• l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il donne la parole à Nicolas de Villiers qui répond à l'émission "Complément d'enquête" sur le Puy du Fou diffusée hier soir sur France 2.

Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Category

🗞
News
Transcription
00:00 *Générique*
00:02 Europain, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:07 - Soyez les bienvenus sur Europain, nous sommes le vendredi 8 septembre et vous êtes avec Pascal Praud jusqu'à 13h.
00:12 Pascal Praud et vous, n'hésitez pas vous réagissez au standard au 01, 80, 20, 39, 21. Bonjour Pascal.
00:18 - C'est une disparition qui touchera le monde intellectuel français, le monde des journalistes et puis le monde sans doute du public qui avait l'habitude de le lire
00:26 et on essaiera de faire réagir tout à l'heure Franz-Olivier Gisbert, voilà, qui a longtemps travaillé au Nouvel Obs avec lui.
00:33 Jacques Julliard est mort, c'était une figure de la deuxième gauche, il était chroniqueur au Figaro, il est décédé à l'âge de 90 ans,
00:39 il aura vraiment marqué de son empreinte la vie intellectuelle française et c'était un des éditorialistes les plus remarquables qui produisait de l'intelligence.
00:47 Vous savez que beaucoup de gens répètent souvent ce qui se dit ou ne disent pas des choses forcément originales ou étonnantes.
00:59 Produire de l'intelligence, c'est sur l'actualité, être capable de dire des choses que les autres n'ont pas dites et c'était un bel esprit.
01:07 On est ce matin avec Nicolas Devilliers, bonjour. - Bonjour.
01:10 - Hier soir, nous étions devant notre poste et nous avons vu le complément d'enquête qui était consacré au Puy du Fou.
01:18 On va d'ailleurs être avec quelques auditeurs, le Puy du Fou c'est un succès ?
01:21 - Oui c'est un succès, nous avons accueilli cette année 2 millions et demi de visiteurs,
01:25 ce qui en une seule année est considérable par rapport au score qu'on avait fait précédemment,
01:29 donc il y a un vrai désir de Puy du Fou, on est très heureux.
01:31 J'en profite pour remercier tous les français qui nous ont fait confiance pour bien s'échapper un peu de leur quotidien et venir rêver au Puy du Fou.
01:38 - Et on a vu un documentaire à charge ?
01:40 - Oui, alors hier soir, en effet, c'est France 2 qui est le seul média qui visiblement est totalement insensible à ce que nous essayons de faire,
01:49 c'est-à-dire une belle aventure française qui a le défaut d'être né du bénévolat et qui a un autre défaut, c'est celui d'entretenir le bénévolat,
01:56 c'est-à-dire qu'aujourd'hui le Puy du Fou n'a pas besoin du bénévolat pour vivre au sens économique,
02:01 mais le Puy du Fou a gardé en son sein et même à sa tête une association dans laquelle nous sommes 4300 bénévoles,
02:08 parce qu'on considère que ce bénévolat irrigue l'esprit même de la maison Puy du Fou,
02:12 il permet en fait d'écarter toute tentation de l'argent,
02:16 et d'ailleurs moi-même comme dirigeant je ne touche pas par exemple de dividendes, je ne touche pas non plus de droits d'auteur,
02:22 c'est ça que l'émission cherche à dénoncer, parce que ce bénévolat de la tête, je dirais jusqu'à la base,
02:28 dérange sans doute un média comme France Télévisions qui voudrait que toute la société soit monétarisée.
02:34 - Alors l'attaque en tout cas d'un complément d'enquête, c'est de considérer effectivement qu'il y a des bénévoles,
02:43 et qu'en sous-texte on nous dit "ces bénévoles sont exploités", c'est un reportage qui est complètement reconditionnel.
02:51 - C'est ça, c'est ça, c'est ça le sous-texte.
02:52 - Voilà, c'est ça, et alors on a l'impression que les Puy Follet, c'est-à-dire les bénévoles au Puy du Fou,
02:55 ce sont des espèces de zombies, vous savez des gogos qui seraient sous hypnose et qui viendraient sans aucun libre-arbitre.
03:01 Alors en fait, chaque Puy Follet individuellement a la liberté dans ce pays de choisir d'être bénévole,
03:06 parce qu'il veut donner de son temps à une belle œuvre, mais comme vous savez dans la Coupe du Monde de Rugby,
03:11 je crois qu'il y a 7000 bénévoles investis dans la Coupe du Monde de Rugby, c'est magnifique, il faut que notre pays garde...
03:16 - Bien sûr, le sport vit grâce aux bénévoles.
03:18 - Je pense que le bénévolat c'est la réponse du cœur à une société qui voudrait tout marchandiser.
03:22 - Écoutez Aurélie Filippetti qui est l'ancienne ministre de la Culture et qui est intervenue hier dans ce documentaire.
03:28 - Ils savent très bien faire jouer leurs appuis politiques.
03:32 Ils appellent tout le monde, le cabinet du président, le cabinet du premier ministre, le premier ministre lui-même,
03:38 enfin ils font des campagnes dans la presse.
03:40 Avec en plus un mot d'ordre, une punchline en quelque sorte qui était "il faut défendre la pratique amateure".
03:48 Évidemment on ne peut pas être contre, d'ailleurs moi je défends les pratiques amateurs, mais les vraies pratiques amateurs.
03:54 Ce n'était pas une gentille association qui fait du théâtre une fois par an simplement avec des amateurs, ce n'est pas du tout ça.
04:01 Donc on ne peut pas travailler une multinationale avec des amateurs qui ne sont pas payés.
04:05 - On rappelle d'abord que personne n'a un pistolet sur la tempe pour être bénévole au Puy du Fou,
04:11 et que c'est souvent des gens qui habitent dans la région ou qui habitent même au Puy du Fou qui sont plutôt demandeurs de participer à cet événement.
04:20 C'est ça la vérité ? C'est en cela qu'elle est la malhonnêteté intellectuelle ?
04:24 - Oui, et puis vous voyez là on entend la réponse d'une intelligentsia qui voudrait que le bénévolat égale l'amateurisme,
04:29 c'est-à-dire le petit truc un peu méprisable de province.
04:33 On le voit bien, c'est un regard un peu parisianiste si vous me passez l'expression,
04:37 alors que le Puy du Fou a démontré qu'on peut être bénévole et professionnel,
04:41 on peut arriver à développer une aventure qui fait rayonner la France entière.
04:45 - Et je rappelle que sans bénévole, tout le sport français n'existe pas, le sport amateur veux-je dire.
04:51 - Et j'ajoute les festivals et beaucoup de pans de notre culture.
04:55 - Alors la vérité évidemment c'est que vous faites un spectacle sur l'histoire de France,
05:00 vous parlez du roman national, vous glorifiez les grandes figures de notre histoire,
05:05 et que idéologiquement ça ne plaît pas à certains petits marquis,
05:09 à certains petits docteurs guillotins, à certains journalistes disons-le,
05:13 à certains services publics comme France 2,
05:17 je rappelle que France 2 c'est les contribuables qui payent le monsieur qui est venu faire...
05:23 - Ce sont nos impôts qui ont financé ce reportage.
05:25 - Le sujet d'hier, bon c'est le public qui décide comme toujours,
05:29 c'est un succès total le Puy du Fou, il y a deux millions et demi de personnes qui le voient,
05:33 donc on dit à ces deux millions et demi de personnes que ce sont des gogos, des imbéciles,
05:37 qui n'ont rien compris, etc. - On a vraiment ce sentiment-là quand on écoute France 2,
05:41 et c'est bien dommage, vous savez, pour moi ce reportage c'est la France qui tire contre son camp,
05:45 quand on a une belle aventure française, qui je crois se bat sans aucune subvention publique
05:49 pour faire rayonner la France, je crois que c'est mieux d'unir nos forces et de la faire rayonner.
05:53 - Madame Ernotte devrait faire un complément d'enquête sur France Télévisions,
05:57 ça serait beaucoup plus intéressant que de taper sur quelque chose qui marche,
06:01 mais qui ne correspond pas à l'idéologie dominante des médias sans doute.
06:05 Bonjour Nicolas, vous êtes avec nous. - Bonjour M. Proulx, bonjour M. Dehlier.
06:09 - Un Nicolas chasse l'autre, vous habitez où Nicolas ? - Moi j'habite à Fontenay,
06:13 mais je suis originaire en Sursèvres, à quelques encablures du Puy du Fou.
06:17 - Et vous êtes professeur d'histoire, alors ce qui est contesté aussi dans ce reportage,
06:21 c'est la vision historique, notamment du génocide vendéen,
06:25 du Puy du Fou et du spectacle. - C'est du grand n'importe quoi,
06:29 je suis tombé de ma chaise en regardant le reportage hier soir.
06:33 Il y a des références historiques que je mobilise, même auprès de jeunes.
06:37 Vous savez, au Puy du Fou vous avez la reconstruction d'une tranchée,
06:41 pour les amoureux de Verdun. Il y a un petit nombre qui ne trompe pas,
06:45 c'est le mot 137 qui intervient souvent dans la tranchée.
06:49 Ce nombre 137 c'est référence au 137ème régiment d'infanterie de Fontenay le Comte,
06:53 qui a été éprouvé pendant la Première Guerre mondiale,
06:57 la tranchée des baïonnettes. Vous avez des références historiques partout,
06:59 qu'est-ce qu'ils voudraient ces journalistes de France TV qui ont gommé 2000 ans d'histoire ?
07:03 Moi je me questionne. Et puis les archives ne trompent pas, que ces journalistes aillent aux archives,
07:07 qu'ils lisent Gracchus Baboeuf, qui parle dès l'époque de dépopulation de la Vendée,
07:11 moi je suis sidéré par ce que j'entends. - Est-ce que vous allez porter plainte pour
07:15 diffamation, ou est-ce que vous allez alerter, parce que je répète, c'est le service public,
07:19 qui est quelque chose qui marche,
07:23 qui effectivement, on aurait préféré
07:27 faire une publicité positive à une entreprise qui marche ?
07:31 - En fait, tout leur reportage est au conditionnel, donc c'est très facile
07:35 d'attaquer qui que ce soit au conditionnel, et par conséquent,
07:39 il n'est probablement assez peu attaquable, alors maintenant nos avocats
07:43 regardent ça bien sûr, parce qu'on ne peut pas laisser notre, je dirais même,
07:47 notre honneur, pardon pour cette expression qui peut paraître désolée,
07:51 je veux dire, on ne peut pas laisser le bénévolat du Puy du Fou se faire piétiner,
07:55 les Puy Follet donnent de leur temps librement, et ils méritent que
07:59 leur honneur soit lavé, si on peut le laver en justice bien sûr, cela étant,
08:03 ce reportage est finement joué au sens, si l'on peut dire, même s'il est cousu de grosses
08:07 ficelles, à cause de ce conditionnel permanent, qui simplement jette l'opprobre,
08:11 qui salit, mais qui ne prouve rien. - Je rappelle quand même que le conditionnel
08:15 n'est pas le ton du journaliste. Lorsque nous étions dans les écoles de journalistes,
08:19 c'est la première chose qu'on nous disait, il n'y a pas de place pour dire
08:23 "aurait". - Mais vous savez, France 2, c'est le seul média qui depuis au moins 10 ans
08:27 n'a jamais fait un reportage dans un JT, ou quoi que ce soit
08:31 qui soit positif sur le Puy du Fou. Tous les autres médias sont venus,
08:35 ont découvert, comme des vrais journalistes, et se sont enthousiasmés parce qu'ils ont compris
08:39 qu'on n'a pas simplement une belle aventure humaine et artistique, mais qu'on a aussi un modèle
08:43 humain qui est assez unique, et qui pourrait inspirer de nombreux modèles. Donc c'est une
08:47 fierté française, et j'espère que ça doit être une fierté française, le Puy du Fou, parce que
08:51 en effet, tout ce que nous avons cherché à développer, nous l'avons fait avec
08:55 beaucoup de passion, et donc tout ça pour le bonheur des Français,
08:59 et puis aussi pour la grandeur de notre pays, qui a tellement de choses encore à offrir au monde.
09:03 - On va marquer une première pause, je vais saluer toute notre petite équipe aujourd'hui, avec
09:07 Fabrice Lachitte, qui est la DJ Fabrice. - Bonjour Pascal.
09:11 - Bonjour Géraldine. - Je vais saluer également notre amie Olivier Guenec.
09:15 - Bonjour à tous. - Qui est présent, et qui se prépare sans doute à, même si ce soir c'est rugby,
09:19 Olivier. - C'est rugby, mais j'aurais quelque chose à vous annoncer, à ce propos,
09:23 vous verrez, je vous en parlerai tout à l'heure. - C'est-à-dire que vous allez vous marier au Stade de France ?
09:27 - Non, non, non, mais vous allez être fier de moi, vous allez voir. - Fier ? - Ah fier, pour une fois.
09:31 - Mais je suis fier. - Tu me donneras la fierté à mon propos, mais là vous allez voir. - Je suis fier de vous.
09:35 - Ah bon ? - Je m'étonne déjà que vous ne soyez pas habillé en coque, aujourd'hui.
09:39 - Non, non, non, j'ai lavé mon costume de coque et je vais le mettre ce soir. - Oui, parce que je vous ai connu avec le costume de coque.
09:43 - Ah, vous m'avez connu à l'entretien d'embauche avec le costume de coque. - Bien sûr.
09:47 - Il est 11h13, à tout de suite.
09:51 - Pascal Pro et vous, la suite c'est dans une minute. Retrouvez Pascal Pro et son invité Nicolas Villiers.
10:00 Réagissez au 01-80-20-39-21, l'appel est non surtaxé. À tout de suite.
10:04 - Pascal Pro sur Europe 1.
10:08 - Chéri, c'est qui ? - C'est Amazon qui nous livre le Pass Ligue 1 et le Pass Warner.
10:12 230 matchs de foot avec le Pass Ligue 1, ok.
10:16 Le HBO original House of the Dragon avec le Pass Warner, trop bien. Tout est là.
10:21 - Combien de matchs tu dis ? - Euh, 1, 2, 3, 4, 5...
10:24 Pass Ligue 1 + Pass Warner pour seulement 17,99€ par mois.
10:28 - 12, 13, 14, 15... - Ça se passe ici, sur Prime Vidéo.
10:32 7 jours d'essais offerts pour le Pass Warner, puis 9,99€ par mois.
10:35 Des coûts et conditions générales supplémentaires peuvent s'appliquer. Désabonnez-vous à tout moment.
10:38 Vous avez l'air en grande forme. Ça fait plaisir à voir.
10:41 Et pour vous faire plaisir, justement, il y a la grande rentrée Poltron & Sofa.
10:46 Jusqu'à demain, économisez au moins 30% sur les nouveaux canapés de la collection.
10:51 Alors, qu'attendez-vous ? Rendez-vous vite en magasin.
10:53 - Poltron & Sofa, sur le divan et d'équalité. Et voilà !
10:56 - Uniquement des canapés de qualité, vérifiez condition au magasin.
10:58 - On en parle.
11:00 L'Institut Pasteur œuvre pour un monde en meilleure santé.
11:03 On en parle dans un instant avec Frédéric Grosjean, responsable du service d'élègue.
11:08 - Europain. - Pascal Proévaut.
11:11 - Lieutenant, le président Georges Clemenceau, vendéen illustre, m'a confié l'honneur de vous distinguer.
11:21 En ce 11 novembre 1920, c'est la France qui vous regarde.
11:26 Vous, le mime de cirque, vous avez fait danser l'ennemi.
11:31 Vous avez été un pilote d'un courage inouï.
11:35 Alors que votre avion avait pris feu, vous vous balanciez dans les flammes en hurlant "Pour Garance".
11:41 C'est donc une grande fierté pour moi, capitaine de l'Indre, de vous remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.
11:49 - C'est le nouveau spectacle, je crois, Nicolas De Villiers, du Puy du Fou.
11:52 Il y a un spectacle par an différent, c'est ça ?
11:54 - Oui, c'est ça. En fait, nous ajoutons des spectacles.
11:57 Et celui-là, cette année, le Mime et l'Étoile, c'est un spectacle supplémentaire qui vient s'ajouter à la visite.
12:01 Et c'est un spectacle qui raconte une histoire d'amour qui se déroule au début du XXe siècle, au premier temps du cinéma.
12:07 Et on va assister à un tournage de cinéma en noir et blanc.
12:10 Et pour que le film passe en couleur, il faut que les deux personnages principaux du film s'aiment d'un amour sincère.
12:16 - Alors, on rappelle le principe, tous les soirs, il y a un spectacle ?
12:18 - Tous les jours, en fait, il y a plein de spectacles.
12:20 Il y a une centaine de spectacles joués chaque jour, puisque chacun de nos spectacles est joué plusieurs fois dans la journée,
12:25 pour que les visiteurs puissent choisir leur horaire.
12:28 Donc, vous allez voir les spectacles à l'heure qui vous convient.
12:30 Et puis ensuite, le soir, on a des spectacles nocturnes, qui sont les noces de feu ou bien la ciné-scénie.
12:34 Alors, la ciné-scénie, c'est le spectacle qui est l'origine du Puy du Fou
12:38 et qui est toujours joué bénévolement les vendredis et samedis soirs d'été.
12:42 - Ouverture au printemps ?
12:44 - Ouverture au printemps, en général, tout début avril, au moment des vacances de Pâques.
12:48 Et puis ensuite, on ferme à la fin des vacances de la Toussaint, le 5 novembre prochain.
12:52 - Et chaque jour, combien de personnes passent au Puy du Fou ?
12:55 - Chaque jour, c'est à peu près 20 000 personnes, voyez, 20 000 à 30 000 personnes qui viennent au Puy du Fou.
12:59 Donc, c'est presque une petite ville française à soi seule, le Puy du Fou.
13:03 Et tout est organisé pour que les gens soient au cœur de la nature, dans un lieu qui est extrêmement sérénisant,
13:09 parce que la nature est un cadeau magnifique, qui est l'écrin, finalement, du Puy du Fou,
13:13 à travers lequel vous allez découvrir les spectacles.
13:15 - Avec un prix modéré d'entrée ?
13:17 - Avec un prix qui est très modéré, parce que, justement, nous ne remontons pas de dividendes à des actionnaires extérieurs,
13:23 nous sommes indépendants, et ça nous permet de garder un prix très accessible pour les familles françaises.
13:28 - L'entrée, donc, par personne ?
13:30 - C'est à 42 euros, c'est-à-dire que pour 42 euros, vous allez voir une dizaine de grands spectacles,
13:35 tels que ceux que vous voyez dans le monde, les meilleurs mondiaux.
13:38 - Eh bien, on voulait vous dire d'abord notre attachement, notre estime, et puis, ces attaques n'étaient pas justifiées,
13:45 donc c'était bien que vous passiez ce matin pour rétablir quelques vérités.
13:49 - Merci de m'avoir donné la parole.
13:50 - Et puis, je l'ai dit, c'est un succès considérable que le Puy du Fou,
13:55 c'est 2,5 millions de visiteurs cette année, vous allez battre quasiment tous les records.
14:01 Merci beaucoup Nicolas De Villiers.
14:04 - Merci à vous.
14:05 - Je le disais, l'historien et journaliste Jacques Julliard est mort,
14:12 c'est la figure de la deuxième gauche, il est chroniqueur au Figaro, il était au Nouvelle Obs,
14:17 et c'est là que vous l'avez connu, bonjour, avec nous, François-Olivier Gisbert.
14:22 - Je l'ai connu avant le Nouvel Observateur, puisqu'il a été mon prof d'histoire.
14:25 Donc, j'ai suivi ses cours et je l'ai connu en 1970, en fait.
14:31 C'est à ce moment-là qu'on a commencé à travailler un peu ensemble,
14:35 parce qu'à l'époque, il était éditeur, il m'a fait faire de l'édition avec lui,
14:39 enfin, il a joué un rôle absolument considérable dans ma vie.
14:42 - François-Olivier Gisbert, qui est avec nous, et j'imagine, il fait partie de vos pairs,
14:48 sans doute, dans le métier, et que ce matin, vous avez beaucoup de chagrin.
14:52 - Oui, enfin, j'en ai déjà depuis deux ou trois jours, c'était déjà, je crois,
14:56 le deuil était déjà un peu fait, parce qu'il y a deux ou trois jours,
15:00 je savais que la situation était quasi désespérée, et c'était...
15:05 Oui, c'est effrayant, mais bon, ça, c'est ce que vous voulez, il a 90 ans, il a eu une belle vie.
15:11 Et c'est un personnage, c'est vrai que je suis peut-être mal passé pour en parler,
15:17 parce que vraiment, c'est un personnage extraordinaire.
15:21 Vous avez dit "pair", oui, je sais pas, on pourrait dire aussi...
15:25 Oui, "professeur" aussi, parce qu'il y a une espèce de curiosité incroyable chez lui, il disait tout.
15:31 Et alors, vous voyez, vous dites, un des paires de la deuxième gauche,
15:35 surtout c'est un intellectuel de gauche, vous savez, on entend souvent dire
15:39 "mais il n'y a plus d'intellectuel", parce qu'il n'y a plus Sartre qui appelait au meurtre tout le temps,
15:43 enfin, il n'y a plus Camus non plus, qui était un grand intellectuel,
15:46 mais lui, je pense, était aussi un grand intellectuel, quand on lit ses livres,
15:50 il y a vraiment une œuvre, d'ailleurs, avec des livres absolument extraordinaires,
15:54 des choses très différentes, il y a ces carnets politiques qui étaient sortis en collection bouquin il y a peu de temps,
15:58 mais il y a aussi le choc Simone Veil, il y a une histoire de la gauche, enfin, il y a plein de choses,
16:03 et si vous voulez, c'est vraiment l'intellectuel de gauche, mais l'intellectuel de gauche qui n'a pas failli,
16:06 parce que tous les autres se sont trompés, ou ont appelé... non, pas Camus, je mets Camus à part,
16:11 mais beaucoup se sont trompés, et si vous voulez, il est resté...
16:15 il est resté toujours lui-même, c'est-à-dire catholique, catholique, hein,
16:19 mais catholique, il faut pas être catholique aujourd'hui, semble-t-il,
16:22 mais catholique et laïque, très laïque, toujours laïque...
16:25 - Socialiste, religieux, cathode gauche...
16:28 - Dans la contradiction, patriote et universaliste,
16:31 patriote, mais vraiment, quand il fallait pas l'être, il était patriote,
16:34 puis il avait peur de rien, c'est quelqu'un qui avait un courage politique fou,
16:38 qui disait toujours ce qu'il pensait, moi je le connais déjà dans les années 70,
16:42 il disait leur vérité aux 68 ans, voyez, et il était de gauche,
16:46 mais il disait leurs quatre vérités aux gauchistes, aux trotskistes et autres,
16:50 qui voulaient faire la loi à l'université,
16:52 il était, voilà, anti-élitiste, anti-colonialiste,
16:56 partisan de l'école républicaine, enfin, voilà,
16:59 et puis en même temps qu'il allait toujours au bout de ce qu'il était,
17:02 c'est-à-dire qu'à militer à la CFDT, vous avez des responsabilités importantes, d'ailleurs...
17:07 - Il était membre de la direction de la CFDT,
17:10 il a été directeur de collection aux éditions du Seuil,
17:13 il a été éditorialiste pendant 32 ans du Nouvelle-Ave,
17:15 s'il était au Figaro, il était socialiste religieux, cathode gauche,
17:18 se disant proudhonien, et puis il y a une phrase qu'il dit,
17:21 et je pense que beaucoup de gens de gauche peuvent se reconnaître dans cette phrase,
17:24 et peut-être vous également, Frantz Olivier,
17:26 "je me sens toujours de gauche, mais je ne me sens plus représenté
17:30 par ceux qui parlent en son nom".
17:32 - Ah oui, alors attention, ça a commencé il y a très longtemps,
17:37 parce qu'en fait, lui c'est une gauche,
17:40 c'est, disons, la gauche d'avant, je dirais,
17:44 et même du temps de Mitterrand, si vous voulez, il était déjà un peu dissident,
17:48 lui il avait la passion, évidemment, il était toujours très fier de dire
17:51 qu'il habitait une maison qui était la maison d'un ancien grand ami de Jaurès,
17:56 et que Jaurès était venu dans cette maison,
17:58 on voyait, il était dans ce culte-là,
18:00 mais simplement, c'est vrai que sa gauche était une gauche ouverte,
18:04 une gauche qui ressemblait à celle de Jaurès, il faut bien dire les choses,
18:08 et il avait suivi, disons, avec beaucoup de modération,
18:12 c'est le moins qu'on puisse dire, l'ascension de François Mitterrand,
18:16 par exemple, on ne peut pas dire que c'était un des grands,
18:20 si on peut dire, les personnes les plus joyeuses qui se voient,
18:22 si vous voulez, après la victoire de la gauche en 1980.
18:24 - Oui, parce que c'était un pur, sans doute,
18:26 et il voyait chez François Mitterrand une part, parfois, d'habileté ou de cynisme,
18:30 disons les choses, alors que lui était peut-être plus intègre sur le plan des idées, peut-être ?
18:35 - Oui, vous avez raison, mais il y avait autre chose aussi,
18:38 c'est-à-dire que c'était un modéré, dans le sens jauressien du terme,
18:43 c'est-à-dire que ça faisait partie de cette gauche qui se demandait toujours
18:46 si le camp d'en face n'avait pas raison aussi sur tel ou tel point,
18:49 c'était quelqu'un qui se questionnait en permanence,
18:52 et c'est ça qui était très fort chez lui,
18:55 c'était ce mélange de courage et de questionnement, vous voyez,
18:58 il cherchait la vérité, il voulait la vérité,
19:01 mais il savait que la vérité était peut-être aussi dans le camp d'en face qu'il fallait écouter,
19:05 il y avait une grande humilité chez lui,
19:08 mais doublé, je le répète, d'un courage politique incroyable,
19:12 je me souviens, mais il disait ce qu'il pensait à tout le monde,
19:15 il n'avait pas peur, je crois que c'est ça qui est très important,
19:19 c'est un intellectuel de gauche qui n'avait pas peur,
19:22 c'est vrai que les intellectuels de gauche souvent ont tendance à dire le grand air de ce qu'ils pensent
19:26 pour ne pas sortir du cercle, et lui il s'en foutait.
19:29 - Et bien pour vous connaître un peu, vous faites aussi le portrait en creux de ce que vous êtes,
19:32 Frantz Olivier Gisbert, et c'est vrai que vous n'avez pas peur de grand chose,
19:36 et vous dites les choses telles qu'elles sont,
19:38 quitte à vous faire parfois des ennemis dans ce métier et au-delà.
19:43 Merci beaucoup Frantz Olivier Gisbert, merci beaucoup.
19:47 - Oui, il m'a fait, il m'a fait.
19:49 - Il vous a fait, dites-vous.
19:51 - Il m'a fait, absolument, et c'est quelqu'un qui m'a fait, et je lui dois énormément.
19:56 - Et bien merci de ces mots, merci de ces mots, Jacques Julliard est mort,
20:01 c'est une figure du journalisme, une figure du monde intellectuel, Géraldine,
20:06 et nous allons marquer une pause.
20:08 Tout à fait, il est 11h27, vous écoutez Europe 1.

Recommandations