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Transcription
00:00 Lionel Gaugelot.
00:02 - Europe 1, 7h40, votre invité Lionel Bernard Farge, président du Comité national des interprofessions de vin.
00:08 - Bonjour Bernard Farge. - Bonjour.
00:10 - Bienvenue, merci d'être en ligne ce matin sur Europe 1. Je suis un petit peu déstabilisé parce que j'ai l'impression que la ligne n'est pas très bonne.
00:17 Enfin on va quand même commencer. Bernard Farge, les vendanges ont commencé ou le seront bientôt dans la plupart des régions viticoles de France,
00:26 dans un contexte météorologique et économique incertain. Première question Bernard Farge, quels sont les effets de la sécheresse sur les différentes productions cette saison, cette année ?
00:36 - La sécheresse s'évite dans certains vignobles, pas dans d'autres. Évidemment les vignobles notamment des Pyrénées-Orientales sont très très touchés par la sécheresse.
00:47 Une partie du Languedoc aussi et de l'Aude et de l'Hérault sont touchés par la sécheresse. Mais ailleurs on a plutôt des signaux qui sont favorables de ce côté-là.
00:55 - Il y a eu des épisodes de grêle en Bourgogne également au printemps. Est-ce que ça a eu des répercussions sur la production ?
01:01 - Oui globalement selon le rapport une répercussion très importante. Mais évidemment pour chacune des entreprises viticoles et des exploitations qui ont eu cet événement,
01:11 c'est évidemment toujours terrible. A l'échelle d'une propriété ça peut être très très grave. A l'échelle des vignobles ça peut être beaucoup moins important.
01:18 Mais encore une fois on pense à nos collègues qui eux ont été très touchés.
01:22 - On a également constaté Bernard Farge que dans les vignobles du sud-ouest du Bordelais le mildiou a provoqué de gros dégâts avec des conséquences là encore sur la production ?
01:32 - Oui conséquences très importantes vous venez de le dire dans le sud-ouest. Une partie du sud aussi. Encore une fois l'Aude et l'Hérault ont eu du mildiou, une partie du Var.
01:41 Et en effet tout le sud-ouest du Vers, du Bergeracoua, du Bordelais, des Landes aussi ont été très très touchés par le mildiou.
01:49 L'Italie aussi a été touchée par le mildiou donc c'est une année très très particulière avec des pertes de récolte importantes là aussi, parfois à l'échelle d'une propriété.
01:57 Mais là globalement l'impact sera plus fort.
01:59 - Pour nos éditeurs qui ne savent peut-être pas ce que c'est précisément, le mildiou qu'est-ce que ça engendre sur la vigne ?
02:05 - Le mildiou est une attaque sur les végétaux très connue des jardiniers.
02:12 - C'est une sorte de champignon en fait c'est ça ?
02:14 - Exactement c'est une champignon ou une algue. Et donc ça attaque les feuilles et ensuite lorsque le champignon se développe il peut descendre sur les grappes
02:24 et ensuite ça va disparaître complètement les grappes, attaquer les grappes et aller jusqu'à 100% de pertes d'une récolte.
02:30 Ce n'est pas toujours le cas mais cette année on a des parcelles à 100% de pertes.
02:34 - Le ministère plus généralement, le ministère de l'agriculture estime entre 44 et 47 millions d'hectolitres la production française cette année.
02:42 J'imagine que les volumes seront quand même différents selon les régions Bernard Farge ?
02:46 - C'est exactement ça. Nos amis champenois ont une récolte qui s'annonce magnifique, la Bourgogne aussi.
02:52 La Loire a l'air très contente de ce qui se dessine dans cette région.
02:57 Donc on a plutôt le nord de la France, les régions septentrionales, elle les associe à l'air très satisfaites de ce qui s'annonce.
03:04 Pour le sud c'est un peu plus erratique. Après les estimations de récolte, deux mois avant la récolte sont toujours une gageure.
03:10 - Oui évidemment, il y a toujours une certaine incertitude, une incertitude également j'imagine aussi sur la qualité.
03:17 - Oui, même si la qualité aujourd'hui a l'air plutôt rassurante. On a des signaux très favorables là-dessus.
03:25 On a un mois d'août qui avait quelques pluies par endroits, pour l'instant des nuits fraîches.
03:31 Ça ne pourrait pas durer avec les jours qui s'annoncent. Mais on a plutôt qualitativement une situation qui est saine et qui est très encourageante.
03:39 - Alors le problème qui se pose à la filière c'est, ai-je lu, le recul de la consommation des ventes qui serait en retrait de 3,4% sur les 12 derniers mois.
03:49 Ça vous inquiète ça en tant que professionnel de la filière ?
03:53 - Alors c'est une vraie inquiétude, c'est un constat vous voulez dire. Et c'est une difficulté que l'on enregistre déjà depuis quelques années.
04:01 Et que l'on voit se dessiner et se prolonger pour les années à venir.
04:05 Donc cette déconsommation des vins en France, plus marquée encore sur les vins rouges, mais aussi sur les rosés, on commence à le sentir.
04:12 Évidemment une très très grande inquiétude parce que notre capacité de production est importante.
04:17 Et pour l'instant l'export ne vient pas compenser ces pertes de consommation et de marché en France.
04:24 Donc cela veut dire que l'on est capable d'un tel an et que l'on produit globalement plus que ce que l'on est capable de vendre.
04:30 Évidemment c'est une difficulté sur les stocks, une baisse des prix généralisée sur les produits d'entrée de gamme dont on vend.
04:37 Et des pertes de compétitivité et d'expression économique de beaucoup d'entreprises très difficiles.
04:42 - Mais cette déconsommation comme vous dites, elle est peut-être aussi provoquée par des prix qui par ailleurs avaient augmenté ces derniers mois ?
04:50 - C'est pas tout à fait ça. Les prix qui ont augmenté, on peut le voir sur les vins de gamme,
04:57 mais ça concerne une niche et une part d'un marché très très très faible.
05:01 Et on voit que ce sont plutôt les vins d'entrée de gamme et de petits prix qui souffrent le plus de baisse de vente.
05:08 Donc c'est pas une question de prix, c'est une question d'évolution de la consommation,
05:12 avec des jeunes générations qui consomment plutôt un peu moins de vin.
05:15 Une consommation à table, notamment le midi, qui est en forte régression.
05:20 Donc on a des changements de mode de consommation auxquels il faut qu'on s'adapte et qu'on trouve des solutions.
05:28 C'est vraiment une évolution du mode de consommation de nos amis français, de nos collègues français et consommateurs français.
05:36 - Alors on se dit que vous voulez évoquer un instant que la solution pour la filière c'est d'être peut-être plus offensive sur l'exportation,
05:42 mais là aussi vous rencontrez des difficultés ?
05:45 - Oui, l'exportation est très bataillée, même si la France est le premier exportateur mondial en volume et en valeur.
05:52 Donc nous sommes déjà très très présents à l'export.
05:55 Cognac, champagne, Bordeaux, Bourgogne, nous exportons tous beaucoup, et les autres régions aussi de plus en plus.
06:01 Mais l'exportation, on a toujours des situations géopolitiques qui viennent nous rendre la situation difficile.
06:07 Lorsque l'ancienne administration de Trump met en place des taxes de 25% à l'entrée des vins français parce qu'il y a un conflit entre Airbus et Boeing,
06:17 on est loin des sujets techniques ou des sujets de qualité de produits.
06:22 On est sur de la géopolitique et ça a des impacts très très forts sur le marché.
06:26 Donc nous sommes très présents à l'export, il faut que l'on se développe beaucoup plus là-dessus,
06:30 que l'on investisse avec le soutien de l'État et de l'Europe pour aller chercher ces marchés à l'export.
06:35 Mais nous sommes en contact, la géopolitique est toujours instable.
06:37 - Il y a de concurrence effrénée effectivement.
06:39 Merci, merci Bernard Farr.
06:41 Je rappelle que vous êtes le président du Comité national des interprofessions de vin à Appel Nation d'origine et à Indication géographique.
06:47 Merci, bonne journée.

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