Autour de Jean-François Achilli et de Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du mardi 29 août 2023.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 France Info, les informés, Jean-François Ackilly, Bérangère Bontes.
00:05 Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver pour les informés.
00:08 Et bonsoir Jean-François Ackilly. Bonsoir Bérangère.
00:10 On est ensemble pour une heure de débat et d'expertise sur l'actualité jusqu'à 21h sur France Info,
00:16 en radio évidemment et en télé sur le canal 27.
00:19 Au menu ce soir, sommes-nous entrés dans l'ère de la déconsommation.
00:23 Le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, prononce ce mot ce matin sur France Info
00:28 alors que Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, reçoit demain et jeudi les distributeurs et industriels du secteur
00:34 pour trouver les moyens de contrer l'inflation alimentaire.
00:37 Notre premier expert des informés sera Boris Tavernier qui a fondé le réseau d'épiceries WRAC.
00:42 Et si les écolos devenaient pro-nucléaire au nom du climat 5 ONG environnemental,
00:49 demande ta Greenpeace de changer de discours pour mieux lutter contre les énergies fossiles.
00:54 Nous serons tout à l'heure en direct avec une figure de l'écologie, Brice Lalonde,
00:59 ancien conseiller en développement durable auprès du pacte mondial des Nations Unies.
01:03 Référendum, référendum, Emmanuel Macron tente le tout pour le tout demain
01:09 à la recherche de cette introuvable Union Nationale.
01:14 Les informés sont là avec toutes leurs infos à la veille de cette initiative, comme l'appelle l'Elysée,
01:19 les informés qui sont ce soir Albert Zénoud, rédacteur en chef du service politique de l'Elysée,
01:23 du service politique du Figaro, tout fraîchement à l'entrée de vacances pour nous.
01:26 Merci encore Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité,
01:30 Victoria Koussa, journaliste au service politique de France Info. Bonsoir à tous.
01:34 Alors c'est peut-être un terme que vous avez découvert ce matin en écoutant ou en regardant France Info.
01:42 Déconsommation, c'est pas n'importe qui, c'est le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, qui le prononce.
01:47 Il parle ce mot d'un tsunami de déconsommation, avec même, vous allez l'entendre,
01:52 un lapsus, preuve que c'est vraiment un cap qui est franchi.
01:56 C'est un tsunami de consommation pour les Français.
01:59 De déconsommation.
02:00 De déconsommation.
02:01 Et que quand on est dans un... quand l'essentiel n'est plus accessible,
02:04 quand on se prive de produits essentiels, il faut agir vite.
02:08 Ce qu'on a nous dans nos magasins, on reçoit des millions de clients chaque jour, qu'est-ce qu'ils font ?
02:11 Les portions alimentaires, pour 50% d'entre eux, se réduisent.
02:15 Vous savez qu'il y a 40% de Français aujourd'hui qui sautent régulièrement des repas pour des raisons économiques.
02:21 Déconsommation, le mot surgit donc dans le débat sur le pouvoir d'achat.
02:25 Jean-François Killy, c'est vous qui allez nous éclairer sur ce mot.
02:29 Vous avez... voilà.
02:31 La déconsommation, c'est pas la décroissance. Rien à voir.
02:34 Le problème pour les Français, c'est la déconsommation qui remplissent leur caddie
02:37 et que les prix des produits de première nécessité restent trop élevés.
02:42 Je vais essayer de faire simple.
02:44 Du coup, ils achètent moins, se privent de ces produits essentiels dans les rayons,
02:48 ce qui produit ce recul de consommation, cette déconsommation évoquée par Alexandre Bompard.
02:55 Mot spectaculaire, préjudiciable pour tous les acteurs.
02:59 La grande distribution, comme les industriels, dont les relations restent tendues.
03:04 Alors à qui la faute ? À l'inflation. Près de 13% de plus cet été dans l'alimentaire par rapport à l'an dernier.
03:12 Le PDG de Carrefour pointe également du doigt les industriels.
03:17 Il les accuse au fond de ne pas épouser, on va dire, la baisse des cours de certaines matières premières.
03:24 Ils auraient pu baisser leur prix en même temps. Donc c'est pas la faute de la distribution, c'est la faute des industriels, nous dit Manuel Bompard.
03:30 Alexandre Bompard, ça y est, je l'ai fait.
03:32 Les deux ont de l'actualité.
03:33 Qui réclame un moratoire d'un an sur l'application à venir. C'est en mars 2024 de cette loi dont nous avons parlé, la loi d'escrozaille, qui limite à 34% les promos des produits non alimentaires.
03:50 Là où les grandes surfaces disent "moi je peux faire -50, -60%".
03:53 Chacun doit balayer devant sa porte.
03:56 Nous a expliqué tout à l'heure Roland Lexcure, le ministre délégué en charge de l'industrie, qui était l'invité du 18-20 France Info.
04:02 C'est trop facile de se renvoyer la balle les uns les autres.
04:05 D'ailleurs c'est pour ça qu'avec Bruno Le Maire et Olivier Grégoire, on reçoit les distributeurs demain et les industriels après-demain.
04:10 Il faut que chacun fasse sa part du travail.
04:13 Il faut que quand les prix des matières premières montent, il faut qu'on protège les petits.
04:18 Franchement les gros, ils se débrouillent.
04:20 Mais les petits industriels aujourd'hui, les PME, les agriculteurs, il faut qu'on les protège.
04:25 C'est ce que fait cette loi.
04:26 Je rappelle quand même qu'elle a été votée à l'unanimité.
04:28 Donc demander un moratoire sur une loi qui a été votée à l'unanimité, M. Bompard il a plein de qualités, mais il n'est pas parlementaire.
04:34 Voilà, c'est une petite remontée de bretelles au passage.
04:37 Laurent Mouloud, de l'humanité, la grande distribution, les industriels, à qui la faute si les prix restent élevés ?
04:46 C'est un vieux débat, il se renvoie sans arrêt la balle.
04:49 Là, moi je trouve un peu gonflé Alexandre Bompard en fait, pour le faire vite, en train de se faire le Robin des bois des supermarchés.
04:56 En train de défendre avec ses bras et toute sa conviction, on va dire, les petits consommateurs.
05:03 Évidemment que les industriels ont une responsabilité dans la situation, mais les distributeurs aussi.
05:09 Et il ne faut jamais oublier que les supermarchés et Carrefour en premier ont fait des marges absolument extraordinaires cette année en termes de bénéfices.
05:21 Et que Alexandre Bompard d'ailleurs lui-même en a tiré des dividendes personnels, puisqu'il a quand même eu 9 millions de rémunérations personnelles.
05:29 Donc c'est quelqu'un aujourd'hui qui se fait le défenseur du petit consommateur.
05:32 Je pense qu'on va y revenir, y compris dans la politique qui est menée à Carrefour vis-à-vis des paniers, etc.
05:37 Consommation, il y a beaucoup à redire et il y a beaucoup en fait de communication derrière tout ça et beaucoup de marketing.
05:42 Alors on va y revenir effectivement, on va se tourner vers notre expert désinformé sur ce sujet précisément, c'est la tradition désormais.
05:49 Bonsoir Boris Tavernier, vous êtes le fondateur du réseau d'épiceries VRAC dans les quartiers populaires.
05:56 Vous êtes en pointe sur ce sujet de l'accès à l'alimentation.
05:59 Cette déconsommation dont parle Alexandre Bompard, vous la comprenez comment vous ?
06:04 C'est rigolo parce qu'il y a 2-3 ans, quand on parlait de déconsommation, c'était plutôt de faire le choix de réorienter son alimentation vers moins de quantité et plus de qualité.
06:15 Donc le terme déconsommation voulait dire ça.
06:17 Évidemment, dans la bouche de M. Bompard, on parle plutôt de la chute de ses ventes.
06:22 Et effectivement, oui, c'est simple, les Français sont de plus en plus précaires, ont moins en moins de marge de manœuvre pour consommer.
06:29 Et aujourd'hui, ceux qui avaient la chance de pouvoir s'offrir des marques s'offrent des premiers prix et ceux qui s'offraient des premiers prix sont à l'aide alimentaire.
06:37 Donc moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est que j'ai le sentiment qu'il y a quand même plus d'inquiétude pour son chiffre d'affaires et pour ses futurs dividendes des actionnaires que pour réellement pour les consommateurs.
06:47 Donc ce que vous nous dites, c'est que c'est le choix déjà de bloquer les prix depuis un petit bout de temps.
06:52 Et puis vous parlez de choix, c'était un choix cette déconsommation aujourd'hui, on comprend là qu'elle est subie.
06:57 Vous restez avec nous, on va s'interrompre pour le Fil info et on poursuit cette conversation.
07:02 Le Fil info, 20h10, c'est Emmanuel Langlois.
07:05 Et les quatre partis de la NUP qui annoncent qu'ils se rendront sans illusions demain à l'invitation d'Emmanuel Macron.
07:11 Mais ils sont décidés de boycotter le dîner prévu ensuite après la réunion.
07:16 "Nous ne voulons pas participer de nouveau à une mise en scène médiatique", explique la NUP dans un communiqué à la veille de cette réunion avec les chefs de parti.
07:24 Le chef de l'État rassemble dès ce soir des cadres de la majorité dans l'esprit d'Emmanuel Macron.
07:29 L'idée d'un préférendum, un référendum avec plusieurs sujets à la fois le même jour, fait clairement son chemin.
07:35 Un jeune homme âgé de 20 ans mis en examen et écroué pour le meurtre d'un autre jeune âgé de 18 ans.
07:41 Il avait été tué la semaine dernière sur un point de dit, l'Anime, dans le Gard.
07:45 Et puis dans les Vosges, les trois personnes impliquées cette fois dans l'accrochage qui a fait un mort à la sortie d'une discothèque tôt dimanche matin,
07:52 ont été placées en détention provisoire selon le procureur d'Épinal.
07:56 Toutes sont poursuivies pour assassinat. Deux des trois suspects étaient connus de la justice pour des affaires de stupéfiants.
08:03 À l'étranger, un membre des forces spéciales françaises tué en Irak lors d'une opération anti-jihadiste en appui de l'armée irakienne, annonce de l'Élysée cet après-midi.
08:13 C'est le troisième militaire français tué ce mois-ci dans le pays.
08:17 Et puis c'est le joueur français le mieux classé chez les hommes.
08:21 Hugo Imbert s'incline dès le premier tour de l'US Open de tennis en 3-7, abattu par l'italien Matteo Berrettini.
08:28 Le russe Danil Medvedev lui se qualifie facilement pour le deuxième tour.
08:43 La déconsommation d'Alexandre Bompard avant d'entendre Victoria Coussin et Albert Zénon.
08:48 Nous sommes toujours en ligne avec vous Boris Tavernier, fondateur délégué général de l'association WRAC vers un réseau d'achats en commun.
08:55 Boris Tavernier, je vous pose une question un peu cash sur cette histoire.
08:59 Qui se gave ? Qui prend la marge ?
09:02 En tout cas, on sait que ce ne sont pas les paysans qui se gavent.
09:06 Donc il y en a dans les deux côtés. L'industrie agroalimentaire a augmenté les prix de l'alimentation.
09:12 Donc les grandes surfaces ont fait un peu le tampon et ont essayé de réduire leurs marges.
09:16 Mais elles ont augmenté leurs marges sur d'autres produits.
09:18 Donc au final, et les industriels et les GMS en ont profité.
09:23 Comme depuis toujours pendant le Covid, Carrefour dont vous parliez tout à l'heure surmargeait aussi parce qu'il y avait une forte demande.
09:30 Donc la logique est malheureusement toujours la même. Ce sont les mêmes qui s'enrichissent et les mêmes qui s'appauvrissent.
09:35 Quand vous dites GMS, c'est traduction pour nos auditeurs ?
09:38 Les grandes et les moyens de surface.
09:40 Encore une question, Bruno Le Maire, Roland Lescure, Olivier Grégoire reçoivent à Bercy demain la grande distribution.
09:46 Puis je dis les industriels, franchement nous ne sommes pas en économie administrée dans ce pays.
09:52 Qu'est-ce que donc les ministres peuvent bien faire pour faire plier tout ce beau monde ?
09:56 Ils peuvent tenter de continuer de maintenir la pression, d'essayer de bloquer une partie des prix sur les produits de première nécessité.
10:05 Il y a une réponse à la fois à court terme.
10:07 La question des prix est toujours hyper délicate. On veut toujours tirer les prix vers le bas.
10:12 Si l'État ne peut pas agir sur l'industrie, peut-être qu'il a en tout cas le pouvoir d'agir sur les salaires, sur les minima sociaux.
10:18 Peut-être qu'avec plus de moyens, on achèterait mieux.
10:21 Boris Savernier, juste d'un mot, se nourrir, ça coûte combien aujourd'hui d'après vous si on fait les choses comme vous le dites ?
10:28 En tout cas au niveau nutritif, on estime qu'il faut à peu près 7 euros par jour par personne pour se nourrir.
10:35 Un budget autour des 220-230 euros pour une personne seule, ce qui est quand même assez conséquent.
10:41 Mais il n'y a pas que le coût de la consommation, il y a aussi le coût de l'énergie.
10:44 Aujourd'hui, j'ai beaucoup d'adhérents qui n'utilisent même plus de four parce que ça consomme trop.
10:49 La précarité alimentaire est aussi fortement liée à la précarité énergétique. C'est la double peine.
10:56 Merci beaucoup Boris Savernier. Merci d'avoir été en ligne avec nous.
11:01 Albert Zénoud, la déconsommation, on l'a vu aujourd'hui, Jean-François le disait, cette inquiétude sur la consommation, c'est vraiment un chiffon rouge que le gouvernement n'aime pas du tout.
11:11 Non, le gouvernement n'aime pas du tout puisque au dernier ressort, les Français peuvent leur en tenir rigueur.
11:17 On sait que Bruno Le Maire avait réuni déjà les industriels.
11:22 En tenir rigueur à qui ?
11:24 Au gouvernement.
11:25 À la grande distribution ou au gouvernement ?
11:26 Au gouvernement. Au dernier ressort, on va toujours penser que le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut.
11:32 D'autant qu'il y a quelques mois, Bruno Le Maire avait réuni déjà les professionnels, les industriels et les distributeurs pour leur dire, pour leur intimer, en gros, l'ordre de faire quelque chose.
11:41 Sinon, il y avait le fameux "name and shame". Si vous ne faites pas, on dira qui n'a rien fait.
11:47 En classique de l'exercice, oui.
11:48 Mais on voit bien que ça n'a servi à pas grand-chose. Le "name and shame" n'a pas marché. Il y a une deuxième réunion. Est-ce que ça va aboutir ?
11:57 Est-ce que la possibilité... Comme le disait Jean-François, on n'est pas dans une économie administrée.
12:01 Administrée, oui.
12:02 Donc, effectivement, le gouvernement a des moyens faibles. Mais il faut qu'il... Enfin, il le sait déjà. Le gouvernement sait très bien que... L'exécutif sait très bien que les Français leur en tiendront rigueur, comme je le disais.
12:13 Et il faut absolument que cette inflation, qui touche énormément les Français, et notamment l'électorat populaire que tout le monde recherche actuellement, il faut que les Français comprennent que des choses sont faites,
12:29 que les Français puissent consommer comme il faut, avec un minimum d'inflation. Or, ça ne cesse d'augmenter.
12:39 Ça ne cesse d'augmenter. Victoria Koussa, justement, les politiques... Enfin, Bruno Le Maire et d'autres avaient promis la baisse des prix en septembre, après un mois de mars qui était particulièrement au rouge.
12:49 Bah quelle crédibilité dans la parole publique, du coup !
12:52 On voit que c'est compliqué pour Bruno Le Maire. Là, c'est finalement un bras de fer avec des gants de velours.
12:59 À la fois, il doit amplifier le rapport de force avec les industriels, la grande distribution, sans les braquer, avec cette volonté de, finalement, de changer d'échelle dans leurs efforts.
13:10 Et d'autant qu'en plus, dans le contexte politique, effectivement, il y a ces classes populaires qui reviennent au centre du jeu, avec la rentrée de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.
13:20 Bruno Le Maire, qui lui aussi veut prendre de plus en plus de place, donc finalement, ce bras de fer avec les industriels, s'il finit par obtenir des résultats, peut aussi lui servir politiquement.
13:30 Qu'est-ce qu'ils ont comme outils, Laurent Mouloud, demain, ces ministres ? Qu'est-ce qu'ils peuvent dégainer ?
13:38 Il y a effectivement cette loi des creusailles dont Alexandre Bampard demande un moratoire, sur lequel il demande un moratoire.
13:46 Mais on a l'impression que Bruno Le Maire est presque dans une forme de déni, dit « si, si, ça a commencé à baisser, ça va aller ».
13:52 Oui, je me demande des fois s'il est vraiment honnête dans sa démarche. Parce que si c'est pour nous ressortir l'histoire des paniers anti-inflation, par exemple,
14:03 qui a été quand même un des éléments de langage qui a été mis en avant au printemps dernier, ces paniers anti-inflation n'ont eu aucun résultat, quand même.
14:10 Et je ne le vois pas aujourd'hui à venir avec beaucoup d'autres armes que de dire « voilà, faites un effort », peut-être mettre de la pression sur la fiscalité de ces entreprises.
14:19 Je ne sais pas exactement sur quel levier il va pouvoir agir, parce que sur le fond, le problème de fond, en fait, de l'inflation, ça reste quand même l'attitude aussi des distributeurs et des industriels.
14:30 C'est eux qui font grimper l'inflation. Il faut bien comprendre le système. Il y a eu un rapport du FMI qui était très intéressant en mois de juin dernier,
14:37 où il expliquait que la hausse des prix s'expliquait en fait par précisément l'augmentation des marges. Pour 50% de cette hausse des prix, c'est l'augmentation des marges des entreprises.
14:47 Le reste, c'est le coût de l'électricité, le coût des salaires, etc., qui ont augmenté, évidemment, avec la crise économique qu'on connaît dans le monde.
14:53 Mais 50%, la moitié de l'inflation sur les entreprises, notamment du CAC 40, est due à leur marge, à l'augmentation qu'ils ont eu des marges. Les Carrefour, par exemple, si on les cite,
15:02 eux, ils ont eu une augmentation de 11,2% de leur chiffre d'affaires et de 5,1% de leurs bénéfices cette année, au premier trimestre. C'est-à-dire qu'ils ne subissent pas cette inflation.
15:15 Non seulement ils l'alimentent avec ce système de marge. Donc si Bruno Le Maire veut vraiment faire quelque chose, il y a quelque chose à faire du côté du contrôle citoyen des marges.
15:26 On n'est pas dans une économie administrée, mais aussi l'État ou les consommateurs peuvent aussi avoir un rôle sur la transparence qu'il y a, dans comment on augmente les marges comme ça
15:35 et comment on définit les prix précisément à l'intérieur, les prix des produits à l'intérieur de la grande distribution.
15:40 – Et Rangers, vous demandiez tout à l'heure qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'ils peuvent faire, Bruno Le Maire et les autres ministres.
15:44 En réalité, la question pourrait être posée, celle du pouvoir d'achat, y compris demain par les responsables politiques à Emmanuel Macron.
15:51 Le problème, c'est qu'en réalité, pour dire les choses clairement, il y a très peu de marge de manœuvre.
15:57 Il faut tenter de convaincre, il faut faire de l'incitation. Le gouvernement ne peut pas faire grand-chose, il faut le dire.
16:04 Le quoi qu'il en coûte, c'est terminé. Vous avez aujourd'hui 3 000 milliards de dettes.
16:11 Il faut faire aussi, ça a été dit, 15 milliards d'économies à la rentrée. Donc il y a très peu de marge de manœuvre.
16:20 Le politique peut essayer d'imprimer, on va dire, sa marque sur cette grande distribution et ses industriels.
16:29 Il y a aussi peut-être l'idée d'arrêter avec cette renégociation annuelle entre les deux branches.
16:35 Vous savez, elle va de novembre à mars. En réalité, le système va tellement vite qu'il faudrait peut-être envisager une renégociation permanente.
16:42 – Allez, on verra ça demain en tout cas. Dans un instant, l'inquiétude sur le climat.
16:45 La sphère écolo est-elle en train d'amorcer un virage pro-nucléaire ? On en parle après le Fil info 20h20. Emmanuel Langlois.
16:53 – Et les enquêtes pour violences policières présumées en marge des émeutes urbaines de début juillet s'accumulent à Marseille.
17:01 Un quatrième dossier a été confirmé aujourd'hui par le parquet, celui d'un trentenaire présentant 7 fractures au visage.
17:09 En Corse, c'est un homme de 61 ans qui a périnoyé dans un véhicule tombé dans l'eau du port pendant le déchargement d'un ferry à Bastia.
17:17 La nuit dernière, les trois autres passagers de la voiture ont pu être secourus.
17:22 L'interdiction de la baïa à l'école divise la nupe. Manuel Bompard annonce son intention de saisir le Conseil d'État.
17:29 Le coordinateur de la France Insoumise dénonçait ce matin une décision cruelle de la part du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.
17:38 Lui est mort mercredi dernier dans un crash d'avion.
17:41 Les funérailles d'Evgeny Prigojine ont eu lieu ce mardi dans la plus grande discrétion à Saint-Pétersbourg.
17:47 Vladimir Poutine avait fait savoir ce midi qu'il n'avait pas prévu de se rendre aux funérailles du patron du groupe paramilitaire russe Wagner.
17:56 11 avions et un hélicoptère de la flotte européenne envoyés pour aider la Grèce à lutter contre les flammes dans le nord-est du pays.
18:03 Les pompiers grecs luttent pour le 11e jour consécutif contre ce feu qui s'étend sur près de 10 km de front
18:10 et ravage la forêt du parc national de Dadia, connu pour abriter de nombreux rapaces.
18:16 Un mot de cyclisme, enfin.
18:18 Caden Groves remporte la quatrième étape du Tour d'Espagne, la Vuelta à Tarragone.
18:22 L'Australien devance le Colombien Juan Sebastián Molano.
18:26 Le Français Brian Cocker a chuté dans le final.
18:29 Et puis le Belge Remco Evenpool conserve lui le maillot rouge de leader.
18:33 Allez, le climat vaut bien un petit virage idéologique, c'est assez rare.
18:48 Cinq ONG environnementales ont écrit à Greenpeace pour lui demander de sortir de son opposition systématique au nucléaire
18:58 qui sert, selon ces cinq ONG, les intérêts des énergies fossiles.
19:03 Bérangère Bonte, Greta Thunberg elle-même est sur cette ligne. Sacré virage.
19:08 Alors il faut rendre à César ce qui est à César.
19:11 Ce sont nos co-frères du Guardian qui ont repéré cette information à Londres.
19:16 Et on va dire qu'en France, les informés sont les premiers à vous en parler.
19:20 Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce virage, il est porté par une jeune génération
19:25 emmenée par la Greta Thunberg suédoise, qui s'appelle Lya Anstot, qui a 18 ans,
19:29 avec de jeunes militants de Pologne, de Suède, de France, de Finlande, des Pays-Bas.
19:34 Ils disent à Greenpeace, ça suffit, être anti-nucléaire, c'était une question d'identité pour vous dans les années 60-70,
19:41 quand il n'y avait pas la crise climatique actuelle.
19:43 Mais aujourd'hui, c'est démodé, c'est non scientifique et ça sert les intérêts des combustibles fossiles.
19:48 Alors tout part de ce que l'Europe a appelé l'an dernier la taxonomie, vous vous en souvenez peut-être.
19:53 Ce système de classification des investissements verts dans lequel la Commission européenne a décidé de retenir le nucléaire comme énergie durable.
20:02 Le Parlement européen avait voté, Greenpeace avait déposé un recours, et donc c'est là où les cinq ONG disent,
20:07 laissez tomber, venez avec nous, le sujet c'est les fossiles, pas le nucléaire.
20:12 Important, c'est un mouvement qui a été amorcé il y a plusieurs mois déjà par Greta Thunberg elle-même,
20:17 qui disait mieux vaut le nucléaire que le charbon.
20:21 Et on est avec Brice Lalonde qui est notre expert sur ce sujet.
20:24 Bonsoir Brice Lalonde.
20:25 Bonsoir.
20:26 L'expert des informés, donc ancien ministre.
20:28 Entre deux mots, choisir le nucléaire plutôt que les fossiles,
20:33 vous qui avez négocié les accords climatiques pour la France dans les COP à l'ONU, ça doit vous parler.
20:40 Oui, moi j'ai compris dès 88 qu'il fallait du nucléaire.
20:43 Donc c'est pas nouveau.
20:45 Et ensuite en effet il a fallu convaincre, et il faut toujours convaincre les écologistes,
20:50 que leur catéchisme a besoin d'un sérieux ravalement.
20:53 Il faut même comprendre que les Verts pendant très longtemps étaient presque climato-sceptiques.
20:58 Ils pensaient que le changement climatique c'était un prétexte pour imposer le nucléaire.
21:03 Enfin ça change.
21:05 Et en effet on a besoin du nucléaire, c'est pas pour autant qu'il faut devenir amoureux du nucléaire,
21:09 mais il faut du nucléaire à côté des renouvelables,
21:12 parce qu'on a besoin de toutes les sources d'énergie décarbonée,
21:14 et quand il n'y a pas de soleil ni de vent, il faut bien qu'il y ait quelque chose.
21:18 Alors on a essayé évidemment de faire réagir Greenpeace et plusieurs ONG toute la journée,
21:23 je peux vous dire qu'ils se sont gentiment carapatés, ça s'est dit.
21:26 Mais vous êtes d'accord sur le constat, sur l'aspect générationnel de tout ça,
21:31 qu'une jeune fille de 18 ans qui manifeste depuis 3 ans dans les manifestations climatiques de Greta Thunberg,
21:37 dise qu'à 18 ans il faut du nucléaire plutôt que le reste, c'est quand même assez contre-intuitif,
21:44 signe d'une époque et d'une inquiétude.
21:47 Oui parce que surtout elle avait commencé par être anti-nucléaire,
21:50 mais c'est vrai qu'elle a compris, et c'est une très bonne chose,
21:54 elle a compris notamment en allant manifester en Allemagne contre la réouverture des mines de charbon,
21:59 qui sont terriblement destructrices,
22:02 et elle a compris que le charbon a tué au moins 1000 fois plus que les centrales nucléaires n'aient jamais tué personne,
22:10 même les accidents.
22:12 Donc si vous voulez c'est bien clair, ça vient du Nord, en effet, ça vient de Scandinavie,
22:16 mais en France vous avez une association qui s'appelle "Les Voix du nucléaire"
22:19 qui manifestait même devant l'immeuble de Greenpeace,
22:23 et vous avez cette nouvelle association qui s'appelle "Replanet"
22:26 qui en effet milite en disant "écoutez, il faut être sérieux,
22:29 on ne peut pas être comme ça contre le nucléaire quand on en a besoin.
22:33 En revanche, on peut peut-être améliorer le nucléaire."
22:36 Donc il y a une nouvelle voie d'action et de militantisme
22:40 qui consiste à dire "très bien, on a besoin du nucléaire, comment peut-on l'améliorer ?"
22:43 Brice Lalande, vous qui avez appartenu jadis, avant de rejoindre les Nations Unies,
22:48 à la grande famille des écologistes français,
22:50 comment est-ce que vous expliquez que nos verres soient au fond, campent sur les mêmes positions ?
22:58 Je me demande si, vous savez c'est une vraie question,
23:01 est-ce qu'un parti politique comme les verres,
23:04 est-ce qu'ils s'intéressent vraiment à l'écologie ?
23:06 Est-ce qu'ils sont tentés tellement par la politique qu'ils finissent par oublier le réel ?
23:11 Est-ce qu'ils travaillent même sur des dossiers ?
23:13 Il y a dans le parti verts des gens très remarquables,
23:16 il y a des sénateurs, il y a des élus, il y a des conseillers municipaux, il y a des maires,
23:21 mais vous remarquerez que ce n'est pas eux qui parlent en général,
23:24 c'est la direction et ce sont des trublions un tout petit peu,
23:27 et eux parlent de tas d'autres choses que l'écologie.
23:29 Donc je crois qu'en effet pendant très longtemps,
23:31 le parti vert ou sa direction a tenu à conserver ce qu'il appelait une identité,
23:36 et il considérait que l'identité était antinucléaire.
23:39 Moi je me souviens même, le parti vert était hostile à l'électricité,
23:43 il voulait condamner le chauffage électrique, etc.
23:46 Donc il y a eu pendant très longtemps, ça dure très longtemps,
23:49 vous savez l'idéologie c'est dur de s'en débarrasser.
23:52 Quand vous dites la direction des verres, vous pensez à qui juste ?
23:54 Aujourd'hui c'est ça ?
23:55 Oui je pense à aujourd'hui, je suis très frappé de voir
23:59 que quand les verres prennent la parole dans les médias,
24:02 c'est rarement pour l'écologie.
24:04 Merci beaucoup Brice Lalonde, merci d'avoir été en ligne,
24:07 on a bien compris le positionnement.
24:09 Je m'adresse à vous, les informés, après l'été caniculaire,
24:12 les deux étés d'ailleurs caniculaires qu'on vient de passer,
24:14 comment imaginer que ce ne soit pas entendu et que ce virage ne s'amorce pas ?
24:19 D'ailleurs dans l'opinion il s'amorce, Victoria Coussin.
24:22 On a parlé d'identité, le parti Europe Écologie les verres n'est pas prêt à renier
24:27 cette identité-là qui s'est construite contre le nucléaire,
24:32 à tel point que par exemple Marine Tourdelier,
24:34 qui est la patronne d'Europe Écologie les verres aujourd'hui,
24:37 a l'impression que le lobby du nucléaire est en train de retourner
24:41 en quelque sorte les esprits, les consciences.
24:43 Elle a fait par exemple une conférence,
24:45 elle a organisé une conférence en mars dernier avec des experts
24:48 pour justement tenter de combattre un peu cette idée-là.
24:52 Donc on voit que finalement le parti n'est pas prêt,
24:55 le groupe écologiste à l'Assemblée n'est pas prêt
24:58 parce qu'il a voté contre une proposition de loi pour le nucléaire
25:04 pour faciliter l'implantation de nouveaux réacteurs.
25:07 Pareil, les dirigeants des verres ne sont pas prêts.
25:11 Pourtant c'est un enjeu quand même pour Marine Tourdelier
25:13 parce qu'elle s'est donné l'objectif de gagner un million de sympathisants
25:17 chez Europe Écologie les verres, qui va devenir d'ailleurs les écologistes.
25:21 Et ce sera chez les jeunes potentiellement, dans du vivier,
25:23 qui étaient dans les manifs.
25:25 C'est pour ça que c'est un enjeu pour Marine Tourdelier
25:27 parce que les sympathisants disent
25:29 il faudrait peut-être changer l'ordre des priorités
25:32 et peut-être un peu revoir notre avis sur l'atome,
25:35 mais le parti bloque un peu.
25:37 Albert Zénoud, du Figaro, vous êtes souvent critique avec les verres,
25:40 les verres français.
25:42 Oui, c'est vrai.
25:43 Mais je trouve que de jeunes écologistes
25:45 commencent à remettre en cause le dogme de l'antinucléaire.
25:49 Ça vous plaît ça ?
25:50 Ça montre que tout n'est pas perdu,
25:52 et qu'il y a des choses qui bougent.
25:54 Et enfin, du côté des jeunes géoécologistes,
25:58 on prend conscience que si le problème c'est le CO2 dans l'air,
26:05 dans l'atmosphère, et il faut décarboner,
26:07 le nucléaire c'est la meilleure énergie possible.
26:10 Et il faut que les écologistes comprennent
26:14 qu'il faut parfois savoir changer de programme,
26:18 savoir changer de son discours,
26:20 et aller vers quelque chose de plus fin,
26:23 de plus intelligent.
26:25 Et ce qui est dommage, c'est que Hollande,
26:29 et ensuite Macron,
26:31 aient cédé aux sirènes et aux dictats des écologistes,
26:34 et ont fermé la centrale de Fessenheim,
26:40 qui nous pose énormément de problèmes.
26:43 Si cet hiver on a eu des problèmes d'électricité,
26:46 d'approvisionnement d'électricité,
26:47 c'est notamment parce que Fessenheim a été fermé.
26:51 Et c'était important de comprendre
26:53 qu'il faut absolument que dans le mix énergétique,
26:56 il y ait de l'école nucléaire.
26:59 Berzényuk est quand même content d'être entré de vacances,
27:01 je le sens.
27:02 Laurent Moulloud en viendra vers vous dans un instant,
27:04 on va s'interrompre pour le Fil-Info,
27:06 pour les infos de 20h30,
27:08 puisque c'est Emmanuel Langlois qui est là pour les infos.
27:10 *Musique*
27:16 Et Edouard Marguer, bien sûr, bonsoir, toutes mes excuses.
27:18 Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:20 Un enterrement en Katimini pour Yevgeny Prigojin,
27:23 le patron de Wagner,
27:24 tué dans un crash d'avion, a été inhumé dans l'intimité à Saint-Pétersbourg.
27:28 Les autorités russes voulaient éviter un rassemblement massif au moment de l'enterrement.
27:33 Un feu de forêt historique en Grèce,
27:36 le plus grand incendie jamais enregistré en Union Européenne,
27:39 selon Bruxelles, les pompiers luttent depuis 11 jours maintenant
27:42 contre un feu qui ravage le parc national de Dadia,
27:45 dans le nord-est du pays.
27:47 11 avions et un hélicoptère de la flotte européenne ont été envoyés en renfort.
27:51 Les premiers rejets de l'eau de Fukushima dans la mer ne sont pas nocifs,
27:56 c'est l'Agence internationale de l'énergie atomique
27:58 qui l'assure, l'opération de rejet de ces eaux
28:01 de la centrale nucléaire accidentée au Japon est conforme aux prévisions.
28:06 Eric Dupond-Moretti accusé de sexisme par des journalistes.
28:10 Les SDJ des rédactions de BFM et de TF1 publient ce soir des communiqués
28:14 suite à des propos tenus par le ministre de la Justice
28:18 lors d'un déplacement à Aurillac hier dans le Cantal,
28:21 au palais de justice dégradé pendant une manifestation au sujet des femmes sains-nus.
28:25 L'entourage du garde des Sceaux estime que ces propos ont été sortis de leur contexte.
28:30 La chaîne CNews réaffirme son soutien à Jean-Marc Morandini
28:33 qui continuera à présenter son émission.
28:36 Jean-Marc Morandini condamné pour harcèlement sexuel,
28:38 l'animateur écope de 6 mois de prison avec sursis,
28:40 décision du tribunal judiciaire de Paris.
28:43 Après une plainte d'un jeune comédien, Jean-Marc Morandini a fait appel.
28:47 Le gouvernement dresse un bilan positif du tourisme pendant ses vacances d'été.
28:51 2023 devrait être un peu meilleur que 2022 malgré l'inflation.
28:55 Près de 7 Français sur 10 sont partis en vacances
28:59 selon une enquête Datoufrance, l'organisme de l'État français
29:02 en matière de tourisme.
29:04 C'est fait pour Benjamin Pavard, le footballeur français quitte
29:07 le Bayern Munich pour l'Inter Milan.
29:10 Il s'engage pour 5 saisons avec le club italien
29:13 d'amnités de transfert estimées à 32 millions d'euros.
29:16 Et puis le numéro 1 du tennis français éliminé d'entrée à l'US Open,
29:20 Hugo Imbert, 33ème mondial s'incline en 3 manches face à l'italien Matteo Berrettini.
29:30 20h, 21h, France Info, les informés.
29:34 Jean-François Aquilli, Bérangère Bontes.
29:36 On est toujours avec Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info,
29:39 Albert Zénou du Figaro, rédacteur en chef du service politique
29:43 et Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité.
29:47 Au sein de la NUP, Laurent Mouloud, il y a notamment les communistes
29:50 qu'on sait être assez clairement pro-nucléaire pour des raisons industrielles, on va dire.
29:56 C'est intéressant de bien comprendre toutes ces fractures au sein de cette NUP.
30:01 Oui, la NUP est fracturée sur cette question, entre les écologistes, les insoumis,
30:05 le parti communiste, le PS aussi.
30:08 Ils ne sont pas tous, historiquement d'ailleurs, sur la même position là-dessus.
30:12 Ce que je voudrais dire, j'ai écouté Albert qui était effectivement dans la fougue de son retour de vacances,
30:17 et je dirais qu'il faut faire attention de ne pas passer d'un zig à un zag.
30:20 C'est-à-dire, oui le nucléaire, moi il me semble aujourd'hui,
30:23 le nucléaire c'est 70% de la consommation électrique en France.
30:26 Le projet c'est de faire descendre cette proportion à 50% d'ici 2030-2050, selon les scénarios.
30:34 Au profit d'un mixte, évidemment, où il y a aussi de l'énergie renouvelable, etc.
30:39 Cette ambition-là, elle n'est pas condamnable, je pense,
30:41 parce qu'on ne peut pas dire non plus que les autres énergies n'existent plus,
30:45 le photovoltaïque, l'hydraulique, l'éolien, même si ça peut être critiquable,
30:50 doivent être aussi des solutions d'avenir.
30:53 On parle d'un mixte énergétique et il faut faire attention de ne pas lâcher l'un pour l'autre.
30:56 Vous faites bien le dire, parce que ça vient par le propos d'ailleurs.
30:59 Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas tout dit.
31:02 C'est-à-dire que le nucléaire, ok, mais quel nucléaire ?
31:05 Aujourd'hui, il faut savoir que la consommation d'électricité dans les deux prochaines décennies
31:09 va être amenée à doubler, parce que changement climatique, voitures électriques, etc., réindustrialisation.
31:16 Avec un peu d'obriété peut-être ça peut nous amener à s'attraper.
31:18 Les projections disent, et on va devoir, et bien sûr, évidemment, le nucléaire a une part là-dessus,
31:22 mais là où ça pose un problème, c'est que l'état du parc nucléaire aujourd'hui en France
31:25 a été depuis une vingtaine d'années beaucoup délaissé.
31:28 Et évidemment, si on veut continuer à faire du nucléaire,
31:32 il y a un sujet sur l'investissement public dans le nucléaire qui est absolument gigantesque.
31:36 Aujourd'hui, on manque de maintenance, on manque aussi de personnel,
31:40 c'est-à-dire qu'il faut des ingénieurs, des techniciens dans ces centrales.
31:44 Et aujourd'hui, il y a une étude qui est sortie il n'y a pas très longtemps
31:47 qui dit qu'il faudrait dans les dix ans embaucher entre 150 000 et 170 000 personnes dans cette filière.
31:52 – C'est les conséquences des choix politiques.
31:54 – Bien sûr, ça peut être des conséquences.
31:55 – D'abandonner le nucléaire.
31:56 – Quand vous dites Albert Zénoud, des choix politiques qui ont été…
31:58 – Qui ont été d'abandonner le nucléaire, donc de sous-investissement.
32:02 – Donc ce que je veux dire, c'est que si l'État prend effectivement cette option-là,
32:05 et c'est une option qui est coûteuse, d'ailleurs c'est ce que soulignent les Verts,
32:08 en disant que ce n'est pas une bonne option parce qu'on n'a pas les moyens, etc.,
32:11 et d'autres options sont moins coûteuses.
32:13 Mais ce que je veux dire, c'est que c'est aussi un coût pour la société qu'il ne faut pas négliger.
32:17 – Il va se chiffrer en dix ans.
32:18 – Vous avez raison.
32:19 – Alors c'est un petit peu à la recherche du temps perdu, cette histoire de nucléaire en France.
32:23 J'ai fait une petite recherche rapide sur Emmanuel Macron qui a effectivement,
32:28 on va le dire, changé de cap sur la question.
32:31 Le 27 novembre 2018, il réduit, dit-il, de 50% la part du nucléaire,
32:37 vous l'avez évoqué dans le mix énergétique, l'horizon c'était 2035,
32:41 fermeture symbolique de Fessenheim, changement de direction,
32:44 nous sommes en décembre 2020, le 8, au Creusot,
32:47 notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire,
32:50 puis le tournant ensuite, c'est Belfort, 10 février 2022,
32:54 il veut désormais développer tout à la fois le renouvelable et le nucléaire,
32:58 c'est ensuite un palier qui est franchi avec l'annonce de 6 EPR2 qui seraient construits,
33:04 et le lancement de la construction de 8 EPR2 additionnels,
33:07 sans parler des fameux SMR, les micro-centrales que le président veut mettre en place,
33:13 et il a justifié, quelques temps plus tard, sa politique, sa stratégie,
33:17 en expliquant que certains pays ont totalement arrêté le nucléaire,
33:21 nous on fait le choix de ne jamais l'arrêter, bon il a un petit peu réécrit l'histoire,
33:27 mais c'est vrai que le choix a été fait de revenir aux années 60
33:30 et de faire du tout nucléaire français, et ce choix a été renforcé par,
33:34 je vous le rappelle, la guerre en Ukraine, avec la dépendance de pays comme l'Allemagne, du gaz russe.
33:39 On voit quand l'Allemagne a décidé d'arrêter son programme nucléaire,
33:44 et de fermer toutes ses centrales, même s'ils en reviennent un petit peu,
33:48 la conséquence a été la réouverture ou l'ouverture de centrales à charbon,
33:53 ce qui est une hérésie écologique.
33:55 Annoncée par un ministre écologiste, Robert Abeck, le ministre allemand.
33:59 Que les écologistes soutiennent cette politique-là, cette stratégie industrielle énergétique,
34:06 est une aberration totale, d'autant qu'après, juste un petit point technique,
34:11 le renouvelable, donc l'éolien, le solaire, le problème de ces énergies renouvelables,
34:17 c'est l'intermittence, ça ne fonctionne pas tout le temps,
34:19 il n'y a pas tout le temps du vent, il n'y a pas tout le temps du soleil,
34:21 il n'y a pas tout le temps de la lumière,
34:24 donc il faut pouvoir avoir à côté une énergie qui fonctionne tout le temps.
34:30 Le problème, c'est que c'est souvent du gaz.
34:33 Aujourd'hui, c'est la stratégie en Allemagne et en Espagne, par exemple,
34:40 c'est-à-dire qu'on ferme le nucléaire, on ouvre du renouvelable,
34:43 et on met à côté des centrales au gaz ou à charbon,
34:45 ce qui est là aussi une hérésie écologique totale.
34:49 Je voudrais qu'on finisse sur cet aspect générationnel quand même de notre débat de départ.
34:56 Ce virage, il se frappe par cette jeune génération, vous pensez, Victoria Koussa,
35:00 et notamment chez Les Verts et toute cette gauche de la Nube que vous suivez, vous, pour France Info ?
35:05 Oui, je pense en tout cas que l'électorat, la jeunesse, la gauche, est forcée de l'écouter,
35:11 dans tous les partis, les écologistes, et souvenez-vous aussi de cette image,
35:16 de la manifestation contre la méga-bassine de Saint-Sauline, Yannick Jadot,
35:20 ancien candidat écologiste à la présidentielle, qui est pris à partie par des jeunes militants
35:25 qui avaient l'air très remontés contre l'eurodéputé, sans vraiment...
35:31 Son positionnement en général, lui ?
35:33 Son positionnement en général, mais ça montre aussi cette fracture entre la jeunesse écologiste,
35:37 la jeunesse militante, et les cadres dirigeants, et ceux qui représentent les écologistes.
35:42 Les fossés se creusent, et forcément, Marine Tourdelier, si elle veut avancer et refonder le parti
35:48 avec des militants de nouveaux adhérents, elle devra les écouter.
35:52 Alors, Molloun, vous voyez les choses bouger, vous, potentiellement, dans les prochains mois,
35:56 ou prochaines années, encore une fois, après des étés caniculaires qui sautent aux yeux de tout le monde ?
36:00 Il n'y a pas qu'il y a l'urgence. L'urgence plaide pour des solutions propres à court terme.
36:03 Donc le nucléaire en est une, d'évidence.
36:06 Après, il ne faut pas sous-estimer, effectivement, le coût, à la fois économique et écologique, que représente le nucléaire.
36:12 C'est aussi des déchets dont on ne sait pas quoi faire, le nucléaire.
36:15 Et c'est, effectivement, si on veut faire tourner proprement et en sécurité cette filière,
36:19 ça demande des investissements qui, aujourd'hui, n'existent pas.
36:22 Sur ce virage, juste d'un mot, Albert Zénot ?
36:24 Il faut miser sur la jeunesse. Après le soulevénement de la Terre, il y aura peut-être le soulèvement de l'atome.
36:28 Donc ce serait une bonne chose.
36:30 C'est le mot de la fin sur ce sujet. On va marquer une pause.
36:33 Emmanuel Langlois est là pour le Fil info, 20h40.
36:36 Et on parle ensuite d'Emmanuel Macron et de cette fameuse initiative.
36:40 Jean-Marc Morandini, condamné à 6 mois de prison avec sursis, devant le tribunal judiciaire de Paris.
36:46 Il était poursuivi pour harcèlement sexuel contre un jeune comédien.
36:50 Les juges ont également condamné l'animateur vedette de la chaîne CNews pour travail dissimulé.
36:55 Ses avocates annoncent qu'il va faire appel.
36:58 5 personnes ont été placées en détention provisoire après l'agression mortelle d'un jeune homme de 20 ans.
37:04 C'était samedi à Nancy. 4 d'entre elles ont été mises en examen pour meurtre et une femme pour complicité.
37:10 Deux autres femmes, également poursuivies pour complicité de meurtre, ont été placées sous contrôle judiciaire dans cette affaire.
37:17 A l'étranger, les combats se poursuivent. Au Soudan, au moins 39 personnes, en majorité des femmes et des enfants, sont mortes.
37:23 Agnhala, le chef-lieu du Darfour Sud, tué par des roquettes tombées sur leur maison lors de combats entre l'armée et des paramilitaires soudanéchiens.
37:33 Des centaines de milliers de personnes enrôlées de force au Cambodge ou en Birmanie par des bandes qui les obligent à pratiquer des arnaques en ligne,
37:41 sous peine souvent de se faire torturer. C'est ce qu'affirme un rapport de l'ONU.
37:45 Selon l'étude des Nations Unies, au moins 220 000 personnes pourraient être concernées dans ces deux pays d'Asie du Sud-Est.
37:52 Et puis le tennis, c'est Novak Djokovic, facilement qualifié pour le deuxième tour de l'US Open.
37:56 Le champion serbe a expédié, le mot n'est pas trop fort, le français Alexandre Muller en 3-7 à notre français Arthur Rindoknecht.
38:04 C'est lui aisément qualifié pour le deuxième tour en 3-7 aux dépens de l'argentin Diego Schwarzman.
38:10 Et puis la française Diane Parry est-elle éliminée ce soir ?
38:18 20h, 21h, les informés. Jean-François Akili, Bérangère Bond.
38:23 Toujours avec Albert Zeynoux du Figaro, Laurent Molloud de l'Humanité, Victoria Coussa de France Info.
38:28 Depuis le temps qu'on en parle, la voilà donc cette fameuse initiative Macron qui tend la main à toutes les oppositions
38:35 pour tenter de contourner l'absence de majorité absolue. Jean-François, demain, donc ça se passe à Saint-Denis, à la maison d'éducation de la Légion d'honneur.
38:43 Oui, et puis il y a deux mots dans l'actualité après déconsommation. Vous avez "préférendum".
38:48 Ça a été lancé, c'est un concept par Olivier Véran. De quoi s'agit-il ? C'est un référendum à tête multiple.
38:55 Vous posez plusieurs questions en même temps, 4-5 questions. Je ne sais pas si c'est autorisé par la Constitution. Cela se discute.
39:01 Tiens, Victoria Coussa qui hoche la tête, on va vous poser la question tout à l'heure.
39:06 L'idée, ce serait au fond de faire de sorte de référendum multiple. C'est une façon de ne pas tomber sur une seule et même question.
39:13 Alors l'initiative politique d'ampleur, c'est parler aux oppositions de main, l'opposition qui traîne plutôt les pieds pour venir discuter avec Emmanuel Macron.
39:22 Il n'y aura pas d'union nationale parce qu'au fond, à ce stade, on va dire du quinquennat, c'est devenu mission impossible.
39:29 Je vous citerai Carole Delga que j'ai rencontrée qui expliquait qu'il n'était trop tard pour faire cette union nationale
39:37 puisque Emmanuel Macron, à ses yeux, ce de la présidente socialiste de la région Occitanie, n'est plus crédible que dit-elle.
39:43 Il avait l'occasion de la faire, l'union nationale, le lendemain des législatives.
39:47 Ça aurait été une belle opération. Il aurait proposé aux oppositions de travailler ensemble.
39:51 Ceux qui auraient refusé, alors, auraient porté, partagé la responsabilité de l'échec.
39:57 Demain, il va falloir voir ce qui va sortir de cette main tendue d'Emmanuel Macron.
40:03 Peut-être pas grand-chose parce que les uns et les autres n'ont pas envie de trop s'impliquer dans cette affaire.
40:07 Victoria Koussa, on vous voyait effectivement dire non de la tête sur la constitutionnalité de l'affaire.
40:11 Pour le coup, Didier Mosse, que j'ai, pour le coup, en cherchant un peu, semble dire que ce n'est pas complètement délirant.
40:19 En tout cas, il faudra un cadre derrière constitutionnel pour pouvoir appliquer la décision du préférendum.
40:27 Il faudra soit derrière un projet de loi, par exemple, ou en tout cas, il faudra baliser la démarche pour qu'elle puisse aboutir.
40:37 C'est pour ça que je hochais de la tête. Le résultat de ce préférendum devra aboutir, devra être derrière, transformé en autre chose.
40:47 Ce cas, c'est qu'ils ont tous des idées, de thématiques, de sujets. Ils arrivent tous avec leur liste de course, Albert Zénot.
40:53 Et pour le coup, ça ne sent pas vraiment l'Union nationale.
40:57 Non, on comprend bien pourquoi cette idée de préférendum ne pas tomber sur la question unique, effectivement.
41:02 Parce que souvent, les Français ne répondent pas à la question posée, mais à son auteur.
41:06 27 avril 1969, le général de Gaulle qui tombe sur le référendum sur la rénovation.
41:11 C'était le général de Gaulle.
41:12 Et la rénovation du Sénat. Une question et on dit non au général pour s'en débarrasser.
41:16 Donc on voit bien l'opération qui est menée. La difficulté, c'est que quelles questions peuvent être posées ?
41:27 Ils ont tous leurs idées.
41:29 Oui, mais est-ce que la question sur l'immigration, par exemple ? La droite, le RN, veulent une question sur l'immigration.
41:37 Est-ce que la gauche serait d'accord pour poser une question sur l'immigration ?
41:40 Si c'est comme, visiblement, on croit savoir, des questions sur le SNU, le Service National Universel, qui mobilise assez peu.
41:50 Quel intérêt ? Si c'est ce genre de questions, ce référendum à choix multiples ne présenterait aucun intérêt.
42:00 Et on voit bien que Emmanuel Macron cherche absolument à relancer son deuxième quinquennat, qui n'est pas dans l'impasse, mais presque.
42:08 Et cette initiative d'ampleur, comme il l'annonce, elle prend des allures de méthode couée.
42:18 Il voudrait relancer, il ne s'y prendrait pas autrement. Mais est-ce que ça marchera ? Il peut y avoir des doutes.
42:25 Est-ce que ça marchera, Laurent Molloud ?
42:27 Je ne crois pas. J'irais presque malheureusement.
42:30 C'est-à-dire malheureusement ?
42:32 Non, mais on peut toujours rêver d'une grande union nationale autour où toute la France s'entend sur des sujets.
42:37 Il y a des réalités politiques et de choix politiques aujourd'hui qui sont très affirmées en France.
42:41 Et Emmanuel Macron en prend de ses choix politiques.
42:43 Aujourd'hui, moi, j'ai plus l'impression que ce qu'il propose là, c'est plutôt pas une petite piège, une petite stratégie.
42:50 En fait, il pousse la nupe, notamment, mais aussi une partie de la droite, évidemment, dans le camp de ceux qui refusent le compromis.
42:56 Et le fait est qu'ils ont bien identifié le piège, quoi.
42:58 Oui, je pense qu'il n'était pas très compliqué à identifier, en plus.
43:01 On revient vers vous. On va écouter Emmanuel Bompard, le député LFI, qui dit clairement "on y va, reculons".
43:08 Mais déjà, ils n'y vont pas au dîner. Ça ne vous a pas échappé. Écoutez.
43:12 Nous, on est toujours disponible pour aller porter des propositions.
43:15 Mais si c'est pour participer à une opération de communication médiatique, comme il l'a fait à peu près chaque année, je ne vois pas l'intérêt.
43:22 Donc on ira au temps où on peut porter des propositions.
43:26 Aller manger avec le président de la République, même avec une grande cuillère, je n'y vois pas l'intérêt.
43:30 Laurent Mollu dit après Virgil, je réécoute ça.
43:32 Oui, oui, tout à fait. Parce que la culture du compromis ou de la discussion, ça ne s'improvise pas. Il faut y croire vraiment.
43:38 Et moi, je pense sincèrement que le président de la République n'y croit pas et ne pense pas qu'on va faire une politique de compromis.
43:44 C'est ce qui prône de manière un petit peu comme ça artificielle. Mais il n'y croit pas vraiment.
43:50 Je prends juste l'exemple... Il y a eu quand même le référendum d'initiative citoyenne sur le...
43:54 Le climat.
43:55 Voilà. Mais sur la question des retraites.
43:57 Vous vous rendez compte quand même que pendant des mois, des gens, des sondages, il y avait une majorité de Français
44:02 qui réclamaient un référendum pour pouvoir se prononcer sur une question qui allait concerner toute leur vie, etc.
44:08 Et la majorité... La minorité présidentielle, pour être plus exact, de D. Macron a tout fait pour s'abonner à cette planche-là.
44:14 C'était une expression populaire qui était réclamée à ce moment-là. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait à ce moment-là ?
44:18 Parce que ça ne servait pas à ses intérêts. Donc là, comme le dit Albert, peut-être qu'il va trouver quelques sujets de référendum,
44:24 effectivement, sur des trucs un peu connexes où il peut essayer de rassembler une micro-majorité.
44:29 Mais à mon avis, ça n'ira pas au-delà et ça ne touchera pas surtout à des choix économiques plus vastes et plus importants pour le pays.
44:35 Juste pour revenir sur cette histoire de dîner, l'Élysée a l'air d'avoir un peu changé les plans.
44:42 Au départ, les réunions de travail, la réunion de travail de l'après-midi devait se terminer par ce fameux dîner.
44:48 Parce qu'il y a trois tables rondes. Deux l'après-midi et une le soir après le dîner.
44:51 Au début, c'était le format initial, mais face à la réticence de la gauche, de la NUP, il semblerait que le dîner a un peu changé de forme.
45:01 C'est-à-dire que la troisième table ronde se terminerait en mangeant.
45:04 En buffet.
45:05 En buffet, peut-être. Mais en tout cas, ça se terminerait comme ça.
45:08 Et puis, il faut aussi rappeler la forme de cette réunion, qui est assez insolite.
45:12 Pas de téléphone, interdiction d'apporter son téléphone avec soi, interdiction d'être accompagné de son collaborateur.
45:17 Réunion secrète à huis clos. C'est aussi pour apporter un peu de... Pour sacraliser ce moment.
45:24 Et pour éviter aussi que peut-être des fuites dans la presse pendant ce dîner.
45:29 Parce que c'est ce qui se fait souvent aussi.
45:31 D'après un proche du président, il y a aussi cette volonté de confronter les yeux dans les yeux presque les quatre parties.
45:38 Enfin, là, je parle toujours de la NUP. Mais les parties d'opposition, les chefs de parties d'opposition,
45:42 pour les faire sortir de leur posture aussi. Il y a cette volonté-là du président.
45:46 Alors, chacun va venir avec sa liste des courses. Il faut le préciser.
45:49 Jordane Bardella, vous le disiez tout à l'heure, Albert Zénou, le président du Rassemblement national,
45:54 réclame un référendum sur l'immigration.
45:57 Idem pour Éric Ciotti, le patron des Républicains.
46:01 Vous avez le... Nous l'avons entendu à l'instant, Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise.
46:05 Lui, c'est référendum sur les retraites. Or, cette loi a été déjà votée par le Parlement.
46:13 Il est fort possible que la journée de demain soit une suite de revendications classiques, Albert,
46:20 des responsables politiques de l'opposition, ni plus ni moins.
46:24 Oui. Il y aura forcément une ébauche de dialogue. Le président parlera.
46:29 Il dit qu'il veut écouter les propositions et les avancées de chacun des partis d'opposition et de la majorité,
46:39 et que tous les partis sont réunis. Mais ça ne peut pas aller très très loin.
46:45 Les objectifs sont contradictoires. Vous avez d'un côté la gauche qui entend ne pas se mêler du tout des affaires du pays,
46:56 la droite qui voudrait bien influer sur une partie du régalien, notamment l'immigration et la sécurité,
47:04 et la majorité qui est d'accord avec le président. Vous allez avoir un dialogue de sourds.
47:09 On va parler de la majorité juste après le Fil info, si vous voulez bien, 20h50. On revient sur ce sujet. Emmanuel Langlois.
47:16 C'est France Info qui le révèle ce soir. Plus de la moitié des 50 000 enfants placés en famille d'accueil ou en foyer depuis 2016
47:24 n'ont pas perçu leur allocation de rentrée scolaire. Faute d'information en tout, ce sont donc 19 millions d'euros
47:31 qui attendent leurs bénéficiaires dans les coffres de la Caisse des dépôts et consignations. Ils ont 30 années pour récupérer leurs duches.
47:39 La Grèce affronte le plus grand incendie jamais enregistré dans l'Union européenne selon Bruxelles.
47:45 Les pompiers luttent pour le 11e jour consécutif contre le feu qui ravage le parc national de Dadia, un site du réseau européen Natura 2000.
47:55 11 avions et un hélicoptère de la flotte européenne ont été envoyés en renfort pour les aider.
48:01 Au Japon, les premiers rejets de l'eau issues de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima sont conformes aux prévisions
48:09 et sans impact radiologique sur la population. Confirmation tout à l'heure du directeur général de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
48:18 La Floride ordonne à des habitants de sa côte ouest d'évacuer avant l'arrivée de l'ouragan Idalia. Dans les heures qui viennent, d'après les autorités américaines,
48:27 il pourrait se renforcer et devenir extrêmement dangereux avant de toucher terre demain à mercredi.
48:33 Un mot de sport et Benjamin Pavard qui quitte le Bayern Munich pour l'intermiland. Le français champion du monde 2018 rejoint ainsi et s'engage pour 5 saisons avec le club de football italien.
48:44 Le montant du transfert du jeune défenseur de 27 ans est estimé à 32 millions d'euros.
48:50 Et puis France-Italie, c'est l'affiche du quart de finale de l'Eurofémina de volée ce soir à partir de 21h à Florence.
48:57 Gros morceau pour les bleus face au champion en titre qui en plus joue à domicile.
49:04 France Info
49:07 20h21, les informés. Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
49:13 Avec Albert Zénoud du Figaro, Laurent Molloud de l'Humanité, Victoria Coussat de France Info. On parlait de la majorité.
49:19 Il y a un enjeu pour eux aussi, Renaud Muselier disait, alors qu'ils avaient déjà entre 3 et 5 questions en tête avec l'immigration, la sécurité, les institutions,
49:28 pour éviter cette motion de censure puisque c'est ça l'enjeu. Le perdant, ce serait Emmanuel Macron quand même si tout ça ne fonctionne pas.
49:36 Le risque de motion de censure pèse notamment sur le débat immigration qui va arriver d'ici l'automne.
49:43 Les LR menacent d'une motion de censure s'il y avait 49.3 sur ce texte, sur ce projet de loi.
49:49 Donc oui, il y a toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête du gouvernement.
49:53 Mais il y a aussi le risque de dissolution. Ça voudrait dire tout le monde repart au combat, tout le monde retourne sur le terrain.
49:58 Sauf qu'entre-temps, il y a eu aussi la réforme des retraites qui a été votée et qui a été difficile parfois à assumer pour certains députés de la majorité.
50:04 Et donc qui aussi reviennent d'une année particulièrement difficile et éprouvante à l'Assemblée.
50:09 Tous les députés l'ont vécu, mais notamment les députés de la majorité.
50:12 Laurent Molloud ?
50:13 Oui, ça traduit sa faiblesse parlementaire à la majorité, au camp présidentiel.
50:19 Voilà, ils ne l'ont pas cette majorité. Besoin de la ressouder, besoin effectivement de rassurer aussi un petit peu ses troupes.
50:25 Et d'essayer de faire mine d'avancer également, de ne pas rester bloqué sur plein de sujets.
50:30 Mais ça reste très compliqué pour eux.
50:33 Qu'est-ce qui se passe si ça échoue ? Ils font quoi jusqu'en 2027, Albert Zinon ?
50:39 Ils vont essayer de tenir le plus possible, faire passer des textes.
50:44 Trois ans et demi, c'est long.
50:45 C'est très long, c'est très très long. D'autant qu'après les européennes, les ambitions présidentielles qui sont à plein jour vont exploser au grand jour, là, pour le coup.
50:55 Ça va être très très compliqué pour Emmanuel Macron.
50:57 Tenir une majorité qui n'est pas majoritaire, c'est très compliqué.
51:04 Il s'agit pour lui, sur chaque texte, de lutter et de trouver des majorités de progrès, des majorités de projets.
51:13 Mais ça, c'est possible en début de quinquennat, en fin de quinquennat, où tout se délite.
51:19 On le voit, les deuxièmes mandats sont toujours compliqués.
51:22 Tous les présidents, que ce soit François Mitterrand, Jacques Chirac...
51:25 Ça l'est particulièrement la vie compte tenue du contexte parlementaire.
51:28 En plus, et là, vous avez la cerise sur le gâteau, c'est d'avoir une majorité qui ne l'est pas.
51:34 Mais l'enjeu pour Emmanuel Macron, c'est de sauver ce qui est sauvable et surtout, de ne pas donner les clés de la France à Marine Le Pen.
51:44 Son angoisse, c'est d'être celui qui aura servi de marche-pied à Marine Le Pen en 2027.
51:51 Qu'est-ce qui existe comme hypothèse pour se sortir de ce bourbier, au cas où cette Union nationale ne fonctionne pas ?
52:01 Certains avaient même imaginé à un moment l'hypothèse d'un gros texte par an pour que le 49-3 puisse être utilisé.
52:10 Quelles sont les hypothèses, d'après vous, là maintenant, Victoria Koussa ?
52:14 Ça peut être la volonté, ou en tout cas, que la co-construction se mette vraiment en place.
52:19 La gauche dit, par exemple, que les législatives, c'est un message envoyé au président.
52:23 Je discutais notamment avec un pilier du Parti Socialiste qui disait, voilà, les législatives ont dit au président,
52:32 "non, on ne te donne pas les pleins pouvoirs, donc écoute-nous maintenant".
52:37 Et la gauche dit, il faut aussi co-construire avec nous sur certains textes.
52:40 Donc ça peut être une voie de sortie, ou la dissolution, c'est aussi le risque.
52:44 Le problème, c'est que personne ne veut de dissolution.
52:46 Aussi bien la droite que la gauche ne veut pas de dissolution.
52:48 Sauf le RN.
52:49 Sauf le RN, oui.
52:50 Même l'extrême droite. Je ne suis pas sûr qu'il y soit...
52:53 En tout cas, il se montre serein.
52:55 Laurent Molloud, comment est-ce qu'on meuble trois ans et demi de pouvoir jusqu'à la sortie,
53:02 avec des ambitions présidentielles qui s'expriment déjà ?
53:05 C'est un thème de thèse, là.
53:06 Oui, oui, oui. Comment ça marche ?
53:08 Comment ça marche ? Je vais me faire conseiller d'Emmanuel Macron.
53:11 Mais moi, je pense qu'il va vivoter, en fait, politiquement pendant tout ce temps-là.
53:16 Et ça ne va pas être simple, effectivement.
53:18 Il peut essayer de ramasser des courtes majorités sur des textes un petit peu, on va dire, consensuels.
53:24 Des textes sociétaux sur des questions comme ça.
53:26 Bien que certains sont absolument électriques, comme l'immigration.
53:29 Mais je ne vois pas, dans ce temps qui lui reste, amener des gros sujets.
53:34 L'avantage qu'il a quand même, il ne faut pas le négliger,
53:36 c'est qu'il a l'appui de la droite sur son positionnement économique.
53:39 Emmanuel Macron est un libéral assumé.
53:43 Et les choix budgétaires qui sont faits à Bercy avec Bruno Le Maire, etc.,
53:46 sont des choix qui conviennent à LR.
53:49 Donc il n'est pas non plus complètement bridé dans sa capacité de gouverner.
53:53 En revanche, pour bousculer un petit peu le jeu et l'échiquier,
53:56 à mon avis, là, pour l'instant, c'est mort pour lui.
53:58 Et nous verrons bien, Bérangère, ce qui sortira de ce mystérieux rendez-vous demain de Saint-Denis.
54:02 Puisque vous aviez la main, Laurent Molloud, vous allez nous révéler la une de l'humanité demain.
54:08 Demain, on fait des révélations justement sur une petite entreprise de sous-traitants
54:12 qui travaille dans le nettoyage, mais qui travaille, elle n'est pas très connue.
54:15 Elle a des pratiques sociales absolument délétères,
54:18 sauf qu'elle est employée par énormément de grands groupes.
54:21 Elle a une, donc, humanité. Le Figaro, Albert Zéno...
54:24 On ne quitte pas Emmanuel Macron, puisque notre lutte sera en quête de consensus.
54:27 Macron convoque les partis.
54:30 On va suivre ça, effectivement. Merci beaucoup, c'était passionnant.
54:33 Merci Victoria Koussa. Également, du service politique de France Info, les infirmiers.
54:38 C'est fini pour les informer. C'est fini pour ce soir.
54:42 Je reviens demain matin à 9h avec Salia Braklia et Renaud Dely.
54:46 Nous, on se retrouve demain, même heure, même endroit, avec vous, Jean-François.
54:50 Bonne soirée.