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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce lundi, Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine.
Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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NewsTranscription
00:00 - Europe 1, 8h13, votre invité ce matin Lionel, le sénateur LRD Hauts-de-Seine, Roger Carucci.
00:06 - Bonjour Roger Carucci. - Bonjour.
00:07 - Bienvenue dans les studios d'Europe 1, au lendemain d'un nouveau drame qui frappe un quartier populaire de Nîmes,
00:12 rongé par le trafic de drogue et la mort de cet enfant de 10 ans, victime d'une fusillade.
00:16 On se demande quelle peut être la réponse du politique face à un phénomène qui semble devenu totalement hors de contrôle,
00:22 on en parlait tout à l'heure avec notre invité Frédéric Bloquin.
00:25 Quel est votre sentiment profond d'élu, d'élu local aussi, vous sur ce sujet ?
00:29 - La réalité c'est que nous sommes dans une société de plus en plus violente,
00:34 dans une société où on a libéré les forces du mal,
00:38 dans une société où les petits délinquants sont devenus des tueurs,
00:44 parce que voilà, il y a une espèce d'émulation complètement folle où maintenant le dealer est armé,
00:52 le chef de deal se promène avec des kalachnikovs,
00:56 et donc on est dans une société extraordinairement difficile à gérer.
01:00 Nous, nous avons toujours soutenu, avec Gérald Darmanin, le renforcement des forces de sécurité.
01:07 Clairement, il n'y a pas de miracle.
01:10 Dans nos villes, nous avons presque tous créé des polices municipales, renforcé la vidéoprotection,
01:16 et nous avons besoin d'une police nationale plus nombreuse, plus présente sur le terrain,
01:21 et de manière permanente, pas seulement, je l'ai vu là pour Nîmes, où on envoie la CRS 8,
01:26 mais les opérations coup de poing, c'est bien,
01:29 mais en réalité, il faut une présence policière constante, permanente,
01:33 sur les lieux de deal, sur les lieux de délinquance excessive.
01:37 Ça veut dire, il ne faut pas se masquer la face,
01:40 ça veut dire renforcer clairement l'ensemble des forces de police et de gendarmerie.
01:45 - Mais face à la puissance, Roger Carocci, de ces réseaux, de ces cartels,
01:49 est-ce que ce n'est pas une guerre qui est perdue d'avance ?
01:51 - Non, si on part comme ça, alors c'est désastreux et puis franchement désespérant.
01:56 - Non, parce qu'on a quand même un sentiment d'impuissance, disons les choses.
02:00 - Ce qu'on ne dit pas, et nous nous le savons, mais ce qu'on ne dit pas assez,
02:04 c'est que bien des éléments sur le trafic d'armes sont déjoués par nos services de renseignement,
02:11 qui parviennent quand même à bloquer beaucoup, beaucoup d'entrées d'armes dans le pays.
02:16 Il faut se mobiliser tous, mais je reconnais que ça donne un sentiment absolument désespérant de se dire
02:24 c'est de pire en pire dans nos quartiers, c'est de pire en pire parce que la drogue est devenue un phénomène.
02:29 - Des jeunes tueurs de 17 ans en 18 ans.
02:31 - Quand vous dites 17-18 ans, moi j'ai vu des gamins de 13-14 ans qui sont déjà embauchés,
02:37 enrôlés dans les gangs de dealers.
02:40 Mais non, c'est une lutte permanente, mais là nous soutenons à fond
02:43 tous les efforts que fera le gouvernement en matière de sécurité.
02:46 - Alors c'est un conseil des ministres, Roger Karoutji, conseil des ministres,
02:49 de rentrer ce matin pour le gouvernement avec en perspective un automne sous le signe d'une équation impossible.
02:55 L'absence de majorité pour adopter un budget ou encore le texte sur l'immigration.
02:59 Alors la question que je pose au sénateur LR que vous êtes,
03:02 est-ce que votre formation, les LR, est toujours bien décidée à ne pas servir de force d'appoint à la majorité ?
03:10 - Clairement, l'équation politique, il faudrait que vous rajoutiez le fait que,
03:14 comme le président Macron ne peut pas se représenter,
03:17 tout ce qu'il peut proposer dure deux ou trois ans.
03:20 Et c'est pas une perspective d'avenir politique.
03:23 Deuxième élément, nous avons fait beaucoup de travail, nous, nous LR,
03:29 et moi en tant que premier vice-président du Sénat,
03:31 j'ai fait beaucoup de travail avec Gérald Darmanin sur le texte d'immigration au début de cette année.
03:34 Et on pensait arriver à quelque chose.
03:36 Le texte a été retiré et on nous a expliqué par la suite
03:40 que ce que nous, nous proposions par exemple au Sénat,
03:43 n'était pas acceptable pour la majorité relative de l'Assemblée.
03:48 Donc, le président Macron peut faire ce qu'il veut,
03:51 en réalité, est-il capable de faire accepter par sa majorité relative
03:57 un certain nombre de propositions de la droite ?
04:00 Est-ce qu'il en a la capacité politique ?
04:02 Parce que, comme il ne se représente pas, ils sont déjà sur les écuries suivantes.
04:07 Et donc, on a un peu le sentiment qu'on tourne en rond.
04:10 - Donc, pour la suite de cette législature, Roger Karouchi,
04:14 on va repartir dans les psychodrames des 49.3 et des motions de censure sans censure.
04:20 - Alors on verra bien.
04:21 - J'aimerais dire sans gouvernement renversé.
04:23 - On verra bien ce qui se passe sur les textes financiers,
04:26 parce que là, le gouvernement a pris un certain nombre d'engagements sur le budget.
04:31 Que fera le groupe des Républicains à l'Assemblée nationale ?
04:35 Là-dessus, ils sont plus tendus que sur les autres textes.
04:38 Donc, on verra si le gouvernement avance.
04:41 Parce que moi, je vois bien, j'entends bien le président de la République
04:44 qui, pour la xième fois, nous annonce une grande initiative politique.
04:48 Mais en réalité, dès qu'il y a l'annonce présidentielle,
04:51 quand on voit les ministres, quand on voit la première ministre,
04:54 quand on regarde les arbitrages gouvernementaux, il n'y a pas de suite.
04:58 - Rien ne change.
05:00 - Donc, si tout doit changer pour que rien ne change,
05:03 je ne veux pas reprendre le guépard, mais enfin, c'est quand même un peu ça.
05:06 Et malheureusement, ça n'aboutit pas à des changements politiques.
05:09 - Dont vous n'attendez rien de cette grande initiative politique d'ampleur.
05:13 - Ecoutez, si le président de la République annonce là,
05:17 que le texte immigration qui a été travaillé,
05:20 adopté d'ailleurs par la commission des lois du Sénat,
05:23 sera repris tel quel, alors je dirais banco.
05:25 - C'est la seule porte de sortie.
05:27 - Je ne vois pas d'autres initiatives,
05:29 puisqu'il n'y a que deux textes qui arrivent.
05:32 C'est le budget et le texte immigration.
05:34 Sur le budget, on n'a pas encore tous les éléments, attendons de savoir.
05:37 Sur l'immigration, on sait quels sont les clivages.
05:39 Donc, est-ce que le président de la République dépasse ces clivages et avance ?
05:43 Si c'est le cas, on verra, mais je n'y crois guère.
05:46 - Comment vous avez réagi quand vous avez lu l'interview de Nicolas Sarkozy,
05:50 qui adoube d'une certaine façon Gérald Darmanin,
05:53 le ministre de l'Intérieur pour 2027 ?
05:55 Je vois que ça vous fait sourire.
05:57 De satisfaction ou de satisfaisance ?
05:59 - Non, ça fait sourire parce que, à l'époque,
06:02 ça remonte à quelques années, en 2016,
06:05 j'étais avec Gérald Darmanin,
06:07 qui était le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pour la première,
06:10 et moi j'étais le directeur adjoint de campagne de Nicolas Sarkozy pour la première.
06:14 Donc, j'ai un lien avec Gérald Darmanin qui est ancien,
06:17 un lien amical et un lien de respect.
06:20 Maintenant, est-ce que ce n'est pas un peu tôt pour parler de la présidentielle ?
06:24 Je sais que Gérald Darmanin prend une initiative à Tourcoing ce dimanche.
06:27 Il m'a invité d'aller dans le Fort Témablanque.
06:29 Non, le même jour, il y a la rentrée politique des Républicains à Nice.
06:33 Chacun comprendrait que ce serait un peu compliqué, peut-être.
06:37 Non, mais je crois que pour le moment,
06:40 les Républicains doivent faire leur travail en interne,
06:43 de savoir comment ils préparent d'abord les européennes,
06:46 et ensuite les présidentielles,
06:48 ensuite on verra, parce que même du côté "gouvernemental",
06:52 il y a Edouard Philippe, il y a Darmanin, il y a Bruno Le Maire.
06:55 - Avec l'amitié que vous avez pour Gérald Darmanin,
06:57 vous lui diriez "va doucement, Gérald" ?
06:59 - Non, je lui dirais "je comprends que tu étais déçu de ne pas avoir Matignon,
07:04 je comprends cette initiative politique pour dire "attention,
07:07 il faut me respecter parce que j'incarne une force",
07:10 mais c'est à la fois un coup de poker et une manière de dire "je suis là".
07:16 Et il le dit plus à Elisabeth Borne qu'à nous.
07:19 - Parce qu'il agace dans la majorité ?
07:21 - Oui, mais ça c'est très bien pour gagner les élections.
07:24 - C'est une bonne formule.
07:25 - Ça c'est une bonne formule, parce que si vous n'êtes qu'un suiviste
07:28 de votre propre majorité parlementaire, vous ne gagnez pas les élections.
07:31 - Un mot sur l'actualité à l'étranger, Roger Carozzi,
07:36 la France fragilisée par le coup d'État au Niger.
07:39 Vous avez rédigé ce mois-ci une tribune, plus une lettre ouverte.
07:43 - Une lettre, une lettre au président de la République.
07:45 - Au président de la République avec Bruno Retailleau et Christian Grombeau,
07:47 appelant à une remise à plat de la politique africaine de la France.
07:50 La France qui a encore sa place sur le continent africain,
07:53 compte tenu de ce qui s'est passé après le coup d'État au Niger.
07:57 - Elle a toute sa place, mais il faut la réviser cette place.
08:01 C'est-à-dire, on est trop resté sur l'idée, nous sommes là,
08:04 et c'est vrai, pour lutter contre le djihadisme,
08:06 donc nous avons des forces militaires, nous avons les anciens accords
08:10 de coopération revus et corrigés, et en vrai, on voit, on nous a écartés,
08:14 c'est comme ça, du Mali, de Centrafrique, du Burkina Faso,
08:19 maintenant du Niger... - Il faut prendre acte de ça de vôtre.
08:22 - Non, il ne faut pas prendre acte, il faut se poser la question de savoir
08:25 pourquoi est-ce que les poutchistes maliens ou burkinabés ou nigériens
08:31 préfèrent Wagner à nos forces, préfèrent des accords extérieurs
08:36 pour mobiliser leur opinion publique contre l'ex-puissance coloniale,
08:40 et comment est-ce qu'on peut changer ça ?
08:43 Il faut changer ça, simplement, c'est ce que nous disons dans la lettre,
08:46 en révisant notre politique de développement, notre politique de présence culturelle,
08:50 le renforcement de la francophonie, le soutien par exemple à France Média Monde,
08:54 qui doit avoir plus de moyens, plus de moyens pour diffuser
08:58 un certain nombre d'idées et de valeurs françaises ou francophones en Afrique.
09:03 Mais en même temps, il faut se dire, c'est pour ça que dans la lettre je dis,
09:07 on n'est pas des nostalgiques de Savornian-de-Brasa, c'est terminé,
09:11 il faut se dire, la présence "néocoloniale"
09:15 est terminée.
09:17 - Mais est-ce qu'on fait le poids en termes d'affluence justement par rapport à la Russie et la Chine, en quelques mots ?
09:21 - Aujourd'hui, la Chine apporte le pognon, si je puis dire,
09:25 la Russie apporte Wagner, Prigojin s'est fait filmer encore hier en Afrique,
09:29 en disant "nous sommes là pour renforcer la présence russe en Afrique",
09:33 et pourtant, tous les régimes africains savent que ce soit les chinois, que ce soit les russes,
09:37 à terme, c'est beaucoup plus nuisible et négatif pour eux que l'amitié française.
09:42 On ne doit plus parler de présence française en tant que telle,
09:46 on doit dire l'amitié française, parce que quand vous dites présence,
09:50 on se dit toujours que ça veut dire présence.
09:52 - Une notion d'occupation.
09:54 - Mais en revanche, la place de la France en Afrique reste importante.
09:58 - C'est tout un lien qu'il faut retisser et qui va prendre du temps.
10:02 Merci infiniment, Réjecta Rucci, merci d'avoir été dans les studios d'Europe 1 ce matin,
10:06 je vous souhaite une excellente journée.
10:08 Après le journal de 8h30...