Cnews : Sonia Backès "ne partage pas" les propos de Pap Ndiaye
Savoir et comprendre avec Sonia Backès, Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté.
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00:00 - Sonia Baquez, bonjour. - Bonjour.
00:02 - Ce crime, je le qualifie de crime, du vieux condé, au début n'a pas eu l'air de choquer grand monde.
00:12 Et puis maintenant, la classe politique s'est émue. Enfin, je dirais. Sonia Baquez.
00:17 - Alors c'est effectivement extrêmement choquant. C'est extrêmement choquant.
00:20 Je crois qu'il y a un problème de fond. Le président de la République a parlé d'une forme de décivilisation.
00:27 - Oui, mais ça c'est du commentaire. Il va falloir passer du commentaire au fait.
00:31 - On est bien d'accord, effectivement. Je crois que la réponse immédiate, c'est la réponse en matière d'ordre, en matière de justice.
00:37 Ces personnes ont été incarcérées. Très bien, mais qu'est-ce qu'on fait après ? C'est ça la vraie question.
00:43 Et donc, il y a un travail de fond qui est mené par le gouvernement parce que, si on en arrive à ce que des jeunes soient capables de mettre à mort de cette manière,
00:50 c'est un acte barbare, c'est clair. Une personne de 72 ans, tout simplement parce qu'elle a fait des remarques sur le bruit qu'il faisait,
00:58 on a un problème de fond de valeur. Ça veut dire qu'il faut le régler où, ce problème de fond ? D'abord à l'école, évidemment.
01:04 On a un problème de transmission de valeurs morales, civiques, d'amour de la République, tout simplement, d'appartenance, de sentiment d'appartenance à la République.
01:14 Donc, il y a un travail de fond à faire sur l'éducation morale et civique, sur ce qu'on transmet aux jeunes français pour éviter que ces choses-là se reproduisent dans la prochaine génération.
01:22 Et puis, on a un problème sur la parentalité. Aujourd'hui, certes, il y a des parents qui ne savent pas très bien comment faire avec leurs enfants.
01:28 Ceux-là, il faut les accompagner, etc. Et puis, il y en a qui savent très bien et qui soit soutiennent, soit laissent faire. Et ça, c'est inadmissible.
01:34 Il faut que les parents sachent que, quand leurs enfants cassent, eh bien, ils doivent payer.
01:38 - Mais, est-ce qu'il n'y a pas une forme de désintégration de l'État et de la nation ?
01:43 - En tout cas, il y a des choses à faire. On ne peut pas arriver à une situation comme celle-là sans avoir une réponse extrêmement forte.
01:49 - Parce que la sécurité, le premier devoir de l'État, c'est d'assurer la sécurité et l'ordre.
01:53 - Bien sûr.
01:54 - Est-ce que l'État n'est pas en train de faillir ?
01:56 - Alors, c'est le cas. Vous l'avez vu, il y a des réponses très fortes de Gérald Darmanin, d'Éric Dupond-Moretti, en matière de police, en matière de justice.
02:03 Ça, c'est une réaction immédiate. C'est absolument indispensable. Je crois que la réponse est à la hauteur de ce qui s'est passé en matière de police, en matière de justice.
02:12 Mais il y a un problème de fond. Comment on en arrive là et comment on fait pour que ça ne se reproduise pas ?
02:16 C'est ça le travail de fond qui doit être mené.
02:18 - Bien. Travail de fond qui doit être mené.
02:21 À propos de ce qui se passe dans les banlieues, il y a des émeutes, il y a de nombreuses interdictions, feux d'artifice, balles du 14 juillet dans de nombreuses communes de France.
02:35 Vous comprenez ça ?
02:36 Vous comprenez que des maires aient peur d'éventuelles émeutes, d'éventuelles réactions ?
02:44 - Le ministre de l'Intérieur l'a dit hier, on est très respectueux de la libre administration des collectivités.
02:49 Quand les maires décident de le faire, vous savez...
02:51 - Vous comprenez qu'un maire décide de le faire ?
02:53 - Bien sûr. Les maires, ce sont eux qui connaissent le mieux leur population. Donc il faut respecter ça.
02:59 Par contre, effectivement, la réponse, et la réponse qui est apportée par l'État, le rôle de l'État dans cette affaire-là, c'est quoi ?
03:05 C'est de donner aux maires qui veulent maintenir ces festivités, les moyens de les maintenir.
03:10 - Mais n'est-ce pas un recul de la République quand un maire, parce qu'il a peur d'émeute, annule des balles et des feux d'artifice ?
03:19 - C'est son choix, encore une fois, je le respecte.
03:21 - Oui, d'accord.
03:22 - C'est son choix. Mais aujourd'hui, l'État met les moyens...
03:25 - C'est abandonner le terrain.
03:26 - Non, parce que ces 130 000 policiers et gendarmes qui sont aujourd'hui déployés, ça veut dire que si les festivités doivent se tenir, elles peuvent se tenir.
03:34 L'État a mis les moyens pour que ces festivités puissent se tenir.
03:37 - Et samedi, la manifestation prévue, nouvelle manifestation prévue par le comité Adama sera interdite.
03:43 - Oui. Pour vous le confirmer.
03:45 - Oui, c'est une bonne chose.
03:47 - Oui, c'est une bonne chose.
03:48 - C'est une bonne chose.
03:49 - Toutes les manifestations qui viennent faire prendre des risques en matière d'ordre public doivent être interdites dans cette période, évidemment.
03:54 - Bien. Stratégie nationale de lutte contre les dérives sectaires, vous portez le futur texte du gouvernement, ce sera quoi ? Un projet de loi ?
04:03 - Oui, c'est un projet de loi qui commencera son circuit à la rentrée.
04:06 C'est une problématique qui touche beaucoup de Français, plus qu'on le croit.
04:10 C'est des nouveaux gourous, c'est des nouvelles organisations qui finalement apportent des réponses immédiates à des gens qui ont des problèmes qu'ils n'arrivent pas à régler
04:19 et qui en fait leur offrent des solutions magiques qui finalement au final les enferment, ça c'est au mieux.
04:23 Et puis au final, au pire, on a parfois jusqu'au suicide ou jusqu'à l'arrêt de traitements médicaux.
04:30 - Vous allez créer un nouveau délit d'assujettissement psychologique. Expliquez-nous.
04:36 - Oui, en fait, tout simplement, jusqu'à présent, en fait, on traitait le sujet a posteriori.
04:40 C'est-à-dire qu'on se rendrait compte que la personne était enfermée,
04:43 que finalement à un moment donné elle était victime d'agressions physiques, psychologiques, parfois de viols,
04:49 et on réagissait a posteriori. Là, en fait, on peut traiter le sujet dès le départ,
04:53 dès l'instant où il y a cet assujettissement, et bien c'est un délit en soi.
04:59 Et donc dès l'instant où la personne est considérée comme assujettie, sous emprise, pour faire plus tard...
05:04 - Mais c'est pas la personne qui va déposer plainte. - Non, c'est souvent les entourages.
05:07 - Les entourages ou les associations peut-être.
05:09 - Ça fait partie, effectivement, des réponses que nous apportons dans la stratégie nationale.
05:13 C'est d'une part qu'effectivement les proches puissent plus facilement aller devant les policiers,
05:18 devant les gendarmes, il y a tout un dispositif de formation,
05:21 et que les associations puissent être mieux accompagnées,
05:23 et que les victimes puissent également être mieux indemnisées,
05:27 parce que quand on arrive à les en sortir, souvent elles sont coupées de tout,
05:30 elles ont plus d'accès à tout ce qui concerne la vie quotidienne.
05:34 - Voilà, vous prenez un exemple, encourager quelqu'un à arrêter un traitement contre le cancer
05:38 sera condamné par la loi. - Oui, ça devient un délit.
05:41 - Ça ne l'est pas aujourd'hui. - Ça ne l'est pas aujourd'hui.
05:42 C'est-à-dire qu'on a vu avec récemment Thierry Casasnovas,
05:45 qui a encouragé les gens à arrêter leur traitement contre le cancer
05:49 et les remplacer par des jus de légumes,
05:51 on a finalement réussi à le mettre en examen parce qu'il y a eu un certain nombre d'autres faits,
05:57 mais ce fait-là n'était pas un délit, ça le devient un.
05:59 - Est-ce que les pratiques sectaires sont en augmentation ou pas, Sonia Baques ?
06:02 - Oui, très clairement, mais on n'a qu'une vision, malheureusement.
06:05 - On n'a pas de chiffres. - Ça fait partie du plan d'avoir une grande enquête,
06:09 parce que pour l'instant, on n'a que les signalements.
06:11 Les signalements qui augmentent de 33% en un an, c'est énorme.
06:14 - Plus 33% en un an, notamment dans le domaine de la santé.
06:19 - Notamment dans le domaine de la santé, parce que post-Covid,
06:22 les gens se sont retournés vers des nouveaux gourous,
06:26 des gens qui proposaient des solutions magiques à un mal-être.
06:29 - Des nouveaux gourous qu'on retrouve sur les réseaux sociaux, bien souvent.
06:33 - Que comptez-vous faire ?
06:36 Aller jusqu'à supprimer un compte ou un site ?
06:38 - Oui, ça fait partie des mesures qui sont proposées dans la stratégie nationale.
06:42 Effectivement, quand on a soit un compte dangereux, soit des contenus dangereux,
06:47 nous aurons la possibilité de les faire supprimer.
06:50 - La possibilité de les faire supprimer ? - Oui, tout à fait.
06:52 - J'ai vu que le Sénat voulait supprimer TikTok.
06:55 Je ne sais pas si vous avez vu ça, mais c'est bon.
06:57 Il y aura aussi des référents, je crois, dans toute la France ?
07:00 - Oui, l'idée, encore une fois, c'est que quand on est victime,
07:02 quand on est famille de victime, aujourd'hui, on ne sait pas où aller.
07:05 On ne sait pas où aller. C'est vrai que souvent, les policiers, les gendarmes,
07:10 dans les écoles, dans les établissements scolaires,
07:13 on ne sait pas comment traiter le sujet.
07:15 Donc l'idée, c'est qu'il puisse y avoir des référents partout,
07:17 de manière à ce que les victimes puissent savoir où aller
07:19 et qu'elles puissent être accompagnées pour toute la procédure.
07:21 - Deux dernières questions qui ont suscité polémique.
07:23 Pap Ndiaye, qui a déclaré que les médias de Vincent Bolloré
07:27 étaient des médias d'extrême droite, et notamment CNews.
07:29 Vous êtes d'accord avec lui ou pas ?
07:31 - Je considère que la démocratie, c'est la pluralité de la presse.
07:36 Et donc, il y a, et c'est une grande chance au niveau national,
07:40 des médias avec des lignes éditoriales extrêmement différentes.
07:43 Et je pense que c'est bien comme ça.
07:44 - Il a eu tort de dire cela ?
07:46 - Vous savez, il est libre de dire ce qu'il veut.
07:48 - Oui, ça c'est sûr.
07:49 - Je dis ce que je veux également.
07:50 - Non, mais je remarque qu'au gouvernement, personne n'est venu le soutenir.
07:54 - Je serai sur CNews ce soir.
07:55 - Vous serez sur CNews ce soir.
07:57 - Par souci de...
07:59 - Je serai sur CNews parce que j'ai été invitée sur CNews
08:02 et que je considère que c'est important que les gens qui écoutent tous les médias puissent entendre...
08:07 - C'est du sectarisme de la part de Papendiaï ?
08:09 - Encore une fois, Papendiaï a le droit de dire ce qu'il veut.
08:12 - Oui, ça c'est certain.
08:13 - C'est la liberté d'expression.
08:14 - Oui, ça c'est vrai.
08:15 - Je vous ai donné mon opinion.
08:16 - Mais vous ne partagez pas.
08:17 - Je vous ai donné mon opinion.
08:18 - Vous ne partagez pas ce qu'il a dit.
08:19 - Je considère que la démocratie, c'est la pluralité des médias.
08:21 - Donc vous ne partagez pas ce qu'il a dit.
08:22 - Non, je ne partage pas.
08:23 - Vous ne partagez pas.
08:24 Et deuxième chose, il y a eu une petite polémique,
08:27 il paraît que vous étiez en vacances pendant les émeutes.
08:30 C'est vrai ou pas Sonia Baquez ?
08:32 - Vous savez, je ne commente pas les rumeurs pendant les périodes de remaniement,
08:35 ça s'appelle une torture.
08:36 - Mais c'est vrai ou pas ?
08:37 - Non, je n'étais pas à la plage et j'étais à la disposition du ministre.
08:39 - Vous étiez à disposition du ministre, mais en vacances.
08:41 - Non, je n'étais pas en vacances.
08:42 - Pas en vacances, en déplacement et vos enfants.
08:44 - Exactement. En week-end.
08:46 - Bon, merci Sonia Baquez d'être venue nous voir.