90 Minutes Info (Émission du 03/07/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 pour tenter de fuir les lieux et donc ce sont ces élus qui aujourd'hui se
00:00:04 retrouvent autour de lui qui font corps pour dire stop.
00:00:08 Ils ne sont plus en première ligne, ils ont été sur la ligne de front des
00:00:12 saccages ces derniers jours, c'est ça qu'il faut comprendre.
00:00:15 On va peut-être écouter si on arrive à avoir le son, Vincent Gembrain, quelques secondes.
00:00:20 La presse étrangère répond à une interview, une sollicitation en italien pour m'accompagner cet après-midi.
00:00:36 Bonjour Jean-Claude Dassier, merci d'avoir répondu présent.
00:00:39 Gautier Lebret avec vous également, Gabriel Cluzel pour Boulevard Voltaire, bonjour.
00:00:43 Et puis on accueille Benoît Barret, bonjour, vous êtes conseiller spécial Allianz.
00:00:47 Ils se sont pour beaucoup d'entre eux retranchés dans leur mairie,
00:00:52 plusieurs nuits d'affilée pour tenter de contenir les choses et surveiller aussi ce qui se passait.
00:00:58 Il y avait pour certains, certains qui en sont équipés, des pc de sécurité,
00:01:02 voir ce qui se passait sur leur commune alors que les policiers eux intervenaient comme ils le pouvaient,
00:01:07 sollicitaient qu'ils étaient submergés même par les appels en tout genre face aux émeutiers et aux pillards.
00:01:15 On voit ici donc quelques figures assez connues, évidemment Gérard Larcher,
00:01:19 deuxième personnalité de l'État, à droite de Vincent Jambrin, Valérie Pécresse qui est une proche,
00:01:24 Éric Ciotti également, mais d'une manière générale, Gautier Lebret,
00:01:28 on peut dire que la plupart des élus ont fait corps et ont manifesté quand même leur immense solidarité
00:01:36 avec cette prise à partie parce que maintenant, au-delà des scènes d'émeutes, de violences, de pillages,
00:01:41 on s'en prend, et on le vérifiera tout à l'heure aussi avec des gens qui portent l'uniforme, à des individus et c'est ciblé.
00:01:48 Effectivement la plupart Nelly, tout est dans la plupart, puisqu'on le rappelle quand même,
00:01:52 le discours de la France Insoumise depuis plusieurs jours qui porte une responsabilité
00:01:56 dans le climat de violences qu'on traverse actuellement.
00:01:59 Alors tout à l'heure il y avait un rassemblement devant l'hôtel de ville de Paris avec Anne Hidalgo bien sûr,
00:02:03 mais aussi par exemple avec des représentants d'Europe Ecologie Les Verts.
00:02:07 Alors il n'y avait pas que des maires, il y avait des élus, il y avait des députés, il y avait notamment Sandrine Rousseau.
00:02:11 Sandrine Rousseau qui quelque part a légitimé les pillages en les justifiant,
00:02:15 en expliquant que c'était dû à une certaine forme de misère sociale.
00:02:18 Pour que certains changent de discours, il a fallu qu'un maire, sa famille, soit victime d'une tentative d'assassinat.
00:02:25 Qu'on envoie une voiture bélier sur une maison, qu'on la brûle,
00:02:28 et que quand la femme et les enfants fuient évidemment l'incendie, on leur tire dessus au mortier d'artifice.
00:02:35 Parce qu'évidemment c'est plus compliqué de justifier une agression contre la femme d'un maire et ses enfants.
00:02:40 Les pillages, ils ont réussi à les justifier par la misère sociale.
00:02:44 Les tirs de mortier d'artifice contre la police, c'est les violences policières, c'est le racisme dans la police.
00:02:49 C'est plus compliqué de justifier l'agression contre la famille d'un maire.
00:02:52 Donc il a fallu qu'on en arrive à cette radicalité là, pour que certains changent de discours.
00:02:57 Et encore, ils ne l'ont pas complètement changé non plus.
00:03:00 J'ai entendu une interview sur une chaîne concurrente hier de Jean-Luc Mélenchon.
00:03:03 Il va dire encore que l'ensevagement, oui, il est réel, mais c'est celui des riches.
00:03:06 Même si on le verra aussi lors des comparaisons immédiates, on a déjà les minutes de ce qui s'est passé en comparaison immédiate.
00:03:14 On parlait de justification. Benoît Barret, très peu des jeunes,
00:03:19 parce qu'il y a un tiers de ceux qui ont été interpellés qui sont mineurs,
00:03:23 ont brandi le nom de Naël pour justifier leur passage à l'acte.
00:03:27 C'était devenu hyper secondaire en fait.
00:03:30 On se rend compte qu'on ne peut plus, maintenant, sur le plan politique, justifier l'injustifiable.
00:03:35 Très clairement, le drame qui s'est produit, tout le monde se rend bien compte que c'est un prétexte.
00:03:41 Les six nuits d'émeutes de guerriers urbaines, c'est un prétexte.
00:03:45 Ces personnes n'ont besoin de rien, les émeutiers, toutes les personnes qui vont piller, casser, se faire du flic.
00:03:51 Aujourd'hui, on se rend bien compte qu'il n'y a plus de limite à rien.
00:03:53 Parce que les personnes qui sont dans la rue, qui sont en train de piller, à 13, 14, 15 ans,
00:03:57 c'est les mêmes personnes que les collègues retrouvent chaque jour devant eux.
00:04:01 Et aujourd'hui, il n'y a plus de limite à rien.
00:04:03 Quand vous voyez sur les réseaux sociaux, il pille, il brûle.
00:04:07 Lorsqu'ils envoient des cocktails Molotov sur des bâtiments,
00:04:10 où il y a des personnes qui peuvent être gravement atteintes,
00:04:13 ils ricanent, ils rigolent.
00:04:14 J'ai envie de dire, à un moment donné, stop !
00:04:17 Aujourd'hui, il va y avoir deux choses.
00:04:19 Bien sûr que les forces de l'ordre ont été engagées depuis six nuits.
00:04:22 Six nuits d'engagement des forces de l'ordre.
00:04:24 Plus de 3164 interpellations.
00:04:27 Ce qui veut dire que l'État était là, pour le coup,
00:04:30 parce qu'à partir du moment où il y a une vraie réaction des forces de l'ordre,
00:04:33 à partir du moment où on peut aller au contact, à partir du moment où on est suivi,
00:04:36 ça suit.
00:04:37 Puis, vous l'avez très clairement noté, 3164 interpellations.
00:04:41 Maintenant, on va regarder quelque chose de très près.
00:04:44 C'est la réponse pénale.
00:04:46 Qu'est-ce que vont devenir ces 3000 interpellations ?
00:04:48 On a vu des premières réponses avec des détentions provisoires.
00:04:51 C'est ce qu'il faut aujourd'hui.
00:04:53 Ce laxisme, c'est une politique d'excuses depuis des années.
00:04:55 Parce qu'en fait, on a l'impression, aujourd'hui, de découvrir cela.
00:04:59 Mais on ne peut pas dire qu'on ne peut que découvrir cela.
00:05:02 Ça, c'est le constat.
00:05:04 C'est surtout les conséquences.
00:05:06 Déjà, le quotidien des policiers, des gendarmes, des forces de l'ordre en général,
00:05:09 c'est de se faire insulter, marcher dessus, cracher dessus.
00:05:12 Et puis, c'est ça, le quotidien des policiers.
00:05:14 Et lorsqu'on se rend compte, aujourd'hui, lorsque je vois les agressions des maires,
00:05:17 évidemment, les maires. Pourquoi les maires ?
00:05:19 Évidemment, c'est le symbole même de la République.
00:05:21 Ce sont des personnes qui sont en première ligne au quotidien,
00:05:24 qui sont capables de dire non à des ministres
00:05:26 et qui font représenter aussi l'État,
00:05:28 comme les policiers, comme les gendarmes, comme les pompiers.
00:05:31 Et aujourd'hui, cette société,
00:05:33 je crois qu'on va arriver à un sommet de la crête.
00:05:36 À un moment donné, il va falloir prendre les bonnes décisions.
00:05:39 Et puis, la direction sur laquelle nous sommes allés depuis des années,
00:05:42 il faut changer de direction, aujourd'hui.
00:05:44 Il faut bien faire comprendre à des personnes,
00:05:46 tu casses, tu payes.
00:05:47 Et puis, à un moment donné, faire aussi redescendre tout ça.
00:05:49 Ça, c'est extrêmement important.
00:05:51 D'ailleurs, ce symbole de la République, il est prégnant aujourd'hui,
00:05:53 puisque vous le voyez, il s'affiche sur cette banderole
00:05:56 qui signifie le début du cortège avec Jean-Brian,
00:06:00 qui remercie ici ses administrés.
00:06:02 Parce qu'il faut bien préciser, pour ceux qui nous rejoignent,
00:06:04 qu'il est en train de défiler dans sa propre ville.
00:06:06 On verra aussi qu'il a été touché par les marques de sympathie,
00:06:09 notamment les écoliers qui sont venus lui faire un comité d'accueil
00:06:12 devant ce domicile qui a été largement endommagé
00:06:15 par ce début d'incendie.
00:06:17 Et Vincent Gembrun qui prend ici Gérard Larcher dans ses bras,
00:06:21 qui se sent soutenu.
00:06:22 On sent que c'est important pour lui.
00:06:24 Bonjour Charles Asselangul.
00:06:26 Merci d'être en direct avec nous.
00:06:28 Alors vous, vous êtes maire également,
00:06:29 vous êtes maire de Brissure-Marne,
00:06:31 qui se trouve également dans ce même département du Val-de-Marne.
00:06:35 En quoi c'est important pour vous, aujourd'hui,
00:06:39 de revêtir l'écharpe et de venir manifester
00:06:42 aux côtés de ces autres premiers élus ?
00:06:45 C'est important pour chacun des maires du département,
00:06:50 mais aussi de France, d'être présent aujourd'hui
00:06:52 pour rappeler la force de la République
00:06:54 et rappeler que la République ne doit pas céder
00:06:56 face aux pilleurs, aux émeutiers, à la racaille.
00:06:59 Vous êtes retenu en soutien à Vincent Gembrun
00:07:02 parce que lui a été directement affecté,
00:07:05 lui et sa famille, par ce qui s'est passé.
00:07:07 Mais vous n'êtes pas complètement indemne à Brissure-Marne
00:07:09 puisque j'ai cru comprendre que vous aviez instauré
00:07:11 un couvre-feu vendredi.
00:07:13 Le commissariat, la mairie ont été attaqués.
00:07:15 Quel est l'étendue des dégâts ?
00:07:17 Et plus globalement, comment vous, à titre personnel,
00:07:20 avez vécu toute cette séquence,
00:07:22 ces trois, quatre, cinq nuits d'affilée d'angoisse ?
00:07:25 D'abord, je voudrais que chacun mesure la gravité de la situation.
00:07:31 Voilà un maire de France, du département du Val-de-Marne,
00:07:34 qui a été, avec sa famille, victime d'une tentative d'assassinat.
00:07:38 D'une tentative d'assassinat en France, en 2023.
00:07:41 Voilà l'état du pays.
00:07:43 Pour répondre à votre question, c'est toute la gravité de la situation.
00:07:45 C'est que l'ensemble du pays,
00:07:47 l'ensemble des départements de France et des villes sont touchés.
00:07:50 Brissure-Marne est une ville paisible, de l'Est parisien,
00:07:54 une ville pavillonnaire, plutôt cossue,
00:07:56 avec une qualité de vie certaine.
00:07:58 Et pour la première fois de l'histoire de Brissure-Marne,
00:08:01 nous avons dû affronter, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier,
00:08:04 des émeutes urbaines, avec l'hôtel de ville attaqué au mortier,
00:08:07 le poste de police municipale attaqué au mortier,
00:08:09 une épicerie saccagée,
00:08:11 et enfin la brigade anticriminalité et la police municipale,
00:08:14 ma police municipale, attaquée au mortier.
00:08:16 C'est dire l'état de gravité de la crise qui traverse la France.
00:08:19 Et en réalité, c'est une crise qui explose aujourd'hui,
00:08:22 mais qui couvait des années, voire des décennies.
00:08:25 Que nous savons que la France est une cocotte minute,
00:08:28 que nous savons que des territoires entiers de la République
00:08:31 sont en sécession avec la République,
00:08:33 et que nous savons que cela explosera.
00:08:35 Alors ça explose aujourd'hui.
00:08:36 Je crains pour tout vous dire que cela se calme.
00:08:38 J'appelle bien sûr au calme,
00:08:39 mais qu'on ne tire pas les leçons de cette crise gravissime,
00:08:42 et que finalement, la vie reprenne,
00:08:44 et qu'on oublie de régler le problème en profondeur,
00:08:46 dans les quartiers, pour rétablir l'ordre républicain partout en France.
00:08:49 Alors en deux mots, que préconisez-vous, vous, à titre personnel,
00:08:53 pour faire en sorte, comme vous le dites si bien,
00:08:56 que tout cela ne soit pas un peu vite oublié,
00:08:58 balayé par de nouvelles politiques de la ville un peu à la va-vite ?
00:09:03 Qu'est-ce qu'il faut faire en profondeur ?
00:09:05 Alors d'abord, je ne suis pas de ces maires qui vont appeler à un énième plan banlieue.
00:09:12 Il suffit de déverser des millions d'euros sur ces quartiers,
00:09:15 qui sont des quartiers qui, en réalité, sont soutenus par les politiques urbaines,
00:09:19 les politiques de la ville, par l'Etat, les régions, les départements,
00:09:22 et bien sûr les communes.
00:09:23 Et j'attire votre attention sur un fait précis.
00:09:25 Dans les régions de France rurale,
00:09:28 où les gens sont plutôt dans des herméticaux par exemple,
00:09:32 avec des services publics absents,
00:09:33 on ne brûle pas des voitures, on n'attaque pas des policiers,
00:09:36 on n'attaque pas des maires.
00:09:37 Et pourtant, dans les quartiers plutôt urbains, dans les banlieues,
00:09:40 on s'en prend aux forces de l'ordre, on s'en prend à des maires,
00:09:43 et on tente d'assassiner.
00:09:44 Donc la solution à cette crise n'est pas une solution sociale.
00:09:47 En partie, elle peut l'être, mais elle ne sera pas que sociale.
00:09:49 Elle doit, à mon sens, d'abord être pénale,
00:09:51 avec une véritable politique pénale, ferme,
00:09:54 avec des peines appliquées, des peines exécutoires,
00:09:57 et donc des places en prison supplémentaires.
00:09:59 Et enfin, un Etat qui ose rétablir l'ordre républicain,
00:10:03 et qui cesse de céder, année après année, devant les avancées,
00:10:07 ici de la racaille, ici des dealers, et là des islamistes.
00:10:12 Il faut vraiment reprendre le pays en main,
00:10:14 rétablir l'ordre, et c'est le rôle, je crois, du Président de la République,
00:10:18 qui demain veut inviter les maires à l'Elysée.
00:10:20 Je pense que le Président devrait plutôt rétablir l'ordre,
00:10:23 et ne pas organiser une énième conférence,
00:10:25 un énième discours, grandiloquent j'imagine,
00:10:28 très bien dit, mais qui finalement est vide de sens à mes yeux.
00:10:31 - On va profiter encore, que vous soyez avec nous, quelques secondes.
00:10:35 Comment avez-vous vécu la réaction de la France insoumise,
00:10:39 pour ne pas la citer, face à tout ce qui se déroulait,
00:10:42 puisque vous parlez de répression,
00:10:44 c'est exactement l'anti-discours de celui qu'ils tiennent.
00:10:46 - Ce sont des irresponsables.
00:10:51 Je n'ai pas d'autres mots, ce sont des irresponsables.
00:10:53 Ils mettent à feu et à sang la France, à travers leur discours,
00:10:56 évidemment, ils ne sont pas en première ligne,
00:10:58 ils ne pratiquent pas l'émeute,
00:11:00 mais par les mots, ils incitent à l'émeute, malgré eux.
00:11:03 Donc ce sont des coupables à mes yeux.
00:11:05 - Merci beaucoup, merci Charles Asselengül,
00:11:08 d'avoir répondu à nos questions.
00:11:10 Merci à David Poujol pour la réalisation de ce duplex,
00:11:14 et à Régine Delfour et nos équipes sur le terrain.
00:11:17 Gabriel Cusel, très intéressant ce qu'il dit,
00:11:19 il ne sert à rien de déverser à chaque fois des millions,
00:11:22 que dis-je, des milliards, en plans éphémères,
00:11:25 ou qui trouvent assez vite leurs limites.
00:11:27 Lui, il est pour une politique coercitive,
00:11:29 en fait, une forme de réponse pénale,
00:11:31 qui devienne, si on le comprend bien,
00:11:33 dissuasive, assez rapidement.
00:11:36 - C'est vrai que nous sommes démunis sur tous les plans,
00:11:39 mais il y a beaucoup de choses à noter dans son intervention.
00:11:43 De fait, il dit qu'il faut arrêter
00:11:45 ces plans de banlieue qui déversent beaucoup d'argent,
00:11:47 mais, vous voyez, il y a une forme de contradiction
00:11:50 au sein même de son parti politique,
00:11:52 je crois qu'il est à l'air, c'est bien ça, puisque...
00:11:54 - Il est divers droit.
00:11:55 - Divers droit, alors pas lui,
00:11:56 mais c'est vrai que j'ai été surprise de voir,
00:11:58 par exemple, Valéry Pécresse,
00:12:00 qui est au premier plan de la manifestation,
00:12:02 proposer dès mercredi de faire voter
00:12:04 par le Conseil régional d'Île-de-France
00:12:06 20 millions pour reconstruire.
00:12:08 Et je crois qu'il va rapidement se poser cette question
00:12:10 du contribuable, mais pourquoi mettrait-on encore
00:12:14 la main au portefeuille pour reconstruire
00:12:17 ce que l'on avait déjà offert
00:12:19 quand on voit les usagers, le cas qu'ils en font.
00:12:22 Donc, évidemment, ça, c'est, à mon avis,
00:12:24 une première question extrêmement forte.
00:12:28 La deuxième, c'est qu'il y a un tout petit volet
00:12:31 qui est quand même occulté dans cette déclaration,
00:12:33 c'est celui d'une population,
00:12:36 d'une partie de la population qui est ici
00:12:38 et qui n'aime pas la France
00:12:40 et que nous n'avons pas réussi à assimiler.
00:12:44 Et donc, toute cette politique
00:12:46 qui sera mise en œuvre après cette grande crise
00:12:49 peut s'envisager sans un volet migratoire,
00:12:52 sans se demander, mais est-ce qu'on peut continuer
00:12:55 à importer des gens qui, in fine,
00:12:58 pour partie d'entre eux, n'aiment pas la France.
00:13:01 - Déjà, il faut arriver à vivre avec eux
00:13:03 parce qu'ils sont français pour la plupart.
00:13:05 - Pardon ?
00:13:06 - Ceux qui ont commis ces actes sont français.
00:13:08 - Oui, mais alors attendez, parce que j'ai entendu
00:13:10 François Hollande dire quelque chose
00:13:12 qui me semble être un sophisme absolu,
00:13:13 c'est-à-dire qu'il dit que ce n'est pas un problème
00:13:14 d'immigration parce que ça peut être
00:13:15 la troisième, quatrième génération.
00:13:17 Mais donc, ça veut dire, au contraire,
00:13:19 c'est un sujet de réflexion extrêmement grave
00:13:20 parce que ça veut dire que, potentiellement,
00:13:22 des gens que nous faisons venir aujourd'hui
00:13:24 sur notre sol, que nous naturalisons peut-être
00:13:28 rapidement, eh bien, trois ou quatre générations
00:13:30 plus tard ne se trouvent pas français.
00:13:32 Donc, c'est une réflexion à avoir, me semble-t-il.
00:13:34 - Oui, par anticipation. D'accord, j'entends.
00:13:36 Et puis, il y a un autre volet qu'on n'a pas évoqué,
00:13:38 Jean-Claude Lassiers, c'est, encore entre nous,
00:13:41 c'est l'éducation et la faillite parentale absolue
00:13:44 pour la plupart de ces énergumènes de ces individus.
00:13:47 - C'est sans doute la base et l'investissement obligatoire
00:13:50 qu'il faudra faire, mais dans les années qui viennent,
00:13:53 là, il y a urgence, qu'il faille évidemment regarder
00:13:56 ce qu'il y a de mal, de mauvais, de médiocre,
00:13:59 d'approximatif au sein de notre éducation nationale.
00:14:01 On peut débattre jusqu'à ce soir.
00:14:03 C'est une évidence que plus personne ne nie aujourd'hui.
00:14:06 Mais, encore une fois, s'il faut le faire,
00:14:08 essayer d'intégrer ces jeunes, enfants ou petits-enfants
00:14:13 du phénomène migratoire, c'est une évidence.
00:14:16 Il faut en tout cas essayer, avec les résultats
00:14:19 que nous pouvons espérer.
00:14:21 Là, je dis qu'il y a urgence, et qu'il est possible,
00:14:24 en tout cas, c'est ma manière de voir,
00:14:27 qu'on a franchi, au cours de ces dernières nuits, un cap.
00:14:30 Et je pense que, pour le président de la République,
00:14:33 il y a là, je peux me tromper, mais je risque le pronostic,
00:14:36 comme un ultime avertissement.
00:14:39 Je pense que le « ni droite ni gauche » n'amuse plus grand monde,
00:14:44 et qu'il a vécu.
00:14:46 Et que si on veut essayer de se sortir,
00:14:50 commencer à se sortir de ce plus que mauvais pas,
00:14:54 il va falloir que le macronisme accepte les réalités,
00:14:59 et accepte un certain durcissement.
00:15:01 Je vais faire court, au moins dans deux domaines.
00:15:03 A l'évidence, contrairement à ce que dit
00:15:05 M. l'ex-président de la République, François Hollande,
00:15:08 à l'évidence, le phénomène migratoire.
00:15:10 A l'évidence, il faut se décider,
00:15:13 à regarder ce qui est en train de se passer,
00:15:16 reprendre la main, tant pis pour l'Europe,
00:15:19 reprendre la main sur la politique migratoire
00:15:22 sur le territoire français.
00:15:24 C'est le premier point, et on pourrait en débattre, là encore,
00:15:27 pendant de longues heures, mais il y a des choses à faire,
00:15:29 notamment, probablement, suspendre, pendant un an ou deux.
00:15:32 Et puis, il y a, c'est peut-être par là que j'aurais dû commencer,
00:15:35 il y a la politique pénale.
00:15:39 A l'évidence, depuis des années,
00:15:41 elle ne répond pas au problème qui est le nôtre,
00:15:44 et qui explose, là, depuis une petite semaine, sous nos yeux,
00:15:48 avec une violence terrible.
00:15:50 Franchement, on n'avait jamais vu ça.
00:15:51 On aura nos exemples, même, à vous donner.
00:15:53 Si M. Dupond-Moretti, qui parlait, il y a quelques mois encore,
00:15:56 d'un sentiment d'insécurité,
00:15:58 là, il vient de se réveiller, semble-t-il.
00:16:00 Tant mieux ! J'espère qu'il va être entendu par ses magistrats.
00:16:03 Ce n'est pas gagné d'avance,
00:16:05 parce que les relations entre les uns et les autres n'est pas sans aisée.
00:16:08 Néanmoins, si on ne se décide pas à mettre en place une vraie politique pénale,
00:16:14 et surtout, à faire exécuter les décisions qui sont prises,
00:16:19 et qui, la plupart, ne le sont pas,
00:16:20 il y a eu, là, 7 ou 8, on va faire le bilan, j'imagine, en milieu de semaine...
00:16:24 On verra la ratio, sur les centaines et les milliers d'interpellations.
00:16:27 Il y a eu 7 ou 8 peines de prison fermes.
00:16:29 Je dirais que c'est un début,
00:16:30 mais par rapport aux centaines d'interpellations,
00:16:32 c'est peut-être insuffisant.
00:16:34 Nous verrons, en tout cas, cette politique de durcissement,
00:16:37 phénomène migratoire, une vraie politique d'immigration,
00:16:41 et politique pénale,
00:16:42 si le président de la République ne se décide pas à s'engager
00:16:46 avec les alliés qu'il trouvera dans cette direction.
00:16:49 Je ne sais pas comment tout ça se terminera.
00:16:51 Alors, si vous nous rejoignez, regardez cette image.
00:16:53 Ça se déroule à L'Eil-et-Rose, dans le Val-de-Marne.
00:16:55 Le maire qui a été victime, dont la famille a été victime,
00:16:59 de tentative d'assassinat à son domicile,
00:17:02 qui défile dans les rues de L'Eil-et-Rose.
00:17:04 L'Eil-et-Rose, c'est une trentaine de milliers d'habitants.
00:17:08 Et il y a énormément, visiblement,
00:17:11 plusieurs milliers d'administrés qui ont répondu présents,
00:17:14 en plus des élus qui, vous le voyez,
00:17:16 ont mis leur écharpe en signe de soutien républicain.
00:17:20 On est avec un élu qu'on connaît bien.
00:17:22 C'est Ludovic Thoreau. Bonjour, Ludovic.
00:17:24 Vous êtes maire de Coubron, je le rappelle.
00:17:26 Merci d'être en direct avec nous.
00:17:28 Ludovic, vous êtes souvent venu dans 90 Minutes Info.
00:17:31 On a tellement et tellement commenté avec vous.
00:17:34 Ça ne vous a pas échappé.
00:17:35 Tous ces maires, toutes ces exactions, ces incidents
00:17:39 où les maires faisaient face à la défiance, au refus d'autorité.
00:17:43 On était vraiment loin du compte.
00:17:45 C'est-à-dire que là, c'est proche du désespoir
00:17:48 pour beaucoup d'entre eux, quand même.
00:17:50 Mais, enfin, il fallait s'y attendre.
00:17:53 Ça a progressé.
00:17:55 Ça a progressé, c'est pas venu du jour au lendemain.
00:17:57 Ça fait des mois et des années que nous, on alerte les maires,
00:18:00 nous qui sommes au plus près des citoyens,
00:18:02 qu'il va falloir bouger un tout petit peu.
00:18:05 Jean-Claude Dacile a dit, c'est même plus un avertissement.
00:18:08 Là, il faut agir.
00:18:10 Parce que, rappelez-vous, en 2005, j'ai vécu ça,
00:18:13 j'étais élu de Tichy et mon travail.
00:18:15 Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
00:18:17 Rien.
00:18:18 En fait, ce qui s'est passé a été assez clair.
00:18:20 On a eu peur, on a tous eu peur,
00:18:22 enfin le gouvernement et les préfets,
00:18:24 que ça se reproduise.
00:18:26 Donc, on a accepté,
00:18:28 on a baissé les bras pour que, surtout,
00:18:30 la France ne soit pas de nouveau en feu.
00:18:33 Et elle y est aujourd'hui, pire.
00:18:35 Ça veut dire qu'il faut changer totalement de politique.
00:18:38 Totalement.
00:18:39 Ça veut dire qu'acheter, si je vous résume,
00:18:41 acheter la paix sociale, comme on le dit communément,
00:18:43 ça ne sert à rien.
00:18:44 Mais c'est comme tout.
00:18:45 C'est pas l'argent qui fera tout.
00:18:47 Vous avez bien vu que là, on donne des chèques pour tout,
00:18:49 mais ça ne solutionne absolument rien.
00:18:51 Il faut des décisions.
00:18:52 Mais pour cela, il faut du courage.
00:18:54 Il faut se dire, tant pis, on ne sera pas réélu.
00:18:56 Mais au moins, ça ira mieux en France.
00:18:57 Voilà ce qu'il faut faire.
00:18:58 Et ne pas penser à sa réélection.
00:19:00 Parce qu'en fait, rien ne s'est amélioré.
00:19:02 C'est de pire en pire.
00:19:03 Là, évidemment, moi aussi, j'ai fait un midi,
00:19:05 il y avait 150 personnes dans ma mairie,
00:19:07 et j'ai parlé, évidemment, pour M. Jean Brun,
00:19:09 que je connais bien et qu'il y a à la région, comme moi,
00:19:11 mais pour toutes ces violences.
00:19:13 Toutes ces violences qui ne font que croître.
00:19:15 On tire à la Kalachnikov,
00:19:17 on attaque des médecins, on attaque des enseignants.
00:19:19 Mais ça, ça s'est fait progressivement.
00:19:20 On croirait que le gouvernement le découvre aujourd'hui.
00:19:22 Mais ça fait des mois et des années qu'on a l'air...
00:19:24 Mais qu'est-ce qui a été fait ?
00:19:26 Là, M. Darmanin nous dit qu'il va changer les caméras.
00:19:29 La belle affaire.
00:19:31 Et comme vous disiez tout à l'heure, M. Dupond-Moreti,
00:19:33 qui disait que l'insécurité, ce sentiment,
00:19:35 est un fantasme public.
00:19:37 Mais M. Dupond-Moreti, vous rigolez ou quoi ?
00:19:39 L'insécurité, ce n'est pas un fantasme,
00:19:41 c'est une réalité aujourd'hui.
00:19:42 Ouvrez un peu les yeux.
00:19:43 Et les maires aujourd'hui, ce qui s'est passé en effet,
00:19:45 aujourd'hui, qui est vu partout dans le monde,
00:19:47 on n'a pas attaqué un maire,
00:19:49 on a attaqué sa famille pour les tuer.
00:19:51 Il faut dire, ça y est, on est arrivé.
00:19:53 Maintenant, je ne veux plus de discours.
00:19:54 Nous, les maires, on ne veut plus de discours.
00:19:56 Parce que c'est nous qui gérons.
00:19:58 C'est nous qui sommes dans la proximité.
00:19:59 C'est nous qui avons fait les rondes, nous les élus,
00:20:01 et les conseillers municipaux, hier soir dans ma ville.
00:20:03 C'est les 4 policiers municipaux qui sont au 24-24.
00:20:07 Et voilà.
00:20:08 Et c'est les 45 000 aussi policiers qui sont là.
00:20:10 Mais attendez, nous, évidemment,
00:20:12 très localement, on fait le travail,
00:20:14 mais il faudrait que là-haut, ils le fassent aussi avec nous.
00:20:16 Merci beaucoup, Ludovic.
00:20:18 Merci d'avoir réagi en direct sur notre antenne.
00:20:20 Un électrochoc.
00:20:22 En tant que conseiller policier,
00:20:24 vous êtes policier vous-même ou ?
00:20:25 Oui, tout à fait.
00:20:26 Benoît Barré.
00:20:27 En tant que policier, vous vous dites finalement,
00:20:28 aujourd'hui, malheureusement, il a fallu des drames,
00:20:31 et des quasi-drames, pour se rendre compte,
00:20:33 pour que l'ensemble de la population réalise enfin
00:20:36 ce que nous, on vit au quotidien,
00:20:38 ce qu'on voit apparaître, ce qu'on voit émerger
00:20:40 depuis des années, mais on ne nous croit pas,
00:20:42 parce qu'on porte l'uniforme.
00:20:43 Il y a quelque chose de cet ordre-là ?
00:20:44 Alors moi, je crois que la population, au contraire,
00:20:46 sait ce qui se passe.
00:20:47 D'ailleurs, la police est toujours soutenue,
00:20:49 a toujours été soutenue, et même pendant les émeutes,
00:20:51 on est encore plus soutenus.
00:20:52 Nous, notre syndicat, Alliance, on reçoit des milliers
00:20:54 d'appels, des milliers de soutiens.
00:20:56 Au-delà des gens qui manifestent pour leur maire,
00:20:58 évidemment, pour leur élu,
00:20:59 ils manifestent aussi pour les forces de l'ordre.
00:21:01 Vous savez, on est dans un pays
00:21:03 qui se plante depuis des années sur cette réponse pénale.
00:21:05 Vous vous rendez compte ?
00:21:07 On est dans un pays où on est capable de parler,
00:21:10 d'avoir inventé le terme "repris"
00:21:12 à tout bout de champ,
00:21:14 d'incivilité pour parler de délit.
00:21:16 C'est la première erreur.
00:21:18 La minimisation.
00:21:19 Quand on brûle une voiture,
00:21:20 quand on casse, quand on agresse,
00:21:21 c'est pas d'incivilité, ça.
00:21:23 C'est un délit, ça peut être un crime.
00:21:25 Ça, c'est la première erreur.
00:21:26 Je veux vous dire aussi, également,
00:21:28 on est quand même, ça fait quand même des années
00:21:30 qu'on nous dit que la réponse pénale ne va pas.
00:21:33 Elle ne va pas.
00:21:34 Pourquoi elle ne va pas ?
00:21:35 80 000 peines de prison chaque année non exécutées.
00:21:39 On n'y va pas en prison.
00:21:41 Mais quand je dis la prison,
00:21:42 ça peut être tout et n'importe quoi.
00:21:43 Ça peut être un centre pour rééduquer ces mômes.
00:21:45 Parce qu'aujourd'hui, très franchement,
00:21:47 lorsqu'on vit dans ces quartiers-là...
00:21:50 Tandis que la Marseillaise retentit.
00:21:52 Et c'est beau d'entendre la Marseillaise
00:21:54 en fond d'écran, lorsqu'on parle de cela.
00:21:57 Parce qu'au final, toutes les victimes,
00:21:59 ce sont les victimes, les gens du quotidien,
00:22:01 ceux qui se lèvent pour aller bosser,
00:22:03 ceux qui veulent bosser.
00:22:04 Et puis, il y a un mot sur lequel je réfute,
00:22:06 c'est la jeunesse.
00:22:07 Arrêtons d'employer le terme "jeunesse".
00:22:09 Ce n'est pas la jeunesse que dans la rue qui brûle, qui pille.
00:22:12 Ce sont des pillards, des criminels, des délinquants.
00:22:14 Les jeunes, ils vont à l'école, ils sont éduqués.
00:22:16 Ils veulent travailler, ils sont des apprentis.
00:22:18 Et enfin, tout simplement, je veux vous dire que
00:22:20 ce qui fait chaud au cœur, c'est qu'effectivement,
00:22:22 cette majorité de citoyens qui défendent les forces de l'ordre...
00:22:25 Parce qu'au final, le dernier rempart de cette rubrique,
00:22:28 on l'a encore vu pendant six jours.
00:22:30 - Faire attaquer...
00:22:31 - Mais alors, attendez.
00:22:32 Attendez, parce qu'on saurait une image, s'il vous plaît.
00:22:35 Je vous propose d'aller directement à Laila et Rose.
00:22:38 Je pense qu'il va prendre la parole d'ici quelques instants à peine,
00:22:41 Vincent Gembrun.
00:22:42 Il s'avance, vous voyez, devant les micros,
00:22:44 entouré de Valéry Pécresse, qui le connaît très très bien.
00:22:47 C'est très très proche de Valéry Pécresse,
00:22:50 ancienne candidate à la présidentielle pour les LR.
00:22:52 On a aussi au premier plan Gérard Larcher, bien évidemment.
00:22:56 Et voilà, il s'apprête à prendre la parole.
00:22:59 J'imagine qu'il ne tardera pas trop, parce qu'il fait très chaud.
00:23:01 - Aujourd'hui, ils sont tous au soleil.
00:23:04 Avec sans doute une pointe d'émotion aussi,
00:23:06 parce qu'on l'oublie, mais il faut trouver les mots dans ces moments-là.
00:23:10 - Alors on le sent marqué, Vincent Gembrun, par ce qui s'est passé.
00:23:27 Sa femme, on le rappelle, a été blessée.
00:23:29 Une de ses filles également.
00:23:31 Et c'est donc un homme qui est meurtri,
00:23:33 qui s'exprime en plus d'être un idylle.
00:23:37 Et il prend conseil avant de se lancer,
00:23:41 encouragé aussi par ses pères et par la foule.
00:23:46 Et Patrick Collier, là également, on le rappelle,
00:23:52 président de la métropole du Grand Paris.
00:23:55 On suit tout ça avec vous, bien évidemment.
00:24:00 On n'a pas d'horaire précis, mais là,
00:24:03 vu la configuration et la tournure que c'est en train de prendre,
00:24:06 avec ce point levé, on imagine que ça ne saurait tarder.
00:24:09 Le voici.
00:24:11 - Chers amis de la île des Roses, et d'ailleurs,
00:24:23 chers citoyens de France,
00:24:26 qui avez été des millions à nous témoigner de votre soutien
00:24:29 et votre solidarité devant toutes les mairies de France aujourd'hui,
00:24:33 je n'ai qu'un mot.
00:24:36 Merci.
00:24:38 Merci d'être là, si nombreux, aujourd'hui.
00:24:54 Merci pour vos marques d'affection,
00:24:56 pour ma famille, à presque ces derniers jours qui étaient si terribles.
00:25:01 Merci d'être venu dire votre attachement à notre République
00:25:05 terriblement menacée.
00:25:07 Merci d'être venu dire votre attachement à notre démocratie
00:25:11 si précieuse et qui recule, voire disparaît,
00:25:14 dans des pays autrefois amis.
00:25:17 Merci d'être venu témoigner votre soutien aux milliers d'élus locaux
00:25:22 qui, à la île des Roses, comme partout en France,
00:25:24 consacrent avec abnégation leur vie aux autres.
00:25:28 Vous n'imaginez pas à quel point votre présence ici
00:25:41 est un message fort et puissant.
00:25:43 On en a terriblement besoin.
00:25:47 On en a besoin.
00:25:50 Parce que plus que jamais,
00:25:52 notre République et ses serviteurs sont menacés,
00:25:56 menacés et attaqués sur...
00:26:00 Oui, ils sont menacés et attaqués.
00:26:03 Ces piliers que sont l'école, la police, la justice.
00:26:08 C'est notre vivre ensemble.
00:26:10 C'est notre vivre ensemble.
00:26:12 La police, la justice, c'est notre vivre ensemble.
00:26:16 C'est la laïcité, c'est l'égalité entre les femmes et les hommes
00:26:19 qui sont attaquées chaque jour.
00:26:21 En vérité, c'est la démocratie elle-même qui est attaquée.
00:26:35 Chacun de ces symboles qu'on a aujourd'hui visé.
00:26:39 Nos mairies sont attaquées.
00:26:41 Les élus, les professeurs sont agressés.
00:26:44 Nos forces de l'ordre et de secours sont prises pour cible quotidiennement.
00:26:49 Même nos médecins, même nos postiers ne rentrent plus dans certains quartiers.
00:26:55 Ça ne peut plus durer.
00:26:58 Et je vous le dis aujourd'hui,
00:27:00 comme je l'ai dit au président de la République ce matin,
00:27:03 ça ne durera pas.
00:27:05 Ça ne durera pas parce que,
00:27:07 soit les voyous et les bandes auront raison de notre devise républicaine
00:27:12 en brisant toute fraternité,
00:27:15 soit, ensemble, chers citoyens de France,
00:27:21 nous relevons la tête, nous faisons face sans détourner le regard,
00:27:25 nous reprenons la parole pour que la majorité jusqu'ici silencieuse
00:27:28 puisse se faire entendre et dire stop, ça suffit !
00:27:32 (Applaudissements)
00:27:50 Je pense...
00:27:52 (Applaudissements)
00:28:11 Je pense, peut-être naïvement,
00:28:14 que si chacun fait sa simple part,
00:28:17 si chacun prend sa place, même modeste,
00:28:20 alors nous avons une chance.
00:28:22 Nous avons une chance de redresser notre si beau pays qu'est la France !
00:28:26 (Applaudissements)
00:28:41 Ici, à l'Île-et-Rose,
00:28:44 près de 200 insurgés ont semé le chaos dans notre ville
00:28:48 en détruisant tout sur leur passage.
00:28:52 C'est un drame pour moi de voir ces commerces saccagés,
00:28:56 ces voitures, ces bâtiments communaux,
00:28:58 ces infrastructures publiques totalement brûlées et carbonisées.
00:29:03 Oui, tout ce qui représente notre République
00:29:06 a été systématiquement visé par de la pure sauvagerie.
00:29:12 En tant qu'habitant de la Yi,
00:29:14 jamais en 39 ans je n'aurais imaginé
00:29:18 voir notre ville à feu et à sang.
00:29:21 Mais mes amis,
00:29:24 il n'était que de sang.
00:29:27 Nous sommes des milliers, nous sommes des millions !
00:29:30 Alors ne nous laissons pas abattre !
00:29:33 Ne nous laissons pas impressionner !
00:29:36 Relevons nos manches et mettons-nous au travail !
00:29:40 Ensemble, nous aurons raison d'eux !
00:30:09 Ces derniers jours ont été les pires de ma vie.
00:30:17 Pourtant, face aux épreuves,
00:30:21 je veux retenir le positif,
00:30:24 retenir que tant d'entre nous ont incarné l'esprit de résistance.
00:30:30 Et je voudrais remercier très sincèrement
00:30:33 tous ces héros anonymes.
00:30:36 Je veux remercier les habitants qui sont intervenus spontanément en pleine nuit
00:30:39 pour éteindre les nombreux incendies allumés par les émeutiers,
00:30:43 quand les pompiers ne pouvaient pas agir parce qu'ils étaient eux-mêmes attaqués
00:30:46 par des individus armés de piolets à quelques centaines de mètres d'ici.
00:30:51 Oui, ce sont des citoyens, des anonymes, des courageux,
00:30:55 qui ont éteint plusieurs incendies.
00:30:58 Ce soir-là, chacun d'entre eux portait en lui
00:31:01 une petite part de notre République.
00:31:05 Je veux aussi saluer l'ensemble des agents communaux
00:31:08 qui ont toujours été mobilisés pour que la ville de la Ville des Roses,
00:31:12 pour que ses habitants puissent continuer à vivre au quotidien.
00:31:16 (Applaudissements)
00:31:31 Je tiens à remercier tout particulièrement
00:31:33 ceux des agents, ceux des services techniques,
00:31:35 qui ont été très fortement mis à contribution.
00:31:38 Chaque matin, dès l'aube, dès 4h du matin, ils étaient là, sur le terrain,
00:31:41 et ce sont eux qui remettaient en état notre belle commune
00:31:44 après les destructions de la nuit,
00:31:46 pour que les habitants puissent vivre normalement.
00:31:49 Tous les matins, la République, c'était eux.
00:31:53 (Applaudissements)
00:32:05 Et c'est vrai, c'est grâce à eux que nous avons monté une palissade,
00:32:10 un mur de barbelés.
00:32:13 Je n'aurais jamais imaginé ça.
00:32:16 Mais sans cette palissade, sans ce moyen de défense,
00:32:20 nous n'aurions plus d'hôtel de ville aujourd'hui.
00:32:23 Alors merci et bravo à eux !
00:32:25 (Applaudissements)
00:32:38 Et nous avons bâti cette palissade, car la nuit précédente,
00:32:41 les assaillants avaient caillassé et tiré sur la mairie,
00:32:45 après avoir incendié le marché qui se trouve là, juste à côté.
00:32:49 Ce soir-là, nous avons vécu une nuit d'extrême violence.
00:32:54 Et je veux dire devant vous, toute ma reconnaissance,
00:32:58 celle de la ville et de tous les citoyens,
00:33:01 à l'ensemble de nos policiers municipaux,
00:33:04 et notamment à leurs chefs,
00:33:06 qui ont été d'une bravoure exceptionnelle !
00:33:09 (Applaudissements)
00:33:25 Leur valeur est inestimable.
00:33:27 Ils étaient sept, sept contre cent.
00:33:30 Ils ont tenu toute la nuit face à des violences dignes d'une guerre civile.
00:33:34 Ils étaient tous volontaires pour protéger notre ville.
00:33:38 Oui, nos policiers municipaux ont fait preuve d'une bravoure exemplaire
00:33:42 en agissant comme le dernier rempart républicain.
00:33:46 Ces braves, eux aussi, ont des familles.
00:33:49 Mais ils n'ont pas hésité à se mettre en danger pour protéger notre ville,
00:33:53 pour nous protéger tous.
00:33:55 Cette nuit-là, pour faire tenir cette barricade,
00:33:58 ils ont fait tenir la République !
00:34:00 (Applaudissements)
00:34:14 Et pendant ces nuits d'horreur,
00:34:17 j'ai souhaité rester à leurs côtés dans notre hôtel de ville,
00:34:20 avec mon directeur de cabinet qui sait ma reconnaissance éternelle.
00:34:25 (Applaudissements)
00:34:36 Après trois nuits sans sommeil,
00:34:38 épuisés mais toujours déterminés dans le silence d'une nuit
00:34:41 que nous trouvions étonnamment calme,
00:34:46 nous avons vu le vrai visage des émeutiers,
00:34:51 celui d'assassins.
00:34:54 Empêchés d'incendier l'hôtel de ville,
00:34:57 symbole de la République,
00:34:59 ils ont redirigé leur haine en recourant à un acte ignoble.
00:35:04 Ils ont voulu assassiner ma femme et nos deux jeunes enfants
00:35:09 dans leur sommeil et les brûler vifs
00:35:12 en tentant d'incendier notre maison.
00:35:16 Alors permettez-moi un mot personnel,
00:35:19 car le plus grand acte de bravoure ce soir-là
00:35:23 a été à mes yeux réalisé par une mère,
00:35:26 en sauvant des flammes notre petit garçon et notre petite fille.
00:35:31 En fuyant avec eux, blessés au péril de sa vie,
00:35:36 sa force et son courage a sauvé toute notre famille
00:35:40 et à cet instant précis, je crois que la République c'était aussi elle.
00:35:45 (L'armée ! L'armée ! L'armée !)
00:36:00 (Applaudissements)
00:36:18 La République, elle est dans toutes les mères qui aiment et éduquent leurs enfants.
00:36:24 La République, elle est dans tous les pères qui les aiment et les protègent.
00:36:28 La République, elle est dans tous les professeurs qui transmettent le savoir,
00:36:32 mais aussi les valeurs.
00:36:34 Elle est dans tous les soignants qui s'engagent pour les autres,
00:36:37 dans les éducateurs, dans les bénévoles des millions d'associations
00:36:40 qui sont sur notre territoire.
00:36:42 Et j'ose le dire, la République, elle n'existerait pas sans les polices
00:36:46 et sans les forces de l'ordre qui la protègent et la servent.
00:36:49 (Applaudissements)
00:37:04 La République, elle est partout. On veut bien se donner la peine de l'aimer.
00:37:10 La République, c'est aussi bien nos retraités que nos jeunes de quartier.
00:37:14 Ce sont aussi bien les entrepreneurs que les grands sportifs.
00:37:17 Dans tous ceux qui se lèvent le matin pour aller travailler,
00:37:20 dans tous ceux qui veulent s'en sortir, nous devons voir la République.
00:37:24 Alors oui, la République, c'est nous. La République, c'est vous.
00:37:28 Vive la République ! Vive la France ! Merci !
00:37:32 (Applaudissements)
00:37:46 Message très très fort. Je crois qu'on est tous un peu sensibles
00:37:51 à ce que vient de dire Vincent Jambrin qui, à la fois, a martelé des messages
00:37:56 de soutien à la République, à la démocratie, les dangers qu'elle encourt également.
00:38:01 Et puis cet homme qui a été meurtri, qui finalement remercie aussi,
00:38:06 au-delà de sa personne, au-delà de ce qu'il a pu vivre, les autres.
00:38:10 Et ça, c'est très important parce qu'il a longuement parlé de ses agents municipaux
00:38:13 qui ont pu ériger cette palissade et ces barbelés pour protéger la mairie
00:38:17 pendant plusieurs nuits. Sa femme, cette mère qui a sauvé ses enfants,
00:38:21 ses propres enfants, dont il dit, et c'est peut-être la phrase qui nous a le plus marquée,
00:38:25 je crois qu'à cet instant précis, la République, c'était elle.
00:38:29 Et finalement, avec cette phrase d'appui, Gauthier, on voit bien le message
00:38:33 qu'il souhaite faire passer après parce qu'il parle des pères et des mères
00:38:36 qui éduquent et qui protègent leurs enfants.
00:38:38 Il a dit plusieurs fois "la République, c'était elle", "la République, c'était lui",
00:38:41 "la République, c'est nous". Le message politique, il est très clair.
00:38:44 Il a envoyé à Jean-Luc Mélenchon et à sa fameuse phrase "la République, c'est moi".
00:38:47 Donc on voit très bien, il ne l'a jamais citée, mais on voit très bien
00:38:50 à qui s'est adressé tout au long de son discours Vincent Gembrin.
00:38:55 Très clairement au leader insoumis qui a toujours refusé d'appeler au calme,
00:38:59 de condamner les violences et qui a fait une phrase sur Twitter
00:39:02 pour apporter son soutien.
00:39:04 - C'était la réponse à 2017 ou 2018, je ne sais plus, la perquisition.
00:39:09 - Oui, voilà, la perquisition au siège de la France Insoumise
00:39:12 où Jean-Luc Mélenchon, en essayant d'enfoncer la porte face aux policiers,
00:39:15 avait dit "la République, c'est moi". Il a été condamné pour rébellion depuis.
00:39:20 Donc on a bien vu à qui s'adressait évidemment le maire de Laili-et-Rose.
00:39:24 - Ça vous a ému, Gabriel Cluzel, parce qu'il y a un certain nombre de messages
00:39:30 qui sont passés à travers cette intervention.
00:39:33 Effectivement, il fait aussi de la politique, Vincent Gembrin.
00:39:36 Au-delà du message qu'il voulait faire passer pour sa propre ville,
00:39:40 il dit "nous sommes des milliers, nous sommes des millions,
00:39:43 ne nous laissons pas abattre et impressionner, nous aurons raison d'eux".
00:39:47 Voilà, c'est comme ça qu'on combat l'obscurantisme.
00:39:51 - C'est vrai que son discours était très émouvant parce que c'est le discours
00:39:54 d'un père de famille avant d'être le discours d'un mère.
00:39:57 Le discours d'un père de famille qui, parce qu'il donnait son temps à la France
00:40:02 en tant que maire, a vu sa femme et ses enfants agresser.
00:40:06 Donc il n'y a rien de plus terrible.
00:40:08 Des enfants en bas âge, on se dit qu'on a affaire à des gens que rien n'arrête.
00:40:12 Quand vous commencez à agresser des petits-enfants,
00:40:15 on ne voit pas bien ce qu'il peut y avoir au-dessus.
00:40:17 Donc c'est vrai que le message du père de famille était extrêmement émouvant.
00:40:22 Ce qu'il dit est vrai aussi, c'est-à-dire qu'il y a une France silencieuse
00:40:26 qui regarde impuissante tout ce qui se passe, une France qui se lève tôt,
00:40:30 comme il le dit, et qui théoriquement devrait être plus forte que les agresseurs.
00:40:37 Mais néanmoins, je trouve qu'il a un peu de mal à définir,
00:40:44 et il n'est pas le seul, je ne veux pas lui jeter la pierre,
00:40:46 mais à définir qui sont ces agresseurs.
00:40:48 On a besoin de savoir, mais qui sont ces agresseurs ?
00:40:51 Alors qui sont-ils ? Pourquoi vouent-ils une haine à tout ce qui représente la France ?
00:40:59 On ne pourra pas répondre à cette question si on ne pose pas le bon diagnostic.
00:41:05 Peut-être parce qu'aujourd'hui il n'a pas les réponses lui-même.
00:41:08 Peut-être que 1) il ne le sait pas, peut-être que 2) il ne veut pas entraver l'enquête en cours.
00:41:12 Non mais je trouve qu'on a son cas personnel, ce serait intéressant de savoir qui.
00:41:14 Et je trouve qu'on vit ces événements comme si finalement il y avait une grêle
00:41:18 qui s'abattait sur nous et on ne savait pas très bien d'où ça venait.
00:41:21 Non, il y a des vraies raisons qui n'ont pas été analysées en 2005.
00:41:25 En 2005 ça s'est passé dans les banlieues, c'était relativement circonscrit.
00:41:29 Et puis la loi SRU qui datait de 2000 mais qui en 2005 n'était pas encore déployée comme elle l'est aujourd'hui,
00:41:35 a fait qu'on a saupoudré le problème des banlieues dans l'ensemble des villes et même dans la ruralité.
00:41:40 Et aujourd'hui on se dit "tiens mais c'est bizarre, c'est bizarre, il se passe les mêmes problèmes".
00:41:44 Donc moi je crois qu'on va avoir du mal à tirer des leçons si on se contente de déplorer les faits,
00:41:52 de faire des marches blanches et d'en appeler aux manes de l'art public.
00:41:56 J'en compte assez, il y avait quelque chose de trop désincarné par rapport aux agresseurs eux-mêmes.
00:41:59 Non mais je crois qu'il a eu raison de ne pas désigner ce qu'ils croient être sans doute les agresseurs.
00:42:07 Mais au-delà même, je pense qu'elle parle de toute la séquence.
00:42:09 Encore une fois, je confirme le sentiment que j'ai eu en le regardant à la télé hier,
00:42:15 c'est que c'est un homme qui va compter dans la politique telle qu'elle doit se dessiner ou se redessiner.
00:42:24 Je pense, je répète, que les républicains cherchent des incarnations, ils le connaissaient.
00:42:30 Mais là, je trouve que ces événements tragiques lui ont permis de donner sa mesure.
00:42:35 Il l'a fait avec modération, il l'a fait en même temps avec un message politique puissant.
00:42:41 La parole maintenant, moi je ne change pas de... La parole est au président de la République.
00:42:47 C'est à lui de tirer les leçons d'un événement qui n'est peut-être pas terminé.
00:42:52 Gauthier disait que ce n'est pas sûr, on ne peut pas aller trop vite.
00:42:56 C'est-à-dire que les événements sont terminés, on dit qu'on rachète beaucoup de nouvelles munitions en Allemagne, paraît-il.
00:43:02 On espère que ces événements tragiques vont se terminer ou sont terminés, ce n'est pas tout à fait sûr.
00:43:08 Le maire de Lille-Rose est la preuve que ce n'est pas terminé.
00:43:10 - Il n'est pas résolu. - Il n'est pas résolu de toute façon.
00:43:13 Et néanmoins, je pense que... - Oui, c'est pour commencer de...
00:43:15 - On ne peut pas... Un événement d'une telle ampleur, d'une telle violence, les chiffres sont absolument effrayants.
00:43:22 On ne peut pas imaginer que le président de la République n'ait pas une réflexion profonde sur cette situation de la France aujourd'hui.
00:43:35 Il a pu commettre quelques erreurs d'analyse, il faut qu'il ait le courage de le reconnaître peut-être,
00:43:41 en tout cas qu'il nous annonce une politique plus ferme, plus claire dans les domaines que j'ai cités tout à l'heure.
00:43:47 - On verra justement Gauthier. Est-ce qu'il a une idée de ce qui se passe aujourd'hui Emmanuel Macron ?
00:43:51 - Ah bah non, il a fait un communiqué à travers la présidence de la République où il cherche à comprendre ce qu'il se passe.
00:43:56 Et on sait déjà ce qu'il va annoncer ou ce qu'il pourra annoncer, Jean-Claude.
00:43:59 Je rappelle qu'il y a eu une réunion en fin de semaine dernière avec Elisabeth Borne à Matignon sur la politique de la ville
00:44:05 et qu'elle a déjà annoncé de nouveaux investissements pour les quartiers.
00:44:08 - Donc il en est encore là, il tente de comprendre ce qu'il se passe.
00:44:11 - Un exemple, la semaine dernière Emmanuel Macron était à Marseille pour le plan, le volume 2 de son plan Marseille en grand.
00:44:17 5 milliards comme vous le dites Nelly. Il part, c'est là qu'il a fait sa fameuse phrase sur le drame inexcusable.
00:44:22 - Il n'est pas à ta train d'arrière.
00:44:23 - Et on a souvent dit que Marseille n'était pas la cible des émeutes et des violences urbaines parce que c'était tenu par les trafiquants de drogue.
00:44:29 - Ça a juste tenu quelques jours de plus.
00:44:30 - Et qu'ils n'aiment pas ça pour le business. Bon, il part, 48 heures après son départ, Marseille est à feu et c'est l'une des villes dont les magasins ont été le plus pillés.
00:44:38 Donc vous avez beau mettre 5 milliards sur la table, ça ne va pas calmer les émeutiers.
00:44:42 Et si le problème c'était la politique de la ville, les infrastructures, ces émeutiers ne s'en prendraient pas justement à ces mêmes infrastructures,
00:44:49 ne les détruiraient pas et n'y mettraient pas le feu.
00:44:51 Donc c'est bien la preuve que ce n'est pas à coups de milliards ou à coups de nouveaux plans.
00:44:55 D'ailleurs il avait rejeté le plan Borloo, donc à mon avis ça ne prendra pas en plus la forme d'un plan.
00:44:59 Mais bon, peu importe, à la fin le résultat est le même, vous injectez des milliards.
00:45:03 Donc ce n'est pas en injectant des milliards qu'on va régler le problème.
00:45:05 Évidemment il faudra reconstruire ce qui a été détruit.
00:45:07 Valérie Pécresse a déjà annoncé que la région allait débloquer 20 millions d'euros, mais là c'est l'argent des français.
00:45:11 Et il y aura peut-être un problème de consentement à l'impôt au bout d'un moment aussi.
00:45:14 Voilà, j'allais dire, si on considère que la réponse est pénale aussi...
00:45:19 Alors on va l'écouter à nouveau Vincent Gembrand, puis on y revient dans le débat.
00:45:22 ... des millions à se mobiliser devant les mairies à l'appel de l'association des maires ce midi,
00:45:26 à écrire sur les réseaux sociaux, à exprimer partout leur soutien, leur solidarité.
00:45:31 On a été très longtemps une majorité silencieuse qui regardait faire en se désespérant.
00:45:38 Si le drame qu'a subi ma famille permet à ce que cette majorité silencieuse,
00:45:43 qui est finalement la somme des gens bien, des gens qui ne veulent pas casser, pas détruire,
00:45:47 qui veulent avancer, qui veulent aller de l'avant, qui veulent construire,
00:45:50 trouve la force de se dire "je vais consacrer maintenant chaque jour une action, juste une action,
00:45:56 pour faire en sorte de bâtir une meilleure société, une meilleure république",
00:45:59 alors j'ai la conviction qu'on peut y arriver.
00:46:02 Et si on n'y arrive pas, alors je crains le pire, et tout ça sera arrivé pour rien.
00:46:07 J'ai peur du monde dans lequel grandiront nos enfants.
00:46:11 Mais j'ai encore de l'espoir au moment où je m'exprime devant vous.
00:46:14 J'ai de l'espoir et de la force, et c'est notamment le courage de mon épouse,
00:46:17 le courage de ma femme, qui me permet d'être là devant vous.
00:46:20 Les responsables, ils le sont similement.
00:46:22 Donc déjà, ces parents, il va falloir qu'ils payent l'addition pour tout le monde.
00:46:25 D'abord pour les victimes, parce que les gens qui se lèvent le matin pour aller bosser,
00:46:28 qui sont assurés au tiers, le matin ils n'ont plus rien.
00:46:31 Lorsque les commerçants veulent reprendre leur commerce, qu'ils investissent l'économie de leur vie,
00:46:36 et que le plus de commerce au monde existe, c'est pour les excuses de minorité, il faut l'arrêter.
00:46:40 Aujourd'hui, il faut arrêter, une nouvelle fois, ces excuses de minorité.
00:46:44 Cette politique de l'excuse, ce n'est plus acceptable.
00:46:47 Un gamin de 15, 16, 17 ans, je regrette, lorsqu'il s'en prend aux gens, d'être condamné.
00:46:54 On retourne à l'Eile-et-Rose, après cette prise de parole de Vincent Jambrain.
00:46:58 Régine Delfour, vous êtes aux côtés d'un autre maire venu lui apporter son soutien,
00:47:02 qui lui est le maire de Garges-les-Gonesse.
00:47:06 Absolument, Nelly et Benoît Jimenez.
00:47:10 On voulait savoir, qu'est-ce que vous avez retenu, quels sont les moments forts de ce rassemblement,
00:47:15 et surtout de ce discours ?
00:47:17 C'est un beau discours que nous a fait Vincent Jambrain, le maire de l'Eile-et-Rose,
00:47:21 qui a été extrêmement républicain, qui a rappelé aussi que la République, finalement,
00:47:26 c'est nous toutes et nous tous qui faisons cette société, à savoir à la fois les forces de l'ordre,
00:47:31 mais aussi les présidents d'associations, les corps intermédiaires et les élus de la République,
00:47:35 notamment tous ces maires qui sont les fantasains de la République.
00:47:38 Et vraiment, je compatis avec ce qui lui est arrivé à lui, et plus directement à sa femme et à ses enfants.
00:47:43 C'est un gap qui a été franchi et qui est inacceptable.
00:47:46 Vous, mercredi, la moitié de votre municipalité a été incendiée.
00:47:51 Demain à midi, vous allez rencontrer Emmanuel Macron.
00:47:54 Qu'est-ce que vous attendez ? Qu'est-ce que vous allez lui demander ?
00:47:57 En effet, mercredi soir, juste après, alors que nous avions sur le pavis de l'Hôtel de Ville
00:48:01 mille personnes qui chantaient la marseillaise à l'occasion d'un gala de boxe international,
00:48:05 une heure après, notre mairie a été brûlée par une trentaine de jeunes.
00:48:09 Demain, nous serons reçus à l'Elysée par le président de la République.
00:48:12 Il y a une chose qui est primordiale, c'est celle de pouvoir faire en sorte que des symboles de la République
00:48:16 comme des hôtels de ville puissent être reconstruits le plus vite possible.
00:48:19 On demande pour cela un soutien rapide et fort, puissant, pour que nous puissions à la fois reconstruire
00:48:24 la mairie à Gares-les-Gonnes, mais aussi tous les équipements publics,
00:48:27 et donner un coup de main à tous ces commerçants qui font vivre nos villes
00:48:30 et qui ont aussi énormément souffert des violences urbaines de ces dernières nuits.
00:48:34 Vous êtes inquiets pour les jours qui vont venir ?
00:48:37 On est mobilisés, évidemment, qu'on demeure très inquiets,
00:48:39 mais on est mobilisés avec la société civile, avec les forces de l'ordre,
00:48:42 avec la police municipale à qui je tire aussi mon chapeau, qui font un travail extraordinaire,
00:48:46 et puis tous les agents de nos mairies qui font un gros travail très tôt le matin
00:48:50 pour faire en sorte justement que nos villes puissent redevenir normales
00:48:53 et pour que tout un chacun puisse utiliser l'espace public de façon, j'allais dire, normale,
00:48:57 comme on devrait le vivre tous les jours.
00:48:59 Merci beaucoup. Donc Nelly, il y a encore énormément de monde ici sur cette place,
00:49:05 des élus, mais aussi des anonymes, des gens qui viennent de cette ville,
00:49:10 mais aussi des villes avoisinantes.
00:49:12 Merci beaucoup. Régine Delfort en direct, donc de L'Aile et Rose.
00:49:15 On parlait de cette épreuve, ce drame vécu par Vincent Jambrain, par sa famille, par ses enfants,
00:49:21 très petits les enfants, 4 ans, 7 ans, cette maman qui réveillait,
00:49:25 il faut imaginer ce que ça représente d'être réveillée en pleine nuit
00:49:28 par le bruit d'un incendie, d'une explosion, des flammes, de la chaleur qui émènent de cette voiture
00:49:34 et de penser que tout va prendre feu, et d'avoir le réflexe de sortir visiblement par l'arrière,
00:49:39 regarder les images de l'incendie, d'un autre incendie, ça se passe à Montluçon,
00:49:45 on y reviendra dans un instant, et pouvoir fuir par derrière
00:49:49 en pensant qu'on va être un tant soit peu protégé par la connaissance de sa rue, de son quartier.
00:49:54 Et nous, en fait, vous êtes traqués parce que les types sont allés derrière,
00:49:57 sachant qu'elle allait peut-être fuir par là, ou en tout cas que Vincent Jambrain
00:50:01 se trouverait chez lui et tenterait de fuir par là, attaqués à coups de tirs de mortier.
00:50:05 Enfin, je veux dire, on en est quand même arrivés à quelque chose de...
00:50:08 On ne peut même plus trouver les mots, c'est même pas grave,
00:50:11 c'est pire que grave quand on s'en prend à une femme et à des enfants.
00:50:15 Regardez quand même ce qu'ont vécu d'autres élus.
00:50:17 On n'en perd pas de vue, même si l'intensité et la gravité étaient un peu moindres.
00:50:21 Ce qu'a vécu par exemple le maire de Montluçon, ce sont les images que vous apercevez là,
00:50:26 ça se trouve dans l'allier, lui a été victime de tirs de mortier.
00:50:30 Écoutons son témoignage.
00:50:32 Comme j'étais accompagné de trois élus, il y en a un qui a pris une pierre sur la tête,
00:50:40 et moi j'ai été visé par un mortier qui est passé à quelques centimètres de mon visage.
00:50:46 Donc à ce moment-là j'ai été obligé de me replier dans une boucherie à l'âne
00:50:50 avec des jeunes qui avaient ouvert le local pour me mettre à l'abri.
00:50:54 Et ils ont eux-mêmes repoussé deux ou trois individus qui nous chassaient dans la rue.
00:50:59 Un exemple, et puis un autre.
00:51:01 Je vous dis, quoique dans une moindre mesure, ça montre à quel point
00:51:06 il n'y avait absolument rien de spontané puisque visiblement,
00:51:09 c'est la leçon à retenir aussi de ce qui s'est passé,
00:51:11 on connaît leurs adresses, on mène des expéditions punitives dirigées contre des personnes.
00:51:16 Là on ne peut plus nous chanter le refrain de "on pille par opportunisme",
00:51:23 "on arrive, on saccage par opportunisme parce qu'on a vu un groupe qui se déplaçait là"
00:51:27 et que la mode fait que non, non, là ce sont des opérations punitives.
00:51:30 Ciblées, c'est aussi ce qui est arrivé au maire de Lariche,
00:51:33 qui se trouve dans un tout autre département, là on n'est plus dans la Lille,
00:51:36 on est en Indre-et-Loire, écoutons.
00:51:38 Vers une heure moins le quart du matin, j'étais dans mon jardin
00:51:44 en attendant des nouvelles du terrain, et à un moment donné,
00:51:48 j'ai vu des lueurs dans le fond du jardin,
00:51:50 et donc c'était le véhicule qui commençait à brûler,
00:51:53 donc c'est le véhicule de fonction de la mairie,
00:51:56 et je me suis précipité, et à ce moment-là, j'ai vu deux individus
00:52:00 qui escaladaient le portail pour ressortir de la propriété,
00:52:03 qui en ont rejoint cinq autres qui étaient à l'extérieur,
00:52:06 qui étaient vêtus de noir cagoulé,
00:52:08 et ils sont partis un peu dans toutes les directions,
00:52:10 du coup j'ai ensuite tenté d'éteindre l'incendie avec un siot d'arrosage,
00:52:16 et heureusement les dégâts sont relativement limités.
00:52:20 Et ça, Gabrielle Cluzel, ce sont deux, trois, quatre exemples parmi tant d'autres,
00:52:25 il y en a eu des centaines en France comme ça.
00:52:27 Oui, moi je suis frappée de voir que finalement,
00:52:31 on prend ça avec une certaine philosophie,
00:52:33 je crois que nous nous sommes habitués à la violence,
00:52:35 c'est terrible, je crois que nos arrière-grands-parents se relèveraient,
00:52:38 ils se diraient "mais que se passe-t-il dans ce pays, c'est la révolution,
00:52:41 il faut quand même se rendre compte de tout ce qui a été attaqué,
00:52:45 commissariat, gendarmerie, casernes, mairie, adresse personnelle,
00:52:51 comme vous le dites, il faut arrêter avec le narratif,
00:52:53 "ah oui, il a vu de la lumière, il s'est approché,
00:52:55 vraiment il ne comprenait pas ce qu'il faisait là",
00:52:57 non, ce n'est pas du tout le cas,
00:52:59 tout cela, les crèches, les centres commerciaux,
00:53:04 tous les commerçants, les grands, les petits, les moyens,
00:53:07 dont la vie est dévastée,
00:53:09 et cela devrait nous frapper de façon extrêmement forte,
00:53:14 ça me rappelle la phrase de Louis XVI,
00:53:16 "c'est une révolte", non, c'est une révolution,
00:53:19 parfois j'ai l'impression que nous ne voyons pas l'ampleur du problème,
00:53:25 et quand on me dit qu'Emmanuel Macron ne sait pas trop ce qui se passe,
00:53:29 je ne peux pas le croire,
00:53:31 il est au sommet, tout revient vers lui,
00:53:35 ce qui revient vers l'intérieur, revient vers l'intérieur,
00:53:37 surtout avec la Twitter, ils voient les images comme nous,
00:53:39 Frédéric, dès qu'ils ont repris le contrôle,
00:53:42 c'est le B à bas, reprendre le contrôle,
00:53:45 à l'heure actuelle, on ne sait plus où il est le contrôle,
00:53:47 on reprend le contrôle, en dépit d'ailleurs des efforts,
00:53:49 des forces de l'ordre et de M. Darmanin,
00:53:52 il faut que le Président de la République nous dise des choses,
00:53:56 encore une fois, je vais répéter,
00:53:58 on ne construit pas cette prison, résultat,
00:54:00 les magistrats font de la gestion carcérale,
00:54:02 ils rendent une justice possible avec les mineurs,
00:54:05 ils rendent une justice différée,
00:54:07 six mois après, la belle affaire,
00:54:09 et enfin, il y a un problème qui est évident,
00:54:14 c'est que quand au tribunal on dit qu'il n'y a pas de preuve,
00:54:17 ah ben oui, il était à la manif, mais il n'y a pas de preuve,
00:54:19 il faut revenir, en tout cas réfléchir,
00:54:22 à ce qui était une proposition de M. Retailleau il y a quelques années,
00:54:25 sur une loi dite loi anti-casseurs,
00:54:28 on est confronté à une violence d'un tel niveau,
00:54:31 qu'on ne peut pas, au moins s'il y a autre chose que la loi anti-casseurs,
00:54:34 je veux bien, je ne suis pas juriste,
00:54:36 mais il faut trouver les moyens pour expliquer à un gamin
00:54:39 qui a 16 ans, 17 ans, à 3h du matin,
00:54:42 qui casse du matériel, même si on n'a pas la preuve formelle
00:54:45 de ce qu'il a fait, il faut que quelque part,
00:54:48 une loi qui englobe la présence dans des lieux
00:54:51 qui sont anormaux pour lui,
00:54:54 il est normal que la justice puisse se prononcer.
00:54:57 Il y a du boulot.
00:55:00 Je vais dire quelque chose d'assez dur, mais c'est néanmoins
00:55:03 ce que je perçois, c'est qu'on dit beaucoup
00:55:06 c'est la guerre civile, on va vers la guerre civile,
00:55:09 mais pour la guerre civile, les deux protagonistes se sentent français.
00:55:12 Là, on sent bien que c'est la France qui est attaquée,
00:55:15 c'est dans tout ce qu'elle représente, et ceux qui l'attaquent détestent la France.
00:55:18 Après, ce n'est pas une question de papier.
00:55:21 - Mais bien sûr, je pense que vous avez dit à une certaine fois
00:55:24 qu'ils n'en ont pas grand-chose à faire, que tous ces mots-là n'auront absolument aucun sens.
00:55:27 Pour eux, ils sont allés se servir aussi beaucoup.
00:55:30 Téléphone, vêtements... Il y a tout là-dedans.
00:55:33 - Merci, c'est bien que vous disiez ça, parce que justement,
00:55:36 on va se quitter, en tout cas pour cette partie, on revient dans quelques instants,
00:55:39 mais c'est précisément ce que dit Rachida Latik, je vous propose d'écouter.
00:55:42 - C'est indigne.
00:55:45 Nous, nous sommes aux côtés de Vincent Jambrain et sa famille,
00:55:48 témoignés évidemment de notre soutien. Quel rapport avec la mort de Nahel ?
00:55:51 Quel rapport ?
00:55:54 Regardez tous ces jeunes qui ont comparu, notamment au tribunal de Nanterre.
00:55:57 Je vous invite à regarder des comptes-rendus d'audience.
00:56:00 Que disent-ils ? À quoi rattachent-ils leurs actes criminels ?
00:56:03 Il n'y a pas un cas cité, Nahel.
00:56:06 C'est-à-dire qu'il ne leur attache même pas.
00:56:09 Ils pourraient dire "J'ai détruit parce que Nahel est mort". Rien.
00:56:12 Ils disent "Oui, je ne sais pas, oui, j'ai fait ça, oui, c'est normal".
00:56:15 Elle est où la normalité ? Enfin, le laxisme, ça suffit.
00:56:18 - Je vous laisse méditer ça, on revient dans quelques instants.
00:56:21 Et on s'interroge justement sur les parents, qui doivent être tenus responsables aussi, à tout à l'heure.
00:56:24 [Musique]
00:56:27 90 minutes, info. La suite.
00:56:30 On a évidemment entendu le témoignage très poignant d'un Vincent Jambrain
00:56:33 qui s'exprimait devant ses soutiens tout à l'heure pour rappeler le drame vécu par sa famille,
00:56:36 mais également appeler à un message de survie,
00:56:39 de sursaut de la République et de la démocratie.
00:56:42 Et puis on va revenir aussi à ces 5-6 nuits d'émeute.
00:56:45 Et ce bilan, ce nouveau bilan qui a été dressé par Gérald Darmanin,
00:56:48 qui aujourd'hui s'est rendu notamment à Saint-Quentin-dans-Lenne.
00:56:51 Il parle maintenant, le ministre de l'Intérieur, de 3400 interpellés.
00:56:54 En voici le descriptif.
00:56:57 - Sur les 3400 interpellations, je viens de dire aux commerçants qui m'ont écouté,
00:57:00 il y a un tiers de ces 3400 personnes qui sont mineurs.
00:57:03 La moyenne de ces 3400 personnes,
00:57:06 c'est la moyenne de la population.
00:57:09 La moyenne de ces 3400 personnes qui sont mineurs.
00:57:12 La moyenne des interpellations d'âge de ces personnes qui ont été interpellées,
00:57:15 c'est 17 ans. Ce sont des gens très jeunes.
00:57:18 60% d'entre eux ne sont pas connus des services de police.
00:57:21 C'est le contraire de ce que nous vivons d'habitude.
00:57:24 En général, on voit des multirécidivistes que la police connaît.
00:57:27 Là, ce sont des gens qu'on ne connaît pas.
00:57:30 Quasi essentiellement des garçons.
00:57:33 Mais nous ne trouvons pas qu'il y a 2 bandes rivales dans le pays,
00:57:36 qui sont les délinquants.
00:57:39 Il y a une bande ou des bandes qui commettent des actes de délinquance.
00:57:42 Et puis il y a des policiers et des gendarmes qui ont l'ordre républicain
00:57:45 qui est concédé par la nation et qui rétablissent l'ordre pour éviter
00:57:48 que la pharmacienne se fasse brûler dans sa pharmacie,
00:57:51 que le centre social se fasse détruire
00:57:54 et que les pompiers se fassent tirer comme des lapins lorsqu'ils vont sur un feu.
00:57:57 Il ne faut pas confondre les choses.
00:58:00 Il faut remettre la mairie au milieu de la ville.
00:58:03 La tendance reste la même.
00:58:06 Le nombre d'interpellés grossit, certes.
00:58:09 Il y en a 200 de plus que ce qu'on avait annoncé jusqu'à présent.
00:58:12 Sauf que c'est toujours le même ratio. Un tiers de mineurs.
00:58:15 Ce qui est intéressant, c'est que deux tiers inconnus des services de police.
00:58:18 60%. Très spectaculaire.
00:58:21 C'est ça. C'est spectaculaire.
00:58:24 Ça veut dire qu'il y a un effet d'entraînement qui a été assez vif.
00:58:27 C'est clair. Il y a un effet d'entraînement. Pourquoi ?
00:58:30 Il y a eu beaucoup de pillages d'opportunités.
00:58:33 Un 13-14 ans, on n'est pas gardé par ses parents, on se retrouve dans la rue.
00:58:36 C'est quoi le signal auparavant ?
00:58:39 Des personnes se constatent que des lacans commettent des infractions
00:58:44 et au final, ils ne prennent rien.
00:58:47 Qu'est-ce qui va l'empêcher de faire quelque chose ?
00:58:50 Je suis mineur, je n'ai rien à craindre.
00:58:53 Tous ceux que je connais qui ont déjà commis ce style d'acte,
00:58:56 ils n'ont rien pris. Pourquoi je prendrais moi ?
00:58:59 De toute façon, il ne se passe rien.
00:59:02 On y va à plusieurs, on est plus forts.
00:59:05 Il y a un changement, et tant mieux. J'entends le discours de notre ministre
00:59:08 qui nous soutient. C'est très bien.
00:59:11 Je vois également que le garde des Sceaux a pris une circulaire pendant les événements.
00:59:14 C'est très bien. Maintenant, circulaire, instruction du ministre,
00:59:17 du ministre de l'Intérieur, du ministre de la Justice.
00:59:20 Maintenant, ce qu'on attend, c'est que le juge Dufont est condamné.
00:59:23 C'est ça qu'on attend. Demain, c'est inquiétant.
00:59:26 On vient de dire à notre ministre, à savoir qu'un tiers n'était pas connu.
00:59:29 Oui, ça fait peur. Parce que si maintenant,
00:59:32 sur ces événements dramatiques, exceptionnellement dangereux,
00:59:37 violents, dans notre pays, dans notre beau pays qui est la France,
00:59:40 s'il n'y a plus d'un tiers qui n'est pas connu, ça veut dire quoi ?
00:59:43 C'est-à-dire que derrière la délinquance qu'on connaît, on va avoir une nouvelle délinquance ?
00:59:46 Non. Stop. Il faut vraiment qu'aujourd'hui,
00:59:51 il y ait une vraie prise de conscience. Et je crois que la prise de conscience,
00:59:54 elle est là. Parce que là, si elle n'est pas là, elle ne sera jamais, je crois qu'elle est là.
00:59:57 J'en suis intimement persuadé. Il faut qu'aujourd'hui, justice passe
01:00:00 et que le marteau de la justice soit d'acier, pas d'argile.
01:00:03 Justement, l'excuse de minorité doit-elle être levée ?
01:00:05 Vous avez apercevé déjà ce camembert qui s'affiche dans le contexte émeutier
01:00:08 de ces derniers jours. Écrasante majorité de oui.
01:00:11 On le voit dans le détail, en fonction aussi des affiliations politiques.
01:00:14 C'est parti avec Célia Judat.
01:00:21 Être mineur ne devrait pas excuser les protagonistes de violences urbaines.
01:00:26 C'est ce que pense une majorité des Français.
01:00:28 Ils sont 69% à se dire favorables à la suspension de l'excuse de minorité
01:00:33 pour les mineurs participant à des émeutes.
01:00:35 Assurée par l'article 122-8 du Code pénal, l'excuse de minorité stipule que
01:00:40 si les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables de leurs actes,
01:00:44 leur jeune âge doit également être pris en compte et atténue leur responsabilité.
01:00:48 Les Français veulent responsabiliser les mineurs,
01:00:51 le gouvernement lui veut responsabiliser les parents.
01:00:53 Tous ceux qui sont en charge d'assurer l'autorité parentale et qui ne le font pas,
01:01:00 ils doivent être rappelés à l'ordre de deux façons.
01:01:02 D'abord, moralement, pour redire que quand on est parent, certes, on a des droits,
01:01:07 mais on a également des devoirs. Et s'il le faut, légalement.
01:01:10 Et bravo de le mettre en œuvre à quelques heures, au fond, la réception de cette circulaire.
01:01:16 Ça me paraît essentiel de rappeler que les parents qui ne s'intéressent pas à leurs gamins,
01:01:22 qui les laissent traîner la nuit en sachant où ils vont aller quand ils ont 13, 14 ans,
01:01:27 ils ont court deux ans de prison ferme et 30 000 euros d'amende.
01:01:31 En France, l'excuse de minorité peut être levée entre 16 et 18 ans,
01:01:35 un cas exceptionnel qui pourrait bien évoluer.
01:01:38 Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national,
01:01:41 a annoncé vouloir déposer une proposition de loi sur cette thématique.
01:01:45 Intéressant ce sondage. On voit aussi cette unanimité qui se fait jour quand même en la matière,
01:01:51 Jean-Claude Dacy.
01:01:53 Il est clair, il y a une immense majorité de Français qui souhaitent en effet que les choses au point soient faites
01:01:59 et que le contrôle soit repris et que les condamnations indispensables soient exercées.
01:02:04 Simplement, ce sont aussi des chiffres, un tiers de mineurs, 60% d'inconnus des services de police,
01:02:10 ça intrigue un peu. Il y a un effet sans doute d'entraînement.
01:02:13 On s'amuse et on va piller quelques magasins pour enrichir la bibliothèque ou je ne sais quoi.
01:02:20 Mais ça signe aussi, ce sont des chiffres, des pourcentages qui signent la défaillance des parents.
01:02:26 On dit aussi beaucoup à la première injonction, et c'est ce qu'on dit souvent,
01:02:31 c'est qu'il faut taper fort au début pour que ce soit dissuasif
01:02:34 et pour éviter un effet d'entraînement et d'aggravation dans la délinquance.
01:02:37 J'ai entendu le discours du garde des Sceaux.
01:02:39 Je trouve que pour une fois, il dit les choses avec clarté et fermeté.
01:02:44 Simplement, avant que des parents soient condamnés, tel qu'il le décrit là,
01:02:48 parce que leur môme de 14-15 ans est revenu à la maison avec 4 téléphones portables
01:02:53 et 3 machins de je ne sais pas où, de quelles boîtes fameuses et célèbres,
01:02:57 il va s'écouler des mois, si vous voulez mon avis. On en reparlera.
01:03:00 Si j'ai tort, je le reconnaîtrai volontiers.
01:03:02 Il y a un outil, il y a des outils qui sont peu mis en œuvre,
01:03:06 mais c'est vrai qu'il faut quand même, quand on a assisté au phénomène
01:03:09 auquel on a assisté depuis 4 ou 5 jours, il faut que les parents prennent conscience
01:03:14 que c'est aussi de leur responsabilité de surveiller un peu ce que font les mômes,
01:03:18 même si on sait que dans les familles, il y a souvent un mari qui a disparu,
01:03:23 qui est parti et que la mère est seule avec 3 ou 4 enfants et que c'est difficile.
01:03:30 Néanmoins, il faut qu'on fasse les efforts parce que sinon, on ne va jamais s'en sortir.
01:03:34 On va l'écouter, Éric Dupond-Moretti, parler des parents qui sont légalement responsables
01:03:39 sur tous les plans.
01:03:42 Le garde des Sceaux dit très clairement "je veux de la fermeté,
01:03:46 je veux également attirer l'attention des parents" de deux façons d'abord.
01:03:51 Un discours qui est un discours de morale publique,
01:03:55 "mesdames, messieurs, faites attention à vos enfants"
01:03:58 et un discours qui est un discours beaucoup plus dur,
01:04:00 qui consiste à rappeler que quand les parents sont d'une désinvolture telle
01:04:04 qu'ils mettent en cause et en péril l'éducation des enfants,
01:04:08 leur santé, leur sécurité, c'est une infraction qui est punie
01:04:12 de deux ans d'emprisonnement, de 30 000 euros d'amende.
01:04:15 Encore faut-il, Gabriel Cruzel, qu'il soit solvable,
01:04:21 et pas complice ou complaisant vis-à-vis du butin ramené aussi.
01:04:26 Moi je suis sûre que vous parliez d'un sondage, on fera un autre sondage,
01:04:29 on demanderait aux Français, faut-il suspendre les prestations sociales,
01:04:33 les allocations familiales, les logements sociaux ?
01:04:35 Ce serait du même ordre ?
01:04:36 Mais évidemment, pour les parents de ces enfants-là,
01:04:39 ces prestations sont servies pour aider les parents à élever leurs enfants.
01:04:41 S'ils renoncent à élever leurs enfants, il n'y a pas de raison
01:04:45 qu'on continue à leur servir des allocations pour qu'ensuite les parents détruisent.
01:04:49 Vous voyez, c'est une forme de schizophrénie sociale absolue
01:04:53 qui ne peut pas durer.
01:04:55 Il y a une liste d'attente immense pour les logements sociaux,
01:04:58 pourquoi garderait-on des parents d'enfants qui pillent, dégradent, etc.
01:05:03 Mais vous parliez des mères, moi je m'inscris en faux,
01:05:06 parce que des mères seules, je vois servi cette excuse sur tous les plateaux.
01:05:10 Mais ce n'est pas une excuse, c'est une réalité.
01:05:12 Dieu merci, il y a des tas de mères seules qui élèvent très bien leurs enfants.
01:05:14 Bien sûr, heureusement.
01:05:15 Je vous rappelle qu'après la guerre de 1914, il y avait des veuves partout,
01:05:17 ça n'a pas fait une population de délinquants.
01:05:19 Donc il faut arriver, arrêter avec ça, parce que c'est une espèce de politique de l'excuse.
01:05:22 D'ailleurs ça m'amuse, parce qu'il y a un discours féministe qui dit
01:05:24 "les femmes sont des hommes comme les autres, elles n'ont pas besoin de père"
01:05:27 et puis tout d'un coup là on dit "ah oui, il n'y a pas de père, ce n'est pas la faute des femmes".
01:05:30 Écoutez, chacun est responsable des enfants, ce ne sont pas des mineurs sous tutelle, les femmes.
01:05:34 Donc s'il y a des problèmes avec les enfants, chaque parent doit être pris, considéré comme responsable.
01:05:40 Tu as raison, mais c'est quand même une réalité sociale dans ces familles-là, tu le sais bien.
01:05:44 Écoutez, je suis désolée, mais ce n'est pas une excuse.
01:05:47 Moi sur la suspension, voire la suppression, mais disons la suspension d'un certain nombre de droits
01:05:52 accordés à ces familles, j'étais encore très hésitant il y a encore 18 mois.
01:05:57 Au jour d'aujourd'hui, je pense qu'il faut le faire. On ne le fera sans doute pas d'ailleurs.
01:06:02 Mais je pense qu'il faut le faire, au moins suspendre pendant 6 mois de manière à ce qu'une leçon claire...
01:06:07 En quelle condamnation, ça peut être envisagé non ?
01:06:09 Oui, je voudrais l'espérer, mais je ne me fais pas trop d'illusions.
01:06:13 Ok, merci beaucoup, merci à tous les trois, merci Benoît Barret d'être passé sur notre plateau.
01:06:17 Dans un instant on se retrouve et on passera le flambeau à notre ami Laurence Ferrari
01:06:21 pour le début de punchline.
01:06:22 A tout de suite !
01:06:22 ...