L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonjour à toutes, bonjour à tous, ravis de vous accueillir dans 120 minutes info.
00:00:04 Les débats, bien sûr, tout l'après-midi avec nos invités pour développer, brosser
00:00:09 l'actualité, analyser, mais ce sera après le journal d'Adrien Spiteri. Bonjour
00:00:13 Adrien. Bonjour Lionel et bonjour à tous, c'est la rentrée pour le gouvernement.
00:00:17 Ce matin a eu lieu le premier conseil des ministres après la pause estivale.
00:00:21 Elisabeth Borne l'assure, les impôts des ménages ne vont pas augmenter.
00:00:25 À Nîmes, au moins quatre individus sont recherchés après la mort d'un enfant de
00:00:30 dix ans, touchés par une balle perdue à proximité d'un point de deal lundi soir.
00:00:33 Dans le quartier de Pissevin, les trafics reprennent déjà. Nous serons sur place
00:00:37 dans ce journal. Des rencords de température ont été battus hier en France.
00:00:42 Une vague de chaleur qui continue aujourd'hui. Une canicule inédite après
00:00:47 le 15 août. Et puis à moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, les sites
00:00:51 se préparent. Nous irons au château de Versailles qui accueillera les épreuves
00:00:54 d'équitation en fin d'édition.
00:00:58 Il n'est pas question d'augmenter les impôts des ménages. Ce sont les mots
00:01:03 d'Elisabeth Borne. La première ministre s'est exprimée à l'occasion de la
00:01:06 première rentrée politique de l'exécutif. Elle dit vouloir démentir ce
00:01:11 qu'elle qualifie de rumeur. On l'écoute au micro de nos confrères de France Bleue.
00:01:15 Je vois beaucoup de rumeurs sur lesquelles on voudrait augmenter des
00:01:19 impôts. Il n'est pas question, c'est pas du tout la philosophie du gouvernement,
00:01:22 d'augmenter les impôts des ménages. Au contraire, on veut continuer à baisser
00:01:26 les impôts en étant, évidemment, attentifs au pouvoir d'achat des classes
00:01:31 moyennes. Je peux peut-être vous dire qu'on a passé le pic de l'inflation et
00:01:36 qu'on devrait donc revenir à des niveaux plus habituels dans les prochains
00:01:41 mois. Pas d'os d'impôt pour les ménages en 2024, cette promesse d'Elisabeth
00:01:46 Borne. Eric Derritte-Mathenne avec nous pour décrypter. Eric, promesse donc de la
00:01:51 première ministre. L'État cherche néanmoins à boucler son budget. On parle
00:01:54 même d'un sérieux tour de vis. Oui, et ce que dit Elisabeth Borne, c'est peut-être une
00:01:58 fausse promesse parce que l'État doit économiser 15 milliards d'euros, chercher
00:02:03 15 milliards d'économies. Alors certes, l'impôt sur le revenu ne va pas augmenter
00:02:07 et puis de toute façon, il y a des pistes qui sont à l'étude au ministère de
00:02:10 l'économie et ça, c'est Bruno Le Maire qui annoncera ces pistes demain en Haute-Savoie.
00:02:14 Parmi ces pistes, on l'a dit, il y a des taxes qui vont augmenter. Est-ce que
00:02:18 ce seront les taxes sur les autoroutes, les taxes sur les billets d'avion ?
00:02:22 On parle aussi d'un coup de rabot sur la loi Pinel, vous savez, qui permet de faire
00:02:26 des investissements locatifs. On parle de nouvelles contributions sur les
00:02:30 médicaments, arreste à charge de 1 euro. Bref, il y a des sacrifices qui seront
00:02:34 demandés et aussi aux patrons avec notamment, vous savez, la fameuse
00:02:39 mesure qui concerne la CVAE, qui est cet impôt de production qui représente 4
00:02:43 milliards. Eh bien, cela devait disparaître l'année prochaine.
00:02:46 Cela pourrait être disparu, certes, mais étalé sur 4 ans. Et là, les patrons ne
00:02:51 sont pas du tout contents. Donc, on le voit, il y aura des efforts. Et puis, il ne faut
00:02:54 pas oublier que la France attend de l'argent de Bruxelles. 11 milliards
00:02:57 devaient être versés, ils ne l'ont pas été, en attendant que la France fasse des
00:03:01 efforts sur ses finances. Un autre crédit de Bruxelles, 8 milliards cette fois,
00:03:05 devrait être versé au mois de décembre. Point d'interrogation.
00:03:08 Avant cela, il faut que la France assainisse ses finances et si la France
00:03:12 est dégradée lors de la prochaine notation qui est en vue,
00:03:15 il faut rappeler qu'il y a Fitch et Moody's qui vont noter la France, ça fera très
00:03:19 mauvais effet et la France aura du mal à emprunter ou en tout cas, si elle
00:03:22 emprunte, ça coûtera de plus en plus cher.
00:03:24 Merci beaucoup Eric de Ritmaten pour ces précisions. Et durant, justement,
00:03:28 vient ce Conseil des ministres, Emmanuel Macron a annoncé qu'il réunira la
00:03:32 semaine prochaine les forces politiques représentées au Sénat et à l'Assemblée.
00:03:36 Un dialogue qui s'inscrit dans son initiative politique d'ampleur,
00:03:39 objectif éviter les blocages au Parlement cette année.
00:03:42 Les recherches se poursuivent à Nîmes. Au moins quatre individus sont recherchés
00:03:47 après la mort d'un enfant de 10 ans, touché par une balle perdue à proximité
00:03:50 d'un point de deal lundi soir. Il se trouvait donc dans une voiture avec son
00:03:54 oncle, ce dernier a également été blessé et il s'est exprimé en exclusivité pour
00:03:57 CNews depuis son lit d'hôpital. Propos recueillis par Thibault Marchotto et Fabrice Elsner.
00:04:02 C'est une injustice quoi, je sais pas, c'est tout. C'est cruel.
00:04:09 Ils se sont même pas dit si c'était la bonne voie de repas alors qu'il y avait des
00:04:15 enfants à l'intérieur. On allait juste se balader quoi.
00:04:21 Je suis choqué quoi, je sais pas. On est tombé au mauvais endroit au mauvais moment.
00:04:26 Et nous allons justement nous rendre sur place à Nîmes, retrouver Jean-Luc Thomas
00:04:30 et Sacha Robin. Jean-Luc dans le quartier de Pisse 20 où a eu lieu la
00:04:35 fusillade lundi soir, la vie finalement reprend presque son cours normal et les
00:04:40 trafics continuent.
00:04:43 Oui, une vie normale est en train de reprendre dans ce quartier de Pisse 20
00:04:50 qui connaît les trafics depuis de très nombreuses années. Alors ce matin,
00:04:57 les points de deal avaient repris. Là, en tout début d'après-midi,
00:05:04 les policiers sont venus à nouveau ici pour faire d'abord du contrôle
00:05:11 d'identité et évidemment les personnes qui étaient là sur les points de deal
00:05:18 sont maintenant reparties. Mais ça va être un jeu qui va durer tout au long
00:05:26 de ces prochains jours quand les policiers arrivent. Les dealers qui
00:05:31 sont sur les points de trafic partent évidemment. En tout cas, ce que disent
00:05:36 les habitants et surtout les mamans qui habitent dans le quartier, c'est que pour
00:05:41 elles, il faut absolument qu'il y ait quelque chose de sérieux qui soit fait.
00:05:47 Que ce soit à la fois au niveau social, au niveau de l'urbanisme, mais surtout, et
00:05:52 elles le disent haut et fort, il faut que la police vienne plus souvent dans notre
00:05:57 quartier. On doit pouvoir arrêter qu'il y ait autant de trafics dans le quartier
00:06:04 de Pisman, mais aussi dans le quartier juste à côté de Val-de-Gour. Et le lien
00:06:11 entre les deux est fort parce qu'il y a des rivalités sur savoir comment
00:06:17 avoir la main mise sur le trafic. Et c'est pour ça qu'il y a ces fusillades
00:06:24 depuis tant d'années ici à Nîmes. Jean-Luc Thomas en direct de Nîmes avec
00:06:31 Sacha Robin. Un homme de 23 ans a été interpellé ce matin à Tarbes. Il est
00:06:35 soupçonné d'être impliqué dans le meurtre d'un homme de 46 ans. Le premier
00:06:38 soir des fêtes de Bayonne, c'était fin juillet. La victime avait été rouée de
00:06:42 coups. Le suspect de nationalité russe a été placé en garde à vue. Deux autres
00:06:46 personnes sont toujours recherchées. Le 4 août dernier, une femme de 29 ans
00:06:52 était victime d'un viol particulièrement barbare à Cherbourg. Le
00:06:55 principal suspect, un jeune homme de 18 ans, a été mis en examen pour viol
00:06:59 accompagné de torture ou acte de barbarie. Oumarène, à 18 ans, a déjà été condamné
00:07:04 cinq fois par la justice et a été connue pour terroriser son quartier. Retour sur
00:07:09 son profil avec Marine Sabour. C'est un individu qui terrorise tout le
00:07:14 monde. A commencer par sa propre mère qu'il battait régulièrement selon les
00:07:18 habitants. Oumarène, 18 ans, 1m90, passait l'essentiel de son temps à
00:07:22 consommer des stupéfiants en bas de son immeuble.
00:07:24 Certaines fois seule, d'autres fois avec son groupe d'amis qui venait
00:07:28 quotidiennement squatter l'appartement de sa mère. "Dès que sa maman partait au
00:07:31 travail le matin, il y a des amis qui venaient chez lui, parfois à 15, à 20 et
00:07:38 qui hurlaient dans l'appartement une bonne partie de la journée. Plusieurs
00:07:43 habitants m'ont aussi raconté qu'ils urinaient et même qu'ils déféquaient
00:07:47 très régulièrement dans sa cage d'escalier." Des comportements qui
00:07:52 exaspéraient les habitants et notamment les femmes sifflées et insultées
00:07:55 régulièrement par le suspect. Il y a quelques années, l'une d'entre
00:07:59 elles, septuagénaire, avait reçu des glaçons lancés depuis le balcon d'Oumarène.
00:08:02 Un geste qui aurait pu la tuer. Dernier événement en date, cité par ses voisins,
00:08:07 une poubelle incendiée par l'individu et ses amis remplis de feux d'artifice au
00:08:10 pied d'un arbre. Depuis le placement en détention provisoire d'Oumarène,
00:08:14 l'élan se délie. "Beaucoup de voisins avaient peur de lui et baissaient les yeux
00:08:20 quand ils le croisaient, sûrement de peur de représailles ou de choses comme ça."
00:08:25 La victime plongée dans un coma artificiel est toujours entre la vie et
00:08:29 la mort. "Et puis en Essonne, deux chiens ont été retrouvés à l'agonie dans un
00:08:34 HLM de Vigneux-sur-Seine. L'un d'eux, un croisé-staff a succombé à ses
00:08:38 blessures. L'autre, un berger malinois a survécu. Ce sont des races de chiens qui
00:08:42 sont particulièrement touchées par la maltraitance animale.
00:08:45 Mathilde Couvillier-Flornois. La maltraitance animale est en constante
00:08:50 augmentation. Une hausse de 30% des cas a été recensée depuis 2016. Dans 46% des
00:08:56 cas, il concerne les chiens et pas n'importe quelle race, selon le directeur
00:08:59 adjoint de la Fondation Brigitte Bardot. "Aujourd'hui, entre 70 et 80% des
00:09:04 signalements pour maltraitance qui nous sont faits et notamment qui sont
00:09:08 faits par les forces de l'ordre concernent des molossoïdes ou alors des
00:09:12 malinois. Les bergers malinois et les staffs sont particulièrement maltraités
00:09:16 pour des raisons bien particulières. "Ce qui est malinois, ce sont souvent des
00:09:20 animaux qui sont pris en charge, utilisés par des vigiles et là pour le coup, il y a
00:09:27 tout un trafic autour de l'exploitation de ces animaux par des vigiles parce
00:09:31 qu'ils se les passent les uns les autres. Et pour ce qui est de tout ce qui est
00:09:34 molossoïdes, alors là c'est un autre phénomène, c'est plutôt le phénomène de
00:09:38 montrer, voyez, je suis un dur, je suis un juste type de chien."
00:09:41 Ces chiens, utilisés comme armes ou comme moyens d'intimidation, ont
00:09:45 généralement pour maître des personnes jeunes et inexpérimentées dans le
00:09:48 dressage. Pour Christophe Marie, la loi doit être plus ferme avec les condamnés.
00:09:52 "Il faut impérativement que les magistrats soient sensibilisés à cette
00:09:57 problématique et bien aboutissent à des condamnations qui soient dissuasives."
00:10:03 La maltraitance animale est punie par la loi de trois ans d'emprisonnement et
00:10:07 45 000 euros d'amende.
00:10:09 Dans le reste de l'actualité, la France continue de suffoquer. Des records de
00:10:13 chaleur ont été établis hier. Il fait encore chaud, très chaud aujourd'hui. De
00:10:18 l'un aux Gerces, 19 départements sont placés en vigilance rouge. A Toulouse, il
00:10:21 fait 42 degrés cet après-midi. Une canicule inédite après le 15 août.
00:10:26 Les précisions de Carole Zanin.
00:10:29 La France n'a jamais fait face à une telle vague de chaleur après le 15 août.
00:10:34 Elle est tardive mais surtout inédite par sa longévité et par son intensité.
00:10:38 Elle a débuté le 17 août dernier et devrait se poursuivre jusqu'à ce
00:10:42 vendredi 25 août inclus, soit neuf jours. Celle de 2012, elle avait duré cinq jours.
00:10:48 Elle s'était étalée du 17 août jusqu'au 21 août donc 2012. L'été 2023 bat
00:10:55 actuellement tous les records de chaleur. D'ailleurs l'indicateur thermique
00:11:00 national de 2012 a été battu cette semaine et ne cesse d'être dépassé.
00:11:05 Celui de 2012 était de 26,4 et par exemple ce lundi, le pic a été atteint
00:11:11 avec 26,6 degrés. D'autres records également ont été battus. Des records
00:11:18 mensuels par exemple dans le Gard, 42,6. Dans la Drôme, le record absolu a été
00:11:24 battu 43,5 comme dans le Vaucluse, 42,7. Météo France ne se prononce pas sur une
00:11:32 nouvelle vague de chaleur après l'été météorologique. Vous l'aurez compris, le
00:11:36 dérèglement climatique pourra encore bien nous réserver quelques surprises.
00:11:40 Et avec cette chaleur, pas évident de travailler en extérieur. Exemple dans la
00:11:44 région bordelaise où les vendanges ont commencé. Sur place, le mercure affiche
00:11:48 près de 40 degrés cet après-midi, des conditions qui obligent les
00:11:52 viticulteurs à s'adapter comme à Saint-Quentin-de-Baronce et près de Bordeaux
00:11:55 en Crête-Griottel. Le soleil se lève à peine sur les vignes du château de
00:12:00 Sour et déjà s'active une cinquantaine de saisonniers.
00:12:04 Ils profitent des heures les moins chaudes pour vendanger avant que les
00:12:07 températures ne deviennent insupportables. "Je pensais tenir la journée et c'est
00:12:12 vrai que là quand il y a eu les fortes chaleurs, j'ai eu le soleil dans le dos à
00:12:16 un moment donné, pourtant je me suis bien hydratée, je me suis bien préparée et là
00:12:20 j'ai eu mon coeur qui s'est emballé assez rapidement, j'ai commencé à avoir des
00:12:24 vertiges, des bourdonnements dans l'oreille et très très froid parce que je
00:12:29 trouvais ça bizarre d'ailleurs et c'est là qu'on m'a dit que je commençais à faire
00:12:31 une insulation." Pour se protéger, casquettes et crèmes solaires sont de
00:12:35 rigueur et la pause, le passage obligé pour bien s'hydrater.
00:12:38 Les vendangeurs ne travaillent que six heures au lieu de huit pour des horaires
00:12:42 adaptés. "On embauche le plus tôt possible et on débauche dès que les
00:12:46 températures deviennent limite supportable, c'est à dire aux alentours de 28
00:12:50 degrés jeudi. Si on arrive à travailler jusqu'à midi ce sera bien, j'ai des doutes
00:12:55 parce que s'il fait déjà 30-35 à midi on arrêtera avant." Le pic caniculaire est
00:13:00 attendu ce jeudi. Selon Météo France, les températures pourraient atteindre les
00:13:04 40 degrés à Saint-Quentin-de-Baron. "Nous sommes à moins d'un an des Jeux
00:13:09 Olympiques de Paris 2024 et certains sites se préparent. Déjà c'est le cas du
00:13:13 château de Versailles où se déroulera les épreuves d'équitation. Un reportage de
00:13:17 Célia Judin. Versailles prend des airs de centre-équestre à moins d'un an des
00:13:24 Jeux Olympiques et Paralympiques. Les jardins du château se préparent à
00:13:27 accueillir les épreuves d'équitation de 2024. Un cadre exceptionnel dont
00:13:32 profiteront les meilleurs cavaliers du monde. "On a la chance d'être dans ce
00:13:35 cadre extraordinaire du château de Versailles, ça permet aussi un peu de se
00:13:37 projeter. Tout le monde travaille d'arrache-pied depuis un an mais là on
00:13:40 voit des chevaux qui courent sur la piste et ça crée tout de suite
00:13:44 une excitation différente." Pour mener à bien ce projet, un travail de longue
00:13:47 haleine afin de préparer les aménagements temporaires indispensables
00:13:51 au bon déroulé de la compétition. "Le sol est préparé de manière très
00:13:58 spéciale afin d'offrir une surface, une base idéale pour le galop des chevaux.
00:14:02 De plus, juste derrière nous, nous avons un ponton, un pont qui traverse le Grand
00:14:07 Canal ici à Versailles. C'est l'un des grands défis de ce projet."
00:14:15 Les épreuves de sport écastre des JO se tiendront à Versailles du 27 juillet au 6
00:14:20 août 2024. "Et puis ce fait rarissime dans un zoo américain, une girafe sans tâche
00:14:26 est née le 31 juillet dernier. Vous la voyez à l'image, elle mesure déjà 1m80
00:14:31 selon le directeur du zoo. Aucune naissance de ce type n'a été enregistrée depuis
00:14:35 1972 et saviez-vous que ces fameuses girafes avec ces fameuses tâches qui
00:14:39 servent principalement au camouflage dans la végétation."
00:14:42 Et on va parler sport pour terminer à ce journal Zoom aujourd'hui sur Paul Bouedan,
00:14:48 nouveau visage du 152 France. Le 3e min fait partie des 33 joueurs
00:14:53 sélectionnés par Fabien Galtier pour la Coupe du monde de rugby qui
00:14:57 débutera en septembre prochain.
00:14:59 Votre programme avec Groupe Verlaine, centrale photovoltaïque à poser en
00:15:03 toute simplicité n'importe où. Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:15:08 La présence de Paul Bouedan au sein du 152 France offre beaucoup de sourire et
00:15:13 d'éclats de rire. "Mais ça marche en plus." "Je pense que toute sa carrière il amènera
00:15:21 sa fraîcheur à mon avis, peu importe s'il est nouveau ou pas dans le groupe."
00:15:25 Mais derrière les faces aici, il est surtout l'une des révélations de
00:15:29 l'été. Le 3e ligne a connu sa première sélection contre l'Ecosse au début du
00:15:33 mois avant de gagner sa place parmi les 33 qui disputeront la Coupe du monde.
00:15:37 Une présence qu'il est loin de prendre à la légère. "Je connais on va dire un
00:15:42 petit peu tous les efforts déjà qu'il faut faire et la qualité des
00:15:47 joueurs qui n'ont pas eu la chance finalement d'être dans les 33. Ils me
00:15:51 donnent ma chance et que c'est énorme franchement je suis trop content."
00:15:56 Le joueur de 23 ans a séduit Fabien Galtier par sa puissance, son volume de
00:16:01 jeu et sa capacité à occuper plusieurs postes. Une polyvalence décisive pour
00:16:05 s'installer en bleu avant la Coupe du monde.
00:16:08 Vous avez regardé votre programme avec Groupe Verlaine. Isolation thermique par
00:16:13 l'extérieur avec aide de l'état. Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:16:17 Le journal d'Adrien Spiteri à tout à l'heure 16h. Adrien pour un nouveau point
00:16:21 sur l'actualité, les débats. 120 minutes info qui commence dans quelques instants
00:16:24 avec nos invités juste après la pause. A tout de suite.
00:16:28 Bienvenue dans 120 minutes info en direct sur CNews. Bien sûr comme à chaque fois
00:16:34 les analyses, les débats, l'actualité avec nos invités qui nous accompagnent
00:16:39 cet après-midi. Jean Messia nous a rejoint. Bonjour Jean Messia.
00:16:41 Soyez le bienvenu. Michel Thaube est là également. Bonjour. Ravi de vous accueillir.
00:16:44 Pascal Bitto Panelli également. Bonjour. Soyez le bienvenu.
00:16:48 Et Sandra Buisson du service police justice de CNews. Bonjour. Soyez la bienvenue
00:16:52 également. L'actualité évidemment très marquée par ce qui s'est passé le décès
00:16:56 de cet enfant de 10 ans à Nîmes. Les habitants du quartier Pise 20 sont
00:16:59 toujours sous le choc après la mort de cet enfant, victime collatérale d'une
00:17:03 fusillade. Il dénonce le fait de vivre dans une insécurité totale
00:17:07 à cause du trafic de drogue. Nous allons d'ailleurs le constater tout de suite
00:17:10 avec les envoyés spéciaux de CNews. Jean-Luc Thomas, vous êtes sur place.
00:17:13 Qu'avez-vous observé aujourd'hui notamment ?
00:17:18 Eh bien écoutez, ce matin le quartier avait repris une vie quasiment normale
00:17:26 si l'on peut dire. Les trafics avaient également repris. Le point de deal qui
00:17:32 est juste à côté de nous dans une galerie à moitié souterraine, eh bien il y avait
00:17:39 les dealers qui étaient là. Ensuite, cet après-midi, en tout début d'après-midi,
00:17:45 eh bien des policiers sont venus, ont fait des contrôles d'identité et là on est
00:17:51 allé voir sur place le point de deal a disparu et je pense que ça va être un
00:17:58 jeu du chat et de la souris tout au long de cette journée et même des prochains
00:18:03 jours. Alors vous parliez tout à l'heure que
00:18:06 les habitants voulaient avoir plus de sécurité dans le quartier de Pissevins
00:18:13 mais ce n'est pas que ça. C'est aussi, il faut qu'il y ait une urbanisation
00:18:19 différente. Il faut que les services sociaux puissent travailler différemment.
00:18:26 Il faut évidemment du budget. Les habitants disent mais que fait l'Etat
00:18:31 dans ce quartier ? Que fait la municipalité de Nîmes ? C'est un vrai
00:18:36 problème et ils se sentent abandonnés depuis des dizaines d'années et ils n'ont
00:18:41 pas l'impression de se faire entendre. Et à ce propos, je vous propose d'écouter
00:18:47 une maman que l'on a rencontrée avec Sacha Robin. Je vous propose de l'écouter.
00:18:54 Il n'y a pas d'agissement fait à l'extérieur. C'est juste nous. On doit
00:19:00 vivre dans la terreur, avec la peur, avec l'insécurité qui se passe dans ce
00:19:04 quartier. Et il n'y a aucune solution qui est faite.
00:19:09 Il n'y a aucun moyen qui est donné à ce quartier pour
00:19:14 vivre dans la paix et dans la sécurité.
00:19:19 Tout simplement, ce que les habitants de ce quartier demandent, c'est
00:19:24 d'être pour une fois entendus. Ils auraient aimé l'être avant la mort de ce
00:19:29 jeune garçon. Jean-Luc Thomas en direct de Nîmes avec Sacha Robin pour les images.
00:19:33 On va évidemment développer sur ce sujet cette thématique du trafic de
00:19:38 drogue, bien sûr, des victimes collatérales, de cette violence totalement
00:19:41 exacerbée. Mais après ce témoignage, Michel Top, c'est vrai qu'on a l'impression
00:19:45 de découvrir cette situation insupportable. Or, ça fait des années que
00:19:49 cela dure. Et d'ailleurs, là on le constate, 36 heures après le drame, le deal
00:19:54 continue, le trafic continue. C'est ça qui est impensable.
00:19:57 J'aimais beaucoup la formule de votre correspondant. À Nîmes, ce jeu du chat et
00:20:01 de la souris entre les forces de l'ordre et les trafiquants de drogue.
00:20:05 Non, c'est une situation qui malheureusement existe depuis longtemps.
00:20:08 Là, il y a eu un drame absolu qui pose un éclairage dramatique sur la
00:20:14 situation. Mais encore une fois, des quartiers comme ceux-là, il y en a beaucoup
00:20:17 en France. Et j'ai envie de dire, ils sont de plus en plus tenus par des
00:20:22 trafiquants de drogue qui ont mis les moyens parce qu'ils en ont. Et dans lesquels
00:20:27 les collectivités sont absentes. Je voyais que le maire de Nîmes, Jean-Paul
00:20:32 Fournier, est en place depuis plus de 22 ans.
00:20:34 Alors, je ne doute pas que Jean-Paul Fournier a fait plein d'efforts en lien,
00:20:38 j'imagine, avec la police nationale, en lien avec les bailleurs sociaux. Mais la
00:20:41 réalité, c'est qu'il y a une situation qui s'est engrainée avec le temps.
00:20:46 Il n'y a pas de commissariat, par exemple, dans le quartier dont on parle, le quartier Epis 20,
00:20:49 il n'y a pas de commissariat, ce qui est quand même incroyable.
00:20:51 Et les moyens n'y ont pas été mis à la hauteur de l'augmentation des trafics de drogue et
00:20:55 des violences urbaines, malheureusement. Jean-Mésia, est-ce que le quartier Epis 20
00:20:59 est encore un quartier de la République ou un quartier perdu de la République,
00:21:03 comme on se complaît parfois à le dire quand il y a des tensions comme
00:21:07 celle-là et des violences dans certaines cités ?
00:21:09 Écoutez, s'il est perdu, il n'est manifestement pas perdu pour tout le monde,
00:21:12 puisque certains récupèrent une forme de souveraineté infra-étatique en
00:21:19 organisant une contre-société avec une économie souterraine, avec ses propres
00:21:26 lois, ses propres règles. Voilà, donc effectivement, nous avons là ce que moi
00:21:32 j'appellerais des poches de non-France, de non-République d'une certaine façon.
00:21:36 Ça c'est la première chose. La deuxième chose, c'est qu'il faut quand même
00:21:39 rappeler qu'un enfant de 10 ans a perdu la vie.
00:21:44 Il s'est pris une balle dans le dos, il est mort dans des conditions atroces.
00:21:48 Donc je ne comprends pas, si vous voulez, que lorsque un drame, et
00:21:53 malheureusement ce n'est pas le premier et sans doute qu'il ne sera pas le
00:21:56 dernier, la question que moi j'ai envie de poser au gouvernement et à tous ceux
00:22:00 qui nous dirigent finalement depuis des dizaines d'années, c'est combien de
00:22:03 cadavres faudra-t-il que ces mafieux, que ces gens qui n'ont
00:22:08 aucun scrupule, qui n'ont aucune morale, entassent pour qu'enfin la main ferme de
00:22:14 la République s'abatte, qu'on se mette enfin à construire des prisons, qu'on
00:22:19 donne des directives claires aux juges et qu'on sorte de cette idéologie
00:22:22 excusiste où nous avons finalement tout un tas de spécialistes dont un
00:22:27 certain nombre de magistrats qui sont là pour juger la société, pour
00:22:31 décréter qui est discriminé et en fonction de ça donner les peines.
00:22:35 Non, je crois que malheureusement s'il n'y a pas un électrochoc, un surge
00:22:41 d'autorité très forte, on n'arrivera pas à faire changer le balancier de l'autre
00:22:47 côté, voilà, ces gens-là ne respectent que la force. Les trafiquants de drogue
00:22:51 qui sont armés de kalachnikovs, ils ne comprennent pas les médiateurs,
00:22:54 vous comprenez ? Ils ne comprennent pas la prévention, ils ne comprennent pas
00:22:58 qu'on les caresse dans le sens du poil en leur expliquant que c'est des pauvres
00:23:02 qui sont là parce que la société n'a pas voulu d'eux. Ces gens-là ne respectent
00:23:06 qu'une chose, c'est la main ferme et armée de la République qui seul peut les
00:23:11 mettre hors d'état de nuire pour débarrasser ces quartiers de cette
00:23:14 chandelier. La dernière chose que je voulais dire c'est que je m'étonne qu'à
00:23:18 la suite de la mort de Nahel, on a eu une semaine d'émeute et on nous a
00:23:23 expliqué que ces émeutes n'avaient rien à voir avec la France et avec la haine de
00:23:27 la France. Mais là, il y a un petit garçon qui vient de mourir.
00:23:29 Pourquoi ces quartiers-là ne se sont pas embrasés ? L'embrasement qui eût été, le
00:23:35 cas échéant, légitime parce que l'embrasement aurait eu lieu contre les
00:23:39 trafiquants de drogue. Alors vous allez me dire "les habitants ont peur" mais à
00:23:41 Jaxio, ils n'ont pas eu peur. Quand vous avez deux employés municipaux qui ont
00:23:45 été agressés, les habitants courageusement sont allés au pied des
00:23:49 cités là où les trafics de drogue ont lieu. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Ils n'ont
00:23:52 pas tiré dessus. Il y a des comportements en Corse qui ne sont pas appliqués sur le
00:23:55 continent. Donc il faut arrêter avec cette foire d'isle. Il faut que le peuple se soulève, il
00:23:58 faut que les habitants se soulèvent contre cette chandelier. Il y a eu en effet des
00:24:01 précédents à Nîmes, ce n'est pas la première victime mais là en l'occurrence
00:24:03 c'est un enfant. Donc le drame est encore plus choquant s'il en est. Les
00:24:09 responsabilités politiques, on va en parler dans quelques instants. On essaie de comprendre
00:24:11 un petit peu plus aussi pourquoi cette violence dans quelques instants, cette
00:24:14 mutation aussi peut-être du profil de ces dealers. Vous vouliez ajouter quelque
00:24:19 chose avant qu'on écoute le témoignage exclusif de l'oncle de la victime ?
00:24:23 Non mais Jean-Mésière parlait de fermeté, que l'État ait la main ferme.
00:24:27 Alors on pensait qu'il y avait eu un début de fermeté au lendemain des émeutes de
00:24:30 Jean Juillet, avec des instructions ministérielles et des jugements quand
00:24:34 même nombreux au niveau de la justice mentale. Mais c'est vrai qu'on a l'impression
00:24:37 que ce sursaut de fermeté n'a peut-être pas duré longtemps.
00:24:41 En tous les cas, je suis tout à fait d'accord avec Jean-Mésière, il faut que la peur
00:24:46 rechange de camp. Et plus on tardera et plus ça sera violent.
00:24:53 Parce que les trafics de drogue, leurs enjeux sont tellement
00:24:57 considérables qu'effectivement ils seront prêts de plus en plus à, ils le font déjà,
00:25:01 à prendre des mineurs, à utiliser la violence la plus gratuite et la plus forte.
00:25:07 Donc plus on retardera et plus on aura de scénarios comme on en a eu par
00:25:10 exemple en Colombie ou en Mexique, où vous avez une véritable guerre de l'État
00:25:15 contre des trafics en drogue. Mais ça se chiffre en centaines de morts, là c'est
00:25:19 plus en dizaines de morts. On en est encore peut-être loin.
00:25:23 Mais enfin lorsqu'on a vu ce qui s'est passé fin juin, début juillet, on
00:25:27 pourrait se dire qu'on s'en rapproche petit à petit.
00:25:29 Même l'arrivée de la CRS 8, mandatée par le ministre de l'Intérieur, n'y change rien
00:25:34 puisque notre correspondant, notre envoyé spécial, nous dit que le deal
00:25:36 continue 36 heures après le drame de cette petite victime, de cet enfant de 10 ans.
00:25:42 On en parlera avec Sandy Sartel aussi tout à l'heure, policière, secrétaire
00:25:45 départementale de l'unité SGP. Mais la victime appartenait apparemment à
00:25:49 une famille sans histoire, plutôt discrète. Les victimes, il y a deux enfants
00:25:53 qui étaient dans la voiture, donc un est mort malheureusement et l'oncle qui
00:25:56 a pris trois balles. Ces trois personnes rentraient de dîner quand elles ont
00:26:00 été prises sous le feu. L'oncle a également été touché par des
00:26:03 projectiles. Il est allé à l'hôpital. Il est sain et sauf aujourd'hui mais sur
00:26:07 son lit d'hôpital, il témoigne en exclusivité sur ces news au micro de
00:26:10 Thibault Marcheteau et Fabrice Elsner.
00:26:13 On est partis se balader en ville et on est rentrés à la maison, sur le chemin, à la place, à Zupla.
00:26:21 Il y avait des coups de feu, au début je pensais que c'était des pétards.
00:26:28 Quand j'ai fait demi-tour, ils ont tiré sur la voiture.
00:26:34 Et là j'ai senti un boum brûler à mon dos. Je ne pensais pas que j'avais toujours moi touché.
00:26:41 Je ne sais pas. J'ai dit au gamin, "Baissez-vous, on y va."
00:26:48 Et j'ai accéléré, je suis parti. J'avais mon neveu, j'étais accroché.
00:26:53 Il a réussi un ball derrière le dos.
00:26:58 Il y avait tellement de bruit, c'était comme à la guerre.
00:27:02 Il y avait tellement de bruit, ça a pété de partout.
00:27:05 Je voyais tout le monde qui courait, des enfants qui jouaient là.
00:27:08 C'était différent tout de même Pascal Bittopadéli. C'était comme la guerre.
00:27:13 Nous nous rapporte cette victime, cet oncle. Il y a comme une sorte de fatalité aussi malheureuse dans ses propos.
00:27:20 Parce qu'il ne comprend pas, encore une fois peut-être, ce qui est arrivé.
00:27:24 Naturellement, pour revenir et corroborer un petit peu tout ce qui a été dit par Jean et par Michel.
00:27:31 On est, rappelons-le pour bien remettre en ligne ce spectre de la criminalité organisée.
00:27:40 On est face à du narcomanditisme.
00:27:43 Ce sont donc des gens qui ont une contre société, qui tiennent les territoires.
00:27:49 Et qui les tiennent parce qu'à l'appui d'un PIB considérable, qui génère beaucoup d'argent.
00:27:56 Ils ont une puissance redoutable qui est à hauteur de leur comportement impitoyable.
00:28:02 Donc quel est le principe ? On a beau en condamner, je peux vous dire,
00:28:05 qu'il y a des têtes de réseau et qu'il y a des chefs qui tombent avec le face.
00:28:08 On ne peut pas dire que la police ne travaille pas.
00:28:10 Mais on a le principe de la renaissance permanente.
00:28:13 Vous cassez une tête de réseau dans l'heure, dans la journée, il est remplacé.
00:28:20 C'est toute la difficulté de cette criminalité organisée.
00:28:26 Et bien évidemment...
00:28:27 Cela veut dire que les trafiquants ne sont pas forcément des habitants de ce quartier ?
00:28:31 Mais les chefs sont à l'étranger.
00:28:34 Ça veut donc dire qu'il faut travailler en horizontalité sur le terrain, ce que fait l'Aïe 8.
00:28:42 En verticalité, ce que fait l'OFAS, au niveau local, territorial, national et international.
00:28:48 À l'appui d'acteurs multiples, d'acteurs puissants que sont les États, les finances, les douanes,
00:28:54 la pénitentiaire, la police, la gendarmerie, le ministère de la justice.
00:28:58 Mais c'est un travail considérable face au haut du spectre du narco-banditisme.
00:29:04 On va en parler avec Sandra Buisson dans quelques instants.
00:29:06 Mais Pascal Bitto-Panelli, ce trafic de drogue s'est répandu dans la totalité des villes,
00:29:11 des grandes villes ou des villes moyennes.
00:29:13 Il y a encore eu à Marseille, évidemment, qui est souvent un épicentre,
00:29:15 mais Nîmes semble rivaliser avec Marseille aujourd'hui par rapport à son passif.
00:29:20 Encore deux adolescents qui sont des "chouffes", comme l'on dit, des "gaiters"
00:29:25 qui ont été blessés dans le quartier de la Caïole, dans le 9e arrondissement de Marseille, il y a quelques heures.
00:29:31 Ça veut dire que tout le territoire français est touché ?
00:29:34 Oui, tout le territoire français, avec des points de fixation qu'on connaît, Grenoble, Marseille,
00:29:39 la plaque Nîmes, Avignon, Valence, etc.
00:29:42 On peut dire que globalement, ils sont sur l'ensemble des cités françaises.
00:29:46 Alors le "chouffe", il a 3000 euros. Il a 3000 euros par mois.
00:29:50 Il va plus se faire de "chouffe" que venir me voir dans ma société de sécurité
00:29:55 pour que je lui donne un poste d'agent au SMIC.
00:29:57 Quand je vous parlais que l'argent a une puissance, il a aussi une puissance de persuasion,
00:30:03 de domination, de perversion, qui fixe les choses et face auxquelles il est extrêmement difficile de lutter.
00:30:11 Sandra Buisson, on note, c'est vrai, vous avez enquêté, une densification de ces réseaux de trafiquants
00:30:17 et l'utilisation aussi des armes à feu sur une grande partie du territoire français.
00:30:22 Alors on peut peut-être regarder cette carte que nous avons préparée avec les faits qui ont eu lieu hier et avant-hier.
00:30:30 Et on voit, pas plus tard qu'hier, qu'à Toulouse, dans le quartier Empalo, un jeune de 16 ans s'est fait tirer dans le dos.
00:30:36 À Marseille, vous l'avez dit, deux mineurs ont été blessés par balle sur un point de dille.
00:30:40 À Villeurbanne, hier toujours, deux hommes à scooter ont tiré à la Kalachnikov sur un point de dille.
00:30:45 On a 11 douilles retrouvées et effectivement, ça arrose large, on va dire,
00:30:49 puisque des impacts ont été retrouvés dans des véhicules qui étaient garés à côté et puis dans un immeuble.
00:30:54 À Échiron, hier soir aussi, un homme à moto a tiré plusieurs coups de feu avec une arme de poing en direction d'un groupe sur un point de dille.
00:31:01 Pourquoi cette violence est-elle si exacerbée ? Et comment d'ailleurs ce trafic de drogue a évolué sur le territoire et dans les quartiers ?
00:31:09 Alors la violence exacerbée, elle répond à des enjeux financiers considérables.
00:31:14 Un point de dille à Marseille, ça peut monter jusqu'à 80 000 à 100 000 euros de recettes par jour.
00:31:18 Rendez-vous compte, en traversant l'Atlantique, la cocaïne, elle prend dix fois son prix en arrivant sur le territoire français.
00:31:26 Et cette violence, il faut bien comprendre qu'elle se pratique entre clans, entre clans opposés, mais au sein d'un même clan aussi.
00:31:33 Il arrive que des mineurs travaillent pour rien, qu'ils soient battus, voire même torturés par leur chef.
00:31:39 C'est ce que nous remontent des sources policières.
00:31:42 Autre évolution significative, avant les règlements de compte concernaient vraiment les gros bonnets qui maintenant sont de plus en plus fixés à l'étranger, à Dubaï, en Amérique latine.
00:31:50 C'est là-bas que l'OFAS et la PGI vont les chercher pour les arrêter.
00:31:54 Et donc, eh bien avant, c'était des attaques sur personnes dénommées à qui on reprochait certaines choses.
00:32:02 Aujourd'hui, ce sont de plus en plus des attaques de point de deal.
00:32:05 Et peu importe qui s'y trouve, d'où des victimes, le plus souvent mineurs, parce que c'est les mineurs qui font le chouf ou le petit dealer.
00:32:14 Voilà, donc ce n'est pas parce qu'ils ont été déloyaux ou qu'ils ont piqué dans la caisse, c'est que l'agresseur veut terroriser le clan qui tient le point de deal,
00:32:21 soit pour récupérer le terrain, soit pour décourager les clients de venir s'y fournir des tirs, vous l'avez dit, jusque dans des villes moyennes.
00:32:30 C'est ce que les autorités remarquent depuis déjà quelques années, parce que la demande attire l'offre et donc les convoitises.
00:32:36 Rendez-vous compte, la cocaïne qui arrive de Guyane via des mules, c'est des gens qui peuvent avaler jusqu'à plus d'un kilo de cocaïne en gélules de 10 grammes.
00:32:43 Eh bien, cette drogue, on la retrouve à Niord, à Angoulême, à La Rochelle, à Périgueux. Oui, des gens se droguent dans les villes moyennes de France aussi, et ce trafic y va aussi.
00:32:54 Enfin, il faut remarquer que le profil des jeunes sur les points de deal évolue. Ce ne sont plus forcément les jeunes du coin.
00:33:00 Les réseaux font régulièrement venir des, on va appeler ça des intérimaires du trafic à la journée, par exemple des dealers ou des choufs de Paris qui vont aller à Vannes,
00:33:10 d'autres de Marseille à qui la justice a interdit de paraître dans les Bouches-du-Rhône, ils vont aller dans la région d'à côté pour travailler dans ce domaine illégal.
00:33:18 Le recrutement des tueurs, même sidère. Les enquêteurs, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a souligné la semaine dernière qu'aujourd'hui,
00:33:24 il est aussi facile de recruter un tueur, un assassin qu'un guetteur. Le dernier appréhendé par la police, il avait 18 ans, un tueur à gage, ce qui peut aussi expliquer la barbarie de certains passagers à l'acte.
00:33:37 C'est assez sidérant en effet. On essaiera d'échafauder peut-être des options, des solutions dans quelques instants avec nos invités.
00:33:43 Les responsabilités politiques aussi, il faut en parler. Mais d'abord Sandi Sartel, policière, secrétaire départementale unité SGP du Gard.
00:33:50 Merci d'être en direct avec nous et d'avoir patienté. Mais je voulais que vous nourrissiez aussi du propos du plateau pour pouvoir nous donner votre point de vue sur ces trafiquants
00:33:59 qui, s'il en est, sont très organisés. C'est une mafia, il faut le dire, avec des profils qui sont non seulement particulièrement déterminés, Sandi Sartel, mais qui sont également sans scrupule.
00:34:11 Alors oui, oui, nous sommes déterminés.
00:34:22 Allo, vous m'entendez ?
00:34:24 Je suis de son avec vous Sandi Sartel, on va essayer de régler ça. Je vais juste céder la parole à Jean Messia pour avoir aussi son sentiment sur ce que vient de dire Sandra Buisson.
00:34:32 Et on vous retrouve dans quelques instants pour que vous puissiez nous parler effectivement du profil de ces trafiquants.
00:34:38 Ce que raconte Sandra est quand même assez effarant parce que là, on est comme dans une mauvaise série américaine ou dans un film policier, Jean Messia, sur l'organisation et la puissance aussi de ces rassemblements.
00:34:50 C'est-à-dire qu'en fait, il faut se réjouir, si vous voulez, de l'élan de lucidité qu'il y a depuis que le problème est devenu généralisé sur tout le territoire.
00:35:00 Je veux dire par là que jusqu'à il y a un certain nombre de mois, sinon d'années, on n'osait pas dire que cette problématique venait de l'étranger ou était importée.
00:35:09 Or, tout le monde aujourd'hui, et l'exposé à la fois de Madame Buisson et ce que l'a dit Pascal Bittopalini à l'instant, on voit bien que la France est devenue le terrain de jeu et de trafic de mafias étrangères.
00:35:23 Donc à quoi cela est dû aussi ? C'est aussi dû au fait que notre pays est ouvert aux 80 ans, que ce soit pour les marchandises, la drogue qui arrive dans certains conteneurs, dans des ports, voire par avion,
00:35:35 mais aussi l'ouverture des frontières à une immigration illégale. Vous comprenez ? Parce qu'il y a un point qui n'a pas été évoqué, c'est que ces mafias veulent aussi utiliser des gens qui n'existent dans aucun radar.
00:35:49 Donc elles recrutent aussi beaucoup de clandestins, parmi lesquels par exemple des mineurs isolés étrangers.
00:35:55 Donc la première chose à faire, c'est évidemment de contrôler nos frontières, que ce soit pour les marchandises, en renforçant les douanes, mais aussi pour les individus.
00:36:05 On ne peut pas casser les trafics si à un moment on ne rétablit pas des écluses nationales nous permettant de filtrer qui arrive et avec quoi sur notre territoire.
00:36:17 Ensuite, il faut évidemment une politique sécuritaire massive. Je pense qu'il faut des moyens décuplés par rapport à ceux qu'on a aujourd'hui, pour faire une sorte de surge sécuritaire, un raz-de-marée sécuritaire,
00:36:30 permettant d'éliminer, d'éradiquer le trafic sous toutes ses formes et les trafiquants sous toutes leurs formes.
00:36:36 Il faut enfin une politique pénale ferme, encore une fois se débarrasser de l'idéologie qui consiste à excuser, à comprendre, etc.
00:36:45 pour avoir des peines fermes de prison, pour mettre à l'ombre les gens.
00:36:49 Et enfin, évidemment, tout cela passe par la construction de dizaines de milliers de places de prison.
00:36:54 Et à cette condition, vous voyez le volontarisme politique qu'il faudrait pour éradiquer ce fléau.
00:36:59 Mais est-ce que nos gouvernements et nos dirigeants actuels l'ont ? C'est moins sûr.
00:37:04 C'est une question qu'on se pose à dans quelques instants, mais pour rester sur la force de frappe de ces réseaux, Pascal Vito Panelli,
00:37:09 et surtout sur le fait que les policiers, on a le sentiment que parfois ils sont dépassés.
00:37:14 Pas du tout, parce qu'un policier témoignait, on le verra dans quelques instants aussi avec Sandy Sartel, témoignait sur ce plateau hier en disant
00:37:21 "les policiers rentrent dans la cité de Pissevin notamment, même s'il n'y a pas de commissariat".
00:37:26 Le problème, c'est que quand ils arrêtent, quand ils interpellent, ceux qui ont été arrêtés sont relâchés rapidement,
00:37:32 ou en tout cas les peines de prison, si tant est qu'il y en ait, sont trop légères.
00:37:37 La problématique, elle est là, c'est que la répression n'est pas assez forte.
00:37:40 - Et ça en fait partie naturellement, bien sûr, des gens que les policiers de la sécurité publique interpellent le mardi
00:37:47 et retrouvent le mercredi matin au même endroit, qui commettent le même comportement.
00:37:52 Donc ça c'est bien sûr évident, vous l'avez dit et c'est très juste, on dit à tort que la police n'a pas rentré dans les cités, c'est faux.
00:38:01 Elle y rentre, elle y rentre quand il faut, quand c'est un choix opérationnel qu'il faut mener,
00:38:06 et ni les policiers ni les gendarmes n'ont peur de rentrer dans les cités.
00:38:11 - Est-ce qu'on peut rétablir la situation ? Michel Taubes, est-ce qu'on peut rétablir la situation ?
00:38:17 Il y a un déficit d'autorité, c'est clair, il y a une mutation aussi du profil des fauteurs de trouble, des agresseurs et des doubleurs.
00:38:25 - En attendant que le programme politique décrit par Jean Messia soit un tantinet mis en œuvre un jour par un dirigeant politique,
00:38:35 parce que là où je suis tout à fait d'accord avec Jean, il y faut une volonté politique massive.
00:38:40 Dans cette attente, il y a peut-être des choses intermédiaires à faire.
00:38:45 C'est vrai que les moyens de police judiciaire, d'enquête police judiciaire, doivent être considérablement renforcés.
00:38:51 Et je ne suis pas certain que ce soit forcément le cas, même s'il faut reconnaître que sous Emmanuel Macron,
00:38:57 plus que sous ses prédécesseurs, les moyens de la police et de la justice ont été renforcés.
00:39:02 Mais en même temps, on a peut-être déstabilisé en partie l'institution policière en réorganisant les différentes directions,
00:39:09 de sorte que beaucoup de policiers qui travaillent sur le judiciaire, des agents de police judiciaire,
00:39:15 se sentent affaiblis dans le nouvel organigramme qui se met en place dans la police.
00:39:19 En tout cas, renforcer les moyens de police judiciaire, c'est important.
00:39:22 Et puis après, il y a la présence policière.
00:39:24 Évidemment, j'entends bien les critiques qui fusent de partout sur le déploiement de la CRS 8 à Marseille, à Nîmes, etc.
00:39:32 Bien entendu, c'est un effet d'annonce, mais en même temps, il y a une demande de la population,
00:39:36 d'une présence policière, une présence policière, et une présence policière, évidemment, la plus constante possible.
00:39:42 Donc, effectivement, tant qu'il n'y aura pas, territoire par territoire, rue par rue, point de deal,
00:39:47 carrefour par carrefour, une reconquête d'une présence policière, non pas seulement quand il y a des enquêtes,
00:39:53 mais quasiment permanente, je pense qu'on n'y arrivera pas.
00:39:57 Et puis enfin, moi, la question que je me pose quand même, c'est que quand bien même on mettrait le paquet sur le répressif,
00:40:02 qui est absolument indispensable, il faut quand même constater qu'il y a un échec complet de la lutte contre la consommation,
00:40:07 les consommations de drogue de notre pays. Le tout répressif, notamment la pénalisation ou le contrabossement
00:40:14 ou la culpabilisation des consommateurs de drogue n'a pas fonctionné.
00:40:19 Donc, ce que je me demande parfois, c'est est-ce qu'il ne faudrait pas, contre ces marchés parallèles,
00:40:24 ces mafias qui organisent un marché, proposer un contre-marché encadré par l'État,
00:40:30 encadré par des soignants qui permettraient de faire baisser les prix, etc.
00:40:34 Mais bon, c'est un peu le chemin en partie que prend l'Allemagne en légalisant l'usage du cannabis récréatif.
00:40:42 Voilà, je me demande s'il ne faut pas réorganiser de ce point, sans lâcher du lest sur le tout répressif,
00:40:49 mais en même temps, peut-être essayer de déstabiliser le marché.
00:40:52 Parce que la réalité, c'est qu'au départ aussi, il y a un marché.
00:40:55 Et que tant que ce marché sera occupé de façon monopolistique par des dealers, des criminels et des trafiquants de drogue,
00:41:02 la mafia, vous parlez de monsieur Rousseau, de mafia, mais on a affaire à des mafias.
00:41:06 Ce n'est pas une mafia, c'est des mafias.
00:41:08 Et donc, je pense que tant qu'il n'y aura pas d'offre alternative, j'ai envie de dire, on n'arrivera pas non plus à régler le problème.
00:41:14 Jean-Mésiah, allez-y, on se croira.
00:41:15 Mais je m'interroge.
00:41:16 Oui, oui, oui, c'est un point qui est très, très, très important.
00:41:18 Parce que comme vous le dites, il y a des pays qui se sont lancés là-dedans et qui continuent à vouloir le faire.
00:41:22 Pour moi, c'est une fausse bonne idée.
00:41:24 Pourquoi ? Parce qu'imaginez que vous légalisez, comme vous dites, l'utilisation du cannabis récréatif.
00:41:30 Évidemment que l'État va le légaliser sous une forme qui soit compatible avec une certaine santé publique,
00:41:36 donc avec un taux de THC qui ne soit pas non plus destructeur, si vous voulez.
00:41:41 Or, rien que sur ce point-là, vous aurez toujours à côté, donc à côté de la vente libre d'un THC proportionné,
00:41:48 vous allez continuer à avoir des mafias qui vont vous promettre un THC plus élevé pour pouvoir planer plus longtemps et plus profondément.
00:41:56 Donc, rien que sur la drogue que vous légalisez, si vous descendez dans la granularité de cette légalisation,
00:42:03 vous voyez bien qu'il y a une impasse.
00:42:05 Donc, on n'arrivera pas à casser le trafic de drogue par la légalisation.
00:42:10 En revanche, et là, si on veut prendre un peu de hauteur, c'est vrai, quand un chouffe, M. Bito Panelli, rappelé tout à l'heure,
00:42:15 gagne 3000 euros par mois, il est vrai que dans ces conditions, l'économie légale n'est pas capable de concurrencer un tel niveau de salaire.
00:42:23 Mais c'est vrai que tant qu'on aura de la pauvreté dans notre pays, ça sera le terreau de ce genre de mafias.
00:42:29 Il faut relancer l'économie de notre pays, réindustrialiser notre pays et proposer à tout le monde,
00:42:35 ou en tout cas à une majorité de gens, des trajectoires professionnelles qui fassent rêver.
00:42:39 Mais ça va prendre du temps, Jean-Michel, ça va prendre du temps en attendant.
00:42:42 Mais si, on l'avait fait il y a 30 ans.
00:42:43 Non, c'est pas là. Comprenez, mieux vaut tard que jamais.
00:42:46 En effet, la situation politique, on en parlera dans quelques instants.
00:42:48 Sandi Sartel est en ligne avec nous en direct, secrétaire départementale d'unité SGP Police du Gard.
00:42:54 Je vous interrogeais tout à l'heure sur le profil, effectivement, de cette mafia, de ces dealers, qui sont sans scrupules, en effet, Sandi Sartel.
00:43:04 Tout à fait. Nous avons des personnages sans scrupules.
00:43:08 Nous, au quotidien, mes collègues au quotidien, qui sont sur la voie publique et qui sont au contact de ces personnes régulièrement,
00:43:16 nous n'avons pas affaire aux gros bonnets qui tiennent les marchés de la bourse de la drogue.
00:43:22 Malheureusement, nous, on a affaire aux petites mains, les chouffes, les charbonneurs.
00:43:27 Alors, 3 000 euros par mois, je ne sais pas si on est vraiment dans le bon chiffre, mais c'est vrai que c'est entre 80 et 100 euros.
00:43:36 Et ils n'ont pas conscience que ce qu'ils font, même si ça leur apporte un peu d'argent, ça peut être la mort ou la prison.
00:43:46 Cela veut dire, Sandi Sartel, que vous devez, vos collègues doivent s'adapter quand ils sont au contact de ces individus qui, en effet,
00:43:53 je le disais tout à l'heure, ont muté dans leur manière de travailler et de dealer.
00:43:59 C'est exactement ça. J'étais avec un de vos confrères juste avant qui me disait, en ce moment-là, il n'y a personne dans le quartier,
00:44:07 ou ce matin, il faut, nos collègues, si on pouvait avoir des véhicules, comme le disait votre confrère il y a deux minutes,
00:44:16 des véhicules dans les quartiers 24 heures sur 24, au moins deux, trois par quartier, ça serait fabuleux.
00:44:22 C'est d'ailleurs ce qu'on me demande et qu'on veut, que ce soit pour les policiers ou pour les citoyens.
00:44:28 Mais malheureusement, ce n'est pas le cas.
00:44:30 Le fait, Sandi Sartel, qu'il n'y ait pas de commissariat dans ce quartier de Pissevin, justement, est-ce que vous trouvez que c'est une hérésie ?
00:44:37 Vos collègues sont obligés d'intervenir régulièrement, mais s'ils ne sont pas à demeure,
00:44:42 ils ne peuvent pas être là en permanence pour essayer d'apaiser la situation.
00:44:48 Alors malheureusement, sur le manque du commissariat dans ce quartier-là,
00:44:53 puisque moi j'ai été à une époque où j'ai connu les commissariats là-bas,
00:44:58 qu'est-ce qui a fait que ces commissariats ont disparu ?
00:45:02 C'est le manque d'effectifs.
00:45:04 Parce que quand on se retrouve avec des bureaux de police, qu'on appelle avec une ou deux personnes,
00:45:09 on est en insécurité, donc qu'est-ce qu'on fait ? On les ferme.
00:45:14 Et on rapatrie les fonctionnaires sur d'autres unités.
00:45:17 Merci Sandy Sartel, merci d'être intervenue sur l'antenne de CNews en direct.
00:45:23 On va continuer évidemment à développer avec maintenant l'orientation politique,
00:45:26 les décisions politiques, il faut faire des choses.
00:45:29 Peut-être qu'en effet ces dernières années, tout ce qui a été mis en place n'a pas fonctionné.
00:45:34 C'est peut-être le constat que l'on peut faire.
00:45:36 En tout cas, réaction aujourd'hui, puisque c'était la rentrée politique aussi au Conseil des ministres
00:45:40 et notamment d'Elisabeth Borne, réaction de la première ministre à cette situation
00:45:45 et le drame qui s'est déroulé à Nîmes hier soir, on l'écoute.
00:45:49 Alors d'abord, je voudrais dire toute mon émotion après le décès de ce jeune garçon
00:45:54 et exprimer toute ma solidarité aussi à sa famille et à ses proches.
00:45:59 C'est évidemment un drame épouvantable et il faudra absolument que les auteurs puissent être punis
00:46:07 à la hauteur du drame que vivent sa famille et que vivent aussi les habitants comme on vient de l'entendre.
00:46:13 Dire aussi que moi je suis totalement consciente qu'il y a un certain nombre de quartiers
00:46:18 où ce trafic de drogue peut rendre la vie absolument impossible aux habitants
00:46:24 avec l'insécurité que ça peut créer.
00:46:26 ...comme cela de la première ministre Elisabeth Borne dans la situation qu'on est en train de décrire, Jean Messia.
00:46:34 C'est une réaction à minima et surtout j'ai l'impression que notre première ministre se moque un peu de nous.
00:46:39 Parce que lorsqu'on voit les sujets dont elle a dit qu'elle voulait faire la priorité pour la rentrée,
00:46:44 quand vous passez en revue les sujets qu'elle a énoncés, à aucun moment il y a la sécurité
00:46:49 ou la lutte contre l'insécurité ou la lutte contre les phénomènes d'immigration illégale qui alimentent tous ces travailleurs.
00:46:57 Même si on sait que la loi immigration est prévue dans les prochaines semaines et les prochains mois.
00:47:02 Ce propos est circonstancié.
00:47:06 Elle répond parce qu'on lui pose la question, mais lorsque d'elle-même on lui a annoncé la priorité pour la rentrée,
00:47:12 alors même que cette question est prioritaire pour un nombre grandissant de Français qui pâtissent de l'insécurité,
00:47:18 parfois de l'insécurité qui va jusqu'à la mort, on vient de le voir avec ce drame à Nîmes,
00:47:23 il est invraisemblable que la première ministre, dans la palette de tous les sujets qu'elle a évoqués
00:47:28 comme priorité de la rentrée, à aucun moment elle ne parle de l'insécurité ou de la problématique migratoire.
00:47:33 C'est affairent.
00:47:34 Tous les politiques sont responsables selon Marie Toussaint, écoutez, eurodéputée écologiste,
00:47:39 qui estime que le travail qui a été fait, tout ce qui a été mis en place ces dernières années, n'a malheureusement pas fonctionné
00:47:44 et qu'il faut sans doute réformer, changer, modifier beaucoup de choses.
00:47:48 La réalité c'est que cet enfant, il est certes mort sous les balles des trafiquants de drogue,
00:47:52 mais s'il est mort c'est à cause des politiques.
00:47:54 C'est à cause des politiques et de la guerre que nous ne menons pas contre le trafic de drogue,
00:47:58 contre les trafiquants de drogue, pour rétablir l'égalité et la justice sociale dans les quartiers
00:48:03 et donc c'est une responsabilité des politiques et je veux le préciser, de tous les bords politiques.
00:48:09 La faute des politiques, de tous les gouvernements précédents, Michel Taube, depuis 30, 40 ans, quel que soit le bord politique ?
00:48:17 J'ai envie de dire oui et non.
00:48:18 Oui, bien entendu, parce qu'ils n'y ont pas mis l'ambition qu'il y fallait.
00:48:23 En même temps, il y a eu des mises à l'intérieur qui se sont attelées, la police travaille.
00:48:28 J'ai envie de dire qu'en fait, on n'a pas vu monter la courbe des violences urbaines
00:48:36 et de l'impact qu'ont les trafics de drogue et ces mafias sur le climat social de notre pays.
00:48:42 Et je pense qu'il y a eu un véritable tremblement de terre qui sont évidemment les émeutes de fin juin, début juillet.
00:48:47 Je pense qu'il y a une prise de conscience collective, sauf évidemment pour ceux qui feignent d'être complètement aveugles,
00:48:54 notamment des élus écologistes et les insoumis.
00:48:57 Et en fait, ce qui moi m'a un peu choqué, c'est que lorsqu'Emmanuel Macron a remanié le gouvernement,
00:49:03 il a changé beaucoup de ministres, enfin quelques ministres, ils étaient huit, sur le pôle social du gouvernement.
00:49:09 Mais sur le pôle régalien, il n'y a eu aucun changement.
00:49:12 Et ces prises de parole depuis début juillet sont archi minimalistes en matière de sécurité.
00:49:18 Alors comme on attend d'un jour à l'autre une annonce présidentielle jupitérienne qui devrait façonner la vie politique de notre pays pendant des mois,
00:49:29 j'espère qu'elle va porter sur les questions sécuritaires, parce que c'est le tremblement de terre dont il s'est agi.
00:49:34 La seule petite nuance qui a été apportée par Macron, mais il faut avoir l'honnêteté de le souligner,
00:49:38 c'est que le ministère de la Ville, qui a été confié à madame Agnès Thiroubache, députée de Marseille,
00:49:43 est, c'est nouveau, rattaché au ministère de l'Intérieur.
00:49:46 10 secondes, Jean-Messia, car malheureusement le temps qui nous est imparti s'achève.
00:49:52 On peut continuer à débattre après, vraiment 10 secondes.
00:49:54 Madame Toussaint, la responsable élevée, est mal placée pour parler de ce qu'ont fait les politiques,
00:49:58 ou pas, quand on voit que les maires, les mairies tenues par l'écologie depuis des dizaines d'années
00:50:04 se préoccupent davantage de toilettes inclusives plutôt que de mettre des caméras de surveillance.
00:50:07 Elle met tous les politiques dans le même bateau.
00:50:09 Oui, enfin bon, elle est écologiste, elle a une étiquette.
00:50:12 Non mais elle parle de tous les bords politiques de ces 30, 40 dernières années.
00:50:15 Non mais si elle s'inclut dedans alors.
00:50:17 Bien sûr, bien sûr, je pense qu'elle s'inclut dedans.
00:50:19 On remercie Chandra Buisson.
00:50:20 On marque une pause, l'actualité continue bien sûr sur CNews et les débats sur 120 minutes info, à tout de suite.
00:50:25 Les débats de 120 minutes info sur CNews reviennent dans quelques instants,
00:50:33 mais d'abord un point sur l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:50:36 Et on commence ce journal avec ces images de cette fusée indienne, son nom, Chandrayaan-3.
00:50:42 Elle a réussi son alunissage près du pôle sud de la Lune.
00:50:46 Aujourd'hui, c'est un jour historique pour le secteur spatial indien, a déclaré le Premier ministre.
00:50:52 Indien n'arènera maudit.
00:50:54 Il n'est pas question d'augmenter les impôts des ménages.
00:50:57 Ce sont les mots d'Elisabeth Borne.
00:50:59 Aujourd'hui, la Première ministre s'est exprimée à l'occasion de la rentrée politique de l'exécutif.
00:51:03 Elle dit vouloir démentir ce qu'elle qualifie de rumeur.
00:51:07 On l'écoute au micro de nos confrères de France Bleue.
00:51:10 Je vois beaucoup de rumeurs sur lesquelles on voudrait augmenter les impôts.
00:51:13 Il n'est pas question, et ce n'est pas du tout la philosophie du gouvernement,
00:51:16 d'augmenter les impôts des ménages.
00:51:18 Au contraire, on veut continuer à baisser les impôts
00:51:21 en étant, évidemment, attentif au pouvoir d'achat des classes moyennes.
00:51:26 Moi, je peux peut-être vous dire qu'on a passé le pic de l'inflation
00:51:31 et qu'on devrait donc revenir à des niveaux plus habituels dans les prochains mois.
00:51:37 Et dans le Conseil des ministres, aujourd'hui, Emmanuel Macron a assuré
00:51:40 qu'il réunira la semaine prochaine les forces politiques représentées au Sénat et à l'Assemblée.
00:51:45 Un dialogue qui s'inscrit dans son initiative politique d'ampleur.
00:51:48 Objectif éviter les blocages au Parlement cette année.
00:51:51 Et les membres du gouvernement, justement, sont sur le terrain.
00:51:55 C'est le cas d'Aurore Berger.
00:51:56 La ministre des Solidarités et des Familles est à Reuil-Malmeson cet après-midi
00:52:00 dans un magasin Leclerc.
00:52:02 À l'approche de la rentrée des élèves,
00:52:04 elle s'est exprimée sur l'augmentation des prix des fournitures scolaires.
00:52:08 La rentrée, elle va être un petit peu plus chère parce qu'en effet,
00:52:11 nos industriels ont été soumis à une augmentation des prix,
00:52:14 augmentation des prix de l'énergie, augmentation des prix du papier.
00:52:17 Mais il y a une alliance de tous qui fait qu'on rend le plus possible
00:52:20 la rentrée accessible à l'ensemble des familles.
00:52:23 Et ça, c'est évidemment, moi, ma préoccupation première
00:52:25 en tant que ministre des Solidarités et des Familles,
00:52:27 en lien avec les parlementaires, en lien avec les industriels,
00:52:30 en lien avec la grande distribution.
00:52:32 C'est en sorte que tous les enfants de notre pays
00:52:34 puissent avoir une rentrée sereine.
00:52:36 Et donc une rentrée sereine, ça veut dire ne pas avoir une boule au ventre
00:52:39 quand on fait ses courses ici, dans un hyper, dans un supermarché,
00:52:42 avec une liste de fournitures.
00:52:44 C'est la raison pour laquelle on a augmenté
00:52:46 l'allocation de rentrées scolaires.
00:52:48 Et à l'approche de la rentrée, Olivier Dussopt a lui aussi fait une annonce.
00:52:52 Le ministre du Travail assure que la formation
00:52:54 des chauffeurs de bus scolaires va être réduite.
00:52:57 On l'écoute.
00:52:58 Nos différents ministères ont travaillé
00:53:01 pour faire en sorte que l'accès à ce métier soit plus facile.
00:53:04 Aujourd'hui, pour exercer le métier de transporteur,
00:53:06 de chauffeur de transport collectif,
00:53:08 il faut réunir quatre documents administratifs.
00:53:10 Ces documents sont demandés les uns après les autres.
00:53:12 Nous allons presque fusionner les procédures pour les deux premiers,
00:53:15 pour gagner énormément de temps, et faire en sorte que le délai moyen,
00:53:18 qui est de presque trois mois, soit réduit de manière drastique,
00:53:21 et qu'ainsi on puisse gagner beaucoup de temps
00:53:23 entre la fin de la formation et le jour auquel les personnes
00:53:27 peuvent effectivement exercer ce métier-là.
00:53:29 Dans le reste de l'actualité, une large partie du territoire français
00:53:32 continue de suffoquer.
00:53:34 L'épisode caniculaire se poursuit.
00:53:36 19 départements sont placés en vigilance rouge.
00:53:39 Hier, des températures records ont été atteintes.
00:53:41 Alors certains Français recherchent de plus en plus de la fraîcheur.
00:53:44 Dans les Côtes-d'Armor, les réservations augmentent considérablement.
00:53:48 Marie-Victoire Diodonné.
00:53:50 La France serait envahie par la chaleur ?
00:53:53 Toute la France, non.
00:53:55 Une région peuplée d'irréductibles vacanciers
00:53:58 résiste encore et toujours à la canicule.
00:54:01 C'est la Bretagne.
00:54:03 Un atout pour la Côte-Armoricaine, sa température clémente.
00:54:07 On a 35 chez nous, donc on est venu se mettre au frais
00:54:13 et rejoindre nos enfants.
00:54:15 Il fait très chaud, donc je suis très heureux.
00:54:18 Nous sommes très heureux d'être ici.
00:54:20 Avoir juste 22 ou 23 degrés, c'est vraiment exceptionnel.
00:54:23 Résultat, c'est inhabituel.
00:54:25 En cette fin du mois d'août, l'air de camping-car affiche complet.
00:54:28 Et nombreux sont ceux qui s'accordent quelques jours de répit supplémentaires.
00:54:32 On n'a même pas envie de repartir.
00:54:34 On avait dit qu'on repartirait peut-être demain.
00:54:37 Mais non, on va rester encore un petit peu.
00:54:39 La région est épargnée par la vague de chaleur
00:54:42 qui s'abat sur toute l'Europe grâce à sa situation.
00:54:45 Ses vents océaniques provoquent nuages, précipitations et vents forts.
00:54:49 Mais malgré tout, la Bretagne reste bien au-dessus des normales de saison.
00:54:53 Et justement, c'est l'une des conséquences de ces fortes chaleurs.
00:54:57 Les incendies se multiplient un peu partout en Europe.
00:55:00 A Ténérife, un incendie ravage l'île espagnole depuis le 15 août
00:55:03 avec près de 15 000 hectares réduits en centre.
00:55:06 Les autorités locales assurent aujourd'hui que le feu est stabilisé
00:55:09 en majeure partie, mais pas encore sous contrôle.
00:55:12 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:55:14 La suite de 120 minutes info, c'est avec vous, Lionel Rousseau.
00:55:17 Merci Adrien Spiteri.
00:55:18 A tout à l'heure pour un prochain point sur l'actualité.
00:55:20 On va continuer nos débats bien sûr avec nos invités.
00:55:22 Jean Messiaen, Michel Top, Pascal Bittaud, Panelli.
00:55:25 Et on en sait un petit peu plus maintenant sur ce profil sidérant
00:55:29 du présumé violeur d'une femme de 29 ans à Cherbourg, selon le Figaro.
00:55:33 Cet individu de 18 ans mis en examen pour viol accompagné de torture
00:55:37 ou acte de barbarie a déjà été condamné cinq fois par la justice.
00:55:41 Il était connu dans son quartier pour ses nombreuses incivilités,
00:55:43 pour des agressions également.
00:55:45 Les explications de Marine Sabourin.
00:55:47 C'est un individu qui terrorise tout le monde.
00:55:50 A commencer par sa propre mère qu'il battait régulièrement selon les habitants.
00:55:54 Oumarène, 18 ans, 1m90, passait l'essentiel de son temps
00:55:58 à consommer des stupéfiants en bas de son immeuble.
00:56:00 Certaines fois seule, d'autres fois avec son groupe d'amis
00:56:03 qui venait quotidiennement squatter l'appartement de sa mère.
00:56:05 Dès que sa maman partait au travail le matin,
00:56:08 il y a des amis qui venaient chez lui, parfois à 15, à 20,
00:56:13 et qui hurlaient dans l'appartement une bonne partie de la journée.
00:56:18 Plusieurs habitants m'ont aussi raconté qu'il urinait
00:56:22 et même qu'il déféquait très régulièrement dans sa cage d'escalier.
00:56:26 Des comportements qui exaspéraient les habitants
00:56:29 et notamment les femmes sifflées et insultées régulièrement par le suspect.
00:56:32 Il y a quelques années, l'une d'entre elles, septuagénaire,
00:56:35 avait reçu des glaçons lancés depuis le balcon d'Oumarène.
00:56:38 Un geste qui aurait pu la tuer.
00:56:40 Dernier événement en date, cité par ses voisins,
00:56:42 une poubelle incendiée par l'individu et ses amis,
00:56:45 remplies de feux d'artifice au pied d'un arbre.
00:56:47 Depuis le placement en détention provisoire d'Oumarène,
00:56:50 l'élan se délie.
00:56:51 Beaucoup de voisins avaient peur de lui
00:56:54 et baissaient les yeux quand ils le croisaient.
00:56:58 Sûrement de peur de représailles ou de choses comme ça.
00:57:01 La victime plongée dans un coma artificiel est toujours entre la vie et la mort.
00:57:06 Et là encore, malheureusement, ce drame n'aurait pas dû arriver
00:57:09 parce que la place de cet individu, Jean Messia,
00:57:11 elle est tout simplement en prison.
00:57:13 Cinq condamnations.
00:57:14 Mais là, c'est dramatique.
00:57:17 Je ne comprends pas, si vous voulez,
00:57:19 encore une fois, combien de fois la justice aura à faire face
00:57:24 à des gens qu'elle aura eus sous la main,
00:57:26 qu'elle aura libérés et qui auront provoqué ces drames.
00:57:29 Je ne comprends pas où sont les sanctions.
00:57:32 Pourquoi il n'y a pas de responsabilité des magistrats
00:57:36 qui libèrent...
00:57:39 Parce que vous savez qu'en 2019,
00:57:41 cet Oumar avait fait l'objet d'une plainte pour viol
00:57:44 que le parquet avait à l'époque jugé de classer sans suite.
00:57:48 Donc je ne comprends pas que dans tous les corps de métier,
00:57:51 vous avez des responsabilités individuelles pour faute.
00:57:54 Si vous êtes un médecin de l'assistance publique
00:57:56 et que vous commettez une faute sur un patient
00:57:59 qui le handicap ou le tue,
00:58:01 vous passez devant un conseil disciplinaire
00:58:03 et vous rendez compte de votre faute.
00:58:06 Pourquoi la magistrature est le seul corps
00:58:08 où il y a une sorte de privilège et d'immunité
00:58:11 à ne jamais être responsable de rien ?
00:58:13 Donc évidemment que ça aussi,
00:58:15 ça encourage d'une certaine façon le laxisme,
00:58:18 ou en tout cas ça ne le freine pas.
00:58:20 Si le juge sait que la société le tiendra comptable
00:58:23 de ses décisions le cas échéant,
00:58:26 peut-être que le juge et le magistrat regardera à deux fois
00:58:29 avant de prononcer une libération ou une peine ridicule.
00:58:33 Donc cet individu est un individu dangereux,
00:58:36 connu dans son quartier,
00:58:38 qui a quand même 17 mentions à son cagé judiciaire,
00:58:41 il a 18 ans.
00:58:42 Ça veut dire que depuis qu'il est né,
00:58:43 quasiment il en a une tous les ans de sa vie.
00:58:46 C'est quand même invraisemblable.
00:58:47 Et il est dehors.
00:58:48 Et qui paye le prix ?
00:58:50 Cette malheureuse qui a été violée.
00:58:51 Je rappelle quand même que les tortures,
00:58:54 les tortures que Umar a infligées à sa victime
00:58:57 sont telles qu'il a fallu mettre en place
00:59:00 une cellule psychologique à l'hôpital pour les soignants,
00:59:03 tellement ils ont vu l'horreur devant leurs yeux.
00:59:05 Rendez-vous compte.
00:59:06 Et personne n'est là pour dire qui est responsable
00:59:10 que cette crapule soit dehors.
00:59:12 Excusez-moi, c'est révoltant.
00:59:13 Sur l'aspect judiciaire et en effet le fait
00:59:16 que cet individu soit dehors,
00:59:17 on en parle avec Julie Courvoisier
00:59:19 dans quelques instants,
00:59:20 avocate au barreau de Paris.
00:59:21 Mais j'aimerais juste qu'on s'attache un tout petit peu
00:59:23 sur ce que l'on sait du profil de cet individu,
00:59:26 Michel Tocque,
00:59:27 parce que quand on est capable
00:59:28 de brutaliser sa propre mère,
00:59:30 ça relève de la psychiatrie.
00:59:32 Il y a deux choses.
00:59:33 D'abord, la question que je me pose,
00:59:34 c'est combien il y a-t-il de Huma en France ?
00:59:37 Pourquoi je pose cette question ?
00:59:39 Parce qu'en fait,
00:59:40 ce n'est pas un cas isolé.
00:59:41 Ce n'est pas un cas isolé.
00:59:42 Malheureusement, on a...
00:59:44 Alors, combien il y en a-t-il ?
00:59:45 Je n'en sais rien,
00:59:46 mais je pense qu'il n'est pas le seul.
00:59:48 Et je le dis parce qu'en fait,
00:59:50 effectivement, ce profil qui fait terriblement peur
00:59:53 et Jean-Michel qui souligne que même parmi les soignants
00:59:56 qui sont pourtant habitués
00:59:57 à avoir des profils très compliqués,
01:00:00 il a fallu mettre en place une cellule psychologique.
01:00:02 Effectivement, il y a un problème.
01:00:04 Ensuite, il y a la réponse judiciaire
01:00:06 qui manifestement n'est pas à la hauteur du profil de la personne.
01:00:11 Et d'ailleurs, comment va-t-il être jugé
01:00:13 dans les semaines, les mois ou les années qui viennent ?
01:00:15 C'est une vraie question.
01:00:17 Quand est-ce qu'il pourra ressortir de prison ?
01:00:19 C'est une véritable question qui se pose.
01:00:21 Et j'ai médité dans ma vie
01:00:23 contre la peine de mort dans le monde.
01:00:25 Je pense qu'il faut des peines de prison très fermes
01:00:29 et très dures et très longues
01:00:31 pour des personnes qui constituent des dangers.
01:00:33 - Mais il n'y a pas de certitude en France.
01:00:34 - Ça peut être 20 ans maximum d'incompréhensible.
01:00:36 - Vous avez posé une question sur la psychiatrie.
01:00:38 Mais la connexion, la relation
01:00:41 entre les acteurs de la psychiatrie
01:00:43 et les acteurs du système pénitentiaire
01:00:45 et de la justice est très compliquée en France.
01:00:48 Elle est très compliquée.
01:00:49 Et en fait, il y a des problèmes de relation.
01:00:51 C'est-à-dire que vous avez beaucoup de profils
01:00:53 comme ce Houmar qui passent entre les mailles du filet
01:00:57 parce que justement les différents acteurs
01:00:59 qui sont censés se coordonner
01:01:01 pour essayer de suivre ces personnes
01:01:02 lorsqu'elles ne sont pas en prison
01:01:04 n'arrivent pas à travailler ensemble.
01:01:05 C'est ça aussi la réalité.
01:01:07 Donc s'il vous plaît, il y a à la fois
01:01:08 un laxisme pénal qui est absolument condamnable.
01:01:12 Et je repose la question,
01:01:13 quand est-ce qu'il sortira de prison ?
01:01:15 Dans 5 ans ? Dans 10 ans ? Dans 15 ans ? Dans 20 ans ?
01:01:17 Alors qu'on sait qu'il est un danger pour la société.
01:01:20 - Irrécupérable.
01:01:21 - Et qu'il est probablement irrécupérable.
01:01:23 Et en même temps, il y a un problème de relation
01:01:26 entre les différents acteurs qui sont censés...
01:01:28 - Ce que vous parlez dans un instant,
01:01:29 c'est un sujet très intéressant avec Maître Courvoisier
01:01:31 qui est déjà en ligne.
01:01:32 Mais d'abord, juste sur la réaction de la population
01:01:34 qu'il terrorise, Pascal Bitto Panelli.
01:01:36 Parce que cet homme terrorise les gens
01:01:39 qui vivent dans son quartier.
01:01:41 Ils ont, à juste titre sans doute, peur de lui.
01:01:44 Mais à un moment donné,
01:01:45 la population n'a pas envie de réagir.
01:01:47 Jean Messia a parlé de la Corse il y a quelques jours
01:01:50 avec une réaction de la population immédiatement
01:01:53 pour dire "on ne veut pas de violence
01:01:56 et on ne se laissera pas terroriser".
01:01:58 Les gens n'ont pas envie de se prendre en main
01:02:02 et d'essayer de réagir.
01:02:03 Ce n'est pas possible, ça ?
01:02:05 - Ça l'est, la preuve, Jean.
01:02:07 Et vous en parliez tout de suite.
01:02:09 Je peux vous dire qu'en Corse,
01:02:10 Omar, il ne s'est pas resté longtemps là-bas.
01:02:12 Et il n'aurait pas eu ce comportement là-bas.
01:02:15 Parce que les Corses se défendent, sont vigilants,
01:02:17 sont patriotes et se protègent entre eux.
01:02:20 Alors où on peut également se révolter
01:02:24 au-delà de tout ce que j'ai pu entendre,
01:02:26 c'est que je trouve que c'est une très grosse erreur
01:02:28 d'appréciation des magistrats.
01:02:30 Pourquoi ?
01:02:31 Parce que ce garçon-là a un parcours
01:02:33 de grand pervers et de prédateur,
01:02:35 déjà au niveau de la violence
01:02:37 et au niveau de la sexualité.
01:02:39 Or, quand on est face à ce type de profil,
01:02:42 on est sûr qu'il ne s'arrêtera jamais.
01:02:46 Sauf que quand il s'arrête, c'est sur une victime,
01:02:49 sur cette jeune femme qui est traumatisée à vie,
01:02:52 dans son corps et dans sa tête.
01:02:54 Et ça, c'est purement et simplement scandaleux.
01:02:57 Julia Courvoisier, avocate au Barreau de Paris,
01:02:59 est avec nous en direct.
01:03:00 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:03:01 Votre constat sur ce cas qui fait débat,
01:03:03 déjà aussi sur notre plateau,
01:03:05 plusieurs fois condamné,
01:03:06 multiricidiviste, ultra-violent.
01:03:08 Pourquoi cet homme est encore en liberté
01:03:11 ou a été encore en liberté
01:03:12 et il a pu commettre ce viol ?
01:03:14 Alors déjà, si je ne m'abuse,
01:03:17 ce suspect qui est mis en examen,
01:03:19 placé en détention provisoire,
01:03:20 c'est important de le préciser,
01:03:21 la justice sur cette affaire-là, en tout cas,
01:03:23 a fait preuve de fermeté
01:03:25 pour protéger la victime et la société.
01:03:27 Il n'a pas été condamné 17 fois,
01:03:29 de ce que j'ai lu dans l'article du Figaro ce matin,
01:03:31 mais 5 fois.
01:03:32 On l'a précisé tout à l'heure.
01:03:34 Oui, il n'y a pas 17 mentions comme M. Messier l'a dit,
01:03:37 ce qui est un peu différent.
01:03:38 Il a été condamné 5 fois,
01:03:40 apparemment lorsqu'il était mineur.
01:03:41 On n'a pas les détails des faits,
01:03:43 on n'a pas les contextes de l'époque de ses condamnations,
01:03:46 on n'a pas non plus la personnalité
01:03:48 et ce qui avait été jugé à l'époque.
01:03:50 Donc c'est un petit peu compliqué, moi, de vous dire pourquoi il est dehors.
01:03:53 En l'occurrence, au moment des faits, il était libre.
01:03:56 Très certainement qu'il avait exécuté les peines auxquelles il avait été condamné.
01:04:00 Maintenant, est-ce que c'était trop sévère, pas assez sévère ?
01:04:03 Je ne peux pas vous dire.
01:04:04 Vous savez, quand on est avocat de la défense
01:04:07 et qu'on défend ce genre de profil,
01:04:09 bien entendu qu'on comprend ce que c'est que l'acte de barbarie
01:04:11 et les tortures, et c'est particulièrement délicat.
01:04:14 En l'occurrence, il va falloir essayer de comprendre
01:04:17 qu'est-ce qui s'est passé.
01:04:18 Et nous, les avocats, en tout cas en matière pénale,
01:04:20 on ne parle pas de profil, ça c'est plus le rôle des experts,
01:04:23 on parle de personnalité.
01:04:24 Et donc effectivement, dans sa personnalité,
01:04:26 il y a ses cinq condamnations
01:04:27 et il faudra que la partie civile
01:04:30 et l'ensemble des personnes du dossier puissent y avoir accès.
01:04:34 Et puis, le contexte.
01:04:36 Et j'en viens au témoignage des voisins que vous avez récupérés,
01:04:40 notamment sa maman,
01:04:41 des voisins qui parlent du fait qu'il urinait apparemment un petit peu partout
01:04:44 et qu'il "terrorisait" les voisins.
01:04:47 Ça, c'est des éléments de contexte.
01:04:48 Et évidemment, ces personnes-là vont être entendues
01:04:50 par les services de police sur ordre du juge d'instruction
01:04:53 pour savoir un petit peu quelle est sa personnalité
01:04:55 et quelles sont éventuellement ses possibilités dans très longtemps
01:04:59 parce qu'il risque la réclusion criminelle à perpétuité
01:05:03 avec une peine de sûreté qui peut aller jusqu'à 22 ans.
01:05:06 Et dans tous les cas, je crois que faire un petit peu des plans
01:05:09 sur la comète, sur ses condamnations et sur sa date de sortie,
01:05:11 c'est un petit peu prématuré.
01:05:13 À l'heure actuelle, l'enquête va se mener
01:05:16 et il va falloir savoir effectivement quelle est la personnalité
01:05:19 de ce suspect mis en examen en plaçant en détention provisoire.
01:05:22 Pourquoi mettre, selon vous, est-ce prématuré
01:05:24 de parler de son éventuelle date de sortie ?
01:05:26 Parce qu'il y a un vrai débat sur la perpétuité en France.
01:05:28 Quand on parle de perpétuité, normalement, ce devrait être à vie.
01:05:31 Or, ce n'est pas le cas.
01:05:32 Vous l'avez dit, en France, c'est 20 ans incompressibles ou 22 ans.
01:05:36 Il a 18 ans, ce garçon, si justement il n'a pas sa place dans la société.
01:05:40 C'est un suspect pour l'instant.
01:05:42 Il est présumé coupable, mais c'est un suspect.
01:05:45 Il est présumé innocent, absolument.
01:05:47 Vous avez raison de le préciser.
01:05:49 Il a 18 ans.
01:05:50 S'il fait 20 ans de prison, il sortira à un âge qui lui permettra peut-être,
01:05:56 encore une fois, de commettre des agressions, des exactions.
01:06:00 Alors, la prison à perpétuité sans peine de sûreté, en France, elle existe.
01:06:04 Elle est condamnée, elle est prononcée régulièrement.
01:06:07 Elle a été prononcée l'année dernière dans le dossier des attentats du 13 novembre
01:06:10 contre plusieurs accusés.
01:06:11 Ça veut dire qu'il n'y a pas de peine de sûreté,
01:06:12 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de possibilité de sortie.
01:06:14 Et il y a ensuite une partie peine de sûreté,
01:06:17 au cours de laquelle les condamnés ne peuvent former aucune demande d'aménagement,
01:06:21 aucune demande de sortie anticipée,
01:06:23 aucune demande de sortie ne prête que temporaire pour une après-midi.
01:06:25 Ça, c'est la première chose.
01:06:27 C'est à l'appréciation de la cour d'assises
01:06:30 qui pourra être saisie dans ce dossier à la suite de l'information judiciaire.
01:06:34 Moi, je ne sais pas quand est-ce qu'il va sortir,
01:06:36 et comme je vous le disais, je ne participe pas à ce débat-là,
01:06:39 parce que je ne sais pas, en réalité.
01:06:41 Tout dépendra de ce qui va se passer.
01:06:43 Je suis présumée innocente à ce stade-là,
01:06:45 et c'est important si vous me permettez de dire quelque chose.
01:06:47 Ça ne veut pas dire qu'il ne sera pas condamné.
01:06:49 Ça veut dire que l'enquête suit son cours,
01:06:51 et qu'il va falloir récupérer des éléments à charge,
01:06:53 des éléments de contexte, mais aussi des éléments à décharge,
01:06:55 des éléments d'explication.
01:06:57 La société a besoin d'explications,
01:06:59 mais la victime, cette jeune femme et ses proches,
01:07:01 en ont également besoin, et c'est l'objectif,
01:07:03 notamment de l'instruction, de récupérer ces éléments-là.
01:07:06 C'est en ça que je me permets de vous reprendre sur la présomption d'innocente,
01:07:09 parce que c'est important.
01:07:11 C'est une coupable, ça n'existe pas.
01:07:13 Et en revanche, ce jeune homme, il a reconnu les faits,
01:07:15 il est en détention pour les voir, mais il va devoir s'expliquer,
01:07:17 et il va falloir enquêter.
01:07:19 Sa sortie, je n'en sais rien.
01:07:21 Vous avez raison de me reprendre sur la terminologie
01:07:23 et sur la sémantique de présumée innocente, en effet.
01:07:25 Mais vous parliez tout à l'heure de personnalité,
01:07:28 vous n'utilisez pas le terme de profil,
01:07:30 sur sa personnalité,
01:07:32 sur sa personnalité psychiatrique également.
01:07:34 Est-ce un élément qui pourrait,
01:07:36 finalement,
01:07:38 lui apporter soutien dans sa défense ?
01:07:40 Est-ce qu'on peut estimer
01:07:42 qu'un individu qui est capable
01:07:44 de violenter sa mère
01:07:46 n'a pas une personnalité psychologique
01:07:48 quelque peu dérangée ?
01:07:50 Alors, moi,
01:07:52 je ne suis ni psychologue, ni psychiatre,
01:07:54 pas médecin, je suis avocate.
01:07:56 Oui, mais comment vous le défendriez, justement ?
01:07:58 Est-ce que vous utiliseriez cet aspect psychiatrique
01:08:00 dans la défense, si c'était votre client ?
01:08:02 Alors, dans ces dossiers-là,
01:08:04 il y a obligatoirement
01:08:06 des expertises, une expertise de personnalité,
01:08:08 une expertise psychologique
01:08:10 et une expertise psychiatrique.
01:08:12 Il peut y avoir également,
01:08:14 à la demande de la défense, ou de la partie civile,
01:08:16 ou du procureur,
01:08:18 des demandes de contre-expertise,
01:08:20 si ces expertises ne sont pas satisfaisantes
01:08:22 ou si elles posent problème.
01:08:24 Il est évident que quand on est avocat de la défense
01:08:26 et qu'on a des expertises, on s'en sert.
01:08:28 On s'en sert soit parce qu'elles permettent
01:08:30 de mieux comprendre son client,
01:08:32 soit parce qu'on estime que nous,
01:08:34 connaissant un peu notre client,
01:08:36 dans tous les cas, toutes les pièces d'un dossier pénal
01:08:38 servent à la défense,
01:08:40 non pas pour excuser un geste,
01:08:42 il faut bien comprendre. Nous, les avocats,
01:08:44 on n'est pas là pour pardonner
01:08:46 et excuser des gestes qui correspondent à des viols
01:08:48 avec acte de barbarie, ou n'importe quel geste.
01:08:50 On défend des personnes qui sont mises en cause
01:08:52 et on essaye, à un moment donné,
01:08:54 de faire la lumière sur un dossier pour que le débat
01:08:56 judiciaire qui va se mener au cours de l'instruction
01:08:58 et très certainement de l'assise,
01:09:00 soit le plus large possible
01:09:02 pour pouvoir savoir à quoi
01:09:04 ce suspect peut être
01:09:06 condamné par la suite et effectivement
01:09:08 s'il y a une dangerosité.
01:09:10 Attention, s'il est condamné à une peine de
01:09:12 sûreté, de toute façon, il y aura des expertises
01:09:14 tout au long de sa détention
01:09:16 et de l'exécution de sa peine pour savoir
01:09:18 quel est effectivement son profil psychologique
01:09:20 ou psychiatrique, mais également sa personnalité.
01:09:22 Merci pour toutes ces explications
01:09:24 précieuses, Julia Courvoisier.
01:09:26 A bientôt sur l'antenne de CNews et merci d'avoir
01:09:28 réagi. Avant de passer à un autre sujet,
01:09:30 peut-être encore un mot de commentaire
01:09:32 sur ce garçon, condamné ou pas condamné,
01:09:34 présumé innocent en effet,
01:09:36 qui va avoir un défenseur, une avocate,
01:09:38 peut-être aussi brillante
01:09:40 ou brillante que l'a été
01:09:42 notre invité, Jean Messia.
01:09:44 Mais ce garçon-là, est-ce qu'il a peur de la prison ?
01:09:46 Est-ce qu'il a peur ? Je voudrais corriger
01:09:48 parce que maître Courvoisier
01:09:50 m'a repris sur un élément qui était faux.
01:09:52 Moi j'ai bien spécifié qu'il s'agit de
01:09:54 17 mentions. Oui, 5 condamnations
01:09:56 et 17 mentions, absolument.
01:09:58 Il faut bien le préciser, c'est ce que j'ai dit et j'ai été repris
01:10:00 je ne sais pas pourquoi. Ça c'est la première chose.
01:10:02 La deuxième chose, c'est que s'agissant du profit
01:10:04 de psychiatrie, je tiens à apporter un élément
01:10:06 très important en la matière.
01:10:08 Tout le monde n'est pas psychiatrique.
01:10:10 Tous les meurtriers, les assassins,
01:10:12 fusses, des gens qui commettent
01:10:14 les pires tortures, ne sont pas
01:10:16 psychiatriquement atteints. La différence,
01:10:18 c'est est-ce qu'il a conscience de ce qu'il fait
01:10:20 au moment où il le fait ou pas.
01:10:22 S'il n'a pas conscience de ce qu'il fait,
01:10:24 évidemment que là, on rentre
01:10:26 dans la psychiatrie, mais
01:10:28 quand on cherche à cacher, quand on ment,
01:10:30 quand on échafaude un scénario
01:10:32 avant d'aller, donc on prémédite,
01:10:34 quand bien même
01:10:36 le meurtre derrière serait atroce,
01:10:38 ça ne fait pas du meurtrier
01:10:40 quelqu'un qui serait
01:10:42 psychiatriquement dérangé.
01:10:44 On peut être un psychopathe et être
01:10:46 parfaitement conscient de ce que l'on fait.
01:10:48 Donc je veux qu'on arrête, si vous voulez,
01:10:50 d'utiliser ce mot de psychiatrique à tort
01:10:52 et à travers comme pour décharger ou diminuer
01:10:54 l'atrocité d'un certain
01:10:56 nombre de choses. Enfin, je ne comprends
01:10:58 pas, si vous voulez, les
01:11:00 attermoiements de maîtres convoisiers en ce qui
01:11:02 concerne l'éventuelle peine que ce criminel
01:11:04 pourrait prendre. Elle est
01:11:06 bien placée pour savoir que
01:11:08 la perpétuité réelle n'existe pas.
01:11:10 - Elle ne peut pas faire de pronostic sur un jugement,
01:11:12 c'est ça qu'elle nous a expliqué.
01:11:14 - Entre vous et moi, d'ailleurs vous l'avez vous-même
01:11:16 repris à ce sujet, c'est que
01:11:18 on sait très bien que la peine maximale qu'il puisse prendre
01:11:20 c'est 30 ans. Bon, le
01:11:22 prévenu a 18 ans aujourd'hui. A supposer
01:11:24 qu'il se prenne la peine maximale
01:11:26 et sans même rentrer dans le détail des réductions
01:11:28 de peine, c'est-à-dire qu'il fasse la totalité
01:11:30 de sa peine, il sortira de prison
01:11:32 à 38 ans dans le pire
01:11:34 des cas et très certainement
01:11:36 avant parce que personne ou
01:11:38 très peu de monde fait en
01:11:40 réalité les 30 ans parce qu'avec le jeu des réductions
01:11:42 de peine, on se retrouve toujours à
01:11:44 faire plusieurs années de moins. - Si c'est 30 ans, il sortira un petit peu plus tard.
01:11:46 - Donc si vous voulez, on ne peut pas,
01:11:48 enfin je ne comprends pas, on sait très bien
01:11:50 que cet individu sortira
01:11:52 à un âge qui pourra lui permettre
01:11:54 le cas échéant de continuer
01:11:56 sa dérive criminelle
01:11:58 et sa dérive
01:12:00 de meurtre
01:12:02 et de viol, etc. Donc à
01:12:04 quel moment la société se dit
01:12:06 qu'un individu, parce que je vais vous dire, et je vais terminer par là,
01:12:08 c'est que l'hypothèse fondamentale qu'on fait
01:12:10 c'est que tout individu est récupérable.
01:12:12 Qu'en gros, tout le monde peut
01:12:14 se réinsérer, ce qui n'est pas vrai
01:12:16 dans tous les cas. Il y a des gens qui sont
01:12:18 fournis, n'étaient pas récupérables.
01:12:20 Et il aurait donc fallu l'embastiller à vie.
01:12:22 Il y a des gens qui ne sont pas récupérables.
01:12:24 - On ne peut pas condamner cet individu,
01:12:26 même si effectivement sa personnalité
01:12:28 est particulièrement trouble
01:12:30 et il a été condamné, vous l'avez dit Jean-Messia,
01:12:32 mais on ne peut pas le condamner aujourd'hui sur ce plateau.
01:12:34 On est obligé de donner des informations et de dire
01:12:36 qu'il est en effet présumé innocent.
01:12:38 Maître Courvoisier a bien fait de me reprendre tout à l'heure
01:12:40 quand on parlait de présumé coupable. Voilà la différence.
01:12:42 - Oui, oui, mais d'accord.
01:12:44 On peut quand même échafauder
01:12:46 un certain nombre d'hypothèses sur
01:12:48 le cas échéant s'il est condamné.
01:12:50 S'il est condamné, il ne sera pas enfermé à vie.
01:12:52 - Ça restera du commentaire, ce ne sera pas une décision
01:12:54 de justice. Michel Thaume.
01:12:56 - La possibilité de se racheter
01:12:58 ou d'être récupéré, quand vous en êtes
01:13:00 à la cinquième ou la dix-septième,
01:13:02 mais là c'est la cinquième condamnation,
01:13:04 c'est déjà que vous avez eu quatre chances
01:13:06 de vous remettre sur le droit chemin
01:13:08 et vous avez échoué quatre fois
01:13:10 à vous remettre sur le droit chemin.
01:13:12 Et ensuite, Pascal Bitto-Panelic
01:13:14 disait quelque chose de très important tout à l'heure,
01:13:16 c'est qu'il y a une particularité
01:13:18 avec les criminels sexuels.
01:13:20 Parce que sur les auteurs de crimes sexuels,
01:13:22 là il y a vraiment un problème de récidive.
01:13:24 Les risques de récidive
01:13:26 sont plus importants dans ce type
01:13:28 de crime. Et c'est vrai, moi je suis
01:13:30 particulièrement... ce qui moi me choque le plus,
01:13:32 c'est que dans ce qui est ressorti
01:13:34 comme information sur son casier judiciaire,
01:13:36 c'est qu'il y a des faits de viols
01:13:38 répétés. Ce n'est pas que
01:13:40 du vol et de
01:13:42 s'attaquer violemment à des personnes,
01:13:44 c'est plus particulièrement du viol,
01:13:46 c'est-à-dire des crimes sexuels. - Ce qu'on se dit, c'est qu'on aurait pu
01:13:48 éviter évidemment ce dernier viol à Cherbourg.
01:13:50 - La justice a-t-elle pris en
01:13:52 compte le risque de récidive
01:13:54 sur ce qui est, encore une fois,
01:13:56 des crimes bien particuliers
01:13:58 parce que, malheureusement répétitif
01:14:00 chez des profils ou des
01:14:02 personnalités où le risque
01:14:04 de récidive est très important, c'est qu'encore une fois,
01:14:06 les criminels sexuels,
01:14:08 ce sont des personnes sur lesquelles la société doit non seulement
01:14:10 prendre des mesures très fermes de protection
01:14:12 pour protéger la société, mais aussi
01:14:14 probablement sur ces dites personnes
01:14:16 des mesures extrêmement fortes
01:14:18 parce qu'encore une fois, là, les risques de récidive...
01:14:20 - Avec des peines plus lourdes, vous qui avez travaillé, justement,
01:14:22 vous l'avez dit notamment sur la peine de mort,
01:14:24 sur l'abolition de la peine de mort. - Moi, j'ai miti contre la peine de mort,
01:14:26 mais en disant toujours, contre
01:14:28 l'avis de beaucoup de mes amis
01:14:30 abolitionnistes, que justement, pour que
01:14:32 la société comprenne l'importance de l'abolition de la peine de mort,
01:14:34 il fallait que la justice,
01:14:36 en contrepartie, sache être
01:14:38 très ferme, c'est-à-dire prononcer
01:14:40 des peines de prison
01:14:42 fermes à vie pour des
01:14:44 criminels qui ne
01:14:46 sauraient
01:14:48 se maîtriser et dont la société a
01:14:50 besoin de se protéger. Et donc, effectivement,
01:14:52 malheureusement, que ce
01:14:54 soit en France et dans beaucoup de
01:14:56 pays, on a affaire à des justices
01:14:58 qui souvent sont trop laxistes
01:15:00 et c'est pour cela que l'on voit des
01:15:02 affaires comme celle-là. Je le répète,
01:15:04 cinq condamnations déjà, c'est
01:15:06 quatre possibilités de se
01:15:08 racheter que la dite
01:15:10 personne, monsieur Houmar,
01:15:12 n'a pas saisie. - Jean-Michel
01:15:14 Taubes, vous avez raison, sauf que le problème, c'est que nous sommes
01:15:16 tenus par des conventions et des traités en la
01:15:18 matière. C'est-à-dire que la manière...
01:15:20 - Non, on est tenus par des convictions.
01:15:22 Les convictions, c'est qu'on contrôle la peine de mort.
01:15:24 - J'allais dire, vous prêchez un convaincu.
01:15:26 En l'occurrence, le gouvernement aujourd'hui
01:15:28 et toutes nos élites
01:15:30 politiques aujourd'hui ne peuvent pas aller
01:15:32 vers une politique pénale plus ferme et encore
01:15:34 moins une politique carcérale plus ferme, parce que
01:15:36 tout cela est en réalité décidé au
01:15:38 niveau européen. La prison n'est
01:15:40 plus un lieu de privation de liberté,
01:15:42 c'est de plus en plus un lieu de
01:15:44 réinsertion progressive. Donc à partir
01:15:46 de là, c'est pour ça que vous avez des prisons qui
01:15:48 peuvent organiser des
01:15:50 colentesses et des trucs
01:15:52 comme ça. Parce que la prison
01:15:54 n'est plus un lieu de privation
01:15:56 de liberté par lequel une société éloigne
01:15:58 ceux qui la menacent, mais
01:16:00 c'est un lieu comme un sas qui permet
01:16:02 de réinsérer les individus. C'est ça le
01:16:04 parlement français qui vote le
01:16:06 code pénal français. Donc c'est
01:16:08 la responsabilité du législateur
01:16:10 français de prendre des mesures
01:16:12 qui n'ont pas le code pénal.
01:16:14 Ce genre de profil,
01:16:16 d'individu ou de personnalité, comme le
01:16:18 disait l'avocate tout à l'heure,
01:16:20 n'a pas peur de la prison, n'a pas
01:16:22 peur de la police ?
01:16:24 Pas du tout.
01:16:26 Vous voyez, c'est au-delà
01:16:28 de ce qui a été dit
01:16:30 par cette avocate qui, bien sûr,
01:16:32 joue son rôle et est dans le cadre de sa
01:16:34 profession. - Avocate de la défense.
01:16:36 - Absolument. On voit très bien que ce
01:16:38 garçon a un profil extrêmement
01:16:40 lourd, extrêmement
01:16:42 inquiétant, avec
01:16:44 une projection
01:16:46 sur un parcours criminel qui sera sans doute
01:16:48 axé sur la récidive. Ça s'est
01:16:50 produit dans des conditions absolument
01:16:52 atroces. Donc il importe que
01:16:54 la justice mette
01:16:56 de suite à l'écart ce
01:16:58 type de profil pour protéger la
01:17:00 population de ces prédateurs.
01:17:02 Ça me semble extrêmement logique.
01:17:04 - On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants
01:17:06 pour la dernière partie de 120 minutes info. On va parler
01:17:08 politique puisque c'était la rentrée du Conseil des
01:17:10 Ministres. Aujourd'hui, rentrée officielle
01:17:12 pour celles et ceux qui
01:17:14 nous gouvernent avec le président Macron et
01:17:16 la Première Ministre Elisabeth
01:17:18 Borne. On en parle avec nos invités dans quelques
01:17:20 instants. A tout de suite.
01:17:22 La dernière partie de
01:17:28 120 minutes info sur CNews en direct
01:17:30 pour évoquer la politique et
01:17:32 notamment la rentrée du Conseil des Ministres.
01:17:34 La rentrée politique aujourd'hui avec
01:17:36 nos invités Jean Messia,
01:17:38 Michel Taubes et Pascal Bitto
01:17:40 Pannelli. Le Conseil des Ministres, c'est
01:17:42 donc aujourd'hui avec cette rentrée. La Première
01:17:44 Ministre Elisabeth Borne entre peut-être aussi dans
01:17:46 une zone de turbulence car les prochaines semaines
01:17:48 s'annoncent à haut risque. Que faut-il retenir
01:17:50 de cette journée et notamment de la
01:17:52 communication d'Elisabeth Borne ? On voit ça
01:17:54 avec Thomas Bonnet.
01:17:56 Premier Conseil des Ministres à l'occasion
01:17:58 de cette rentrée pour le
01:18:00 gouvernement. Pas de compte rendu à l'issue
01:18:02 de ce Conseil des Ministres puisque la
01:18:04 Première Ministre Elisabeth Borne s'est
01:18:06 exprimée à la mi-journée chez nos confrères
01:18:08 de France Bleu. Elle a ainsi dressé les trois
01:18:10 priorités du gouvernement pour la rentrée. D'abord
01:18:12 les questions environnementales avec
01:18:14 évidemment la canicule, la sécheresse.
01:18:16 Il faut au détail accélérer
01:18:18 la transition écologique. L'autre
01:18:20 priorité c'est la rentrée scolaire et les questions
01:18:22 de pouvoir d'achat. Il n'y aura pas de hausse
01:18:24 d'impôts pour les ménages, déclare ainsi
01:18:26 la Première Ministre. Enfin,
01:18:28 troisième priorité, ce sont les questions
01:18:30 de budget. Il faut réduire les dépenses
01:18:32 publiques. C'est dans ce
01:18:34 contexte que le Président de la République
01:18:36 doit détailler prochainement son
01:18:38 initiative politique d'ampleur telle
01:18:40 qu'il l'avait promis dans le courant de l'été.
01:18:42 Il a fait savoir lors de ce
01:18:44 Conseil des Ministres qu'il réunirait la semaine
01:18:46 prochaine à l'Elysée les principaux
01:18:48 représentants des forces politiques
01:18:50 représentées au Parlement.
01:18:52 Les priorités du gouvernement,
01:18:54 est-ce que vous partagez le choix ou la hiérarchie
01:18:56 des priorités qui ont été établies
01:18:58 aujourd'hui par Elisabeth Borne ?
01:19:00 Encore une fois, dans le prolongement des
01:19:02 interventions de la Première Ministre et du Président
01:19:04 de la République au mois de juillet,
01:19:06 il n'y a rien sur les leçons
01:19:08 tirées des émeutes de fin juin, début juillet
01:19:10 qui constituent selon moi
01:19:12 un véritable tremblement de terre dans notre pays.
01:19:14 Il n'y a rien en matière de sécurité.
01:19:16 C'est quand même fort de café. C'est quand même la
01:19:18 principale demande de nos concitoyens
01:19:20 avec le pouvoir d'achat. Donc je pense
01:19:22 qu'il y a vraiment chez Emmanuel
01:19:24 Macron, alors même
01:19:26 qu'il a augmenté les moyens de la police et de la justice,
01:19:28 peut-être plus que ses prédécesseurs,
01:19:30 mais en termes de messages politiques
01:19:32 et d'assumer
01:19:34 un discours régalien
01:19:36 fort, franchement,
01:19:38 à part Gérald Darmanin qui est bien seul dans la
01:19:40 Macronie, franchement, il y a
01:19:42 une absence, il y a un silence. Et je pense que c'est
01:19:44 fort dommageable. Et c'est d'autant plus dommageable
01:19:46 que dès le mois de septembre, on va voir
01:19:48 que la question du régalien, outre les
01:19:50 faits que l'on a déjà commentés,
01:19:52 va revenir très très fort.
01:19:54 La manifestation le 23 septembre
01:19:56 contre la police qui est absolument
01:19:58 scandaleuse. Enfin voilà, l'actualité
01:20:00 malheureusement sécuritaire va être très très forte
01:20:02 à la rentrée. Donc oui, je suis très étonné.
01:20:04 Mais bon, vous savez, en fin de journée, il va y avoir
01:20:06 une grande sortie médiatique
01:20:08 du président de la République dans le magazine
01:20:10 Le Point. Peut-être que
01:20:12 le président de la République va faire une annonce
01:20:14 tonitruante et dire que
01:20:16 le régalien... Sur la sécurité, notamment.
01:20:18 Honnêtement, je n'y crois pas, mais il faudra l'espérer.
01:20:20 Même si, Michel Doble, le pouvoir d'achat reste une priorité
01:20:22 pour les Français, devant la sécurité,
01:20:24 et ça fait partie des priorités de la première
01:20:26 ministre. Alors il y a la transition écologique, mais
01:20:28 c'est un fait
01:20:30 aussi, et c'est sans doute une urgence,
01:20:32 mais l'aspect économique, l'aspect
01:20:34 budgétaire et ce pouvoir d'achat
01:20:36 fait partie des priorités d'Elisabeth Borne.
01:20:38 Non, mais trois priorités qui ont été
01:20:40 dites très bien. Si elle ne l'avait pas dit,
01:20:42 on l'aurait reproché aussi, sans doute. Évidemment,
01:20:44 le pouvoir régalien, je le répète, c'est quand même très
01:20:46 important. Après, il y a les aspects institutionnels.
01:20:48 On prête au président de la République
01:20:50 des volontés de réformer les institutions,
01:20:52 de peut-être mettre un
01:20:54 coup de décentralisation dans l'organisation
01:20:56 de l'État. Je n'y crois guère
01:20:58 vu l'impasse politique dans laquelle la
01:21:00 Macronie est, en ayant une
01:21:02 majorité minoritaire à l'Assemblée nationale.
01:21:04 Je vous sens bouillir, Jean-Mésia, quand
01:21:06 on parle des priorités d'Elisabeth Borne,
01:21:08 et qu'on ait occulté, effectivement, l'aspect
01:21:10 sécuritaire. Écoutez,
01:21:12 effectivement, quand on a eu des émeutes
01:21:14 dans les quartiers
01:21:16 qui ont duré plusieurs jours, qui
01:21:18 ressemblaient à des scènes insurrectionnelles,
01:21:20 pour lesquelles, je rappelle,
01:21:22 qu'il a fallu mobiliser la quasi-totalité
01:21:24 des forces de l'ordre disponibles
01:21:26 pour pouvoir les juguler
01:21:28 et y mettre fin,
01:21:30 et encore, évidemment, il y a eu
01:21:32 d'autres acteurs qui sont intervenus pour y mettre fin.
01:21:34 Je ne comprends pas comment un gouvernement
01:21:36 qui a fait face à cette situation,
01:21:38 qui a eu à la gérer,
01:21:40 n'en parle pas, ou en tout cas, ne la met pas
01:21:42 à son agenda de rentrer
01:21:44 dans les mesures pour
01:21:46 essayer de circonscrire ce risque à l'avenir.
01:21:48 C'est quand même insupportable.
01:21:50 C'est un oubli ?
01:21:52 Ou c'est une volonté ?
01:21:54 Oui, c'est une volonté. Le gouvernement est
01:21:56 engoncé dans un corset
01:21:58 idéologique historique
01:22:00 qui consiste, finalement, lorsque
01:22:02 la réalité donne tort à l'idéologie,
01:22:04 cette idéologie multiculturaliste,
01:22:06 immigrationniste, d'un vivre-ensemble
01:22:08 bienheureux, lorsque la réalité
01:22:10 percute cette idéologie,
01:22:12 le gouvernement, bizarrement, donne raison
01:22:14 à l'idéologie contre la réalité.
01:22:16 Alors, évidemment, que, ensuite, lorsqu'il parle
01:22:18 du pouvoir d'achat, personne ne conteste que le pouvoir
01:22:20 d'achat est une problématique extrêmement
01:22:22 importante aujourd'hui, à l'heure d'une
01:22:24 inflation galopante, bien évidemment.
01:22:26 Mais se servir du
01:22:28 pouvoir d'achat pour écraser
01:22:30 les autres risques vitaux
01:22:32 de la France, au premier rang desquels
01:22:34 le risque sécuritaire et identitaire,
01:22:36 ça me fait dire que le pouvoir
01:22:38 d'achat, en fait, permet l'achat du pouvoir
01:22:40 en quelque sorte. C'est ça qu'on ressort à chaque élection,
01:22:42 c'est ça qu'on avait ressorti à l'élection
01:22:44 de 2022, mais n'empêche
01:22:46 que l'insécurité que vivent
01:22:48 au quotidien les Français,
01:22:50 cette insécurité dont la
01:22:52 composante migratoire est très importante,
01:22:54 est au moins aussi importante
01:22:56 que le pouvoir d'achat. Donc, qu'on parle
01:22:58 du pouvoir d'achat, il faut en parler, quoique
01:23:00 le gouvernement, je ne sais pas quelle solution
01:23:02 il a pour améliorer le pouvoir d'achat
01:23:04 des Français, mais enfin, il a le courage
01:23:06 d'en parler. Pourquoi n'a-t-il pas le même courage
01:23:08 pour parler des autres menaces
01:23:10 que les Français vivent au quotidien ?
01:23:12 Vous avez relevé, Jean-Mésiac, que les impôts, c'est ce qu'a dit
01:23:14 la Première Ministre, les impôts des ménages
01:23:16 ne s'augmenteront pas en 2024.
01:23:18 C'est un mensonge. Alors évidemment, l'impôt
01:23:20 sur le revenu, parce que c'est ça dont elle parle,
01:23:22 l'impôt sur le revenu n'augmentera
01:23:24 pas, bon, il n'est payé que par 40% des Français,
01:23:26 mais il n'augmentera pas, mais
01:23:28 quid de toutes les autres augmentations des taxes.
01:23:30 C'est-à-dire que je mets au défi la
01:23:32 Première Ministre de nous dire que le taux
01:23:34 de pression obligatoire n'augmentera pas.
01:23:36 Parce que si vous incluez les taxes,
01:23:38 effectivement, le taux de prenaissement
01:23:40 obligatoire va
01:23:42 augmenter, parce qu'on parle d'une taxe
01:23:44 sur les avions, par exemple, on parle
01:23:46 de déremboursement d'un certain nombre
01:23:48 de médicaments, etc.
01:23:50 Donc évidemment que les Français vont continuer
01:23:52 à subir la hausse de la pression fiscale,
01:23:54 surtout lorsque le gouvernement envisage
01:23:56 d'économiser 15 milliards d'euros, je ne sais pas où il va les trouver,
01:23:58 mais il faudra bien qu'il augmente
01:24:00 les impôts ou certaines taxes, en tout cas.
01:24:02 - Ne pas, même en matière de communication,
01:24:04 Pascal Bittopenny, faire de la sécurité
01:24:06 une priorité. C'est une erreur,
01:24:08 une nouvelle erreur du gouvernement.
01:24:10 - Écoutez, c'est
01:24:12 pour le moins très étonnant,
01:24:14 quand on entend les grands caps santé,
01:24:16 éducation, pouvoir d'achat,
01:24:18 certes c'est important, mais on aurait été,
01:24:20 on aurait aimé toutes et tous
01:24:22 entendre bien sûr sécurité,
01:24:24 surtout après ce qui s'est produit,
01:24:26 des choses absolument
01:24:28 invraisemblables qui ont terrorisé
01:24:30 toute la France.
01:24:32 Donc, on constate,
01:24:34 Michel l'a dit, que le porte-parole
01:24:36 de la sécurité dans le gouvernement, c'est
01:24:38 M. Darmanin. Néanmoins,
01:24:40 parce que moi j'aime la loyauté intellectuelle,
01:24:42 le président a quand même
01:24:44 amené du budget, du matériel,
01:24:46 et a créé des choses au niveau de la sécurité.
01:24:48 On parlait de drogue, notamment par exemple
01:24:50 le FAS, l'office anti-stupéfiants
01:24:52 en 2020, il y a des choses de fait,
01:24:54 mais il sera bien qu'il en parle plus.
01:24:56 Et un tout petit détail,
01:24:58 mais qui me paraît quand même très choquant,
01:25:00 c'est que depuis le mois de juin,
01:25:02 dans toutes ces interventions,
01:25:04 le président de la République n'a pas une seule
01:25:06 fois mentionné la guerre
01:25:08 qu'il y a en Ukraine avec la Russie.
01:25:10 Or, rappelez-vous l'année dernière,
01:25:12 il avait fait les pieds et les mains pour dire
01:25:14 il faut s'engager auprès de nos amis ukrainiens
01:25:16 dans le conflit, et là, il n'en parle plus du tout.
01:25:18 Je trouve qu'il a une façon
01:25:20 de gouverner et de communiquer dans sa
01:25:22 communication qui est quand même très sélective
01:25:24 en fonction de ses choix personnels,
01:25:26 mais qui ne correspond pas forcément aux intérêts
01:25:28 de la France. Encore une fois, la rentrée
01:25:30 aussi sur le plan diplomatique va être très
01:25:32 difficile, on voit la perte
01:25:34 de vitesse pour notre pays en Afrique
01:25:36 qui est absolument dramatique.
01:25:38 Donc voilà, ça il n'en parle pas du tout.
01:25:40 Mais sur le volet français intérieur,
01:25:42 évidemment, les questions sécuritaires
01:25:44 sont absolument majeures, mais ne serait-ce
01:25:46 que pour tirer les leçons des échecs
01:25:48 qu'il a commis depuis 5 ans en matière
01:25:50 de politique de la ville, avec des ministres
01:25:52 prédécesseurs dont personne
01:25:54 ne connaît le nom tellement ils ont été
01:25:56 insipides et absents. Là, il faut
01:25:58 redonner effectivement
01:26:00 à l'enjeu
01:26:02 sécuritaire une priorité
01:26:04 qui pour le moment n'est pas à rendez-vous, mais encore une fois,
01:26:06 ce soir, dans Le Point, il va peut-être y avoir une surprise.
01:26:08 Peut-être, mais en attendant, par rapport
01:26:10 à la communication d'Elisabeth Borne
01:26:12 qui n'est pas toujours en corrélation avec celle
01:26:14 du président Macron, qui vient parfois
01:26:16 éteindre sa première
01:26:18 communication de sa
01:26:20 première ministre, il est clair que
01:26:22 ses priorités seront peut-être
01:26:24 difficiles à accomplir, Michel Taubes,
01:26:26 car il y a un problème de majorité. On le sait.
01:26:28 Tout à fait. Bon, Elisabeth Borne
01:26:30 a son style, minimaliste,
01:26:32 assez discret.
01:26:34 Emmanuel Macron est plus flamboyant, même si
01:26:36 je pense qu'avec les années, ça
01:26:38 va être peut-être moins le cas. Mais
01:26:40 la rentrée va de toute façon être compliquée
01:26:42 pour la majorité, parce qu'encore une fois,
01:26:44 il ne dispose pas à l'Assemblée
01:26:46 nationale de majorité suffisante
01:26:48 pour faire passer des grands projets.
01:26:50 Il y a l'internelle question du débat sur
01:26:52 l'immigration, qui a été repoussée
01:26:54 x fois, qui doit d'ailleurs
01:26:56 revenir sur le bureau de l'Assemblée nationale
01:26:58 à l'automne. C'est plutôt
01:27:00 octobre-novembre, à mon avis, que
01:27:02 fin septembre, ou le 3 octobre
01:27:04 lors de la rentrée parlementaire.
01:27:06 Le chef de l'État est également
01:27:08 coincé, parce qu'il n'a pas
01:27:10 tous les moyens de gouverner.
01:27:12 Il y a les élections sénatoriales
01:27:14 à la fin septembre. La moitié
01:27:16 du Sénat va être renouvelée. Ça ne va pas
01:27:18 être à la faveur de la Macronie.
01:27:20 Donc effectivement,
01:27:22 il n'a finalement pour lui que de pouvoir
01:27:24 parler et s'exprimer, ce qui ne suffit
01:27:26 pas à gouverner un grand pays comme la France.
01:27:28 On l'a compris, c'est la rentrée pour tout le monde. Les vacances sont
01:27:30 terminées ou quasiment terminées.
01:27:32 C'est aussi la période des fameuses universités
01:27:34 d'été. Les rentrées, les
01:27:36 journées estivales pour les partis
01:27:38 politiques. On revient donc sur cette
01:27:40 présence polémique du rappeur Medine
01:27:42 aux journées d'été d'Europe Écologie-Les Verts
01:27:44 qui débute demain au Havre.
01:27:46 Au cœur de plusieurs polémiques ces dernières
01:27:48 années, il est accusé d'antisémitisme
01:27:50 après un tweet à l'encontre de l'essayiste Rachel
01:27:52 Kahn, petite fille de déportée. C'est une polémique
01:27:54 qui divise évidemment la
01:27:56 classe politique. L'artiste est
01:27:58 sorti du silence dans la presse.
01:28:00 Paris-Normandie, Le Quotidien
01:28:02 Le Parisien aujourd'hui. Et voilà ce qu'il dit
01:28:04 en substance. Après, je vous demanderai de réagir
01:28:06 évidemment. "On me traite
01:28:08 d'antisémite", dit-il. "Cela me
01:28:10 broie". Il reconnaît que c'est une
01:28:12 erreur, que son tweet en tout cas
01:28:14 a été
01:28:16 une erreur véritablement de
01:28:18 jugement. Mais il dénonce un
01:28:20 traitement médiatique qui est totalement
01:28:22 démesuré. Et puis surtout il dit "on me prend pour un poseur
01:28:24 de bombes alors que je suis
01:28:26 un démineur". Mais il maintient
01:28:28 Jean-Messia, ça venu demain au Havre.
01:28:30 Il aurait très bien pu décliner
01:28:32 l'invitation vu la polémique. D'ailleurs, il y a beaucoup
01:28:34 de politiques. Edouard Philippe, par exemple
01:28:36 le maire du Havre, qui le connaît bien,
01:28:38 a décliné l'invitation. Il n'y participera pas.
01:28:40 Et on apprend que le rappeur
01:28:42 Medine, qui était invité
01:28:44 à un festival
01:28:46 en Belgique, a été annulé par les
01:28:48 organisateurs pour les
01:28:50 prochains jours. Si vous voulez,
01:28:52 quand on reprend un petit peu le fil
01:28:54 rouge de Medine depuis le début, déjà
01:28:56 le nom "Medine",
01:28:58 c'est quand même une ville sainte
01:29:00 de l'islam. C'est la
01:29:02 deuxième. C'est la deuxième, où justement
01:29:04 on parle souvent du Coran de l'Amec
01:29:06 et du Coran de Medine, où justement
01:29:08 le prophète a fait ses premières armes
01:29:10 au sens propre. Donc le choix
01:29:12 du nom "Medine" n'est pas neutre.
01:29:14 Ensuite, il dirige
01:29:16 une maison
01:29:18 musicale, un label, qui s'appelle
01:29:20 "Din Records". "Din",
01:29:22 ça veut dire "religion"
01:29:24 en arabe.
01:29:26 Ensuite, vous avez ses albums "Djihad".
01:29:28 Les paroles aussi,
01:29:32 "Crucifié des laïcars",
01:29:34 "Comme au Golgotha",
01:29:36 "Crucifié de l'éité" pour vouloir
01:29:38 présenter son spectacle musical
01:29:40 au Bataclan,
01:29:42 avec ces paroles-là.
01:29:44 Donc vous voyez, c'est pas,
01:29:46 une fois, je parle même pas des quenelles
01:29:48 qu'il a pu faire il y a quelques années,
01:29:50 ou de ses relations très proches
01:29:52 avec l'imam radical
01:29:54 Iqlussène, qui a fait l'objet
01:29:56 d'une OQTF. - Il a été l'ambassadeur d'une
01:29:58 association qui est proche des fermes musulmanes. - Exactement.
01:30:00 Donc si vous voulez, évidemment
01:30:02 que la polémique actuelle,
01:30:04 on la restitue
01:30:06 aux côtés de ce qu'est ce rappeur
01:30:08 et de ce que colporte ce rappeur
01:30:10 depuis une vingtaine d'années.
01:30:12 Faut pas l'isoler en se disant "ah bah non, il a pas fait exprès".
01:30:14 Il y a quand même des antécédents qu'il faut prendre
01:30:16 en considération pour
01:30:18 le jauger. Alors le problème, si vous voulez,
01:30:20 ce qui est quand même atterrant, c'est que toute une
01:30:22 partie de la classe politique, notamment la France insoumise,
01:30:24 et toute une partie
01:30:26 des médias convenus et convenables,
01:30:28 nous expliquent que les polémiques viennent de la droite et de l'extrême droite.
01:30:30 C'est quand même atterrant.
01:30:32 Donc le type, il fait une quenelle,
01:30:34 il se fait photographier avec Ykwisen, qu'il présente comme un ami.
01:30:36 Et le fait de dire ça,
01:30:38 c'est la droite et l'extrême droite
01:30:40 qui créent la polémique. Ils voient pas de polémique
01:30:42 dans le profil du rappeur lui-même.
01:30:44 Et dans ce qu'il a dit, dans ses prises de position.
01:30:46 C'est quand même invraisemblable.
01:30:48 - Vous voulez dire qu'il est prosélite, qu'il est communautaire
01:30:50 et qu'il se sert de son art
01:30:52 ou de ses textes, en tout cas de ses
01:30:54 raps, de ses chansons, de ses musiques,
01:30:56 pour propager un message ?
01:30:58 - Je pense qu'il promeut
01:31:00 sous une forme de taquilla
01:31:02 assez sournoise, mais néanmoins
01:31:04 intelligente, effectivement,
01:31:06 un message radical.
01:31:08 Oui, quant à son antisémitisme, je ne
01:31:10 comprends pas le discours de Marine Tondelier
01:31:12 ou d'un certain nombre de cadres
01:31:14 de la France Insoumise qui presque... - On va écouter dans un instant.
01:31:16 - C'est vraiment... Alors eux, ils ont
01:31:18 inventé la notion d'antisémitisme
01:31:20 en toute décontraction.
01:31:22 C'est-à-dire qu'en fait, il est antisémite,
01:31:24 mais c'est un peu par bêtise, ou peut-être
01:31:26 parce que c'est son fond culturel et
01:31:28 civilisationnel. Est-ce que vous vous rendez
01:31:30 compte qu'un tel discours est non seulement antisémite,
01:31:32 mais je vais vous dire autre chose, il est islamophobe.
01:31:34 Parce que ne pas dénoncer
01:31:36 l'antisémitisme en pensant
01:31:38 que derrière, votre électorat
01:31:40 musulman ne va pas vous suivre, c'est
01:31:42 finalement accuser tout l'électorat musulman
01:31:44 d'être antisémite. C'est ça qui est dingue.
01:31:46 C'est qu'en réalité, ces courants
01:31:48 sont non seulement prône de l'antisémitisme,
01:31:50 mais ils sont aussi islamophobes.
01:31:52 Parce que je suis désolé, moi je connais... Il y a énormément
01:31:54 de musulmans, sinon leur majorité,
01:31:56 qui ne partagent pas
01:31:58 l'antisémitisme. Et même la
01:32:00 frange de l'islam radical n'est pas
01:32:02 une frange qui est partagée par tous les musulmans.
01:32:04 Donc à un moment, à quel moment, si
01:32:06 vous voulez, l'extrême-gauche ou la gauche
01:32:08 ont le courage de prendre leurs électeurs
01:32:10 musulmans, comme des citoyens,
01:32:12 comme des autres, qui sont capables de comprendre
01:32:14 que l'antisémitisme n'est pas une opinion,
01:32:16 c'est un délit. Il faut un peu de courage
01:32:18 pour ça. - C'est un délit, absolument. Il pourrait
01:32:20 être condamné pour ce tweet,
01:32:22 Michel Thauvin. - Il y aurait tellement de choses à dire,
01:32:24 je partage ce que dit Jean Messiah
01:32:26 et notamment, effectivement, vis-à-vis
01:32:28 cette prise d'otage de nos
01:32:30 constituants musulmans, de français,
01:32:32 insupportable de la part et
01:32:34 de Médine, et des
01:32:36 Insoumis, et d'Europe École Gilets Verts.
01:32:38 Mais, en fait,
01:32:40 il a commis un délit avec son tweet.
01:32:44 Moi je m'étonne, je m'étonne
01:32:46 que l'État, par le biais
01:32:48 d'un procureur de la République,
01:32:50 n'ait pas poursuivi,
01:32:52 n'a pas déjà poursuivi Médine pour ce délit
01:32:54 d'antisémitisme. Je m'étonne.
01:32:56 Je m'étonne que, alors que vous avez
01:32:58 même certains écologistes,
01:33:00 comme la maire de Strasbourg, qui ont dit
01:33:02 "je ne me rendrai pas au Havre",
01:33:04 je m'étonne que
01:33:06 l'Europe École Gilets Verts... - La maire de Bordeaux, également.
01:33:08 - La maire de Bordeaux ait maintenu
01:33:10 Médine, nos programmes.
01:33:12 On ne peut pas accepter
01:33:14 une personne qui a commis un acte
01:33:16 antisémite, venir
01:33:18 comme un héros et une vedette
01:33:20 et un superstar, paradis,
01:33:22 dans un débat,
01:33:24 dans un parti. C'est extrêmement grave.
01:33:26 C'est une banalisation. Le message
01:33:28 qui est envoyé aux militants
01:33:30 d'Europe École Gilets Verts, aux militants
01:33:32 des Insoumis, à leur électorat,
01:33:34 c'est une banalisation de l'antisémitisme.
01:33:36 Vous pouvez commettre un discours
01:33:38 antisémite et venir participer à un débat...
01:33:40 - Si vous êtes immigré, attention, hein. Si vous êtes d'origine
01:33:42 immigrée et musulman, l'antisémitisme
01:33:44 d'extrême droite, ça, il n'y a pas de problème.
01:33:46 Mais l'antisémitisme en provenance d'une certaine immigration,
01:33:48 ça, c'est autorisé et relativisé.
01:33:50 - Certainement. Et le troisième point, je voudrais dire,
01:33:52 parce que Jean a employé un mot, mais qui n'a
01:33:54 pas expliqué, peut-être pour tous
01:33:56 nos compatriotes qui nous écoutent,
01:33:58 vous avez parlé de taqiyya.
01:34:00 Mais effectivement, toute l'œuvre
01:34:02 artistique de
01:34:04 Médine, c'est la taqiyya. Mais la taqiyya, c'est quoi ?
01:34:06 La taqiyya, dans l'islam,
01:34:08 c'est un double langage, un double discours
01:34:10 que vous adaptez en fonction
01:34:12 du public auquel vous
01:34:14 vous adressez. Mais dont,
01:34:16 en fait, l'idée principale, c'est de faire
01:34:18 passer de façon subliminale
01:34:20 ou modérée, lorsque
01:34:22 vous êtes, par exemple, en France,
01:34:24 un discours extrêmement dur. Et c'est vrai
01:34:26 que l'œuvre de Médine,
01:34:28 il a le culot, il faut
01:34:30 vraiment lire son interview dans Le Parisien de ce matin,
01:34:32 il a le culot de mettre
01:34:34 son antisémitisme,
01:34:36 son sexisme,
01:34:38 son homophobie,
01:34:40 sur le compte d'une crise d'adolescence.
01:34:42 Ce sont ses mots. Il dit
01:34:44 "J'ai vécu une crise d'adolescence
01:34:46 notamment en réaction avec son père."
01:34:48 Mais d'abord, c'est complètement faux,
01:34:50 parce qu'il l'a récidivé de très nombreuses
01:34:52 fois dans certains de ses œuvres,
01:34:54 dans certaines de ses propositions.
01:34:56 Donc en fait, il n'assume pas totalement
01:34:58 ses convictions. Il n'assume pas. Mais il ne les
01:35:00 assume pas par une tactique qui est
01:35:02 celle de la taqiyya, qui est de dire que comme on est
01:35:04 en France, et qu'effectivement l'antisémitisme,
01:35:06 l'homophobie, le sexisme, ce sont des
01:35:08 délits, donc il ne peut pas totalement l'assumer.
01:35:10 Mais la réalité, c'est qu'il ne faut pas être dupe.
01:35:12 Au final, ce que je voudrais dire,
01:35:14 c'est qu'en fait, la participation de
01:35:16 Médine à
01:35:18 ses deux universités d'été,
01:35:20 j'ajoute à la fête de l'humanité.
01:35:22 Fabien Roussel, qui a quand même le
01:35:24 courage très souvent de prendre des positions
01:35:26 très fortes en matière de laïcité,
01:35:28 Fabien Roussel, peut-il accepter
01:35:30 que Médine vienne chanter à la fête
01:35:32 de l'humanité mi-septembre ? - Il peut être déprogrammé comme ça.
01:35:34 - Franchement, c'est pas possible.
01:35:36 Si M. Roussel nous
01:35:38 écoute, il ne peut pas faire comme
01:35:40 les Insoumis, il ne peut pas faire comme
01:35:42 EÉGV, il ne peut pas accepter
01:35:44 qu'un artiste
01:35:46 qui a commis à plusieurs reprises
01:35:48 des propos sexistes, homophobes
01:35:50 et antisémites, vienne jouer
01:35:52 à la fête de l'humanité. - Il faudrait
01:35:54 donc interdire Médine de s'exprimer
01:35:56 lorsqu'il est invité dans des
01:35:58 forums, des universités de ce type-là,
01:36:00 voire interdire ses textes.
01:36:02 On s'est penchés, je vous ferai réagir, Pascal Bittopanelli,
01:36:04 on écoutera les réactions politiques aussi dans
01:36:06 quelques instants, même dans le camp
01:36:08 d'Europe Écologie Les Verts et parfois
01:36:10 de LFI, c'est assez partagé.
01:36:12 Il marche sur des œufs, mais on a essayé de savoir
01:36:14 un petit peu plus ce qu'était Médine, si
01:36:16 c'est un artiste qui pèse aussi
01:36:18 sur la planète arabe, et apparemment
01:36:20 c'est le cas. On s'est aussi penchés sur
01:36:22 les textes. Alors, il y a en effet,
01:36:24 vous avez raison, Jean-Mécia, des textes
01:36:26 qui posent véritablement question.
01:36:28 Et puis, il y en a d'autres
01:36:30 que je vous propose d'écouter. Petit extrait
01:36:32 notamment d'un titre qui s'appelle
01:36:34 Voltaire. Écoutez.
01:36:36 * Extrait de Voltaire *
01:36:38 Y'a mes titres qui font les gros titres
01:36:40 Les trolls du net qui gossipent
01:36:42 Et tout est parti d'un tweet raciste
01:36:44 Mais qui se justifie, se crucifie
01:36:46 Un exemplaire de mon disque a fini
01:36:48 sur le bureau du ministre
01:36:50 L'irrévérence et la satire, moi je croyais que c'était
01:36:52 pour tous les artistes. Je suis l'enfant du
01:36:54 peuple qui fait la grimace à l'État dès qu'il a
01:36:56 le dos tourné. C'est le maître Victor Hugo
01:36:58 qui disait qu'être contesté c'est être raciste.
01:37:00 Tout a commencé par un tweet raciste.
01:37:02 C'était avant, évidemment, cette polémique.
01:37:04 Ce morceau de Voltaire.
01:37:06 Deuxième extrait que je vous propose aussi d'écouter.
01:37:08 Il fait un petit jeu de mots
01:37:10 et je pense que ça va vous plaire, vous qui aimez aussi
01:37:12 les mots, la littérature et l'humour.
01:37:14 Jean-Mécia.
01:37:16 Ça s'appelle "Médine, France".
01:37:18 * Extrait de Médine, France *
01:37:20 Je pense qu'il était important d'écouter
01:37:32 aussi quelques extraits parce que, franchement,
01:37:34 beaucoup d'entre nous ont découvert, le grand public
01:37:36 ont découvert Médine en tant
01:37:38 qu'artiste ou en tant qu'individu
01:37:40 avec cette polémique.
01:37:42 On ne peut pas dire que ce soit le chanteur,
01:37:44 l'artiste le plus connu en France.
01:37:46 - Médine, c'est... Excusez-moi, mais dans le rap
01:37:48 qui a fait ses 50 ans
01:37:50 cette année, le rap, Médine, c'est pas n'importe
01:37:52 quel artiste. Il est respecté,
01:37:54 il est considéré comme étant un très bon artiste
01:37:56 dans les milieux du rap.
01:37:58 Il a une écoute qui est importante.
01:38:00 Donc ça n'est pas n'importe qui.
01:38:02 Il est très, très, très emblématique
01:38:04 d'un rap de combat
01:38:06 qui se cache derrière des mots
01:38:08 et des belles formules pour faire passer
01:38:10 des messages extrêmement dangereux.
01:38:12 Pas toujours, mais parfois
01:38:14 et toujours trop souvent. - Mais quand il s'appelle Médine, France,
01:38:16 c'est là un bel aveu de l'existence du grand remplacement.
01:38:18 Écrit Médine, France
01:38:20 comme ça.
01:38:22 - C'est de l'humour, c'est une contraction.
01:38:24 Mais à vous aussi, d'accord.
01:38:26 Oui, mais comme vous ne le dites pas avec le soneur
01:38:28 Jean-Messiaen et comme parfois vous avez
01:38:30 beaucoup de tempérament pour
01:38:32 dire les choses, on ne sait pas si c'est premier
01:38:34 ou second degré. Là, vous êtes second degré.
01:38:36 Très bien, merci de le préciser pour celles et ceux qui nous regardent.
01:38:38 Votre regard, votre sentiment,
01:38:40 Pascal Bito-Panelli, sur cette affaire.
01:38:42 Force est de constater quand même que
01:38:44 les écologistes
01:38:46 se sont tirés une balle dans le pied en l'évitant.
01:38:48 Mais maintenant, ils ne peuvent plus reculer.
01:38:50 - Oui, alors écoutez,
01:38:52 c'est quelqu'un qui de
01:38:54 2010 à 2020, par des paroles
01:38:56 ou des prises de position, a créé des polémiques.
01:38:58 Donc, c'est bien là la question.
01:39:00 Quel est exactement
01:39:02 le but ou la résonance
01:39:04 recherchée en invitant
01:39:06 un médic à ces universités ?
01:39:08 Je ne le sais pas.
01:39:10 Et je me pose la question en tout état de pose.
01:39:12 On peut, vu l'ampleur
01:39:14 de cette affaire,
01:39:16 maintenant, on ne peut
01:39:18 penser que ça aura un côté plutôt négatif
01:39:20 que positif.
01:39:22 - Non mais, sur vous, si vous voulez,
01:39:24 en fait, Europe Écologie Les Verts
01:39:26 comptait sur cette université d'été
01:39:28 pour mettre sur une rampe de lancement
01:39:30 Marie Toussaint, qui sera
01:39:32 la tête de liste des écologistes
01:39:34 aux élections européennes.
01:39:36 Mais en fait, cette polémique
01:39:38 autour de Médine a torpillé
01:39:40 totalement ce scénario.
01:39:42 On parle de Médine, on ne parle pas de leur tête de liste.
01:39:44 - C'est aussi parce qu'il est à vrai. Il est né au Havre
01:39:46 et parce qu'il est à vrai. C'est aussi pour cette raison
01:39:48 qu'ils l'ont invité.
01:39:50 - Oui, mais attendez, je crois que quand on voit les réactions,
01:39:52 je pense par exemple aux réactions même de Noël Mamère,
01:39:54 qui est un écologiste
01:39:56 historique,
01:39:58 la venue de Médine, et vous l'avez rappelé,
01:40:00 ne fait pas l'unanimité chez Les Verts.
01:40:02 Les seuls qui tiennent,
01:40:04 qui font front, c'est finalement les
01:40:06 Insoumis, qui eux,
01:40:08 au contraire, non seulement ne renoncent pas,
01:40:10 mais insistent pour qu'ils viennent.
01:40:12 Alors que le front, le mur des écologistes,
01:40:14 c'est en quelque sorte les arder
01:40:16 à la faveur de la venue de Médine.
01:40:18 - La démonstration, justement, avec les extraits
01:40:20 des réactions, que ce soit
01:40:22 d'Europe Ecologie Les Verts ou encore de la France Insoumise
01:40:24 en écoute.
01:40:26 - Il a fait un tweet, disons les mots
01:40:28 immondes, antisémite.
01:40:30 Depuis, il s'en est excusé.
01:40:32 Il y revient d'ailleurs dans
01:40:34 deux interviews aujourd'hui.
01:40:36 - Paris-Normandie notamment.
01:40:38 - Ça n'est pas suffisant.
01:40:40 - Le problème, c'est pas Médine, c'est nous.
01:40:42 - Alors pourquoi vous avez fini ? - Je le répète,
01:40:44 c'est pas Médine, c'est nous. On a cherché le buzz,
01:40:46 on l'a eu, de la pire des manières
01:40:48 possibles. On badine pas avec l'antisémitisme.
01:40:50 - Le procédé qui est utilisé à l'égard
01:40:52 de Médine est un procédé odieux,
01:40:54 mensonger et infamant.
01:40:56 - Il n'y a pas de sujet Médine,
01:40:58 et mieux que ça, je suis même honorée que Médine
01:41:00 accepte de venir dans nos universités
01:41:02 d'été. Médine a été victime
01:41:04 depuis plusieurs jours d'une
01:41:06 cabale ignoble menée
01:41:08 par l'extrême droite, main dans la main avec les
01:41:10 macronistes. - On va terminer
01:41:12 avec ça, Michel Taubes, la cabale
01:41:14 médiatique ignoble dont est victime
01:41:16 Médine. Il faut dire qu'on en a beaucoup parlé.
01:41:18 - Non mais parce qu'il a commis
01:41:20 un tweet antisémite,
01:41:22 qui est extrêmement grave,
01:41:24 qui est un délit,
01:41:26 et qui... Vous savez,
01:41:28 la raison pour laquelle sa participation
01:41:30 est maintenue tant chez Europe Écologie Vert
01:41:32 que chez les Insoumis, elle est électorale.
01:41:34 Parce qu'en fait, Médine,
01:41:36 il incarne la soudure
01:41:38 qu'ils essayent de faire entre
01:41:40 l'électorat bobo-insoumis-gauchiste
01:41:44 et un électorat musulman.
01:41:46 Comme il a été dit
01:41:48 par le quotidien La Croix,
01:41:50 il y a eu un vote musulman
01:41:52 à la dernière élection présidentielle, et il s'appelle Jean-Luc Mélenchon.
01:41:54 Et donc, si vous voulez,
01:41:56 ils ont préféré maintenir sa participation
01:41:58 parce qu'il y a un enjeu électoral derrière
01:42:00 de conquête de certains
01:42:02 territoires au niveau électoral
01:42:04 plutôt que de condamner
01:42:06 définitivement
01:42:08 cet artiste
01:42:10 qui a commis ce fait antisémite.
01:42:12 Merci de votre présence
01:42:14 en tout cas aujourd'hui.
01:42:16 L'émission est terminée, c'est ça que je voulais dire précisément.
01:42:18 Second degré.
01:42:20 Toujours second degré.
01:42:22 Sauf pour lancer Thierry Cabane, que l'on retrouve dans Punchline.
01:42:24 Là, c'est vraiment une info pure et dure.
01:42:26 Premier degré.
01:42:28 Ou pour revoir les meilleurs moments de Jean-Mécian,
01:42:30 notamment sur ce plateau, ou de nos autres invités sur cnews.fr.
01:42:32 Et à demain.
01:42:34 [Musique]