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Demain tous allergiques ? La question se pose ! Pollen, fruits à coque, œufs, acariens… le nombre d’allergènes a doublé en 15 ans. Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de "La Santé D'abord"

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Transcription
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe Vive
00:02 et votre programme La Santé d'abord.
00:04 Groupe Vive, entrepreneurs du mieux vivre.
00:06 Bonjour à tous, je suis ravie de vous accueillir
00:10 sur le plateau de La Santé d'abord,
00:12 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:15 Demain, tous allergiques ?
00:16 La question se pose, d'après les projections de l'OMS.
00:19 Nous serons une personne sur deux
00:20 à être touchés par les allergiques d'ici 2050.
00:23 Pollen, fruits à coque, oeufs, acariens,
00:26 le nombre d'allergiques a doublé en 15 ans.
00:28 On en parle aujourd'hui sur le plateau de La Santé d'abord.
00:31 30 % de la population souffre d'allergies,
00:54 un chiffre qui ne cesse d'augmenter ces dernières années.
00:57 Comment expliquer ce phénomène ?
00:59 Quels sont les principaux facteurs en cause ?
01:00 Si on ne peut pas guérir aujourd'hui les allergies,
01:03 pourrait-on en revanche les prévenir
01:05 ou de moins soulager les symptômes ?
01:07 Autant de questions que je vais poser à mes invités.
01:09 Docteur Lionel Leguet, bonjour.
01:11 Bonjour.
01:13 Merci d'être avec nous.
01:14 Vous êtes médecin allergologue pneumologue à Périgueux.
01:17 Vous êtes également référent du Polynarium Sentinelle de Lannemarie.
01:21 Merci encore d'être avec nous.
01:22 Sylvie Carmamont, bonjour.
01:24 Bonjour.
01:25 Directrice de projet Data du groupe VIVE.
01:27 Et puis Axelle Maillet, bonjour.
01:29 Merci d'être là également.
01:31 Vous êtes docteur en pharmacie et nutritérapeute.
01:33 Et vous verrez qu'une bonne immunité
01:35 pourrait jouer un rôle préventif dans les allergies.
01:38 Et ça passe par la bonne santé de nos intestins.
01:41 On vous expliquera tout ça après.
01:42 Alors, l'allergie est une pathologie qui est souvent banalisée
01:45 avec une prise en charge malheureusement trop tardive
01:48 dans la majorité des cas.
01:49 Et pourtant, ces mécanismes sont complexes.
01:52 C'est loin d'être une pathologie banale.
01:54 Alors, docteur Legay, je compte sur vous
01:55 pour nous expliquer le plus simplement possible
01:58 ce qui se passe dans notre organisme
02:00 quand nous déclenchons une crise allergique.
02:02 C'est votre mission si vous l'acceptez.
02:05 Je sais que ce n'est pas simple, mais vous allez faire ça très bien.
02:08 Oui. Alors, l'allergie,
02:12 c'est une réaction excessive de notre organisme.
02:16 Normalement, on a un système qui s'appelle le système immunitaire,
02:19 qui est le système de défense,
02:21 qui nous défend contre les virus,
02:24 notamment en ce moment avec le Covid,
02:26 qui nous défend contre les microbes.
02:29 Mais malheureusement, des fois, il s'emballe
02:31 et il devient...
02:33 Il se met à s'attaquer à des...
02:36 à la présence dans notre organisme
02:40 de certaines substances, notamment protéiniques.
02:43 Et par exemple, les acariens, le chat, le chien, les pollens,
02:50 vont déclencher dans l'organisme
02:52 des réactions de défense inappropriées, si vous voulez.
02:56 D'accord. En fait, c'est le système immunitaire qui s'emballe
02:59 et qui ne devrait pas s'emballer.
03:00 Ce qui est normal, c'est la tolérance à tous ces allergènes,
03:03 ces poils de chat, ces particules alimentaires, etc.
03:06 Et du coup, on a des symptômes, des manifestations.
03:11 On va éternuer, on va tousser.
03:13 On va tousser, on peut faire de l'asthme,
03:15 on peut faire des réactions cutanées,
03:16 telles que l'urticaire, l'eczéma.
03:19 Et puis, vraiment le summum de la réaction,
03:22 c'est le choc anaphylactique.
03:24 C'est le fameux Edem de Quinc.
03:27 Voilà, Edem de Quinc, à la suite notamment
03:30 de piqûres d'immunoxer, les abeilles, les guêpes,
03:33 et les aliments.
03:35 Les aliments sont quand même...
03:37 Notamment les cacahuètes
03:41 sont assez réputées pour donner des réactions extrêmement violentes.
03:45 Donc, ça veut dire que les allergies peuvent être mortelles,
03:47 dans certains cas.
03:48 Ça peut être mortel.
03:49 On peut prévoir ça ?
03:50 Est-ce que quelqu'un, par exemple,
03:51 qui va déclencher des petites réactions cutanées
03:54 quand il va manger certains aliments,
03:56 est-ce qu'on peut se dire que cette personne-là, un jour,
03:58 peut faire un Edem de Quinc ou pas ?
04:00 Oui et non.
04:01 Oui et non, parce que...
04:02 C'est un peu la roulette ?
04:04 Non, ce n'est pas la roulette.
04:07 C'est le fait que, en général,
04:10 lors d'une première réaction, effectivement,
04:12 on peut avoir simplement des petits grattouillis
04:16 dans la gorge.
04:18 Mais à deuxième, troisième, quatrième, cinquième contact,
04:22 à ce moment-là, il peut y avoir un emballement
04:25 du système de défense de l'organisme.
04:27 Donc, il y a un risque avec un Edem de Quinc.
04:29 D'où l'importance pour ces personnes-là
04:30 d'avoir toujours avec elles ce qu'on appelle la trousse de secours,
04:33 c'est-à-dire des corticoïdes, des antihistaminiques
04:35 et éventuellement une piqûre d'adrénaline, c'est ça ?
04:38 Oui.
04:39 Ce qu'il ne faut pas, c'est affoler les gens non plus.
04:42 C'est rare, ça reste rare.
04:44 C'est rare qu'on fasse un choc anaphylactique d'emblée.
04:47 En général, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
04:49 il y a souvent des petits signes annonciateurs.
04:54 Et notamment sur le plan de l'allergie.
04:59 Par exemple, ça ne viendra pas d'un seul coup, généralement.
05:03 Mais justement, qu'est-ce qui explique que pendant des années,
05:05 on ne va avoir aucune manifestation quelconque allergique
05:08 et puis tout d'un coup, on devient allergique ?
05:11 On commence à avoir des réactions aux pollens ou à certains aliments ?
05:15 Alors, pour ma propre expérience,
05:19 je ne pense pas qu'on devienne allergique.
05:22 On l'est, en naissant.
05:23 En naissant.
05:25 Il y a une prédisposition génétique ?
05:26 En fonction de l'environnement,
05:28 on va avoir la possibilité d'exprimer ou pas cette allergie.
05:33 D'accord. Ce que vous dites, c'est qu'il y a un terrain génétique, en fait.
05:36 Voilà. On pense qu'il y a un terrain génétique au départ
05:39 et un environnement qui va faire
05:42 que l'on va développer ou pas une allergie.
05:45 Très bien. Alors, justement, je vous propose d'écouter le témoignage de Brice,
05:48 un jeune surfeur qui nous raconte son quotidien d'allergique
05:52 et ses conséquences, notamment sur ses performances sportives.
05:54 C'est un sujet de Charles Dupuysat.
05:56 Ce matin, à Lowe, Brice profite d'une belle session
06:07 pour s'adonner à son sport de prédilection, le surf.
06:10 Un effort qui lui prend beaucoup d'énergie à cause de ses allergies.
06:15 Pour retourner au pic après avoir pris une vague,
06:17 il faut ramener pendant... Alors, ça dépend énormément des spots,
06:19 mais il faut ramener pendant entre 30 secondes et 5 minutes.
06:23 Et c'est un effort qui doit être constant.
06:26 Et l'allergie m'empêche d'avoir cet effort sur la durée.
06:29 Que ce soit en loisir ou au travail,
06:31 son rhume de foin a un impact important sur sa vie.
06:34 Se concentrer sur une tâche un peu pointue,
06:36 quand on ne respire pas ou peu, c'est extrêmement compliqué.
06:39 Donc, oui, ça affecte la vie professionnelle,
06:41 ça affecte les relations également.
06:45 De manière pas dramatique, mais embêtante.
06:48 Son installation dans les Landes a accru l'intensité
06:51 et la fréquence de son allergie,
06:52 et a donc demandé un changement de traitement par son médecin.
06:55 Il m'a mis sous zébastine,
06:58 qui est un autre traitement un peu comparable,
07:00 qu'on prend avec un cachet, qu'on prend une fois par jour
07:03 et qui nous accorde une protection...
07:05 C'est un antihistaminique,
07:06 donc ça nous accorde une protection d'à peu près 24 heures.
07:08 J'ai également deux autres traitements.
07:12 Un qui est de pulvérisation nasale, pardon.
07:14 Et l'autre, qui est un traitement qui est lié à l'allergie,
07:18 mais plus par rapport à l'asthme d'origine allergique
07:21 auquel je suis soumis,
07:23 et qui est un inhalateur,
07:25 que je prends une fois, deux fois par jour en traitement de fond.
07:29 Aujourd'hui, une personne sur quatre en France
07:32 est concernée par une allergie respiratoire.
07:34 Alors, Brice souffre d'allergies respiratoires,
07:37 rhume des foins, asthme allergique.
07:39 Ce sont les allergies les plus fréquentes, Dr Legay ?
07:44 Oui.
07:45 La plus fréquente, c'est quand même l'arynite allergique aux pollenes,
07:49 mais après, effectivement, il y a l'asthme.
07:52 Alors, quels sont les rapports entre l'arynite allergique et l'asthme ?
07:58 En fait, on s'aperçoit que c'est très étroit.
08:01 C'est la même muqueuse, le nez et les bronches.
08:04 Et souvent, les personnes qui ont de l'arynite
08:09 vont faire plus facilement de l'asthme,
08:11 et inversement, les asthmatiques sont pratiquement tous des rhinitiques.
08:16 Et qui on va consulter quand on souffre d'allergies ?
08:21 On va d'abord voir son médecin généraliste
08:23 ou on va tout de suite voir un allergologue comme vous ?
08:26 Non, il faut d'abord voir le généraliste
08:29 parce qu'il y a des formes bénignes d'allergies
08:33 que l'on peut traiter avec des antihistamines,
08:35 quelques gouttes dans les yeux, dans le nez,
08:36 pendant une période donnée, c'est-à-dire la période polynique.
08:40 Ceux-là, s'ils sont bien cadrés,
08:42 s'il n'y a pas de souci de gène respiratoire à l'effort, etc.,
08:46 on va pouvoir rester à des traitements basiques.
08:50 Par contre, dès qu'il apparaît un échappement,
08:55 des réactions beaucoup plus violentes,
08:57 un rhinitique qui fait de l'asthme,
08:59 c'est-à-dire une des foins qui fait de l'asthme,
09:02 là, il vaut mieux voir un spécialiste.
09:05 Comment on dépiste ces allergies ? Quels sont les bilans à faire ?
09:09 Il y a d'abord un bilan qui peut être fait par le généraliste.
09:13 Tout simple, on va rechercher, la première chose,
09:16 c'est les zéosinophiles, qui sont des globules dans le sang.
09:21 On peut faire des dosages qui permettent
09:24 de quantifier la quantité d'anticorps,
09:27 notamment de ce qu'on appelle les GGE,
09:30 allergiques dans le sang.
09:32 C'est tout simple, en fait.
09:36 Après, si on a un doute
09:41 qu'il y a une gravité, là, il faut adresser au spécialiste.
09:45 Parce que nous avons maintenant des...
09:48 On pratiquait des tests cutanés,
09:50 qui étaient très faciles, mais maintenant, c'est très compliqué,
09:55 compte tenu des nouvelles législations.
09:57 Donc, on peut avoir recours à des prises de sang
10:00 qui vont être extrêmement précises.
10:02 - Alors, justement, vous parliez des polèmes.
10:06 Leur quantité a été multipliée par 100
10:07 depuis ces 50 dernières années en France.
10:09 Il existe aujourd'hui des polynariums
10:11 un peu partout sur notre territoire.
10:12 Ce sont des sortes de grands jardins
10:14 où sont cultivés, où sont rassemblées
10:16 les principales espèces de plantes allergisantes de la région.
10:19 Et ces polynariums vont nous donner des informations
10:21 très précieuses sur les émissions de polèmes.
10:24 Et nous nous sommes rendus, justement,
10:25 au polynarium Sentinelle de l'Ademarie,
10:27 que vous connaissez bien, Dr Le Guet.
10:29 Regardez.
10:30 ...
10:37 - Dans ce carré de verdure,
10:39 Bruno et Valéry scrutent les différentes plantes,
10:41 herbes et arbres qu'ils ont à leur disposition.
10:44 Ils sont à la recherche de ces petits grains.
10:47 - Là, on regarde si le château a du pollen.
10:49 Et ça nous permet de dire qu'il est en pleine pollinisation.
10:53 Et comme ça, on peut, après, le déclarer en alerte.
10:57 - C'est le plantain qui, en ce moment,
10:59 produit le plus de pollen.
11:00 - C'est celle qui dure vraiment du printemps
11:02 jusqu'à presque l'automne.
11:04 - A chaque fois, plusieurs plantes de la même espèce
11:07 prient un intervalle régulier
11:09 pour couvrir la région autour d'Antone,
11:11 sur 10 km d'est en ouest et du nord au sud.
11:15 Un outil de prévention imaginé au bénéfice de la population locale.
11:20 - Un jour, deux jours, on est prévenus
11:22 de l'apparition des pollens.
11:23 Plus on sait tôt l'apparition du pollen,
11:26 plus on va prendre les mesures qui permettront d'être soulagés.
11:30 - Chaque territoire va avoir ses propres caractéristiques.
11:34 Ici, au centre hospitalier de Lantmarie,
11:37 c'est plus de 14 espèces qui sont surveillées.
11:40 Pour bénéficier de cette information,
11:43 il faut s'inscrire sur le site "Alerte pollen".
11:45 - Elles recevront ensuite un mail
11:47 qui vont les alerter du début d'émission
11:49 de tous les pollens allergisants.
11:50 - Plus de 21 000 personnes reçoivent ces informations,
11:54 un outil innovant au service des personnes sensibles aux pollens.
11:58 En France, 15 pollinariums sont en service
12:01 et 10 sont en projet ou en création,
12:04 avec un objectif à terme,
12:06 quadriller tout le territoire pour informer et alerter.
12:10 - Voilà un outil très précieux pour les allergiques.
12:14 Sylvie Carmabon, vous êtes directrice de projet Data.
12:17 Vous êtes une trouveuse de solutions technico-fonctionnelles,
12:20 une sorte de "je trouve tout" dans l'allergie.
12:24 Vous étudiez également les pollens.
12:25 Racontez-nous en quoi consiste votre travail.
12:27 Ce n'est pas très courant, votre métier.
12:30 - C'est tous les projets autour de toutes les sources de données
12:35 que l'on a actuellement, au bénéfice justement de la santé,
12:39 pour trouver de nouvelles solutions potentiellement pour la santé.
12:42 Et nous menons actuellement un projet pilote
12:46 avec la région Normandie, qui est assez volontariste
12:49 sur tout ce qui est recherche, solutions numériques et innovation.
12:54 Et nous regardons toute la cartographie de la région Normandie
12:59 depuis 10 ans pour voir justement...
13:02 On parlait de rhinites allergiques,
13:04 voir l'évolution des prescriptions de consommation de médicaments
13:09 autour de la rhinite allergique, voir si ça progresse.
13:13 - Et alors, en Normandie, est-ce qu'il n'y a plus de prescriptions ?
13:15 - Oui, oui, malheureusement, en 10 ans, ça a beaucoup progressé.
13:19 - Donc ça veut dire quoi ?
13:20 Ça veut dire qu'il y a plus de pollen aussi en Normandie ?
13:21 - Alors justement, le principe du projet,
13:23 ça va être de croiser ça avec toutes les données liées au pollen
13:27 depuis 10 ans.
13:28 On travaille sur un historique depuis 2010
13:31 avec le Réseau national de surveillance aérobiologique,
13:34 qui est la référence en France en termes de surveillance pollen.
13:37 Et donc l'idée, c'est de croiser pour voir
13:40 si les épisodes polliniques ont changé depuis 10 ans,
13:44 voir s'il y a un lien avec, justement,
13:47 les prescriptions médicamenteuses pour essayer de travailler
13:52 à ce que pourraient être les 10 ans à venir.
13:55 Et cette cartographie, comme l'a dit le professeur,
13:59 c'est très territoire.
14:01 C'est-à-dire que la Normandie ne va pas, évidemment,
14:03 avoir du tout la même configuration que les Landes,
14:07 que Périgueux ou que la région lyonnaise.
14:10 Et nous travaillons avec l'IGN pour, justement,
14:14 regarder quel est l'environnement,
14:18 quels sont les déterminants de santé des patients dans la région
14:23 pour pouvoir faire vraiment des liens et des prévisions.
14:28 Et par exemple, voir s'il y a eu évolution
14:30 dans le top 5 des pollens.
14:33 Vous faites un top 5 pour chaque région ?
14:35 On fait des top 5, au moins pour la région de Normandie,
14:38 dans un premier temps, pour voir s'il y a eu un changement
14:41 avec le réchauffement.
14:42 C'est un projet pilote.
14:43 Qu'est-ce que vous avez observé ces derniers temps ?
14:46 Ce que l'on a vu, c'est que les épisodes polliniques,
14:50 depuis 10 ans, deviennent plus courts et plus intenses.
14:54 C'est un peu ce qui a déjà été dit.
14:56 C'est qu'on a...
14:58 Alors, il faut évidemment le vérifier à partir de toutes les données,
15:01 mais il semble que dès qu'il y a un aléa climatique,
15:06 par exemple, un pic de chaleur,
15:08 la saison pollinique démarre très rapidement et très fortement.
15:13 Donc, pour les personnes qui souffrent de l'irénite allergique,
15:17 qui sont allergiques à ces pollens,
15:19 ça va être évidemment beaucoup plus difficile
15:21 de se protéger sur le pic pollinique.
15:25 Donc, vous disiez, c'est de pouvoir anticiper.
15:27 C'est de pouvoir les prévenir pour faire de la prévention,
15:30 de les alerter plus tôt, peut-être,
15:32 ou de lier ça avec la météo
15:35 pour qu'ils puissent anticiper les pics polliniques
15:40 et fournir aussi toute cette cartographie
15:44 à tous les décideurs locaux ou aux citoyens pour s'informer.
15:49 On pourrait imaginer quand même que les particules de pollution
15:51 pourraient emprisonner du pollen
15:55 et du coup le rendre peut-être plus agressif pour nous.
15:59 Le réseau...
16:01 Le RNSA, le réseau de surveillance aérobiologique en France,
16:06 considère que les particules de pollen
16:10 s'imprègnent de particules de pollution
16:14 et ce qui pourrait les rendre plus agressives,
16:18 en fait, par exemple, dans un milieu urbain.
16:20 - D'accord. - Voilà.
16:22 Donc, il y aurait peut-être des liens
16:25 sur des zones urbaines versus des zones moins denses.
16:30 Et donc, ça, on va pouvoir le voir en cartographiant tout ça.
16:34 Bon, ben, merci beaucoup, en tout cas.
16:36 Des études ont montré également un lien
16:38 entre les allergies et l'état de santé de nos intestins.
16:42 Le lien n'est pas forcément évident comme ça à première vue,
16:44 mais vous allez vite comprendre.
16:45 Axel Maillet, vous êtes une spécialiste de la santé intestinale,
16:48 un sujet que nous connaissons bien toutes les deux
16:50 parce que nous faisons le même métier.
16:51 C'est vrai que réparer un intestin dysfonctionnel,
16:54 c'est un peu la base de notre prise en charge.
16:56 Les allergies, c'est d'abord une histoire de muqueuse.
16:59 Tout à fait. C'est une histoire de muqueuse, effectivement.
17:02 On a parlé des allergies respiratoires et les allergies cutanées,
17:05 mais il y a certainement et assurément aussi l'intestin
17:08 qu'il ne faut pas oublier.
17:09 Ce sont des récentes données que nous avons eues dans ce domaine.
17:13 Muqueuse et, j'ai envie de dire, barrière.
17:16 Barrière parce que l'intestin est avant tout une barrière.
17:20 Il participe bien évidemment, et on le sait pas,
17:22 à 70 %, voire 80 % de notre immunité dès l'enfance,
17:28 mais c'est également une barrière
17:29 pour éviter de laisser passer ces allergènes
17:31 dans la circulation générale
17:33 et générer aussi une simulation,
17:35 sur-simulation de notre système immunitaire général.
17:38 Exactement. Et quand notre muqueuse intestinale est inflammée,
17:42 nos intestins deviennent hyperperméables,
17:44 c'est-à-dire qu'ils deviennent une sorte de passoire.
17:46 Il va laisser passer les allergènes, les toxiques,
17:49 les antigènes alimentaires, bref, tous les méchants
17:51 qui vont bombarder notre système immunitaire
17:53 et qui va se mettre en mode hyperactif.
17:55 Et on a l'allergie, d'où l'importance de prendre en charge
17:59 cette santé intestinale dès le plus jeune âge.
18:02 Absolument. C'est très important, déjà au niveau du mode d'accouchement.
18:06 Un mode d'accouchement par voix basse, évidemment,
18:09 est complètement différent d'un mode d'accouchement par césarienne,
18:12 parce que par césarienne, on prend en fait tous les...
18:15 Ce qu'il faut préciser, c'est qu'on hérite du microbiote de la maman.
18:18 - On hérite du microbiote de la maman. - Quand on accouche par voix basse.
18:21 Donc si la maman a un mauvais microbiote...
18:23 Effectivement, l'accouchement est très important
18:25 parce que c'est ce dont hérite le bébé.
18:30 Donc du microbiote de la maman, quand c'est par voix basse,
18:32 ou du microbiote, j'ai envie de dire, de la salle d'accouchement,
18:36 si c'est par césarienne.
18:38 Donc ça, c'est une première notée, parce qu'effectivement,
18:41 la richesse et la diversité sera bien plus bénéfique pour le bébé
18:47 si c'est fait par voix basse plutôt que par césarienne.
18:49 Ça veut dire que plus son microbiote est varié,
18:52 plus il aura de souches bactériennes différentes,
18:54 moins il aura de risques de développer une allergie, en fait.
18:56 C'est exactement ça.
18:58 Plus le microbiote est varié,
19:00 plus ces bactéries qui sont dans l'intestin du nouveau bébé
19:03 vont stimuler la muqueuse, on parlait de muqueuse,
19:06 et c'est la stimulation de cette muqueuse
19:07 qui va en fait faire le développement et la maturation
19:11 du système immunitaire du futur enfant et futur adulte.
19:14 Alors, qu'est-ce qu'on peut donner à nos bébés,
19:15 soit des bébés qui sont nés par césarienne
19:17 ou d'une maman qui malheureusement avait un microbiote tout pourri ?
19:20 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
19:21 Leur donner déjà des probiotiques ? Ça va passer par l'alimentation ?
19:24 On peut effectivement donner des probiotiques dès la naissance.
19:27 Pour les personnes qui alètent leur bébé,
19:30 on peut le mettre sur le mamelon, effectivement.
19:32 Ces probiotiques sont essentiellement des probiotiques
19:34 des bifidobactéries et des lactobacilles,
19:37 essentiellement les bifidobactéries,
19:39 qui vont permettre notamment de stimuler,
19:42 avec ces bactéries qui vont envoyer le bon message à l'enfant,
19:46 un bon système immunitaire et le renforcer également
19:49 lorsqu'il va commencer à faire la diversification alimentaire
19:52 et être au contact des différents allergènes
19:55 lorsqu'il va commencer à marcher, par exemple.
19:56 Alors, qu'est-ce qu'on peut faire, nous, à nos âges,
19:58 pour apaiser nos muqueuses un peu inflammées
20:03 qui vont aggraver justement ces allergies ?
20:06 Alors, il y a plusieurs choses qui sont intéressantes à faire.
20:10 Moi, j'ai particulièrement un protocole,
20:12 j'ai envie de dire en 4R,
20:15 qui est effectivement de retirer les allergènes.
20:17 Donc, ça peut être intéressant aussi d'aller rechercher
20:20 les types d'allergènes qui provoquent ces intolérances.
20:23 On ne va pas forcément parler d'allergie.
20:26 L'allergie étant génétique,
20:27 les intolérances provoquent aussi des manifestations
20:30 qui sont des manifestations déjà aussi intestinales.
20:33 Quand on a effectivement des alternances d'hieréconcipation,
20:37 des maux de ventre, des régurgitations
20:40 et puis des manifestations à long terme cutanées ou des allergies,
20:46 il faut déjà commencer à se poser la question.
20:48 Donc, retirer déjà ces allergènes.
20:50 Retirer également tout ce qui va être perturbateur.
20:56 On parlait en fait de la pollution.
20:58 Donc, il y a les perturbateurs endocriniens
21:00 dont on ne parle pas beaucoup.
21:01 Ça veut dire manger plutôt bio, en tout cas, pour les fruits et légumes.
21:05 Pour les fruits et légumes.
21:06 Et également, retirer les aliments,
21:08 c'est très facile à trouver sur Internet,
21:10 les aliments histaminogènes, histamino-libérateurs.
21:13 Puisqu'on a vu qu'il y a de l'hyperactivité en excès.
21:16 Si on consomme des aliments qui déjà contiennent beaucoup d'histamine
21:18 ou qui vont provoquer la libération d'histamine en excès,
21:21 c'est sûr qu'on aggrave notre problème.
21:24 On en retient.
21:25 Et puis, peut-être revenir sur certains aliments
21:27 qui ne sont pas très bons pour notre muqueuse inflammatoire,
21:33 qui vont irriter notre muqueuse inflammatoire.
21:35 Effectivement, toute muqueuse qui est soumise à un allergène s'enflamme.
21:39 C'est quelque chose d'extrêmement important.
21:41 L'alimentation passe aussi par une alimentation
21:44 que j'appellerais plutôt neutre,
21:46 qui est une alimentation anti-inflammatoire.
21:48 Retirer ce qui est inflammatoire aujourd'hui,
21:52 c'est bien évidemment tout ce qui est sous-cellophane.
21:55 C'est l'alcool, malheureusement.
21:57 Ça peut être certains chocolats.
21:59 Je mettrais de côté le chocolat noir.
22:01 Ce sont des aliments qui sont riches en acides gras saturés,
22:06 donc à retirer.
22:08 Les bons aliments sur lesquels on va aussi permettre de calmer l'intestin,
22:13 ce sont les aliments qui sont riches en oméga-3.
22:16 Les oméga-3 qui sont en fait le bon gras,
22:18 qui a un rôle anti-inflammatoire,
22:20 qui sont présents dans les poissons gras,
22:21 les petits poissons gras de préférence,
22:23 dans les huiles végétales comme l'huile de colza ou l'huile de cameline,
22:27 mais également aussi dans les graines d'oak,
22:28 on peut rajouter un yaourt, par exemple,
22:30 et qui sont très riches aussi en oméga-3 végétaux.
22:34 Retirer effectivement aussi tout ce qui est histaminogène,
22:39 histamino-libérateur,
22:40 mais aussi renforcer avec tout ce qui est polyphénol,
22:43 mais aussi le curcuma,
22:44 qui est un épice qui peut être extrêmement intéressant
22:46 parce qu'il a un rôle à la fois de cicatrisation de la muqueuse
22:50 et à la fois anti-inflammatoire.
22:52 Donc ça, ça peut être quelque chose d'intéressant.
22:54 Tout ce qui est en fait anti-oxydant aussi,
22:56 parce qu'anti-oxydant, l'oxydation génère de l'inflammation,
22:59 donc les polyphénols.
23:01 Malheureusement, le resveratrol présent dans le vin est histaminogène,
23:04 donc à voir si ça passe ou pas,
23:06 mais également tout ce qui est baie,
23:09 tout ce qui est coloré en fruits et légumes,
23:11 préféré bourré d'anti-oxydants et de polyphénols.
23:14 Avoir en gros une alimentation anti-inflammatoire.
23:16 Attention chez certaines personnes au gluten et aux produits laitiers
23:19 qui peuvent avoir un rôle irritant sur la muqueuse intestinale.
23:22 Le gluten, effectivement, merci d'avoir rajouté cette précision.
23:27 On peut observer parfois des choses assez étonnantes,
23:29 des gens qui ont des eczémas, des psoriasis,
23:30 le jour où ils ne l'enlèvent, plus rien.
23:32 Bon voilà, on peut dire qu'il y a effectivement un lien
23:34 entre nos intestins et les allergies.
23:37 Voilà, si vous voulez en savoir plus
23:38 ou si vous voulez explorer votre santé intestinale
23:42 de façon un peu plus poussée,
23:43 n'hésitez pas à aller voir Axel,
23:45 l'un des nutritérapeutes dont c'est le métier.
23:48 Merci beaucoup Axel.
23:49 Avant de terminer cette émission, Dr Legay,
23:52 peut-être un mot aussi sur la désensibilisation
23:54 parce qu'on a parlé d'allergie,
23:56 peut-être parler des solutions, prendre soin de son microbiote,
23:58 mais il y a aussi la désensibilisation.
24:01 Comment ça marche simplement
24:02 et est-ce que ça marche surtout sur du long terme ?
24:05 Alors la désensibilisation, c'est un mauvais mot.
24:09 Il vaut mieux parler de hyposensibilisation,
24:12 on diminue l'allergie, on ne la supprime pas.
24:17 Ce qui est certain, c'est qu'il y a des succès
24:20 avec la désensibilisation.
24:22 Soit on prend des gouttes sous la langue,
24:25 soit des petits comprimés.
24:28 C'est tous les jours malheureusement.
24:30 Les gens se lassent un peu.
24:32 C'est un peu contraignant.
24:33 C'est un peu contraignant,
24:35 mais c'est une solution qui est simple,
24:39 qui a très, très peu d'effets secondaires.
24:42 Mais est-ce que ça marche ?
24:44 Est-ce que ça marche sur du long terme ou pas ?
24:47 Alors, normalement, une désensibilisation
24:49 doit être entretenue trois ans,
24:51 de trois à cinq ans.
24:52 Alors, je peux vous dire que sur le plan
24:55 des désensibilisations sur les immunoctères,
24:59 c'est-à-dire les guêpes, les abeilles,
25:01 qui se font toujours par voie injectable,
25:03 incontestablement, ça marche.
25:06 En ce qui concerne les désensibilisations
25:08 par voie sublinguale,
25:09 les résultats sont un peu plus aléatoires.
25:12 Le meilleur traitement d'allergie, c'est la prévention.
25:16 Merci beaucoup, Dr Le Guet,
25:18 le père Noël du Périgarde noir.
25:21 Merci d'avoir été avec nous.
25:22 Finalement, si j'ai un conseil à vous donner
25:24 en attendant que la planète se porte mieux,
25:26 c'est de prendre soin de notre santé intestinale.
25:28 Ça, on peut tous le faire.
25:29 C'est assez accessible.
25:31 Et éventuellement, avoir recours à des traitements
25:33 et faire de la prévention, mais c'est pas toujours simple.
25:35 Voilà, c'est la fin de cette émission.
25:37 Merci à mes trois invités. C'était passionnant.
25:40 Je pense qu'on a tous appris plein de choses.
25:41 Merci à tous de nous avoir suivis.
25:43 On se retrouve très bientôt
25:44 pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
25:46 D'ici là, prenez soin de vous.
25:48 [Musique]
25:50 [Musique]
26:10 Le groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord,
26:13 Le programme qui prend soin de vous.
26:15 Groupe VIVRE.
26:16 Entrepreneurs du mieux vivre.

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