120 Minutes Info (Émission du 12/07/2023)

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L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo

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00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews cet après-midi. Dans un instant, le débat 120 minutes info,
00:00:07 puisqu'il est pratiquement 16 heures, il est temps de retrouver Mathieu Deveze pour le journal.
00:00:12 Bonjour Mathieu.
00:00:13 Bonjour chère Nelly, bonjour à tous. Gérald Darmanin vient de présenter le dispositif de sécurité
00:00:19 pour les 13 et 14 juillet, jour de fête nationale. Les détails dès le début de ce journal avec Sandra Buisson.
00:00:24 Les chiffres de l'insécurité et de la délinquance sont sortis. Résultat, tous les indicateurs sont
00:00:31 au rouge en 2022, une nette augmentation à l'exception de ce qu'on appelle les vols violents sans armes.
00:00:39 Patronat et syndicats étaient réunis à Matignon ce matin, une réunion de travail autour d'Elisabeth Borne
00:00:45 et de son ministre du travail Olivier Dussopt.
00:00:48 Enfin, il sera évidemment question de foot. Un anniversaire célébré aujourd'hui, vous vous en souvenez peut-être
00:00:54 si vous avez moins de 20 ans, pardon, plus de 20 ans, il y a 25 ans déjà, la France devenait
00:01:01 championne du monde de foot pour la première fois.
00:01:05 Gérald Darmanin vient donc de présenter le dispositif de sécurité pour les 13 et 14 juillet, jour de fête nationale.
00:01:14 Sandra Buisson, bonjour. Vous venez d'assister à la conférence de presse du ministre de l'Intérieur.
00:01:18 Quel est donc le dispositif de sécurité annoncé ?
00:01:23 Eh bien, le ministre de l'Intérieur a un objectif, éviter la résurgence des émeutes urbaines.
00:01:29 Alors il reconduit le dispositif de sécurité mis en place au plus fort des violences urbaines survenues après la mort de Naël à Nanterre.
00:01:37 Il prévoit donc 45 000 policiers et gendarmes pour les soirs des 14 et des 13 juillet.
00:01:43 Et au total, en comptant les effectifs de jour et de soirée, pour les deux jours, il y aura donc 130 000 forces de l'ordre mobilisées.
00:01:51 Parmi ces policiers et gendarmes, les unités d'élite seront à nouveau sur le terrain.
00:01:56 Le RAID, le GIGN, la BRI. De son côté, la CRS 8 sera à nouveau déployée à Lyon.
00:02:02 Le ministre a aussi mis en avant son offensif contre l'approvisionnement des émeutiers en mortier d'artifice.
00:02:09 Depuis le 27 juin, a-t-il expliqué, il y a eu 150 000 saisies de mortiers et de feux d'artifice en plus ?
00:02:15 Écoutez le ministre à ce sujet.
00:02:18 Nous avons décidé de restreindre drastiquement l'usage des artifices à l'approche de la fête nationale.
00:02:24 Un décret de madame la Première ministre a été pris en date du 8 juillet dernier et a interdit la vente, le port, le transport et l'utilisation d'articles pyrotechniques et d'artifices sur l'ensemble du territoire national jusqu'au 15 juillet inclus, à l'exception évidemment des professionnels.
00:02:41 À Paris et en région parisienne, ce sont près de 10 000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés avec, pour les festivités, plus particulièrement dans la capitale, un périmètre de sécurité spécifique.
00:02:54 Écoutez à nouveau le ministre de l'Intérieur.
00:02:57 À Paris, le 14 juillet, connaîtra son défilé avec l'hôte du président de la République dans un périmètre dits "silt", c'est-à-dire antiterroriste, pour le public qui viendrait y participer.
00:03:09 Donc des fouilles autorisées par la loi seront mises en place par le préfet de police, ainsi que les concerts qui se déroulent le long du Champ de Mars et également le feu d'artifice prévu par la ville de Paris.
00:03:24 Le ministre s'entretiendra à 19h avec les différents préfets pour leur demander une grande fermeté dans la gestion de la sécurité des festivités des 13 et 14 juillet.
00:03:36 Et il leur demandera d'interrompre sur ces deux soirées les transports en commun de surface, tramway et bus, à partir de 22h minimum.
00:03:45 Merci beaucoup, chère Sandra et à tout à l'heure sans doute Gérald Darmanin qui a également apporté une réponse un peu plus politique à l'organisation de la fête nationale.
00:03:52 On va l'écouter le ministre de l'Intérieur.
00:03:54 Je voudrais vous dire qu'à chaque fois qu'un maire voudra organiser des festivités, qu'il s'agisse des balles des sapeurs-pompiers, des fêtes républicaines comme il s'en déroule, des feux d'artifice, des concerts, nous l'accompagnerons.
00:04:07 Et je le répéter ici, aucune consigne, aucune indication n'a été donnée pour l'annulation.
00:04:12 Par ailleurs, si les maires, et il n'y a pas non plus là de consignes, mais ils ont pu le faire pendant les émeutes, en respectant totalement leur libre administration,
00:04:19 si ils veulent prendre des arrêtés d'interdiction notamment de sortie de mineurs après une certaine heure de la nuit,
00:04:24 ou pouvoir accompagner telle ou telle lutte de sécurité dans certains des quartiers ou de lieux de transport qu'ils connaissent, nous les accompagnerons également.
00:04:33 Donc je veux leur dire, aux maires de France, que nous sommes à leur disposition.
00:04:36 Et puis l'Elysée annonce qu'Emmanuel Macron ne s'exprimera pas en marge du défilé.
00:04:41 Bonjour Élodie Hichard du service politique de CNews.
00:04:44 Le chef de l'État ne prendra donc pas la parole ce vendredi.
00:04:47 Mais est-ce vraiment une surprise ?
00:04:49 Non pas vraiment, on savait qu'il existait plusieurs options.
00:04:52 Évidemment, l'allocution du 14 juillet qui est classique, mais pas forcément pour Emmanuel Macron.
00:04:56 Il ne s'est prêté à cet exercice que deux fois en 2020 et en 2022.
00:05:01 Alors on sait en revanche qu'il y aura une prise de parole dans les prochains jours, nous a dit l'Élysée.
00:05:05 Vous le savez, on est au 14 juillet.
00:05:07 C'est donc le fameux bilan des 100 jours.
00:05:09 Donc oui, Emmanuel Macron va prendre la parole dans les prochains jours, pas spécialement pour le 14 juillet.
00:05:15 C'est un moyen aussi de communication, de distinguer d'abord cette fête nationale d'un côté et puis le bilan des 100 jours de l'autre.
00:05:21 Donc finalement, cette séquence va s'organiser en deux temps.
00:05:25 On prend le temps de célébrer la fête nationale le 14 juillet et pour les 100 jours, ce sera quelques jours plus tard.
00:05:31 Merci, chère Élodie.
00:05:32 A tout à l'heure pour le débat.
00:05:34 Parlons aussi de cet adolescent de 13 ans qui a été poignardé à mort à Marseille.
00:05:38 Cela s'est passé aux alentours de minuit sur le Vieux-Port.
00:05:41 Selon les premières informations dont on dispose, il s'agirait d'un mineur isolé né en octobre 2009.
00:05:47 Il a donc été poignardé à l'occasion d'une rixe entre deux bandes de jeunes du même âge.
00:05:52 Une enquête a été ouverte pour meurtre entre temps.
00:05:56 Et puis, les chiffres de la délinquance et de l'insécurité sont sortis.
00:05:59 Le service statistique ministériel de la Sécurité intérieure a publié son bilan de l'an passé et résultat.
00:06:06 Tous les indicateurs de la délinquance sont en augmentation en 2022, à l'exception des vols violents sans armes.
00:06:12 Enfin, l'émotion est vive à Vieux-Condé, dans le Nord, après le décès de cet homme de 72 ans,
00:06:20 Philippe Matto, qui est mort après avoir été agressé quelques jours plus tôt devant son domicile par des jeunes
00:06:25 auxquels il avait simplement demandé de faire moins de bruit.
00:06:29 La victime était une figure dans cette commune d'environ 10 000 habitants, où il a longtemps été fleuriste.
00:06:35 On va laisser repartager ici Maxime Legay avec Olivier Gangloff et un récit de Marine Sabourin.
00:06:41 Son visage était connu de tous.
00:06:43 À Vieux-Condé, les habitants sont venus se recueillir à la mairie,
00:06:46 adresser quelques mots en soutien à sa famille et se remémorer l'homme au grand cœur qu'était Philippe Matto.
00:06:53 Je l'ai connu très bien, tout jeune.
00:06:57 Je l'ai eu dans des ateliers en agriculture.
00:07:02 J'ai fait des ateliers avec, il était très sympa.
00:07:05 Les gens disaient que c'était une personne très gentille, qui rendait service à beaucoup de monde.
00:07:09 Engagé dans plusieurs associations, au Resto du Cœur notamment, le Septuagénaire œuvrait pour sa ville.
00:07:15 Fleuriste de profession, ses bouquets ornaient toujours les tables des mariés du village.
00:07:20 Il avait pris sa retraite, il avait été récompensé aussi au niveau de son entreprise ici des fleurs.
00:07:27 Il a obtenu des trucs d'or. C'était quelqu'un de très très très bien, M. Matto.
00:07:32 Les habitants de Vieux-Condé sont tous sous le choc après cette violente agression
00:07:36 survenue dans une commune habituellement sans histoire.
00:07:39 On n'ose même plus sortir à pied tellement qu'on a peur de se faire agresser.
00:07:43 On n'ose même plus.
00:07:45 Un petit retraité, on est retraité et puis ça peut arriver à tout le monde.
00:07:49 Un livre de condoléances est disponible à la mairie jusqu'à la fin de la semaine au moins.
00:07:55 Patronat et syndicat étaient réunis à Matignon ce matin.
00:07:58 Une réunion de travail autour d'Elisabeth Born et de son ministre du travail, Olivier Dussopt.
00:08:02 Objectif, jeter les bases d'un nouvel agenda social.
00:08:06 Bonjour Éric de Riedmatten.
00:08:07 Alors Éric, à quoi faut-il s'attendre à la rentrée ?
00:08:10 Et cette réunion a-t-elle servi à quelque chose ?
00:08:12 Alors utile, oui, parce que les syndicats et le patronat se sont retrouvés pour la première fois depuis longtemps
00:08:16 dans une ambiance assez apaisée.
00:08:18 Rappelez-vous les grandes manifs contre la réforme des retraites.
00:08:21 Et le but de cette réunion, c'était de réunir toutes les nouvelles têtes.
00:08:24 Aussi un nouveau patron pour le MEDEF.
00:08:27 Également les deux chefs des syndicats CFDT et CGT.
00:08:31 Et puis en sortant, alors là effectivement, les avis étaient très partagés.
00:08:34 Pour la CFDT, c'était utile parce qu'on a posé un calendrier
00:08:37 pour les négociations qui démarreront au mois de septembre.
00:08:41 Notamment l'emploi des seniors, l'usure au travail, etc.
00:08:44 Pour la CGC, les cadres, la CFTC.
00:08:46 Utile aussi parce qu'il y aura des vrais contreparties à la réforme des retraites.
00:08:49 Ça s'est enfin posé.
00:08:51 Force ouvrière plus mesurée.
00:08:53 La page n'est pas tournée, ça n'est pas fini, a dit M. Feuillaud.
00:08:56 La question des retraites n'est pas enterrée.
00:08:58 Quant à la CGT, le combat continue.
00:09:00 Je vous parle aussi du MEDEF.
00:09:01 Le patronat était là.
00:09:03 Ils sont prêts à faire des concessions, notamment pour étudier la question des seniors.
00:09:08 Essayer de garder le plus longtemps possible, les plus de 55 ans au travail,
00:09:12 afin de relancer le taux d'emploi en France.
00:09:14 Voilà, au final, Elisabeth Borne a montré qu'elle gardait la main.
00:09:17 Et puis surtout qu'il y aura, oui, sûrement des avancées sociales.
00:09:21 D'ici au printemps 2024, oui, c'est encore loin, presque encore un an.
00:09:25 Et les négociations démarreront en septembre.
00:09:27 Merci pour toutes ces précisions, cher Eric.
00:09:29 Dans l'actualité internationale à présent,
00:09:31 l'OTAN promet davantage d'armes à Volodymyr Zelensky,
00:09:34 le président ukrainien qui a fait d'ailleurs le déplacement à Vilnius,
00:09:38 la capitale de la Lituanie, où l'on retrouve Harold Iman.
00:09:41 Bonjour Harold.
00:09:43 La France, on va s'intéresser au rôle joué par la France,
00:09:46 sera une contributrice majeure dans cette aide militaire supplémentaire
00:09:50 qui sera fournie à l'Ukraine.
00:09:53 À quelle hauteur ?
00:09:54 Alors, le chiffre n'est pas prononcé.
00:09:58 Il s'agit des missiles de longue portée Scalp.
00:10:03 Et la France en produit, d'autres pays aussi, c'est un consortium.
00:10:07 Les Britanniques en ont déjà fourni à l'armée ukrainienne,
00:10:11 mais la France va en fournir beaucoup, vraiment, mais sans le chiffre.
00:10:15 Et cela va permettre à l'armée ukrainienne
00:10:19 de lancer sa contre-offensive en tirant par-dessus les lignes russes
00:10:24 pour atteindre les postes de commandement et autres nœuds militaires
00:10:29 qui sont dans la profondeur, dans le Donbass notamment.
00:10:32 Donc, Volodymyr Zelensky est content pour cela.
00:10:37 Il reçoit aussi des bombes à fragmentation américains,
00:10:41 un entraînement pour ses pilotes sur les avions F-16 américains
00:10:45 qui sont basés aux Pays-Bas et au Danemark,
00:10:48 et des systèmes de défense anti-aérien allemands.
00:10:51 Il reçoit des armes qu'il voulait, mais non pas la promesse,
00:10:54 et c'était vraiment de ça qu'il s'est plaint,
00:10:56 la promesse que l'Ukraine entrera dans l'OTAN à une date déterminée.
00:11:01 On lui a dit "vous rentrerez quand vous serez prêts".
00:11:04 Bon, il a dû se contenter des armes, mais c'est déjà quelque chose,
00:11:06 et les armes françaises notamment.
00:11:09 Merci beaucoup Harold Iman en direct de Vilnius en Lituanie.
00:11:13 Elle fait partie du régiment de transmission et opère
00:11:15 dans la plus grande discrétion pour renseigner l'armée française.
00:11:19 Pour Cnews, elle a accepté de nous ouvrir les portes
00:11:21 du très fermé centre de guerre électronique.
00:11:24 Un reportage à la rencontre du lieutenant Marie,
00:11:27 signé Florian Paume et Maxime Legay.
00:11:30 Major ?
00:11:32 Si vous pouvez venir vous asseoir s'il vous plaît.
00:11:34 En uniforme et à moitié masqué, voici le lieutenant Marie.
00:11:39 Vous ne verrez jamais entièrement son visage, et pour cause.
00:11:42 Depuis trois ans, elle est membre du 44e régiment de transmission
00:11:46 et officier au centre de guerre électronique.
00:11:49 En tant que chef de section interception et exploitation,
00:11:52 elle occupe un poste central.
00:11:54 Je suis un peu le chef d'orchestre de toute cette chaîne,
00:11:57 et je m'assure de la qualité du renseignement qui sort de mes détachements
00:12:02 avant qu'il soit diffusé au niveau du centre de guerre électronique.
00:12:06 Pour le lieutenant Marie, l'armée, c'est une histoire de famille.
00:12:10 Fille de militaires, sa sœur est membre de la marine française,
00:12:14 impliquée et professionnelle.
00:12:16 Elle a su très jeune qu'elle voulait servir sous les drapeaux.
00:12:19 Une vocation dans laquelle elle s'épanouit pleinement.
00:12:22 C'est un métier qui est très exigeant,
00:12:25 très enrichissant aussi par la quantité d'échanges et de personnes rencontrées.
00:12:30 Et un métier qui est très riche,
00:12:35 qui prend énormément de place dans notre vie.
00:12:37 Donc il faut s'y engager en toute connaissance de cause.
00:12:41 Ce 14 juillet, elle défilera pour la seconde fois sur les Champs-Elysées.
00:12:45 Sauf que cette fois-ci, elle sera dans les premiers rangs
00:12:48 et à la tête de ses hommes, à seulement 26 ans.
00:12:51 Une fierté et un honneur.
00:12:55 Et on enchaîne de suite avec l'actualité sportive.
00:12:58 Vous regardez votre programme avec la machine à café Groupe Saint-Huission.
00:13:06 C'était il y a 25 ans.
00:13:08 25 ans déjà, la France devenait championne du monde de foot.
00:13:12 Séquence nostalgie.
00:13:13 C'était il y a 25 ans, la France gagnait sa première Coupe du monde de football
00:13:21 en battant le Brésil 3-0 à domicile au Stade de France.
00:13:25 C'est un souvenir qui de toute façon est éternel,
00:13:27 qui restera gravé dans notre vie.
00:13:29 Il y a eu 85 avec Michel Platini, il y a eu les Verts de Saint-Etienne,
00:13:33 il y a eu 98 avec des mecs fantastiques, vraiment les mecs de cette équipe.
00:13:39 Les Blancs, les Barthez, les Deschamps, j'en oublie bien sûr les Robert Gress.
00:13:44 C'était des mecs hors normes et ils ont gagné la plus belle chose
00:13:48 qui puisse exister au monde pour un footballeur professionnel,
00:13:51 être champion du monde.
00:13:54 Le 12 juillet 1998, une date qui a marqué toute une génération de Français.
00:13:59 On a cassé le klaxon de notre 104, de notre Peugeot 104.
00:14:03 Et c'est pas des bêtises, c'est vrai.
00:14:04 Je pense qu'on se souvient tous où on était sur le moment où on a gagné.
00:14:07 Le 3-0 c'était quelque chose de mythique, on va dire on s'en rappelle tous.
00:14:10 Les rues étaient vides, c'est tout ce que je me souviens.
00:14:14 C'était le match de ma vie celui-là, je l'oublierai jamais celui-là.
00:14:16 18 annes de but de la tête en finale, incroyable.
00:14:18 10 août, normal.
00:14:21 1 et 2 et 3-0 et puis la la la la la la la la la la.
00:14:26 Et c'est sous cette hymne que les Français ont célébré la victoire des Blu,
00:14:30 des festivités qui ont duré plusieurs jours.
00:14:33 [Musique]
00:14:46 Vous avez suivi votre programme avec la machine à café Groupe Saint-Tuition.
00:14:51 C'est la fin de ce journal.
00:14:53 Tout de suite, 120 minutes info avec Nelly Dénac et ses invités.
00:14:56 Tout de suite, tout de suite, on va marquer une petite pause.
00:14:58 Merci beaucoup Mathieu.
00:14:59 Et on reviendra en effet pour parler notamment de ce dispositif,
00:15:02 vous l'aurez compris, assez exceptionnel,
00:15:04 qui est mis en place pour parer à toute éventualité le soir du 14 juillet.
00:15:09 Mais même en amont, puisque certaines des festivités ont lieu dès le 13,
00:15:13 130 000 hommes et femmes de nos forces de police et de gendarmerie
00:15:18 seront déployés à l'échelle du territoire.
00:15:20 A tout de suite.
00:15:21 Allez, c'est parti pour le débat 120 minutes.
00:15:26 Bonjour à tous et bienvenue à mes invités du jour.
00:15:29 Bonjour Gabrielle Cruzel, merci d'être là.
00:15:31 Je sais que vous dirigez la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:15:33 À vos côtés, Judith Vintraub, qui est grand reporter au Figaro Magazine.
00:15:37 Bonjour Naïmah Mfadel, merci de nous rejoindre.
00:15:40 Vous êtes essayiste et puis chroniqueuse chez nous régulière.
00:15:43 Et puis bonjour Élodie Huchard pour m'épauler à nouveau pour le décryptage politique.
00:15:47 On va commencer évidemment, puisque l'échéance approche avec le 14 juillet.
00:15:50 On sait que la fête sera sans doute moins bonne en flanc cette année
00:15:54 au sortir d'un mois terrible, émaillé de violence,
00:15:57 entre le 13 et le 14 juillet.
00:16:00 Ce ne seront pas moins de 130 000 policiers et gendarmes qui seront déployés.
00:16:05 Ce dispositif, a priori, on peut dire sans trop s'avancer,
00:16:08 c'est quasiment du jamais vu pour un événement de la sorte.
00:16:11 Et c'est Gérald Darmanin que vous voyez ici, qui l'a confirmé lui-même.
00:16:14 Écoutons-le.
00:16:15 Nous avons décidé de la mise en place d'un dispositif exceptionnel,
00:16:18 puisqu'il s'appuiera pour les 13 et 14 juillet,
00:16:20 sur 130 000 policiers et gendarmes, agents du ministère de l'Intérieur,
00:16:25 dont 45 000 chaque soir, spécialement équipés et organisés
00:16:30 pour procéder à la lutte contre les violences urbaines,
00:16:33 selon les mêmes modus operandi que pendant les 4 jours d'émeute,
00:16:37 c'est-à-dire que nous mobiliserons le RAID, le GIGN, la BRI,
00:16:41 les hélicoptères de la Gendarmerie nationale qui voleront dès le 13 juillet,
00:16:44 bien sûr les drones qui nous permettront, comme on l'a montré pendant les émeutes,
00:16:48 d'intervenir plus rapidement.
00:16:50 Et j'ai également demandé à la Première ministre l'utilisation des véhicules blindés,
00:16:53 comme nous l'avons fait, à l'autorisation qu'elle m'a donnée,
00:16:56 et qui permettra donc de pré-positionner les véhicules de la Gendarmerie
00:17:00 dans les villes qui sont apparemment les plus touchées.
00:17:02 Alors, petite explication de texte, d'autant qu'on ne le comprend pas très bien
00:17:05 avec sa voix cassée en ce moment, Gérald Darlin.
00:17:07 Elodie Fichard, blague à part, c'est dire quand même,
00:17:11 bon cette annonce, c'est relativement courant de faire des annonces
00:17:14 avant un événement majeur comme celui-ci,
00:17:16 mais c'est dire le niveau de stress qui règne du côté de l'exécutif.
00:17:20 Bien sûr, parce que quand la situation s'est calmée avec les émeutes,
00:17:23 tout le monde, y compris le gouvernement, s'est dit attention,
00:17:25 la prochaine échéance où on a déjà malheureusement,
00:17:28 traditionnellement, des voitures brûlées et ce genre d'incident,
00:17:30 c'est entre le 13 et le 14 juillet.
00:17:33 Donc oui, moyens exceptionnels, on les a entendus,
00:17:35 développés par le ministre de l'Intérieur.
00:17:37 La crainte maintenant, c'est que ce n'est pas parce que vous mettez
00:17:39 tous les moyens nécessaires qu'il ne se passera rien
00:17:42 dans la nuit du 13 au 14 juillet.
00:17:44 Et évidemment, ils ne veulent surtout pas voir des images,
00:17:46 comme on a vu, des nuits d'émeutes, parce qu'on sait,
00:17:48 le président de la République ne parlera pas le 14,
00:17:50 mais quand même là, ils ont dit, les émeutes sont passées,
00:17:52 on est les 100 jours, on est dans l'apaisement,
00:17:54 il ne faut pas qu'ils rouvrent une séquence telle qu'on a vue
00:17:56 la semaine dernière.
00:17:57 Alors, on va tout de suite sonder l'avis de Rudi Mana,
00:18:00 qui est porte-parole nationale d'Alliance Police,
00:18:02 et qui nous rejoint via Skype.
00:18:04 Bonjour, merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:18:07 Est-ce que cette crainte qu'exprime Gérald Darmanin
00:18:10 et les pouvoirs publics en général, vous la partagez ?
00:18:14 Est-ce que ça vous paraît totalement justifié
00:18:19 de mobiliser autant de vos troupes ces deux soirs-là ?
00:18:23 Bonjour à vous.
00:18:25 Oui, effectivement, on a des craintes, il faut le reconnaître.
00:18:28 Donc, cette mobilisation peut se comprendre.
00:18:32 Après, 45 000 chaque soir, c'est quand même du rarement vu.
00:18:37 En tout cas, c'était du jamais vu jusqu'avant ces émeutes,
00:18:40 il y a une quinzaine de jours.
00:18:42 Le souci, c'est qu'on mobilise encore énormément
00:18:45 de policiers et de gendarmes.
00:18:47 Du coup, ils n'ont pas de repos, ils n'ont pas de vacances d'été,
00:18:49 ou en tout cas, elles sont reportées.
00:18:51 Il faut juste espérer qu'après cette fête du 14 juillet,
00:18:54 enfin, cette fête qui est entourée de presque
00:18:57 de 130 000 policiers et gendarmes, comme on l'a dit tout à l'heure,
00:19:00 donc c'est une fête qui est quand même presque à moitié gâchée maintenant,
00:19:04 il est évident qu'après, il va falloir peut-être
00:19:06 que ça se calme un petit peu pour tous les policiers et gendarmes,
00:19:09 qui, comme vous pouvez le constater, depuis plusieurs semaines,
00:19:12 sont mis à large contribution, et j'espère qu'ils pourront bénéficier,
00:19:17 avant les échéances de fin d'année, comme la Coupe du monde de rugby
00:19:19 et plein d'autres événements, j'espère qu'on pourra bénéficier
00:19:22 de quelques jours de repos et de congés bien mérités,
00:19:25 en espérant que ce 14 juillet va bien se passer,
00:19:28 parce qu'on est là aussi pour que la France puisse profiter
00:19:31 de cette fête nationale, de ces feux d'artifice,
00:19:34 et de tout ce que cela engendre derrière,
00:19:36 en espérant que tous ces casseurs, ces émeutiers,
00:19:39 ne viendront pas pour gâcher la fête.
00:19:41 Alors, je vous propose d'écouter un autre extrait de ce qu'a dit Gérald Darmanin tout à l'heure,
00:19:44 et puis on intégrera bien évidemment nos invités plateaux à cette discussion.
00:19:48 Il a confirmé aussi ce qui avait déjà été annoncé
00:19:51 sur les moyens pyrotechniques, qui seront limités,
00:19:55 c'est ce qu'avait déjà dit Elisabeth Borne.
00:19:57 Nous avons décidé de restreindre drastiquement l'usage des artifices
00:20:01 à l'approche de la fête nationale.
00:20:03 Un décret de Madame la Première Ministre a été pris en date du 8 juillet dernier,
00:20:07 et a interdit la vente, le port, le transport et l'utilisation
00:20:11 d'articles pyrotechniques et d'artifices sur l'ensemble du territoire national,
00:20:15 jusqu'au 15 juillet inclus, à l'exception évidemment des professionnels.
00:20:19 Prudy, Madame, pour qu'on comprenne, déjà ces 130 000,
00:20:23 si on calcule bien, ça fait un peu plus de 45 000 par soir ou par journée,
00:20:27 ça veut dire qu'on va y intégrer des moyens de surveillance,
00:20:30 on sait que les drones maintenant sont utilisés et autorisés
00:20:34 pour des missions de reconnaissance ou d'évaluation de risques
00:20:37 dans des mouvements de foule, de densité.
00:20:39 Est-ce que tout cela aussi, ça nécessite une forme d'expertise
00:20:43 de la part de gens qui contrôlent derrière aussi, devant leurs écrans,
00:20:46 tout ce qui se passe ?
00:20:47 Bien sûr, l'utilisation des drones entraîne l'emploi de spécialistes,
00:20:52 spécialement formés dans les rangs de la police nationale,
00:20:55 pour l'utilisation de ces drones, pour la surveillance de ces drones,
00:20:58 donc du coup ça mobilise pas mal de collègues policiers.
00:21:01 Bien évidemment, tous les services spécialisés,
00:21:04 Gérald Darmanin l'a dit aussi, sont mis à contribution.
00:21:07 On est tous sur le pont, si vous l'avez bien compris,
00:21:09 on est tous sur le pont pour ces deux jours de 13 et 14 juillet,
00:21:13 pour que tout se passe bien, pour que cette fête puisse se dérouler
00:21:16 dans les meilleures conditions.
00:21:17 Très clairement, quand on a eu un dispositif comme ça pendant les émeutes,
00:21:21 ça s'est très clairement calmé, puisque les émeutiers sont moins venus au contact
00:21:26 quand ils ont vu qu'on avait déployé un énorme dispositif.
00:21:29 Tout laisse penser que ça devrait bien se passer,
00:21:32 en tout cas nous le souhaitons ardemment,
00:21:34 et j'espère surtout que le reste de l'été va se passer avec fluidité,
00:21:39 pour que toutes les forces de sécurité de ce pays puissent se reposer un petit peu,
00:21:44 avant, comme je vous l'avais dit tout à l'heure, les échéances de fin d'année.
00:21:47 Merci beaucoup Ruy Liman, restez quand même dans les parages,
00:21:49 on vous sollicitera peut-être dans le courant de la discussion.
00:21:52 Judith Ventreobbe, il nous parle d'un aspect intéressant,
00:21:54 c'est l'espoir que ce soit réellement dissuasif.
00:21:57 A contrario, on peut aussi se dire que ça peut être incitatif
00:22:01 pour ceux qui souhaitent vraiment en découdre.
00:22:03 Oui, bien sûr, on peut tenir ce raisonnement.
00:22:07 Ruy Liman a dit aussi que le déploiement de cette ampleur avait contribué à ramener le calme.
00:22:14 Ce qui a aussi contribué à ramener le calme, c'est que quand les chefs dealers
00:22:18 ont dit à leurs petites mains que ça n'était pas bon pour les affaires
00:22:22 et qu'il fallait arrêter de tout casser, malheureusement,
00:22:25 ça a été vrai pendant ces quatre jours et nuits d'émeute.
00:22:29 Comme ça a été vrai, rappelez-vous, en 2005,
00:22:32 c'est quand le produit dont il y avait pénurie...
00:22:37 Après une énorme sécheresse.
00:22:38 Une énorme sécheresse sur le rift marocain.
00:22:41 Et quand le produit est revenu, ça s'est calmé aussi, première chose.
00:22:45 Deuxième chose, il faut se rendre compte de l'énormité du chiffre.
00:22:49 130 000 policiers et gendarmes.
00:22:52 Nous avons en France environ 150 000 policiers et 100 000 gendarmes.
00:23:00 C'est-à-dire que ça représente près de la moitié des effectifs permanents.
00:23:05 Alors évidemment, certains vont tourner, il va y avoir des relais sur le terrain.
00:23:11 Mais ça veut dire que pour un événement festif,
00:23:15 en fait, on mobilise le maximum de forces disponibles en France.
00:23:19 Et je ne compte pas les 20 000 policiers municipaux que nous avons aussi.
00:23:23 Bien sûr. Naïma M. Fadel, la communauté nationale a été ébranlée,
00:23:27 bien sûr, par tout ce qu'on a vécu.
00:23:29 Ça va laisser un goût amer ce 14 juillet qui vient s'ajouter à ce stress qu'on a accumulé ?
00:23:35 Je pense que le goût amer, on l'a déjà avec cette guérilla urbaine
00:23:40 qui a fait beaucoup, beaucoup de mal à cette cohésion nationale
00:23:44 ou disons à ce qu'il en restait, le pays extrêmement fracturé.
00:23:48 Mais ce n'est pas d'aujourd'hui en fait où on craint de faire juste la fête.
00:23:52 C'est des décennies que malheureusement les villes fêtent cette fête nationale à minima.
00:23:58 Regardez même quand on égrène le nombre de voitures brûlées à la Saint-Sylvestre.
00:24:03 Donc vous voyez, c'est à chaque fois cette situation-là,
00:24:07 on doit être dans la crainte et réagir par la crainte.
00:24:10 Et on ne s'interroge pas sur ce qui fait qu'aujourd'hui notre pays est dans cet état-là.
00:24:14 Et regardez même dans les discussions aujourd'hui du gouvernement,
00:24:19 ce qu'il cherche à comprendre, le contergiverse.
00:24:22 Vous savez, dès, moi j'en parle souvent, dès 1978, vous avez eu un rapport Habitat et Vie Sociale.
00:24:27 Dès 1978, vous avez eu des émeutes dans les quartiers.
00:24:31 On a répondu par la politique de la ville, mais on a mal répondu.
00:24:34 Et aujourd'hui les résultats, malgré les milliards qui ont été faits, sont catastrophiques.
00:24:38 Aujourd'hui, on ne peut plus faire la fête.
00:24:40 Vous imaginez, la fête, moi je l'ai connue, début des années, fin des années 70,
00:24:44 où j'allais avec mes parents, où c'était la fête Bon enfant, où il y avait le bal des pompiers.
00:24:49 Et il n'y avait pas un seul problème.
00:24:52 Et on a commencé avec les pré-ados et les ados.
00:24:54 Je voudrais vraiment souligner ça, parce que déjà il y avait des problèmes avec les mineurs,
00:24:57 où ils jetaient des pétards sous les pieds des danseurs.
00:24:59 Qu'est-ce qu'on a fait ?
00:25:00 On a répondu par des actions sociales, des loisirs.
00:25:04 Et on n'a absolument pas répondu par la responsabilité des parents.
00:25:08 Vous l'avez peut-être vérifié d'ailleurs, les uns et les autres autour de vous.
00:25:13 Moi, je ne compte plus le nombre de personnes de mon entourage qui disent
00:25:16 "Bon, finalement, je ne vais rien faire de spécial, je vais rester à la maison,
00:25:19 je vais regarder tout ça à la télé."
00:25:20 Gabriel Pluzel, c'est un peu dommage.
00:25:23 Il est évident que ça ne donne pas envie d'aller faire la fête.
00:25:26 Une fête, ce n'est pas un camp retranché.
00:25:28 Une fête, il n'y a pas de drones, il n'y a pas de blindés.
00:25:31 C'est proprement stupéfiant et de fait, personne n'a envie d'en le voyer,
00:25:35 ses enfants adolescents, le soir, à ce fameux Val des Pompiers,
00:25:38 sauf à la campagne.
00:25:39 Il reste dans les zones rurales des endroits, Dieu merci,
00:25:42 où on peut encore fêter le 14 juillet.
00:25:45 Mais c'est vrai que dans les grandes villes, c'est extrêmement inquiétant.
00:25:50 Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on développe des moyens extraordinaires.
00:25:52 C'est vrai que vous avez raison de le dire.
00:25:53 130 000, c'est une ville, c'est quasiment une ville.
00:25:56 C'est même une ville, c'est une ville d'importance.
00:25:58 C'est la moitié des forces disponibles en France.
00:26:00 Par contre, elles n'ont pas le don d'ubiquité.
00:26:02 Des villes comme Nîmes environ.
00:26:03 Exactement, elles ne sont pas ailleurs, ces forces de l'ordre,
00:26:06 qui sont corvéables à Merci, qui ont du mal à récupérer.
00:26:09 Et ça, je le dis pas seulement pour m'apitoyer sur leur sort,
00:26:11 mais parce que c'est sur notre sort aussi que je m'apitoie.
00:26:13 C'est-à-dire que quand il n'y a plus de forces de l'ordre,
00:26:15 nous ne sommes plus défendus.
00:26:17 C'est vraiment un réel sujet d'inquiétude.
00:26:20 Mais ce qui m'étonne, c'est qu'on passe plus de temps
00:26:22 à parler du déploiement de ces forces de l'ordre que du problème de fond.
00:26:24 Donc il y a des gens qui ne veulent pas que l'on fête la fête nationale.
00:26:28 Elle est là pour quoi ? La fête nationale est là pour célébrer le pays.
00:26:31 Donc il y a des gens, qui sont ces gens, qui ne veulent pas qu'on célèbre la France.
00:26:34 Moi, j'aimerais que nous nous y intéressions,
00:26:37 de façon à poser le bon diagnostic et les mettre hors d'état de nuire.
00:26:41 Rudy Mana, juste une précision, et peut-être que vous voulez réagir
00:26:44 à ce que vous avez déjà entendu sur le plateau.
00:26:46 Est-ce que c'est vrai qu'on est pratiquement à capacité maximale
00:26:49 en termes de déploiement ?
00:26:51 Oui, quasiment, je vous le dis très clairement.
00:26:54 Par rapport à ce que vous avez dit, je souscris à tout ce que vous avez dit,
00:26:58 parce qu'effectivement, on va utiliser quasiment 130 000,
00:27:02 comme on l'a dit tout à l'heure, forces de l'ordre.
00:27:04 C'est un peu plus de la moitié des forces de l'ordre totales
00:27:07 de ce pays, entre police et gendarmerie.
00:27:09 Et tout ça, pour une fête nationale et pour des feux d'artifice.
00:27:13 Et franchement, je vous le dis clairement, il faut le faire,
00:27:16 parce que Gérald Darmanin est dans son rôle,
00:27:19 en faisant ça, en essayant de préserver la sécurité
00:27:22 de tous ces gens qui veulent profiter aussi de ce moment-là,
00:27:26 et aussi de tous ces commerçants qui ont subi la marée
00:27:29 pendant ces émeutes, qui se sont fait tout piller, tout casser,
00:27:32 qui ont peut-être envie de refaire un peu de chiffre d'affaires.
00:27:34 Mais il est évident qu'on ne pourra pas continuer tout le temps
00:27:38 sur ces chiffres-là, ce n'est pas possible.
00:27:41 Parce que là, on prend tous les policiers quasiment
00:27:44 qui ne sont pas en congé annuel pour venir travailler
00:27:47 sur une fête nationale. Imaginez, ça se reproduit
00:27:51 tous les 15 jours, on n'y arrivera pas.
00:27:53 Donc tout ça, il faut qu'on trouve une solution,
00:27:55 effectivement, sur le problème de fond.
00:27:57 On réagit de cette manière, parce qu'il faut réagir comme ça,
00:27:59 et je pense que vraiment, il est dans son rôle.
00:28:01 Les policiers et les gendarmes vont faire l'effort encore
00:28:04 d'assurer cette sécurité du mieux qu'ils peuvent,
00:28:07 mais il va falloir quand même qu'on réfléchisse
00:28:09 à trouver des solutions plus stables pour ce pays.
00:28:13 Alors là, on parle évidemment des moyens décidés,
00:28:16 par l'exécutif, mais on a vu aussi que certaines villes
00:28:20 ont pris l'initiative de mettre un frein aux festivités
00:28:24 qu'elles avaient elles-mêmes prévues, mises sur pieds,
00:28:26 soit en réduisant considérablement la voilure,
00:28:29 soit tout simplement en annulant pour certaines
00:28:31 des feux d'artifice assez disparates, finalement,
00:28:34 quand on regarde ce qui se passe au niveau des départements.
00:28:37 Écoutons Olivier Marlex, le président du groupe
00:28:41 Les Républicains à l'Assemblée nationale,
00:28:43 qui était notre invité ce matin, et qui lui aussi s'est exprimé
00:28:45 sur cette fête qui sera déjà gâchée par avance.
00:28:49 Oui, c'est terrible, c'est-à-dire à quel point
00:28:52 d'effondrement on en est arrivé sur ces questions
00:28:55 essentielles d'autorité de l'État, c'est-à-dire qu'on a peur
00:28:58 de ne pas être capable de maintenir l'ordre
00:29:00 sur des événements festifs, c'est vraiment
00:29:02 la communauté nationale qui est atteinte.
00:29:05 Un jour qui devrait être un jour de liesse,
00:29:06 la communauté nationale risque de ne pas l'être,
00:29:08 et on a raison d'avoir des inquiétudes,
00:29:10 pour être honnête.
00:29:12 Cette reconstruction de la cohésion nationale,
00:29:15 c'est un vrai enjeu, et ça passe pour moi
00:29:18 par un peu d'exigence, notamment sur la question migratoire.
00:29:21 Voilà, pour le résumé, pour ce qu'on pouvait dire
00:29:24 à propos du 14 juillet, on y reviendra bien évidemment,
00:29:26 il reste 48 heures avant l'événement.
00:29:29 Merci beaucoup Rudy Mana d'avoir été des nôtres
00:29:31 cet après-midi, d'avoir posé la question,
00:29:33 on vous souhaite beaucoup de courage
00:29:34 pour l'organisation des troupes à cette occasion.
00:29:37 Je voudrais qu'on revienne aux propos réitérés,
00:29:40 c'est comme ça qu'il faut le dire, de Papendia,
00:29:43 et en plein hémicycle, hier, à l'encontre,
00:29:46 encore une fois, de CNews, on est devenu visiblement
00:29:49 son seul sujet de préoccupation.
00:29:51 Le ministre semble avoir du mal avec la pluralité des médias.
00:29:55 En attendant, qu'a-t-il fait à l'éducation nationale
00:29:58 dans la voix d'Éric Ciotti ?
00:30:00 Moi je trouve que ce qui est nécessaire,
00:30:03 ce qui serait nécessaire, dans une situation
00:30:05 de crise majeure pour le pays,
00:30:07 de crise de l'autorité, on l'a vu,
00:30:09 de crise à l'école, une école qui s'effondre,
00:30:12 et c'est aussi une des causes de ce qui s'est passé
00:30:15 la semaine dernière, alors que le ministre
00:30:17 de l'éducation nationale, qui est nullissime,
00:30:21 qui ne répond à aucun problème,
00:30:23 face à l'effondrement de l'école,
00:30:25 face au fait que depuis le mois d'avril,
00:30:27 plus aucun gamin n'est à l'école aujourd'hui.
00:30:29 On a laissé un trimestre vacant,
00:30:31 et il essaie de faire diversion
00:30:33 en attaquant la liberté de la presse.
00:30:35 Est-ce qu'il faut justement
00:30:37 changer de gouvernement ou pas ?
00:30:39 Pour répondre à votre question,
00:30:41 ce n'est pas les mots, ce n'est pas les discours
00:30:43 du président de la République.
00:30:45 Ce qu'attendent les Français, ce sont des actes.
00:30:47 Il n'y va pas avec le dos de la cuillère,
00:30:49 un ministre nullissime, Judith Vintraub,
00:30:51 en tout cas il ne va pas laisser un souvenir
00:30:53 impérissable dans ce ministère.
00:30:55 C'est dit plus gentiment, mais en fait
00:30:57 ça signifie la même chose.
00:30:59 Papendia est arrivé, rappelez-vous,
00:31:01 avec des déclarations sentencieuses
00:31:03 sur le fait qu'il fallait étudier scientifiquement
00:31:05 le phénomène de la multiplication
00:31:07 des abayas.
00:31:09 Ça lui a pris quelques semaines
00:31:11 sinon quelques mois,
00:31:13 et puis finalement il s'est aperçu que oui,
00:31:15 il y avait un problème.
00:31:17 Et qu'a-t-il fait en termes de laïcité,
00:31:19 dont on sait que c'est un combat fondamental
00:31:21 à l'école, que la quasi-totalité
00:31:23 des profs se censurent
00:31:25 à cause
00:31:27 d'un islam
00:31:29 militant
00:31:31 et procédé de provocation
00:31:33 et intimidant
00:31:35 islamiste aux sames des classes
00:31:37 ou de la part de
00:31:39 certains parents. Qu'a-t-il fait ?
00:31:41 Il s'est passionné
00:31:43 pour le Conseil des sages de la laïcité
00:31:45 qu'avait fondé Jean-Michel Blanquer
00:31:47 jusqu'au point de
00:31:49 faire en sorte que plus personne sauf lui
00:31:51 ne puisse le saisir
00:31:53 et nommer
00:31:55 des personnalités qui ne sont pas connues
00:31:57 je vais prendre un euphémisme aussi,
00:31:59 pour leur intransigeance
00:32:01 laïque. En revanche, il s'est
00:32:03 beaucoup occupé des questions
00:32:05 de transgenre,
00:32:07 de lgbtphobie, etc.
00:32:09 Et puis pendant
00:32:11 les émeutes, où c'était des gamins
00:32:13 pour l'essentiel,
00:32:15 ou en tout cas de très jeunes adultes
00:32:17 qui étaient dans la rue,
00:32:19 disparition, plus rien sur les radars.
00:32:21 Élodie,
00:32:23 il y a quand même quelque chose qu'on doit dire
00:32:25 pour revenir à ce qu'il a dit.
00:32:27 Certes, c'était en réponse à une question
00:32:29 qui lui a été posée par Philippe Gosselin
00:32:31 dans l'hémicycle, mais quand même,
00:32:33 je ne suis pas sûre qu'il mesure
00:32:35 la portée de ses propos
00:32:37 en les tenant ainsi.
00:32:39 Oui, parce qu'en fait, comme l'avait fait la ministre de la Culture
00:32:41 ou d'autres responsables politiques ou syndicaux,
00:32:43 ce qu'il dit est irresponsable et dangereux pour les journalistes,
00:32:45 nos confrères de toutes les rédactions d'ailleurs,
00:32:47 quand on va en manifestation dans certains quartiers,
00:32:49 on a quand même des gardes du corps pour venir avec nous
00:32:51 sur le terrain. Donc il faut imaginer déjà
00:32:53 l'ambiance autour.
00:32:55 Et quand on dit des journalistes de notre rédaction...
00:32:57 Il faut préciser, on a tous.
00:32:59 Oui, bien sûr, c'est toutes les rédactions. Et quand il dit
00:33:01 de nos confrères d'Europe 1 ou de nous-mêmes qu'on est
00:33:03 notamment racistes et antisémites, c'est dans sa réponse hier,
00:33:05 ça fait clairement de nos collègues
00:33:07 des cibles qui sur le terrain un jour peuvent tomber
00:33:09 sur quelqu'un en qui ses propos ont un écho.
00:33:11 Et effectivement, quand on est nous-mêmes journalistes
00:33:13 sur le terrain, on se dit que c'est irresponsable
00:33:15 de viser des personnes qui font leur travail,
00:33:17 qui vont sur le terrain et qui demain peuvent se faire tabasser
00:33:19 par des gens qui se sont dit "Ah bah tiens, c'est un journaliste
00:33:21 d'Europe 1, il est raciste, il est antisémite, je vais règler son compte".
00:33:23 Et je trouve ça, de la part d'un responsable politique
00:33:25 ou syndical, parce que Sophie Binet avait dit la même chose,
00:33:27 c'est irresponsable de cibler ainsi des gens qui travaillent.
00:33:31 Et je pense que ça serait dans d'autres rédactions, dans d'autres métiers,
00:33:33 tout le monde montrerait au créneau en disant que c'est scandaleux,
00:33:35 mais là, visiblement, ça ne les touche pas.
00:33:37 Je crois qu'ils s'en fichent éperdument, et puis surtout,
00:33:39 il a pu faire un petit coup d'éclat comme ça.
00:33:41 Ils s'en fichent, c'est extrêmement grave.
00:33:43 Et on peut s'y connaître que vos collègues journalistes
00:33:45 ne vous soutiennent pas, vraiment, ça me choque énormément, ces propos.
00:33:49 Et puis, je vais vous dire les choses aussi,
00:33:51 il a aussi du mépris pour les gens comme moi,
00:33:53 je vais être honnête avec vous, parce que quand il dit racisme
00:33:55 et antisémitisme, vous avez vu le nombre de chroniqueurs
00:33:59 ou d'invités qui sont d'origine étrangère,
00:34:01 ou comme on va reprendre la manière qu'il a lui-même,
00:34:05 en tant qu'évoquiste, de qualifier les gens
00:34:07 en fonction de leur couleur de peau,
00:34:09 ou de religion, musulmane, juive, etc.
00:34:11 Donc, il pense que nous, on viendrait sur une chaîne,
00:34:13 alors que cette chaîne-là serait d'extrême droite.
00:34:16 Comme si vous cautionniez.
00:34:18 Et puis, je vais vous dire autre chose,
00:34:21 ce qu'il peut reprocher, effectivement,
00:34:23 et ce qu'on regrette, que ça n'ait pas lieu dans tous les médias,
00:34:26 c'est qu'effectivement, sur cette chaîne,
00:34:28 on aborde tous les sujets, sans tabou,
00:34:31 et on ne met pas la poussière sous le tapis.
00:34:34 Ce qu'on aurait dû faire depuis ces 50 dernières années.
00:34:37 Parce que si, depuis ces 50 dernières années,
00:34:39 on avait abordé tous les sujets avec honnêteté,
00:34:43 en les nommant, et en essayant de trouver des solutions,
00:34:46 comme on essaie ici de le faire avec des débats,
00:34:49 avec des personnes qui ont des opinions diverses et variées, etc.
00:34:53 On aurait peut-être réglé pas mal de problèmes
00:34:55 par rapport à tous ces sujets.
00:34:57 De fait, c'est vrai qu'il nous reproche, d'une certaine manière,
00:35:01 d'avoir une seule vision du monde et de la France aujourd'hui,
00:35:06 et une ligne éditoriale, comme chaque chaîne.
00:35:08 Mais la lignée éditoriale, j'ai vraiment...
00:35:10 Mais surtout, il nous reproche, en fait.
00:35:12 Et c'est comme si on n'invitait pas des gens
00:35:14 qui s'opposent aux idées des autres.
00:35:16 Mais en fait, la lignée éditoriale, elle est quoi ?
00:35:18 C'est qu'on aborde l'actualité et on aborde tous les sujets,
00:35:21 sans tabou, par rapport à d'autres médias
00:35:23 qui sélectionnent l'actualité.
00:35:25 C'est ça qu'il faut dire.
00:35:27 Et c'est ça, la liberté d'expression et la pluralité.
00:35:29 Gabriel Fusel, ça vous inspire.
00:35:31 Cette manière qu'il a eue de...
00:35:33 Je constate, quand même, qu'il n'est pas soutenu.
00:35:36 Ça, c'est plutôt par les autres membres du gouvernement.
00:35:39 Enfin, il met plutôt mal à l'aise dans son propre camp,
00:35:42 avec ses déclarations, évidemment,
00:35:44 qui sont complètement absurdes.
00:35:47 Et je pense qu'il est très isolé.
00:35:49 Mais on constate surtout, par ses propos,
00:35:52 que c'est un militant, vous l'avez dit,
00:35:54 wokiste, un militant d'ultra-gauche.
00:35:56 Les propos qu'il tient pour être tenu
00:35:58 par les plus excités de la France insoumise.
00:36:00 Donc c'est vrai qu'on s'étonne de ce casting.
00:36:03 Enfin, si vous voulez, le ministre de l'Éducation,
00:36:05 qui, par nature, s'occupe de tous les enfants,
00:36:08 quelles que soient les opinions de leurs parents,
00:36:11 doit faire montre d'une grande neutralité.
00:36:15 Et ses propos sont extrêmement choquants pour les parents.
00:36:19 Parce qu'ils se disent, alors voilà,
00:36:21 celui qui a présidé au destiné de nos enfants.
00:36:23 Enfin, ils imaginent tout l'endoctrinement
00:36:25 qui peut y avoir derrière.
00:36:26 Non, c'est extrêmement violent.
00:36:28 Je ne sais pas s'il en a conscience.
00:36:29 Je pense qu'il se sert de ses acquisitions
00:36:32 comme un moyen de se dédouaner de son non-ministère.
00:36:36 Parce que, de fait, il sortira de là avec un contre-bilan.
00:36:40 Donc c'est une façon de contre-attaquer.
00:36:45 Mais c'est assez ridicule.
00:36:47 C'est une manière de partir un peu avec les honneurs à gauche
00:36:49 pour quelque chose qu'il n'a pas du tout accompli en tant que ministre ?
00:36:52 Je ne suis pas sûre.
00:36:53 Et surtout, comme le disait Gabriel à l'instant,
00:36:54 il a été extrêmement lâché.
00:36:55 Nos confrères du Monde qui ont interrogé
00:36:57 15 ministres de plein exercice
00:36:58 expliquent qu'aucun n'a souscrit aux propos de Papendia
00:37:01 et l'ont totalement lâché.
00:37:02 Et on le voit dans la majorité.
00:37:03 Hier, j'étais à l'Assemblée.
00:37:04 Il n'y a personne pour vous dire qu'il a raison.
00:37:06 Donc effectivement, c'est peut-être une tentative
00:37:08 de se dire "je fais une petite sortie avant".
00:37:10 Pas étonnant qu'il soit lâché au sein du gouvernement.
00:37:12 Ça fait déjà un certain temps que dès que vous déjeunez
00:37:14 avec des ministres ou des poids lourds de la majorité,
00:37:16 le nom qui revient souvent, comme le mise pas à la hauteur,
00:37:18 c'est Papendia.
00:37:19 Et donc qu'aujourd'hui, il ne soit pas soutenu par ses petits collègues,
00:37:21 ce n'est pas franchement étonnant.
00:37:22 Il est pour quand ce remaniement ?
00:37:24 Ça fait trois mois qu'on nous dit que c'est imminent.
00:37:26 Donc je vais vous dire que c'est imminent.
00:37:28 Après le 14 juillet, donc maintenant.
00:37:30 A priori, oui.
00:37:31 On aura fait les 100 jours.
00:37:32 Judith, vous voulez rajouter quelque chose ?
00:37:33 Oui.
00:37:34 Il y a eu une autre attaque, vous êtes bien placée pour le savoir,
00:37:36 du même type.
00:37:37 Encore plus grave d'ailleurs, puisque c'était la ministre
00:37:40 en charge notamment de l'audiovisuel et de la culture,
00:37:43 Emma Abdulmalak, qui avait quasiment sollicité l'ARCOM,
00:37:48 qui a succédé au CSA, pour vous sanctionner
00:37:52 pour traitement, je ne me rappelle plus exactement l'état,
00:37:54 pour cette aide de traitement non modéré ou non raisonnable,
00:37:58 notamment de ce qu'ils appellent les faits divers,
00:38:00 et ce que nous on appelle ici les faits...
00:38:02 Oui, elle a brandi un nombre de signalements, etc.
00:38:04 Les phénomènes de société.
00:38:06 Ça n'avait pas abouti.
00:38:08 Que je sache, l'ARCOM n'a pas obéi à la ministre de la culture,
00:38:12 qui est la ministre de tutelle de l'audiovisuel.
00:38:15 Il y a eu mieux aussi, c'est que le président de l'ARCOM
00:38:18 a clairement dit que...
00:38:20 Qu'elle se mêle de ses affaires.
00:38:22 Qu'elle se mêle de ses affaires, exactement,
00:38:24 et que CNews respectait justement tous les critères et les conditions.
00:38:28 Alors, on va parler politique encore un petit peu.
00:38:31 Quand l'idéologie conduit à ne même pas vouloir
00:38:34 honorer des morts au service de l'État,
00:38:37 parce qu'ils portent l'uniforme,
00:38:39 parce qu'ils appartiennent à la police nationale,
00:38:41 vous l'avez vu, c'est ce qui s'est passé hier dans l'hémicycle,
00:38:43 avec des députés LFI qui, sans grande surprise,
00:38:46 au fond refusaient de se lever,
00:38:48 à l'évocation des noms de ceux qui sont tombés,
00:38:50 donc, dans cette mission.
00:38:52 Vous vous en doutez, ça a choqué les esprits,
00:38:55 ça a beaucoup choqué, notamment, dans le rang des syndicats de police,
00:38:58 à l'image de Jean-Christophe Kouvi, qui représente Unité SGP.
00:39:01 Il y a le marketing politique, alors oui,
00:39:05 pour des opinions, ils ne veulent pas se lever,
00:39:08 parce qu'effectivement, ils ont choisi le temps,
00:39:10 de toute façon, pour eux, l'ennemi, c'est la police.
00:39:13 Pour glorifier votre égo, vous avez besoin d'avoir un ennemi déclaré.
00:39:16 C'est comme ça, il vous faut un ennemi,
00:39:18 il faut que vous preniez la supériorité sur cette personne,
00:39:21 et donc, c'est la police, parce que la police,
00:39:23 ça représente tout ce qu'ils ne sont pas.
00:39:25 Ça représente, justement, l'honnêteté,
00:39:27 ça représente le fait d'aller tout le temps dans les quartiers.
00:39:29 Là, vous voyez, le petit Miloud, je reprends,
00:39:31 qui est décédé en février à Bagatelle, à Toulouse.
00:39:34 Il s'est fait tabasser par une bande,
00:39:37 il y a une omerta dans le quartier,
00:39:39 les parents, d'ailleurs, demandent justement
00:39:41 à ce que les langues se délient.
00:39:43 Mais je n'ai pas vu, encore une fois,
00:39:45 l'ALFI, l'ultra-gauche, aller dans ces quartiers-là
00:39:48 pour essayer d'apaiser les choses.
00:39:50 Il a raison, Gabriel Cluset, il faut beaucoup de bruit,
00:39:52 et finalement, il y a peu d'actes,
00:39:54 derrière, sur le terrain, y compris.
00:39:56 Non, mais vous vous rendez compte, quand même,
00:39:58 qu'il faut s'arrêter deux minutes sur cet acte.
00:40:00 Quand on n'est plus capable de rendre hommage aux morts,
00:40:05 aux morts tombés pour la France,
00:40:06 parce qu'au service de l'État, vous l'avez dit,
00:40:08 le 11 novembre aussi, ils vont rester chez eux,
00:40:12 ils vont refuser de rendre hommage à nos morts.
00:40:15 C'est quand même une forme de sécession, là aussi.
00:40:19 C'est de dire "moi, ce ne sont pas mes morts".
00:40:22 Donc c'est un geste politique,
00:40:24 mais c'est quand même, c'est sans doute un coup politique
00:40:27 vis-à-vis de leur électorat, mais c'est quand même gravissime.
00:40:29 Moi, je crois qu'il ne faut pas écarter ça du revers de la main.
00:40:31 Donc, c'est vrai que je crois que M. Kouvi
00:40:35 a tout à fait raison de s'élever ainsi.
00:40:39 Après, Gérald Darmanin, il rame aussi un petit peu
00:40:43 dans la mesure où au début, le soutien à la police
00:40:47 a quand même été un peu, comment dire, pour le moins hasardeux.
00:40:52 On se souvient de la formule d'Emmanuel Macron
00:40:54 qui a dit "ce geste est inexplicable et inexcusable".
00:40:58 Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui, la police a besoin d'être soutenue
00:41:02 et je pense que Gérald Darmanin, en égrenant ses morts,
00:41:05 savait bien ce qu'il faisait, évidemment.
00:41:08 On ne peut quand même pas faire un procès en manque de soutien à Gérald Darmanin
00:41:11 pour ce qui le concerne, lui.
00:41:13 Voici la justification apportée par le député Bompard
00:41:16 au fait de ne pas s'être levé.
00:41:18 Vous me direz si lui aussi, il a un peu sorti les rames.
00:41:22 M. Darmanin s'est livré à une nouvelle récupération
00:41:25 et instrumentalisation odieuse.
00:41:27 Je dis nouvelle parce que ce n'est pas la première fois qu'il le fait,
00:41:29 parce que Mme Berger l'a déjà fait à plusieurs reprises.
00:41:32 La dernière fois, la semaine dernière, Mme Berger a expliqué
00:41:35 que ce pompier auquel je rends hommage, qui était décédé,
00:41:38 l'avait été dans un lien avec les révoltes,
00:41:42 alors que tout le monde dit qu'il n'y avait aucun rapport entre les deux.
00:41:45 Donc ce type de récupération est totalement inacceptable.
00:41:48 Maintenant, si vous voulez que je vous dise que, bien évidemment,
00:41:51 tous les policiers qui sont décédés dans l'exercice de leurs fonctions,
00:41:54 bien évidemment que je leur rends hommage, c'est une évidence,
00:41:57 mais je ne le fais pas au coup de klaxon ou aux injonctions de M. Darmanin,
00:42:01 qui après nous avoir craché dessus pendant plusieurs minutes,
00:42:03 nous demande de nous lever parce qu'il nous a demandé de le faire.
00:42:07 Outre le fait que c'est complètement puéril, bien évidemment,
00:42:10 comme explication, on est toujours dans le rapport de force permanent,
00:42:13 c'est-à-dire, non, on vous tient tête, on ne le fera pas,
00:42:15 juste parce que vous le demandez.
00:42:17 D'ailleurs, ils ont réitéré la chose ailleurs.
00:42:19 Oui, parce que Gérald Darmanin nous le demande.
00:42:21 Gérald Darmanin ne le demande pas, c'est d'une logique.
00:42:23 D'ailleurs, moi, j'étais en tribune à ce moment-là,
00:42:25 on a vu le groupe des communistes, le groupe socialiste,
00:42:27 se lever tout de suite sans aucune hésitation.
00:42:30 Et les filles qui restent assises, qui en dînons aussi sur la division
00:42:33 au sein de la NUPES, c'est vous ?
00:42:34 Raquel Garrido, moi.
00:42:36 Raquel Garrido, j'ai vu seule se lever.
00:42:38 Se lever seule.
00:42:39 Et effectivement, ils ont réitéré l'exercice aujourd'hui
00:42:41 au Conseil régional où Valérie Pécresse présidait la séance
00:42:44 et donc a rendu hommage à Vincent Gembrand et Stéphanie Vonneuve,
00:42:46 deux élus agressés.
00:42:48 Évidemment, l'hémicycle s'est levé et une fois de plus,
00:42:51 les représentants de la France insoumise sont restés assis
00:42:53 alors qu'on parle d'une élue qui a été violemment agressée
00:42:56 et d'un élu qui a vu une tentative d'assassinat contre sa famille
00:42:59 mais qui, visiblement, ne mérite pas les honneurs de la France insoumise.
00:43:03 Et puis, juste avant de refermer cette partie,
00:43:07 Éric Piolle, lui, il fait carrément un aveu
00:43:10 en voulant résumer un soi-disant phénomène sociétal.
00:43:13 Vous avez peut-être entendu ce qu'il a dit.
00:43:15 C'est assez étrange.
00:43:17 Il y a toujours eu du racisme, oui, la société française est raciste,
00:43:22 mais il y a toujours eu du racisme.
00:43:23 La société française est raciste.
00:43:25 On l'est tous un petit peu, on a tous un rapport à la différence, à l'altérité.
00:43:30 Donc si ça ne se travaille pas, si on ne travaille pas de la curiosité,
00:43:34 si on ne travaille pas du vivre ensemble, si on ne se reconnaît pas chacun,
00:43:38 évidemment que ça crée des murs.
00:43:40 On l'est tous un petit peu.
00:43:42 Mais quel aveu terrible !
00:43:44 Il le dit, il dit "je suis raciste, moi".
00:43:46 Oui, bah si.
00:43:48 Il parle pour lui, en fait.
00:43:52 Je vais vous surprendre, sur le fond, il a sûrement raison.
00:43:55 On a tous des préjugés, on a tous un petit peu racisme.
00:43:59 Mais certains le sont ouvertement, sauf que ça s'appelle du racialisme,
00:44:04 puisque c'est affecté à une couleur de peau ou à une origine ethnique,
00:44:09 certaines qualités ou certains défauts.
00:44:11 C'est la gauche.
00:44:12 Et c'est la gauche.
00:44:13 Et puis d'autres se soignent.
00:44:15 Allez, on va s'interrompre là-dessus, parce qu'on est un petit peu pris par le temps.
00:44:19 Je vous propose de revenir avec ce plan anti-ghetto de Valérie Pécresse.
00:44:25 Ça se passe en ce moment au Conseil régional d'Ile-de-France.
00:44:28 Ça conditionnera évidemment la construction de logements dits "très sociaux".
00:44:31 On verra un petit peu ce que ça recouvre comme signification.
00:44:35 Et puis on attend une conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes
00:44:39 à propos de la mort terrible de cet homme septuagénaire,
00:44:42 battu à mort pour demander à des jeunes de faire moins de bruit.
00:44:45 A tout de suite.
00:44:47 16h et il est à l'heure.
00:44:49 C'est Mathieu Devese pour le JT. Rebonjour Mathieu.
00:44:52 Rebonjour Nelly, bonjour à tous.
00:44:54 Gérald Darmanin annonce un dispositif de sécurité conséquent
00:44:57 pour encadrer les festivités du 14 juillet de la fête nationale.
00:45:01 Le ministre de l'Intérieur a tenu une conférence de presse en début d'après-midi.
00:45:05 Et voici le dispositif de sécurité annoncé.
00:45:08 Nous avons décidé de la mise en place d'un dispositif exceptionnel
00:45:12 puisqu'il s'appuiera pour les 13 et 14 juillet sur 130 000 policiers et gendarmes
00:45:17 agents du ministère de l'Intérieur, dont 45 000 chaque soir,
00:45:22 spécialement équipés et organisés pour procéder à la lutte contre les violences urbaines
00:45:27 selon les mêmes modus operandi que pendant les quatre jours des meutes.
00:45:32 C'est-à-dire que nous mobiliserons le RAID, le JIGN, la BRI,
00:45:35 les hélicoptères de la Gendarmerie nationale qui voleront dès le 13 juillet,
00:45:39 bien sûr les drones qui nous permettront, comme on l'a montré pendant les émeutes,
00:45:43 d'intervenir plus rapidement.
00:45:45 Et j'ai également demandé à la Première ministre l'utilisation des véhicules blindés,
00:45:48 comme nous l'avons fait, l'autorisation qu'elle m'a donnée,
00:45:51 et qui permettra donc de pré-positionner les véhicules de la Gendarmerie
00:45:55 dans les villes qui sont apparemment les plus touchées.
00:45:57 Et de son côté, Emmanuel Macron ne s'exprimera pas le 14 juillet
00:46:01 afin de dresser le bilan des 100 jours pour relancer le quinquennat le 17 avril dernier.
00:46:06 Il avait pourtant annoncé un bilan des 100 jours d'apaisement le 14 juillet.
00:46:10 Et selon l'Élysée, le président de la République prendra la parole dans les prochains jours.
00:46:15 Un adolescent de 13 ans a été poignardé à mort à Marseille.
00:46:19 Les faits se sont déroulés aux alentours de minuit et demi sur le Vieux-Port.
00:46:22 Selon les premières informations, la victime a été poignardée pendant une rixe
00:46:25 entre deux bandes de jeunes du même âge.
00:46:27 Et selon une source proche du dossier, deux suspects ont été interpellés,
00:46:30 dont potentiellement l'auteur des coups de couteau.
00:46:33 Ce sont deux mineurs de 16 et 12 ans.
00:46:36 Une enquête a été ouverte pour meurtre.
00:46:38 Plus de trois jours après la disparition du petit Émile,
00:46:41 l'enquête de terrain n'a rien donné.
00:46:43 Accidents, homicides, enlèvements, toutes les hypothèses restent étudiées par le parquet.
00:46:48 Bonjour Thibault Marchoteau, vous êtes en direct du Vernet
00:46:51 où l'enfant de deux ans et demi a disparu.
00:46:53 C'était samedi.
00:46:54 Les opérations de ratissage autour du hameau devraient en principe se terminer aujourd'hui.
00:47:02 Effectivement, pour l'instant, aujourd'hui, les opérations de recherche se sont maintenues
00:47:07 avec un dispositif conséquent puisque 90 gendarmes étaient présents sur la zone de recherche
00:47:12 accompagnés de 12 militaires de l'armée de terre.
00:47:15 Mais vous l'avez dit, selon toute vraisemblance, en principe,
00:47:19 ces recherches devraient se terminer vers 18h aujourd'hui, selon toute vraisemblance,
00:47:23 parce qu'évidemment, si un indice très important est découvert cet après-midi,
00:47:27 alors la situation pourrait changer.
00:47:29 Si les recherches devraient donc en principe s'arrêter en fin d'après-midi,
00:47:32 l'enquête, elle, rentre dans un nouveau temps, nous disait le procureur de la République,
00:47:36 celui de l'analyse des micro-indices qui ont pu être relevés sur place.
00:47:42 Et évidemment, cette enquête va prendre beaucoup plus de temps,
00:47:45 nous a prévenu le procureur de la République.
00:47:47 Je vous rappelle que très peu d'indices sont à disposition du procureur de la République.
00:47:51 Seulement, c'est deux témoins visuels qui ont vu cet enfant de deux ans et demi,
00:47:55 qui a échappé à la vigilance de ses grands-parents, samedi vers 17h15.
00:47:59 Seulement ces deux témoins, ce sont les seuls éléments à disposition du procureur
00:48:04 pour essayer d'expliquer cette disparition.
00:48:07 Les entretiens avec les habitants de ce hameau se sont poursuivis aujourd'hui.
00:48:13 Voilà donc les informations que l'on a.
00:48:15 Les recherches vont donc se stopper, selon toute vraisemblance, en fin d'après-midi.
00:48:19 L'enquête, elle, continue, mais sur un temps beaucoup plus long.
00:48:22 Merci beaucoup Thibault Marchotto pour toutes ces précisions.
00:48:25 Tout de suite, 120 minutes info avec vous, chère Nelly, et vos invités.
00:48:29 Merci beaucoup. Dans un instant, nous serons du côté de Valenciennes,
00:48:33 avec cette image qu'on va quand même d'ores et déjà vous présenter,
00:48:35 parce qu'on attend à tout instant maintenant une conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes
00:48:40 concernant la mort de cet homme, de ce septuagénaire battu à mort
00:48:45 pour avoir simplement demandé à des jeunes de faire moins de bruit.
00:48:48 Ils sont trois à avoir ou entraîné sa mort ou y avoir assisté sans rien faire.
00:48:55 Et depuis, évidemment, c'est le choc dans cette petite ville de Dimitlama, Vieux-Condé, donc dans le Nord.
00:49:01 Je vous propose de regarder le reportage et le rappel des faits avec Marine Sabourin,
00:49:06 en attendant la conférence de presse.
00:49:08 Son visage était connu de tous.
00:49:11 À Vieux-Condé, les habitants sont venus se recueillir à la mairie,
00:49:14 adresser quelques mots en soutien à sa famille et se remémorer l'homme au grand cœur qu'était Philippe Matteau.
00:49:20 Je l'ai connu très bien, tout jeune.
00:49:24 Je l'ai eu dans des ateliers en agriculture.
00:49:29 J'ai fait des ateliers avec, il était très sympa.
00:49:32 Les gens disaient que c'était une personne très gentille, qui rendait service à beaucoup de monde.
00:49:37 Engagé dans plusieurs associations, au Resto du Cœur notamment, le septuagénaire œuvré pour sa ville.
00:49:43 Fleuriste de profession, ses bouquets ornaient toujours les tables des mariés du village.
00:49:48 Il avait pris sa retraite, il avait été récompensé aussi au niveau de son entreprise, ici, des fleurs.
00:49:54 Il a obtenu des trucs d'or. C'était quelqu'un de très très très bien, M. Matteau.
00:50:00 Les habitants de Vieux-Condé sont tous sous le choc après cette violente agression
00:50:04 survenue dans une commune habituellement sans histoire.
00:50:07 On n'ose même plus sortir à pied tellement qu'on a peur de se faire agresser.
00:50:11 On n'ose même plus.
00:50:13 Un petit retraité, on est retraité et puis ça peut arriver à tout le monde.
00:50:17 Un livre de condoléances est disponible à la mairie jusqu'à la fin de la semaine au moins.
00:50:22 Et plus de précisions sur cette enquête avec la procureure de la République de Valenciennes.
00:50:26 Sur la voie publique à proximité de son domicile.
00:50:30 Il était précisément 0h20 lorsque sur appel du SDIS, le service départemental d'incendie et de secours,
00:50:36 lui-même alerté par un automobiliste qui avait découvert la victime blessée au sol,
00:50:41 les services du commissariat de police de Valenciennes intervenaient rue d'Enfer-Rochereau
00:50:45 dans un quartier résidentiel de Vieux-Condé.
00:50:49 Les premiers témoignages recueillis désignaient, comme pouvant être à l'origine des blessures constatées sur la victime,
00:50:56 trois jeunes individus résidant dans une commune voisine.
00:50:59 Sur la base de ces informations, les services de la sûreté urbaine du commissariat de police de Valenciennes
00:51:05 interpellaient le 6 juillet à 11h05 trois jeunes gens, respectivement âgés de 18 ans, 17 ans et 14 ans.
00:51:13 Placés en garde-vue, ceux-ci reconnaissaient s'être trouvés à proximité du domicile de la victime
00:51:19 qui, depuis sa fenêtre, leur avait enjoint de quitter les lieux, leur reprochant des nuisances sonores,
00:51:24 semblerait-il, aux alentours de 23h, 23h30.
00:51:29 L'homme sortant ensuite de son domicile, il apparaissait que s'en suivait,
00:51:33 toujours selon les déclarations des individus, une altercation.
00:51:37 Le jeune homme de 17 ans aurait alors porté plusieurs coups de poing et de pied à la victime,
00:51:42 notamment lorsqu'elle se trouvait au sol après avoir chuté sous l'impact d'un premier coup porté au visage.
00:51:49 À ce stade de l'information judiciaire qui est en cours,
00:51:52 et qui aura pour objet de préciser la teneur de cette altercation et la nature des coups portés,
00:51:57 je ne vous communiquerai pas dès lors d'autres éléments quant au contenu des déclarations des trois mises en examen.
00:52:04 Ces déclarations devront être confrontées aux éléments que la commission regatoire,
00:52:08 confiée par le juge d'instruction au service de la sûreté urbaine du commissariat de Valenciennes,
00:52:14 permettra de recueillir par ailleurs.
00:52:17 Ainsi, le 8 juillet, dans le cadre de l'information judiciaire,
00:52:21 ouverte initialement du chef de tentative de meurtre, non-empêchement de commettre un crime ou un délit,
00:52:27 et non-assistance à personne en danger, les trois mises en cause ont été présentées devant le juge d'instruction.
00:52:33 Le jeune homme de 17 ans a été mis en examen du chef de tentative de meurtre,
00:52:38 fait puni de 30 ans de réclusion criminelle et placé en détention provisoire à l'issue.
00:52:43 Les jeunes gens âgés de 18 ans et 14 ans, au compte à eux,
00:52:47 ont été mis en examen des chefs de non-empêchement de commettre un crime ou un délit,
00:52:51 et non-assistance à personne en danger, fait puni de 5 ans d'emprisonnement.
00:52:56 Le jeune homme de 18 ans a fait l'objet d'un placement sous contrôle judiciaire,
00:53:00 avec notamment l'interdiction d'entrer en contact avec ses commis en examen,
00:53:04 et l'interdiction de paraître sur la commune de Vieux-Condé.
00:53:08 Le parquet qui avait recuit le placement en détention provisoire du jeune homme,
00:53:12 a fait appel de l'ordonnance de placement sous contrôle judiciaire prise par le juge d'instruction.
00:53:17 Le mineur de 14 ans, quant à lui, a fait l'objet d'une mesure judiciaire éducative provisoire,
00:53:23 confiée au service de la protection judiciaire de la jeunesse.
00:53:27 Dans le cadre de cette mesure judiciaire éducative, outre la prise en charge éducative,
00:53:32 il est soumis aux mêmes interdictions d'entrer en contact avec ses commis en examen,
00:53:36 et de paraître notamment sur la commune de Vieux-Condé.
00:53:40 Il est soumis aussi à une interdiction d'aller et venir sur la voie publique entre 22h et 6h,
00:53:45 sans être accompagné de l'un de ses représentants légaux.
00:53:49 Ce mineur a été confié à des proches.
00:53:52 Je précise qu'au regard des qualifications retenues et des sanctions encourues,
00:53:56 l'article L.331.1 du Code de la justice pénale des mineurs,
00:54:01 s'agissant d'un mineur de moins de 16 ans,
00:54:03 ne permet pas le placement sous contrôle judiciaire.
00:54:06 Au-delà, le Code de la justice pénale des mineurs ne permet pas plus le placement en détention provisoire.
00:54:12 A la suite de l'annonce du décès de la victime, intervenue le 12 juillet, en début de matinée,
00:54:18 le parquet a pris ce jour des réquisitions, enfin mises en examen, du mineur de 17 ans,
00:54:23 du chef d'homicide volontaire.
00:54:26 Les trois mises en examen ne présentent aucun antécédent judiciaire.
00:54:30 Les mineurs de 14 ans et 17 ans sont scolarisés,
00:54:33 et le jeune homme de 18 ans aurait, quant à lui, interrompu sa scolarité en classe de première.
00:55:00 C'est simplement des jeunes qui s'étaient réunis, qui sont des amis,
00:55:04 et qui passaient la soirée ensemble, et qui cheminaient dans une commune
00:55:08 qui jouxtait leur propre commune de résidence.
00:55:11 Non, nous n'avons pas relevé d'incident dans la rue,
00:55:23 et il ne semblerait pas que durant cette soirée aient été signalés
00:55:27 des problèmes de nuisance sonore dans le quartier, ou dans cette rue en particulier.
00:55:31 Lorsque les secours sont arrivés, ils sont arrivés suite à l'appel d'un automobiliste,
00:55:43 et les individus n'étaient plus présents sur les lieux à ce moment.
00:55:48 On parle de témoins qui vous donnent version des faits,
00:55:51 mais ça veut dire que les témoins n'ont pas alerté les secours ?
00:55:54 En même temps, on a vu la porte dans le quartier, qui a été laissée par terre.
00:55:58 Il n'y a pas de témoins directs.
00:56:00 Pour le reste, c'est l'information judiciaire qui a désormais vocation
00:56:05 à faire la lumière sur le déroulement de la soirée,
00:56:07 sur le contenu de l'altercation, comme je vous l'ai indiqué,
00:56:10 sur la nature des coups portés, donc désormais, place à l'information judiciaire.
00:56:14 Sur ce point, je ne vous communiquerai pas d'autres éléments.
00:56:17 Là encore, je voulais indiquer les explications qui sont données,
00:56:25 qui ont été données dans le temps d'enquête et sur le temps de l'information judiciaire,
00:56:28 en l'état doivent être préservées au regard des investigations qui se poursuivent.
00:56:32 L'ensemble des intéressés semble avoir manifesté en l'état des regrets.
00:56:40 Donc j'interromps les questions.
00:56:42 On va débriefer tout cela avec vous, Célia Abarod du service Police-Justice.
00:56:53 Un certain nombre d'éléments qu'on avait déjà à la disposition,
00:56:57 qu'elle a un petit peu étayé, détaillé.
00:57:00 Ce qui est quand même intéressant, c'est qu'elle ne parle ni d'agression,
00:57:03 ni de... Enfin, dans sa manière de résumer la soirée, elle parle d'altercation.
00:57:07 On sait que les mots ont un sens.
00:57:09 On pourra s'interroger après et on en débattra ensemble.
00:57:11 Tout d'abord, que savons-nous sur le profil des individus,
00:57:14 le rôle supposé de chacun et donc ce qui a été requis pour les uns et les autres ?
00:57:17 Alors concernant les informations que nous avons pu aussi vous donner sur cette antenne depuis hier,
00:57:22 les faits se sont déroulés à minuit 20 dans la commune de Vieux-Condé dans le Nord.
00:57:26 C'est un automobiliste qui a alerté les secours
00:57:29 concernant l'état de santé de cet homme laissé au sol de 72 ans.
00:57:34 Donc trois jeunes issus d'une commune voisine de Vieux-Condé.
00:57:38 Donc ils ne sont pas domiciliés à Vieux-Condé dans le Nord.
00:57:41 Il s'agit d'une altercation, selon les mots de la procureure,
00:57:46 qui s'est déroulée dans la nuit du 5 au 6 juillet.
00:57:49 Les individus sont âgés de 14, 17 et 18 ans.
00:57:54 Ils ont reconnu être à proximité du domicile de ce septuagénaire le 6 juillet aux alentours de minuit 20.
00:58:02 Plusieurs coups ont été portés à l'encontre de ce septuagénaire,
00:58:07 notamment au visage qui a été projeté par terre.
00:58:10 Le parquet a requis plusieurs chefs d'accusation concernant ces individus.
00:58:18 Ils sont mis en examen, le jeune de 17 ans mis en examen au départ pour tentative de meurtre.
00:58:25 Mais suite au décès de ce septuagénaire, il y a eu une requalification en homicide volontaire.
00:58:32 Le jeune homme de 14 ans a une mesure judiciaire à son encontre,
00:58:38 avec une mesure judiciaire éducative provisoire.
00:58:42 Il est soumis à des interdictions comme celle de se rendre dans la commune de Vieux-Condé
00:58:46 ou encore de se rendre sur la voie publique sans responsable légal.
00:58:49 La personne de 18 ans fait l'objet d'un contrôle judiciaire.
00:58:54 Pour rappel, le jeune homme de 14 ans ne peut pas faire l'objet d'un contrôle judiciaire
00:58:58 puisqu'il n'a pas 16 ans.
00:59:01 Concernant le cadre juridique, il est impossible de le placer sous contrôle judiciaire.
00:59:05 Il s'agit, vous l'avez dit Nelly, d'une altercation selon la procureure de la République.
00:59:10 Il n'y aurait pas de témoin direct qui aurait assisté à cette altercation.
00:59:16 Plus d'explications vont survenir avec le temps de l'enquête, le temps que les investigations soient menées.
00:59:26 En tout cas, les secours sont arrivés suite à l'appel de cet automobiliste
00:59:30 qui passait rue d'Enfer-Auchereau dans la commune de Vieux-Condé.
00:59:34 Pour l'instant, les individus interpellés auraient manifesté un sentiment de regret suite à cette altercation.
00:59:42 Merci beaucoup pour toutes ces précisions Célia.
00:59:45 Naïma M. Fadel, ce qu'on peut dire, outre le fait qu'on pourra en discuter ensemble,
00:59:50 de l'emploi de ce mot qui peut surprendre.
00:59:54 Les mois ont été très vifs, on entendra les habitants de Vieux-Condé.
00:59:58 De toute façon, rien ne justifie qu'on traite ainsi un homme de 72 ans qui plus est à trois.
01:00:04 Ce qu'on comprend, c'est que la justice va quand même assez vite.
01:00:07 L'enquête est allée assez vite, les interpellations se sont faites pour des gens qui avaient fui les lieux.
01:00:11 Elle est menée de manière diligente aujourd'hui.
01:00:15 Écoutez, tant mieux, on n'en attend pas moins.
01:00:19 On se plaint.
01:00:20 Oui, tant mieux, c'est vrai que si la justice fait vite,
01:00:24 on va attendre la suite.
01:00:28 J'alerte aussi sur le mineur.
01:00:30 Le mineur, effectivement, il y a eu non-assistance à personne en danger.
01:00:36 Un auteur des coups mortels.
01:00:39 Et en plus, on l'a laissé par terre, le pauvre monsieur,
01:00:43 sans se dire qu'il faut absolument qu'on regarde comment il va.
01:00:48 Écoutez, moi je suis extrêmement choquée, je veux vous dire vraiment.
01:00:52 Mais ce n'est pas d'aujourd'hui encore une fois.
01:00:54 Et quand vous voyez toute cette violence, toutes ces agressions,
01:00:58 et on le voit même au quotidien, quand on prend les transports en commun, etc.
01:01:03 Aujourd'hui, il suffit d'un regard.
01:01:04 On se fait insulter ou agresser verbalement, ou même parfois physiquement.
01:01:09 Et aujourd'hui, on tergiverse encore.
01:01:11 Et c'est ça qui m'interpelle, c'est qu'aujourd'hui encore,
01:01:14 on a besoin peut-être de prendre le temps de faire un diagnostic et de comprendre les choses.
01:01:19 Le pays va extrêmement mal.
01:01:22 Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, nos gouvernants, nos décideurs,
01:01:26 n'ont pas conscience de ce qui se passe dans ce pays.
01:01:30 Alors justement, on va les entendre dans un instant, les décideurs,
01:01:32 mais avant cela, l'émotion, je vous le disais, à Vieux-Comté,
01:01:35 une petite ville tranquille où évidemment, on était loin de se douter que ça finirait comme ça.
01:01:39 Oh, une telle violence, c'est inadmissible.
01:01:44 Inadmissible.
01:01:45 Je trouve que la justice est trop laxiste.
01:01:47 Qu'on ait 14 ans, 17 ans, 18 ans, on fait de travers, on doit être puni.
01:01:51 Je dis qu'il faut les punir sévèrement.
01:01:53 Et pas attendre un ou deux ans pour avoir un procès,
01:01:56 et puis dire qu'ils sont mineurs ou quoi que ce soit.
01:01:58 Choqué, oui, parce que par cette violence, oui, quand même.
01:02:01 Par cette violence, oui.
01:02:04 Je ne sais pas, des jeunes en plus,
01:02:06 j'espère qu'ils auront la peine qu'ils méritent, c'est tout.
01:02:09 Il y a une unanimité aussi sur cette ultra-violence dans la classe politique.
01:02:14 On n'aura peut-être pas le temps de l'entendre,
01:02:16 mais on a vu Fabien Roussel qui parlait de barbarie ce matin sur les ondes,
01:02:21 Gabriel Clusel.
01:02:22 Là, il y a quelque chose quand même de l'ordre du phénomène sociétal.
01:02:26 Que ça vienne de quelqu'un qui est de gauche, c'est important.
01:02:28 Lorsqu'il s'agit des jeunes.
01:02:29 Évidemment que c'est profondément choquant.
01:02:30 Moi, je crois qu'il faut dire son prénom, il s'appelle Philippe.
01:02:32 Vous savez, on a tendance à désincarner les victimes aujourd'hui.
01:02:35 C'est un monsieur qui était fleuriste, ce n'est pas un métier violent,
01:02:39 on en conviendra.
01:02:40 Il était connu pour s'occuper des colis du cœur.
01:02:43 C'était quelqu'un de très altruiste.
01:02:46 Il portait un prénom, je crois que c'est important de le dire
01:02:48 parce qu'on cite souvent des prénoms.
01:02:50 Ça suscite l'émotion.
01:02:52 Je ne vois pas pourquoi lui n'aurait pas de prénom.
01:02:55 On l'a dit dans le sujet.
01:02:56 Évidemment que c'est profondément choquant.
01:02:59 Moi, je suis heureuse qu'il y ait une réaction.
01:03:04 Mais il faut quand même rappeler que c'est un phénomène fréquent.
01:03:06 Si vous allez sur Internet, vous tapez simplement dans les derniers mois
01:03:11 pour chercher des événements similaires,
01:03:12 c'est-à-dire quelqu'un qui s'est manifesté auprès d'un groupe de « jeunes »
01:03:16 pour dire qu'il y avait trop de bruit et faire une remarque.
01:03:21 Mais il y a moult incidents.
01:03:23 Tous ne se terminent pas aussi tragiquement, Dieu merci,
01:03:26 mais Brest, Le Havre, il y a une autre personne, je crois, dans le Nord
01:03:30 qui a été émue le mois dernier.
01:03:32 C'est vrai que ce cas-là est vraiment éminemment emblématique
01:03:37 parce qu'en plus il y a eu une agonie de cinq jours.
01:03:39 Il a été laissé sur le bord de la route.
01:03:41 C'est l'inhumanité, le paroxysme de l'inhumanité.
01:03:43 Mais néanmoins, ce n'est pas qu'un fait divers,
01:03:46 c'est précisément un fait de société
01:03:47 parce qu'il s'inscrit dans un phénomène général
01:03:50 avec une justice qui est assez démunie face aux mineurs.
01:03:52 Et ça, toutes les remarques des habitants en conviennent.
01:03:56 En tout cas, plusieurs de nos responsables politiques
01:03:58 ont été interrogés sur cette mort intervenue,
01:04:01 on le rappelle, plusieurs jours après les faits.
01:04:04 Évidemment, ça a renforcé le sentiment de choc et d'émotion.
01:04:07 Écoutons.
01:04:09 C'est un acte de barbarie et véritablement,
01:04:12 j'appelle la justice à une extrême sévérité
01:04:16 à l'encontre des auteurs de cet acte barbare.
01:04:20 Il faut vraiment que la justice soit extrêmement sévère
01:04:23 et que ça se sache parce qu'on ne peut pas laisser passer
01:04:26 une telle horreur.
01:04:27 Pourquoi je parle de cela ?
01:04:28 Parce qu'au-delà de la douleur qu'on ressent tous,
01:04:30 pour lui, ses proches, sa famille,
01:04:32 ça atteste aussi de cette ultra-violence,
01:04:34 de cette violence décomplexée
01:04:36 contre laquelle nous devons lutter avec détermination
01:04:39 et nous le faisons.
01:04:40 Ce qui frappe dans cette affaire, c'est l'âge des jeunes mis en cause.
01:04:43 C'est l'effondrement de tout repère.
01:04:45 Le président de la République parlait de décivilisation.
01:04:48 Parler, c'est bien, philosopher, c'est bien,
01:04:50 agir, ce serait mieux.
01:04:51 Je pense que sur ce sujet-là, comme sur celui des émeutes,
01:04:54 c'est un sentiment d'impunité qui, à force, s'installe.
01:04:58 On vit dans une espèce…
01:05:00 Trop de jeunes vivent dans un monde un peu irréel,
01:05:02 leur réponse pénale, l'autorité, n'existe pas.
01:05:05 Judith, est-ce que ce n'est que ça,
01:05:06 une sorte de réalité virtuelle, où ça va plus loin ?
01:05:08 On a l'impression qu'ils ne sont pas tenus par leurs parents,
01:05:10 qu'ils s'élèvent un peu tout seuls.
01:05:11 Ça m'a rappelé la fiction,
01:05:12 où vous avez forcément lu les unes et les autres,
01:05:14 Sa Majesté et des mouches, William Golding,
01:05:16 où on revient, au fond, à l'état primaire,
01:05:18 des plus bas instincts, sans filtre, grandeur nature.
01:05:22 Oui, sauf qu'on est une société organisée
01:05:25 avec des institutions qui sont censées punir,
01:05:30 sanctionner, éviter dans le meilleur des cas
01:05:33 et réparer ce genre d'actes.
01:05:36 Alors quand j'entends Olivier Véran dire
01:05:38 que le gouvernement a pris toute la mesure
01:05:41 de ce phénomène et qu'il lutte contre lui sans relâche,
01:05:46 j'ai quelques doutes.
01:05:47 Regardez, la dernière loi qui a été votée
01:05:50 pour réformer le Code des mineurs,
01:05:52 c'est celle préparée par Nicole Belloubet,
01:05:54 mais c'est Émile Pomoretti qui l'a fait voter,
01:05:58 consiste à introduire une césure
01:06:01 entre le reconnu coupable et le prononcé de la peine.
01:06:04 C'est-à-dire que, histoire d'aller vite,
01:06:06 parce qu'on sait très bien qu'une sanction est efficace
01:06:08 quand elle est certaine,
01:06:10 la certitude de la fonction, c'est la condition sine qua non,
01:06:14 la loi dit qu'il faut que le mineur soit jugé
01:06:18 trois mois maximum après la commission des faits
01:06:23 et après avoir été mis en examen,
01:06:25 mais après, on peut avoir une période de six mois
01:06:28 pour qu'il réalise la portée de son acte,
01:06:31 qu'il s'amende éventuellement,
01:06:33 donc on recule encore,
01:06:36 on déconnecte encore la commission des faits et la sanction.
01:06:39 C'est complètement délirant.
01:06:41 J'ajoute que pour les mineurs,
01:06:44 il n'existe pas de procédure de comparution immédiate,
01:06:48 ce qui contribue aussi à cet éloignement,
01:06:51 à cette irréalité de la sanction.
01:06:53 Alors, est-ce qu'il faut y venir, la comparution immédiate ?
01:06:56 Le problème, c'est toujours le même, c'est le manque de moyens.
01:06:59 - Évidemment.
01:07:00 D'ailleurs, le docteur Maurice Berger,
01:07:02 qui travaille dans les centres d'éducation renforcés
01:07:05 et qui a fait plusieurs livres sur la violence des jeunes,
01:07:08 il dit qu'il a affaire à des jeunes de 11 ou 12 ans
01:07:11 qui sont d'une violence inuite.
01:07:13 Certains ont même tué et qui ne ressentent absolument rien.
01:07:17 Je voudrais aussi rappeler ce qui s'est passé à Cannes
01:07:20 où la grand-mère de 89 ans, Angèle,
01:07:23 a été agressée par deux jeunes de 13-14 ans.
01:07:26 Ils n'ont rien eu, ils sont sortis.
01:07:28 Ils ont été pendant quelques mois en centre d'éducation fermé.
01:07:32 Mais vous pouvez regarder le bilan des centres d'éducation fermés,
01:07:35 c'est le centre de loisirs.
01:07:37 - On peut interroger aussi sur le fait que cet enfant de 14 ans
01:07:41 se trouvait dehors, et c'est minuit.
01:07:43 - Oui, minuit.
01:07:44 - 14 ans minuit, c'est nous, en fait.
01:07:47 On n'a rien à faire dehors à minuit.
01:07:49 - D'ailleurs, c'est un vrai sujet.
01:07:51 On l'a dit pour les émeutes, les mineurs ne sont pas responsables,
01:07:54 mais les parents, il ne faut pas non plus les incriminer.
01:07:57 Finalement, on ne crime personne, c'est la faute de personne.
01:08:00 J'aimerais bien savoir qui sont les parents de ces enfants-là
01:08:03 et qui se sont-ils consuivis ?
01:08:05 - Gabriel, si on met en place une poursuite pénale des parents,
01:08:09 en les responsabilisant et en posant des conditions,
01:08:12 notamment, je le prône, par rapport aux allocations familiales,
01:08:16 et on rend service aussi à l'enfant
01:08:18 parce qu'on lui permet de ne pas récidiver
01:08:21 et de ne pas s'installer dans la délinquance.
01:08:23 Et finalement, on rappelle aussi aux parents leurs responsabilités.
01:08:26 D'ailleurs, j'en profite juste pour dire
01:08:29 que j'aimerais bien que le gouvernement revienne
01:08:31 à l'universalité des allocations familiales
01:08:33 parce que c'était quand même une politique familiale
01:08:36 qui permettait que toutes les familles dans ce pays
01:08:39 puissent avoir les allocations familiales,
01:08:41 ne pas faire de différence, parce qu'aujourd'hui,
01:08:43 on a aussi un problème à ce niveau-là,
01:08:45 parce qu'il y a un déséquilibre qui est en train de s'installer.
01:08:47 On va se faire le lien dans quelques instants,
01:08:49 après une petite coupure pub,
01:08:51 sur les chiffres en hausse sur une année
01:08:53 en ce qui concerne la violence sur les personnes, notamment.
01:08:57 J'ai noté que la hausse, Célia, était assez sensible.
01:09:00 Vous nous détaillerez tout cela. A tout à l'heure.
01:09:02 120 minutes d'info de retour pour la dernière partie de notre émission,
01:09:08 toujours avec Naïma M. Fadel, Judith Vintrobes,
01:09:11 Gabriel Cluzel et Lodi Huchard pour la partie Pôle,
01:09:14 et bien sûr Célia Barod.
01:09:15 Les chiffres de l'insécurité et de la délinquance en 2022,
01:09:18 c'est-à-dire on a six mois de recul maintenant,
01:09:21 le bilan de l'année dernière, sont sortis.
01:09:23 C'est le service statistique ministériel de la sécurité intérieure
01:09:27 qui les publie dans son bilan.
01:09:30 Tous les indicateurs sont en augmentation pour l'année dernière,
01:09:34 à l'exception des vols violents sans armes.
01:09:37 Détaillez-nous tout cela.
01:09:38 Oui Nelly, quatre indicateurs consolidés dans cette synthèse
01:09:41 ont fait l'objet d'une révision,
01:09:43 notamment le nombre de victimes d'homicides,
01:09:45 le nombre de mises en cause pour usage de stupéfiants,
01:09:47 pour trafic de stupéfiants,
01:09:48 ou encore le nombre de victimes d'escroqueries.
01:09:50 Premièrement, les victimes d'homicides sont en hausse de 9%,
01:09:54 on en comptabilise 959.
01:09:56 En matière de lutte contre les stupéfiants,
01:09:58 le nombre de mises en cause pour usage de stupéfiants
01:10:00 augmente de nouveau en 2022, plus 14%.
01:10:03 48 962, c'est le nombre de mises en cause enregistrées
01:10:07 pour le trafic de stupéfiants en 2022,
01:10:09 en hausse également de 5%.
01:10:11 Enfin, le nombre de victimes d'escroqueries enregistrées
01:10:14 augmente lui aussi, on en compte pour l'an dernier 464 545.
01:10:18 Pour les autres indicateurs de la délinquance, Nelly,
01:10:21 les fluctuations observées en 2022 restent identiques
01:10:24 à celles décrites le 31 janvier 2023 dans une première photographie.
01:10:28 Les hausses se poursuivent pour les coups et blessures volontaires,
01:10:31 plus 15%.
01:10:32 Concernant les violences sexuelles,
01:10:34 la police et la gendarmerie en ont enregistré 84 500,
01:10:37 soit une hausse de 11%.
01:10:39 Après, en 2019, c'était 12%,
01:10:42 en 2021, plus 33%, on voit que les violences sont vraiment...
01:10:46 - Une nette augmentation, oui.
01:10:47 Et puis, pour ce qui est des vols,
01:10:49 alors les indicateurs, certes, restent en dessous
01:10:51 de leur niveau d'avant crise sanitaire,
01:10:54 à l'exception quand même des vols d'accessoires sur les véhicules,
01:10:57 là, c'est vraiment, ça tranche avec le reste.
01:10:59 - Oui, plus 14% pour les vols sans violence contre des personnes,
01:11:03 plus 11% concernant les cambriolages,
01:11:05 9% pour les vols de véhicules et dans les véhicules,
01:11:08 une nette augmentation concernant les vols d'accessoires sur véhicules,
01:11:11 plus 30%, et enfin, le nombre de vols violents sans armes enregistrées,
01:11:16 lui, en revanche, est en baisse par rapport à 2021,
01:11:19 moins 4% pour les vols avec armes,
01:11:21 en revanche, 8 600 ont été comptabilisés,
01:11:24 c'est une augmentation de 2%,
01:11:26 et enfin, les destructions et dégradations volontaires,
01:11:29 elles, elles sont au nombre de 560 000,
01:11:31 soit une légère hausse de 1%.
01:11:34 - Alors, ce qui est intéressant,
01:11:35 merci beaucoup pour avoir décrypté tous ces chiffres,
01:11:38 c'est toujours compliqué, quand on a une telle densité de chiffres,
01:11:41 de faire un tri.
01:11:42 Gabrielle, moi, ce qui m'interpelle,
01:11:44 c'est donc ce plus 15% pour les coups et blessures volontaires,
01:11:48 on nous dit toujours, et nos extracteurs aussi disent,
01:11:50 oui, mais vous mettez des effets loop sur des faits divers
01:11:53 ou des trucs malencontreux, ça se passe toujours,
01:11:56 ça a toujours été le cas, pardon,
01:11:57 mais là, ce sont des chiffres tout à fait officiels
01:11:59 qui montrent qu'il y a quand même une recrudescence,
01:12:01 donc, non, on ne rêve pas,
01:12:02 il y a une société qui semble de toute façon plus violente année après année.
01:12:07 - Il y a un sentiment d'insécurité qui n'est pas un sentiment
01:12:10 qui est une réalité, pour reprendre une expression connue,
01:12:12 et je crois qu'à l'inverse, certains aimeraient bien
01:12:15 qu'on mette sous le tapis tous ces faits,
01:12:18 parce que c'est vrai que si on n'en parle pas,
01:12:20 eh bien, on les oublie,
01:12:21 ou si on parle de l'un de temps en temps et pas de l'autre,
01:12:23 eh bien, évidemment, on ne voit pas de dynamique d'ensemble,
01:12:27 surtout qu'il faut noter,
01:12:28 moi, j'en avais parlé avec des policiers,
01:12:29 il y a une forme d'attrition,
01:12:30 je pense notamment au vol sans arme,
01:12:33 parce qu'un certain nombre de gens se disent
01:12:36 "ce n'est pas la peine que j'aille porter plainte".
01:12:38 Par exemple, aujourd'hui, quand on se fait voler son vélo,
01:12:40 le policier vous dit "vous savez, vous allez attendre une heure",
01:12:42 enfin, pas tous les policiers, mais certains se l'entendent dire,
01:12:45 "vous allez attendre longtemps pour finalement jamais le retrouver, votre vélo".
01:12:48 Donc, est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
01:12:50 Donc, là aussi, il y a une forme de sous-estimation
01:12:53 d'un certain nombre de faits,
01:12:54 parmi, on pourrait dire, les moins graves,
01:12:56 même s'il se fait voler son vélo, ça reste très grave.
01:12:59 Et il y a une habitude, moi je suis très frappée de voir ça,
01:13:02 il y a une habitude qui est prise,
01:13:04 et je vois les très jeunes filles, par exemple,
01:13:07 avoir des habitudes de circulation modifiées
01:13:10 par rapport à ce qui pouvait se passer il y a 15 ou 20 ans,
01:13:12 c'est-à-dire qu'elles se disent "ce quartier-là, je ne peux pas y aller"
01:13:14 ou "je ne peux pas y aller seule",
01:13:16 il y a une stratégie d'évitement qui se met en place,
01:13:19 et avec une forme de fatalité
01:13:22 qui me paraît très préjudiciable.
01:13:24 Je crois qu'au contraire, il faut garder de l'indignation face à ces faits.
01:13:27 Oui, parce qu'en parlant de ces jeunes filles,
01:13:29 on rappelle aussi cette hausse de 11% pour ce qui est des agressions sexuelles,
01:13:34 et ça englobe évidemment tout ce qui se passe dans l'espace public.
01:13:37 Moi, cette insécurité, ou les cas où j'ai assisté à des agressions,
01:13:41 qu'elles soient verbales ou physiques,
01:13:43 c'est surtout les transports en commun.
01:13:45 Moi, justement, si on reprend un peu cette échelle d'il y a 20 ans,
01:13:49 enfin moi qui prends le transport en commun pour venir à Paris,
01:13:54 nous avions quand même des agents de la SNCF dans les trains qui circulaient,
01:13:59 on les voyait aller et revenir.
01:14:01 Là, on les voit juste monter à un moment pour vérifier nos billets,
01:14:05 et c'est vrai que moi je vois bien qu'aujourd'hui,
01:14:08 on a vraiment des agressions beaucoup plus importantes,
01:14:11 même verbales, même quand vous voulez vous asseoir,
01:14:14 juste vous frottez à quelqu'un sans faire exprès.
01:14:16 On a des gens aussi, certains, dans une déchéance,
01:14:19 donc il y a vraiment quelque chose peut-être à faire à ce niveau-là,
01:14:22 au niveau de la SNCF ou même dans le métro,
01:14:25 de mettre peut-être du personnel pour aussi un peu sécuriser
01:14:29 et en tout cas rassurer les passagers que nous sommes.
01:14:33 Ou les usagers de la RATP par exemple.
01:14:36 Judith Vintrop, qu'est-ce qui vous frappe le plus dans ce catalogue annuel ?
01:14:40 Rien de très neuf, c'est un exercice assez classique,
01:14:43 on ne va pas nous reprocher de le faire parce qu'on le fait chaque année,
01:14:47 c'est juste que là, ça tombe là.
01:14:49 Non, ce qui est frappant, c'est qu'effectivement,
01:14:52 comme disait Gabriel, ça devient difficile de présenter tout ça
01:14:55 comme une succession de faits isolés et non pas comme un phénomène de société.
01:15:00 Or, c'est en état, on n'a pas entendu, ni ici,
01:15:04 ni dans quelques autres endroits pour le dire,
01:15:08 je pense notamment au Val-Garon,
01:15:10 et pour chercher des explications et pour en trouver.
01:15:14 On en trouve à l'école, on en trouve dans l'éducation nationale
01:15:17 où le modèle dit bienveillant sévit depuis des décennies,
01:15:23 en mettant l'enfant au centre, en considérant que dès qu'on lui dit non,
01:15:28 on le brime, on l'empêche de s'épanouir, de se développer,
01:15:32 donc on lui fait du mal.
01:15:34 Et puis, il existe dans les familles aussi,
01:15:36 avec cette idéologie de la bienfait réunion,
01:15:40 et parfois une dimension culturelle.
01:15:42 Dans certaines familles, je ne dis pas toutes,
01:15:45 mais ici, de l'immigration, il y a un énorme problème d'autorité.
01:15:49 Soit que le père ne soit tout simplement pas là,
01:15:52 soit qu'il ne s'occupe pas du tout des enfants,
01:15:54 et que la mère ait un rapport de fascination avec ses enfants,
01:15:58 mal, je dis bien mal, parce qu'en général,
01:16:01 dans ces familles-là, les filles ne sont pas...
01:16:05 - Mal, c'est un peu...
01:16:06 - Les filles sont beaucoup plus tenues et beaucoup plus contraintes.
01:16:11 Voilà, donc un rapport...
01:16:15 - Je ne sais pas si on peut en faire une...
01:16:18 - Je ne sais pas si on peut en faire une...
01:16:20 - Je sais bien, c'est pour ça que j'ai pris la précaution
01:16:22 de parler du travail d'investigation.
01:16:25 - Je ne sais pas si on peut en faire un systématisme sociologique,
01:16:27 mais enfin bon, c'est votre avis.
01:16:28 - Je ne dis pas toutes, donc ce n'est pas du systématisme,
01:16:31 et je viens parler du travail d'investigation
01:16:33 que nous faisons sur ces violences.
01:16:36 - On va s'interrompre et puis on reviendra.
01:16:38 Je vous promets qu'on va y venir,
01:16:39 parce que ça fait trois fois que je vous en parle,
01:16:41 du plan anti-ghetto de Valérie Pécresse.
01:16:43 - Qui fait débat.
01:16:44 On verra aussi quel est le rôle de la région,
01:16:46 c'est assez important, le rôle de la région,
01:16:49 parce que ça entraîne une politique de la ville
01:16:52 qui va s'étaler sur plusieurs décennies.
01:16:54 C'est ce qu'on comprend à travers ce débat
01:16:57 qui a pointé son nez au Conseil régional des livres de français tout à l'heure.
01:17:00 Avant de se quitter, j'aimerais qu'on parle
01:17:06 de ce plan anti-ghetto de Valérie Pécresse,
01:17:09 qui fait déjà débat.
01:17:11 On va vous expliquer pourquoi.
01:17:12 La région a décidé d'arrêter le financement
01:17:15 de ce qu'on appelle les logements très sociaux.
01:17:17 Les villes comptent plus de 30% de ce type de logement depuis 2016.
01:17:21 Le but étant d'éviter, selon Valérie Pécresse,
01:17:24 la paupérisation des familles.
01:17:26 On va l'écouter s'en expliquer.
01:17:28 - Construire mieux, c'est aussi assumer
01:17:32 une véritable mixité dans les quartiers,
01:17:35 mixité sociale, dans des quartiers qui comportent aujourd'hui
01:17:38 trop de logements sociaux.
01:17:40 L'État, mais aussi l'opposition de gauche,
01:17:43 veut me faire reculer sur ce sujet.
01:17:45 J'assume d'avoir inscrit dans notre schéma
01:17:49 un plafond anti-ghetto.
01:17:51 Je l'assume d'autant plus
01:17:53 après les événements de ces dernières semaines.
01:17:55 Ce plafond anti-ghetto,
01:17:57 il doit changer le visage de nos villes.
01:18:00 On ne peut plus rajouter de la misère sur la misère.
01:18:05 Cela nourrit le repli et la violence.
01:18:07 Oui, ne vous en déplaisez,
01:18:10 cette norme est indispensable
01:18:12 pour éradiquer la concentration de la pauvreté indigne
01:18:16 et recréer de la mixité réelle dans nos quartiers.
01:18:20 Elle est non seulement indispensable,
01:18:23 mais elle est efficace.
01:18:25 Depuis l'instauration du plafond anti-ghetto,
01:18:27 la production de logements sociaux est très sociaux.
01:18:29 Elle a presque diminué de moitié
01:18:32 dans les communes qui en avaient plus de 30%.
01:18:35 Elodie Huchard, pour le service politique,
01:18:37 il y a plusieurs questions.
01:18:38 Peut-être déjà expliquer
01:18:39 ce que sont les logements très sociaux,
01:18:41 parce qu'on a l'habitude de cette expression
01:18:43 de logements sociaux,
01:18:44 mais très sociaux, c'est encore autre chose visiblement.
01:18:46 Ce que le plan, dont sa globalité, comporte,
01:18:49 sur combien de temps,
01:18:50 et peut-être aussi pourquoi il est décrié.
01:18:52 D'abord, il faut replacer ça dans le contexte,
01:18:54 parce que comment Valérie Pécresse dit qu'elle l'assume,
01:18:56 effectivement, c'était même dans son programme
01:18:58 à l'élection présidentielle.
01:19:00 Donc forcément, elle l'applique dans sa région.
01:19:02 C'est dans le cadre du nouveau schéma directeur
01:19:04 de la région Île-de-France.
01:19:05 Ça va encadrer jusqu'à 2040
01:19:07 comment les communes vont pouvoir construire
01:19:09 notamment les logements sociaux ou très sociaux,
01:19:12 c'est-à-dire où les plafonds de revenus sont encore plus bas.
01:19:14 Et il y a aussi certaines villes
01:19:16 qui ont déjà mis ça en place
01:19:17 sans avoir d'injonction de la région.
01:19:19 Par exemple, Jean-François Copé à Meaux
01:19:21 a pris un quartier
01:19:22 où il a fait détruire totalement les tours.
01:19:24 Il a reconstruit des tours qui sont plus petites,
01:19:26 plus de mixité, et en refaisant aussi
01:19:28 revenir les services publics,
01:19:30 notamment les médiathèques, les bibliothèques, etc.
01:19:32 Ce qui permet d'avoir des jeunes familles
01:19:34 qui s'y installent.
01:19:35 Le but étant, en théorie, de créer de la mixité,
01:19:37 de ne pas mettre quelque part d'un côté
01:19:39 ceux qui n'ont pas assez de revenus dans ces ghettos-là
01:19:41 où il y a très peu de services publics,
01:19:42 et ceux qui ont les moyens et la chance
01:19:44 de pouvoir en sortir.
01:19:45 Donc ça, c'est pour la vision de Valérie Pécresse
01:19:47 et de sa majorité.
01:19:48 À gauche, on explique qu'il n'y a pas de disposition
01:19:50 pour "que va-t-on faire justement
01:19:52 si dans certaines communes, on ne construit pas assez ?
01:19:54 Est-ce que les autres vont devoir construire plus ?
01:19:56 Comment on fait ?
01:19:57 Est-ce qu'il y aura des contraintes qui existent déjà ?
01:19:59 Mais on sait qu'un certain nombre de communes
01:20:00 préfèrent payer une amende que de respecter
01:20:02 les logements sociaux.
01:20:03 Et puis la question aussi, c'est que ça va être
01:20:05 très compliqué en termes de parcours,
01:20:07 parce que la gauche, notamment,
01:20:08 va pouvoir porter ça devant la justice.
01:20:10 Il faut ensuite que ce soit encore validé par l'État.
01:20:12 Donc on est au "début" de cette idée-là,
01:20:15 même si, effectivement, elle a bien sûr
01:20:16 la majorité au Conseil régional.
01:20:17 Il faut voir après, dans toutes ces étapes,
01:20:19 est-ce que c'est bien validé ou pas.
01:20:21 C'est vrai que c'est une idée très LR, régulièrement,
01:20:23 quand on a des invités LR sur ce plateau,
01:20:24 ils vont tous dans ce sens-là.
01:20:26 Alors ce qui est intéressant, ce que vous dites,
01:20:27 c'est que la gauche crie au plan antisocial,
01:20:31 pour les raisons que vous venez d'évoquer,
01:20:33 mais la préfecture aussi émet des réserves.
01:20:35 Donc ce n'est pas gagné, cette histoire.
01:20:36 Ce n'est pas gagné du tout.
01:20:37 Et en fait, depuis 2016, Valérie Pécresse,
01:20:41 présidente de la région Île-de-France,
01:20:43 a arrêté de subventionner la construction
01:20:46 de logements très sociaux dans les villes
01:20:48 où il y en avait déjà plus de 30 %.
01:20:50 Et quand on dit plus de 30 %, ça va jusqu'à 70 %,
01:20:53 ça va entre 50 et 60 %, par exemple,
01:20:59 pour des villes comme Mante-la-Jolie ou comme Nanterre.
01:21:03 Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
01:21:04 Corresponsabilité des maires de droite et de maires de gauche.
01:21:07 Les maires de gauche se sont faits,
01:21:10 des maires de gauche, pas tous les maires de gauche,
01:21:12 se sont faits un capital électoral en construisant
01:21:16 pour les très très démunis,
01:21:17 c'est ce qu'on appelle le logement très social,
01:21:20 que les maires de droite étaient ravis de voir partir
01:21:23 puisque ceux-là n'allaient jamais voter pour eux.
01:21:25 Donc c'est vraiment, c'est une coproduction droite-gauche
01:21:28 sur fond d'électoralisme.
01:21:32 Et qu'est-ce qui se passe pour les maires
01:21:33 qui ensuite récupèrent tout ça et font des efforts
01:21:36 pour améliorer l'habitat, pour rénover,
01:21:39 pour réintroduire des services publics ?
01:21:41 Quand ça va mieux, quand la situation économique
01:21:44 des gens s'améliore, ils n'ont qu'une envie,
01:21:46 c'est de partir et d'aller ailleurs.
01:21:49 Et comme il y a un flux continu,
01:21:51 notamment à cause de l'immigration incontrôlée
01:21:54 de gens qui arrivent dans ces quartiers-là,
01:21:57 et bien ces quartiers, c'est le tonneau des Danaïdes,
01:21:59 on ne s'en sort jamais.
01:22:01 Le Danemark par exemple a appliqué une politique anti-ghetto,
01:22:06 puisque c'est un dispositif anti-ghetto,
01:22:08 ainsi que Valérie Pécresse l'a baptisé,
01:22:11 lui en se fondant carrément sur les critères migratoires.
01:22:14 Oui c'est ça, on est plus dans du communautarisme.
01:22:17 Sauf que ça se confond, regardez qui habite
01:22:22 dans les logements transition.
01:22:24 Vous l'avez souligné, un pan manquant dans ce programme,
01:22:28 c'est que va-t-on faire des populations ultra-pauvres
01:22:31 qui continuent d'arriver et qui étaient dans ces logements ?
01:22:34 Alors on va les mettre ailleurs, dans d'autres villes,
01:22:36 on va forcer d'autres villes à les accueillir ?
01:22:38 On a vu que la loi SRU ne fonctionne pas,
01:22:40 la politique de la ville qui était irénique,
01:22:42 c'était très joli sur le papier,
01:22:44 on va prendre les gens des banlieues pour éviter de faire des ghettos
01:22:47 et on va les mettre, faire une mixité avec d'autres gens
01:22:50 qui ont plus des classes moyennes, c'est l'inverse.
01:22:53 On a diffusé les problèmes des banlieues,
01:22:56 donc en fait elle est en train de refaire la même chose.
01:22:59 C'est assez troublant, ça ne peut pas être entendu.
01:23:03 Alors qu'est-ce qu'on fait ? On oublie toute solution ?
01:23:05 On laisse les choses telles quelles ?
01:23:07 En tout cas ce n'est pas une solution
01:23:10 si le résultat c'est d'aller prendre les gens qui sont là
01:23:14 et d'aller les mettre ailleurs.
01:23:16 Alors qu'est-ce qu'on fait ? Je vais vous dire.
01:23:18 Qu'est-ce qu'on fait pour les jeunes qui sont là en situation légale ?
01:23:22 Chacun sont en ce moment.
01:23:25 Ça me paraît étrange qu'une femme de droite comme elle
01:23:28 parle de ce sujet-là sans évoquer la partie migratoire,
01:23:33 c'est-à-dire sans dire "nous ne sommes plus capables
01:23:35 de loger ces gens très pauvres",
01:23:38 le préalable c'est de dire "on ne peut plus accueillir
01:23:41 dans ces proportions parce que sinon c'est tout simplement dire
01:23:44 "nous allons faire le système des vases communicants".
01:23:47 Est-ce que le système des vases communiquants,
01:23:49 sachant que vous avez raison il y a un tonneau des Danaïdes,
01:23:52 c'est satisfaisant ? Non, je ne pense pas.
01:23:55 Il y a la question effectivement de l'immigration
01:23:57 et là il faut absolument voir comment on peut réguler le flux
01:24:00 parce qu'aujourd'hui on n'en peut plus
01:24:02 et vous savez très bien qu'aujourd'hui les migrants qui arrivent
01:24:04 sont logés soit dans des gymnases, dans des hôtels
01:24:08 et ça fait un poids énormément même par rapport
01:24:10 à la priorité dans le cadre de la loi Dallot
01:24:13 où aujourd'hui les Dallot, excusez-moi le terme,
01:24:15 ne sont même plus prioritaires parce qu'il y a tellement
01:24:18 de pression que ce n'est plus possible.
01:24:21 Après moi je pense que cette question du désaccueulement
01:24:24 de ces quartiers, il doit être pensé peut-être
01:24:26 au niveau d'une ville. Moi je suis d'une ville
01:24:28 où vous avez des quartiers, des quartiers aujourd'hui
01:24:30 qui sont extrêmement ethnicisés et on est finalement
01:24:33 un communautarisme de fait donc on ne peut pas
01:24:36 rester comme ça non plus. Il y a eu la rénovation urbaine.
01:24:39 Mais regardez les émeutes, comment c'est-il passé ?
01:24:41 On a diffusé le problème dans toute la ville sous critères
01:24:44 de faire une mixité de la ville, ça c'est un rêve ça.
01:24:48 Il y avait l'objectif de mixité, notamment dans le cadre
01:24:51 de la rénovation urbaine et je peux vous dire que
01:24:53 toutes les villes dans lesquelles j'ai travaillé
01:24:55 qui ont eu l'argent de l'État pour la rénovation urbaine
01:24:58 n'ont pas respecté cette mixité sociale et culturelle
01:25:02 à l'échelle d'une ville. Je vous parle encore une fois
01:25:05 à l'échelle d'une ville. Donc aujourd'hui on se trouve
01:25:07 devant une problématique, comment on fait en fait ?
01:25:09 De ghetto.
01:25:10 De ghetto.
01:25:11 Merci beaucoup en tout cas, on s'en tiendra à cette discussion.
01:25:14 C'est la fin de l'émission pratiquement, merci beaucoup
01:25:16 Élodie de m'avoir accompagnée aussi cet après-midi.
01:25:18 Dans un instant on passera la main à Laurence Ferrari
01:25:21 pour Punchline. Laurence, je tiens à rappeler
01:25:23 que vous vous retrouverez vendredi matin
01:25:26 pour une spéciale 14 juillet qu'elle présentera
01:25:29 à compter de 9h jusqu'à midi. Vous vivrez en direct
01:25:33 ce défilé militaire sur l'antenne de CNN.
01:25:35 A tout à l'heure.
01:25:36 [Musique]

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