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Autour de Bérengère Bonte et Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du mardi 26 septembre 2023.

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00:00 20h21, France Info, Les Informés, Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
00:07 Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés, à la radio et à la télé sur le canal 27.
00:12 Bonsoir Jean-François. Bonsoir Bérangère.
00:13 Plusieurs questions ce soir pour nos informés, suite à la présentation de la planification écologique vue par Emmanuel Macron.
00:19 Et d'abord, faut-il taxer les très riches européens pour la financer ?
00:24 On posera d'ailleurs la question à l'expert des Informés ce soir, le fiscaliste Frédéric Doué.
00:29 Question aussi sur l'abandon possible de certains projets autoroutiers et sur l'essence qui sera bien vendue à prix coûtant.
00:36 On l'a appris il y a quelques minutes, on en parlera tout à l'heure.
00:39 Le Rassemblement national conserve ses deux vice-présidences à l'Assemblée.
00:44 Elles étaient contestées, notamment à gauche.
00:47 Le parti de Marine Le Pen, plus que jamais, joue sa respectabilité.
00:52 Et puis c'est la base, la campagne de prévention de l'alcool chez les jeunes fait polémique
00:58 avec des slogans comme "boire aussi de l'eau si on consomme de l'alcool, c'est la base",
01:03 "garder un oeil sur tes potes en soirée, c'est la base", "un alcool trop joyeux", disent certains médecins.
01:09 On en parle avec ce soir Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité,
01:13 et Audrey Goutard, spécialiste des faits de société à France Télévisions.
01:16 Bonsoir et bienvenue à tous les deux.
01:18 Taxer les plus riches donc pour financer la transition écologique, la proposition revient par la voix de deux députés français.
01:25 Un de la majorité, un de l'opposition. Jean-François, on est dans la veine du rapport Pizani-Ferry.
01:30 Oui, c'est l'équation impossible. Comment financer les dizaines de milliards additionnels
01:35 de l'indispensable transition écologique avec une économie à la peine ?
01:40 C'est pas très compliqué. Il y a deux méthodes. Soit c'est l'impôt, soit c'est la dette.
01:44 Alors pour la dette c'est non, a dit Bruno Le Maire, c'est fini.
01:47 Les regards se tournent donc vers l'impôt.
01:49 Ces deux députés, Jean-Paul Matéi du Modem et Nicolas Sansu, le communiste, n'ont rien inventé.
01:54 Que dit le rapport de Jean-Pizani-Ferry rendu à Elisabeth Borne ?
01:58 Il chiffre à 66 milliards annuels le coût de la décarbonation.
02:03 Il dit qu'il faudrait un impôt exceptionnel et temporaire qui toucherait les 10% des Français les plus aisés.
02:10 Emmanuel Macron, il n'en veut pas. Il veut éviter ce qu'il a appelé le piège à con du débat sur la fiscalité des riches.
02:20 Il n'y aura pas de hausse d'impôt. Il s'y est engagé publiquement.
02:23 Le problème c'est que le financement de cette transition écologique, il reste entier.
02:30 Je salue l'expert des informés. Bonsoir Frédéric Doué.
02:33 Bonsoir.
02:35 Professeur de droit fiscal à l'université Rouen-Normandie, on a besoin de comprendre et d'être le plus concret possible.
02:44 D'abord, quand on parle des très riches, de qui parle-t-on et à quel taux sont-ils taxés en France et en Europe ?
02:51 Puisque c'est de ça qu'on parle désormais.
02:54 Déjà, ce projet pose une première question qui est de savoir, comme vous le souvenez justement, ce qu'est être très riche au sens du rapport Pisani-Fiari.
03:04 Pour vous donner un ordre de grandeur, actuellement, l'impôt sur la fortune immobilière en France rapporte un peu plus de 2 milliards.
03:11 C'était 2,35 milliards en 2022.
03:14 Selon les projections qui viennent d'être faites dans le rapport qui vient d'être publié, le produit passerait à plus de 46 milliards d'euros par an uniquement pour la France.
03:24 Vous voyez que c'est sans commune mesure avec ce que nous connaissons maintenant.
03:28 Donc inutile de vous dire que, bien évidemment, actuellement on a peu de foyers fiscaux qui sont soumis à l'impôt sur la fortune en France.
03:35 Si ce projet aboutissait, bien évidemment, on aurait beaucoup plus de foyers fiscaux qui seraient assujettis à cet impôt sur la fortune.
03:43 Et d'après ce qui ressort du rapport, mais ça c'est la précédente mouture que j'avais, en fait ça concernerait 4 millions de foyers fiscaux en France.
03:54 Alors qu'actuellement pour l'IFI, de mémoire, on est à environ 2-300 000, donc vous voyez, on passerait de 2 à 300 000 à 4 millions.
04:00 Et concrètement, sont considérés comme riches et donc passibles de cet impôt sur la fortune, seraient plutôt, parce qu'il faut pardonner le conditionnel,
04:09 les contribuables qui gagnent plus de 4 000 euros par mois, donc on élargit bien évidemment beaucoup plus le spectre qu'actuellement.
04:14 On a une idée au niveau européen ce que ça donne ?
04:17 Alors au niveau européen, d'après la projection qui a été faite, ça rapporterait environ 200 milliards d'euros par an au niveau européen.
04:25 Donc je vous ai dit pour la France, c'est d'après le calibrage qui a été fait, c'est 46 milliards et pour l'Allemagne ça serait 65 milliards d'euros par an.
04:33 J'ai envie de vous poser une question d'humeur. Vous évoquez ce seuil des 4 000 euros mensuels.
04:39 On a envie de vous dire, mais au fond, 4 000 euros, il y a pas mal de foyers, vous en conviendrez, qui sont déjà, pardonnez-moi l'expression, à l'os,
04:48 qui ont du mal à boucler les fins de mois à 4 000 euros, mais oui, ça existe, et bien souvent, des très grandes fortunes, on va dire, ont externalisé leur fiscalité.
04:57 Est-ce qu'au fond, ça ne serait pas se tromper de cible, une fois de plus ?
05:01 Si, se tromper de cible, c'est bien évident. Enfin, on peut même dire que si ça voyait le jour, qu'on serait victime de ce que j'appelle les Khmers Verts.
05:11 Pourquoi ? Parce que déjà, il y a un premier problème, c'est qu'on a l'impression en France que les prélèvements obligatoires sont l'alpha et l'oméga des politiques publiques,
05:22 et qu'une fois qu'on a dit ça, il ne se passe rien. Parce que concrètement, je veux bien qu'on me dise qu'il faut instituer un impôt sur la fortune qui pèserait sur les plus riches,
05:29 ça je veux bien l'entendre, mais une fois qu'on a dit ça, concrètement, comment ça se matérialiserait ?
05:34 Le problème, comme vous le signez justement, c'est qu'il y a deux problèmes. Le premier problème, c'est qu'il ne faut pas oublier qu'au sein de l'Europe,
05:41 il y a très peu de pays finalement qui ont encore un impôt sur la fortune. On n'a que six pays au sein de l'Europe qui ont un impôt sur la fortune.
05:49 On a, pour les citer rapidement, l'Espagne, la Finlande, la France, bien évidemment, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suède.
05:56 Donc bien évidemment, si cet impôt était institué, ça entraînerait probablement davantage d'évasion fiscale.
06:04 Et les contribuables qui sont capables de s'évader fiscalement, ou pour être plus précis, de s'exiler fiscalement, ce sont bien évidemment les plus fortunés.
06:12 Or en France, la plupart des contribuables, 70% des contribuables qui sont actuellement soumis à l'impôt sur la fortune,
06:19 ce sont bien évidemment des contribuables qui ont un patrimoine important puisqu'ils ont au moins 1,3 million d'euros net en immobilier.
06:27 Mais pour 70%, c'est inférieur à 2 millions. Il s'agit principalement de gens qui vivent dans les grandes villes, notamment à Paris,
06:34 et dont le principal actif est constitué par leur résidence principale. Donc effectivement, ça serait se tromper encore une fois de cible,
06:42 puisque bien évidemment, vous doutez bien que les plus fortunés ont les moyens de jouer à ce qu'on appelle du monopoli fiscal à travers le monde
06:50 et de se déplacer aisément. Et donc ça entraînerait probablement encore à nouveau une masse d'exilés fiscaux.
06:57 Frédéric Doué, vous restez avec nous, on a encore plein de questions à vous poser. Je vais me tourner aussi vers nos informés.
07:02 Mais d'abord, le Fil info puisqu'il est 20h10, Emmanuel Langlois.
07:06 À l'issue d'une réunion ce soir avec les principaux distributeurs, à Matignon, le gouvernement annonce près de 120.000 opérations de vente de carburant à prix coûtant
07:15 dans 4.000 stations jusqu'à la fin de l'année en France. Leclerc et Carrefour avaient devancé l'annonce en disant un peu plus tôt dans la journée
07:23 qu'ils proposeraient dès la fin de cette semaine de l'essence à prix coûtant à tous les jours.
07:28 L'inquiétude grandit dans le petit village alsacien de Saint-Blaise-la-Roche où l'INA, 15 ans, a disparu depuis samedi dernier.
07:35 Une nouvelle battue rassemblant environ 400 personnes a été organisée aujourd'hui sans résultat, malgré d'importants moyens de recherche.
07:43 Aucune piste n'est écartée selon la procureure de Saverne qui affirmait tout à l'heure lors d'une conférence de presse qu'aucune activité n'avait été constatée sur le compte bancaire de l'adolescente.
07:55 Et puis une semaine après une offensive de l'Azerbaïdjan, on a Gornik Karabakh.
07:59 Des milliers d'habitants cherchent à fuir cette région sécessionniste du Caucase pour passer en Arménie.
08:05 Au moins 19 000 d'entre eux y ont déjà trouvé refuge.
08:08 La France envoie du matériel d'urgence à Yerevan pour aider au traitement des blessés les plus graves et accuse aussi la Russie de complicité dans cet exode massif.
08:18 20h, 21h, les informés.
08:25 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
08:27 Et on est toujours en compagnie de Laurent Mouloud, l'Humanité, Audrey Goutard, France Télévisions.
08:31 Je voudrais votre réaction à tous les deux sur la photographie globale qui est faite, notamment sur ce seuil des 4 000 euros, Laurent Mouloud.
08:38 Oui, alors je pense qu'il faut faire un petit peu attention aussi à ce qu'on dit.
08:41 On peut faire peur aux gens avec la question de l'imposition en disant qu'à partir de 4 000 euros, on est imposé sans expliquer la progressivité de l'impôt.
08:48 On n'est jamais imposé de la même manière à 4 000, à 8 000.
08:51 Est-ce que c'est par tête de foyer ou c'est pour un foyer complet ?
08:54 Je pense qu'il y a aussi de la clarté à faire sur ce qu'on appelle "imposer les plus riches en France".
08:59 Il ne faut pas, je pense...
09:01 Qu'est-ce qui n'est pas clair d'après vous ?
09:02 A 4 000 euros, c'est-à-dire c'est une personne qui gagne 4 000 euros dans la famille, c'est chaque personne qui gagne 4 000 euros qui est imposée,
09:08 ou c'est tout le foyer qui gagne 4 000 euros.
09:10 Alors si c'est le foyer à 4 000 euros, c'est une autre chose.
09:12 Et ensuite, sur la progressivité de l'impôt, le taux d'imposition ne va pas forcément être le même quand on est à 4 000 euros par foyer,
09:17 ou si on est à 10 000, ou à 20 000, ou à 30 000.
09:19 Frédéric Doué, on va avoir confirmation, on parle bien de 4 000 par foyer ?
09:23 Ou c'est par tête ?
09:24 Oui, alors ça, c'est pas très clair.
09:26 Oui, exactement, c'est pas très clair.
09:28 Donc, quand c'est fou, il devient l'ouf.
09:30 Effectivement, ça change radicalement les données du problème.
09:33 Est-ce qu'on raisonne ?
09:34 Par exemple, si on prend un couple marié ou paxé, ou un couple de concubins,
09:38 est-ce qu'on considère qu'ils font l'objet d'une imposition commune, et dans ce cas-là on est à 8 000 ?
09:42 Ou si on raisonne par tête, si on individualise, on est à 4 000 euros par tête,
09:46 donc ça change un peu les données du problème, effectivement.
09:48 Ça peut avoir une incidence sur la progressivité du barème.
09:51 En fait, cette notion d'impôt sur les super-riches,
09:54 elle s'appuie sur une étude qui avait été commandée au Parlement européen,
09:57 qui a été rendue juste avant l'été, et qui est très claire,
10:00 qui est beaucoup plus précise que finalement ce qu'on dit nous tous ici.
10:04 Cette étude, donc, propose de taxer les 0,5 % des plus riches, des ultra-riches.
10:10 En France, ça voudrait dire, dit l'étude,
10:12 qui donne exactement les mêmes chiffres que vous donniez, monsieur,
10:15 à un niveau européen, ça rapporterait 200 milliards d'euros par an,
10:18 à un niveau français, ça rapporterait 46 milliards par an.
10:21 Ça touche exactement, ils le disent, en France par exemple,
10:24 ça toucherait 264 000 personnes qui seraient imposables
10:27 sur une partie de leur patrimoine net, dette détruite,
10:30 excédant 3,6 millions d'euros.
10:34 Donc il faut avoir un patrimoine net excédant 3,6 millions d'euros.
10:37 À quel taux, on a une idée ?
10:39 Alors, vous voulez dire le taux de...
10:41 L'imposition pour ces gens ?
10:42 Alors, le taux d'imposition pour ces gens irait,
10:45 c'est l'étude qui l'a fait,
10:47 c'est un taux progressif entre 0,5 % des plus riches
10:51 jusqu'à 5 % des plus riches.
10:53 Donc, les chiffres qui sont les chiffres du Parlement européen
10:56 donnent ça pour la France, et surtout, ils ont même fait,
11:00 ils ont anticipé, monsieur le fiscaliste, ce que vous craignez,
11:04 c'est-à-dire un exode fiscal.
11:06 Alors, ils ont anticipé que cet exode fiscal évalue le risque
11:11 à 3,2 % des millionnaires concernés,
11:15 sachant qu'à partir du moment où ce serait une mesure européenne,
11:19 puisque c'est le souhait, une mesure européenne,
11:21 il est plus compliqué pour un milliardaire
11:23 de s'exiler en dehors des frontières européennes.
11:27 Alors, la difficulté, pour compéter ce que vous dites, Audrey Goutard,
11:29 et je parle sous la gouverne de Frédéric Doué,
11:32 on parle de quoi, en réalité ?
11:34 Symboliquement, c'est une critique qui vient souvent des bancs
11:38 de l'extrême gauche, de la NUPES.
11:40 On parle des 500 plus grandes fortunes de France.
11:43 Je rappelle le palmarès de Challenges.
11:45 Elles consentent, ces 500 plus grandes fortunes de France,
11:48 1170 milliards d'euros en 2023.
11:52 C'est en progression, c'est du jamais vu.
11:54 Et la réponse qui est faite, notamment, nous l'avons évoqué
11:56 par le rapport Pisani-Ferri, c'est de mettre un 10 %,
12:00 qui va aller attraper, finalement, j'ai presque envie de dire,
12:02 toujours les mêmes.
12:03 On peut pinailler sur 4 000, 8 000, comme vous le faites, Laurent Mouloud,
12:06 mais la cible est toujours les classes moyennes,
12:08 les classes moyennes SUP, ce qui provoque une forme
12:11 d'irritation, d'agacement.
12:12 Que disent les deux députés en question aussi ?
12:14 C'est qu'ils veulent augmenter la flax tax de M. Emmanuel Macron.
12:18 C'est donc une critique de cette disposition qui a mis en place
12:22 celui qui a été taxé de président des riches, sauf que,
12:25 et je finirai là-dessus, augmenter la flax tax
12:28 sur des entreprises qui sont déjà lourdement taxées aujourd'hui,
12:32 c'est les faire fuir et c'est un recul de compétitivité dans ce pays.
12:36 Les entreprises ne sont pas lourdement taxées en France, non ?
12:39 Les entreprises du CAC 40, à combien elles sont taxées ?
12:42 Les entreprises du CAC 40, les grands groupes...
12:44 Les entreprises ordinaires, je vous parle des entreprises...
12:45 Non, mais les entreprises courantes, je vous parle...
12:46 Oui, les grands groupes du CAC 40, qui sont souvent visés
12:48 par les mesures fiscales qu'on propose et qui sont proposées
12:52 de manière régulière, sont taxées à 4,5 %.
12:54 Mais là, vous allez taper aussi tous les entrepreneurs...
12:56 Les PME et les TPE, ce qui est d'ailleurs un reproche qui est souvent fait
13:00 par une partie de la gauche au gouvernement, sont taxés entre 15 et 25 %.
13:03 C'est-à-dire qu'il y a une plus grande taxation des petites entreprises
13:07 et des petits entrepreneurs en France que des énormes groupes
13:10 qui ont des pouvoirs fiscaux beaucoup plus étendus.
13:13 Donc, il ne faut pas tout mettre dans le même panier,
13:15 parce que sinon, on n'y comprend plus rien.
13:16 C'est-à-dire que oui, on peut taxer les grands groupes,
13:18 et ils sont sous-taxés en France, les grands groupes.
13:20 Il ne faut pas dire qu'ils sont sur-taxés.
13:21 Ça, c'est une erreur de...
13:23 Oui, mais vous allez faire baisser la compétitivité dans ce pays
13:26 à force de taper sur les entreprises.
13:28 C'est ce qui est reproché à ce débat-là.
13:30 La compétitivité des entreprises françaises,
13:31 si on veut faire un débat d'eux,
13:32 mais la compétitivité des entreprises françaises
13:34 se porte très bien en France.
13:35 Ils ont des taux de marge absolument faramineux
13:37 dans beaucoup de secteurs industriels, pharmaceutiques,
13:40 ou que ce soit de l'agroalimentaire.
13:41 Je ne pense pas qu'il y ait des problèmes de compétitivité là-dessus,
13:43 y compris d'ailleurs dans les secteurs industriels comme l'automobile.
13:46 En France, justement, l'industrie se porte plutôt bien,
13:49 et les problèmes de compétitivité, moi, je ne les vois pas.
13:52 Frédéric Douhet, je me tourne vers vous, à nouveau,
13:55 notre expert pour arbitrer ce débat.
13:59 Oui, déjà, si vous voulez remettre le Code général des impôts
14:04 au milieu de la place du village, on parle d'un impôt européen.
14:08 Je vous rappelle que pour qu'il puisse voir le jour,
14:11 ça suppose qu'il y ait l'unanimité au sein des pays européens.
14:14 Comme je vous le disais, il y a très peu d'États en Europe
14:18 qui ont un impôt sous la fortune.
14:20 Donc je doute que ça suscite l'enthousiasme
14:22 de la part de nos voisins, puisque dans ce domaine, malgré tout…
14:24 Six pays en plus.
14:25 Oui, c'est ça, six pays.
14:26 Nous sommes en France, et donc il y a quand même…
14:29 Enfin, nous la France avons l'impôt sous la fortune,
14:31 mais d'autres ne l'ont pas, donc on se livre malgré tout,
14:33 même si on fait partie de l'Union européenne
14:35 et du dumping fiscal.
14:36 Le but étant, et certains sont beaucoup plus pragmatiques que nous,
14:39 notamment nos voisins, d'attirer les grosses entreprises,
14:43 les grandes fortunes, etc., parce que contrairement à ce qu'on nous dit
14:46 lorsqu'on nous explique qu'il faut augmenter la flat tax,
14:49 ça c'était une critique qui a été faite
14:51 lorsque M. Macron est arrivé.
14:53 On a dit oui, mais c'est un cadeau fait aux riches.
14:56 C'est-à-dire que la flat tax, c'est quoi ?
14:58 C'est 12,8 % d'impôt sur le revenu, plus 17,2 % de parlement social.
15:02 On arrive à un taux global d'imposition de 30 %.
15:04 Sauf que, comme vous le disiez justement,
15:06 les bénéfices avant la crise du COVID supportent l'impôt sur les sociétés.
15:10 Alors après, on peut avoir un débat, effectivement,
15:12 sur le fait de savoir si les grands groupes sont plus ou moins imposés
15:15 que les petites et moyennes entreprises.
15:17 Mais ça, c'est une autre question.
15:19 Donc on a un phénomène de double imposition.
15:21 Si c'est le cas, tant qu'à faire, on apprend quelque chose.
15:24 Pardon ?
15:25 C'est le cas ou pas ?
15:26 Que les grandes entreprises soient plus taxées ?
15:28 Moins taxées.
15:29 J'en suis pas persuadé, mais effectivement,
15:31 si on raisonne sur des très grosses entreprises
15:33 qui ont des filiales dans tout un tas de pays
15:35 et qu'on raisonne au niveau global,
15:37 on peut supposer que dans certains cas,
15:39 on a un phénomène de sous-imposition
15:41 par rapport à une entreprise qui serait localisée
15:44 exclusivement sur le territoire français.
15:46 C'est probable, effectivement.
15:48 On va revenir à la proposition de ces deux députés,
15:51 qui est de taxer les patrimoines en Europe.
15:54 On va écouter Nicolas Sansus,
15:56 c'est donc le député communiste du Cher,
15:58 dans ce duo-là de députés.
16:00 On a de plus en plus une société de la rance,
16:02 une société d'héritiers.
16:03 Il faut à tout prix qu'on puisse trouver
16:05 des solutions de financement.
16:07 Tout le monde sait bien qu'il faut des milliards
16:09 et des dizaines de milliards pour réussir
16:11 à financer la transition écologique,
16:13 la transition climatique.
16:14 Et évidemment, faire contribuer les patrimoines les plus hauts
16:16 est une évidence aujourd'hui.
16:17 L'idée, c'est de la mettre au niveau européen
16:19 pour qu'on puisse avoir une vraie bataille européenne
16:21 sur cette question de transition climatique.
16:23 5% sur les patrimoines les plus hauts,
16:24 et pendant une trentaine d'années,
16:26 pour qu'on arrive à bifurquer réellement
16:28 avec une vraie programmation sur la transition écologique.
16:30 Voilà. Et pour nourrir ce débat,
16:31 la réaction tout de suite de Christophe Béchut,
16:33 c'était ce matin sur France Inter,
16:35 sur cette idée donc lancée par Jean-Paul Matéi
16:37 et Nicolas Sansu.
16:39 C'est une bonne chose de poser ce sujet
16:41 à l'échelle européenne.
16:42 Quand vous prenez des mesures fiscales
16:43 dans un seul pays,
16:44 vous avez toujours risque que ça ait un certain nombre d'impacts.
16:46 Ce que je souhaite, c'est que ce débat ait lieu
16:48 à l'échelle européenne,
16:49 exactement comme les auteurs transpartisans
16:51 de ce rapport vont le présenter.
16:52 Vous savez, si l'écologie,
16:54 ça devient le prétexte,
16:55 à la fois pour interdire ou renier des libertés,
16:58 ou pour taxer,
16:59 on est à peu près certain qu'on n'emmènera pas tout le monde.
17:01 Voilà. Est-ce que c'est une piste
17:02 pour financer la transition écologique ?
17:04 C'est notre débat,
17:05 et on va y revenir après le Fil info 20h20.
17:07 Emmanuel Langlois.
17:09 Les suites de la macabre découverte
17:13 d'une fiette de trois ans morte
17:14 et portant de multiples hématomes sur le corps
17:17 dans un village de L'Heure,
17:18 après l'incarcération de la mère
17:20 et du beau-père de l'enfant.
17:21 La directrice de son école maternelle
17:23 a été suspendue.
17:24 Le procureur s'interroge sur le fait
17:26 que la situation de la petite-fille
17:27 n'ait pas été signalée.
17:29 Selon lui, l'enfant était manifestement
17:31 victime de violences fréquentes.
17:33 Conséquence de la chaleur
17:34 qui joue les prolongations,
17:35 ce début d'automne,
17:36 le seuil d'alerte 1 de pollution à l'ozone
17:39 a été déclenché pour demain, mercredi,
17:41 dans le département des Bouches-du-Rhône.
17:43 La mesure entraîne notamment la baisse
17:45 des limitations de vitesse sur les routes
17:47 ainsi que des recommandations aux industriels.
17:50 C'est ce qu'annonce la préfecture ce soir.
17:52 Et puis, retour express,
17:53 dix jours seulement après son opération,
17:55 Antoine Dupont va retrouver le groupe des Bleus dimanche.
17:58 Il devrait même postuler
18:00 pour l'éventuelle quarte finale
18:01 de la Coupe du monde du 15 de France.
18:04 Johan Deisel, le capitaine nami,
18:06 bien qu'il avait violemment heurté à la tête
18:08 jeudi dernier son vis-à-vis tricolore,
18:10 est lui suspendu au moins cinq matchs
18:12 après ce plaquage.
18:14 Toujours en compagnie d'Audrey Goutard
18:25 de France Télévisions et Laurent Mouloud de l'Humanité,
18:28 on parle donc de cette potentielle taxation
18:30 des plus riches pour financer la transition écologique.
18:33 Christophe Béchut, qu'on vient d'entendre
18:35 sur France Info ce matin,
18:36 dit aussi que le risque en taxant ces plus riches,
18:38 c'est de donner du grain à moudre
18:40 aux théories climato-sceptiques.
18:42 Ça s'entend ou pas selon vous Audrey Goutard ?
18:44 Je ne vois pas bien en fait en quoi ça s'entend
18:46 puisqu'on parle de cercle vertueux finalement.
18:48 Genre il y en a marre.
18:49 J'ai bien compris.
18:51 Mais j'ai du mal à réagir par rapport à ça
18:53 parce que vous avez raison,
18:54 bien sûr c'est genre il y en a marre,
18:56 mais bon en même temps, qu'est-ce qu'on fait ?
18:58 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
19:00 il faut bouger, il faut trouver des sous,
19:01 il faut trouver de l'argent.
19:02 Ne serait-ce que les 46 milliards
19:04 dont parlait le fiscaliste
19:05 que dégagerait cet impôt
19:07 permettrait de financer les trois quarts
19:09 des dépenses projetées par le gouvernement
19:11 pour la transition écologique ?
19:13 Ça permet de réfléchir.
19:15 Quand on sait aussi que 20% des richesses
19:18 sont possédées par...
19:20 Pardon, je me perds dans les chiffres,
19:22 il y en a tellement.
19:23 Le top 0,5 des plus riches détient 20%
19:26 de la richesse européenne.
19:27 Là aussi ça fait réfléchir.
19:28 Donc il y a des chiffres si vous voulez.
19:30 Et moi j'entends très bien ce que dit Jean-François Aquilli
19:32 sur évidemment les petites entreprises,
19:35 sur les foyers moyens qui peuvent avoir peur,
19:37 qui peuvent craindre.
19:39 Mais à la fin ça va retomber sur la tête des mêmes.
19:41 Néanmoins, de toute façon,
19:43 il va falloir la financer cette transition écologique.
19:45 Oui, nous sommes d'accord là-dessus.
19:46 Pour la financer, il y a une chose intéressante,
19:48 c'est les différentes pistes de réflexion.
19:50 Effectivement c'est de poser les choses sur la table
19:51 et regarder où est l'argent.
19:53 Donc voilà, c'est du bon sens.
19:55 Dans un foyer on fait ça,
19:57 et bien là on l'ajuste effectivement
20:00 à un niveau européen.
20:01 Et bien pourquoi pas ?
20:02 Moi je dirais où est l'argent, effectivement.
20:04 Je suis d'accord avec Audrey,
20:05 et où sont les responsabilités.
20:07 Il faut savoir que 1% des plus riches
20:09 émettent plus de carbone
20:11 que les 50% les plus pauvres de l'humanité.
20:13 C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui une situation
20:15 où on a 1% de personnes
20:17 qui s'accaparent du capital,
20:20 de la richesse,
20:22 et qui polluent le plus.
20:23 Donc je pense que même sur un plan moral,
20:25 on a souvent longtemps parlé
20:27 de lois pollueurs-payeurs,
20:29 de ne pas les mettre à contribution,
20:31 moi ça me semble fou.
20:33 C'est au contraire l'inverse qu'il faut faire, évidemment.
20:35 Ils sont les plus émetteurs de gaz à eau.
20:37 C'est eux les principaux responsables
20:39 de la pollution en tant qu'individus
20:41 au niveau mondial.
20:43 Bien sûr, ça n'a rien de comparé à des secteurs entiers,
20:45 mais à titre individuel, ce sont eux
20:47 qui ont les attitudes les plus polluantes de la planète,
20:49 et il faudrait que ce soit eux qui soient épargnés le plus
20:51 par une taxation sur la question écologique.
20:53 Ça semble cul par-dessus tête.
20:55 Pour le coup, ça pourrait être un autre indicateur, ça.
20:57 Le taux d'émission de carbone.
20:59 Tout à fait, le coût carbone de chacun.
21:01 C'est un des éléments du livre Tsunami
21:03 que vous avez peut-être lu.
21:05 C'est-à-dire de commencer par calculer le bilan carbone de chacun
21:07 et de taxer.
21:09 J'avance ?
21:11 Là, on ne parle pas des foyers à 4 000 euros.
21:13 Les ultra-riches, c'est ultra-riche.
21:15 Ce n'est pas la PME ou le foyer à 4 000 euros.
21:17 C'est là aussi où il faut remettre,
21:19 comme disait le fiscaliste,
21:21 les chiffres au centre du village.
21:23 C'est ça, l'église au centre du village ?
21:25 Oui, c'est ça.
21:27 Comme rien n'est jamais simple dans toutes ces questions-là,
21:29 on va commencer par la question.
21:31 Matignon a annoncé ce soir,
21:33 après qu'Elisabeth Borne ait reçu
21:35 les distributeurs, les raffineurs
21:37 et les fédérations professionnelles au sujet du prix de l'essence,
21:39 qu'elle sera bien vendue à prix coûtant.
21:41 Il y a 120 000 opérations
21:43 qui auront lieu dans 4 000 stations
21:45 d'ici la fin de l'année.
21:47 Chacun y va à son rythme.
21:49 Leclerc va dégainer en premier.
21:51 Est-ce que vous y voyez
21:53 une forme de contradiction
21:55 avec tout ce qui a été annoncé hier,
21:57 ou là, pour le coup, dans le match
21:59 fin du mois, fin du monde,
22:01 il faut quand même, évidemment,
22:03 penser à cette fin du mois, Audrey Goutard ?
22:05 On est un peu en même temps, comme toujours.
22:07 Donc, effectivement, d'un côté,
22:09 on lance une réflexion
22:11 sur les contraintes de la transition écologique
22:13 et le coût.
22:15 Le coût pour les Français,
22:17 le coût pour les Européens. Et puis, d'un autre côté,
22:19 il y a une vraie réflexion sur
22:21 il va falloir aider ceux qui...
22:23 Et on ne demande pas...
22:25 C'est intéressant de demander, justement,
22:27 aux grands distributeurs
22:29 de porter leurs charges.
22:31 Parce que je vous rappelle quand même que
22:33 l'argent, là aussi,
22:35 on voit bien que le prix du carburant
22:37 aujourd'hui dans la pompe
22:39 et que payent la ménagère ou l'automobiliste,
22:41 ça n'est pas le prix réel.
22:43 Ça correspond, ce sont les taxes,
22:45 ce sont les... Jean-François, vous avez la...
22:47 - Oui, non, mais ce que je voulais ajouter,
22:49 c'est qu'au fond, la difficulté dans cette histoire,
22:51 c'est qu'on parle de fin du mois, fin du monde,
22:53 ça commence à devenir banal, cette histoire,
22:55 mais le temps que
22:57 l'ensemble de la population soit équipée
22:59 de petits véhicules électriques, il faudrait une bonne décennie,
23:01 que tout ça se démocratise,
23:03 que si tenté qu'on puisse les fabriquer, les construire
23:05 dans ce pays, j'ajoute que sur les marges
23:07 des distributeurs, elles sont déjà
23:09 extrêmement restreintes. Ça se joue
23:11 à une poignée de centimes chez les uns
23:13 et les autres. Les opérations,
23:15 on va dire, de vente à prix
23:17 coûtant, elles existent de façon courante,
23:19 ce sont des produits d'appel pour que les gens
23:21 aillent faire leurs courses dans les supermarchés.
23:23 Donc, de quoi est-ce que nous parlons ? Nous promenons
23:25 le chien, si vous me passez l'expression,
23:27 c'est-à-dire que ceux qui se plaignent de payer l'essence
23:29 à plus de 2 euros le litre à la pompe,
23:31 ils vont se retrouver avec un petit gain de 3-4 centimes.
23:33 Là-dessus, je ne sais pas ce qu'en pense
23:35 Frédéric Doué, qui nous écoute
23:37 et qui suit ce que nous disons, c'est quelque chose
23:39 d'assez cosmétique, en réalité.
23:41 - Oui, là, pour le coup, on est vraiment
23:43 dans la communication pure et dure, parce que
23:45 en fait, dans le monde
23:47 de la distribution de l'essence,
23:49 il y a deux mondes. Il y a la grande distribution d'un côté
23:51 et puis de l'autre, il y a les quelques
23:53 centaines d'indépendants qui restent.
23:55 Pour la grande distribution,
23:57 le carburant, dans l'immense majorité
23:59 des cas, c'est un produit d'appel.
24:01 Très, très souvent, il y a des
24:03 opérations de vente à pré-coûtant, et lorsque
24:05 ça n'est pas vendu à pré-coûtant, leur marge est infime,
24:07 c'est de l'ordre de 1 ou 2 centimes
24:09 d'euros par litre. Donc,
24:11 et de toute façon, pour la grande distribution,
24:13 il ne faut pas se faire d'illusions,
24:15 on a ce phénomène de paire-équation des prix,
24:17 et donc même si on a ces 1 centime,
24:19 2 centimes qui
24:21 sont retirés sur le prix du litre,
24:23 bien évidemment, ça sera répercuté à priori
24:25 sur tous les autres produits que vend la grande surface.
24:27 Chose que ne peuvent pas faire
24:29 les petits pompistes indépendants.
24:31 Donc, ce qui risque de se passer,
24:33 c'est qu'en faisant ça, on va
24:35 condamner davantage les petits pompistes
24:37 aux bénéfices de la grande distribution.
24:39 Ça risque d'être le problème.
24:41 En toute hypothèse, ce moment, on est
24:43 dans ce domaine-là, vraiment, de la communication
24:45 plus réduite. - Les petits pompistes dont on avait
24:47 beaucoup parlé quand on parlait de la vente à perte,
24:49 mais la problématique est toujours présente,
24:51 effectivement, quand on parle de la vente
24:53 à prix coûtant, Audrey, pour le concours
24:55 ce 2, 2, 6... - Oui, mais ce qui cloche, en fait, c'est l'augmentation.
24:57 C'est pas le prix, c'est l'augmentation.
24:59 Les tarifs, les prix du carburant
25:01 ne devraient plus augmenter aujourd'hui.
25:03 Donc, il y a un moment donné où, effectivement,
25:05 il va falloir trouver un moyen de les rétablir
25:07 à un niveau qui est un
25:09 niveau juste par rapport aux consommateurs.
25:11 - Oui, c'est renoncer à des taxes
25:13 sur les carburants et donc
25:15 renoncer à des rentrées fiscales
25:17 pour l'Etat. Voilà.
25:19 - Oui, mais c'est pas normal que ça augmente, alors que
25:21 le prix du baril...
25:23 - Aussi, pour les actionnaires.
25:25 - Juste un mot, je voudrais,
25:27 avant qu'on passe à l'info
25:29 et puis au sujet suivant,
25:31 dans la série "Contradictions, grands écarts",
25:33 Bruno Le Maire annonce dans "Le Parisien"
25:35 de demain qu'il est favorable à ce qu'on reporte l'interdiction
25:37 de louer les passoires
25:39 thermiques. Alors, c'est pour
25:41 endiguer la crise de l'immobilier aussi, mais
25:43 à nouveau, là, on fait marche avant, marche arrière,
25:45 Laurent Moulon. - Oui, tout à fait.
25:47 C'est typique de ce gouvernement.
25:49 C'est un pas en avant, un pas en arrière,
25:51 sur plein de mesures autour de
25:53 l'écologie. Sur la question du logement,
25:55 c'est, à mon sens, un vrai drame.
25:57 Sur la rénovation
25:59 des habitats, le peu d'investissement
26:01 qui est émis sur cette question fondamentale,
26:03 parce que les logements sont des passoires thermiques,
26:05 on a, je ne sais plus de mémoire,
26:07 je vous cite des chiffres, mais je crois que les besoins
26:09 de rénovation sont chiffrés autour de 500 000
26:11 logements à rénover
26:13 aujourd'hui, je crois, par an.
26:15 Et aujourd'hui, on en sort 20 000 de rénovation.
26:17 Et il y a un besoin d'investissement,
26:19 là, j'ai vu qu'une des mesures qui est prônée,
26:21 c'est d'augmenter ma prime rénov',
26:23 de passer à plusieurs milliards,
26:25 etc. Mais c'est 4,7
26:27 milliards, je crois, au total, le gouvernement
26:29 veut y consacrer à la prime rénov', ce qui est un pas en avant,
26:31 si on va dire, dans l'aide qu'on peut apporter au foyer.
26:33 Le besoin, je crois, qui avait été chiffré
26:35 par la Caisse des dépôts, c'était 9 milliards
26:37 de dépenses nécessaires
26:39 par an pour
26:41 que cette prime rénov' rentre
26:43 vraiment en fonction. Donc on est toujours dans une
26:45 sous-évaluation des besoins,
26:47 on dirait à chaque fois une petite politique de
26:49 demi-mesure face à un danger qui est colossal.
26:51 - Allez, on va refermer
26:53 cette grande page qu'on rouvrira
26:55 très vite, j'en suis sûre, pour ce soir en tout cas.
26:57 Remercie Frédéric Doué,
26:59 professeur de droit fiscal à l'Université de Rouen,
27:01 Normandie. Merci de
27:03 nous avoir apporté vos lumières sur
27:05 tous ces sujets passionnants.
27:07 On marque une pause pour faire un point sur l'info
27:09 et on parlera ensuite du
27:11 Rassemblement national à l'Assemblée.
27:13 20h30, le point sur l'info donc.
27:15 (Générique)
27:22 Et bonsoir Édouard Marguer. - Bonsoir
27:24 Bérangère, bonsoir à tous. Mieux prendre
27:26 en compte la parole des enfants pour
27:28 mieux lutter contre le harcèlement scolaire.
27:30 Le gouvernement va lancer une
27:32 campagne de communication à destination
27:34 des adultes, enseignants,
27:36 parents, policiers, magistrats.
27:38 C'est une Info France Info. Ce soir,
27:40 veille de présentation du plan de lutte
27:42 contre ce fléau, Nicolas 15 ans et
27:44 Lince 13 ans se sont suicidés
27:46 alors qu'ils avaient alerté sur leur
27:48 harcèlement et la réaction des adultes
27:50 n'a pas été à la hauteur.
27:52 Aucune piste écartée dans l'enquête
27:54 pour disparition inquiétante dans
27:56 le Barin. Lina, 15 ans, est
27:58 introuvable depuis trois jours maintenant.
28:00 La procureure de Saverne affirme que des
28:02 témoins l'ont vue à pied sur le chemin
28:04 de la gare de Saint-Blaise-la-Roche
28:06 mais aucune vidéo
28:08 ne la montre dans le train qu'elle devait
28:10 prendre pour rejoindre son petit ami
28:12 à Strasbourg. La grande
28:14 distribution accepte de vendre
28:16 à prix coûtant le carburant.
28:18 Carrefour et Leclerc vendront
28:20 tous les jours sans faire de marge à partir de
28:22 vendredi. Les autres enseignes
28:24 feront des opérations ponctuelles. C'est ce qui
28:26 ressort d'une réunion à Matignon
28:28 entre représentants du secteur
28:30 du carburant. Des milliers
28:32 de réfugiés en Arménie, 28 000
28:34 personnes sont arrivées depuis la capitulation
28:36 des séparatistes
28:38 du Nagorni Karabakh en
28:40 Azerbaïdjan. Déplacement inédit
28:42 pour un président des Etats-Unis. Joe Biden
28:44 s'est rendu sur un piquet de greffe
28:46 pour apporter son soutien aux
28:48 ouvriers de l'automobile. Il
28:50 mérite une augmentation importante
28:52 de leur salaire, selon le chef de l'État
28:54 américain. L'encadrement
28:56 du 15 de France de rugby est optimiste
28:58 pour Antoine Dupont. Dix jours
29:00 après son opération au visage, le capitaine
29:02 des Bleus retrouvera
29:04 l'entraînement dimanche.
29:06 William Servat, l'entraîneur des Avants,
29:08 dit même ne pas avoir de doute sur
29:10 sa capacité à jouer le quart de
29:12 finale du Mondial. Ce sera le 14
29:14 ou le 15 octobre.
29:16 France Info.
29:18 20h21,
29:20 France Info, les informés.
29:22 Jean-François Aquilli,
29:24 Bérangère Bond. Nous sommes ce soir en compagnie
29:26 d'Audrey Goutard, journaliste spécialiste des
29:28 Faits de Société à France Télévision, et Laurent
29:30 Mouloud, rédacteur en chef adjoint à
29:32 l'Humanité. Et c'est donc la fin d'un
29:34 faux suspense, mais autour d'une
29:36 vraie question. Fallait-il que le
29:38 Rassemblement National garde des
29:40 vice-présidents de l'Assemblée Nationale ?
29:42 Les deux vice-présidents concernés ont été
29:44 conduits ce soir, après l'intervention
29:46 d'Elisabeth Borne, mais c'est un débat
29:48 qui empoisonne la majorité,
29:50 Jean-François. - Oui, c'est un débat
29:52 qui est une sorte de patate chaude.
29:54 Fallait-il conserver ses vice-présidents ?
29:56 Moi, je vais vous répondre oui.
29:58 En quoi cela posait-il un problème ? Vous avez
30:00 88 députés élus
30:02 démocratiquement,
30:04 à la régulière, désormais trois
30:06 sénateurs, même histoire.
30:08 Le Rassemblement National avait
30:10 ses deux bouts de
30:12 marchoir avec les députés Hélène Laporte
30:14 et Sébastien Chenu. Cela a posé problème
30:16 vraisemblablement à la gauche,
30:18 à la présidente des députés écologistes,
30:20 Cyrielle Chatelain, qui a elle-même jeté
30:22 l'éponge, puisque le RN a
30:24 reçu le soutien
30:26 ambigu et inattendu d'Elisabeth Borne
30:28 devant sa majorité, qu'a-t-elle dit la première ministre ?
30:30 Si tout nous sépare des extrêmes,
30:32 je la cite, ils représentent
30:34 à eux deux un tiers de nos députés, donc
30:36 on ne peut pas les exclure de nos consultations
30:38 de nos institutions. S'ils sont extrêmes,
30:40 faut-il les interdire ?
30:42 Mais s'ils sont élus démocratiquement, n'ont-ils pas
30:44 toute leur place dans la représentation
30:46 nationale ? J'ai l'impression
30:48 qu'au fond, il n'y a pas vraiment de débat
30:50 dans cette histoire. On va écouter Thomas Ménager,
30:52 qui était votre invité ce soir sur France Info,
30:54 Jean-François, le député
30:56 RN, qui
30:58 évidemment se réjouit et trouve
31:00 parfaitement normal la présence de ses
31:02 deux vice-présidents. Tous les groupes
31:04 ont enfin été d'accord, ce qui semble
31:06 logique, c'est-à-dire que Marine Le Pen,
31:08 qui est présidente d'un groupe qui est aujourd'hui le premier
31:10 groupe d'opposition à l'Assemblée nationale, qui
31:12 représente 13 millions de Français, certains,
31:14 notamment des groupes de
31:16 la NUPES et d'une partie de la majorité
31:18 Renaissance, la majorité Macroniste, souhaitaient
31:20 supprimer cette représentation et donc au final
31:22 cracher au visage des 13 millions de Français
31:24 qui ont voté pour Marine Le Pen.
31:26 Alors, qui veut commencer ? Audrey et Laurent, il y a deux
31:28 sujets pour moi. Il y a le fait que
31:30 Elisabeth Borne met dans le même sac, si je puis dire,
31:32 le RN et l'FI,
31:34 et puis il y a leur présence ou non
31:36 dans les institutions,
31:38 comme dit la Première Ministre.
31:40 Audrey ?
31:42 On y va, Laurent.
31:44 J'ai réagi
31:46 à la même chose que vous,
31:48 c'est-à-dire de renvoyer dos à dos
31:50 ce qu'ils appellent les extrêmes. Je rappelle
31:52 que la NUPE est une coalition
31:54 de partis qui rassemblent le
31:56 Parti Socialiste, les écologistes,
31:58 l'FI, les partis communistes. Je ne sais pas
32:00 si on peut qualifier d'extrême-gauche le Parti
32:02 Socialiste, par exemple, qui est membre de la NUPES
32:04 et il y a toujours cette tentation
32:06 chez Elisabeth Borne de disqualifier
32:08 comme si ils veulent piloter au centre.
32:10 Elle est cohérente, attention à ce propos-là.
32:12 Elle a toujours eu cette position-là, de renvoyer
32:14 à la fois en disant "ce sont des extrémistes",
32:16 de les renvoyer dos à dos et quelque part,
32:18 sans le dire, d'être dans le confusionnisme
32:20 des idées extrêmes, et c'est-à-dire
32:22 comme si ce que défendait la NUPES...
32:24 C'est référence au Rassemblement National et aux Insoumis.
32:26 Mais les extraits de la NUPE,
32:28 clairement, médiquement, évidemment, elles s'est fait.
32:30 Oui, mais c'est comme si ces gens-là,
32:32 quelque part, dans l'opinion publique,
32:34 on devrait penser qu'ils défendent les mêmes choses.
32:36 Moi, je trouve que c'est une position
32:38 qui est extrêmement dangereuse pour le débat démocratique,
32:40 parce que, évidemment,
32:42 les positions de la gauche ne sont pas celles du RN
32:44 et à vouloir essayer
32:46 de disqualifier tout ce qu'il y a autour
32:48 et de ne pas faire de différence entre les deux,
32:50 je pense que c'est une position politique extrêmement compliquée.
32:52 La deuxième chose que je voulais dire là-dessus,
32:54 c'est que je pense qu'il y avait la volonté
32:56 de jouer un billard à trois bandes dans cette affaire.
32:58 C'est-à-dire que, évidemment,
33:00 quelque part,
33:02 je rappelle quand même que les macronistes
33:04 ont participé à l'élection de ces deux vice-présidents.
33:06 S'ils n'auraient pas eu les voix des macronistes
33:08 à l'époque, ils n'auraient jamais été élus
33:10 à ces vice-présidences. Donc c'est avec un soutien
33:12 qu'on peut effectivement expliquer
33:14 démocratique et ses arts de représentation.
33:16 C'est l'argumentation d'un macroniste que je ne partage pas.
33:18 Mais quelque part, je pense
33:20 que c'est eux, ils ont une responsabilité dans cette élection-là.
33:22 Aujourd'hui, ils veulent y revenir.
33:24 Pourquoi ?
33:26 Ils voulaient virer, effectivement,
33:28 ces deux vice-présidentes. Mais il y a aussi un autre
33:30 qui les embête beaucoup, c'est le président de la commission
33:32 des finances, Eric Coquerel.
33:34 Évidemment, en rebattant les cartes
33:36 et s'ils avaient été au bout
33:38 de leurs intentions, en mettant les deux
33:40 vice-présidences en dehors
33:42 de l'ARN, évidemment,
33:44 il se serait posé la question, derrière, dans les élections,
33:46 de remettre un LFI à la commission
33:48 des finances. Et je pense que ça aurait été
33:50 une occasion, évidemment, pour que ça ne soit pas le cas.
33:52 - Pour bien comprendre le fond de votre pensée,
33:54 pour vous, il fallait exclure ces deux
33:56 vice-présidentes ARN ?
33:58 - Exclure ? Non, pas élire, pardon,
34:00 excusez-moi. - Et renoncer,
34:02 d'une façon ou d'une autre. - Et renoncer. J'entends les arguments
34:04 en disant qu'il y a une représentation.
34:06 - Une représentation, comment ça se trouve ? - Oui, mais après,
34:08 est-ce qu'il y a besoin d'un soutien ?
34:10 Enfin, comment dire ? Un vote ?
34:12 On n'est pas obligés de voter pour eux.
34:14 Ils ont dû avoir
34:16 le soutien, quand même, de la majorité présidentielle
34:18 pour pouvoir être élus à la vice-présidence.
34:20 Si on vote pour ces convictions,
34:22 pourquoi la Macronie a décidé
34:24 de voter pour eux ? - Ce qui est paradoxal,
34:26 d'ailleurs, c'est que tout ce questionnement
34:28 démarre avec
34:30 une partie de la majorité, notamment
34:32 Sacha Houllier, député macroniste, président de la commission
34:34 des lois, qui
34:36 clairement admet ce week-end que
34:38 voter pour des vice-présidents ARN,
34:40 il parle de péché,
34:42 non pas de péché originel, mais en gros,
34:44 que c'était une erreur,
34:46 et c'était suivre la stratégie de légitimation
34:48 du parti d'extrême droite. - En fait, le problème,
34:50 c'est qu'on se rend compte qu'on est dans un espèce de
34:52 chamboule-tout, là, tout à coup, effectivement, la crainte
34:54 du chamboule-tout, en fait, la crainte de se retrouver
34:56 avec un
34:58 dis... Comme vous disiez,
35:00 de rebattre les cartes, etc., et de se retrouver,
35:02 effectivement, avec des
35:04 représentants de partis politiques
35:06 là où on ne voulait pas qu'ils soient, ou alors
35:08 de certains qui... On est vraiment dans
35:10 les coulisses de l'Assemblée nationale,
35:12 et les coulisses de ces
35:14 arrangements, et je ne sais pas si
35:16 ça joue énormément pour la démocratie,
35:18 même si la volonté, finalement, c'était
35:20 une représentation des partis les plus forts
35:22 comme le RN, et c'est impossible que le RN n'ait pas
35:24 de vice-présidence, quand on y réfléchit,
35:26 vis-à-vis des Français, pour les électeurs
35:28 du RN, etc. - 13 millions d'électeurs
35:30 présidentiels, et là, au
35:32 dernier sénatorial, c'est quand même
35:34 le parti qui progresse le
35:36 plus. On a beaucoup parlé des trois sièges
35:38 de sénateurs acquis, mais le RN
35:40 recueille deux fois et demi plus de suffrages
35:42 par rapport que... - Donc, dans un
35:44 pays démocratique comme le nôtre,
35:46 difficile d'imaginer que les députés,
35:48 aussi fortement
35:50 représentés, n'aient pas un poste
35:52 de vice-président. Et en même temps,
35:54 on comprend, quand on lit, effectivement,
35:56 tout ce qui a été dit, et tout ce qu'on
35:58 entend, Mme Borne, c'est que
36:00 finalement, on est plutôt dans les
36:02 arrangements. Et la
36:04 question que je me pose, c'est que quand les Français
36:06 voient comment fonctionne
36:08 la nomination de ces vice-présidents,
36:10 je ne suis pas sûre que ça joue pour notre démocratie,
36:12 et que ça joue, en tout cas, pour la confiance que les
36:14 Français ont en leur politique. - Est-ce qu'il ne faut
36:16 pas avoir une contradiction, aussi, dans ce que dit la
36:18 Première Ministre ? Je la cite, hein. "Pour autant",
36:20 a-t-elle dit devant ses troupes,
36:22 "nous continuerons à ne pas chercher des
36:24 accords avec eux". Alors, eux, c'est à la fois
36:26 le RN
36:28 et à la fois la FI.
36:30 Alors, si mon souvenir est bon,
36:32 il y a eu les rencontres de Saint-Denis,
36:34 avec un président de la République désireux de parler
36:36 à tous les chefs de partis
36:38 constitués, à essayer de voir
36:40 avec eux quels étaient les terrains d'entente
36:42 sur tel ou tel texte
36:44 possible, probable, puisqu'il a été
36:46 question, avec Jordan Bardella, notamment,
36:48 et Eric Ciotti, le président
36:50 leur a demandé de travailler sur
36:52 une avancée constitutionnelle
36:54 pour, éventuellement, un référendum
36:56 sur les lois immigration, sur l'immigration
36:58 en général. Donc, ce président
37:00 est désireux de parler à tous
37:02 les représentants de tous les partis élus
37:04 constitués au Parlement, et en même temps,
37:06 vous avez une Première Ministre qui explique
37:08 qu'elle ne viendra pas chercher des accords
37:10 avec eux à l'Assemblée nationale.
37:12 J'y vois là une contradiction flagrante.
37:14 - Vous êtes d'accord avec ça ?
37:16 - Oui, tout à fait.
37:18 Ça redonne le sentiment, quand même, qu'on ne veut pas
37:20 se brûler les doigts avec des choses
37:22 qui ne sont pas dignes. Voilà, donc, c'est pas digne
37:24 la NUPES, c'est pas digne le RN,
37:26 mais enfin, bon, en même temps, ce qu'on se disait
37:28 et ce que vous disiez très justement, c'est que
37:30 ce sont des partis qui représentent
37:32 une grande partie des Français, donc
37:34 impossible de ne pas travailler avec eux, impossible
37:36 de ne pas réfléchir, et impossible pour des députés
37:38 de ne pas être représentés
37:40 à ce niveau-là.
37:42 - Laurent Mouloud, je reviens vers vous dans 60 secondes.
37:44 Le temps du Fil-Info, 20h40, Emmanuel Langlois.
37:46 - Une soixantaine de gendarmes
37:48 seront encore présents demain mercredi
37:50 dans le secteur de Saint-Blaise-La-Roche
37:52 dans le département du Barin pour rechercher
37:54 la jeune Lina, cette adolescente
37:56 de 15 ans, portée disparue depuis
37:58 samedi dernier. Nous n'écartons
38:00 toujours aucune piste, a déclaré
38:02 cet après-midi lors d'une conférence de presse
38:04 la procureure de Saverne.
38:06 Six hommes âgés entre 21 et 26 ans
38:08 arrêtés en Essonne et en Loire-Atlantique.
38:10 Ils sont soupçonnés d'être impliqués
38:12 dans le meurtre d'un homme.
38:14 C'était lors des fêtes de Bayonne le 26 juillet
38:16 dernier, en pleine nuit. Trois jeunes hommes
38:18 avaient roué de coups leurs victimes, qui leur
38:20 avaient fait une remarque après les avoir surpris
38:22 en train d'uriner devant sa porte.
38:24 120 000 opérations
38:26 a pris coup de temps. Elles auront lieu dans
38:28 4000 stations jusqu'à la fin de l'année,
38:30 annonce du gouvernement ce soir. L'opération
38:32 débutera même dès vendredi
38:34 chez Leclerc et Carrefour.
38:36 Les principaux distributeurs de carburant
38:38 étaient réunis ce soir à Matignon
38:40 par Elisabeth Borde.
38:42 Et puis Amazon, dans le collimateur de l'auto-amérité
38:44 américaine, de la concurrence.
38:46 Après des années d'enquête, la FTC
38:48 et 17 Etats américains
38:50 portent en effet plainte contre la plateforme
38:52 qu'ils accusent de stratégie anticoncurrentielle
38:54 et déloyale pour maintenir
38:56 illégalement son monopole
38:58 sur le commerce en ligne.
39:00 France Info
39:02 20h,
39:04 21h, les informés.
39:06 Jean-François Aquilli,
39:08 Bérangère Bond.
39:10 - Jean-François Aquilli, journaliste en France Télévision et Laurent Molliot de l'Humanité,
39:12 je vous avais promis de donner la parole, vous l'avez.
39:14 - C'est gentil.
39:16 - Sur le RN.
39:18 - Oui, oui, non, je disais,
39:20 personne ne peut dire qu'il ne faut pas
39:22 de députés RN, il ne faut pas tout confondre.
39:24 C'est-à-dire que, non, non, mais, ce que je veux,
39:26 quand j'en sais un petit peu, en disant, bien sûr que c'est une représentation
39:28 d'une partie de la nation,
39:30 ces députés RN. La question, c'est de savoir
39:32 quand on a voté pour les vice-présidences,
39:34 que des macronistes
39:36 apportent leur voix pour les raisons
39:38 qui leur importent à des élus macronistes
39:40 pour qu'ils aient ces vice-présidentes,
39:42 on n'est plus dans un équilibre, on est dans un marchepied.
39:44 Donc, et dans la légitimation
39:46 d'une certaine force politique, avoir deux présidences,
39:48 ce n'est pas rien. Rien ne les y forçait.
39:50 Rien ne les y forçait.
39:52 Que l'on dise, évidemment, que les députés
39:54 après RN siègent dans les commissions,
39:56 ils ont leur... - C'est de la représentation nationale.
39:58 Pourquoi ce parti de 88 députés
40:00 ne répond pas à des vice-présidentes ?
40:02 - Parce qu'il y a des règles, Jean-François, il y a des règles...
40:04 - Donc, pour vous, ce sont des partis extrémistes
40:06 qui n'ont pas le droit de citer à l'Assemblée ?
40:08 - Pas du tout. Soit ils ont suffisamment les voix
40:10 pour être représentés à la vice-présidence,
40:12 soit ils ne les ont pas. Qu'on aille les aider
40:14 pour qu'ils y soient, on peut s'interroger,
40:16 sachant que... - Ils bénéficient de ces voix,
40:18 si vous me permettez, au prétexte
40:20 qu'ils sont quasiment...
40:22 Enfin, ils sont 88. - Oui, c'est ça.
40:24 - Donc, certains estiment, même sans partager leurs idées,
40:26 qu'ils méritent une présidence,
40:28 un bout de perchoir, parce qu'ils représentent
40:30 une partie des Français. - C'est là où on peut se diviser
40:32 sur les questions de représentation. Donner une voix,
40:34 si on a un parlementaire, à des idées qui sont totalement
40:36 opposées aux siennes, ça peut poser
40:38 un problème démocratique. Quand on a un élu macroniste
40:40 et qu'il dit "je vote contre quelqu'un qui pense
40:42 absolument l'inverse de ce que je pense", et qui,
40:44 pour certaines raisons, parfois, peut être un peu qualifié
40:46 d'adversaire de la République aussi,
40:48 parce qu'il ne faut pas non plus l'oublier,
40:50 je pense que ça peut poser aussi un problème démocratique.
40:52 Et il ne faut pas le sous-estimer. La banalisation,
40:54 elle commence aussi comme ça. - Oui, mais en même temps,
40:56 ce n'est pas plus intéressant, plutôt que de laisser
40:58 dans l'hémicycle des députés
41:00 voter,
41:02 discuter, être dans la réflexion,
41:04 etc., les mettre un peu les mains dans le cambouis.
41:06 Finalement, lorsqu'on a une vice-présidente,
41:08 on a des fonctions, des réflexions, etc.
41:10 - Ce qu'ils ne sont pas, les mains dans le cambouis,
41:12 ils sont quasiment inexistantes.
41:14 - Un peu plus que dans l'hémicycle.
41:16 - Sauf que c'était le pari, Audrey, de beaucoup de gens
41:18 sur toute la première année de la législature,
41:20 et ça n'a pas été tellement le cas.
41:22 Il n'y a pas eu de faux pas, ça a été beaucoup souligné
41:24 du Rassemblement national, bien qu'ils aient
41:26 eu ces responsabilités-là. - Tout à fait.
41:28 Mais voilà, c'était peut-être normal
41:30 de tenter l'expérience. - Juste une
41:32 dernière chose, est-ce que tout ça n'est pas le signe
41:34 quand même de l'embarras en France de la majorité
41:36 quand on sait que le Rassemblement
41:38 national envisage de s'abstenir
41:40 sur la loi de programmation des finances publiques,
41:42 ce qui serait un vrai piège quand même
41:44 pour la majorité, qu'il va y avoir cette
41:46 niche parlementaire là où ils arrivent avec des textes
41:48 en essayant de chercher des majorités sur des textes
41:50 consensuels,
41:52 les vraies questions, elles vont être là.
41:54 - Alors, ceux qu'on appelle
41:56 à tort la majorité, puisqu'ils ne sont
41:58 pas majoritaires dans l'hémicycle...
42:00 - La majorité, vous avez raison, relativement.
42:02 - On va dire la... - La minorité présidentielle.
42:04 - La minorité présidentielle, comme le dit légalement
42:06 Laurent Mouloute de l'Humanité. Non,
42:08 ils sont gênés aux entournures,
42:10 par-delà le regard porté sur la
42:12 France insoumise et sur le Rassemblement national, sur
42:14 comment, au fond, faire passer des textes.
42:16 Nous sommes toujours dans le même scénario
42:18 que l'année écoulée, avec effectivement
42:20 ce budget qui arrive au galop
42:22 dans l'hémicycle, et vous allez avoir
42:24 une dizaine de
42:26 déballages du 49-3, ça va être
42:28 encore un épisode à bout de souffle,
42:30 comme ce que nous avons vécu il y a un an.
42:32 C'est en ça que cette majorité-là
42:34 est gênée aux entournures.
42:36 Le président a voulu créer,
42:38 je le rappelle, un électrochoc avec
42:40 la rencontre de Saint-Denis,
42:42 en essayant de briser un petit peu la glace,
42:44 en disant "essayons de", pas de
42:46 co-construire, c'est pas le verbe utilisé,
42:48 mais au fond de travailler sur tel ou tel
42:50 axe ensemble pour essayer
42:52 de dégager des majorités
42:54 sur des sujets précis, il n'y est pas parvenu,
42:56 et nous allons droit vers, de nouveau,
42:58 un scénario de blocage au Parlement.
43:00 - Allez, on aura l'occasion d'y revenir, on va passer
43:02 à cette campagne de prévention
43:04 sur l'alcool à destination
43:06 des jeunes, et alors là, Jean-François,
43:08 décidément, il n'y arrive pas
43:10 à l'Ministère de la Santé. - Alors je crois que vous avez
43:12 un clip à nous
43:14 montrer, non ? Il me semble que vous avez
43:16 un extrait peut-être de ce qui
43:18 se fait dans cette...
43:20 Il va arriver, parce que je crois qu'il faut savoir
43:22 de quoi est-ce qu'on parle, si vous le permettez.
43:24 - Alors on peut le raconter, mais on peut le voir aussi. - Oui, le voir, c'est quand même mieux.
43:26 Voilà. C'est parti.
43:28 - Alors, on est en boîte de nuit,
43:32 et ce
43:34 slogan qui arrive, "Motiver
43:36 tes potes à
43:38 rester sobres", c'est la base, et c'est ce
43:40 slogan, c'est la base, qui revient
43:42 en permanence, c'est la base,
43:44 "Boire de l'eau si on consomme de l'alcool",
43:46 c'est la base, "Ne pas insister si tes potes
43:48 ne veulent pas consommer", c'est la base, et "Inviter ton
43:50 pote à dormir chez toi s'il n'est plus en état",
43:52 c'est la base. - Alors, vous me donnez mon avis, je vous le donne,
43:54 c'est pour moi, ça raconte
43:56 notre grande difficulté, alors je ne sais pas
43:58 si c'est propre à la France,
44:00 à faire de la prévention, on va dire
44:02 efficace. Pourquoi ? Parce que émettre
44:04 une interdiction, alors on parle de quoi ? De boire, de
44:06 fumer, entre autres, c'est souvent
44:08 contre-productif, la cible, ce sont les jeunes,
44:10 la jeunesse qui fait l'apprentissage
44:12 de la vie, on est tous passés par là,
44:14 et pour qui il est interdit d'interdire,
44:16 donc qui prendra forcément le contre-pied de
44:18 ce qui est demandé, ça c'est la base,
44:20 à mon sens. Comment s'adresser à elle ?
44:22 En appelant à la raison,
44:24 là, dans ce que vous expliquez, Bébé Rangère,
44:26 il y a "alterner de l'alcool
44:28 avec un verre d'eau", on voit une jeune fille
44:30 qui boit un verre d'eau dans une
44:32 salle de bain, alors qu'elle est en train
44:34 de, on va dire, de consommer de l'alcool.
44:36 Vous entendez surtout le message en creux,
44:38 qui est de dire "vous pouvez quand même continuer
44:40 à picoler", parce que ça dit ça, au fond,
44:42 cette campagne, "vous pouvez continuer à boire, mais faites attention".
44:44 De quoi remettre au passage un jeton
44:46 dans la machine à suspicion,
44:48 il faut alerter, mais il ne faut pas nuire, en même temps,
44:50 peut-être au lobby,
44:52 au secteur des vins et spiritueux,
44:54 certains vont y voir la main d'une industrie
44:56 florissante dans notre pays.
44:58 Ces clips, c'est un peu comme les horribles paquets de tabac,
45:00 il les faut,
45:02 il faut qu'il y ait ces photos atroces
45:04 sur les paquets de cigarettes fumétues,
45:06 il faut ces campagnes qui n'empêchent, vous savez,
45:08 ni de boire, ni de fumer, mais elles sont
45:10 nécessaires, je ne sais pas s'il faut en passer par
45:12 une autre forme de communication sur les addictions,
45:14 qu'il faudrait peut-être réinventer avec plus
45:16 d'humains là-dedans. - Et quand je disais,
45:18 décidément, le ministère de la Santé n'y arrive pas,
45:20 c'est qu'il y a deux semaines, la cellule Investigation de Radio France
45:22 avait révélé que le ministère de la Santé
45:24 avait annulé deux campagnes
45:26 de prévention élaborées par
45:28 Santé publique France, notamment au moment de la
45:30 Coupe du Monde.
45:32 C'est... Audrey Goutard, qu'est-ce que ça vous inspire,
45:34 vous, cette campagne ? - Alors, je me dis que, heureusement,
45:36 que les jeunes ne regardent plus la télé, parce que
45:38 effectivement, voir cette campagne à la télé, d'abord, c'est
45:40 complètement décalé, puisque, on le sait bien,
45:42 c'est sur les réseaux sociaux, à mon avis. - Alors, sur les réseaux
45:44 sociaux, alors que
45:46 un élève,
45:48 qu'un enfant de 15 ans sur 5 a déjà
45:50 picolé trop au point de
45:52 vomir partout,
45:54 etc., donc vraiment l'alcool fort,
45:56 au moins chaque mois, alors je recommence
45:58 avec mes chiffres, j'ai du mal ce soir, excusez-moi.
46:00 Donc, un enfant de 15 ans,
46:02 picole
46:04 jusqu'à perdre pratiquement conscience
46:06 une fois par mois. Donc,
46:08 un élève, voilà, c'est ça, un enfant sur 5,
46:10 - De 15 ans. - Picole trop.
46:12 Bref, donc,
46:14 je me dis que, effectivement, je suis tout à fait
46:16 d'accord avec Jean-François, comment
46:18 imaginer
46:20 que dire à un gamin "tu bois un verre d'eau
46:22 et tu peux boire à côté" va fonctionner ?
46:24 D'abord, les enfants ne sont pas idiots,
46:26 donc, effectivement, c'est montrer
46:28 des adolescents qui ont un verre d'alcool dans la main,
46:30 ce qui est quand même,
46:32 si je me souviens bien, à une époque, était totalement interdit,
46:34 donc je ne comprends pas pourquoi on voit
46:36 des enfants avec des
46:38 verres d'alcool dans la main, ça ne devrait pas exister,
46:40 ça, la télévision, et puis,
46:42 et puis, surtout,
46:44 j'ai des adolescents, je dois vous dire,
46:46 j'ai des adolescents de cet âge-là, je me dis, mais,
46:48 qu'est-ce qui est passé par la tête du ministère
46:50 de créer cette
46:52 publicité ? - De la valider, disons,
46:54 parce que... - De la valider, en tout cas,
46:56 de la valider, effectivement, mais
46:58 qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Voilà,
47:00 je ne sais pas, c'est un peu... - Peut-être que
47:02 Laurent Mouleau d'aura une idée, il nous répondra juste après le fil info,
47:04 20h50, Emmanuel Langlois.
47:06 - Enseignants, parents, policiers,
47:08 magistrats, le gouvernement
47:10 va lancer une campagne de communication
47:12 à destination des adultes
47:14 sur la question de la relativisation
47:16 de la parole des enfants,
47:18 et ce, alors qu'Elisabeth Borne présentera demain
47:20 son plan interministériel
47:22 contre le harcèlement scolaire
47:24 aux côtés de plusieurs ministres, dont celui
47:26 de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.
47:28 Journée spéciale consacrée
47:30 au harcèlement, demain, sur France Info.
47:32 L'agence du médicament,
47:34 elle annonce qu'elle va procéder à une
47:36 surveillance renforcée des effets
47:38 secondaires de la vaccination anti-papillomavirus,
47:40 la vaccination généralisée
47:42 cet automne dans les collèges en France,
47:44 et qui suscite les critiques de la
47:46 sphère anti-vax. Une semaine
47:48 après l'offensive de
47:50 l'Azerbaïdjan au Nagorny-Karabakh, au moins
47:52 28 000 habitants ont fui la région,
47:54 sécessionnistes du Caucase pour
47:56 passer en Arménie, la France, elle, envoie
47:58 du matériel médical d'urgence à Yerevan
48:00 et accuse la Russie
48:02 de complicité dans cet exode massif.
48:04 Et puis, deux écrivains couronnés
48:06 par le Prix Goncourt, Amine Malouf
48:08 et Jean-Christophe Ruffin s'affronteront
48:10 lors de l'élection d'un nouveau
48:12 secrétaire perpétuel de l'Académie française.
48:14 Le scrutin est prévu après-demain, jeudi.
48:16 Enfin, les Bleus, qui s'imposent
48:18 un but à zéro contre l'Autriche
48:20 à Vienne, quatre jours après leur
48:22 victoire contre le Portugal.
48:24 Les Françaises confortent leur première
48:26 place de groupe en Ligue des Nations
48:28 de Football.
48:30 France Info.
48:32 20h, 21h,
48:34 les informés.
48:36 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bont.
48:38 Toujours en compagnie d'Audrey Goutard,
48:40 France Télévisions, Laurent Mouloud,
48:42 l'humanité, on va rappeler un chiffre, sans vous abreuver
48:44 trop de chiffres, c'est un mauvais jeu de mots d'ailleurs,
48:46 mais 41 000 décès évitables
48:48 chaque année, c'est ça l'enjeu de santé publique.
48:50 Qu'est-ce qui leur est passé par la tête,
48:52 disait Audrey Goutard,
48:54 j'ai envie de prolonger la question, Laurent Mouloud,
48:56 comment on parle aux jeunes, finalement,
48:58 d'alcool, c'est ça la question.
49:00 Juste pour répondre à ce qui leur est passé par la tête,
49:02 je trouve que cette campagne
49:04 est extrêmement maladroite,
49:06 très ambiguë, et
49:08 cette ambiguïté elle est terrible en fait.
49:10 Moi je pense que ce qui leur est passé par la tête,
49:12 je pense qu'ils sont dans une stratégie un peu
49:14 qui est adoptée parfois sur les publics
49:16 qui sont des consommateurs de drogue,
49:18 c'est-à-dire c'est des stratégies de réduction des risques,
49:20 c'est-à-dire on va déjà essayer de faire,
49:22 on va cranter en essayant de baisser
49:24 déjà des gens qui sont dans de l'addiction.
49:26 Je pense que sur la question de l'alcool et les jeunes,
49:28 on n'est pas face à ce même public.
49:30 Les jeunes, ils démarrent dans leur consommation d'alcool.
49:32 Et je pense qu'à ce stage-là,
49:34 ce qui est très important, c'est de casser la norme sociale
49:36 de la consommation d'alcool, qui existe beaucoup en France.
49:38 On parlait tout à l'heure d'un lobby
49:40 alcoolier qui est très puissant,
49:42 qui a ses antennes aussi d'ailleurs dans les cercles du pouvoir,
49:44 il ne faut pas se le nier.
49:46 Et il y a une norme sociale
49:48 de la consommation d'alcool en France,
49:50 tout le monde le dit, la fête,
49:52 un rendez-vous, etc., tout ça,
49:54 c'est une norme sociale à la consommation de vin,
49:56 je ne suis pas pour interdire tout ça, évidemment,
49:58 mais ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas passer
50:00 en message de prévention de santé
50:02 à une jeunesse, à des gens qui démarrent dans la vie
50:04 en disant "la norme, c'est de boire,
50:06 mais avec modération".
50:08 Je pense que c'est un message
50:10 extrêmement passéiste. Ça me faisait penser
50:12 à moi aux anciens reportages
50:14 qu'on voyait, où des fois il y avait des experts en vin
50:16 qui disaient qu'il faut boire du vin blanc pour soigner le foie
50:18 ou boire du vin rouge pour se soigner.
50:20 Et autant d'idioties qu'on a pu entendre
50:22 au début des années 80. J'ai l'impression
50:24 parfois qu'on retourne un petit peu vers le futur
50:26 dans cette affaire.
50:28 Parmi tous ceux qui ont été choqués par cette campagne,
50:30 on va écouter le sénateur socialiste de Paris
50:32 qui est lui-même médecin,
50:34 Bernard Jaumier.
50:36 Cette campagne, sous un vernis
50:38 qui veut parler aux jeunes,
50:40 en fait, elle n'incite pas à réduire
50:42 la consommation, elle associe
50:44 l'alcool à la fête, comme s'il était normal
50:46 d'être bourré
50:48 à une fête,
50:50 elle ne porte aucun message sur les risques,
50:52 elle ne porte que des messages
50:54 d'accompagnement à la consommation.
50:56 Et c'est ça qui est problématique.
50:58 - Voilà, accompagnement et pas
51:00 condamnation, on va dire.
51:02 - Et je dirais même, lors du gendarme.
51:04 - En fait, le problème c'est que ces campagnes-là
51:06 sont condamnées à être ennuyeuses, en réalité.
51:08 C'est-à-dire, essayer de faire malin,
51:10 et vous avez entièrement raison, Laurent Mouloud, là-dessus,
51:12 accompagner les addictions,
51:14 essayer de réduire le risque.
51:16 En fait, non, c'est un point
51:18 de vue philosophique juste
51:20 insupportable, mais
51:22 faire des campagnes séduisantes, parce qu'il faut
51:24 séduire les jeunes, en fait, il faut savoir leur parler.
51:26 Mais le problème, c'est que vous allez très vite
51:28 tomber dans une sorte de
51:30 communication
51:32 ennuyeuse. Ça va se faire à l'école, ça va se faire
51:34 au lycée,
51:36 à l'université, peut-être dans les entreprises,
51:38 avec des cercles de réflexion, avec un peu plus
51:40 d'humains, d'explications. Je ne suis pas sûr que ça fonctionne
51:42 non plus. - Oui, et puis moi je trouve
51:44 qu'il est très décalé, en fait, c'est pour ça
51:46 que je pense que c'est des choses qui sont construites dans les ministères,
51:48 mais ce n'est pas tellement prise en société. Moi, je suis comme Audrey,
51:50 j'ai des ados, enfin des grands ados,
51:52 et voilà, je sais ce que c'est,
51:54 on va dire, ce rapport-là.
51:56 Mais ce que je voulais dire, c'est que les jeunes, aujourd'hui,
51:58 ils sont aussi préoccupés par leur santé.
52:00 Les jeunes, ils ne pensent pas que c'est
52:02 des esservelés qui ont envie de faire du binc...
52:04 je ne sais plus comment on dit, binch drinking.
52:06 - Binch drinking. - Voilà, forcément, oui, ça existe
52:08 dans des écoles de commerce ou ailleurs.
52:10 Mais les jeunes sont préoccupés par leur santé.
52:12 Se pose aussi la question, etc.
52:14 Donc, les sensibiliser à ça immédiatement.
52:16 Le problème de cette campagne, c'est qu'il n'y a aucun message
52:19 sur le danger de l'alcool.
52:21 C'est juste un message sur la modération.
52:23 - Moi, ce qui me frappe, c'est que les campagnes sur le tabac,
52:25 on a sacrément avancé, et de fait,
52:27 ça a produit ses effets dans ce pays.
52:29 L'alcool, on est très, très, très, très loin.
52:31 Ça reste presque secondaire,
52:33 alors que les dégâts sont énormes.
52:35 - Oui, bien sûr, alors, effectivement, on parle du lobby
52:37 de l'alcool. - Il est plus fort que celui du tabac ?
52:39 - Bien plus fort, oui.
52:41 - En France, en tout cas, il est fort,
52:43 et en plus, en France, on aime boire.
52:45 Objectivement, ça fait partie de notre culture.
52:47 C'est les vignobles, le bon vin, etc.
52:51 Donc, compliqué de dire...
52:53 Le tabac, c'est facile.
52:55 On dit "le tabac, c'est dégueulasse, faut pas fumer".
52:57 Voilà. Personne va aller dire "mais non, mais c'est formidable,
52:59 c'est notre culture".
53:01 L'alcool, c'est différent.
53:03 Après, moi, je crois beaucoup à la peur du gendarme.
53:05 Puisqu'on était un peu aux expériences personnelles,
53:07 moi, mes enfants viennent de passer leur permis de conduire.
53:09 Leur terreur, alors qu'ils sont capables
53:11 de picoler dans des soirées,
53:13 leur terreur, c'est cette nouvelle loi
53:15 qui dit que si un jeune conducteur
53:17 est attrapé avec un gramme d'alcool dans le sang,
53:19 mais vraiment un demi-gramme d'alcool dans le sang,
53:21 on lui supprime tout de suite son permis.
53:23 Et ça, ça marche.
53:25 Ça, c'est un message qui fonctionne.
53:27 C'est clair, c'est simple,
53:29 et puis surtout, c'est coercitif.
53:31 Voilà ce qui marche.
53:33 Donc là, voilà une bonne loi et une bonne décision.
53:35 - Le peur du gendarme, c'est ça, la solution ?
53:37 - C'est pas que la solution, non, mais je pense
53:39 qu'il faut beaucoup de prévention sur les effets de l'alcool.
53:41 Je pense qu'on se rend pas bien compte.
53:43 - C'est quoi, c'est le tolérance zéro volant, par exemple ?
53:45 - C'est 41 000 morts par an,
53:47 16 000 par cancer.
53:49 Et en termes, effectivement,
53:51 de sécurité routière,
53:53 c'est pas la première cause d'accidentologie,
53:55 parce qu'aujourd'hui, il y a le portable qui détruisent tout,
53:57 mais l'alcool vient dans les deux, trois
53:59 premières causes d'accidentologie.
54:01 - Les ados n'ont pas peur de mourir.
54:03 Un ado, il a jamais peur de mourir.
54:05 Mais en revanche, il a peur de perdre son permis.
54:07 - C'est la fin avec Audrey Goutard.
54:09 Laurent Moulu de la Une de l'Humanité, demain.
54:11 - Demain, on fait un sujet sur les violences sexuelles
54:13 dans le porno numérique.
54:15 - Eh bien, on lira ça avec intérêt.
54:17 Merci à tous les deux. Merci Audrey Goutard également.
54:19 Ça, c'est du pitch.
54:21 Les informés reviennent demain.
54:23 Ils en parleront peut-être, qui sait, à 9h,
54:25 avec Célia Brachlia et Renaud Dely.
54:27 On sera là à 20h, comme chaque soir.
54:29 Très belle soirée.
54:31 ♪ ♪ ♪

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