SMART BOURSE - L'invité de la mi-journée : Franklin Pichard (Kiplink Finance)

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Jeudi 4 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Franklin Pichard (Directeur général, Kiplink Finance)

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Transcript
00:00 [Musique]
00:10 Qu'en est-il du point de vue des marchés, du marché parisien notamment ?
00:13 Nous en parlons avec Franklin Pichard, le directeur général de Kipling Finance,
00:17 avec nous en plateau comme toutes les deux semaines, le jeudi à 12h30.
00:21 Bonjour Franklin.
00:22 Bonjour Gérard.
00:22 Bienvenue.
00:23 Bon, le marché est un peu épuisé peut-être, on le voit depuis quelques jours.
00:28 Alors le CAC a battu un record il y a encore à peine dix jours,
00:32 mais on sent depuis que la logique de consolidation semble peut-être légitime pour beaucoup.
00:39 Oui c'est ça, c'était le 24 avril, 7581 en séance,
00:44 mais c'est le long cheminement d'un parcours qui a démarré le 29 septembre
00:49 avec de petites périodes de consolidation.
00:52 La plus importante étant celle du 21 mars,
00:55 où on avait à nouveau atteint les 6796 pour repartir aussi vite.
01:01 Donc oui, là il y a davantage de questions.
01:04 Il y a, vous l'avez évoqué à l'instant, les banquiers centraux,
01:10 pour cet après-midi à 14h15, 14h30,
01:12 quand on aura après la prise de parole de Christine Lagarde,
01:16 on a eu souvent ou parfois des prises de parole un petit peu maladroites
01:22 qui ont immédiatement entraîné les marchés à la baisse pour se rescisir derrière.
01:26 Donc c'est au-delà des 25 ou 50 points.
01:29 C'est vrai que pendant de nombreuses semaines,
01:31 tout le monde était accroché aux 50 points une nouvelle fois.
01:35 Et puis maintenant on tempère un petit peu les choses avec les chiffres, l'inflation et autres.
01:40 Donc ça va être à la fois une surprise, mais pas un événement.
01:45 Mais c'est plutôt le discours qui accompagnera la situation.
01:48 En ce qui concerne Powell, on a eu la réponse hier.
01:53 Job is done.
01:54 Oui.
01:55 Ça c'est ce que les investisseurs disent.
01:57 Jérôme Powell ne se permet pas de le dire,
01:58 mais les investisseurs pensent que c'est ce que pense Jérôme Powell.
02:01 Oui. Et donc bon, alors si on se souvient de ce qui s'est passé il y a quelques mois,
02:09 le marché avait dit l'inflation sera durable et les banquiers centraux disaient non, non, ce sera temporaire.
02:16 Maintenant les marchés disent vous baisserez avant la fin de l'année et eux disent non, on ne baissera pas.
02:22 On pourrait imaginer que...
02:25 C'est un peu le dialogue de sourds quoi.
02:27 Oui, non, ou que effectivement si on duplique un petit peu le schéma,
02:31 pourquoi pas un geste avant la fin de l'année, mais vous évoquiez dès le mois de juin.
02:36 Ça semble aujourd'hui assez irréaliste.
02:39 Ou alors il faudrait qu'un événement dans l'intervalle justifie ou force la réserve fédérale américaine dans ce sens-là.
02:48 Oui, bon, et pour le moment on n'en est pas là et c'est vrai qu'on a dans les autres sujets
02:52 qui sont autant structurels d'un point de vue de la macro que politique,
02:58 ça va être le shutdown, ça va être le limite de le plafond de la dette américaine
03:04 où on voit tout le monde s'inviter et maintenant les républicains ont la majorité à la Chambre.
03:09 Donc Biden et le gouvernement vont devoir faire des concessions,
03:18 donc ça va être des discussions, le premier coup presse pourrait être le premier chemin,
03:23 donc les marchés vont le prendre en compte, on a vu à chaque fois qu'on rentrait dans ces débats-là,
03:28 d'habitude c'était plutôt après l'été, c'était rarement aussi tôt.
03:33 Je ne pense pas que les marchés vont traverser cette période sereinement.
03:36 Non, c'est terrible parce qu'on connaît tous la fin de l'histoire, on l'espère,
03:41 évidemment il n'y aura pas de défauts techniques des États-Unis
03:44 et même en dernière minute tout sera fait pour l'éviter en tout cas,
03:48 mais en attendant c'est une période qui peut être turbulente sur le plan boursier,
03:53 sur le plan de la valeur des actifs financiers.
03:56 Oui, tout à fait, c'est toujours pareil, c'est la psychologie de marché qui l'emportera
04:00 et c'est vrai qu'en plus il va y avoir des vraies discussions cette fois-ci
04:05 et donc les marchés n'aimeront pas cette période d'incertitude.
04:09 Du point de vue des entreprises, qu'est-ce qu'on retient à ce stade des publications ?
04:14 Effectivement, alors beaucoup des points d'activité trimestrielles en Europe,
04:18 toutes les entreprises ne publient pas forcément leurs résultats au sens bénéfice financier.
04:26 Aux États-Unis, c'est la période de résultats traditionnelle pour les grands groupes
04:30 qui est un peu plus avancée qu'en Europe.
04:33 Quels sont les enseignements un peu génériques ou spécifiques qu'on peut retenir à ce stade, Francklin ?
04:39 Alors on a tous une Bible qui est facette et on regarde un petit peu le niveau de publication
04:45 et aujourd'hui sur les valeurs du SP500, donc l'indice large,
04:49 on a 79% des publications qui battent le consensus, qui font mieux
04:55 et non seulement ils font mieux mais ils font quelque chose auquel on ne s'attendait pas
05:01 et donc c'est un des éléments qui fait qu'on l'évoquait tout à l'heure,
05:07 les indices corrigent, oui mais pas trop.
05:10 C'est vrai qu'on a cette saison des publications qui, malgré tout,
05:14 on l'a vu avec les bancaires avant la crise bancaire mais avec les publications des bancaires,
05:19 on l'a vu avec Le Lux, on l'a vu avec des titres qui,
05:23 des sociétés qui hélas ont eu un problème de calendrier dans leur publication.
05:27 Vous aviez Renault qui avait connu un très très beau parcours en début d'année
05:31 puis ça fait pschitt, on a reperdu ce qu'on avait gagné,
05:33 ils sont sortis au moment où Tesla annonçait qu'ils allaient baisser les prix des voitures,
05:38 ils viendraient annoncer il y a deux jours qu'ils allaient réaugmenter le prix des modèles.
05:43 Bon enfin voilà, il y a une sorte de cacophonie où globalement,
05:48 sur les publications, ça a été un élément quand même de soutien.
05:51 Maintenant on a eu encore toute une batterie pour revenir chez nous de publications
05:57 cette semaine et la semaine dernière, on aura Thalès demain, c'est un petit peu la fin.
06:06 Qu'est-ce qui peut nous donner envie aujourd'hui de rentrer dans le marché,
06:11 de prendre des paris, oser, par rapport à nos pondérations actuelles ?
06:15 C'est-à-dire que si on fait des opérations, c'est parce qu'on prend des bénéfices en face
06:20 mais on ne va pas réaugmenter. On avait fait des allègements, on avait déjà du cash,
06:24 j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, entre 25 et 30 % de cash.
06:30 Et puis finalement les marchés tiennent, on voit que les corrections techniques,
06:34 hier on a touché un plus bas, on a rebondi dessus.
06:38 Donc alors qu'on n'avait pas encore ni la Fed ni la BCE,
06:41 on avait que des indicateurs macroéconomiques, le marché reste solide pour le moment.
06:47 Il n'y a absolument aucun sell-off, il n'y a aucune volonté de partir et de quitter
06:52 mais on reste tendu et nerveux par rapport aux prochaines semaines, aux prochaines séances
06:59 où là on ne voit pas ce qui pourrait nous emmener le marché sur de nouveaux records
07:03 ou rejoindre le record précédent.
07:05 C'est ça. Du point de vue des indices, on a en tête que le potentiel est peut-être un peu épuisé,
07:11 que les records qu'on a vus ces derniers jours sont peut-être des points hauts de marché
07:16 pour quelque temps à ce stade.
07:19 Oui, on a l'occasion d'assister à différentes présentations de stratégies
07:24 qui nous disent que le problème c'est que ça fait deux mois qu'on a fait notre objectif annuel sur l'indice.
07:29 Donc à partir de là et dans un environnement où quand même on n'a pas que des bonnes nouvelles,
07:37 on nous a parlé de récession, on nous a parlé de montée des taux,
07:41 on nous a parlé de révision possible de résultats d'entreprise,
07:45 de marge érodée par les hausses des prix mais qui ne compensait pas les hausses de salaire
07:49 ou les hausses des matières premières, toutes sortes de questions pour lesquelles
07:52 on n'a pas eu véritablement de réponse encore sur cette saison du T2
07:57 et qu'il va falloir peut-être attendre le T3 pour commencer à voir s'il y a un effet.
08:03 Mais comme vous l'évoquiez et on l'évoquait avant de prendre l'antenne,
08:09 finalement on commence à avoir des signes qui disent, de la part des entreprises,
08:13 mais on est loin d'être négatif, on va maintenir nos objectifs sur 2023
08:19 et on révise même un peu à la hausse nos objectifs de résultats.
08:24 En moyenne les analystes révisent légèrement à la hausse, c'est marginal, c'est minime.
08:30 Mais aux Etats-Unis notamment, ça vient après des mois et des trimestres de révision à la baisse
08:34 des anticipations de bénéfices pour les entreprises.
08:37 Là, il y a semble-t-il un bottom, comme dirait les analystes techniques,
08:41 qui est peut-être en train de se mettre en place.
08:42 Exactement. Et dans ce contexte-là, que faire ?
08:45 Est-ce qu'il faut véritablement alléger ou pas ?
08:49 Et est-ce qu'on reste positionné ?
08:51 C'est un petit peu, mais peut-être avec quelques orientations différentes.
08:55 Justement, et vous le rappelez à chaque fois, Franklin,
08:58 il faut éviter de quitter totalement le marché boursier
09:02 parce qu'une fois qu'on a quitté totalement le marché boursier,
09:05 c'est très difficile d'y revenir.
09:08 Quand on veut garder quand même une part d'exposition au risque action,
09:13 de quelle manière est-ce qu'on a envie d'être exposé au marché action aujourd'hui ?
09:16 Avec quel type de secteur ? Quel type de valeur ?
09:19 Justement, en matière d'arbitrage, là, qu'est-ce qui a pu être fait pour vos clients chez Kipling ?
09:23 Effectivement, l'expérience montre que tous ceux qui ont été pris de panique
09:29 et qui à un moment ont vendu la totalité de leur portefeuille
09:32 ne sont jamais revenus au bon moment.
09:34 Et ça s'est soldé par des pertes et des échecs.
09:38 Il faut effectivement toujours garder un biais proche de 50% et à peine en dessous.
09:48 Nous, on avait joué, mais ça fait déjà pas mal de temps qu'on avait joué,
09:53 quand je dis pas mal de temps, ça fait au moins 18 mois, on avait joué BMW.
09:57 Donc là, à la faveur d'une publication qui est de qualité,
10:02 on prend nos bénéfices, on avait une vraie plus-value dessus.
10:07 Et puis, on avait un petit peu, malgré tout, allégé le luxe en voyant du LVMH au-dessus de 900,
10:15 en disant "c'est pas possible qu'on les retrouve pas au moins 100 euros en dessous".
10:19 On avait un peu allégé Hermès en se disant "c'est pas possible qu'on les revoit pas en dessous de 2000 et 10% en dessous".
10:26 Et puis, on regarde des valeurs qui, elles aussi, ont bien progressé,
10:32 mais sur lesquelles on a de la visibilité.
10:35 Alors on revient par exemple sur, on était revenu en début d'année,
10:38 on avait suivi des analyses sur Orange, c'est plutôt une belle performance,
10:42 il y a un rendement, il y aura un gros dividende à la fin du mois.
10:45 On revient sur Deutsche Telekom, ce sont des arbitrages que nous faisons.
10:50 Ceux qui n'ont pas d'Orange, quand on regarde le graphique d'Orange,
10:53 on peut encore revenir sur les niveaux actuels, ils ont fait passer de hausse de prix,
10:58 c'est bien géré, donc on a la possibilité d'aller sur des valeurs comme ça.
11:03 Et puis, l'histoire le prouve et le monde, dès qu'on est sur des barnum,
11:07 sur des grosses capitalisations de la Cote et du CAC 40,
11:12 même si on a un pépin de marché, il ne faut pas avoir besoin de son argent entre les deux,
11:17 mais ça baisse et ça remonte derrière dans les mêmes proportions.
11:21 Donc voilà, je pense qu'il faut faire attention.
11:25 J'ai discuté avec des gérants qui avaient des petites valeurs,
11:30 vous allez me dire que je fais une fixation, mais qui avaient des pharmas, des biotech et autres,
11:35 ils me disaient "mais je me fais rincer en ce moment, c'est des baisses de 70%,
11:40 ce n'est pas exceptionnel".
11:42 Donc quand vous avez des titres comme ça, c'est vrai que c'est très compliqué.
11:46 La liquidité, c'est quand même important, être sur des grandes valeurs liquides,
11:50 parce que c'est vrai que tout le monde regarde le compartiment des small cap,
11:52 c'est pas cher, il y a une décote, pourtant les fondamentaux restent bons,
11:57 les croissances restent là pour les entreprises un peu phares de ce segment de la cote,
12:04 mais il n'y a pas l'appétit, il n'y a pas l'envie d'y revenir.
12:08 Il n'y a pas l'appétit parce qu'on nage à contre-courant encore,
12:11 c'est-à-dire qu'il y a toujours des flux sortant,
12:13 et que les investisseurs savent que c'est bon marché, savent que ça vaut le coup,
12:19 mais les gérants de ces mêmes compartiments font face à des rachats,
12:23 et quelle que soit cette fameuse qualité, les titres sont vendus parce qu'on ne peut pas faire autrement.
12:29 Donc on sait tous qu'à un moment il faudra y revenir,
12:32 tout le monde avait dit début 2023, 2022, on oublie, c'est le moment de revenir en 2023,
12:37 on est au mois de mai et c'était toujours pas le moment,
12:40 donc effectivement il est urgent de ne pas se presser pour revenir sur ce compartiment.
12:44 Merci beaucoup Franklin, merci pour votre participation,
12:47 tous les 15 jours dans Smart Bourse à 12h30,
12:50 le jeudi Franklin Pichard qui était à mes côtés en plateau,
12:53 directeur général de Kipling Finance.
12:55 Voilà pour cette édition de la mi-journée, on se retrouve à 17h en direct sur Bismarck.
12:59 ♪ ♪ ♪

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