
07:40 qu'il s'agisse des déplacements.
07:42 Donc, on peut parler mobilité douce pour venir au travail, pour repartir du travail.
07:46 On peut proposer des exercices également à faire au poste de travail,
07:49 pour s'échauffer, pour récupérer.
07:51 Et bien entendu, on peut promouvoir la pratique d'activité sportive.
07:55 Donc, l'activité physique, c'est véritablement un tout.
07:57 Et c'est ce tout qui est un déterminant de santé et qui a un impact positif sur la santé,
08:02 on en parlait individuelle, mais aussi sur la santé collective,
08:05 au niveau physique, mental et social.
08:08 Oui, parce que les médecins peuvent prescrire aujourd'hui, sur ordonnance,
08:11 une activité physique adaptée, évidemment, à la physiologie et à la psychologie du patient.
08:16 Preuve que l'activité physique doit être considérée aujourd'hui comme une thérapie à part entière
08:20 et qu'elle peut agir à plusieurs niveaux.
08:23 Juste, vous parliez de mobilité douce, mais effectivement,
08:26 premier niveau, éviter d'être assis trop longtemps.
08:28 Tout à fait.
08:29 Deuxième niveau, c'est les fameux 10 000 pas par jour.
08:32 C'est ça. Donc, en fait, il y a effectivement ces trois niveaux, mais je vais y revenir après.
08:36 Vous évoquiez la possibilité pour le médecin de prescrire une activité physique.
08:40 Aujourd'hui, le cadre de la loi, qui s'appelle le sport sur ordonnance,
08:43 concerne les patients atteints de maladies chroniques.
08:46 Et dans la population d'entreprise, on a 20 % de malades chroniques,
08:49 comme on l'a dans la population générale.
08:51 Ce qui est important de voir, c'est cette évolution depuis le début des années 2000.
08:55 L'activité physique est reconnue comme une thérapeutique non médicamenteuse
08:59 validée depuis 2011 par la Haute Autorité de Santé.
09:01 Et en fait, ce qui fait que cette thérapeutique émerge aujourd'hui,
09:04 c'est qu'on en connaît de plus en plus sur la maladie qu'elle permet de traiter
09:07 et toutes les maladies que cette maladie engendre.
09:09 Cette maladie, c'est la sédentarité.
09:11 C'est le fait d'être assis ou allongé hors sommeil trop longtemps.
09:15 Et c'est un tueur silencieux, cette maladie, qui fait le lit
09:17 de la plupart des maladies chroniques, diabète, hypertension, cancer, etc.
09:20 Donc c'est pour ça que c'est devenue une thérapeutique non médicamenteuse validée.
09:24 Et donc pour venir aux trois formes du médicament,
09:26 aujourd'hui on sait que le traitement, c'est le mouvement,
09:29 et le mouvement passe par trois formes de ce médicament.
09:32 Première forme, c'est réduire les temps passés assis.
09:35 Sachez qu'au-delà de 8 heures, toute heure passée assise,
09:38 c'est 12% de plus de risque de mortalité globale,
09:41 ou 22% de décès cardiovasculaires prématurés.
09:44 Donc on lutte contre le temps passé aussi, donc on fractionne son temps assis.
09:48 Deuxième, c'est augmenter son activité physique quotidienne.
09:52 Ça veut dire être conforme aux recommandations.
09:55 Les recommandations pour un adulte aujourd'hui,
09:57 c'est 5 fois 30 minutes d'activité intense à modérer par semaine,
10:00 plus quelques exercices de musculation, très important le muscle.
10:04 Et la troisième forme de ce médicament, c'est d'améliorer sa condition physique,
10:08 parce qu'on sait aujourd'hui que tout se passe au niveau des muscles,
10:12 et il faut les améliorer.
10:15 – Je vais rebondir sur la partie maladie chronique,
10:18 puisque vous avez évoqué qu'il y avait 20% de la population,
10:21 mais on sait que d'ici 2030, il y aura 65% des salariés
10:24 qui seront atteints de maladie chronique.
10:26 Donc l'entreprise a véritablement besoin de prendre cette dimension-là en compte,
10:29 et l'activité physique est effectivement une merveilleuse façon
10:32 de limiter le risque d'entrer en maladie chronique
10:35 et d'aider les salariés atteints de maladie chronique
10:38 à maintenir une activité professionnelle équilibrée.
10:41 Donc c'est vraiment très important de travailler sur ces sujets.
10:43 – Alors pour certaines entreprises, l'activité physique sur le lieu de travail
10:46 est tout simplement incontournable, ils l'ont bien compris,
10:48 parce qu'elle permet de prévenir certains risques professionnels.
10:51 Et nous sommes allés justement à Cugnot rencontrer l'une de ces entreprises.
10:55 Regardez.
10:56 [Musique]
11:04 – Le CHU de Toulouse, c'est un établissement qui regroupe 9 000 médecins
11:09 et également 12 000 personnels hospitaliers.
11:11 Logipharma, c'est la plateforme logistique du CHU.
11:14 Elle regroupe toutes les activités d'approvisionnement du CHU.
11:18 – Aujourd'hui, sur le site de Logipharma,
11:20 nous avons de nombreuses tâches manuelles et répétitives
11:23 qui affectent les muscles et les articulations.
11:26 Nos agents travaillent 8 heures par jour avec un engagement physique intense.
11:31 – On peut huiler nos genoux, donc on va faire…
11:33 L'idée c'est vraiment d'huiler un petit peu les articulations,
11:35 de leur permettre d'être au chaud, d'être au top
11:37 et de pouvoir subvenir à ce que vous leur demandez sur la journée,
11:40 c'est-à-dire porter, charger, basculer.
11:44 On pousse le poids pour descendre et remonter.
11:47 Les talons ne touchent plus le sol.
11:49 – Concrètement, c'est un dispositif de mobilisation
11:53 de l'activité physique et sportive
11:56 à des fins de prévention des risques professionnels,
11:59 en particulier les troubles musculosquelétiques
12:02 d'une partie des équipes du site Logipharma.
12:05 Mais évidemment, notre idée est d'aller au-delà,
12:08 de s'adresser aux équipes hospitalières dans leur globalité.
12:11 – Évidemment, tout ce qui peut nous permettre de limiter,
12:14 de restreindre les troubles musculosquelétiques,
12:16 on est preneur, et donc le réveil musculaire,
12:19 le renforcement musculaire, ça peut permettre aux agents
12:22 et ça leur permet de pouvoir travailler dans de meilleures conditions.
12:26 – Voilà en tout cas une initiative responsable et intelligente,
12:32 c'est un peu ce que vous faites avec mon stade ?
12:34 – Oui, tout à fait, et donc cet échauffement à la prise de poste,
12:37 les mots qui sont importants, pour les TMS,
12:39 c'est le geste répétitif qui est délétère.
12:41 C'est la même chose pour un sportif qui en ce moment…
12:44 – TMS, troubles musculosquelétiques.
12:46 – Troubles musculosquelétiques, en ce moment, pas loin d'ici,
12:49 on tape dans des balles de tennis en coup droit et en revers,
12:52 et ce geste répétitif provoque des pathologies comme le tennis-elbow.
12:55 C'est exactement la même chose pour ces préparateurs en pharmacie
12:58 que l'on a vu qui soulèvent des charges, qui manipulent du matériel.
13:01 Eh bien, une bonne préparation physique permet au corps
13:05 de mieux réaliser ses tâches, de soulager les douleurs si elles sont là.
13:09 Bien sûr, ça n'exonère pas une étude sur l'ergonomie du poste,
13:13 ce n'est pas ce que je dis, mais en tous les cas, c'est un plus.
13:16 Et le parallèle avec le sport peut être fait,
13:18 parce que la raquette, c'est pareil.
13:19 On étudie l'ergonomie de la raquette, mais on doit aussi faire
13:21 de la préparation physique pour bien s'en servir.
13:23 – On aimerait en tout cas que toutes les entreprises s'engagent
13:26 dans ce sens-là, mais la réalité…
13:28 – Il y en a de plus en plus qui s'engagent sur ce sujet-là,
13:30 parce qu'au-delà de l'aspect physiologique qui vient d'être évoqué,
13:33 il y a aussi tout l'aspect social, c'est-à-dire que les entreprises clientes
13:36 qui sont chez nous et qui mettent en place, en partenariat d'ailleurs
13:38 avec la Fédération française du sport en entreprise,
13:40 de l'activité physique au bénéfice de leurs salariés,
13:43 et bien elles disent que finalement il y a une ambiance dans l'entreprise
13:47 qui change et que quand on pratique…
13:49 – Ça crée du lien social, on peut faire des challenges entre salariés.
13:52 Mais excusez-moi de vous contredire quand même,
13:54 mais j'ai des chiffres qui vont un peu moins dans votre sens.
13:56 Il y a quand même 59% des salariés, d'après une enquête Jim Lim au Pignonouet,
14:01 qui ne sont pas satisfaits des solutions mises en place
14:03 par leur entreprise pour pratiquer des sports.
14:05 Et finalement 7% des entreprises françaises favoriseraient aujourd'hui le sport au travail.
14:09 Donc un corps du boulot, mais effectivement les choses avancent dans le bon sens,
14:13 mais il n'y en a pas encore beaucoup.
14:15 – Il y a encore beaucoup de travail.
14:16 – Pourquoi est-ce qu'on est aussi en retard dans ce domaine ?
14:18 – Alors il y a quand même une accélération depuis quelques années
14:21 et je pense que l'effet Jeux olympiques n'y est pas étranger,
14:24 on parle beaucoup du programme héritage,
14:26 et ça a permis en fait de mettre en place quand même un arsenal réglementaire aujourd'hui.
14:30 Alors on peut remonter à 2020 où sont exonérés de charge
14:35 les mises en place d'actions de promotion du sport par l'employeur,
14:39 avant c'était considéré comme un avantage en nature.
14:41 – Alors juste pour être très concret,
14:43 quelles sont aujourd'hui les offres sportives que peut proposer une entreprise ?
14:46 Pour que tout le monde comprenne bien, il y a une infrastructure,
14:49 soit vraiment au sein de l'entreprise qui est intégrée, mais ça c'est quand même rare.
14:52 – Elles peuvent être très variées et c'est ça qui est intéressant,
14:55 il faut dire aux personnes qui nous écoutent que l'activité physique en entreprise,
14:59 c'est partout tout le temps et le sport n'est qu'une déclinaison.
15:02 C'est partout tout le temps, ça peut être une salle,
15:04 c'est la version la plus aboutie effectivement de cette proposition,
15:07 mais ça peut être des séances d'échauffement avant la prise de poste,
15:10 ça peut être des micro-pauses que l'on propose aux salariés
15:13 qui ont un travail sédentaire, et c'est pas forcément dans l'entreprise.
15:16 Ça peut être des accords avec des clubs de sport,
15:18 ça peut être des cartes multi-adhésions qui vont permettre aux salariés
15:22 d'aller plutôt près de chez lui que dans l'entreprise,
15:24 c'est des solutions à distance en utilisant la visio,
15:28 ou des replays, donc il y a beaucoup de choses à faire.
15:31 Et il y a aussi en amont énormément de sensibilisation à faire
15:33 au niveau des salariés, au niveau des entrepreneurs,
15:35 sur ces effets bénéfiques de l'activité physique,
15:38 et sur l'accessibilité de ces moyens.
15:40 Je reviens donc sur ce cadre réglementaire, je parlais de l'exonération,
15:44 il y a aujourd'hui une plateforme qui s'appelle Santé Sport Entreprise
15:47 qui répond à toutes les questions de l'employeur
15:51 sur des aspects très pratiques, juridiques, réglementaires,
15:54 et qui propose un annuaire également de solutions près de chez lui.
15:57 - Exactement. - À mettre en place
15:59 sous programme de sport.
16:01 Et puis un collaborateur qui fait du sport dans son entreprise,
16:03 c'est aussi un collaborateur, enfin en tout cas un salarié,
16:06 qui peut continuer à faire du sport en dehors de chez lui.
16:08 Donc ça c'est important aussi.
16:10 - Tout à fait, et puis l'entreprise peut aussi pousser l'activité physique
16:12 en inscrivant ses salariés, par exemple, lors d'événements sportifs.
16:15 - Oui, d'aider. - Au sein de D'Harmonie, par exemple,
16:17 on a énormément de salariés qui courent le semi-marathon de Paris,
16:20 et ça crée un effet d'entraînement, puisqu'il y a beaucoup de collègues
16:24 qui du coup se mettent à courir, s'entraînent entre eux, etc.
16:27 et ça a un effet très positif.
16:29 Donc vous avez raison, il peut y avoir des ambassadeurs salariés
16:31 au sein des entreprises.
16:33 - Pardon, je voulais juste dire que le sport était aussi
16:35 un formidable outil anti-stress, vous vouliez rajouter quelque chose ?
16:38 - Non, simplement sur ce cercle vertueux,
16:40 effectivement ce que l'on fait à l'intérieur de l'entreprise
16:42 rejaillit sur la vie personnelle du salarié.
16:44 - Sur son bien-être physique. - Sur son bien-être physique.
16:47 - Et moral aussi. - Et moral, mais il va être plus actif
16:50 à l'intérieur de l'entreprise, et va revenir plus en forme dans l'entreprise.
16:53 On a un exemple dans les salles de sport que l'on anime en entreprise,
16:56 55% des personnes qui sont inscrites deviennent plus actifs à l'extérieur,
17:02 c'est-à-dire en dehors des séances que l'on propose,
17:04 du fait de cette prise de conscience que l'activité en entreprise a permis.
17:07 - Donc c'est un vrai cercle vertueux. - Un vrai cercle vertueux.
17:10 - Donc voilà, tous les entrepreneurs, les chefs d'entreprise
17:12 qui nous écoutent aujourd'hui vont peut-être réfléchir à ces solutions
17:16 qui sont tout à fait accessibles, comme vous nous l'avez dit.
17:19 Alors parlons de la santé mentale des salariés,
17:21 c'est un sujet qui préoccupe aujourd'hui beaucoup les entreprises,
17:24 surtout depuis le Covid, avec le déploiement du télétravail.
17:26 On a pu mesurer un peu l'impact de ces nouvelles conditions de travail
17:30 sur la santé physique et mentale des salariés, surtout mentale.
17:33 - Aujourd'hui, elle s'est détériorée, la santé mentale des salariés.
17:36 On dit qu'aujourd'hui, un salarié sur deux pense avoir une santé mentale en mois et temps.
17:41 - C'est un baromètre à la narice interactive.
17:44 Un salarié du privé sur deux rencontre une difficulté psychologique,
17:47 c'est beaucoup quand même.
17:48 - C'est énorme. Alors, les difficultés psychologiques sont de niveau variable,
17:52 mais ça dit beaucoup de choses.
17:55 Ça dit qu'il faut absolument maintenir du lien social,
17:58 parce que le télétravail a des vertus importantes,
18:00 puisqu'il permet de limiter les temps de transport.
18:03 Par exemple, quand on travaille à Paris, les temps de transport peuvent être très longs.
18:06 Donc, ça apporte un confort de vie, un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
18:11 Ça limite le carbon émis, malgré tout.
18:15 Mais il faut faire attention de ne pas devenir sédentaire pour autant,
18:19 comme ça a été évoqué tout à l'heure,
18:20 et puis faire attention de ne pas couper les liens sociaux,
18:22 puisque le lien social, c'est un facteur de santé très, très important.
18:26 - Donc, il faut trouver un équilibre finalement entre les deux,
18:28 ce qui est en train de se mettre en place plus ou moins, d'ailleurs.
18:31 Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que le bien-être sur lieu de travail
18:34 n'est désormais plus négociable pour une majorité des salariés.
18:37 76% des salariés du privé estiment que l'employeur est le garant
18:40 de la santé mentale de ses collaborateurs.
18:42 Il y a une véritable évolution des mœurs.
18:44 On aurait posé cette question dans les années 80-90,
18:48 on n'aurait peut-être pas obtenu ce pourcentage.
18:50 Je ne suis même pas sûre qu'on se serait posé cette question-là, d'ailleurs.
18:53 - Mais la réglementation a évolué, a poussé dans ce sens,
18:57 avec d'abord le document unique des risques dans l'entreprise,
19:02 et puis après ce qu'on appelle le DURP,
19:04 puis après il y a eu le passeport prévention qui est une obligation,
19:07 et toute la formation, justement, sur tous ces sujets-là auprès des salariés.
19:11 L'entreprise a à s'occuper, à prendre soin de ses salariés, c'est important,
19:17 d'abord parce que sinon, on l'a dit tout à l'heure, ils sont absents,
19:19 et puis sinon ils n'arrivent pas à capter de nouveaux salariés.
19:21 Donc c'est essentiel.
19:23 Et puis quelqu'un qui n'est pas bien équilibré mentalement,
19:25 qui ne va pas bien, qui ne se sent pas bien,
19:27 il ne peut pas être efficient dans son travail.
19:29 - Alors justement l'entreprise peut s'appuyer sur des outils spécifiques et innovants
19:33 comme l'application MoCacare qui propose des psychologues
19:36 pour accompagner les salariés en difficulté.
19:38 C'est un reportage de Charles White.
19:41 - Aujourd'hui, je pense que les entreprises sont confrontées à un enjeu massif
19:52 autour de la santé mentale des salariés.
19:54 Aujourd'hui, il y a une étude d'empreintes humaines qui est sortie
19:56 qui dit qu'il y a 34% des salariés qui sont en situation de burn-out
19:59 et 13% qui sont en situation de burn-out sévère.
20:02 Les principales choses qu'on observe, c'est bien sûr un arrêt de travail
20:05 qui est souvent de très longue durée, un retour au travail qui est compliqué
20:09 et qui doit être extrêmement bien accompagné,
20:11 des effets en chaîne et en cascade sur l'ensemble de l'entreprise.
20:14 Personne n'a envie de travailler dans une entreprise où il y a des burn-out
20:16 et où on est épuisé.
20:17 Donc c'est vrai que c'est ce qu'on observe assez régulièrement.
20:19 Déjà la première partie, c'est qu'on va accueillir le salarié sur notre application
20:23 pour justement le guider vers le bon praticien.
20:25 La première étape, ça va être tout simplement de répondre à quelques questions
20:27 sur qu'est-ce qu'il ressent maintenant,
20:29 quelles sont les thématiques qu'il a envie d'aborder,
20:31 où est-ce qu'il habite.
20:32 L'objectif de ça, c'est de pouvoir lui permettre de rencontrer un praticien physique
20:35 si jamais il le souhaite.
20:36 Ensuite, il va avoir un appel d'orientation
20:38 et cet appel aura pour but, avec nos psychologues référents,
20:42 de le guider, vraiment de comprendre toutes les thématiques qu'il peut avoir
20:46 et de le guider vers la bonne approche.
20:47 Et la troisième étape, c'est la prise de rendez-vous.
20:49 Aujourd'hui, on prend des rendez-vous en moins de 48 heures dans la majorité du temps
20:53 et l'objectif, c'est qu'il puisse avoir un soutien qui est à la fois personnalisé,
20:56 extrêmement rapide, en physique ou en visio,
20:59 ou que ce soit en France et en Europe.
21:01 Stéphane Tisonni, comment dépister le plus tôt possible un mal-être au travail ?
21:05 Quels sont les signes qu'il doit nous alerter ?
21:07 De façon très pragmatique, je vais vous parler d'une formation
21:11 qui s'appelle "Premier secours en santé mentale".
21:13 Presque tout est dit dans ce terme-là.
21:15 Premier secours en santé mentale, c'est apprendre à reconnaître les signaux faibles,
21:19 à mieux connaître les mécanismes pour identifier dans son entourage,
21:22 en entreprise, une personne fragile, fragilisée,
21:25 vers qui on va aller, avoir les bons mots.
21:28 Donc c'est aussi des compétences relationnelles qui sont développées dans cette formation,
21:31 mais surtout, ne pas trop intervenir et savoir donner l'alerte
21:34 pour orienter vers un professionnel, comme le secourisme finalement.
21:38 Donc voilà, c'est très simple.
21:40 Premier secours en santé mentale.
21:43 Virginie, il y a aussi un autre rôle de l'entreprise qui est souvent moins connu,
21:46 c'est l'accompagnement des salariés dans la gestion des risques de la vie.
21:49 Déjà, qu'est-ce qu'on appelle les risques de la vie ?
21:52 C'est tous les aléas qui peuvent survenir.
21:54 Un accident de parcours, un accident de sport, un accident ménager, etc.
22:00 On appelle ça la garantie accident de la vie.
22:03 C'est quand même très important de se dire que si jamais il m'arrive quelque chose,
22:07 je suis protégée, mes enfants sont protégés, mon conjoint est protégé.
22:11 Et ça, ça retire une charge mentale et c'est bénéfique pour la santé mentale.
22:15 Et ça s'appelle la prévoyance.
22:17 Juste ce chiffre qui devrait vous faire réagir.
22:20 73% des Français ne se sentent pas protégés aujourd'hui en cas d'accident.
22:23 Et pourtant, ils ne font aucune démarche dans ce sens, ce qui est plutôt paradoxal.
22:27 Mais quelles sont justement les conséquences concrètes de notre imprévoyance ?
22:31 Parfois, on peut perdre son travail.
22:34 On peut ne plus être en capacité de travailler, tomber invalide.
22:37 Mais si ce n'est pas lié au travail, on ne va pas forcément être indemnisé.
22:41 Donc c'est très important d'anticiper tout ça.
22:43 Ou quand on a un enfant qui, tous les jours, pratique la trottinette électronique,
22:49 par exemple, électrique, pardon.
22:51 Un jour, ce sera peut-être électronique.
22:53 Un jour, ce sera peut-être électronique, mais électrique.
22:55 Et qu'il a malheureusement un accident, c'est quand même relativement dangereux.
22:57 C'est dangereux.
22:58 Si jamais on n'a pas prévu de garantie pour pouvoir l'accompagner,
23:02 il va avoir un mode de vie qui va demander des aides financières complémentaires.
23:05 Mais il ne pourra pas forcément pouvoir accéder à tout ça.
23:08 Alors, ça ne supprime pas l'accident.
23:11 Mais ça travaille sur les conséquences dans la vie de cet accident.
23:16 Alors, justement, le rôle de l'entreprise sur ce sujet ?
23:19 C'est de peut-être travailler auprès des salariés pour les sensibiliser,
23:25 mettre en place des couvertures qui peuvent être globales
23:28 et de mettre en place des garanties de prévoyance au bénéfice de l'ensemble des salariés.
23:32 Et peut-être pour finir, un petit mot sur les chefs d'entreprise,
23:35 un peu les grands oubliés de l'histoire.
23:37 Il y a un taux de suicide important chez les chefs d'entreprise.
23:40 Qu'est-ce qu'on peut leur conseiller ?
23:42 Ils ont besoin d'être accompagnés parce que la santé de l'entreprise
23:45 est très liée à la santé du dirigeant.
23:47 Il faut qu'il soit accompagné sur différents sujets.
23:50 D'abord, pour pouvoir être aidé, par exemple, sur les sujets RH,
23:53 les sujets juridiques qui reposent beaucoup sur lui,
23:55 surtout les dirigeants de PME qui ne peuvent pas avoir
23:58 des dirigeants spécialisés dans chaque domaine.
24:00 Et puis après, l'accompagner sur sa propre santé
24:02 pour que lui-même pratique une activité physique,
24:04 prenne le temps d'avoir un sommeil équilibré,
24:07 d'avoir une alimentation équilibrée
24:09 pour pouvoir mieux appréhender les crises successives
24:13 et les transformations qu'il a emmenées dans sa société.
24:15 Les chefs d'entreprise heureux, c'est des salariés heureux.
24:17 Exactement.
24:18 Et on peut faire là aussi une analogie avec le sportif de haut niveau.
24:21 Le chef d'entreprise doit être performant, responsable,
24:24 résister à la pression.
24:25 Aujourd'hui, il y a de plus en plus de sportifs
24:27 qui osent prendre la parole pour parler de leurs faiblesses
24:30 et de leurs troubles de la santé mentale.
24:32 Donc, ils osent parler et qu'ils osent dire qu'ils sont accompagnés.
24:35 La libération de la parole peut être quelque chose d'important.
24:37 Un chef d'entreprise a le droit aussi d'être accompagné,
24:39 a le droit d'avoir des faiblesses.
24:41 Mais un grand merci à tous les deux, en tout cas,
24:43 pour cette belle conclusion.
24:44 Donc, plusieurs points à retenir.
24:45 L'entreprise a des responsabilités, on l'a vu,
24:47 vis-à-vis des salariés en termes de santé.
24:49 Mais n'oublions pas que nous restons quand même
24:51 les premiers responsables de notre état de santé.
24:53 Renseignez-vous sur ces offres sportives.
24:55 Et on le disait, on peut se blesser en faisant du sport,
24:58 mais la sédentarité tue, on est bien d'accord.
25:00 Donc, n'hésitez pas à bouger.
25:02 Et sachez qu'en cas de difficultés psychologiques,
25:04 vous pouvez aussi trouver de l'aide au sein de votre entreprise.
25:07 Et enfin, soyez prévoyants,
25:08 ce n'est pas parce que vous mettez votre ceinture de sécurité
25:10 que vous allez avoir un accident.
25:12 Ça ne va pas vous porter malheur, arrêtons d'être superstitieux.
25:15 Voilà, un grand, grand merci à tous les deux.
25:17 C'est la fin de cette émission.
25:18 Merci à tous ceux qui m'ont aidé à la préparer.
25:20 Quant à moi, je vous donne rendez-vous très bientôt
25:22 pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
25:24 D'ici là, prenez soin de vous.
25:25 [Musique]
25:47 Le Groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord.
25:50 BOOM, le programme qui prend soin de vous.
25:52 GroupeVive, pour une santé accessible à tous.

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