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L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo

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00:00:00 -Oui, je suis au regret de te dire que je m'en vais, car tu m'en es trop en fait.
00:00:08 ...
00:00:29 -Hommage à Jane Birkin sur CNews,
00:00:32 la chanteuse, actrice, réalisatrice qui nous a quittés
00:00:36 à l'âge de 76 ans à son domicile parisien.
00:00:39 Son corps inanimé a été retrouvé.
00:00:41 Depuis 14 heures, sur notre antenne,
00:00:44 nous lui rendons hommage avec des personnalités
00:00:46 qui témoignent, puisqu'elle a accompagné plusieurs générations.
00:00:50 C'est une interprète, une artiste très importante
00:00:53 pour plusieurs générations, pour notre population
00:00:57 et pour toutes celles et ceux qui ont écouté ses disques
00:01:01 ou qui allaient voir ses films.
00:01:03 Avec nous, en plateau, Judith Vintrobe,
00:01:05 mais également Ludovic Thoreau, William T. et Léon Defontaine.
00:01:08 Merci d'être avec nous.
00:01:09 En effet, votre présence se justifiait aujourd'hui
00:01:12 pour une actualité toute différente, une actualité politique,
00:01:15 en effet, une actualité plus sociale.
00:01:17 Mais le décès de Jane Birkin fait que maintenant,
00:01:20 nous partons en spécial sur cette disparition.
00:01:22 Et Philippe Labraud est en ligne avec nous.
00:01:24 Merci, Philippe Labraud, d'avoir accepté notre invitation.
00:01:26 Vous connaissiez bien Jane Birkin, vous avez bien connu Serge Gainsbourg
00:01:30 également, puisque vous aviez écrit les paroles d'un album
00:01:34 de Jane Birkin dont les musiques avaient été composées,
00:01:36 en effet, par Serge Gainsbourg à l'époque.
00:01:39 Effectivement, Serge, qui était un ami avec qui j'avais déjà des relations,
00:01:44 pas professionnelles, mais un peu, me demande un soir
00:01:47 "Est-ce que tu peux écrire une dizaine de chansons pour Jane ?"
00:01:50 Je lui dis "Ecoute, tu plaisantes, tu es le meilleur parolier du monde,
00:01:52 c'est pas à moi d'écrire."
00:01:53 Il me dit "Si, si, j'ai la musique, tu fais les paroles,
00:01:56 et il me donne une dizaine de titres."
00:01:58 Et en trois semaines, on a fait cet album dont le titre principal,
00:02:03 comme vous le savez, est Lolita, Lolita Go Home,
00:02:05 que Jane a interprété avec huit ou neuf autres titres.
00:02:09 Donc, ça a été effectivement un moment de collaboration délicieux
00:02:12 où je me suis rendu compte de ce que je savais déjà,
00:02:15 parce que je connaissais bien Jane et Serge,
00:02:17 à quel point elle était délicate, professionnelle, drôle,
00:02:21 intelligente, généreuse, et comment Serge avait autant besoin d'elle
00:02:26 qu'elle avait besoin de lui.
00:02:27 C'était en 1975, Lolita Go Home,
00:02:31 est-ce que c'était une interprète facile à travailler ?
00:02:34 Est-ce que c'était un plaisir d'échanger avec elle,
00:02:37 de lui proposer les textes ?
00:02:38 Quelle avait été d'ailleurs sa réaction sur les premiers textes
00:02:41 que vous avez proposés, Philippe Labroie, Jane Birkin ?
00:02:43 - Ben écoutez, son patron c'était Serge, c'était pas moi,
00:02:46 moi je n'étais qu'un parolier,
00:02:48 donc j'ai même pas eu à lui donner une seule indication.
00:02:51 Je suis simplement me retrouvé dans les studios
00:02:54 où on enregistrait, aux côtés de Serge,
00:02:56 et je regardais Jane travailler,
00:02:58 mais c'était pas à moi à lui indiquer des choses.
00:03:01 D'ailleurs, elle avait une facilité à cette époque,
00:03:03 grâce à Serge sans doute, mais grâce à sa propre personnalité,
00:03:07 une facilité d'élocution et les enregistrements, en gros,
00:03:10 même si Serge était très méticuleux, très pointilleux,
00:03:13 ça ne durait pas très longtemps,
00:03:16 comme au cinéma quand un metteur en scène fait une seule prise
00:03:19 parce que l'acteur est formidable.
00:03:20 - Jane Birkin, quelle image vous retenez, Philippe Labroie ?
00:03:24 Vous avez croisé évidemment la route de nombreux artistes,
00:03:27 d'interprètes, d'actrices, d'acteurs, évidemment.
00:03:30 Qu'est-ce que vous retenez de la carrière de Jane Birkin ?
00:03:33 - Eh bien, un charme fou, évidemment,
00:03:37 beaucoup de beauté, et ensuite, elle a su bien vieillir.
00:03:41 J'étais toujours frappé par l'importance qu'elle donnait à ses enfants,
00:03:45 à ses filles, celles qui malheureusement ont disparu,
00:03:48 et à Charlotte, bien sûr.
00:03:50 Évidemment, la dimension de son amour pour Serge,
00:03:52 mais à quel point, d'une certaine manière, elle aussi,
00:03:55 elle l'a influencé, autant qu'il l'influençait, bien sûr.
00:03:59 C'était lui, le grand artiste, mais c'est aussi une très grande artiste,
00:04:02 et par ailleurs, une femme généreuse, drôle,
00:04:05 qui s'est impliquée dans beaucoup de choses,
00:04:07 qui a écrit, qui a une vraie carrière,
00:04:09 sa vie est un véritable roman.
00:04:12 Voilà ce que je peux vous dire.
00:04:14 - Allez-y, Philippe, vous voulez rajouter quelque chose ?
00:04:17 - Pardon ?
00:04:18 - Non, non, je voulais savoir s'il y a une chanson en particulier
00:04:20 que vous retiendrez, à part la vôtre, évidemment,
00:04:22 à part celle auquel vous avez contribué, Philippe Labroie.
00:04:27 - Oh, ben, toute celle qu'elle a faite avec Serge.
00:04:29 "Je t'aime, moi non plus", c'est plutôt pas mal.
00:04:31 Et puis, il y a aussi "J'aime beaucoup la Javanaise".
00:04:34 Il y a tous les titres de Serge qu'elle a su très bien interpréter.
00:04:38 - Merci, Philippe Labroie.
00:04:40 Merci d'être intervenu sur l'antenne de CNews, et à très bientôt.
00:04:42 D'autres personnalités vont nous rejoindre, évidemment.
00:04:45 Dans un instant, Gilbert Montagné, Jean-Pierre Pasqualini,
00:04:48 mais Norbert Saada est avec nous également sur ce plateau.
00:04:51 Bonjour, Norbert Saada.
00:04:52 Merci infiniment de nous avoir rejoints spontanément.
00:04:56 Je ne présente pas le grand producteur que vous êtes de cinéma, de chansons,
00:04:59 parce qu'évidemment, vous avez travaillé avec tout le monde,
00:05:02 avec les plus grands, avec Alain Delon, avec Eddie Mitchell,
00:05:05 avec les actrices, avec Johnny également.
00:05:08 Et vous avez bien connu, en effet, Jane Birkin,
00:05:10 parce que vous connaissez tout le monde.
00:05:12 - Non, pas parce que je connais tout le monde,
00:05:13 mais à l'époque où j'étais dans la musique,
00:05:16 j'ai beaucoup rencontré Jane Birkin,
00:05:17 parce que j'ai travaillé, j'ai collaboré avec Serge Gainsbourg.
00:05:21 On a même préparé une comédie musicale
00:05:24 dont j'étais éditeur avec lui, qui s'appelle Elisa,
00:05:27 qui a d'ailleurs chanté Brialy et Carina, la première version.
00:05:31 Et donc, j'ai beaucoup vu Jane à l'époque,
00:05:33 et je garde un souvenir formidable d'elle,
00:05:37 d'abord parce qu'elle me faisait rire,
00:05:39 avec ce côté charmant, sympathique, bienveillant,
00:05:44 et puis, elle ne se peignait jamais.
00:05:46 C'était assez sympathique de la voir.
00:05:47 Et puis dernièrement, je ne l'ai pas revue du tout,
00:05:49 je l'ai vue juste dans une trisirconstance,
00:05:52 à un cimetière, mais autrement,
00:05:54 je garde un très bon souvenir d'elle.
00:05:56 - C'est une actrice et une artiste, une chanteuse,
00:05:59 une interprète très importantes.
00:06:01 - Importantes, surtout originales,
00:06:03 parce que c'est une des premières fois où on a vu
00:06:06 une dame avec un accent vraiment anglais,
00:06:10 qui réussissait en France,
00:06:12 aussi bien dans la chanson que dans le cinéma,
00:06:14 c'est quand même... ce n'est pas courant.
00:06:16 Et puis, elle dégageait quelque chose d'original,
00:06:18 c'est-à-dire qu'elle ne ressemblait pas...
00:06:19 ce n'était pas une fausse bardo,
00:06:20 ce n'était pas une fausse... c'est une fausse rien,
00:06:22 c'était Jane Birkin,
00:06:23 ce qui était quand même rare dans le cinéma.
00:06:25 Elle a beaucoup tourné avec mon ami Pierre Richard,
00:06:28 et je sais qu'ils sont très bien entendus.
00:06:31 Et puis autrement, pendant la période musique,
00:06:33 je l'ai beaucoup vue,
00:06:34 je l'ai beaucoup vue avec Serge,
00:06:35 beaucoup, beaucoup vue.
00:06:36 Et je garde un très bon souvenir d'elle.
00:06:39 Et puis, je trouve un peu triste,
00:06:41 mais même si on savait qu'elle était malade,
00:06:44 et qu'un jour ou l'autre, la maladie vous rattrape,
00:06:48 mais quand même, c'était...
00:06:51 c'est une femme très, très sympathique
00:06:53 qui laissera un bon souvenir à tout le monde, je crois.
00:06:55 - La chanteuse et l'actrice également,
00:06:57 j'aimerais que l'on revoie le message
00:06:58 sur le compte Twitter de Pierre Richard.
00:07:00 En effet, Pierre Richard, que vous connaissez bien,
00:07:02 parce que vous avez travaillé longtemps avec lui,
00:07:03 Norbert Saada, qui est très triste aujourd'hui,
00:07:06 et qui dit qu'elle était à la fois intelligente, belle,
00:07:09 fragile également, mais c'était tout ça, Jane Birkin.
00:07:11 Mais c'était une interprète fabuleuse.
00:07:13 On est revenu sur sa carrière musicale tout à l'heure.
00:07:16 Mais l'actrice également, Norbert Saada,
00:07:18 qui est un producteur de cinéma encore aujourd'hui,
00:07:21 c'est une actrice importante.
00:07:23 - Elle a fait des gros succès avec Pierre Richard.
00:07:25 Elle a fait vraiment de très, très gros succès.
00:07:27 Ce n'est pas une plaisanterie.
00:07:28 Elle a gagé quelque chose à elle.
00:07:30 C'est très original.
00:07:32 Et puis elle avait ce côté d'un peu...
00:07:33 pas "je m'en foutis",
00:07:34 mais un côté détaché de ce qu'elle faisait,
00:07:36 ce qui faisait que ça la rendait encore plus marrante
00:07:38 et plus attachante.
00:07:39 Et elle aura marqué une époque du cinéma
00:07:42 et des show business français quand même.
00:07:45 - Vous saviez qu'elle était malade ?
00:07:47 - À part qu'elle a eu un drame terrible avec la mort de sa fille
00:07:50 et que ça l'avait beaucoup marqué.
00:07:51 Je l'avais croisé un peu après.
00:07:53 Elle avait été très, très marquée par ça
00:07:55 et elle avait vraiment été choquée quand même.
00:07:58 - La disparition de Kit Barry, effectivement.
00:08:00 Vous saviez que Jane Birkin était malade ?
00:08:01 - Je le savais, oui.
00:08:02 Je le savais indirectement, mais je le savais.
00:08:04 - Restez encore avec nous, Norbert Saada,
00:08:06 parce qu'on veut témoigner encore, évidemment,
00:08:09 tout l'amour, toute l'amitié que l'on avait pour Jane Birkin,
00:08:11 qui nous a accompagnés pendant si longtemps.
00:08:13 Tout comme Gilbert Montagné également,
00:08:15 qui est en ligne avec nous.
00:08:16 Merci Gilbert Montagné, formidable interprète également.
00:08:19 Vous avez croisé la route, vous aussi, Gilbert Montagné,
00:08:22 de Jane Birkin.
00:08:24 Et j'imagine que vous êtes à la fois ému,
00:08:26 mais que vous avez envie de rendre hommage
00:08:28 à la formidable carrière de cette chanteuse.
00:08:30 - Bonjour, oui.
00:08:33 Cinews m'a appris, en fait.
00:08:35 Je ne savais pas du tout le décès de Jane.
00:08:37 Et ça me fait à la fois effectivement de la peine
00:08:42 et de la joie, dans le sens où moi...
00:08:44 Vous savez, l'important pour moi,
00:08:46 ce n'est pas ce que les gens représentent,
00:08:49 mais ce qu'ils sont.
00:08:51 Et Jane, bien que je ne la connaissais pas intimement,
00:08:56 la dernière fois qu'on s'est rencontré,
00:08:58 c'était dans un avion.
00:08:59 Je voyageais seul vers Montréal.
00:09:01 On était à l'avant de l'avion, tous les deux.
00:09:05 Et vous savez, quand on est non-voyant,
00:09:08 quand on arrive à l'aéroport,
00:09:10 on doit attendre que tous les passagers sortent
00:09:13 pour pouvoir sortir.
00:09:15 Mais moi, je ne voulais pas faire ça.
00:09:17 J'avais ma baguette magique que j'appelle ma canne.
00:09:19 C'est ma baguette magique.
00:09:20 Et donc, je me suis levé et j'allais sortir.
00:09:22 Et Jane m'a dit, tu veux que j'aille avec toi ?
00:09:24 Je lui ai dit, ben ouais, viens.
00:09:26 Et on est allé dans l'immigration au Canada.
00:09:30 Et puis, ils ont dit à Jane,
00:09:33 vous, vous allez au premier,
00:09:34 et monsieur reste sur les chaussées.
00:09:36 Alors, j'aurais dit, ben non, attendez,
00:09:38 Jane, elle va rester avec moi.
00:09:40 Ils m'ont dit, tu n'écoutes donc pas ce qu'on te dit.
00:09:43 Jane doit monter au premier plancher.
00:09:44 Et Jane était quelqu'un de vrai.
00:09:49 Et je sais que pour vous, les voyants,
00:09:52 on la voit aussi avec son petit panier qu'elle avait,
00:09:54 paraît-il, elle avait un petit panier avec elle.
00:09:57 Mais c'était une bonne personne.
00:10:00 C'est ça qui est important, vous savez.
00:10:03 Je pense encore une fois
00:10:05 que l'intérêt, ce n'est pas la vitrine,
00:10:07 c'est le stock.
00:10:09 Et donc, je rends hommage au stock.
00:10:12 Il y a la voix également.
00:10:13 On a beaucoup parlé de l'actrice, de la réalisatrice,
00:10:15 mais c'est évidemment l'interprète qui vient en mémoire immédiatement,
00:10:18 Gilbert Montagné, quand on évoque Jane Birkin.
00:10:21 C'est Didier Barbelivien qui avait des mots très justes à son endroit
00:10:24 en disant que ce n'était peut-être pas la plus grande voix, en effet,
00:10:28 mais qu'elle chantait très juste
00:10:30 et que c'est une chanteuse, effectivement, majuscule,
00:10:32 avec son timbre bien à elle.
00:10:35 En tout cas, il y a une chose certaine,
00:10:38 c'est qu'elle donnait tout ce qu'elle pouvait donner.
00:10:41 Dans l'expression du chant et tout,
00:10:44 je ne voudrais certainement pas oublier de rendre hommage
00:10:48 et d'embrasser la famille de Jane,
00:10:51 Charlotte et la famille de Jane.
00:10:56 C'est important.
00:10:58 Vous savez, encore une fois,
00:11:00 ce n'est pas la vitrine qui m'éclate,
00:11:03 c'est le stock chez les gens, c'est ce qu'ils ont à l'intérieur.
00:11:06 Et quand on perd une maman,
00:11:10 qui que l'on soit,
00:11:11 on se trouve toujours comme un enfant.
00:11:14 Donc je voudrais rendre hommage à la famille de Jane.
00:11:18 C'est un message vibrant. Merci pour cela, Gilbert Montagnier.
00:11:22 Juste un petit mot, en tout cas, sur l'œuvre musicale de Jane Birkin.
00:11:26 Y a-t-il une chanson en particulier ?
00:11:28 Je pose cette question à tous nos invités
00:11:30 parce que c'est vrai que cette œuvre musicale a accompagné,
00:11:32 je le disais, plusieurs générations, nous accompagne, nous touche personnellement.
00:11:35 Je crois que chacun d'entre nous sur ce plateau,
00:11:38 Gilbert Montagnier, quand on parle de Jane Birkin,
00:11:39 on pense à une chanson en particulier.
00:11:41 Pour vous, quelle est celle que vous choisissez dans l'œuvre de Jane Birkin ?
00:11:45 Je n'ai pas eu à choisir.
00:11:47 La chanson qui m'est tombée sur l'esprit,
00:11:50 c'est "Les deux Souchics".
00:11:53 Voilà, je voulais parler de ça.
00:11:56 En plus, j'aime bien l'image des deux Souchics.
00:11:59 C'est un petit peu mon côté, un petit peu comme ça, frivole.
00:12:02 Je vous embrasse tous.
00:12:04 Merci beaucoup. Merci, Gilbert Montagnier.
00:12:07 Merci d'être intervenu sur l'antenne de CNews
00:12:08 pour rendre hommage à Jane Birkin.
00:12:10 On va faire un petit tour de plateau avec nos invités,
00:12:13 parce que vous aussi, vous êtes touchés
00:12:15 ou à votre manière, en tout cas, vous avez été accompagnés par Jane Birkin,
00:12:18 que ce soit dans ses films, ses réalisations
00:12:20 ou bien évidemment ses chansons,
00:12:22 comme "Amour défunte", notamment.
00:12:25 Écoutez.
00:12:28 Et comme si de rien n'était
00:12:33 On joue à l'émotion
00:12:38 Entre longtemps, l'éternité
00:12:44 Mon songe doit aux missions
00:12:49 Amour défunte, défaut semblant
00:12:55 Avant de défendre ce pavé en moi
00:13:01 L'étrange grand...
00:13:03 Oeuvre connue, mais connue,
00:13:05 ou en tout cas, toujours une voix très particulière
00:13:08 et un timbre magnifique de la part de Jane Birkin.
00:13:12 Ludovic Thoreau,
00:13:14 vous aussi, vous avez été touché et marqué
00:13:16 par la disparition de Jane Birkin,
00:13:18 parce que ses chansons vous ont marqué.
00:13:20 Oui, je suis un peu plus vieux que vous,
00:13:22 donc ça m'a marqué, parce que
00:13:24 la chanson qu'on connaît le plus,
00:13:26 "Je t'aime, moi non plus",
00:13:28 qui a été une vraie révolution,
00:13:30 parce que c'est Jane Birkin et Serge Gainsbourg.
00:13:32 N'oublions pas que c'est le couple aussi
00:13:34 qu'on parle aujourd'hui,
00:13:36 a marqué notre jeunesse,
00:13:38 tant elle a été provocatrice.
00:13:40 Et puis il y a le côté aussi de la personne elle-même,
00:13:42 sans être chanteuse,
00:13:44 c'est-à-dire qu'elle a beaucoup de sensibilité,
00:13:46 beaucoup de fragilité aussi,
00:13:48 et surtout qu'elle a jusqu'au bout,
00:13:50 elle s'est impliquée dans toutes les formes
00:13:52 de problèmes qu'il y a dans notre monde.
00:13:54 Donc elle a vraiment beaucoup d'empathie,
00:13:56 et sur ce chanson, comme je vous le dis,
00:13:58 "Birkin" avec Gainsbourg,
00:14:00 ça a été toute ma jeunesse.
00:14:02 - Léon Defontaine, qu'est-ce que ça évoque pour vous,
00:14:04 Jane Birkin, quand on est responsable politique ?
00:14:06 - Avant tout, ça évoque mon enfance
00:14:08 et ma jeunesse, parce que je l'ai connue
00:14:10 à travers mes parents,
00:14:12 parce que ça faisait partie des chanteurs,
00:14:14 chanteuses qui étaient écoutées par mes parents,
00:14:16 et quand on est gamin, il y a des disques qui tournent
00:14:18 dans la voiture, etc.
00:14:20 Elle en faisait bien évidemment partie.
00:14:22 Maintenant, d'un point de vue plus politique,
00:14:24 elle est libre, en premier lieu,
00:14:26 ce qui est important.
00:14:28 C'est une des icônes des années 60
00:14:30 de la libération des femmes,
00:14:32 de la libération au sens large du terme,
00:14:34 dans tous ces aspects aussi divers
00:14:36 qui peuvent être.
00:14:38 Et c'est aussi son engagement,
00:14:40 ses engagements multiples,
00:14:42 pour l'Ukraine, bien évidemment,
00:14:44 ses engagements pour le climat.
00:14:46 Elle s'est engagée, elle fait partie
00:14:48 de ces actrices qui n'avaient pas forcément
00:14:50 leur langue dans leur poche,
00:14:52 donc c'est important aussi de pouvoir
00:14:54 rendre hommage à cette femme complète,
00:14:56 aussi bien dans son art,
00:14:58 dans ses arts qu'elle a pu exprimer,
00:15:00 mais aussi dans sa personnalité
00:15:02 et dans ses engagements.
00:15:04 - Judith Vintrobes faisait partie
00:15:06 du paysage en permanence,
00:15:08 et qui reste de toute manière très ancrée
00:15:10 dans notre paysage aujourd'hui.
00:15:12 - Oui, évidemment, mais vous avez prononcé
00:15:14 le mot important, c'était...
00:15:16 Elle incarnait la liberté, vraiment,
00:15:18 la liberté des femmes à une époque
00:15:20 où il y avait des menaces
00:15:22 partout sur la liberté
00:15:24 des femmes,
00:15:26 et une régression,
00:15:28 notamment dans les pays musulmans
00:15:31 qui pèsent sur elle,
00:15:33 je pense aux Afghanes, par exemple.
00:15:36 Jeanne Birkin, c'était le contraire
00:15:38 de tout ça, et j'ai beaucoup aimé
00:15:40 tout à l'heure, vous avez passé
00:15:42 un témoignage de Didier Barbolivia
00:15:44 qui parlait de coproduction
00:15:46 entre Jeanne Birkin
00:15:48 et Serge Gainsbourg
00:15:50 et du personnage
00:15:52 et du répertoire de Jeanne Birkin,
00:15:54 et c'est vraiment ça.
00:15:56 Si elle jouait la poupée,
00:15:58 c'était parce qu'elle le voulait
00:16:00 et elle avait une dérision,
00:16:02 un recul, une distance
00:16:04 vis-à-vis de ce rôle,
00:16:06 et je racontais que j'avais eu
00:16:08 la chance d'interviewer
00:16:10 Serge Gainsbourg quand j'avais 15 ans
00:16:12 dans son hôtel particulier
00:16:14 et que pendant l'interview,
00:16:16 qui avait duré très, très longtemps,
00:16:19 à chaque fois qu'il me disait
00:16:21 quelque chose, on a parlé
00:16:23 de tout, de la vie, il disait
00:16:25 "mais quand pense Jeanne,
00:16:27 on va l'appeler", ils étaient
00:16:29 déjà séparés et pour elle,
00:16:31 elle restait extrêmement importante.
00:16:33 Ce n'était pas du tout, du tout
00:16:35 une femme objet, c'était très
00:16:37 frappant l'importance
00:16:39 qu'il attachait à son opinion,
00:16:41 son avis, son courage aussi
00:16:43 à elle d'assumer, parce que
00:16:45 par exemple, on a parlé de la
00:16:47 chanson de "J'étais moi non plus"
00:16:49 qui était interdite par le Vatican
00:16:50 ou en tout cas condamnée
00:16:52 par le Vatican, il fallait oser,
00:16:54 il fallait l'assumer et elle
00:16:56 l'avait assumée complètement.
00:16:58 - Oui, je sais.
00:17:00 - C'était pour Bardot.
00:17:02 - Mais elle l'avait chantée
00:17:04 et assumée.
00:17:06 - Elle l'a chantée après
00:17:08 et elle l'a interprétée à sa
00:17:10 manière, en effet, le reste
00:17:12 dans la même loi.
00:17:14 - Le mari de Bardot qui a
00:17:16 interdit que le disque sorte,
00:17:18 c'est le mari de Jane Birkin
00:17:20 qui a fait un succès, il y a
00:17:22 l'histoire du Vatican et tout,
00:17:24 et donc Bardot sortit sa version
00:17:26 après.
00:17:28 - Donc le "Je t'aime moi non
00:17:30 plus" a été interprété d'abord
00:17:32 par Bardot, mais le disque
00:17:34 n'est pas sorti à l'époque
00:17:36 et c'est Jane Birkin qui
00:17:38 l'a enregistré ensuite.
00:17:40 Je sais qu'on a enrégis cet
00:17:42 extrait, on va le réécouter
00:17:44 l'extrait de "Je t'aime moi non
00:17:46 plus", mais c'est une anecdote
00:17:48 de William T.
00:17:50 - C'est la chanson qui m'a le
00:17:52 plus marqué, en tout cas quand
00:17:54 je l'ai écoutée, c'est la
00:17:56 chanson qui m'a fait penser au
00:17:58 couple qu'elle avait avec Serge
00:18:00 Gainsbourg, parce que ça a été
00:18:02 dit précédemment, Jane Birkin
00:18:04 c'était une image de la société,
00:18:06 l'image des années 60, l'image
00:18:08 des années 70, auquel on a
00:18:10 essayé d'emprunter, et la
00:18:12 société s'est empruntée dans un
00:18:14 nouveau tournant, la
00:18:16 libéralisation, le chemin
00:18:18 d'un nouveau tournant, et
00:18:20 l'élection de Louis XIV,
00:18:22 c'était la première fois que
00:18:24 l'on a vu un nouveau tournant
00:18:26 britannique, donc c'était la
00:18:28 France qui s'ouvrait par rapport
00:18:30 au monde extérieur, qui n'avait
00:18:32 pas peur des conflits, de la
00:18:34 guerre froide, et donc qui était
00:18:36 optimiste, et moi je pense
00:18:38 notamment à ce chemin optimiste,
00:18:40 d'ailleurs, rien qu'à l'idée de
00:18:42 voir Ludovic Thoreau danser,
00:18:44 rien dessus, en tout cas ça
00:18:46 montrait qu'il était capable
00:18:48 de faire un tournant, et
00:18:50 il y avait un tournant qui
00:18:52 était le plus souvent sur la
00:18:54 platine, c'est clair, surtout
00:18:56 en bande des slows, c'est la
00:18:58 fersure, mais je me dis bien,
00:19:00 c'était une vraie provocation,
00:19:02 cette chanson, mais on ne peut
00:19:04 pas dire que c'est une vraie
00:19:06 révolution, les deux étaient
00:19:08 des révolutionnaires, ça a fait
00:19:10 bouger le Vatican, qui ne bouge
00:19:12 pas tous les jours, on doit le
00:19:14 dire, donc là si ça a bougé,
00:19:16 c'est vraiment un grand boom,
00:19:18 et c'est un couple qui a été
00:19:19 très particulier, et Jane, elle
00:19:21 avait en même temps une sorte
00:19:23 d'aura, parce qu'elle était un
00:19:25 personnage complètement
00:19:27 improbable en France, et qu'elle
00:19:29 était avec Serge Gainsbourg,
00:19:31 qui était un autre personnage
00:19:33 improbable, et cette chimée
00:19:35 entre les deux a fait que c'est
00:19:37 devenue une chanteuse très
00:19:39 populaire, et une actrice
00:19:41 populaire.
00:19:43 - Est-ce que c'était un couple
00:19:45 improbable également, Serge
00:19:47 Gainsbourg, c'est-à-dire ?
00:19:49 - Vous savez, de Bardot à...
00:19:51 De Neuve en passant par je ne
00:19:53 sais pas qui, enfin par tous les
00:19:55 gens, il aimait bien les défis,
00:19:57 donc il a décidé de séduire
00:19:59 Jane Birkin, et comme il était
00:20:01 très intelligent, il avait beaucoup
00:20:03 de talent, il est arrivé, voilà.
00:20:05 - Je t'aime moi non plus, on
00:20:07 écoute encore un extrait de cette
00:20:09 chanson qui a marqué tout le
00:20:11 monde, intergénérationnel, et qui
00:20:13 sera peut-être très vraisemblablement
00:20:15 à la fin.
00:20:17 - Je t'aime, je t'aime, oui,
00:20:19 je t'aime...
00:20:21 - Moi non plus...
00:20:23 - Oh, mon amour...
00:20:25 - Comme la vague,
00:20:28 hier, résolue...
00:20:30 - Oh, mon amour...
00:20:32 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:34 - Oh, mon amour...
00:20:36 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:38 - Oh, mon amour...
00:20:40 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:42 - Oh, mon amour...
00:20:44 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:46 - Oh, mon amour...
00:20:48 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:50 - Oh, mon amour...
00:20:52 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:54 - Oh, mon amour...
00:20:56 - Comme la vague, hier, résolue...
00:20:58 - Oh, mon amour...
00:21:00 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:02 - Oh, mon amour...
00:21:04 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:06 - Oh, mon amour...
00:21:08 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:10 - Oh, mon amour...
00:21:12 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:14 - Oh, mon amour...
00:21:16 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:18 - Oh, mon amour...
00:21:20 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:22 - Oh, mon amour...
00:21:24 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:26 - Oh, mon amour...
00:21:28 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:30 - Oh, mon amour...
00:21:32 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:34 - Oh, mon amour...
00:21:36 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:38 - Oh, mon amour...
00:21:40 - Comme la vague, hier, résolue...
00:21:42 - Oh, mon amour...
00:21:44 - Est-ce que Jane Birkin arrivait à le tempérer ?
00:21:46 L'anecdote que raconte Judith Vintraub sur le fait qu'il l'a consultée
00:21:49 même après leur séparation régulièrement...
00:21:51 - Elle avait beaucoup d'affluence sur lui.
00:21:53 - Oui.
00:21:55 - C'est ça, l'avantage du "il" et du "ien", c'est que...
00:21:58 Il se rencontre et puis...
00:22:01 Et voilà, et puis...
00:22:03 Mais Serge pense pas du tout que ça soit un personnage sulfureux.
00:22:07 - Il était même assez rigide. - Hein ?
00:22:09 - Il était même assez rigide avec des principes...
00:22:12 - De vieille école. - Oui.
00:22:14 - Jane Birkin était-elle une grande actrice, également ?
00:22:16 Parce qu'on parle de la chanteuse, il ne faut pas oublier
00:22:18 qu'elle a joué dans 70 films.
00:22:20 - Ça veut dire quoi, "grande actrice" ?
00:22:22 - Une actrice majeure, importante, au niveau d'une Deneuve
00:22:25 dont vous avez parlé tout à l'heure, ou d'une Bardot, peut-être.
00:22:27 - C'est pas le même personnage.
00:22:29 Deneuve, c'est une actrice avec le style Deneuve.
00:22:31 Birkin, c'est un ovni qui est arrivé, très sympathique, marrant.
00:22:35 Elle faisait rire avec son petit sac.
00:22:37 - On rappelle qu'elle joue dans la piscine, par exemple.
00:22:39 - Oui, mais c'est pas la même chose.
00:22:41 - C'est pas la même vedette. - Oui, c'est vrai qu'elle a un second rôle.
00:22:43 - Mais après, quand vous la voyez arriver
00:22:45 avec son petit panier et son accent,
00:22:47 j'avouerais quand vous la voyez arriver.
00:22:49 Elle n'a pas changé toute sa vie, elle avait son petit accent et son panier.
00:22:52 Et puis elle a fait plein de succès, à part ça.
00:22:54 Donc une grande actrice, si ce n'était pas une bonne actrice,
00:22:57 elle n'aurait pas fait autant de succès.
00:22:59 C'est un avis personnel.
00:23:01 Elle dégageait quelque chose que le public a aimé et qui a accepté.
00:23:05 Autrement, je ne pense pas qu'elle aurait fait 70 films.
00:23:08 Je ne pense pas, non.
00:23:10 - Merci à Ada, on marque une pause, on se retrouve avec nos invités également.
00:23:13 D'autres témoignages en duplex,
00:23:15 puisque Jane Birkin, évidemment, était extrêmement populaire,
00:23:18 très aimée, très appréciée.
00:23:20 On peut même dire qu'elle faisait l'unanimité.
00:23:22 Elle nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
00:23:24 A tout de suite sur CNews pour la spéciale Jane Birkin.
00:23:28 - Jane Birkin, tu dors au bord du chemin.
00:23:41 Une fleur de sang à la main.
00:23:53 ...
00:24:11 - La disparition de Jane Birkin,
00:24:13 aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
00:24:15 De nombreux témoignages sur l'antenne de CNews depuis 14 heures,
00:24:18 depuis que nous avons appris sa disparition,
00:24:20 son décès dans son domicile parisien.
00:24:22 Aujourd'hui avec nous, nos invités,
00:24:24 Norbert Salada nous fait l'amitié d'être là.
00:24:26 Grand producteur qui a bien connu Jane Birkin,
00:24:28 Serge Gainsbourg et beaucoup d'autres personnalités,
00:24:31 que ce soit des personnalités de la musique ou encore du cinéma.
00:24:34 Et avec nous sur le plateau, Judith Vintrobe,
00:24:36 Ludivic Thoreau, William T, Léon Defontaine.
00:24:38 D'autres témoignages, Joseph Macéscaron sera en ligne avec nous
00:24:41 dans un instant puisqu'il a bien connu Jane Birkin,
00:24:44 notamment à travers la littérature et le théâtre.
00:24:47 Mais qui était Jane Birkin ?
00:24:49 Elle est une jeune Anglaise qui est arrivée en 1968 en France
00:24:53 et qui nous a accompagné pendant très longtemps,
00:24:55 qui a accompagné des générations et des générations
00:24:57 à travers sa voix, sa musique, mais également ses films.
00:25:00 On revient sur cette carrière avec Soumaya Labidi.
00:25:03 Elle est loin d'être n'importe qui.
00:25:11 En plus de 60 ans de carrière,
00:25:14 la plus française des Anglaises a prouvé qu'elle savait tout faire.
00:25:17 Actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice,
00:25:21 Jane Birkin est avant tout une artiste engagée.
00:25:24 Les droits fondamentaux de l'homme sont bafoués en Berménie
00:25:28 mais depuis 20 ans, et depuis 20 ans, on troque avec la Berménie.
00:25:32 Il faut que le boycott soit total.
00:25:34 Une femme entière éprouvée par la vie
00:25:37 qui en 91 perd son Pygmalion Serge Gainsbourg
00:25:40 puis son père dans la même semaine.
00:25:43 Je pense que les gens se débrouillent avec ce qu'ils peuvent
00:25:46 et la mort est une chose bien difficile.
00:25:49 C'est le manque de la personne.
00:25:51 Pour ça, on ne peut rien, pour le manque de la personne.
00:25:54 Donc on y sait comme on peut.
00:25:56 Tout comme le manque de sa fille aînée, Kate Barry
00:25:59 naît d'un premier mariage avec le compositeur John Barry
00:26:02 qui s'est donné la mort en 2013
00:26:04 et qu'elle comble comme elle peut,
00:26:06 comme lorsqu'elle découvre une exposition photo posthume.
00:26:09 Elle connaissait mes trucs.
00:26:11 Pas de sourire par là,
00:26:13 en regardant dans le bague.
00:26:17 Non, elle voulait face caméra,
00:26:19 ce qui me terrorise toujours.
00:26:24 C'est à la fin des années 60
00:26:35 qu'elle capture le cœur de Serge Gainsbourg
00:26:37 rencontré sur le tournage du film "Slogans"
00:26:40 et qui lui écrira ses plus grands tubes,
00:26:43 après leur rupture.
00:26:45 J'avais rendu compte qu'il m'avait donné
00:26:51 des sentiments qu'il se refusait peut-être d'exprimer.
00:26:55 Par là, il m'a donné
00:26:57 parmi les plus belles et les plus jolies chansons qu'il a écrites.
00:27:00 Il a aussi fait d'elle une mère pour la seconde fois
00:27:03 en accueillant Charlotte en 1971.
00:27:06 C'est d'ailleurs avec elle,
00:27:08 à l'occasion du documentaire "Jane par Charlotte",
00:27:11 que mère et fille retournent dans la maison de Gainsbourg
00:27:15 pour la première fois depuis 30 ans.
00:27:17 Je me sentais très privilégiée d'être dans ta présence.
00:27:20 Si ce n'est pas banal, alors...
00:27:23 Oh, ça commence bien.
00:27:25 Une vingtaine d'albums,
00:27:29 une pléiade de films avec les plus grands,
00:27:31 un sac de luxe à son nom,
00:27:33 et pourtant, "Jane" reste d'un naturel époustouflant.
00:27:37 C'est exactement cette chemise.
00:27:39 C'est un peu en pensant à "La fille prodigue"
00:27:42 et les films de Jacques Doyon que je l'ai mis aujourd'hui.
00:27:45 Et comme mes pantalons, les très larges,
00:27:48 que je porte tout le temps, qui tombent un peu,
00:27:51 j'étais obligée de les mettre dans la machine à laver avant de venir vous voir.
00:27:54 Ils ne sont pas secs.
00:27:56 Et parce que les chiens ont pissé dessus.
00:27:58 Un succès incontestable depuis plus de 50 ans.
00:28:01 Un succès dont elle s'amuse à dire
00:28:03 que c'est assez unique d'être aussi connue en France
00:28:06 et pas connue du tout en Angleterre, son pays natal.
00:28:10 - "Jane Birkin", la plus anglaise des françaises
00:28:15 ou la plus française des anglaises, c'est comme on veut
00:28:17 puisqu'elle était vraiment intégrée en France
00:28:20 avec son oeuvre musicale, bien sûr,
00:28:22 son oeuvre cinématographique,
00:28:24 ses textes également, et sa réalisation.
00:28:27 Le monde politique,
00:28:28 et je vais vous demander de réagir encore, Léon De Fontaine, dans un instant,
00:28:31 mais réagit à la disparition de Jane Birkin,
00:28:34 Macron notamment, ou encore Elisabeth Borne,
00:28:37 président de la République et la première ministre
00:28:39 qui salue cette carrière formidable,
00:28:42 cette chanteuse et cette actrice
00:28:44 qui a accompagné des générations et des générations.
00:28:47 Et on peut dire encore un mot avec vous, Léon De Fontaine,
00:28:49 vous vous êtes exprimé, mais effectivement,
00:28:51 même si vous faites partie d'une génération plus jeune,
00:28:54 c'est quelqu'un qui fait partie de votre univers,
00:28:56 de votre quotidien et de votre vie.
00:28:58 - Oui, puis en fait, elle a porté un héritage.
00:29:02 En fait, elle a porté aussi une génération, je pense, d'artistes
00:29:05 qui ont justement permis à ce qu'il y ait
00:29:08 une libération de la parole,
00:29:10 une libération des actes
00:29:12 face à des chapes de plomb de la société quelle qu'elle soit.
00:29:15 Et d'ailleurs, ce n'est pas un hasard le fait que la religion,
00:29:19 les religions, en fait, ont essayé de la combattre.
00:29:22 C'est qu'elle incarnait justement cette liberté
00:29:25 face à une chape de plomb de la religion.
00:29:28 Et je pense que c'est aujourd'hui le plus bel hommage qu'on peut lui rendre.
00:29:32 Si on devait la résumer autour d'un mot,
00:29:35 ce serait justement cette liberté qui a permis, je pense,
00:29:38 des générations et des générations
00:29:41 de pouvoir continuer à reprendre le flambeau par la suite.
00:29:43 - Cette liberté, en effet, elle se dégage aussi
00:29:46 dans la réaction des Français que nous sommes allés interroger
00:29:49 aujourd'hui en leur apprenant la disparition de Jane Birkin
00:29:52 à l'âge de 66 ans.
00:29:53 Ils sont tristes, bien sûr, mais ils se souviennent
00:29:55 qu'ils ont été marqués eux aussi par ses chansons,
00:29:58 par sa voix, sa gentillesse, sa spontanéité.
00:30:00 Ces films, on les écoute.
00:30:02 - C'est elle qui a prolongé la mémoire de Serge Gainsbourg
00:30:07 dans ses interprétations, bien sûr.
00:30:10 Donc, même si ce n'était pas une chanteuse confirmée,
00:30:14 c'était très, très touchant de l'entendre
00:30:18 et de l'avoir interprété, les chansons de Serge Gainsbourg.
00:30:22 - Quand j'ai vu le concert de Charlotte Gainsbourg
00:30:24 à la Philharmonie, elle était là.
00:30:26 J'ai l'impression de les connaître depuis toujours.
00:30:30 J'ai lu sa biographie.
00:30:31 Il s'avère que j'aime beaucoup, j'allais dire,
00:30:33 toute cette famille et ça me fait de la peine.
00:30:36 - C'est très triste.
00:30:38 C'est toute mon histoire.
00:30:40 C'est une histoire commune, c'est une mémoire commune.
00:30:44 C'est des émotions, c'est des événements de vie.
00:30:47 - En effet, des émotions, des événements de vie.
00:30:51 Jane Birkin, qui nous a quitté, qui nous a accompagné
00:30:53 et qui continue à nous accompagner.
00:30:55 C'est le cas aussi pour Joseph Macescaron, qui nous a rejoint.
00:30:58 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:31:00 Vous avez bien connu Jane Birkin.
00:31:02 Vous l'avez croisée, vous avez eu la chance
00:31:04 même de travailler avec elle, je crois, à travers le théâtre,
00:31:07 à travers la littérature, Joseph Macescaron.
00:31:09 Vous êtes très touché, en effet, lorsque vous avez appris
00:31:11 sa disparition, ça a été un choc.
00:31:13 - Oui, parce qu'en fait, je dois cette rencontre avec elle
00:31:18 à un grand metteur en scène qui est Philippe Calvario.
00:31:21 Il avait décidé de monter Electre avec Jane Birkin.
00:31:25 Et quand il a pris le pari de monter Electre,
00:31:28 sauf aucune autre avec Jane Birkin,
00:31:30 peu de personnes pouvaient parier sur ce défi.
00:31:35 Et pourtant, elle est venue sur scène.
00:31:38 Donc j'ai assisté au filage, au Théâtre National de Brest.
00:31:42 Je l'ai accompagnée, j'ai écrit pour elle.
00:31:45 Et là, j'ai été stupéfait, stupéfait de voir
00:31:49 que la personne qui avait totalement bercé mon adolescence
00:31:52 avec aussi bien la décadence que "Je t'aime moins non plus",
00:31:56 le film, avec D'Alessandro, était quelqu'un qui était aussi
00:32:00 une vraie et une grande tragédienne.
00:32:02 Car c'est ça aussi ce qui fut pour moi la révélation.
00:32:06 Alors après, j'ai appris à connaître Jane Birkin,
00:32:08 c'est-à-dire sa gentillesse, sa générosité,
00:32:10 le fait qu'elle paraissait débarquer d'un autre univers,
00:32:13 il faut le dire aussi, d'une autre planète.
00:32:15 Mais qu'elle puisse accepter le défi, relever le défi,
00:32:20 d'être une tragédienne, je vous assure, de jouer Sophocle,
00:32:24 avec la difficulté que ça pouvait être pour elle,
00:32:26 et elle transcendait réellement la pièce.
00:32:28 Elle habitait le rôle d'électre, c'était électre.
00:32:31 Et ça, c'était quand même extraordinaire de voir
00:32:34 que, en fait, Jane Birkin pouvait tout faire, véritablement.
00:32:38 C'est-à-dire, Jane Birkin, ce n'est pas simplement
00:32:40 la compagne de Serge Gainsbourg, ce n'est pas simplement
00:32:42 la chanteuse, ce n'est pas simplement la comédienne
00:32:46 qui jouait dans des films.
00:32:47 Elle avait en elle, elle avait un ressort qui était un ressort,
00:32:51 comme je l'ai dit, c'est-à-dire le ressort, la capacité
00:32:53 de jouer du tragique. Et ça, qui peut prétendre la même chose ?
00:32:57 Donc c'est là où Jane Birkin était, à mon sens, aussi exceptionnel.
00:33:01 C'était une artiste complète, on le dit depuis le début
00:33:04 de cette émission, depuis le début de l'après-midi
00:33:06 quand on a appris cette triste nouvelle, Joseph Macé Scarron.
00:33:08 Quel était son rapport au mot également ?
00:33:10 On l'a précisé, on l'a rappelé, elle est anglaise,
00:33:13 elle était anglaise, mais elle est devenue française,
00:33:17 elle est entrée dans le cœur des Français et elle était amoureuse
00:33:21 de la langue de Molière, elle était amoureuse de notre langue
00:33:24 du français. Comment vous avez pu constater, vous,
00:33:27 ce rapport qu'elle entretenait, ce rapport charnel presque,
00:33:30 qu'elle entretenait avec la langue française et les grands textes ?
00:33:32 Je suis pu justement le constater à travers justement,
00:33:35 à travers cette pièce de théâtre qu'elle jouait,
00:33:38 c'est-à-dire son aptitude à essayer de trouver
00:33:43 le ton juste et de comprendre, d'interpréter le mot,
00:33:46 elle habitait la langue française et c'est ça qui est extraordinaire,
00:33:50 elle a donné à la langue française un accent,
00:33:53 mais elle habitait véritablement et littéralement la langue française
00:33:56 et c'est pour ça aussi que Jane Birkin, elle nous est très proche,
00:34:00 elle nous est extrêmement proche et on a tous l'impression
00:34:03 de perdre une soeur, une grande soeur par exemple,
00:34:07 mais Jane Birkin c'est d'abord je crois une très grande dame,
00:34:12 voilà une très grande dame et je crois que la postérité lui rendra justice.
00:34:15 Merci Joseph Macéscarron, merci d'être intervenu sur l'antenne de CNews
00:34:19 pour honorer la mémoire et donc la disparition de Jane Birkin.
00:34:23 Merci, à très bientôt sur l'antenne de CNews.
00:34:25 On parle beaucoup c'est vrai de la chanteuse,
00:34:28 mais Norbert Saada c'était une actrice remarquable,
00:34:30 le théâtre en effet, mais aussi les films.
00:34:33 Vous nous disiez tout à l'heure pendant la publicité
00:34:35 qu'elle a partagé au moins deux films avec votre amie Pierre Richard,
00:34:39 que nous allons joindre tout à l'heure,
00:34:41 avec des films extrêmement populaires,
00:34:43 c'est-à-dire qu'elle savait tout faire.
00:34:45 Elle savait tout faire, je pense que d'instinct elle faisait tout,
00:34:48 c'est pas quelqu'un qui a appris à l'école, elle faisait tout d'instinct.
00:34:51 C'est une chanteuse qui a été plus une vedette de la chanson
00:34:54 parce que c'était un personnage et qu'elle chantait des chansons,
00:34:57 de merveilleuses chansons avec un accent et tout,
00:35:00 mais je pense qu'elle a été plus marquante dans le cinéma
00:35:03 parce qu'elle a fait de très beaux films,
00:35:05 elle a montré à un moment donné qu'elle n'était pas souvent comique
00:35:08 et était aussi une vraie comédienne,
00:35:11 qui a joué des drames
00:35:13 et je pense que ça a beaucoup marqué le fait qu'elle ait fait tous ces films.
00:35:18 "La femme de ma vie", notamment de Régis Varni,
00:35:21 on va en revoir un extrait avec Christophe Malavoie,
00:35:24 ça avait donné d'ailleurs aussi cette bande originale,
00:35:26 la chanson d'Elsa qui avait propulsé d'ailleurs Elsa avec "T'en vas pas",
00:35:30 mais il y a eu le film en effet qui est resté aussi dans toutes les mémoires regardées.
00:35:35 *Musique*
00:35:48 Il m'a dit, c'est notre dernière chance
00:35:54 Je ne peux pas vivre sans toi
00:36:00 Tu es la femme de ma vie, vie, vie
00:36:05 C'est notre dernière chance
00:36:08 Je ne peux pas vivre sans toi
00:36:13 Tu es la femme de ma vie
00:36:18 *Musique*
00:36:33 Jane Birkin c'était aussi une présence, en effet,
00:36:37 une grâce incroyable et intemporelle, c'est vrai, Ludovico Rove.
00:36:42 On le voit aussi dans ses films, c'est vrai que Norbert Serrada a raison,
00:36:46 c'était une actrice remarquable.
00:36:49 Moi, je dirais qu'un adjectif est l'authenticité de cette personne.
00:36:52 Authenticité, c'est-à-dire qu'elle n'a jamais changé,
00:36:55 elle est arrivée en mai 68, vous savez ce qui s'est passé en mai 68,
00:36:58 elle se met avec son un des hommes, un des acteurs les plus originales, d'accord,
00:37:02 et face à une personne comme elle qui est plein d'emplâtis,
00:37:06 plein de calme, plein de distance par rapport aux événements,
00:37:09 c'est quelque chose d'assez troublant.
00:37:11 Donc c'est vrai que c'est, hormis la chanteuse, c'est la personne qui a existé après ces chansons
00:37:14 et qui existera toujours, vu ce qu'elle a marqué par rapport à son engagement
00:37:17 sur les causes humanitaires.
00:37:19 - Elle a été la muse de Gainsbourg, mais avant elle a été la muse de John Barry aussi,
00:37:22 on peut dire qu'elle a été à bon épaule.
00:37:24 - Deux gens de la musique, John Barry qui est toujours d'ailleurs
00:37:28 un des plus grands musiciens de l'histoire du cinéma mondial,
00:37:31 il a fait James Bond, Out of Africa,
00:37:35 c'est un immense musicien de films, compositeur de musique, de films,
00:37:40 avec qui elle a eu une fille qui est Kate, qui malheureusement est décédée.
00:37:44 Et après ça, elle a épousé Gainsbourg, qui était un monstre dans la musique française,
00:37:48 donc elle a connu deux grands monstres.
00:37:50 - Et Jacques Delon ensuite avec le cinéma.
00:37:52 - Non, je parle d'une chanson.
00:37:53 - Voilà, pour la musique, vous avez raison, mais pour le cinéma,
00:37:55 c'est-à-dire qu'il y a les deux entrées, les deux postures,
00:37:57 et elle a effectivement accompagné l'oeuvre de ces hommes-là.
00:38:01 - C'était plus, c'était l'inverse de ce qu'elle avait fait avant,
00:38:03 puisque Doyon était considéré comme un metteur en scène très intimiste,
00:38:07 qui faisait des films complètement différents de ce qu'elle avait fait
00:38:10 avec Pierre Richard et compagnie, donc c'était l'opposé, c'était un autre cinéma.
00:38:13 Donc là, c'est affamé dans les deux cinémas, dans la comédie, dans le drame,
00:38:16 c'est pas courant.
00:38:18 - Vous qui avez travaillé avec les plus grands, Norbert Sada, Alain Delon,
00:38:21 Gérard Lanvin, avec Levan Cliff, Johnny Hallyday aussi au début de votre carrière
00:38:26 quand vous étiez dans la musique, Eddie Mitchell ou d'autres encore,
00:38:30 vous situez où dans le panthéon des artistes ?
00:38:34 - Jeanne Berkin qui nous a quittés aujourd'hui.
00:38:36 - Nulle part.
00:38:37 - Elle est inclassable ?
00:38:39 - Non, elle est inclassable.
00:38:40 Elle ressemble pas à une grande actrice, elle ressemble pas à une grande chanteuse,
00:38:43 c'est un personnage formidable qui est une grande actrice,
00:38:48 une chanteuse beaucoup plus connue parce que c'est un personnage,
00:38:52 c'est pas la plus grande chanteuse du monde, c'est un grand personnage.
00:38:55 Et comme actrice, elle fait partie des actrices qui ont traversé
00:38:58 le cinéma français pendant des années, qui a reflet un certain cinéma d'ailleurs.
00:39:02 Et vous savez que personne n'est classable.
00:39:06 Deuneuve est pas classable, elle est pas classable, Sophie Marceau est pas classable.
00:39:10 Chacun a son style, chacun a son univers, chacun a son monde.
00:39:14 Aucun de nous n'aime les mêmes personnes.
00:39:17 Comment vous touchez les gens ?
00:39:18 Jeanne Berkin avait une chose, c'est que tous les gens,
00:39:20 quel que soit leur âge, étaient très touchés par elle.
00:39:23 Ça c'est formidable.
00:39:24 - C'était sa gentillesse, son naturel, sa sincérité ?
00:39:27 - Très gentille, très sympathique.
00:39:29 Et puis elle avait cet accent avec son sac qui me faisait toujours rire.
00:39:33 Parce que je lui disais à chaque fois, après 20 ans que tu es là,
00:39:34 tu as toujours ton sac et ton accent, le même sac en osine.
00:39:37 - C'est vrai ?
00:39:38 - Oui, tout le temps, jusqu'à la fin.
00:39:39 Le sac en paille et l'accent.
00:39:42 - Elle n'avait pas changé, c'est ça aussi le naturel.
00:39:44 - Et même pas que le sac, puisqu'elle avait toujours une chemise blanche.
00:39:47 - Un sac et le sac.
00:39:48 - Oui, et une chemise blanche.
00:39:49 - Et la chemise aussi pour l'accompagner.
00:39:50 - Et un jean, on l'a jamais vu.
00:39:52 - C'est vrai, c'est son look.
00:39:53 - Changer de look.
00:39:54 - Oui, c'est vrai.
00:39:56 - Elle a jamais été à la mode. C'est ce qu'on appelle une icône,
00:39:58 puisqu'elle n'a jamais varié ni d'accessoires, ni de présentation.
00:40:04 A peine de coiffure.
00:40:06 C'était un peu plus long, un peu moins long, attaché, pas attaché.
00:40:09 Mais en tout cas, elle a créé son style.
00:40:13 C'est une figure de la femme libre complètement intemporelle.
00:40:17 Quand on la regarde aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'elle soit démodée.
00:40:21 On ne peut pas dater d'ailleurs les images d'elle.
00:40:23 - C'est vrai.
00:40:25 - Elle a tout à fait raison.
00:40:25 Et c'est ça aussi qui fait son attachement, sa popularité
00:40:28 et la proximité qu'elle entretient avec les Français.
00:40:31 - Oui, et un phénomène, je pense, d'identification avec beaucoup de femmes,
00:40:36 beaucoup de filles de plusieurs générations qui peuvent se reconnaître
00:40:40 dans cette image de la liberté, de cette personnalité qui éclate d'autant plus
00:40:45 qu'il n'y a pas d'accessoires.
00:40:47 Enfin, il n'y a pas nié, mais c'est vraiment l'accessoire réduit au minime.
00:40:51 - C'est ça aussi, cette proximité, cette sincérité dans l'intimité.
00:40:54 Elle était comme on la voit à la scène, en fait, Norbert Saada.
00:40:58 - Je n'étais pas un intime, mais je l'ai beaucoup rencontré à l'époque où je voyais Serge.
00:41:02 Elle était toujours aussi sympathique et simple, avec beaucoup de sens de l'humour d'ailleurs.
00:41:06 Pour une Anglaise, elle comprenait l'humour français aussi.
00:41:10 Mais franchement, ce qui caractérisait Birkin, c'est d'abord ce sourire qu'elle avait,
00:41:18 ce sac en cordes.
00:41:22 Non, pas un osier, un corde, je ne sais pas en quoi il était.
00:41:25 Son bout de jean, sa chemise blanche et ce qu'elle dégageait.
00:41:28 - Est-ce qu'elle a transmis à ses filles aussi, peut-être,
00:41:30 qui ont embrassé la même carrière qu'elle, la carrière d'artiste ?
00:41:33 - Je ne pense pas. Je pense que chacun d'eux a sa personnalité.
00:41:37 - Il n'y en a aucune, alors il y en a une qui a disparu en effet,
00:41:41 mais chez Lou Doillon ou chez Charlotte Gainsbourg,
00:41:44 il y en a aussi qui ressemble véritablement à sa...
00:41:46 - Charlotte, c'est une immense actrice, mais elle n'a pas du tout le même trajectoire que Jane Birkin.
00:41:50 Ce n'est pas du tout le même personnage d'abord.
00:41:53 - Même si elle est très proche de sa mère, elle était très proche de sa mère
00:41:55 avec le documentaire qu'elle lui a consacré.
00:41:57 - Ça n'empêche pas que c'est une immense actrice,
00:41:59 mais qui ne tient pas de sa mère pour ça.
00:42:02 C'est une immense actrice toute seule.
00:42:04 Tandis que Jane, elle a une chose, c'est que d'abord elle est sortie comme un ovni.
00:42:09 Elle arrive à Paris, elle ne connaît personne, elle rencontre Serge Gainsbourg,
00:42:13 tout d'un coup elle arrive dans le monde, dans un monde d'où elle sort.
00:42:16 Et tout ça a marché tout de suite parce qu'elle était marrante.
00:42:19 - Mes gens étaient attendus par cet accent anglais.
00:42:22 En fait, il y a eu deux Anglaises qui ont réussi en France,
00:42:25 elle et Charlotte Rampling, mais elle avait une chose que Charlotte n'a pas.
00:42:31 Elle, c'est autre chose.
00:42:32 C'est une grande actrice, très tragédienne depuis le début.
00:42:34 Elle, c'était un ovni quand elle est arrivée.
00:42:37 Ce n'est pas du tout pareil.
00:42:39 - Un parcours incroyable, fulgurant, mais qui s'est installé véritablement dans le temps.
00:42:43 La ministre de la Culture lui rend hommage également.
00:42:45 On peut voir son tweet, le message sur son compte Twitter.
00:42:48 C'est vrai que la classe politique, mais la France entière,
00:42:50 rend hommage en effet à cette femme formidable, très proche,
00:42:55 une Anglaise, mais proche des Français,
00:42:57 avec ses chansons, avec ses films, qui était Jane Birkin,
00:43:00 qui nous a quitté à l'âge de 76 ans, aujourd'hui à son domicile parisien.
00:43:05 On l'a retrouvée sans vie.
00:43:06 On savait qu'elle était malade.
00:43:08 En effet, elle avait annulé des concerts, une série de concerts récemment.
00:43:11 Et c'était très émouvant aussi de voir le documentaire que Charlotte
00:43:15 lui avait consacré avec une interview in situ avec elle,
00:43:20 un échange véritablement entre mère et fille, entre deux artistes remarquables.
00:43:23 Et on évoquait tout à l'heure les chansons, le look également,
00:43:26 l'attitude de Jane Birkin.
00:43:28 Il y a une chanson qui nous a beaucoup marqués.
00:43:30 Il n'y a pas que "Je t'aime moi non plus, mon cher Ludovic Thoreau".
00:43:33 Il y a aussi "Les deux Souchics".
00:43:36 Les deux Souchics, c'est ne rien dévoiler du tout
00:43:40 Se dire que lorsqu'on est amoureux, c'est tabou
00:43:44 Les deux Souchics, c'est une jantelle qui claque
00:43:49 Dans la tête comme une paire de claques
00:43:52 Les deux Souchics, ce sont des contre-résiliés
00:43:57 Qui comme des barésilliers, enfilaient
00:44:04 Les deux Souchics, c'est la pudeur des sentiments
00:44:11 Paquillés, outrageusement, rougeux sang
00:44:16 Les deux Souchics, c'est se garder au fond de soi
00:44:21 Fragile comme un pas de soi
00:44:23 Les deux Souchics, Jane Birkin nous quitte donc aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
00:44:27 Nos invités sont là, d'autres témoignages à venir.
00:44:29 On marque une pause, on essaiera aussi de voir ce qui se passe sur le fond de l'actualité.
00:44:33 De l'autre actualité également sur l'antenne de CNews.
00:44:37 Mais évidemment, priorité à cette disparition majeure de Jane Birkin.
00:44:42 A tout de suite.
00:44:43 120 minutes info, toujours en direct sur l'antenne de CNews.
00:44:49 Dans quelques instants, nous revenons sur la disparition de Jane Birkin à l'âge de 76 ans, aujourd'hui à Paris.
00:44:54 On en a beaucoup parlé dans notre émission depuis 14 heures en direct.
00:44:57 Mais d'abord, un point sur l'actualité avant d'autres débats avec Trina Magdine.
00:45:02 On l'a appris il y a environ deux heures, Jane Birkin est décédée ce dimanche.
00:45:07 La chanteuse, actrice et réalisatrice de 76 ans a été retrouvée sans vie à son domicile parisien.
00:45:13 Ces derniers mois, elle avait annulé des concerts pour des raisons de santé.
00:45:17 Déjà en septembre 2021, elle avait été victime d'une forme légère d'accident vasculaire cérébral.
00:45:22 De nombreuses personnalités lui ont rendu hommage, dont Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
00:45:28 Huit jours après la disparition du petit Émile, le hameau du Haut-Vernay est toujours interdit au public.
00:45:33 Il le restera jusqu'à demain.
00:45:35 Le maire explique avoir pris cette décision pour protéger les familles et éviter un éventuel tourisme de curiosité.
00:45:41 Alors que 97 hectares ont été ratissés par les enquêteurs, l'enfant de deux ans et demi reste introuvable.
00:45:47 L'homme suspecté d'avoir tué une femme en la poussant sur les rails du RERB à Paris vendredi
00:45:52 avait déjà été mis en cause pour des faits similaires en 2011.
00:45:56 Il avait été déclaré pénalement irresponsable et l'affaire avait abouti à un non-lieu.
00:46:01 Selon les premiers éléments de l'enquête ouverte pour assassinat,
00:46:04 l'homme de nationalité algérienne n'aurait pas de lien avec sa victime de 52 ans.
00:46:08 Avant de revenir sur cette disparition aujourd'hui à l'âge de 76 ans,
00:46:16 un extrait de l'une des chansons phares majeures de Jane Birkin.
00:46:20 On revient dans quelques instants évidemment sur l'ensemble de sa carrière avec nos invités.
00:46:24 (Musique)
00:46:28 (Musique)
00:46:31 (Musique)
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00:47:01 (Musique)
00:47:10 (Musique)
00:47:20 (Musique)
00:47:23 69 années érotiques, c'était une période qui est bien incarnée par cette chanson,
00:47:36 qui est bien symbolisée par cette chanson Norbert Saada,
00:47:39 interprétée par Gainsbourg et Birkin bien sûr.
00:47:42 Mais c'est interprété par un couple aussi, un couple mythique qui correspondait bien à la chanson,
00:47:48 parce que si c'était deux autres personnes qui l'avaient chantée, il n'y aurait pas eu cet impact.
00:47:51 L'impact fait que ces deux personnes correspondent à la chanson
00:47:54 et que Gainsbourg pour ça avait un talent extraordinaire.
00:47:57 Il avait le sens des mots, du rythme, la mise en place des mots
00:48:00 et c'est pour ça que cette chanson a cet impact invraisemblable.
00:48:04 Parce qu'il a fait plein de chansons avec un double sens,
00:48:07 les gens ne s'en sont pas rendu compte.
00:48:09 Je me rappelle quand il a fait le Grand Prix de l'Eurovision pour France-Galle,
00:48:13 les gens n'ont pas compris que c'était à double tenchant.
00:48:16 Personne n'a compris.
00:48:17 Les sucettes à l'Annie Dany ?
00:48:19 Même pas France.
00:48:21 Il y a 20 ans après, on lui a expliqué, mais elle n'avait pas bien compris.
00:48:25 Donc je dis que Gainsbourg avait cette force formidable
00:48:29 qu'on n'a pas retrouvée chez d'autres auteurs, parce qu'il avait un monde à lui.
00:48:33 Lui avait son monde, Aznavour a le sien, Brel a le sien.
00:48:38 Il a un univers à lui et personne ne le copie.
00:48:43 Et tous ces artistes qui nous ont quittés,
00:48:45 vous parlez de France-Galle, bien sûr de Serge Gainsbourg,
00:48:47 et donc aujourd'hui de Jane Birkin.
00:48:49 À l'âge de 76 ans, son corps inanimé, sa vie a été retrouvée à son domicile parisien.
00:48:53 On savait qu'elle était malade.
00:48:55 En effet, on revient sur sa carrière avec ce "Real Habit".
00:48:58 Elle est loin d'être n'importe qui.
00:49:06 En plus de 60 ans de carrière,
00:49:09 la plus française des Anglaises a prouvé qu'elle savait tout faire.
00:49:13 Actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice,
00:49:17 Jane Birkin est avant tout une artiste engagée.
00:49:20 Les droits fondamentaux de l'homme sont bafoués en Berménie,
00:49:24 mais depuis 20 ans, on troque avec la Berménie.
00:49:27 Il faut que le boycott soit total.
00:49:30 Une femme entière éprouvée par la vie,
00:49:33 qui en 91 perd son Pygmalion Serge Gainsbourg,
00:49:36 puis son père, dans la même semaine.
00:49:39 Je pense que les gens se débrouillent avec ce qu'ils peuvent
00:49:41 pour supporter la mort, qui est une chose bien difficile.
00:49:44 C'est le manque de la personne.
00:49:46 Pour ça, on ne peut rien, pour le manque de la personne.
00:49:49 Donc on y sait comme on peut.
00:49:51 Tout comme le manque de sa fille aînée, Kate Barry
00:49:54 naît d'un premier mariage avec le compositeur John Barry,
00:49:57 qui s'est donné la mort en 2013,
00:49:59 et qu'elle comble comme elle peut,
00:50:01 comme lorsqu'elle découvre une exposition photo posthume.
00:50:04 Elle connaissait mes trucs.
00:50:06 Pas de sourire par là, en regardant dans le...
00:50:10 Dans le bague.
00:50:12 Non, elle voulait face caméra,
00:50:15 ce qui m'a...
00:50:17 Ce qui m'a... terrorise toujours.
00:50:20 ...
00:50:29 -C'est à la fin des années 60
00:50:31 qu'elle capture le coeur de Serge Gainsbourg,
00:50:34 rencontré sur le tournage du film "Slogans",
00:50:37 et qui lui écrira ses plus grands tubes,
00:50:39 "La rupture".
00:50:41 -J'avais rendu compte qu'il m'avait donné des...
00:50:45 des...
00:50:47 des sentiments que peut-être il se refusait d'exprimer.
00:50:51 Par là, il m'a donné les...
00:50:53 Parmi les plus belles et les plus jolies chansons qu'il a écrites.
00:50:56 -Il a aussi fait d'elle une mère pour la seconde fois
00:50:59 en accueillant Charlotte en 1971.
00:51:02 C'est d'ailleurs avec elle,
00:51:04 à l'occasion du documentaire "Jane par Charlotte",
00:51:07 que mère et fille retournent dans la maison de Gainsbourg
00:51:11 pour la première fois depuis 30 ans.
00:51:13 -Je me sentais très privilégiée d'être dans ta présence.
00:51:16 -Si c'est pas banal, alors...
00:51:18 -Oh, ça commence bien.
00:51:20 -Ha !
00:51:21 -Je peux vous donner une carte postale...
00:51:23 -Une vingtaine d'albums,
00:51:25 une pléiade de films avec les plus grands,
00:51:27 un sac de luxe à son nom,
00:51:29 et pourtant, "Jane" reste d'un naturel époustouflant.
00:51:33 -C'est exactement cette chemise.
00:51:35 C'est un peu en pensant à "La fille prodigue"
00:51:38 et les films de Jacques Doyon que je l'ai mis aujourd'hui.
00:51:41 Et comme mes pantalons, les très larges,
00:51:44 que je porte tout le temps, qui tombent un peu,
00:51:47 j'étais obligée de les mettre dans la machine à laver
00:51:50 avant de venir vous voir.
00:51:52 -Un succès incontestable depuis plus de 50 ans,
00:51:55 un succès dont elle s'amuse à dire
00:51:58 que c'est assez unique d'être aussi connue en France
00:52:01 et pas connue du tout en Angleterre, son pays natal.
00:52:05 -En effet, c'était tout le paradoxe de Jane Birkin,
00:52:07 aussi bien anglaise que française,
00:52:10 mais surtout française, dans le cœur des Français,
00:52:13 née en Angleterre, en effet, vous le savez.
00:52:16 Parmi les témoignages vibrants qu'il y a eu sur notre antenne
00:52:20 depuis 14 heures pour rendre hommage à Jane Birkin,
00:52:23 celui de Didier Barbelivien,
00:52:25 qui n'a pas travaillé avec Jane Birkin,
00:52:28 qui a eu très rarement, voire jamais l'occasion de la rencontrer,
00:52:33 mais qui était très attaché à elle et qui, en tant qu'expert,
00:52:35 en tant que spécialiste de la musique,
00:52:37 apprécie considérablement l'œuvre majeure que Jane Birkin a laissée.
00:52:41 On l'écoute.
00:52:42 -Moi, personnellement, je suis comme des millions de Français,
00:52:45 je ne l'ai jamais rencontrée.
00:52:47 Vous voyez, c'est bizarre, notre métier.
00:52:50 En 50 ans de métier, je n'ai jamais croisé Jane Birkin,
00:52:53 ni dans une radio, ni sur un plateau télé.
00:52:56 Je me suis contenté de l'aimer et de l'admirer
00:52:59 parce que c'était une personne admirable.
00:53:02 Et qui laisse, pour moi, ce qui est très rare dans notre métier,
00:53:06 elle va laisser deux albums absolument mythiques.
00:53:09 La balade de Melody Nelson en 70
00:53:12 et l'album que Sir Strasbourg lui a composé,
00:53:16 "Babylon in Babylon", qui est un album...
00:53:19 Il n'y a pas une chanson qui fait tâche.
00:53:23 Vous voyez, quand on fait un disque avec 12 titres,
00:53:26 on en aime beaucoup, il y en a qu'on aime un peu moins.
00:53:29 Là, si vous écoutez ça, vous verrez, vous les aimerez toutes.
00:53:33 Et c'est absolument rare.
00:53:36 Moi, je l'ai toujours vue, regardée, comme je vous dis,
00:53:40 avec un oeil public, comme une pop star.
00:53:43 Je me suis toujours dit, l'Angleterre nous a donné
00:53:46 Elton John, les Beatles, les Stones, et puis Birkin,
00:53:49 et Petula Clark en son temps.
00:53:53 On peut être reconnaissant aux Anglais de nous avoir donné des artistes pareils.
00:53:57 C'était pour moi quelqu'un de très rare et de confidentiel.
00:54:02 C'est quelqu'un qu'on...
00:54:03 Vous voyez, vous pouvez vous mettre au coin du feu,
00:54:05 écouter tout un album de Birkin,
00:54:07 vous allez passer un très, très bon moment.
00:54:09 Moi, qui ai fait ça toute ma vie,
00:54:12 qui le fais encore, d'écrire des chansons,
00:54:15 d'essayer d'habiller au mieux des interprètes,
00:54:17 mais là, je pense que c'était comme une co-écriture.
00:54:21 C'est-à-dire, le personnage de Gene Birkin
00:54:24 inspire les chansons que Serge lui a écrites.
00:54:28 Ça ne peut pas être autrement.
00:54:30 Je veux dire, ce n'est pas une fiction.
00:54:33 Serge avait le talent d'écrire ce qu'il lui a écrit,
00:54:37 mais j'allais dire que ça va presque de soi,
00:54:42 d'écrire ça, quand on a une interprète comme ça à ses côtés.
00:54:46 Et une femme, parce que l'interprète, c'est une chose,
00:54:50 c'est une très juste interprète.
00:54:53 Je veux dire par là qu'elle interprétait très bien ses chansons
00:54:57 et elle chantait extrêmement juste.
00:55:00 J'ai revu aussi un des derniers concerts.
00:55:03 Je regardais une soirée, il y avait toute une thématique sur elle.
00:55:07 Ce n'est pas parce qu'il y avait une petite voix
00:55:10 qu'elle chantait à côté des mesures ou à côté des notes.
00:55:14 Vous pouvez écouter, réécouter,
00:55:16 même ses participations en direct dans les émissions
00:55:19 des années 70-80.
00:55:21 Elle chante remarquablement pour moi.
00:55:23 Tout le monde sait qu'elle avait une petite voix,
00:55:26 mais pas du tout un filet de voix.
00:55:28 Elle chantait, je veux dire, vous la voyez au Bataclan
00:55:31 en train de faire son tour de chant.
00:55:33 Elle n'esquive pas les notes.
00:55:35 C'est quelqu'un qui chante.
00:55:37 Évidemment, ce n'est pas Céline Dion,
00:55:39 mais on n'est pas tous obligés de chanter de la même façon.
00:55:42 C'est quelqu'un qui chantait,
00:55:44 on le sentait bien avec son âme, son intelligence
00:55:47 et cet amour des mots,
00:55:49 puisqu'elle parlait, à mon avis, parfaitement le français
00:55:54 avec un accent et surtout l'intelligence de connaître
00:55:59 et de comprendre, parce que Gainsbourg,
00:56:01 c'est subtil, très souvent.
00:56:03 - Beaucoup d'hommages autour de cette disparition
00:56:07 de Jane Birkin, aujourd'hui à l'âge de 76 ans,
00:56:09 que ce soit dans le monde musical, du cinéma ou encore politique,
00:56:13 mais également les Français, les anonymes.
00:56:15 On l'a entendu tout à l'heure sur l'antenne de CNews.
00:56:17 On va se basculer dans un cadre un peu plus politique,
00:56:20 dans une actualité un peu plus politique.
00:56:22 Encore un extrait de la voix de Jane Birkin
00:56:24 avec ce morceau notamment, "Jane Bee".
00:56:27 Jane Bee, tu dors
00:56:33 Au bord du chemin
00:56:39 Une fleur de sang
00:56:48 A la main
00:56:55 La la
00:56:57 La la
00:57:00 La la
00:57:03 La la
00:57:06 La la
00:57:09 - Jane Birkin nous a quitté, donc aujourd'hui,
00:57:12 on aura l'occasion d'en reparler sur l'antenne de CNews,
00:57:14 peut-être même dans quelques minutes,
00:57:16 mais d'abord l'actualité politique avec nos invités
00:57:18 qui nous font l'amitié d'être encore avec nous,
00:57:20 Ludovic Thoreau, William T, il y a également Judith Vintrobe
00:57:23 et Norbert Saada, qui va pouvoir s'exprimer également
00:57:25 sur ce registre-là, parce que vous vous intéressez beaucoup
00:57:27 à la politique, et notamment peut-être au cas de Jean-Luc Mélenchon
00:57:30 qui a déclaré aujourd'hui sur son blog
00:57:33 qu'il "fustige" en tout cas l'attitude, dit-il, de la Macronie
00:57:35 dont le discours se rapprocherait, selon lui,
00:57:38 sur celui de l'extrême droite, aligné sur celui de l'extrême droite
00:57:41 par ses mots, ses valeurs et ses registres, je le cite.
00:57:44 On en parle plus avant avec vous,
00:57:46 mais d'abord les détails avec Augustin Donatieux.
00:57:48 - Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon,
00:57:51 a dénoncé la jonction dans les faits entre le camp macroniste
00:57:55 et l'extrême droite. Il fustige un ramassirance
00:57:58 de tous les réactionnaires, qui s'est selon lui
00:58:01 consolidé durant les émeutes.
00:58:04 Une bascule est en cours dans la sphère politique, dit-il.
00:58:07 L'arc républicain, sur la base politique de la diabolisation
00:58:10 du mouvement insoumis et de ses élus, est la formule française
00:58:13 du système hongrois de Orban ou de celui du PiS polonais,
00:58:16 celui de la Suède ou de la Finlande,
00:58:19 celui de l'Italie, celui qui mûrit en Autriche.
00:58:23 L'ancien patron des députés LFI à l'Assemblée nationale,
00:58:26 qui aujourd'hui n'a plus de fonction politique,
00:58:28 revient sur les émeutes consécutives à la mort de Nahel
00:58:31 et il parle d'un racisme intrasect à la police.
00:58:35 Le racisme dans la police est dorénavant une cause reconnue
00:58:38 par les gens normaux. Le mot "violence policière"
00:58:40 est passé dans le vocabulaire plus courant.
00:58:42 La population ose dire de qui elle a davantage peur désormais.
00:58:47 Jean-Luc Mélenchon va même jusqu'à dire que le gouvernement
00:58:50 est sous l'emprise dominée par l'institution policière.
00:58:54 La domination de la police sur le gouvernement
00:58:56 est admise par un nombre croissant de commentateurs et analystes.
00:58:59 Notre pays aura le problème de la police comme De Gaulle
00:59:02 a eu celui d'une partie de l'armée.
00:59:05 Une affirmation pour synthétiser, pour résumer
00:59:08 ce qu'a écrit Jean-Luc Mélenchon sur son blog William T,
00:59:10 c'est que Emmanuel Macron est d'extrême droite.
00:59:12 Je le comprends comme ça.
00:59:14 Oui, il est... Je pense que Jean-Luc Mélenchon
00:59:17 est en fin de carrière politique, il y fait tout pour faire parler de lui.
00:59:20 Il ose des déclarations les plus absurdes les unes que les autres.
00:59:23 Je pense qu'il n'a pas compris le message que lui ont envoyé les Français.
00:59:26 À plusieurs reprises, les Français lui ont dit "on ne veut pas de toi"
00:59:28 et il essaye de revenir par la fenêtre.
00:59:30 C'est un peu "papi fait de la résistance",
00:59:31 il essaie de revenir à chacun des instants
00:59:33 et malgré tout les Français l'ont envoyé à la retraite à chaque élection.
00:59:36 Et à chaque élection, il nous dit "il y aura un troisième tour,
00:59:38 un quatrième tour, un cinquième tour, un sixième tour, un septième tour".
00:59:40 C'est un peu le mauvais perdant monopolique,
00:59:42 il dit que si par cas il perd, c'est parce que quelqu'un a triché
00:59:45 et a piqué l'argent de la banque.
00:59:45 Et bien pour lui, le tricheur en l'occurrence c'est Emmanuel Macron
00:59:47 qui est problème de tous les mots.
00:59:49 Quand il dit que la France a un problème avec la police
00:59:52 et comme De Gaulle avait un problème avec l'armée,
00:59:54 moi je pense que la France a un problème avec Jean-Luc Mélenchon.
00:59:56 C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon c'est un peu une sorte de cancer,
00:59:59 c'est notre cancer du XXIe siècle.
01:00:01 Il est un peu responsable de tous les mots qu'on traverse aux sociétés françaises.
01:00:04 La France a traversé des problèmes de fiscalité, de socialisme.
01:00:07 Jean-Luc Mélenchon a l'incarnation de systèmes qui a augmenté les dépenses publiques
01:00:10 et la fiscalité au détriment des classes moyennes
01:00:14 et des classes populaires françaises.
01:00:15 Il a l'incarnation de la gauche qui a abandonné le peuple
01:00:17 pour tomber amoureux des démocraties,
01:00:20 ce qu'il a entre guillemets démocratie, mais les régimes révolutionnaires.
01:00:23 C'est celui un peu qui a sacrifié la gauche, qui a sacrifié la France
01:00:26 et malgré tout il est encore là, je pense, pour très peu de temps
01:00:29 parce que normalement, s'il partait en l'aisant d'un pays normal
01:00:32 qui était dirigé par la police, il serait en prison
01:00:34 au regard de ses déclarations, au regard de ses appels à la sédition
01:00:36 et ses appels à la révolte.
01:00:37 Oui, et notamment les critiques à l'encontre,
01:00:41 comme le critique de Ludovic Thoreau de la police.
01:00:43 Il parle encore une fois de racisme systémique au sein de la police.
01:00:47 Oui, je sais que c'est un débat qui peut agacer,
01:00:50 mais c'est le cas.
01:00:52 Avec Assata Aurélière, vous voyez, même chose.
01:00:55 Le mot important, c'est qu'il n'a pas de fonction politique.
01:00:58 Donc s'il pouvait arrêter de parler, d'accord,
01:01:00 puisqu'il a la retraite maintenant politiquement.
01:01:02 Mais il a une résonance à chaque fois qu'il prend la parole.
01:01:04 Il a une résonance, oui, dans l'absurde.
01:01:06 C'est lui qui fait grandir l'extrême droite, c'est pas les autres.
01:01:09 La police nous tue, la police, on ne l'aime pas.
01:01:10 Les gens vont aller de plus en plus à droite.
01:01:12 Moi, je suis triste.
01:01:13 D'abord, il flippe un peu parce qu'il se rend compte
01:01:15 que ses copains de la NUP commencent à lui dire
01:01:17 qu'on ne veut plus rester avec toi.
01:01:18 Ils verront ça pour les sénatoriales et pour les européennes.
01:01:20 Donc voilà la réalité.
01:01:21 Il essaye de réveiller un feu, mettre tout d'aigle.
01:01:24 Il y a moins de feu en France.
01:01:25 Il est là pour essayer de faire grandir les choses.
01:01:27 Cette personne est un pyromane, je le dis très clairement.
01:01:30 On doit en parler.
01:01:31 Il fait exprès.
01:01:32 Il va monter encore, je l'ai dit à chaque fois.
01:01:33 Vous verrez que la semaine prochaine,
01:01:35 il va sortir quelque chose encore.
01:01:35 Mais voilà, il faut qu'il s'arrête.
01:01:37 Il ne fait pas du bien à la France et au pays,
01:01:39 quelles que soient nos obédences politiques.
01:01:41 – Il s'est mis en jeu, Judith Vintraub, avec ses propos.
01:01:43 – En tout cas, je ne peux pas qu'on qualifie de pyromane que de cancer.
01:01:46 Je n'aime pas tellement qu'on assimile quelqu'un à une maladie.
01:01:51 Non seulement, il jette de l'huile sur le feu, mais il réitère.
01:01:55 Rappelez-vous, il avait fait la liste des bâtiments publics à ne pas brûler.
01:01:59 Et là, parce qu'il faut lire son blog, qui est très long,
01:02:04 mais très intéressant, il parle des motivations justes
01:02:07 et légitimes des violences.
01:02:09 "Violences parfois, en effet, totalement incontrôlées", revêt-il.
01:02:14 Quelles sont les violences contrôlées ?
01:02:15 Quelles sont les violences acceptables ?
01:02:18 Et s'il a des mots extrêmement durs,
01:02:22 le qualifiant d'extrême droite d'Emmanuel Macron
01:02:26 et en général de tout l'arc républicain,
01:02:30 ce n'est rien à côté de ce qu'il balance à ses ex-petits copains de gauche,
01:02:35 notamment Olivier Faure et Fabien Roussel.
01:02:39 En fait, il fait un parallèle, mais en plusieurs étapes.
01:02:43 Il prend exemple de ce qui se passe avec le gouvernement social-démocrate
01:02:49 au Danemark, en expliquant qu'on sait comment ça a fini
01:02:53 et en parlant de Marcel Déat et de Jacques Doriot.
01:02:58 Rien que ça, c'est-à-dire un communiste et un socialiste
01:03:01 qui ont fini dans la collaboration active dans le nazisme.
01:03:06 Vous vous rendez compte à quel poids en est quand même Jean-Luc Mélenchon ?
01:03:10 Il s'en prend aussi au monde dans des termes absolument extraordinaires
01:03:14 en reprochant à une consœur de très grande qualité,
01:03:19 Françoise Fressoz, d'avoir dit que les milliards déversés en banlieue
01:03:23 n'avaient pas réussi à guérir ces maux.
01:03:27 Et il y voit un parfum d'islamophobie.
01:03:29 Vous vous rappelez ce que Mélenchon disait du terme d'islamophobie en 2015 ?
01:03:33 Il disait qu'il était contre ce terme parce qu'on a tout à fait le droit
01:03:37 de détester l'islam comme on a le droit de détester le catholicisme.
01:03:41 Mais vraiment, il faut lire ce texte.
01:03:43 Le discours de Jean-Luc Mélenchon est-il encore audible par le peuple français
01:03:46 dont vous faites partie, Norbert Sahada ?
01:03:48 Moi, je trouve ça d'abord très triste parce que je pense que,
01:03:51 d'abord, c'est le plus grand agent de publicité de Le Pen et Zemmour.
01:03:56 Ceux qui aiment ces deux partis ne peuvent pas faire mieux.
01:03:58 Ils restent sur leurs fauteuils, ils ne bougent pas.
01:04:00 Mélenchon fait campagne pour eux.
01:04:02 Et à part ça, je suis un peu triste de voir que…
01:04:05 Je sais bien qu'il y a la liberté de parole en France
01:04:08 et que les droits de l'homme, mais comment on n'arrête pas ?
01:04:11 Lui, il n'est pas député, ce n'est pas le problème.
01:04:14 Il y a trois ou quatre députés qui ont défilé en criant à bas la police.
01:04:17 Pourquoi il n'y a pas de plainte contre eux ?
01:04:19 On vous répond oui, c'est les droits de l'homme, les droits d'expression.
01:04:22 Ce n'est pas vrai.
01:04:24 Si ils avaient été députés, ils auraient dû être attaqués.
01:04:25 Ça ne se fait pas, ça.
01:04:26 Ça se fait dans un pays où plus rien ne veut rien dire.
01:04:29 Mélenchon parle, il met la France à feu et à sang.
01:04:32 On n'en a rien à foutre.
01:04:33 C'est toujours la police tue, c'est n'importe quoi.
01:04:36 Et puis bravo, parce que s'un jour l'extrême droite vient au pouvoir,
01:04:40 il pourra dire "j'ai gagné".
01:04:42 Ça sera lui qui aura gagné.
01:04:43 - Oui, et puis il y a les gens normaux.
01:04:46 Les gens normaux pensent que la police, en fait, c'est tous des racistes.
01:04:49 Donc je suis désolé, M. Mélenchon,
01:04:52 mais c'est totalement anormal comme plus de 80 % des Français.
01:04:55 C'est vous la normale, M. Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas nous.
01:04:58 - Thomas Bonnet nous a rejoint du service politique de CNews.
01:05:01 Thomas Bonnet, les déclarations, encore une fois, de Jean-Luc Mélenchon
01:05:04 ne vont pas, s'il en est, le faire entrer au gouvernement
01:05:07 tant qu'il espérait encore le faire s'il y a un remaniement prochain.
01:05:10 - Oui, il n'est pas dans la chambre de ministère de la Réunion.
01:05:12 - Pas certain qu'il tape à la porte non plus,
01:05:14 mais là, les propos se retournent contre lui.
01:05:16 - C'est très intéressant, cette phrase sur les gens normaux,
01:05:19 parce qu'il faudrait définir ce que sont les gens normaux.
01:05:21 Je voudrais mettre en parallèle deux chiffres
01:05:23 qui illustrent peut-être les propos de Jean-Luc Mélenchon,
01:05:26 deux sondages en fait, qui datent du même jour.
01:05:28 Le 5 juillet dernier, le premier, c'est un sondage BVA pour RTL,
01:05:31 77 % des Français ont une bonne image de la police.
01:05:34 Et l'autre sondage, c'est 75 %, c'est un sondage OpinionWay pour CNews,
01:05:38 75 % des Français qui désapprouvent les déclarations
01:05:41 de Jean-Luc Mélenchon pendant les émeutes.
01:05:43 On comprend bien que les gens normaux, comme il les qualifie,
01:05:45 ne sont peut-être pas du côté qu'il pense.
01:05:47 - Est-il gênant aujourd'hui pour la France insoumise,
01:05:50 notamment, voire pour la NUPES, qui semble d'ailleurs se détacher
01:05:53 de ses propos par le prisme de Fabien Roussel,
01:05:56 notamment, ou même du Parti Socialiste et d'Olivier Faure, en effet.
01:05:59 - Ils sont si bêtements sur cette note de blog de Jean-Luc Mélenchon.
01:06:01 Et on sent que la NUPES, effectivement, ces jours sont sans doute comptés.
01:06:04 On sait que de toute manière, pour les élections européennes,
01:06:06 cette NUPES ne devrait pas avoir de liste commune,
01:06:08 parce qu'il y a des désaccords profonds.
01:06:10 Dans les propos de Jean-Luc Mélenchon, là, de ce blog,
01:06:13 on voit que carrément le divorce est consommé.
01:06:16 - William Thé, la NUPES a-t-elle encore un avenir ?
01:06:21 - Moi, je ne l'excluerai pas. Je ne l'excluerai pas, malheureusement,
01:06:24 parce que les gens de gauche ont une capacité d'union incroyable.
01:06:27 C'est-à-dire que lorsque vous prenez les électeurs de droite
01:06:29 ou les chefs de droite, de toute façon, c'est ce qu'on appelle
01:06:31 la droite la plus bête du monde, ils sont capables de se taper dessus,
01:06:33 même si par cas, ils ont une opportunité de victoire.
01:06:35 À gauche, ce n'est pas du tout pareil.
01:06:37 Ils sont capables d'effacer toute leur différence en vue d'avoir un poste.
01:06:40 Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas d'union en vue des élections européennes ?
01:06:43 C'est uniquement parce qu'ils gagnent plus de postes en étant séparés
01:06:46 qu'en partant ensemble.
01:06:48 Parce que c'est une arnaque des élections européennes.
01:06:50 C'est comme si c'était un scrutin proportionnel de listes.
01:06:52 Si par cas, ils partaient alliés, ils auraient environ entre 20 et 25 sièges.
01:06:55 S'ils partent séparés, ils peuvent en avoir entre 30 et 35.
01:06:57 Donc, par conséquent, comme il y a plus de postes,
01:06:59 ils peuvent continuer à partir séparés.
01:07:01 Ils peuvent ensuite, après, revenir en commun.
01:07:03 Le point essentiel de la gauche, c'est est-ce qu'elle peut gagner
01:07:06 avec Mélenchon ou est-ce que Mélenchon est un boulet ou pas pour la gauche ?
01:07:09 Moi, ce que je vois, c'est que depuis que Mélenchon a pris les rênes de la gauche,
01:07:13 la gauche n'arrête pas de perdre en intention de vote
01:07:15 et n'a pas de s'éloigner du cœur électoral des Français.
01:07:18 C'est ce que vous avez rappelé.
01:07:19 C'est-à-dire que l'éclatation de Mélenchon, c'est lui qui est dans l'anormalité.
01:07:21 Les gens normaux ne veulent pas de Mélenchon.
01:07:23 C'est les gens anormaux qui voient Jean-Luc Mélenchon
01:07:25 qui se disent que Jean-Luc Mélenchon apporte du bien au pays.
01:07:28 Et lorsque vous êtes un jour normal,
01:07:29 vous ne voulez pas vous dire que Jean-Luc Mélenchon veut vous représenter.
01:07:32 C'est ça le drame de Jean-Luc Mélenchon.
01:07:33 Mais on sent ça peut-être que chez LFI,
01:07:35 ce discours, ces propos gênent aux entournures également.
01:07:39 Et la décert en effet peut-être aussi ses partisans notamment.
01:07:44 - Mais c'était pas le vrai, rappelez-vous,
01:07:45 lorsque Gérald Darmanin a rendu hommage au police.
01:07:47 - Sauf Raquel Garrido.
01:07:48 - Sauf Raquel Garrido, effectivement, exception notable.
01:07:50 - Merci Tom Abonnet.
01:07:51 On continue à brosser l'actualité.
01:07:52 On reviendra évidemment aussi sur la disparition
01:07:54 aujourd'hui de Jane Birkin à l'âge de 76 ans.
01:07:57 On marque une pause.
01:07:58 On se retrouve dans quelques instants
01:07:59 pour la dernière partie de 120 minutes Info.
01:08:01 A tout de suite.
01:08:03 ...
01:08:05 ...
01:08:14 -Je t'aime.
01:08:16 Je t'aime.
01:08:18 Oui, je t'aime.
01:08:20 -Moi non plus.
01:08:22 ...
01:08:26 Oh, mon amour.
01:08:28 ...
01:08:30 Comme la vague.
01:08:32 ...
01:08:37 Je vais, je veux et je viens.
01:08:42 ...
01:08:45 Contre tes rangs.
01:08:47 ...
01:08:50 - Jane Birkin nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
01:08:53 On a retrouvé son corps inanimé, son corps sans vie
01:08:56 à son domicile parisien, elle qui fut notamment la muse de Serge Gainsbourg
01:09:00 avec cette chanson "Je t'aime, moi non plus".
01:09:02 Une des chansons préférées de Ludovic Thoreau.
01:09:03 Je le précise, dans l'histoire de la musique,
01:09:05 c'est vraiment votre panthéon.
01:09:07 C'est votre top 3, mon cher Ludovic.
01:09:09 -Il a dansé dessus.
01:09:10 -Et il a dansé dessus, effectivement, dans les groupes adolescents.
01:09:13 -Et ça, vous avez dansé dessus.
01:09:15 -Oui, ça m'est arrivé, bien sûr.
01:09:17 -Non ? -Norbert, non.
01:09:19 Je précise, je fais juste une petite digression,
01:09:22 une petite parenthèse.
01:09:23 Norbert est un formidable danseur,
01:09:25 a été avant sa carrière de producteur
01:09:27 un magnifique danseur à Saint-Germain-des-Prés,
01:09:31 notamment Norbert Seada.
01:09:31 Je ne me trompe pas ?
01:09:32 -C'est pour ça que j'ai été engagé dans le showbiz.
01:09:34 -Voilà.
01:09:35 Donc Norbert, attention, est un remarquable danseur,
01:09:38 je tiens à le préciser.
01:09:39 Vous étiez, mais vous restez en tout cas.
01:09:41 -Il y a eu trois coups depuis.
01:09:42 -Vous restez.
01:09:43 Voilà pourquoi aussi vous avez témoigné avec nous, évidemment,
01:09:45 de Jane Birkin, de l'importance qu'elle a encore aujourd'hui
01:09:48 dans la mémoire des Français, dans le monde de la musique,
01:09:50 dans la musique internationale,
01:09:52 pas uniquement française d'ailleurs, mais également au cinéma.
01:09:55 Norbert Seada, le producteur, est avec nous.
01:09:57 Ludovic Thoreau, William T, Judith Vintrobe.
01:10:00 On continue à rendre hommage à Jane Birkin
01:10:02 avant de revenir à une actualité un petit peu plus classique
01:10:04 avec les témoignages, notamment celui de Gilbert Montagné,
01:10:08 le chanteur lui aussi très touché
01:10:10 par la disparition de Jane Birkin.
01:10:12 On l'écoute.
01:10:13 -Ça me fait à la fois effectivement de la peine et de la joie,
01:10:18 dans le sens où moi...
01:10:20 Vous savez, l'important pour moi,
01:10:22 ce n'est pas ce que les gens représentent,
01:10:25 mais ce qu'ils sont.
01:10:27 Jane, bien que je ne la connaissais pas intimement,
01:10:31 la dernière fois qu'on s'est rencontrée, c'était dans un avion.
01:10:34 Je voyageais seul vers Montréal.
01:10:37 On était à l'avant de l'avion, tous les deux.
01:10:40 Et vous savez, quand on est non-voyant,
01:10:43 quand on arrive à l'aéroport,
01:10:45 on doit attendre que tous les passagers sortent
01:10:48 pour pouvoir sortir.
01:10:50 Mais moi, je ne voulais pas faire ça.
01:10:52 J'avais ma baguette magique, j'avais ma canne,
01:10:54 c'est ma baguette magique.
01:10:55 Et donc, je me suis levé et j'allais sortir.
01:10:57 Et Jane m'a dit "Tu veux que j'aille avec toi ?"
01:10:59 Je lui ai dit "Oui, viens !"
01:11:01 Et on est allés devant l'immigration au Canada.
01:11:05 Et puis, ils ont dit à Jane "Vous, vous allez au premier
01:11:09 et monsieur reste sur les chaussées."
01:11:11 J'aurais dit "Ben non, attendez, Jane va rester avec moi."
01:11:14 "Eh !" Ils m'ont dit "T'écoutes donc pas à ce qu'on te dit,
01:11:17 Jane doit monter au premier plancher."
01:11:20 Et Jane était quelqu'un de...
01:11:23 Voilà, de vrai.
01:11:25 Et je sais que pour vous les voyants,
01:11:28 on la voit aussi avec son petit panier qu'elle avait,
01:11:30 paraît-il, elle avait un petit panier avec elle.
01:11:33 Mais c'était une bonne personne.
01:11:36 C'est ça qui est important, vous savez.
01:11:39 Je pense encore une fois que l'intérêt,
01:11:42 ce n'est pas la vitrine, c'est le stock.
01:11:45 Et donc, je rends hommage au stock.
01:11:48 Et des témoignages très émouvants en effet
01:11:51 de celles et ceux qui ont travaillé aussi avec Jane Birkin.
01:11:54 Philippe Labreau, qui en son temps,
01:11:56 aux côtés de Serge Gainsbourg d'ailleurs,
01:11:58 a écrit les paroles d'un album
01:12:00 dont la musique avait été composée par Gainsbourg
01:12:02 et interprétée par Jane Birkin.
01:12:04 On écoute Philippe Labreau.
01:12:06 Effectivement, Serge, qui était un ami,
01:12:09 avec qui j'avais déjà des relations,
01:12:11 pas professionnelles, mais un peu,
01:12:13 me demande un soir
01:12:15 "Est-ce que tu peux écrire une dizaine de chansons pour Jane ?"
01:12:17 Je lui dis "Ecoute, tu plaisantes,
01:12:19 tu es le meilleur parolier du monde,
01:12:21 c'est pas à moi d'écrire, mais si, si, j'ai la musique,
01:12:23 tu fais les paroles et me donne une dizaine de titres."
01:12:26 Et en trois semaines, on a fait cet album
01:12:29 dont le titre principal, comme vous le savez, est "Lolita".
01:12:32 "Lolita Go Home", que Jane a interprétée
01:12:34 avec huit ou neuf autres titres.
01:12:37 Donc c'était effectivement un moment de collaboration délicieux
01:12:40 où je me suis rendu compte de ce que je savais déjà,
01:12:42 parce que je connaissais bien Jane et Serge,
01:12:45 à quel point elle était délicate, professionnelle,
01:12:48 drôle, intelligente, généreuse
01:12:51 et comment Serge avait autant besoin d'elle
01:12:54 qu'elle avait besoin de lui.
01:12:56 Son patron c'était Serge, c'était pas moi,
01:12:59 moi je n'étais qu'un parolier,
01:13:01 mais je n'ai même pas eu à lui donner une seule indication.
01:13:03 Je me suis simplement retrouvé dans les studios
01:13:06 où on enregistrait, aux côtés de Serge,
01:13:09 et je regardais Jane travailler,
01:13:11 mais c'était pas à moi de lui indiquer des choses.
01:13:13 D'ailleurs, elle avait une facilité à cette époque,
01:13:16 grâce à Serge sans doute, mais grâce à sa propre personnalité,
01:13:19 une facilité d'élocution et les enregistrements,
01:13:22 en gros, même si Serge était très méticuleux,
01:13:25 très pointilleux, ça ne durait pas très longtemps,
01:13:28 comme au cinéma quand un metteur en scène fait une seule prise
01:13:31 parce que l'acteur est formidable.
01:13:33 J'étais toujours frappé par l'importance
01:13:35 qu'elle donnait à ses enfants, à ses filles,
01:13:38 celles qui malheureusement ont disparu,
01:13:39 et à Charlotte bien sûr.
01:13:41 Évidemment, la dimension de son amour pour Serge,
01:13:44 mais à quel point, d'une certaine manière,
01:13:46 elle aussi l'a influencé,
01:13:48 autant qu'il l'influençait bien sûr.
01:13:50 C'était lui le grand artiste,
01:13:51 mais c'est aussi une très grande artiste,
01:13:53 et par ailleurs, une femme généreuse, drôle,
01:13:56 qui s'est impliquée dans beaucoup de choses,
01:13:58 qui a écrit, qui a une vraie carrière,
01:14:00 sa vie est un véritable roman.
01:14:03 - D'autres témoignages, d'autres hommages
01:14:05 sur l'antenne de CNews, bien sûr,
01:14:06 à la mémoire de Jane Birkin,
01:14:08 qui nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
01:14:11 L'actualité également avec nos invités,
01:14:13 c'est le gouvernement qui a demandé aux assureurs,
01:14:15 aux services de l'État, d'accélérer les procédures
01:14:18 d'anamnisation des commerçants qui ont été touchés
01:14:20 par les émeutes de ces derniers jours,
01:14:22 avec notamment des assureurs qui ont du mal
01:14:24 à envoyer leurs experts sur tous les sites
01:14:26 qui ont été touchés.
01:14:27 Les fournisseurs de vitrines ont également du mal à suivre.
01:14:30 C'est le cas de Saint-Nazaire,
01:14:31 où la ville s'est enflammée comme jamais
01:14:34 lors de ces jours d'émeute.
01:14:35 On fait le point avec Jean-Michel Decaze.
01:14:37 - Jamais Saint-Nazaire n'avait connu
01:14:40 une telle violence dans ses rues.
01:14:42 Une vingtaine de magasins ont été pillés
01:14:44 dans la zone piétonne.
01:14:46 Ce commerçant n'a pu sauver
01:14:48 que trois trottinettes Freeride.
01:14:50 Après avoir dormi dans la boutique
01:14:51 pour surveiller le stock,
01:14:53 ce patron se bat au téléphone avec les assureurs
01:14:56 qui ont fini par lui accorder une avance
01:14:58 11 jours après le sinistre.
01:15:00 - L'expert qui doit passer ne passera pas avant le 27 juillet.
01:15:03 Rien ne s'est passé au niveau des assurances.
01:15:05 Le dossier a été ouvert, mais on est dans le flou.
01:15:07 On ne sait pas les indemnisations.
01:15:10 On m'annonce que je vais avoir des franchises
01:15:12 pour les vitres, le loyer à payer,
01:15:16 une grosse inquiétude.
01:15:18 Une couche de verre, une couche de plastique.
01:15:19 - Dans la bijouterie, à côté,
01:15:21 on attend les vitrines renforcées,
01:15:23 mais pas avant septembre.
01:15:25 Le fournisseur est débordé.
01:15:27 Les délais d'attente sont pénibles pour ces commerçants.
01:15:30 - Les assureurs nous disent d'attendre
01:15:33 les jours prochains, si ça devait recommencer.
01:15:38 - Retour au magasin de trottinettes,
01:15:40 la femme du patron a lancé une cagnotte
01:15:42 pour faire face aux frais de réinstallation.
01:15:45 - Je n'étais pas trop pour au début
01:15:47 de ce que je me demandais,
01:15:49 mais je pense que ça va bien m'aider.
01:15:51 - Pour le moment, la cagnotte
01:15:53 permet de régler les franchises.
01:15:55 - Et tout porte à croire,
01:15:57 que c'est la double peine pour les commerçants.
01:15:59 En effet, les vitrines cassées,
01:16:01 l'outil de travail qui est abîmé,
01:16:03 inutilisable, et pour l'instant,
01:16:05 les indemnisations qui tardent à arriver.
01:16:08 - Il n'y a aucune surprise.
01:16:10 Quand j'ai entendu les déclarations de Bruno Le Maire
01:16:12 et de Mme Grégoire, qui disaient
01:16:14 qu'on allait envoyer des psychologues
01:16:16 pour suivre les sols pour un magasin dévasté,
01:16:18 ça n'a vraiment aucun intérêt.
01:16:20 Je vous rappelle que plus de 50% de ces commerçants
01:16:22 n'ont pas d'assurance pour ce cas-là.
01:16:24 Ils veulent mettre l'État là-dedans
01:16:26 en disant que c'est la faute de l'État.
01:16:28 Mais quand on mettra cela dans les assurances,
01:16:30 ça va coûter beaucoup plus cher.
01:16:32 À un moment, ils disent que c'est la faute de l'État
01:16:34 qui n'a pas su assurer la sécurité des commerçants.
01:16:36 Mais la plupart des commerçants ne vont pas se relever.
01:16:38 Ça fait des années qu'ils en prennent plein la tête
01:16:40 entre les manifs, entre le Covid.
01:16:42 Mais ils se rendent compte qu'aujourd'hui,
01:16:44 il n'y a plus rien derrière.
01:16:46 C'est-à-dire créer des nouvelles assurances
01:16:48 pour cette violence urbaine.
01:16:50 C'est catastrophique.
01:16:52 C'est accepter les violences urbaines.
01:16:54 Mais aujourd'hui, c'est un cas concret.
01:16:56 Beaucoup de commerçants resteront sur le dos.
01:16:58 - Et certains ne peuvent pas travailler,
01:17:00 je vous dis de 23 goûts, pas travailler correctement.
01:17:02 - Oui, vous l'avez dit, gilets jaunes, Covid, retraite,
01:17:04 ça n'arrête pas.
01:17:06 Et maintenant, les émeutes.
01:17:08 La Fédération nationale des assureurs parlait,
01:17:10 mais c'était jeudi, de 650 millions d'euros.
01:17:13 Le Medef, lui, parle d'un milliard
01:17:16 avec le manque à gagner
01:17:18 pour l'activité qui est interrompue
01:17:20 et le chômage technique.
01:17:22 On est dans des sommes absolument folles
01:17:25 qui sont le produit de l'incapacité
01:17:28 de maintenir l'ordre
01:17:30 et de protéger les biens et les personnes.
01:17:32 L'État ne peut plus protéger les biens et les personnes.
01:17:35 Patrick Stefanini, qui est, comme vous savez,
01:17:38 l'ancien secrétaire général
01:17:40 du ministère de l'Intérieur sous Nicolas Sarkozy,
01:17:44 nous a donné une interview.
01:17:47 Il explique que la police est à l'os,
01:17:50 la gendarmerie, pareil.
01:17:52 Gérald Darmanin annonce la création
01:17:54 de 200 nouvelles brigades de gendarmerie.
01:17:57 500 brigades ont disparu depuis 15 ans.
01:18:01 Il y a un effort.
01:18:03 Il n'est pas du tout, du tout, du tout
01:18:05 à la hauteur de ce qui est nécessaire.
01:18:07 - Norbert Sarda, quel regard vous portez
01:18:09 sur cette situation, notamment pour les commerçants
01:18:11 qui ne peuvent pas reprendre le travail correctement
01:18:14 pour certains ?
01:18:15 - Je trouve ça dramatique parce qu'ils n'ont rien fait.
01:18:17 Ce sont des innocents qui sont là, qui payent
01:18:19 parce que des gens se bagarrent,
01:18:21 parce que des voyous descendent.
01:18:23 Et c'est un peu triste parce que...
01:18:25 Réglez-vous dans la politique, en tant que politiciens,
01:18:27 pourquoi pas ?
01:18:28 Et quand des innocents payent pour les autres,
01:18:30 quelle que soit leur tendance politique,
01:18:33 je trouve ça dramatique et honteux.
01:18:35 Je pense que c'est quand même pas bien.
01:18:37 On revient à me dire que les filles
01:18:40 mettent l'huile sur le feu tout le temps
01:18:42 pour encourager ça.
01:18:43 Et je trouve que c'est quand même pas normal
01:18:45 pour la France.
01:18:46 - Il ne pourrait pas y avoir, William,
01:18:48 une intervention d'urgence, une caisse d'urgence
01:18:50 ou une situation qui pourrait accélérer les choses
01:18:52 parce qu'on a l'impression que les commerçants
01:18:54 sont laissés à l'abandon pour certains.
01:18:57 - Le problème, c'est que ce sont toujours les mêmes
01:18:59 qui perdent en France.
01:19:00 C'est toujours les mêmes qui doivent payer des impôts,
01:19:02 qui sont victimes des violences urbaines.
01:19:04 C'est toujours les mêmes qui ne bénéficient pas
01:19:06 de la puissance publique de l'État
01:19:08 et des dépenses publiques, mais qui doivent,
01:19:10 au contraire, les contribuer et financer.
01:19:12 Donc si vous créez un fonds d'urgence pour les commerçants,
01:19:14 qui va alimenter ce fonds d'urgence ?
01:19:16 Ça va être à peu près les mêmes.
01:19:17 Ça va être le tiers État, c'est-à-dire la classe moyenne,
01:19:19 qui n'est pas assez pauvre pour échapper à l'impôt
01:19:23 et qui n'est pas assez riche pour faire l'optimisation fiscale.
01:19:25 Donc eux vont payer.
01:19:26 Et donc, du coup, ce que vous demandez à payer aux commerçants,
01:19:28 ça va être les travailleurs et les salariés
01:19:30 du secteur privé qui vont devoir contribuer à cette caisse.
01:19:33 Évidemment, le mieux, ce serait de pouvoir créer une caisse
01:19:35 et de se dire il y a un argent magique
01:19:36 qui ne peut viendra de nulle part.
01:19:37 Le seul moyen qui est possible
01:19:39 et le seul principe qui serait juste mais qui n'est applicable,
01:19:41 c'est en fait que ce soit les casseurs qui payent le prix de leurs dégâts.
01:19:46 C'est ça, normalement, si on serait véritablement dans un État qui serait juste.
01:19:49 La difficulté qu'on a dessus, c'est que ces personnes-là,
01:19:52 souvent, sont insolvables et on ne pourra pas recouvrer
01:19:55 tous les montants qu'ils ont piqués et qu'ils ont volés.
01:19:58 Mais si par cas, vous demandez aux commerçants
01:20:00 et vous soutenez les commerçants par la classe moyenne,
01:20:02 vous aurez un autre problème, c'est que le pouvoir d'achat
01:20:04 dans un mois, dans deux mois ou dans trois mois
01:20:06 des classes moyennes va être trop affaiblie
01:20:08 pour pouvoir alimenter cette caisse.
01:20:10 Julie Vintrobe.
01:20:11 Oui, il y a ma raison.
01:20:12 On n'arrivera jamais à récupérer suffisamment d'argent
01:20:16 des casseurs pour qu'ils payent tous leurs dégâts.
01:20:19 Il y a des mesures symboliques à prendre.
01:20:21 La mairie du Blanc-Ménil en a prise une.
01:20:24 J'ai cherché, c'est la seule.
01:20:26 Elle a supprimé toutes les aides qu'elle versait
01:20:30 pour les activités d'été des familles qui n'avaient pas les moyens
01:20:34 de partir en vacances et elle a décidé que cet argent irait
01:20:38 pour aider les commerçants et aider la ville
01:20:40 à réparer les bâtiments municipaux dégradés.
01:20:44 Oui, parce que ce sont les impôts qui réparent,
01:20:46 qui vont payer les dégradations des bâtiments publics notamment.
01:20:49 Bien sûr, Ludovic Thoreau.
01:20:51 On a la double peine, je dirais la triple peine
01:20:53 parce que un, c'est cassé, deux, ils ne peuvent pas travailler
01:20:56 mais la troisième chose, c'est que leur quittance
01:20:58 quand ils vont leur payer, ça va augmenter l'assurance.
01:21:00 Donc ils vont leur payer encore plus.
01:21:01 Mais aujourd'hui, 750 millions, c'est nous qui allons les payer.
01:21:04 650.
01:21:05 C'est personne d'autre.
01:21:06 Croyez-le.
01:21:07 Par un moyen ou par un autre, ça sera votre impôt,
01:21:09 vos taxes qui les paieront.
01:21:10 De même que le plan d'urgence de lundi.
01:21:12 Il faut comprendre que tout l'argent qu'on met...
01:21:15 Mais quand il y a de la violence qui n'est pas contrôlée,
01:21:18 ça gêne un tout petit peu les gens.
01:21:20 Voilà, tout simplement.
01:21:21 C'est-à-dire qu'on doit reprendre l'argent
01:21:22 pour en le fait laisser les gens, les casseurs.
01:21:24 Excusez-moi, quand on casse, on paye.
01:21:26 Mais là, on est très loin du pourcentage
01:21:28 de ceux qui vont casser vont payer.
01:21:30 Trop, trop loin pour moi.
01:21:31 Mais il y a même une quatrième peine
01:21:33 parce que de toute façon, leurs impôts vont augmenter
01:21:35 pour financer un éventuel plan banlieue
01:21:37 que va annoncer Emmanuel Macron et son gouvernement
01:21:40 qui vont devoir, comme à chaque fois,
01:21:42 accompagner la casse par des mesures sociales.
01:21:45 Parce que lorsque Ludovic Thoreau parlait
01:21:47 des différentes grèves que nous avons eues,
01:21:48 qu'est-ce qui s'est passé ?
01:21:49 Gilets jaunes, des personnes sont venues casser l'Arc de Triomphe,
01:21:52 Macron a débloqué 10 milliards.
01:21:53 Des gens ont venu faire grève SNCF,
01:21:55 ils ont obtenu une augmentation.
01:21:56 En France, le souci, c'est que vous avez un système
01:21:59 qui est déséquilibré.
01:22:00 Ceux qui se comportent mal sont récompensés
01:22:02 en récupérant des augmentations,
01:22:04 des compensations et de l'argent supplémentaire.
01:22:06 Ceux qui se comportent bien, eux sont pignes
01:22:08 en recevant la facture in fine avec soit des impôts,
01:22:10 soit une facture à l'assurance,
01:22:12 soit leur vitre brisé.
01:22:13 Et je pense que c'est ça le véritable mal français
01:22:15 qu'on doit répondre.
01:22:16 Dernière thématique de notre émission,
01:22:17 avant de retrouver Pencheland, bien sûr,
01:22:20 la route des migrants à présent pour arriver en Europe,
01:22:22 principalement en provenance d'Afrique.
01:22:24 Ils tentent de rallier les Canaries sur le sol espagnol
01:22:27 au Sénégal, notamment pour fuir la provoquer.
01:22:29 Ils se préparent à quitter le continent.
01:22:31 Mathilde Ibanez.
01:22:34 Dans l'espoir d'une nouvelle vie,
01:22:36 les départs pour l'archipel espagnol
01:22:38 ont repris depuis plusieurs semaines au Sénégal.
01:22:40 Une traversée longue et dangereuse
01:22:42 à bord d'une pirogue où des centaines de Sénégalais
01:22:45 tentent leur chance.
01:22:46 À cette époque, en 2020, chacun savait
01:22:48 qu'ici c'était très difficile à cause du coronavirus.
01:22:51 Personne n'avait de travail.
01:22:52 Il fallait partir.
01:22:53 Tout le monde parlait d'Espagne,
01:22:55 Espagne, Espagne.
01:22:56 C'est ce qui nous a poussés à partir.
01:22:58 Deux bateaux de migrants
01:23:01 partis récemment de Hambourg à 80 km au sud de Dakar
01:23:04 auraient disparu en mer.
01:23:06 Je ne ressens rien.
01:23:08 Je partage la douleur avec les familles
01:23:10 qui ont perdu quelqu'un.
01:23:11 Quand tu es pêcheur, tu n'as plus peur.
01:23:13 Quand tu vois des accidents qui se passent en mer,
01:23:16 tu n'as pas peur.
01:23:17 Tu es né ici, tu as grandi ici.
01:23:19 Ça ne peut pas te faire peur.
01:23:21 Une traversée risquée pour changer de vie.
01:23:24 Ce jeudi, sur la plage de l'île de Ténérife,
01:23:26 41 migrants sénégalais sont arrivés
01:23:28 après huit jours de traversée.
01:23:30 Déshydratés, ils ont été rapidement pris en charge
01:23:33 par les secours.
01:23:34 Trois d'entre eux ont été hospitalisés.
01:23:36 Le sud du Sénégal est l'un des principaux points de départ
01:23:39 vers l'Europe, notamment pour les îles Canaries,
01:23:41 avec près de 1500 km de traversée.
01:23:44 Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur,
01:23:47 plus de 12 704 migrants sont arrivés clandestinement en Espagne,
01:23:51 dont une majorité aux Canaries.
01:23:53 Les Canaries, pour arriver en Europe,
01:23:58 sont donc aux portes de l'Europe en Espagne,
01:24:00 au lieu de Victorhaut.
01:24:01 Et le flux migratoire dont on parle souvent,
01:24:04 d'ailleurs, sur ce plateau et sur cette antenne,
01:24:06 ne peut pas être indiqué ici au départ.
01:24:08 Vous avez raison, il y a quelque chose qui s'appelle Frontex.
01:24:11 Vous savez qu'ils ont mis en place l'Europe.
01:24:13 En fait, c'est des gardes-côtes et gardes-frontières.
01:24:15 Ils sont combien ?
01:24:16 Ils sont 2000 seulement, pour 24 pays.
01:24:19 Comment voulez-vous qu'ils assurent le front ?
01:24:21 D'ailleurs, ça n'assure plus rien du tout.
01:24:22 L'ancien, on l'a viré, d'accord.
01:24:23 Il n'y a plus personne qui garde nos frontières
01:24:25 au niveau européen.
01:24:26 C'est une chose certaine aujourd'hui.
01:24:27 Maintenant, il y a plein d'endroits où on peut passer.
01:24:29 Il y a eu la Turquie,
01:24:30 il y a maintenant les îles Canaries par l'Espagne.
01:24:32 Enfin, tous les moyens sont bons
01:24:33 parce que, tout simplement, ces gens veulent immigrer.
01:24:35 Ça, c'est une chose certaine.
01:24:36 Donc, à un moment, il va falloir vraiment
01:24:38 prendre les choses comme il se doit
01:24:39 et arrêter de faire des lois les unes après les unes
01:24:41 tous les ans pour essayer de combler ce vide
01:24:44 qui touche notre pays, mais qui touche aussi ces gens.
01:24:46 Parce que ces gens meurent,
01:24:47 ces gens, tout simplement, arrivent,
01:24:48 on n'a rien à leur donner chez nous
01:24:49 parce qu'on n'arrive déjà pas à donner pour nous.
01:24:51 Donc voilà, à un moment, il faut vraiment
01:24:53 se mettre autour d'une table et décider.
01:24:55 Arrêter de faire du social pour le social
01:24:57 parce que ces gens souffrent et meurent même.
01:24:59 On va faire le compte de tous ces gens qui meurent.
01:25:00 Donc, arrêtons un peu.
01:25:01 - Trop de trous dans la raquette aussi
01:25:03 pour essayer de retenir ces migrants
01:25:06 ou en tout cas de pouvoir les contrôler,
01:25:08 de contrôler le flux, William T.
01:25:09 - De toute façon, on a adopté la pire des politiques.
01:25:11 C'est-à-dire que ceux qui doivent assurer
01:25:13 les contrôles de flux migratoires
01:25:14 sont les pays les plus pauvres d'Europe.
01:25:15 Ce sont tous les pays du Sud
01:25:16 qui n'ont pas les moyens eux-mêmes
01:25:17 d'assurer leur propre défense, leur propre sécurité.
01:25:19 C'est l'Espagne, c'est le Portugal, c'est l'Italie,
01:25:21 c'est la Grèce qui eux-mêmes n'ont pas d'argent
01:25:23 pour leur propre population
01:25:24 et on leur demande de garder les frontières.
01:25:26 Mais ça, ce n'est pas la première aberration
01:25:27 du système européen.
01:25:28 La deuxième, c'est la question
01:25:29 de la stratégie de la politique migratoire.
01:25:30 Les personnes qui viennent,
01:25:31 et ça a été montré dans votre témoignage,
01:25:33 sont ceux qui n'ont pas de qualification.
01:25:35 Or, en France et dans toute l'Europe,
01:25:37 on a un problème des métiers.
01:25:39 On a déjà trop de chômeurs
01:25:40 pour les emplois dits sous-qualifiés.
01:25:42 Ça veut dire qu'on fait venir des gens
01:25:43 qui, de toute façon, ne peuvent pas s'intégrer
01:25:45 économiquement, socialement et culturellement
01:25:47 en Europe et en France.
01:25:49 Ce n'est pas la seule aberration.
01:25:51 Il y en a une troisième.
01:25:52 C'est que le système qu'on a mis en place,
01:25:54 Dublin 2, fait en sorte de faire porter la charge
01:25:58 du poids de l'immigration sur les pays
01:26:01 dits qui reçoivent l'immigration en premier.
01:26:03 Donc l'Espagne, le Portugal et l'Italie.
01:26:05 Or, ce qui impose une ligne migratoire
01:26:08 auxquelles on dit qu'il faut que les gens viennent,
01:26:10 comme l'Allemagne, etc.,
01:26:11 n'ont pas à payer les coûts.
01:26:12 Donc on a un système complètement aberrant
01:26:14 auquel on organise un système
01:26:16 pour faire en sorte que ça craque.
01:26:18 Et évidemment, il ne faut pas s'étonner ensuite
01:26:20 après que les gens votent extrême droite.
01:26:21 C'est normal que les gens en Espagne
01:26:23 votent beaucoup plus à droite.
01:26:24 C'est normal qu'en Italie, on ait une première ministre
01:26:26 qui soit cataloguée dans ce style-là.
01:26:27 Et c'est pareil dans tous les autres pays.
01:26:29 Si par cas on veut continuer comme ça, tout va bien.
01:26:31 Moi, je pense qu'il faut complètement changer
01:26:33 à la fois la politique européenne
01:26:34 et la politique française.
01:26:35 Pour changer la politique européenne,
01:26:36 il faut adopter un principe qui est clair.
01:26:38 Quelle stratégie migratoire nous voulons
01:26:40 et quelle politique nous voulons ?
01:26:42 Moi, je pense qu'il faut gagner
01:26:43 la guerre des cerveaux.
01:26:44 C'est-à-dire que nous, il faut faire venir des gens
01:26:46 qui apportent pour faire un nivellement par le haut.
01:26:48 Une question, c'est-à-dire des scientifiques,
01:26:50 des ingénieurs, parce qu'on a du travail pour eux.
01:26:52 Les autres personnes, on leur dit
01:26:53 "Ne venez pas en France, ne venez pas en Europe.
01:26:55 De toute façon, vous allez être malheureux.
01:26:57 Restez plutôt chez vous
01:26:58 et on va vous aider en co-développement
01:27:00 à vous développer chez vous."
01:27:01 C'est un problème insoluble aujourd'hui.
01:27:03 Non, ce n'est pas un problème.
01:27:04 William vient de vous donner
01:27:06 quelques pistes très intéressantes de solutions.
01:27:09 J'ajoute qu'avec le Sénégal,
01:27:11 l'argument selon lequel les demandes d'asile
01:27:14 devraient être traitées à l'extérieur
01:27:16 des frontières de l'Europe
01:27:18 est particulièrement pertinent,
01:27:20 puisque au Sénégal,
01:27:21 nous avons une représentation diplomatique
01:27:23 qui fonctionne très bien.
01:27:25 Donc, dans ce cas-là en particulier,
01:27:28 mais dans tous les cas en général,
01:27:29 ce n'est pas un pays en guerre,
01:27:31 même s'il y a des attaques djihadistes
01:27:33 et des conflits.
01:27:34 Dans ce cas-là, il faut absolument
01:27:38 établir le principe de rentrée illégale
01:27:41 et pas d'asile.
01:27:43 Merci pour toutes ces précisions.
01:27:44 Un dernier mot.
01:27:45 Un dernier mot.
01:27:46 De toute façon,
01:27:47 le message aussi qui est passé,
01:27:48 ces gens qui veulent aimer l'écran,
01:27:49 ils savent que 90% des OQTF ne sont pas appliqués.
01:27:52 Ils vont venir,
01:27:53 parce qu'ils savent très bien
01:27:54 que la loi française ne va pas s'appliquer.
01:27:56 Pourquoi alors ne pas venir ?
01:27:57 Ben oui, il y a 90% d'OQTF.
01:27:59 Alors qu'on nous avait dit,
01:28:00 je vous rappelle, je crois que c'est Emmanuel Macron,
01:28:01 100%, c'est comme les 100 jours.
01:28:04 C'est un vrai fiasco.
01:28:05 Merci de nous avoir accompagnés.
01:28:06 Merci infiniment à Norbert Salada,
01:28:08 immense producteur qui était sur ce plateau
01:28:10 pour témoigner notamment et rendre hommage
01:28:13 à Jane Birkin qui nous a quittés aujourd'hui.
01:28:15 Un petit extrait encore.
01:28:17 On va en reparler très vraisemblablement
01:28:18 dans Punchline avec Thierry Cabane
01:28:20 dans quelques instants.
01:28:21 Merci de nous avoir accompagnés sur ces news.
01:28:24 "Je suis venu te dire que je m'en vais".
01:28:26 C'est le sens de la formule pour Clore,
01:28:28 cette émission et le titre,
01:28:30 interprétés par Jane Birkin.
01:28:32 "Je suis venu te dire que je m'en vais".
01:28:35 "Tu te souris à des jours heureux et tu pleures".
01:28:42 "Tu s'engloutes, tu chanvies".
01:28:47 "Après ça, qu'a sonné le rhum".
01:28:51 "Les adieux à jamais".
01:28:54 ♪ ♪ ♪