"Louis XVI, on l'a décapité. Macron, on peut recommencer", des déclarations acceptables ?

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Parlons Vrai chez Bourdin avec Claude Quétel, historien, spécialiste de la Révolution Française et auteur de “Crois ou meurs ! : Histoire incorrecte de la Révolution” (Editions Tallandier / Perrin).  Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV  ##NOEPISODE##

Transcript

00:00 Jean-Jacques Bourdin.

00:01 - Bien, merci d'être avec nous.

00:02 Vous réagissez 0826 300 300, 10h30, midi et demi.

00:06 Nous abordons plusieurs sujets avec de la contradiction.

00:08 Les uns et les autres ne sont pas d'accord.

00:10 Eh bien, chacun s'exprime, évidemment.

00:13 Alors, il y a un sujet aussi qui a marqué,

00:16 qui a fait débat tout au long du week-end.

00:18 C'est cette... Enfin, pas tout au long du week-end,

00:21 c'était dimanche la manifestation.

00:23 Cette manifestation un peu surprise,

00:26 dimanche devant le siège de Renaissance,

00:30 manifestation de militants de la France insoumise.

00:33 Parmi les manifestants, il y avait un conseiller régional d'Île-de-France,

00:37 Christian Prudhomme, qui est apparenté la France insoumise.

00:40 Christian Prudhomme, que l'on connaît.

00:44 Pourquoi est-ce qu'on le connaît, Christian Prudhomme ?

00:46 Parce qu'il est militant CGT, il est urgentiste,

00:50 et on l'a beaucoup entendu lors de la crise du Covid.

00:54 Alors, manifestation donc, avec des slogans qui étaient chantés, qui étaient criés.

01:00 "Louis XVI, on t'a décapité, Macron, on peut recommencer !"

01:04 Slogan donc, scandé par ces militants, dont cet élu LFI.

01:09 Eh bien, ce slogan s'écrit "Louis XVI, on t'a décapité, Macron, on peut recommencer !"

01:15 On fait scandale, et je voudrais appeler un historien.

01:21 Un historien, et pas n'importe lequel,

01:23 puisque cet historien qui est avec nous maintenant,

01:26 c'est Claude Quetel, qui est spécialiste de la Révolution française,

01:28 auteur de "Croix ou meurt, histoire incorrecte de la Révolution"

01:32 aux éditions Talendier-Perrin.

01:35 Claude Quetel, bonjour !

01:37 - Bonjour, monsieur Bourdin.

01:38 - Merci d'être avec nous, Claude Quetel.

01:40 Alors, dites-moi, c'est vrai que Louis XVI a été décapité,

01:44 mais pendant la Révolution, il n'a pas été le seul, Claude Quetel !

01:49 - Oui, ça c'est le moins qu'on puisse dire.

01:53 Le nombre de décapitations pendant la Révolution,

01:58 pas seulement pendant la Terreur,

02:00 mais spécialement pendant la Terreur,

02:02 on est autour de 3 000.

02:04 - 3 000 ?

02:05 - Le 13 juillet 1794, on guillotine 45 personnes.

02:12 Rien qu'à Paris.

02:14 Et la Terreur, vous savez, ça n'est pas seulement la guillotine,

02:18 il faut penser aussi à la guerre de Vendée.

02:20 Alors là, ce n'est plus par milliers ni dizaines de milliers,

02:24 c'est entre 220 000 et 250 000 victimes.

02:28 - Oui, oui, oui.

02:30 Alors Louis XVI ont à décapiter, Macron peut recommencer.

02:33 On se demande d'où peut venir ce genre de slogan, Claude Quetel.

02:37 - Oui, c'est...

02:38 - Il n'a aucune valeur historique.

02:41 - Le slogan, non.

02:44 Mais le principe, oui.

02:46 C'est le vieux mythe de la Révolution française.

02:50 C'est pour ça que j'ai appelé mon livre "Croix ou meurt"

02:53 en citant le journaliste Malais Dupont, qui s'en désole.

02:58 Et "Croix ou meurt", Malais Dupont s'en désole au début de la Révolution,

03:03 avant même que la Terreur arrive.

03:05 Mais c'est... Vous savez, le tribunal révolutionnaire est créé

03:11 deux ou trois mois seulement après la décapitation de Louis XVI.

03:15 Et il y a une phrase que je trouve, moi, très intéressante,

03:18 qu'une députation du club du Jacobin à la Convention s'écrit,

03:22 "Il est temps que l'égalité promène la faux sur toutes les têtes."

03:28 Voilà, c'est le principe de la Terreur.

03:30 Mais la Terreur est inhérente à la Révolution.

03:32 Donc ce n'est même plus, pour revenir à l'actualité que vous évoquez,

03:36 ce n'est même plus un appel à la Révolution, c'est un appel à la Terreur.

03:40 - C'est pour vous un appel à la Terreur ?

03:42 - Bah oui !

03:44 Faire tomber les têtes, pour moi, ça s'appelle la Terreur.

03:49 Donc ce n'est pas la première fois que la France insoumise fait référence à la Révolution.

03:58 Alors après, on peut considérer, après tout,

04:01 bon, ceux qui considèrent que la Révolution, c'est souhaitable, c'est très bien, pourquoi pas ?

04:06 Mais bon, je crois avoir montré dans mon livre que ça n'était pas tout à fait ça.

04:10 - Oui. Quelques mots sur Robespierre aussi.

04:13 Je dis ça parce que Jean-Luc Mélenchon fait souvent allusion à Robespierre.

04:18 - Justement, alors, Robespierre est en quelque sorte l'aboutissement du principe même de la Terreur.

04:26 La Terreur est l'aboutissement de la Révolution dès les premiers mois,

04:29 quoiqu'on ait dit, l'Assemblée Constituante, c'était déjà plus ou moins l'appel au meurtre,

04:35 l'intimidation des députés, mais donc la Révolution,

04:40 des premières années, débouche sur la Terreur de 1794,

04:44 et Robespierre est en quelque sorte l'ultime jalon de ce cheminement

04:53 en proclamant que la vertu, Robespierre dit la vertu pour principe, sinon la Terreur.

05:01 La vertu révolutionnaire, une égalité, une fraternité,

05:06 des grands mots bien beaux dans la Dextaration des droits de l'homme,

05:10 mais qui ne sont guère appliquées sur le terrain.

05:13 - Bien, j'ai une dernière question, Claude Quetel, puisque je vous tiens,

05:16 et je vous remercie d'être avec nous comme ça au téléphone,

05:19 grand historien français, Claude Quetel.

05:22 Le 9 mai, les Russes célèbrent la victoire sur Allemagne nazie. Pourquoi le 9 mai ?

05:28 - Parce qu'il y a eu deux signatures et que déjà les Alliés ne s'entendaient pas,

05:33 c'était déjà la guerre froide. Il y a eu une première signature à Reims le 8 mai,

05:38 mais la grande signature que les Russes ont exigée à Berlin, à Karlshorst,

05:45 c'était le 9 mai à 2h20 ou 2h30 du matin.

05:51 On a souvent dit que les Russes avaient voulu se distinguer,

05:56 ne faisaient rien comme tout le monde.

05:58 Pour les Russes, la capitulation allemande, c'est le 9 mai,

06:04 parce que 2h30 du matin, c'est déjà le 9 mai.

06:06 Tout simplement, c'est aussi bête que ça.

06:08 Donc les Alliés et les Soviétiques n'ont même pas été capables

06:11 de s'entendre sur une date pour la capitulation allemande.

06:15 - Vous voyez que l'histoire est utile, parce qu'elle permet de comprendre

06:19 beaucoup, beaucoup de choses. Merci beaucoup, Claude Quetel.

06:21 - C'est moi qui vous remercie.

06:23 - Il est 12h12, justement, nous allons parler de Vladimir Poutine

06:26 dans un instant avec Mathilde Philippe-Gay, qui est professeure

06:28 des universités en droit public, auteur de... à Lyon,

06:31 auteur de "Peut-on juger Poutine ?" aux éditions Albain Michel.

06:34 A tout de suite, 12h13.

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