• l’année dernière
Réchauffement climatique, des pesticides dans les fruits et légumes, sels d’aluminium dans les déodorants…Comment se protéger au quotidien? Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de "La Santé D'abord"

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe vive et votre programme la santé d'abord.
00:04 Groupe vive, entrepreneurs du mieux vivre.
00:06 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de la santé d'abord,
00:10 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:13 Vous avez peur du réchauffement climatique, des pesticides dans la salade,
00:17 du mercure dans les océans, des sels d'aluminium dans les déodorants,
00:20 bref, vous vous méfiez de votre environnement et de son impact sur votre santé,
00:24 et bien vous n'avez pas complètement tort,
00:26 mais la bonne nouvelle c'est qu'il existe aujourd'hui des gestes simples
00:28 pour se protéger au quotidien de toutes ces sources de pollution
00:32 et on en parle aujourd'hui sur le plateau de la santé d'abord.
00:56 Êtes-vous éco-anxieux, comme 67% des français,
01:00 sans doute sinon vous ne seriez pas en train de regarder cette émission.
01:03 Alors l'éco-anxiété, c'est la peur de l'impact environnemental sur notre santé,
01:07 aussi bien sur le plan physiologique que psychologique,
01:10 peur de la pollution atmosphérique, des perturbateurs endocriniens,
01:13 des changements climatiques, autant de sujets que nous allons aborder aujourd'hui
01:16 sur le plateau de la santé d'abord, non pas pour vous angoisser encore plus,
01:19 mais justement pour vous donner des solutions.
01:21 Et je vous présente mes deux invités qui vont nous enseigner
01:24 les bons réflexes anti-pollution.
01:26 Sophia Temam, bonjour.
01:28 Bonjour.
01:28 Merci d'être avec nous.
01:29 Merci.
01:30 Alors vous êtes chargée de recherche, santé et développement à la Fondation MGEN.
01:34 Et Lionel Fournier, en revanche, bonjour,
01:36 parce que vous êtes déjà venu sur le plateau de la santé d'abord.
01:38 Vous êtes, je rappelle, directeur du développement durable du groupe VIVE.
01:42 Donc un grand merci à tous les deux d'être avec nous sur le plateau de la santé d'abord.
01:46 Mais tout de suite, direction Lille, une grande métropole
01:48 où la qualité de l'air malheureusement est loin d'être exceptionnelle,
01:52 ce qui angoisse d'ailleurs certains de ses habitants.
01:53 C'est un reportage de Mathieu Guillot.
01:55 Regardez.
01:56 Tout ce qu'on mange est pollué, même si on prend du bio, il ne faut pas rêver.
02:08 On fait des produits pour le visage contre la pollution.
02:11 Donc c'est certainement que ça fonctionne et qu'il y a un problème.
02:15 Oui, peut-être pollution dans l'air forcément,
02:17 mais après, je pense que sur Lille, on n'est peut-être pas les plus exposés non plus.
02:23 On n'est pas comme en Chine, donc ça va.
02:26 On n'y pense pas forcément au quotidien.
02:28 On est conscient même dans les peintures qu'on doit choisir pour nos maisons.
02:31 Le fait de passer une journée en ville quand on habite à la campagne,
02:33 on sent la différence.
02:35 Donc l'alimentation, c'est une chose. L'air.
02:37 J'ai vu des études qui disaient que rien que le fait de passer 10 minutes dans la forêt,
02:41 ça avait des impacts pendant trois mois après.
02:43 Donc carrément.
02:45 Là, en plus, dans une ville comme Lille où on a 4 mètres carrés de nature par personne,
02:50 ce serait bien d'avoir un peu plus de verre.
02:52 Tout le monde n'a pas la chance de vivre à côté d'une forêt.
02:56 Alors c'est vrai qu'on parle beaucoup de pollution extérieure,
02:58 mais en fait, le danger viendrait surtout de l'intérieur de notre habitat.
03:02 D'après une étude de l'Anceste,
03:03 cette pollution intérieure serait responsable de 20 000 décès par an.
03:07 Alors, nous ne le savons pas forcément,
03:09 mais l'air à l'intérieur de nos maisons est bien plus pollué que l'air extérieur.
03:13 Et cette pollution est très sournoise parce qu'elle est invisible.
03:16 Et puis, nous passons en moyenne 85% de notre temps quand même dans un endroit clos,
03:19 que ce soit dans nos bureaux, dans le métro, dans un bus, chez nous surtout.
03:25 Alors, sans nous faire un cours de chimie,
03:27 quels sont les polluants intérieurs dont il faut le plus se méfier et surtout, où se cachent-ils ?
03:32 Alors, parmi les polluants les plus dangereux
03:37 qu'on peut retrouver dans l'air intérieur des logements,
03:39 il y a bien sûr, par exemple, le monoxyde de carbone.
03:43 Donc, c'est un gaz toxique qui peut être mortel
03:45 et on recense environ une centaine de décès par an liés à l'intoxication monoxyde de carbone.
03:51 Il y a d'autres polluants qui peuvent être dangereux à long terme,
03:56 notamment, par exemple, le formaldéhyde.
04:00 Donc, c'est un composé organique volatile
04:03 qui a la propriété de s'évaporer facilement à température ambiante.
04:08 Donc, on le retrouve de manière commune dans l'air des logements.
04:12 Et donc, ça, à long terme, c'est un cancérogène avéreux pour l'homme.
04:17 Il y a aussi ces fameux perturbateurs endocriniens
04:19 qui sont aussi un petit peu partout, dont on parle beaucoup en ce moment.
04:22 Perturbateurs endocriniens, parce qu'ils vont interférer
04:25 avec le fonctionnement de nos hormones, Lionel Fournier.
04:29 Oui, effectivement, le fait de, voilà, par le toucher, par la respiration, etc.,
04:35 d'incorporer ces perturbateurs endocriniens va effectivement,
04:40 peut, en tout cas, même à petite dose,
04:43 dérégler le fonctionnement du système endocrinien
04:47 et libérer un certain nombre de substances,
04:49 au contraire, empêcher un certain nombre de substances de se libérer,
04:52 qui peuvent avoir un certain nombre de conséquences,
04:55 et de manière un peu continue, et quand c'est régulier,
04:59 être un terrain favorable pour un certain nombre de maladies chroniques,
05:02 pour des problèmes d'humeur, etc.
05:04 Oui, de l'humeur, mais surtout, c'est vrai que la majorité
05:06 de ces perturbateurs endocriniens sont ce qu'on appelle,
05:09 en fait, ils vont mimer l'action des oestrogènes,
05:11 qui sont les hormones féminines, et qui, du coup,
05:15 peuvent avoir des problèmes sur la fertile, enfin,
05:17 peuvent entraîner des problèmes de fertilité, de puberté précoce,
05:20 d'obésité, de maladies thérapeutiques également,
05:23 de cancers monodépendants, de troubles de l'humeur,
05:25 ça, vous en parliez, et le problème, c'est que ces perturbateurs endocriniens
05:29 sont partout, dans notre dentifrice, dans les fruits et légumes
05:32 que nous mangeons dans le tissu de notre canapé, dans le jouet des enfants.
05:36 Alors, quels sont les principaux réflexes qu'il faudrait avoir
05:39 pour limiter leur impact sur notre santé ?
05:41 Par exemple, est-ce qu'il est préférable de manger des fruits et légumes bio ?
05:43 J'imagine que oui.
05:44 - Oui.
05:45 - Il y a quand même beaucoup moins de pesticides qui sont des perturbateurs endocriniens.
05:49 - Effectivement.
05:50 En fait, aujourd'hui, en Europe, on a 100 000 produits, enfin,
05:55 substances chimiques, donc inventées par l'homme,
05:57 qui sont aujourd'hui diffusées dans différents produits.
06:00 Vous en décidez beaucoup, il y a les meubles, etc.
06:02 Donc, à chaque fois qu'on peut, effectivement, sur l'alimentation en particulier,
06:07 éviter d'incorporer ces produits chimiques,
06:10 c'est autant de perturbateurs endocriniens évités, oui.
06:13 - Cuisson et conservation des aliments, là encore, il faut être vigilant, Sophia ?
06:17 - Oui, en fait, les perturbateurs endocriniens,
06:21 ils sont surtout présents dans les plastiques.
06:22 Donc, il faut éviter tout ce qui est plastique,
06:25 et notamment pour l'alimentation, ne pas cuire…
06:27 - Surtout, ne pas chauffer les plastiques.
06:29 - Ne pas chauffer les plastiques au micro-ondes.
06:32 On évite les récipients en plastique.
06:34 - Les biberons des bébés, ne pas les faire chauffer.
06:36 - Oui, parce qu'il y a des phtalates.
06:37 - Voilà, il y a certaines substances qui sont interdites
06:42 pour tout ce qui est en contact avec les aliments,
06:46 comme le BPA, etc.
06:47 Donc, vraiment faire attention aux objets plastiques
06:50 qui contiennent des plastifiants, des colorants perturbateurs endocriniens.
06:54 - Et attention également aux poêles et casseroles et à leur revêtement,
06:59 notamment les poêles en téflon rayé ou abîmé, ça, il faut mieux éviter aussi.
07:03 - Cuisson, papillote en aluminium, attention également,
07:07 parce qu'il y a des particules d'aluminium qui peuvent migrer dans les aliments.
07:12 Les boîtes de conserve, canettes, etc.
07:15 Alors, c'est vrai que le bisphénol a été interdit depuis 2015,
07:19 mais il a été remplacé par quoi ?
07:21 Est-ce que c'est un peu moins dangereux,
07:22 la substance qui a remplacé le bisphénol ou pas ?
07:26 - Oui, a priori.
07:27 Après, la recherche, elle est assez récente sur ces produits.
07:31 Donc, il y a énormément de perturbateurs endocriniens
07:33 qu'on peut retrouver dans ces produits,
07:37 mais la recherche, il faut encore...
07:41 - Et il faut du temps, parce que ça n'égit pas comme un poison.
07:45 - C'est sûr.
07:46 On remplace par d'autres substances,
07:48 mais qui peuvent sur le long terme avoir des effets sur la santé
07:51 qu'on ne connaît peut-être pas aujourd'hui.
07:55 - D'accord.
07:55 En tout cas, et puis on évite trop les emballages plastiques de nos aliments.
08:00 On préfère plutôt les surgelés ou beaucoup en verre.
08:02 C'est même pour la conservation.
08:05 Par exemple, oui, on ne peut pas faire chauffer les plastiques,
08:08 mais quand vous voulez mettre des restes de votre repas,
08:13 vous pouvez les mettre effectivement dans un contenant en plastique si c'est froid.
08:16 Mais en revanche, si l'aliment est gras,
08:17 on évite également de le conserver, même au frigo, dans un récipient en plastique.
08:22 Il vaut mieux le mettre dans un bol ou dans une assiette ou quoi que ce soit.
08:26 Voilà, ça, c'est des petites choses à retenir.
08:28 Concernant l'eau, bouteilles plastiques ou du robinet,
08:31 là encore, est-ce qu'il faut se méfier de l'eau du robinet ?
08:34 - A priori, l'eau en France, même si on a eu quelques alertes récemment
08:39 et traitées tout à fait correctement, l'eau en bouteille aussi.
08:44 Mais le problème de l'eau en bouteille, c'est qu'effectivement,
08:45 comme vous le disiez tout à l'heure, si le plastique a chauffé,
08:48 - Si les bouteilles ont été laissées en pleine chaleur.
08:51 - Voilà, ont été laissées en pleine chaleur, etc.
08:52 Ça peut effectivement poser des difficultés.
08:56 - L'eau filtrée avec les carafes, ça peut être une bonne solution ?
08:58 - Ça peut être une bonne solution.
08:59 Et en plus, ça évitera de la production de plastique
09:02 qui, on en parlera tout à l'heure, peut alimenter le dérèglement climatique.
09:06 - Et l'eau du robinet, il faut s'en méfier ou pas ?
09:10 - A priori, elle est très contrôlée en France.
09:14 - Au niveau des perturbateurs endocriniens,
09:16 est-ce qu'on peut retrouver des traces d'hormones féminines ?
09:19 - C'est ça, via la contamination par les médicaments.
09:23 - La pilule. - La pilule, exactement.
09:26 Donc à très faible dose, mais les effets à long terme, on les connaît.
09:32 - Mais est-ce que les carafes filtrantes,
09:33 elles filtrent ces substances-là, ces perturbateurs endocriniens ?
09:37 - Elles ne vont pas tout filtrer.
09:39 Et puis, ce qui est important, c'est qu'on a tendance à ne pas changer les filtres assez souvent.
09:45 Et ça, ça peut créer une autre pollution.
09:47 Donc faire attention.
09:49 - Il y a un petit voyant rouge, quand ça clignote, il faut changer son filtre.
09:52 Attention également au parfum d'ambiance, aux bougies d'encens,
09:55 qui vont dégager des phtalates, qui contiennent des phtalates, des COV,
09:59 et même les bio, donc à éviter pendant la grossesse
10:01 et les premières années de vie de l'enfant.
10:04 Produits ménagers aussi, il y a beaucoup de perturbateurs endocriniens, mais pas que.
10:08 - Oui, pas que.
10:09 Les produits ménagers comportent de nombreux produits chimiques qui peuvent être irritants.
10:15 On a cité par exemple le formaldéhyde, on peut en trouver dans les produits ménagers,
10:19 parce qu'il a des propriétés désinfectantes.
10:24 Donc ça, surtout éviter les produits ménagers qu'on spray,
10:28 parce que ça va favoriser l'inhalation et surtout pour les personnes asthmatiques,
10:32 les enfants, éviter de faire le ménage en présence d'enfants par exemple.
10:37 - Et puis plutôt, on préfère le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude et on porte des gants,
10:41 parce que la contamination peut se faire aussi par contact de la peau,
10:44 vous l'avez dit tout à l'heure.
10:45 Côté cosmétiques, ce n'est pas très réjouissant non plus.
10:48 Une étude réalisée par l'agence Notteo il y a quelques années a révélé
10:50 que la moitié des cosmétiques sont pollués par les perturbateurs endocriniens.
10:54 Donc quels sont les produits qu'il faudrait limiter,
10:56 on va dire éviter, mais limiter en priorité ?
11:00 - Dans les cosmétiques, il faudrait éviter les fonds de teint, les choses comme ça,
11:05 mais surtout, on a vraiment des personnes sensibles,
11:07 par exemple pendant la grossesse, il faut éviter...
11:12 - Oui, tout ce qui est vernis, etc.
11:15 Après, on se rend compte qu'effectivement, il y a des moments au cours du développement de la vie
11:22 dans lesquels il faut particulièrement éviter,
11:24 on va être plus sensible à la question des perturbateurs endocriniens.
11:27 - Tout ce qu'on met sur la peau, tout ce qui est shampoing,
11:30 tout ce qui peut se rincer, la limite, ce n'est pas très grave,
11:32 mais toutes les crèmes qu'on met sur la peau, le rouge à lèvres, le vernis, les fonds de teint, etc.
11:37 - Certains parfums également.
11:38 - Et certains parfums aussi, là, attention quand même aux perturbateurs endocriniens,
11:41 en gros, moyen d'ingrédients, plus la liste est courte, mieux c'est.
11:46 Ou alors peut-être des produits qui ont un label bio,
11:49 en tout cas, certifié bio, ça peut être effectivement plus intéressant.
11:53 Et comme vous le disiez, chez la femme enceinte,
11:55 on va éviter pendant les 9 mois de grossesse, peut-être vernis, fonds de teint et rouge à lèvres.
12:01 Alors, vous connaissez le crédo de notre émission, mieux vaut prévenir que guérir.
12:07 Alors, comment savoir si la qualité de votre air intérieur est bonne,
12:11 s'il n'y a pas de moisissures, par exemple, qui prolifèrent dans votre maison
12:15 et qui peuvent être trancheuses pour votre santé ?
12:17 Eh bien, il existe des spécialistes qui viennent chez vous pour faire un diagnostic
12:21 et vous proposer des solutions, regardez.
12:23 - C'est vraiment pas bon.
12:32 Et en plus, c'est tout mou.
12:34 Les moisissures peuvent provoquer des allergies, être irritantes ou être toxiques.
12:39 Donc, il va falloir savoir quel cocktail on a.
12:42 C'est un problème de tout que vous avez dans le logement
12:44 et particulièrement dans la salle de bain, c'est ça ?
12:46 - Oui.
12:47 - Vous êtes suivie par un allergologue ou c'est le médecin qui vous donne ça ?
12:49 - Non, c'est le médecin.
12:50 - C'est d'accord.
12:50 Et les traces de moisissures dont vous me parlez dans la salle de bain, elles datent de quand ?
12:54 - Depuis deux ans et demi.
12:56 - Je vous laisse derrière l'ensemble des produits à éviter
13:00 quand on a des pathologies respiratoires.
13:02 L'objectif, c'est de savoir si ces moisissures peuvent expliquer l'atout de la patiente,
13:07 que le médecin soit au courant dans le suivi de son patient, surtout.
13:10 - C'est vous qui les avez fait poser ?
13:14 - Oui, en tout cas, les travaux juste avant de déménager.
13:16 - Ils vous ont mis des entrées d'air ?
13:18 - Aucune idée.
13:19 - Ah non.
13:20 Donc là aussi, pas d'entrées d'air ?
13:22 - Non.
13:22 - Vous aurez beau aérer, vous n'aurez pas la même qualité que quand vous ventilez aussi.
13:26 - Oui.
13:27 - Vous devez avoir des entrées d'air qui permettent de choper de l'air extérieur
13:30 et de le ramener dans la maison,
13:32 qui se chargent des polluants, qui se chargent de l'humidité
13:35 et qui est évacuée dans les pièces humides.
13:37 Si vous enlevez le poumon de votre maison, elle ne respire pas.
13:39 L'objectif, c'est que chaque personne puisse avoir affaire à notre service,
13:44 qu'il ait une couverture mutuelle, qu'il soit cadre, salarié.
13:48 Dans une journée, on passe de la caravane au château.
13:51 - Je ne savais pas que ça existait, ce type de métier.
13:53 Quelqu'un spécialiste de la qualité de l'air intérieur.
13:57 Pour profiter de ce dispositif, on se tourne vers qui ?
14:01 - C'est un dispositif, en tout cas, il y a un dispositif et un réseau de conseillers
14:04 qui ont été développés par la mutualité française.
14:08 Donc vous pouvez vous rapprocher de votre mutuelle.
14:10 - Donc si je résume, pour dépolluer sa maison,
14:14 on pense régulièrement, c'est vrai qu'on ne l'a pas si dit,
14:16 mais au moins deux fois dix minutes par jour, c'est très important.
14:20 On se déchausse en entrant pour éviter notamment l'entrée des pesticides,
14:23 allergènes ou autres.
14:24 On fait la chasse aux poussières, on arrête les détergents classiques,
14:27 vinaigre de soude, c'est mieux, ou bicarbonate.
14:29 Pardon, non, vinaigre blanc, je suis perdue, vinaigre blanc.
14:34 Je ne fais pas assez souvent le ménage.
14:35 Vinaigre blanc et bicarbonate de soude.
14:39 On achète des meubles d'occasion, on ne fait pas chauffer le plastique,
14:41 très important pour les perturbateurs endocriniens.
14:42 On mange bio, plutôt, enfin plutôt pour les fruits et légumes,
14:45 et on évite de se mettre des couches de crème et de fond de teint.
14:48 Bon, c'est raté pour aujourd'hui, parce que comme on fait un peu de télé,
14:51 on est obligés de se maquiller un petit peu.
14:52 Et les plantes dépolluantes, est-ce que ça marche, ça ?
14:55 Parce que je sais que leur pouvoir dépolluant est un peu discutable.
14:58 - Oui, c'est discutable.
15:00 Le terme "dépolluant", ce n'est pas validé vraiment scientifiquement.
15:04 Ces plantes, par exemple, elles ont été testées par les personnes
15:07 qui vendent dans des laboratoires, dans des conditions très contrôlées.
15:12 Et effectivement, certaines plantes vont pouvoir réduire la pollution,
15:17 mais en comment dire...
15:21 - Oui, elles vont surtout humidifier et régénérer l'air, en fait,
15:24 plus que dépolluer vraiment.
15:25 - Oui, et en tout cas, elles ne sont pas plus efficaces
15:26 que d'ouvrir la fenêtre, de ventiler et d'aérer.
15:30 C'est ce qu'il faut savoir.
15:31 - Alors, parlons maintenant de la pollution extérieure,
15:33 qui est quand même beaucoup mieux connue
15:34 et qui serait responsable de 40 000 morts par an.
15:37 Le confinement a bien prouvé d'ailleurs le lien entre
15:39 la pollution de l'air et mortalité prématurée.
15:43 Quels sont les principaux impacts de cette pollution extérieure,
15:45 qu'elle soit industrielle, urbaine, agricole, sur la santé humaine ?
15:50 Lionel.
15:50 - Justement, on l'a évoqué tout à l'heure,
15:54 d'abord, ça peut provoquer un certain nombre de maladies respiratoires,
15:58 cardiovasculaires.
15:59 On est sûr des dérèglements, par exemple, du système endocrinien.
16:05 On peut avoir de l'inflammation chronique, etc.
16:08 Et aujourd'hui, on parle de 40 000 morts,
16:11 mais certaines études qui vont plutôt aller regarder
16:16 l'impact des nanoparticules,
16:17 ça tout dépend de la taille des particules,
16:20 j'allais dire, qu'on regarde.
16:22 - Parce que quand on parle de particules fines,
16:23 c'est différent de ces nanoparticules ?
16:26 C'est encore autre chose ?
16:27 - C'est ça, à l'intérieur des particules fines,
16:29 vous pouvez, en fonction de la taille de particules,
16:31 regarder les effets.
16:32 Et cette étude là, auquel je fais allusion,
16:34 alors, ce n'est peut-être pas encore un consensus scientifique,
16:37 mais il semblerait qu'il pourrait y avoir un impact,
16:38 même sur le cerveau.
16:40 Et ça pourrait provoquer un certain nombre de maladies dégénératives.
16:43 Et là, on serait plutôt sur 100 000 morts.
16:45 Donc c'est un sujet...
16:46 - Parce que ces nanoparticules échappent, en fait,
16:49 aux filtres bronchiques.
16:50 - Voilà, et puis, il y a pour vrai même ça.
16:51 - On ne sait pas les filtrer, et du coup,
16:52 ça vient se propager partout dans notre organisme.
16:55 - Oui, y compris dans le cerveau.
16:56 - Exactement.
16:57 - D'accord.
16:57 Est-ce qu'on respire mieux à la campagne ou pas ?
17:00 - Ça dépend.
17:01 Voilà, c'est pas très...
17:02 Effectivement, vous avez...
17:03 On évoquait tout à l'heure dans le micro-trottoir des forêts.
17:08 Donc là, a priori, quand on a un espace sain à la campagne,
17:11 il vaut mieux être dans un espace sain à la campagne
17:13 qu'évidemment en ville avec la circulation, etc.
17:17 Par contre, on sait aussi qu'il y a des espaces de campagne
17:20 qui sont très cultivés avec un certain nombre de produits chimiques
17:23 qu'on évoquait tout à l'heure, de pesticides et autres.
17:26 Et là, on peut les respirer et c'est pas beaucoup mieux.
17:29 - Alors, est-ce qu'on a des solutions pour le futur ?
17:31 Qu'est-ce que les chercheurs sont en train d'imaginer
17:34 pour diminuer cette pollution de l'air ?
17:36 - Alors, il faut peut-être quand même dire que la pollution de l'air,
17:39 globalement, alors je parle pas des nanoparticules,
17:41 mais la pollution de l'air la plus impactante,
17:44 en tout cas avec des particules un peu plus importantes,
17:46 a quand même beaucoup diminué.
17:48 Voilà, je fais du vélo de temps à autre
17:51 et je peux vous dire que quand vous vous faites doubler
17:53 par des anciens véhicules des années 70,
17:55 vous sentez la différence.
17:56 - Vous vous en souvenez, oui.
17:57 - Oui, oui, tout à fait.
17:58 - Oui, oui, mais il est épaulant.
17:59 Donc voilà, il y a eu des progrès qui ont été faits,
18:02 en particulier sur la filtration.
18:04 Tout n'est pas encore...
18:06 Et je pense que la recherche avance,
18:09 on aura des solutions technologiques,
18:11 mais je pense que c'est à nous aussi d'agir.
18:13 - C'est-à-dire de revoir notre mobilité ?
18:15 C'est-à-dire faire plus de vélo ?
18:16 - Exactement.
18:17 - Alors, le problème, c'est qu'il y a certains endroits
18:19 où c'est un petit peu dangereux encore de faire du vélo.
18:22 - Plus il y aura de gens qui feront du vélo, moins ça sera dangereux.
18:24 Et en tout cas, il y a beaucoup d'impacts positifs,
18:28 beaucoup de co-bénéfices.
18:29 Ça diminue la pollution,
18:31 ça a un impact positif sur le dérèglement climatique,
18:33 on en parlera tout à l'heure.
18:34 Et puis, ça a des impacts très forts en matière de santé.
18:38 L'ADEME a publié un certain nombre de chiffres
18:42 réalisés à partir d'études scientifiques
18:43 qui nous disent qu'on gagnerait entre 70 à 90 centimes
18:48 en termes de santé publique,
18:50 c'est-à-dire de soins, de coûts,
18:52 d'éviter par kilomètre parcouru.
18:55 Donc c'est considérable.
18:56 Et on aurait entre 30 et 40 % de la mortalité précoce évitée
19:00 par une activité régulière avec le vélo.
19:02 Donc il y a quand même beaucoup de bénéfices.
19:04 - Tous au vélo. - Tous au vélo.
19:07 - Ma grand-mère, le problème, c'est qu'elle ne pourra pas faire du vélo.
19:10 - Avec un vélo électrique, peut-être qu'elle n'y arrivera.
19:13 - Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre à titre individuel ?
19:15 - À titre... - Ne pas faire du vélo.
19:18 - Prendre les transports en commun
19:19 plutôt que la voiture quand c'est possible.
19:24 - Oui, puis aussi peut-être...
19:27 - Le co-voiturage, peut-être mieux isoler sa maison aussi,
19:29 ça on n'en a pas parlé, mais... - Oui, effectivement.
19:31 - D'avoir un recours à une énergie décarbonée aussi.
19:35 - Et la meilleure énergie, vous l'avez dit,
19:36 c'est vraiment celle qu'on ne consomme pas.
19:38 Donc l'idée de commencer par isoler sa maison
19:42 le plus correctement possible avant de réfléchir à l'énergie,
19:45 je pense que c'est absolument central.
19:48 - Alors, dernière source d'inquiétude pour notre santé,
19:50 c'est le réchauffement climatique.
19:52 Mais là encore, essayons d'être optimistes
19:54 et d'avoir confiance en l'intelligence humaine
19:56 et en ses capacités d'adaptation.
19:57 Alors, ce réchauffement induit déjà, c'est vrai,
19:58 la prolifération de certaines espèces,
20:01 comme les moustiques-tigres,
20:02 on a beaucoup parlé dans les actualités,
20:04 ou des coccinelles japonaises,
20:06 qui font apparaître de nouvelles maladies.
20:08 - Oui, oui, effectivement, parce que le dérèglement climatique
20:10 va permettre à ce que certaines espèces
20:14 porteurs de pathogènes qui n'étaient pas sur certaines latitudes
20:18 sont en train de les coloniser.
20:19 En France, cette année, en 2022,
20:21 on a eu 47 cas de maladies tropicales,
20:25 la dengue, la chikungunya,
20:28 de cas autochtones en métropole qu'on ne connaissait pas aujourd'hui.
20:31 On voit aussi le développement de la maladie de Lyme,
20:34 avec des tiques,
20:36 et qui remonte de plus en plus vers le nord, oui.
20:38 - Oui, même chose du côté de la flore,
20:41 avec la prolifération de plantes potentiellement nuisibles,
20:43 comme l'ambroisie, donc augmentation des allergies.
20:47 C'est vrai qu'avec le cocktail pollution + prolifération des pollens,
20:53 les réactions allergiques sont de plus en plus fortes.
20:56 - Exactement, parce que quand vous avez un dérèglement,
20:59 donc réchauffement climatique,
21:01 on a une période de pollinisation qui est plus longue,
21:04 la floraison est plus longue,
21:06 avec beaucoup plus de pollens qui sont produits,
21:11 et en plus plus agressifs.
21:12 Donc on a un cocktail pour développer les maladies...
21:18 - Toutes les réactions allergiques,
21:19 ça potentialise les symptômes de l'allergie.
21:23 Et plus étonnant encore,
21:24 le climat aussi pourrait influencer notre santé mentale.
21:27 Je ne parle pas juste de météo-sensibilité,
21:29 quand on a le moral un peu dans les chaussettes,
21:30 quand il fait ce temps gris et froid,
21:32 mais une étude de l'INSA m'a montré une hausse du taux de suicide
21:34 lorsqu'il fait très chaud.
21:35 - Oui, exactement, en fait...
21:38 - Oui, voilà, parce que c'est une étude
21:40 qui est sortie cet été au mois d'août,
21:43 et qui montre qu'en fait, tous les décès
21:48 sont assez élevés quand la température est basse,
21:50 descendent progressivement jusqu'à 20 degrés,
21:51 et remontent avec la température élevée.
21:54 Il y a un type de décès qui, lui,
21:56 ne fait qu'augmenter avec la température.
21:58 - Ce sont les suicides. - C'est le suicide.
21:59 - D'accord.
22:00 - Alors, il y a, d'après ce que disait l'étude,
22:02 deux hypothèses.
22:04 La première hypothèse, ça serait plus il fait chaud,
22:06 moins on sort, moins il y a de relations sociales,
22:08 et voilà.
22:09 Et la deuxième hypothèse, ça serait le fait
22:11 que la chaleur perturbe le fonctionnement
22:13 du système endocrinien.
22:15 - Du système endocrinien, créant des troubles de l'humeur.
22:18 - Avec moins de sérotonine, etc., et donc des troubles de l'humeur.
22:21 Et je trouve que tout ça nous fait dire que finalement,
22:24 alors qu'on voit la maladie avant tout comme intérieure
22:27 et guérissable, on se rend compte
22:30 qu'elle est aussi extérieure et probablement évitable.
22:35 - Alors justement, comment préparer notre organisme
22:37 au prochain changement climatique, puisque l'on sait aujourd'hui
22:40 que notre planète continue inoxyrablement de se chauffer ?
22:43 Eh bien, c'est la question que s'est posée l'explorateur Christian Clot.
22:46 Son prochain projet à visée scientifique est d'emmener
22:49 20 personnes à expérimenter les climats
22:51 qui seront les nôtres en 2050.
22:53 Regardez, c'est un sujet de Pierre Emko.
22:55 - Climate, c'est une mission qui a pour but d'essayer
23:05 d'étudier l'impact d'un nouveau climat sur des humains.
23:08 On va travailler sur trois milieux complètement différents.
23:11 La forêt équatoriale de Guyane, où il fait très chaud, humide.
23:14 La Laponie, où il va faire très froid et semi-sec.
23:16 Et puis ensuite, le désert d'Arabie Saoudite,
23:18 où il va faire très chaud et sec.
23:20 On va s'y trouver durant 40 jours à chaque fois
23:22 pour faire des traversées.
23:23 Pourquoi des traversées ?
23:24 Parce que le but n'est pas de nous protéger du milieu
23:26 en construisant des choses dans lesquelles on resterait,
23:28 mais au contraire, d'être obligé de comprendre
23:30 et de faire face au milieu pour nous y adapter.
23:33 - Au niveau protocole scientifique, on travaille sur trois niveaux.
23:35 Il y a le niveau de l'humain en tant qu'individu,
23:37 le niveau de l'individu dans un groupe,
23:40 et ce groupe dans une écologie générale.
23:42 On a une cinquantaine de protocoles différents
23:44 qui amènent des milliers de données qu'on synchronise ensuite
23:48 pour comprendre quels ont été les moments d'impact
23:50 les plus importants dans une nouvelle condition.
23:52 On voit concrètement des adaptations physiologiques se créer,
23:55 et également cognitives.
23:56 Le cerveau se transforme jusqu'à un certain point,
24:00 c'est ce qu'on appelle la plasticité cérébrale.
24:02 Ça correspond à une transformation, à une évolution physiologique aussi.
24:05 On a besoin d'adapter son rythme cardiaque parfois,
24:08 sa température centrale.
24:09 On a besoin de renforcer certaines musculatures.
24:13 Bref, l'ensemble de ces notions-là génèrent une adaptation
24:17 avec un but simple, se sentir bien et stabilisé
24:21 dans la situation dans laquelle on se trouve
24:22 et avoir la capacité de se projeter dans le futur
24:25 pour concevoir l'avenir.
24:26 - Voilà, donc ne pas se protéger de son milieu,
24:28 mais au contraire, réussir à s'y adapter.
24:30 Christian Clore, en tout cas, a l'air plutôt optimiste.
24:32 Vous êtes d'accord avec lui ?
24:33 Il faut faire confiance au cerveau humain
24:35 et à sa formidable plasticité,
24:37 ce qui ne doit pas empêcher bien sûr de limiter
24:39 les dégâts au niveau de l'environnement ?
24:42 - Oui, d'ailleurs, deux choses.
24:44 La première chose, c'est que l'étude de l'Inserm
24:46 que j'évoquais tout à l'heure montrait
24:48 qu'on avait déjà commencé à s'adapter
24:50 et que cette inflexion dont on parlait,
24:52 enfin, qu'il y avait eu une inflexion
24:53 et qu'il y avait une progression un peu moins forte de décès
24:57 en fonction de la température, c'est le premier point.
24:59 Et puis surtout, et là, on sait que le dérèglement climatique,
25:02 de toute façon, en est engagé,
25:03 c'est tout ce qu'on pourra faire,
25:05 en particulier de manière collective,
25:07 tous les réseaux de solidarité qu'on pourra faire
25:08 pour s'adapter, par exemple, à la canicule.
25:11 Voilà.
25:12 - En tout cas, un grand merci à tous les deux.
25:14 Vous avez rempli votre mission,
25:15 c'est-à-dire ne pas être anxiogène.
25:17 Merci beaucoup.
25:18 Merci à tous de nous avoir suivis.
25:20 Je vous donne rendez-vous très bientôt
25:21 pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
25:24 D'ici là, prenez soin de vous.
25:25 (Générique)
25:47 - Le Groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord,
25:50 le programme qui prend soin de vous.
25:52 Groupeville, entrepreneur du mieux vivre.

Recommandations