On l’appelle familièrement le rognon ou le haricot, souvent ignoré, voire méprisé… Le garder en bonne santé est pourtant vital : sans lui, pas de vie possible. On en parle sur le plateau de La Santé D’abord.
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00:00 Prenez soin de vous avec le groupe Vive et votre programme La Santé d'abord.
00:04 Groupe Vive pour une santé accessible à tous.
00:07 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de La Santé d'abord,
00:10 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:13 On l'appelle familièrement le rognon ou encore le haricot,
00:17 souvent ignoré, voire méprisé, le gardeur bon de santé,
00:20 et pourtant vital, sans lui, pas de vie possible.
00:22 Je vais parler du rein qui aura aujourd'hui les honneurs de La Santé d'abord.
00:27 (Générique)
00:30 ---
00:48 - Il était temps de rétablir la vérité sur ce petit organe
00:51 qui n'est pas une simple passoire qui fabrique de l'urine.
00:54 Je vais parler du rein.
00:56 Et vous allez le voir, ses pouvoirs sont tout simplement extraordinaires.
00:59 Nous allons vous expliquer comment en prendre soin avec mes deux invités.
01:03 Docteur Emmanuel Dupuis, bonjour. - Bonjour.
01:05 - Vous êtes néphrologue à Paris. - Exactement.
01:08 - Et Sanislas Trolonge, bonjour. Trolonge, pardon.
01:10 - Trolonge, oui. - Trolonge.
01:11 Vous êtes diététicien nutritionniste à Pordeaux.
01:14 Donc merci d'être venu jusqu'ici sur le plateau de La Santé d'abord.
01:17 Mais tout d'abord, les Français ont-ils conscience
01:20 que cet organe est une des clés de notre santé ?
01:23 C'est un reportage de Marine Kijek et Mathieu Guillot.
01:26 ---
01:33 - Les reins sont situés dans la partie inférieure de l'abdomen, je pense.
01:37 - Le rein, j'avais lu quelque part, c'est pas l'expression exacte,
01:40 mais c'est un petit peu la poubelle du corps humain, on va dire.
01:43 C'est-à-dire que c'est lui qui filtre tout,
01:44 qui filtre tout ce qui est déchet, tout ce qui va rester,
01:47 l'alcool, le gras ou les choses comme ça, je suppose.
01:50 Je suis pas professionnel dans le médical,
01:52 mais disons que c'est lui qui s'occupe de tout ce qui est déchet.
01:56 - Tout ce qui augmente la tension ou qui la fait baisser,
01:59 le rein le subit de plein fouet.
02:01 Donc il faut pas être hyper tendu.
02:03 Quand on est hyper tendu, il faut que la tension artérielle soit bien régulée.
02:06 Et il faut pas être trop déshydraté non plus quand on fait du sport
02:09 ou quand on est mal nourri.
02:11 - Pour qu'on soinne ses reins, il faudrait avoir une bonne hygiène de vie.
02:13 Donc il faudrait boire beaucoup, faire du sport énormément.
02:18 - Quand on a des problèmes de reins,
02:21 on fait une insuffisance rénale.
02:24 Donc on risque de faire une dialyse.
02:26 Les gens donnent un rein pour les greffer
02:30 chez les gens qui ont des pathologies.
02:32 - Je suis donneur d'organes si jamais je meurs,
02:35 mais j'ai horreur de tout ce qui est hôpital,
02:37 donc j'ai envie de dire, j'irai pas spontanément le faire, ça c'est sûr.
02:40 Après, tout dépend du contexte.
02:41 Si c'est un membre de la famille, un ami ou des choses comme ça,
02:44 bah on est évidemment...
02:45 Parce qu'on peut vivre avec un seul rein, donc c'est suffisant.
02:50 - Oui, c'est vrai, on peut vivre avec un seul rein,
02:51 mais on le rein à la poubelle de notre corps.
02:54 C'est vrai que c'est pas très respectueux pour nos reins,
02:57 qui sont bien plus que ça.
02:59 Ils ne se contentent pas de détoxifier notre sang.
03:02 On va voir ensemble qu'ils ont plein d'autres fonctions.
03:05 Mais c'est vrai que chaque jour,
03:06 ils lavent quand même environ 300 fois la totalité de notre sang.
03:10 - Exactement. Ils le renouvellent toutes les 30 minutes.
03:12 - Donc ça lave, mais ça lave intelligemment.
03:16 - Intelligemment. - C'est pas juste un filtre passif.
03:19 C'est un filtre qui équilibre.
03:21 Donc il va éliminer les substances qui sont en excès,
03:24 il va garder celles qui manquent, il va équilibrer l'eau
03:28 et évidemment, il va avoir ce rôle d'éliminer toutes les substances toxiques,
03:32 en particulier les médicaments qu'on aura accumulés
03:35 ou certaines autres toxines.
03:37 - Et puis, il a d'autres fonctions qui sont moins connues.
03:39 Il a une fonction endocrine. - Exactement.
03:41 - C'est-à-dire qu'il produit des hormones.
03:44 - Oui, c'est lui, par exemple, qui va réguler
03:45 la quantité de sang qu'on a dans l'organisme.
03:48 C'est lui qui va favoriser la croissance des globules rouges
03:52 en sécrétant une hormone que l'on connaît,
03:54 qui s'appelle l'érythropoïétine, la fameuse EPO.
03:57 - L'évienne de Citrus.
04:00 Cet EPO, il va stimuler la production des globules rouges dans la moelle osseuse,
04:05 mais également la rénine.
04:07 - Et la rénine, donc il va avoir un rôle de régulation de la pression artérielle,
04:12 donc un rôle majeur,
04:14 et aussi dans l'équilibre du métabolisme phosphocalcique,
04:18 c'est lui aussi qui va réguler la synthèse de vitamine D.
04:20 - Très important, oui.
04:21 - Synthèse de la vitamine D, c'est là, effectivement...
04:23 - De la vitamine D active. - Active, oui.
04:25 C'est-à-dire que ça permet de transformer la vitamine D en vitamine D active.
04:29 - Exactement.
04:30 - Donc, en cas de maladie rénale, ne pas oublier de donner de la vitamine D.
04:34 - Voilà.
04:35 - On ne peut pas parler des reins sans parler aussi des glandes urénales.
04:38 C'est ces petits chapeaux qui coiffent chacun de nos reins.
04:41 Elles jouent un rôle dans la production...
04:43 Pardon, dans la gestion du stress en produisant du cortisol,
04:46 la gestion de la tension artérielle, des émotions, du taux de sucre,
04:50 des réserves de sodium, de potassium.
04:51 Elles fabriquent également les androgènes, qui sont nos hormones sexuelles.
04:55 Bref, avec nos urénales,
04:57 c'est vrai que les reins vont contrôler la plupart des fonctions de notre corps.
05:01 - Exactement.
05:02 - C'est d'où...
05:04 On parle de sentinelle de notre santé.
05:08 Vous êtes d'accord avec ça, Stanislas Trelonj ?
05:10 - Oui, je suis d'accord avec ça.
05:11 En tant que diététicien, c'est un peu moins mon rôle
05:13 de surveiller ce bon fonctionnement à la fois du rein,
05:17 mais surtout des glandes urénales.
05:18 Mais effectivement, quand l'insulence rénale se développe chez certains patients,
05:23 on a un dysfonctionnement assez majeur qu'on peut voir, observer, oui.
05:27 - Est-ce que la tension est moins bien contrôlée ?
05:28 Les toxines s'accumulent,
05:30 d'où le risque d'augmentation d'infarctus, de démence, etc.
05:34 En gros, si le rein est agressé,
05:35 les autres organes le sauront aussi, à commencer par le cerveau et le coeur ?
05:39 - Exactement. Comme il régule la pression artérielle,
05:42 en fait, après, il y a un cercle vicieux qui s'installe.
05:45 Quand le rein est déficient, la pression artérielle augmente,
05:47 continue d'abîmer le rein, qui lui-même augmente la tension.
05:51 Donc après, on a un retentissement, en effet,
05:53 sur les vaisseaux, sur le coeur et sur le cerveau.
05:56 - Bon, et puis le problème, c'est que nos reins sont très vascularisés,
06:00 donc très exposés aux toxiques,
06:02 mais également à certaines maladies qui peuvent altérer son fonctionnement.
06:05 On ne le sait pas toujours.
06:07 - Tout à fait.
06:08 Donc les maladies principales qui abîment les reins,
06:13 ce sont l'hypertension artérielle.
06:14 - Oui, donc c'est le cercle vicieux dont on parlait tout à l'heure.
06:17 - Le diabète, c'est aussi parce qu'il agit...
06:20 Il a une toxicité sur les petites artères rénales
06:24 et aussi sur le filtre rénal.
06:27 - Pour rajouter qu'il est présent à peu près sur un nouveau patient sur deux
06:31 dépisté avec une incidence rénale, le diabète.
06:33 L'incidence est assez basclée.
06:35 - Un patient sur deux avec une insuffisance rénale, il y a un diabète.
06:37 - Il y a un diabète associé avec l'hypertension,
06:39 mais évidemment, c'est vraiment le combo des deux
06:42 qui est responsable de la majorité des maladies rénales.
06:46 - Et donc diabète, hypertension artérielle,
06:49 est-ce qu'il y a d'autres facteurs qui peuvent altérer son fonctionnement ?
06:52 - Après, dans les maladies, il y a les maladies glomérulaires.
06:55 Les maladies glomérulaires, c'est peut-être des maladies de dépôt,
06:58 c'est-à-dire des dépôts qui abîment le filtre rénal
07:02 ou des anticorps, des auto-anticorps,
07:05 des maladies auto-immunes, des auto-anticorps
07:08 qui sont dirigés contre notre propre organisme
07:11 et donc contre la membrane de nos reins.
07:14 - Oui, parce que... - Oui.
07:15 - Pardon. Allez-y.
07:16 - Et les maladies héréditaires aussi,
07:18 donc qui sont assez fréquentes,
07:20 et la première d'entre elles, c'est la polycystose rénale.
07:23 En fait, c'est un développement de voluminoquistes dans les reins
07:25 qui finit par détruire les reins au bout d'un certain temps
07:28 et qui est la première cause de maladies génétiques
07:31 responsables d'insuffisance rénale.
07:34 - Ce qu'on n'a pas dit, c'est qu'on ne peut pas régénérer un rein,
07:38 c'est-à-dire quand il est abîmé,
07:39 ou en tout cas quand les gloméroles sont détruites,
07:43 on ne peut pas régénérer, c'est irréversible.
07:45 - Exactement, d'où la nécessité de préserver les reins.
07:48 Donc, on ne peut pas régénérer les reins,
07:51 mais par contre, ils sont capables de faire leur travail
07:54 jusqu'à une destruction de 90 % du rein.
07:57 Donc, quand vous avez encore 10 % des unités fonctionnelles des reins
08:00 qu'on appelle les néphrons,
08:02 on a à peu près 1 million dans chaque rein,
08:04 eh bien, le rein fait son boulot.
08:06 D'où la nécessité de l'aider
08:08 et d'où la nécessité d'avoir au courant un diététicien ou une diététicienne...
08:11 - Et d'alimenter Stanislas ?
08:12 - Je lui ai montré, effectivement, parce que par l'alimentation,
08:14 on peut limiter la génération de déchets
08:17 issus notamment de l'assimilation des protéines,
08:20 qu'elles soient animales ou végétales,
08:22 en diminuant ces consommations-là, qui sont excédentaires en France,
08:25 il faut le savoir,
08:26 et on permet de repousser, effectivement,
08:28 la dégradation finale de ces reins-là
08:31 et puis d'éviter l'arrivée en dialyse
08:35 ou de passer par la transplantation
08:37 quand les reins sont vraiment non fonctionnels.
08:39 - Parce que rappelons que l'insuffisance rénale chronique,
08:41 c'est 3 millions de personnes en France,
08:43 dont 90 000 sont au stade de l'insuffisance rénale chronique terminale.
08:47 Je sais que vous n'aimez pas ce mot, mais là, comme vous le dites,
08:50 il n'y a pas d'autre solution que la transplantation ou la dialyse.
08:53 Et ce sont des chiffres en forte croissance,
08:55 liés notamment à l'explosion du diabète et de l'hypertension artérielle.
08:58 - On peut rajouter dans les dernières données épidémiologiques
09:00 que l'obésité est représentée de manière un peu plus importante,
09:03 notamment sur la période post-Covid,
09:07 donc qui renforce encore une fois le rôle de l'alimentation,
09:09 mais aussi l'activité physique,
09:11 qui font partie intégrante de la prise en charge dans la prévention.
09:14 - Voilà, mais pas attendre d'avoir des reins malades
09:16 pour mettre tout ça en place.
09:18 Alors, comment savoir si notre rein est en bonne santé ?
09:21 Parce que vous l'avez dit, il peut fonctionner
09:23 même avec seulement 10 % de ses capacités,
09:26 sans forcément... Enfin, j'imagine que quand il est atteint à 90 %,
09:30 on doit commencer quand même à avoir quelques signes particuliers,
09:33 mais c'est vrai que c'est une maladie qui va évoluer
09:37 le plus souvent de façon silencieuse, il n'y a pas de douleur.
09:41 Il y a quand même quelques signes qui peuvent déjà nous mettre sur la piste,
09:45 sur la voie, en amont déjà quand même.
09:47 - Oui, alors, comme je vous disais,
09:49 il faut vraiment qu'il y ait une grande quantité
09:51 des unités fonctionnelles du rein qui soient détruites
09:53 pour avoir des signes cliniques.
09:55 - Donc on a les signes cliniques quand il y a 90 % à peu près.
09:57 Avant, on ne peut n'avoir aucun signe clinique ?
09:59 - En général, avant, il y a l'hypertension artérielle
10:02 quand même qui apparaît.
10:04 C'est très rare qu'il n'y ait pas d'hypertension artérielle,
10:06 donc c'est un des premiers signes.
10:07 Et après, quand on a 90 %,
10:10 donc apparaissent différents signes cliniques,
10:14 à commencer par les oedèmes,
10:15 donc les chevilles qui ont tendance à gonfler,
10:18 parfois les oedèmes des paupières le matin.
10:20 Il peut y avoir un prurite,
10:22 c'est-à-dire des démangeaisons sur tout le corps.
10:25 Il peut y avoir une perte d'appétit, une fatigabilité.
10:29 Donc ça, ça traduit une anémie,
10:31 parce que là, le rein produit insuffisamment d'érythropoyétine,
10:34 donc l'organisme n'est plus capable de fabriquer des globules rouges
10:38 en quantité suffisante.
10:40 Voilà, donc c'est à peu près les signes qu'on peut rencontrer.
10:43 - Le problème, c'est que ce ne sont pas forcément des signes très spécifiques.
10:47 Et autrefois, les médecins sentaient les urines de leurs patients
10:51 et regardaient attentivement leur aspect.
10:52 Ils avaient raison, hein ?
10:54 - Oui, exactement.
10:55 Alors maintenant, c'est vrai que maintenant...
10:57 - On le fait un peu moins maintenant.
10:59 - On a du dépistage.
11:01 - Juste pour revenir sur l'aspect des urines,
11:04 on peut inciter les gens à regarder quand même leurs urines ?
11:07 Ils peuvent apprendre deux, trois choses ?
11:08 - Tout à fait. On peut regarder s'il y a du sang dans les urines,
11:10 on peut regarder si elles sont concentrées.
11:12 Il y a aussi les odeurs d'urines
11:14 qui peuvent orienter vers une infection urinaire ou...
11:17 - Parce qu'à l'état normal, les urines sont jaunes clairs, c'est ça.
11:20 Elles sont inodore.
11:21 Plus elles sont foncées, plus elles sont concentrées,
11:24 ce qui peut augmenter les risques de cystites, d'infections urinaires
11:28 et de calculs rénaux.
11:29 Alors, justement, peut-être un mot...
11:31 Les cystites, l'infection urinaire,
11:33 je pense que les femmes surtout connaissent bien ce sujet
11:37 et on en a parlé dans d'autres émissions.
11:39 Les calculs rénaux, en revanche, qu'est-ce que c'est exactement
11:41 et quels sont les facteurs de...
11:43 - Les calculs rénaux, en fait, se forment
11:45 lorsque la densité devient trop importante au niveau des urines,
11:48 qu'il y a une agrégation de toutes ces molécules
11:51 et qui forment après des cailloux, de la pierre.
11:55 Et il y a plusieurs facteurs favorisant ces calculs rénaux,
11:59 soit un pH urinaire très acide,
12:01 soit une consommation...
12:03 Enfin, une excrétion un peu trop importante de calcium
12:07 qui s'agrège avec d'autres éléments
12:09 qui font qu'on peut faire différents types de calculs rénaux, de litiases.
12:13 Et donc, après, il y a des précautions,
12:15 notamment alimentaires, à prendre en compte,
12:17 avec en premier lieu l'hydratation,
12:18 de maintenir une hydratation la plus régulière possible.
12:21 - Le premier conseil, c'est de boire
12:24 pour ne pas...
12:25 Un des signes, si ces urines sont trop foncées,
12:28 là, ça peut être un facteur de risque.
12:29 - S'elles sont déjà très foncées,
12:30 c'est qu'on a un gros facteur de risque.
12:33 Il faut boire régulièrement, pas forcément...
12:34 - S'ils sont des sujets à des calculs.
12:36 Ça, on parlera tout à l'heure, effectivement,
12:38 d'alimentation et surtout de comment bien s'hydrater.
12:41 Si les urines sont mousseuses, c'est présence d'albumines,
12:44 c'est ça qui ne devrait pas passer dans les urines ?
12:46 - Exactement. Ça peut être un des premiers signes
12:48 de la présence d'albumines.
12:50 Donc, la présence d'albumines, ça signe l'altération du filtre rénal
12:54 et donc, ça signe une maladie rénale.
12:57 Donc, la première, on en a parlé, c'est due au diabète,
13:00 mais ça peut aussi témoigner d'une maladie glomérulaire,
13:03 auquel cas, après, il faut faire des investigations
13:05 pour savoir quel type de maladie
13:06 et ça peut aller jusqu'à la biopsie rénale,
13:09 c'est-à-dire qu'on prélève un petit morceau d'urin,
13:11 que c'est un organe qui est assez mystérieux.
13:13 Donc, on a du mal à identifier parfois
13:15 avec les tests à notre disposition
13:18 quel type de mal est en train de le toucher.
13:21 Donc, seule la biopsie rénale nous permet d'avoir un diagnostic
13:24 de la pathologie spécifique, en fait.
13:27 - Et attention également à certains compléments alimentaires,
13:29 comme la vitamine C.
13:31 - Alors, la vitamine C...
13:33 - C'est plus vers les calculs rénaux, en fait.
13:34 Effectivement, surtout la vitamine C en complément alimentaire
13:38 qui est surdosée à 500, 1000 mg,
13:42 alors qu'on a des besoins autour de 100 mg seulement.
13:46 Donc, ça peut favoriser, effectivement,
13:47 notamment des litiaces qu'on appelle oxalo-calciques,
13:50 où la vitamine C se transforme en doxalate
13:52 et favorise ces calculs-là.
13:54 Donc, effectivement, c'est pas à prendre sur le long terme.
13:57 - En tout cas, elle a bien compris, l'insuffisance rénale chronique
13:59 ne peut donner aucun symptôme pendant des années.
14:02 Et saluons l'initiative, vous en parliez tout à l'heure,
14:05 du réseau France Rhin, qui, chaque année,
14:06 incite les Français à se faire dépister
14:08 lors de la Journée mondiale du Rhin.
14:10 C'est le deuxième jeudi du mois de mars, chaque année,
14:14 et c'est un reportage de Michel Olivier.
14:17 Cette semaine est la Semaine nationale du Rhin.
14:26 Elle est organisée par le réseau France Rhin
14:28 et vise à inciter la population à se faire dépister,
14:32 car il est difficile de prévenir les maladies rénales.
14:34 - Au début, quand l'insuffisance rénale s'installe,
14:37 il n'y a pas forcément de symptômes
14:39 qui apparaissent chez le patient.
14:41 Alors, parfois, ça peut être une hypertension artérielle
14:44 ou des EDM des membres inférieurs, mais pas systématiquement.
14:47 D'où l'intérêt chez certaines personnes à risque
14:49 de leur proposer un dépistage réalisé
14:52 par une prise de sang et une analyse d'urine.
14:54 - À Nîmes, le CHU Carmeau a été choisi
14:57 par l'Agence régionale de santé
14:59 pour expérimenter un parcours patient.
15:01 Objectif, améliorer les soins par un dépistage précoce,
15:05 mais aussi par une prise en charge améliorée.
15:08 - C'est accompagner le patient le mieux possible
15:11 tout au long de sa maladie.
15:12 Ça veut dire, quand il n'est pas très malade,
15:14 ça veut dire prévenir pour qu'il ne devienne pas plus malade.
15:18 Et quand, vraiment, il est au stade de la dialyse,
15:21 c'est l'associer au choix de sa dialyse,
15:24 c'est lui permettre de la dialyser à domicile,
15:27 parce que pour lui, c'est plus confortable,
15:29 ça améliore sa qualité de vie.
15:30 - À Toulouse, à l'image d'Octobre Rose,
15:32 un dépistage gratuit est organisé,
15:34 Place Saint-Georges, de 10h à 19h, jusqu'à samedi.
15:39 - Alors, concernant le rein, il y a aussi un paramètre
15:41 qu'on peut surveiller régulièrement
15:42 lorsqu'on fait des bilans sanguins,
15:45 c'est la créatinine et le débit de filtration glomérulaire.
15:47 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus
15:49 et quelles sont les valeurs santé ?
15:52 - Oui, alors, la créatinine,
15:53 c'est un produit de dégradation musculaire
15:56 qui est filtré essentiellement par le rein.
15:58 Il est un peu secrété, mais il est essentiellement filtré.
16:01 Et il nous permet de calculer la filtration glomérulaire.
16:04 Alors, après, les normes,
16:06 vous donnez, grosso modo, chez l'homme,
16:09 c'est entre 50 et 100 micromolles
16:12 pour la créatinine plasmatique,
16:14 ça fait à peu près entre 6 et 12 mg.
16:17 Et chez la femme, c'est à peu près, en effet,
16:19 entre 36-40 micromolles et 90 micromolles.
16:25 - D'accord, 4 et 10 mg.
16:27 - 4 et 10 mg, exactement.
16:29 - Et le début de filtration glomérulaire ?
16:31 - Donc, le début de filtration glomérulaire,
16:32 dans la grande majorité des cas,
16:35 il est calculé à partir de cette créatinine.
16:38 Donc, ce n'est pas une mesure qu'on fait dans le sang,
16:40 c'est un calcul qui est fait en fonction de l'âge
16:44 de la patiente ou du patient et du dosage de créatinine.
16:48 - Et les normes, justement, de ce débit de filtration glomérulaire ?
16:52 Parce que ça, quand on fait une prise de sang classique,
16:54 on se dit toujours, créatinémie, débit de filtration glomérulaire,
16:58 "Ouh là là, je suis en insuffisance rénale modérée",
17:01 parce que c'est entre...
17:03 - C'est inférieur à 60, on est déjà en modérée.
17:06 - On parle déjà d'insuffisance rénale modérée.
17:08 Mais donc, en général, la filtration glomérulaire,
17:11 quand on est jeune et en bonne santé, elle est à 100 ml/min.
17:14 Mais à partir de 40 ans, chaque année...
17:16 - Elle commence à baisser. - Elle commence à baisser.
17:18 On perd 1 ml/min chaque année.
17:21 Donc, si on a 80 ans et qu'on a 60 ml/min,
17:25 pas d'inquiétude, c'est correct.
17:26 - Même si dans le tableau...
17:28 - Même si dans le tableau, on approche...
17:29 - C'est marqué qu'on est en insuffisance rénale modérée.
17:31 - C'est là où c'est compliqué d'arriver à identifier
17:35 les gens qui auront 60 ou un peu moins
17:38 et qui seront dans le pathologique et ceux qui seront dans le physiologique.
17:41 C'est là où adresser un néphrologue peut avoir un intérêt.
17:44 - D'accord. Pour faire des examens complémentaires.
17:46 - Exactement.
17:47 - Alors, comment garder des reins en bonne santé ?
17:50 On a dit qu'il faut lutter contre tous les facteurs qui abîment les reins,
17:53 l'hypertension artérielle, le diabète, certains médicaments.
17:56 On n'en a pas parlé, mais il y a des médicaments...
17:58 On a parlé de la vitamine C,
17:59 mais il y a des médicaments aussi qui sont néphrotoxiques,
18:03 qui sont toxiques pour le rein.
18:05 - Oui, on parle des néphropathies iatrogéniques,
18:07 qui sont effectivement dues à ces médicaments.
18:08 On peut citer les AINS, les anti-inflammatoires non stéroïdiens,
18:12 qui peuvent être consommés assez fréquemment
18:15 et qui peuvent après, sur des longues périodes,
18:17 induire des insuffisances rénales.
18:20 - Et donc, outre les AINS qui sont vraiment en haut du tableau,
18:24 donc auxquels il faut penser en permanence,
18:27 il y a certains antibiotiques qui nécessitent des ajustements,
18:30 il ne faut pas s'interdire l'utilisation de ces antibiotiques,
18:34 mais ça nécessite une surveillance.
18:36 Et il y a certains produits comme l'iode
18:39 qui doivent être aussi utilisés avec circonspection.
18:42 - L'iode sous forme de complément alimentaire aussi ?
18:44 - Non, l'iode sous forme d'injection.
18:46 - D'injection, on est d'accord.
18:48 Quand on doit faire des examens particuliers.
18:51 Est-ce qu'on a des médicaments qui pourraient ralentir aujourd'hui
18:56 l'évolution d'une insuffisance rénale chronique ?
18:59 - Alors, historiquement, en fait, oui,
19:00 on a quand même identifié des médicaments qui permettaient de ralentir.
19:04 Donc, c'était des médicaments en général qui avaient aussi une fonction
19:07 d'antihypertenseur et qui protégeaient la membrane du rein.
19:11 C'est ce qu'on appelait les Sartans,
19:14 initialement les IOC, puis après les Sartans,
19:16 qui sont à peu près de la même famille.
19:17 Là, depuis quelques années, il y a un nouveau médicament,
19:20 enfin une nouvelle famille de médicaments,
19:21 qui sont les glyphosines,
19:25 qui sont des glycosuriques, en fait,
19:27 qui éliminent, qui font uriner du sucre, entre guillemets,
19:32 et qui protègent les reins.
19:33 Donc, eux, ils vont un peu modifier l'espérance de vie des reins.
19:36 Donc, ça, c'est une bonne nouvelle
19:38 pour les patients qui ont une maladie rénale chronique.
19:40 - Voilà, mais rien ne vaut la prévention.
19:42 Alors, justement, comment garder ses reins en bonne santé ?
19:45 Nous sommes nombreux déjà à penser qu'il faut, à juste titre,
19:48 boire beaucoup.
19:49 On a tous en tête ce fameux slogan des années 80, "Buvez, éliminez",
19:52 mais en réalité, il ne faut pas boire beaucoup,
19:55 mais suffisamment, boire suffisamment, ça veut dire quoi ?
19:58 - Clairement, les études montrent qu'en fait,
20:01 avoir une hydratation autour de 1,5 litre, 2 litres par jour,
20:05 toutes boissons confondues, semble suffisant.
20:07 Passer cette quantité-là,
20:10 le bénéfice n'est plus vraiment démontré.
20:13 - Mais ce n'est pas dangereux.
20:14 - Mais ce n'est pas dangereux en particulier,
20:17 je ne parle pas des cas d'hepatomanie, etc.,
20:19 mais des grosses consommations.
20:21 - Oui, ça peut aller jusqu'à 8, 9 litres d'eau par jour.
20:23 Mais globalement, 1,5-2 litres, c'est plutôt bien,
20:27 et notamment pour les litiases,
20:28 c'est surtout sur les litiases urinaires où on est vigilant
20:30 pour qu'il y ait une diurèse,
20:32 une quantité d'urine au moins supérieure à 2 litres,
20:34 ça, c'est un vrai facteur de protection
20:36 de la fabrication des calculs.
20:38 - Et quelle eau faut-il boire pour protéger ses reins ?
20:41 Est-ce qu'il y a une eau en particulier que vous allez recommander ?
20:43 - De la même façon, non, on est plutôt pour la variété d'eau.
20:46 Il n'y a pas un intérêt à boire énormément d'eau minéralisée.
20:50 Si on parle de maladies rénales,
20:53 l'eau du robinet sera tout à fait insatisfaisante.
20:56 On peut utiliser des eaux minérales pour compléter l'apport en calcium
20:59 quand il est un petit peu déficient,
21:01 que ce soit dans les maladies rénales ou aussi dans les maladies des litiases,
21:05 mais il n'y a pas une eau particulièrement à conseiller.
21:09 - Mais éviter les eaux trop minéralisées,
21:11 faire trop travailler le rein ou pas spécialement ?
21:14 - Il y a des points de vue un petit peu différents autour de ça,
21:17 mais il n'y a pas vraiment de consensus autour de ça.
21:20 Il y a aussi les eaux bicarbonatées qui vont venir lutter contre l'acidité
21:25 qui peut se développer un peu au niveau sanguine
21:27 dans la maladie rénale lorsqu'elle progresse,
21:29 mais on est sur des utilisations un petit peu variées.
21:32 - L'alimentation joue aussi un rôle très important
21:34 pour garder des reins en bonne santé.
21:35 Stanislas Trelonges, nous nous sommes invités
21:37 à l'une de vos consultations
21:39 pendant laquelle vous donnez des conseils nutritionnels
21:41 à un patient qui souffre d'insuffisance rénale chronique.
21:45 Regardez.
21:46 (Générique)
21:49 ---
21:52 - Je suis Stanislas Trelonges,
21:54 diététicien nutritionniste spécialisé dans les maladies rénales.
21:56 Nous allons voir une consultation diététique
21:58 d'une patiente suivie depuis plusieurs années.
22:00 Conjointement avec le néphrologue,
22:01 nous assurons un suivi tous les 3 à 6 mois de cette patiente.
22:06 Le déroulé d'une consultation
22:08 débute par l'analyse des résultats sanguins urinaires.
22:12 - On va faire le point sur vos résultats d'un point de vue alimentaire.
22:17 Donc, effectivement, vous n'êtes pas anémié.
22:19 Au niveau de la fonction rénale, on est stable à 46 %.
22:23 Vous êtes stable depuis plus d'un an.
22:25 On va aller voir le bilan urinaire.
22:27 Il va être intéressant pour nous
22:28 parce qu'on peut, effectivement,
22:31 voir combien de protéines vous avez mangées,
22:33 combien de sel vous avez mangé la veille.
22:35 Je vous remets ces idées de menu.
22:37 - Oui, vous ne me l'aviez pas donné.
22:38 - Pour varier, ça pourrait...
22:41 Voilà, vous donner des idées de consommation,
22:44 de varier un petit peu les céréales
22:45 et de ne pas tourner toujours autour du riz ou des pâtes.
22:48 On regarde au niveau de la masse musculaire, la masse grasse ?
22:50 - Oui, OK.
22:51 - Non. - D'accord.
22:54 - La masse musculaire, elle est plutôt sur un bon score.
22:58 Donc, après, cette masse grasse-là,
23:01 je ne crois pas que ce soit nécessaire de travailler au niveau alimentaire
23:03 parce que vous n'avez pas non plus des apports très, très importants.
23:05 Mais c'est au niveau de voir comment est-ce qu'on peut faire
23:08 pour bouger un peu plus.
23:10 Ce qui est important, c'est que la réalité,
23:11 c'est que votre fonction rénale, elle est stable depuis plus d'un an
23:13 et c'est là où on les gagne.
23:15 D'accord ? Donc, bravo pour ça.
23:18 - Bravo, Stanislas. Vous avez fait du bon travail.
23:20 Votre patiente, elle était à quel stade ?
23:22 - Un stade 3-4 qui, effectivement, a été suivi depuis deux ans.
23:26 On lui avait proposé de réduire un petit peu ses apports en protéines
23:30 qui étaient excessifs, qui étaient au-dessus des recommandations.
23:33 Donc, ça consiste, en fait, à réduire un peu la fréquence
23:36 des aliments d'origine animale
23:37 et favoriser un peu plus les aliments d'origine végétale
23:40 qui sont moins protéinés,
23:41 mais qui sont aussi plus riches en fibres, plus riches en alcalin,
23:45 et donc permettre, effectivement, de réduire la charge sur le rein.
23:49 Et puis, au final, effectivement, on a moins de déchets dans le sang.
23:53 L'urémie, le taux de durée aussi était beaucoup plus bas.
23:56 Et donc, on a stabilisé.
23:57 On peut dire qu'on a même fait rentrer la patiente en rémission,
23:59 en fait, finalement, de son assistance rénale.
24:01 - Donc, de façon générale,
24:02 qu'on ait un problème, qu'on ait une maladie rénale ou pas,
24:05 attention au régime trop protéiné, hyper protéiné.
24:08 - Oui, exactement.
24:09 - C'est pas pour le rein, c'est pas...
24:11 - Ces tendances-là sont assez inquiétantes pour nous
24:13 qui sommes dans la néphrologie.
24:15 Ça demande un surtravail.
24:17 Donc, quand les reins fonctionnent très bien, il n'y a pas de souci,
24:19 mais s'il y a une maladie rénale qui n'est pas connue,
24:21 pas diagnostiquée, parce que...
24:22 - Et puis, en vieillissant, vous le disiez tout à l'heure,
24:25 nos reins vieillissent aussi.
24:27 Une alimentation bio de préférence,
24:29 justement, pour limiter tous ces déchets toxiques liés aux pesticides.
24:34 - Oui, alors, on va aussi vers ce genre de conseils,
24:36 mais déjà, effectivement, on est quand même face aussi
24:38 à des patients qui n'ont pas forcément un accès facile
24:41 à des aliments de bonne qualité.
24:44 Donc, on cherche surtout déjà à valoriser les végétaux un maximum.
24:47 Ça, c'est un point.
24:48 Et puis, surtout, diminuer la consommation,
24:50 qu'on observe de plus en plus importante, d'aliments transformés,
24:53 qui sont bourrés d'additifs, de phosphore, de potassium,
24:57 de sel, bien évidemment,
24:59 et qui ont un impact sur le microbiote,
25:03 avec des productions de toxines pour le rein...
25:06 - Et ça, c'est du travail supplémentaire.
25:08 - Voilà, on travaille surtout sur ça.
25:09 Et quand on peut aller sur le bio, surtout sur les circuits courts,
25:12 on essaie de remettre un peu les gens en cuisine
25:14 et sur des comportements de santé
25:17 qu'avaient nos parents, nos grands-parents,
25:20 qui sont plus sains.
25:21 - Et qui aient peut-être moins de problèmes, en tout cas, de maladies rénales.
25:24 Un grand, grand merci à tous les deux. C'est déjà terminé.
25:27 Merci, on a appris beaucoup de choses grâce à vous.
25:29 Que le rein était petit, mais vital, c'est la sentinelle de notre santé.
25:33 Il ne se contente pas de dépurer notre sang.
25:34 Il secrète aussi des hormones essentielles à notre santé.
25:38 Les deux grands ennemis de notre rein,
25:40 on le répétera jamais assez, le diabète et l'hypertension artérielle.
25:43 Attention également à certains médicaments,
25:45 les AINS, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
25:48 Rappelons qu'on ne peut pas régénérer un rein,
25:51 même s'il peut fonctionner longtemps
25:54 sans donner de symptômes particuliers.
25:56 C'est une maladie qui évolue à bas bruit pendant des années,
25:59 d'où l'importance d'un dépistage précoce et régulier,
26:02 surtout si on a des facteurs de risque.
26:04 Voilà. Un grand merci à tous les deux.
26:06 Merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission.
26:08 Et merci à vous de nous avoir suivis.
26:10 Je vous donne rendez-vous très bientôt pour un prochain numéro
26:12 de La Santé d'abord. D'ici là, prenez soin de vous.
26:15 ...
26:36 -Le Groupe Vive vous a présenté "La Santé d'abord",
26:39 le programme qui prend soin de vous.
26:41 Groupe Vive, pour une santé accessible à tous.