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Avec François Ruffin, député LFI de la Somme.

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-02-16##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:04 - Et l'invité ce matin, François Ruffin, député La France Insoumise de La Somme.
00:08 - Bonjour François Ruffin. - Bonjour.
00:10 - Acte V de la mobilisation contre la réforme des retraites, point capital, aujourd'hui c'est Albi, le pays de Jaurès, le symbole de la France périphérique.
00:17 Les oppositions ont-elles perdu la boussole ? La motion de censure de Marine Le Pen ? Le retrait massif des amendements de la NUPS ?
00:24 Mais aussi les débats sur la valeur travail et le partage des bénéfices, ce sont quelques-unes des questions qu'on va aborder.
00:30 Commençons donc par le retrait massif tout de même des amendements 3000 annoncés par votre camp de la NUPS. Pourquoi ?
00:37 - Pourquoi ? Pour aller au cœur du débat, permettre que le débat ait lieu. Là on a une espèce de misère parlementaire, un tunnel d'ennui, une triste comédie à l'Assemblée Nationale.
00:46 Aussi parce que le gouvernement et la majorité, on voit qu'eux-mêmes, ils font obstacle à ce qu'on aille sur le véritable débat.
00:53 Donc il y a un débat sur le financement, par exemple qu'on mette à contribution les retraits de chapeau des PDG,
00:58 qu'on en finisse avec l'exonération de cotisations sociales sur les hauts salaires, que peut-être on réinstaure un impôt de solidarité sur la fortune.
01:06 On a des tas de propositions de financement, mais il faut aussi qu'on aille au cœur du sujet.
01:10 - Le cœur du sujet c'est quoi ? C'est l'article 7 notamment ?
01:13 - Oui, que l'Assemblée débatte du report de l'âge de 62 à 64 ans. Moi je suis quand même stupéfait, vous savez.
01:22 On va donner deux ans de plus, deux ans ferme aux Français et aux Françaises, et pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'ils vont faire les députés la semaine prochaine ?
01:29 Vous le savez, ils vont partir en vacances. Est-ce que vous trouvez ça normal qu'on n'ait pas une semaine de débats supplémentaires
01:35 pour discuter de ça et qu'à la place ils aillent rejoindre leur chalet, qu'ils reviennent bronzer du ski pendant qu'ils donnent deux ans de plus ?
01:42 - Les députés de la NUB c'est compris quoi.
01:44 - Mais nous on demande à ne pas avoir de vacances. Vous savez, moi la semaine prochaine je vais aller à la centrale nucléaire de Sivaud.
01:49 - Pourquoi ? - Parce que là-bas, il y a des femmes de ménage qui sont en grève depuis un mois maintenant.
01:53 J'en ai eu une ce matin au téléphone. On a fait la simulation sur nos retraites simulateurs.
02:00 Ça donne quoi ? Ça donne 15 mois de plus pour elle. Elle pouvait partir à 62 ans, elle va partir à 63 ans et 3 mois.
02:05 Or concrètement, qu'est-ce qu'elle a cette femme ? Elle a eu un accident du travail dans l'usine où elle travaillait avant,
02:11 elle a un tendon qui est coupé, elle a un problème au doigt. Elle a eu, à force de porter des plaques de bois, des vertèbles du dos déplacés.
02:17 Et là, ce que je raconte sur le corps de cette femme pour qui c'est un an supplémentaire, ça représente des douleurs,
02:23 c'est vrai pour plein d'agents d'entretien du pays. C'est un agent d'entretien sur trois qui ne travaille pas entre 50 et 64 ans parce que, entre autres, le corps...
02:31 - Donc François Ruffin, vous appelez Yael Brown-Pivet à suspendre les vacances la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
02:38 Non mais les Français vous entendent et ils se disent "bah pourquoi pas, bien sûr, pas de vacances".
02:42 - Vous savez, c'est eux qui prennent la valeur travail, donc on se l'applique à nous-mêmes. Et le droit à la paresse, c'est pas d'aller dans son chalet,
02:49 c'est de le permettre aussi, surtout pour les Français. Vous savez, vous me connaissez, moi, la mousse parlementaire, les débats entre politiques, tout là-haut,
02:58 ça ne m'intéresse pas trop. Ce qui m'intéresse, c'est ce que va être la vie des gens. Et je vois que, concrètement, pour Marie-Agnès dont je viens de parler,
03:04 ça va être 15 mois de bonheur possible en moins. Parce que quand on arrive à la retraite et qu'on est encore en bonne santé, qu'on peut en profiter,
03:11 qu'on peut faire des gâteaux au chocolat avec ses petits-enfants, qu'on peut les amener à la gym, qu'on peut faire la chorale et tout ça,
03:17 ce sont des mois de bonheur sur des existences qui sont souvent bien dures. Et c'est ça dont vient priver Marie-Agnès et tous ses collègues.
03:24 - François Ruffin, il y a une autre question simple. Donc il reste quand même plusieurs milliers d'amendements. Retirez-les tous alors, non ? Du côté de la NUPS.
03:32 Et puis comme ça, parce que vous avez jusqu'à demain soir, minuit.
03:35 Il faut quand même qu'on ait un espace de débat, si vous voulez. Aujourd'hui, ce qui se passe concrètement, je le dis, le gouvernement, la majorité,
03:42 ne veulent pas l'épreuve de vérité. Bon, sachant que pour moi, l'épreuve de vérité, elle ne va pas seulement être à l'Assemblée.
03:48 Elle est évidemment dans la rue. Elle est dans la rue le 7 mars. Le 7 mars, je ne dis pas que le jour de gloire est arrivé, mais enfin,
03:54 c'est l'heure de vérité. C'est le moment où on met la France à l'arrêt et où on doit arrêter Macron. C'est le moment où...
03:59 - Parce que vous n'aurez plus aucun pouvoir à l'Assemblée nationale à ce moment-là aussi, quoi. C'est ça. Puisqu'il y aura eu la navette parlementaire avec le Sénat,
04:06 ça reviendra sans doute en l'état à l'Assemblée nationale. - On se bagarrera, mais vous savez, le centre de gravité, quand il y a un mouvement qui est profond comme celui-là,
04:12 quand il y a 7 Français sur 10 qui disent non à cette réforme, quand il y a 9 salariés sur 10 qui disent non à cette réforme, quand on, une, deux, trois, quatre fois,
04:19 il y a des millions de Français qui sont dans la rue pour dire non à cette réforme, le centre de gravité, il n'est pas sur quelques représentants à l'Assemblée nationale.
04:26 Le centre de gravité, il est dans le pays. Et c'est de ça dont le pouvoir doit tenir compte.
04:31 - Mais peut-être, François Ruffin, que si vous étiez allé directement sur des articles essentiels, on n'aurait pas perdu ce temps et vous pourriez,
04:38 au lieu d'avoir des milliers d'amendements avec certains qui parfois, franchement, n'ont pas beaucoup d'importance, quoi, vous auriez pu en débattre, quoi, non ?
04:47 - Je vous le dis, mon souhait depuis le début est d'en débattre. Maintenant, ce que j'ai vu, c'est que quand on fait tomber des amendements, le gouvernement et la majorité font obstacle à ça.
04:55 Mais je ne veux pas qu'on se détourne de l'essentiel, vous savez. Je ne veux pas que l'avis des grands là-haut vienne occulter la réalité, la réalité de ce que ça va signifier dans le cœur et le corps des Français.
05:05 - Alors, c'est peut-être pour ça que Marine Le Pen a déposé une motion de censure. Est-ce que vous allez la suivre ou pas ?
05:10 - Non. Je veux dire, c'est typiquement la mousse parlementaire dont je pense qu'elle fait pchit et on s'en fout au présent, quoi.
05:16 - C'est quoi, mais alors, pourquoi elle fait ça ? Quelle est la stratégie de Marine Le Pen ?
05:20 - Pourquoi ? Parce que le Rassemblement National n'existe pas dehors, il n'est pas dans les manifs et il n'existe pas dedans, il n'est pas dans les débats, il ne propose pas d'autres sources de financement de la retraite.
05:30 La seule chose qu'il vient dire, c'est que les femmes doivent faire plus d'enfants. C'est tout.
05:34 Donc, à un moment, pour exister, il pose une motion de censure pour exister dans ce débat-là, mais on sait d'avance qu'elle va faire pchit et même encore...
05:40 - Mais vous pourriez la voter avec le Rassemblement National ?
05:43 - Elle va venir nous priver d'une demi-journée de débats supplémentaires et on en a déjà eu, je ne sais pas, un gros paquet, 7, 8, 9 motions de censure dont on a vu que c'était de l'échec permanent.
05:52 Tandis que sur, par exemple, le financement de la première partie du projet de loi, le vote, là, peut-être qu'il y a plus de suspense et on n'y aura pas droit.
06:00 - Donc, vous rejetez cette idée de la motion de censure ?
06:02 - C'est nul, c'est nul. C'est nul. C'est pas notre boussole, vous savez. Notre boussole. Parce que le Président, il dit que les oppositions n'ont pas de boussole.
06:09 Moi, je pense qu'il faut dire que Macron a une boussole.
06:11 - Alors voilà, c'est ça. Qu'est-ce que vous lui répondez quand il dit ça ?
06:13 - Moi, je lui réponds que Macron a une boussole. Sa boussole est très claire. Elle indique toujours le Sud, vous savez.
06:18 C'est contre les salariés, contre les Français, pour les marchés, pour les financiers. Et de manière constante, au fond, on ne peut pas lui reprocher, d'errer.
06:28 De manière constante, depuis 5 ans, il prend le parti de la finance contre celui de la France.
06:32 Parce que, moi, ce que je viens porter aujourd'hui, ce n'est pas seulement la défense de la justice sociale pour les salariés.
06:39 C'est au-delà de ça. C'est une vision de notre pays. C'est la place du travail dans notre pays.
06:44 Moi, quand je le parcours, j'assiste à quoi ? J'assiste à une crise des vocations, à l'hôpital, les infirmières qui sont usées, les aides-soignantes qui en emmarrent, un hôpital en lambeau.
06:53 Je vois des écoles où on recrute des enseignants en job-dating et les instits qui sont découragés.
06:58 Je vois qu'on manque de conducteurs dans les trains. Je vois que les réacteurs ne sont pas réparés parce qu'on n'a pas de couvroirs, pas de zingueurs.
07:04 Je vois que les rénovations thermiques ne s'opèrent pas des bâtiments parce qu'il nous manque des salariés là-dedans.
07:10 Et est-ce que vous croyez que c'est un encouragement envoyé au monde du travail que de dire 1) on n'indexe pas les salaires sur l'inflation et vos salaires se font rogner,
07:19 2) on vous en rajoute deux ans de plus et vous n'y gagnerez rien ? Est-ce que vous pensez que c'est quelque chose qui valorise le monde du travail ?
07:26 - François Ruffin, Emmanuel Macron en l'occurrence s'était sur l'index senior. Il dit "je ne comprends pas les oppositions qui ne votent pas cet index senior alors qu'elles le réclament dans les entreprises".
07:36 C'est vrai que c'est un peu paradoxal.
07:38 - C'est complètement bidon. Cet index senior c'est un truc à la noix, c'est vraiment du gadget pour dire quoi ?
07:46 Pour dire "les entreprises doivent publier combien de seniors elles ont à l'intérieur".
07:50 Il se trouve que c'est déjà dans le bilan social des entreprises.
07:52 On l'a fait en direct avec mon collègue communiste Sébastien Jumel quand il disait ça.
07:56 On allait voir Renault publier le nombre de seniors qu'il y a, Cellantis publier le nombre de seniors qu'il y a.
08:00 C'est pas ça l'enjeu. Vous savez là j'ai le tableau du nombre de personnes qui entre 50 et 64 ans ne sont ni en emploi ni en retraite.
08:08 C'est dans le bâtiment, chez les ouvriers non qualifiés, 1 sur 2.
08:13 C'est chez les industriels de l'agroalimentaire, un ouvrier, 1 sur 3.
08:19 C'est chez les agents d'entretien dont je parlais tout à l'heure, 1 sur 3.
08:22 - Et que font-ils alors ?
08:24 - Ils sont usés par la pénibilité de ces métiers-là.
08:27 Est-ce que vous croyez que c'est juste en ayant un index qui vient dire combien vous employez encore de seniors qu'on va s'en sortir ?
08:33 Pas du tout. Et en plus c'était sans sanctions.
08:35 Donc vraiment c'est la mousse mise autour de ces deux ans.
08:38 Mais vous savez les Français l'ont bien compris.
08:40 Ils peuvent faire toute la pédagogie qu'ils veulent.
08:43 Les Français ont bien compris que le cœur du sujet pour le gouvernement c'est de leur rajouter deux ans de plus.
08:48 Deux ans de plus alors que dans le même temps on ne va pas toucher au super profit total, aux 20 milliards d'euros.
08:54 On ne va pas y toucher. Ils sont protégés ceux-là.
08:57 Mais en revanche c'est sur la vie des Français qu'on va venir mettre un nouvel impôt.
09:00 Et ça les Français l'ont très bien compris.
09:02 - Que le gouvernement s'agit de tout ?
09:04 - On vous répondra que l'on est dans un univers concurrentiel
09:06 et qu'aujourd'hui on est plus en forme quand même à 62-63 ans dans certaines professions
09:10 et qu'il faut continuer de travailler un peu plus si on veut résister.
09:14 - Vous avez vu les fermetures d'emplois ? Vous avez vu le déficit de la France ?
09:18 - Moi je veux bien parler du déficit.
09:20 - Non mais c'est vrai.
09:22 - 165 milliards.
09:24 - Oui ben réfléchissons-y. Comment ça se fait que ce n'est pas davantage dans le sujet ?
09:27 Comment on répond à ça ?
09:29 Est-ce qu'on répond au déficit commercial de la France en se mettant dans la compétitivité
09:32 et en disant voilà il faut baisser les salaires, il faut baisser la retraite, il faut baisser tous les droits
09:36 et c'est grosso modo ce qu'on fait depuis 40 ans.
09:38 Et de l'autre côté il faut subventionner à mort les entreprises et on n'y arrive pas.
09:42 Alors est-ce que l'objet, je pense que sur le déficit commercial il faut renverser notre raisonnement,
09:46 c'est non pas comment on fait tout pour exporter davantage mais comment on fait tout pour importer moins.
09:51 Et la première chose à importer moins c'est évidemment l'énergie,
09:54 c'est pour ça que ça fait 5 ans que je dis qu'il faut une rénovation thermique des bâtiments.
09:57 - Donc il faut produire en France.
09:59 - Souveraineté nationale, vous savez combien je porte sur la question du protectionnisme.
10:03 Il nous faut des taxes aux frontières, il nous faut des barrières douanières,
10:05 il nous faut des quotas d'importation.
10:07 Non pas tous azimuts, non pas sur tout.
10:09 Il ne faut pas commencer par ma chemise que je porte ou mon costume que je porte,
10:12 mais par exemple sur le médicament.
10:14 Comment ça se fait qu'on n'est plus fichus de produire des antibiotiques en France ?
10:16 Comment ça se fait que même pour rapatrier le Dafalgan, on a du mal à rapatrier ça ?
10:23 Non, ce n'est pas normal.
10:24 Donc il faut un, produire en France et deux, il faut avoir pour objectif d'importer beaucoup moins.
10:28 Il faut renverser la logique là-dessus.
10:30 - François Ruffin, il nous reste 3 minutes aussi.
10:32 Vous insistez beaucoup sur le partage de la valeur et du travail.
10:36 - Mais alors comment et très concrètement ?
10:38 - Comment ?
10:39 Vous savez, moi je viens pour défendre une chose simple, monsieur Roger.
10:43 Une chose qui est tellement évidente, qui relève tellement de la décence et du bon sens.
10:48 Les Français doivent vivre de leur travail.
10:51 Point.
10:52 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
10:54 C'est évident.
10:55 Quand on interroge des gens qui touchent 1300 euros, c'est la galère tout le temps.
11:00 Pas seulement pour vivre, mais même pour survivre.
11:04 C'est aujourd'hui un tiers des Français qui se restreignent sur les quantités dans leur assiette.
11:08 C'est un tiers des Français qui privent leurs enfants d'activité.
11:11 Vous savez, moi j'interroge des tas de gens.
11:13 Et ce qui est un marqueur par exemple, c'est les ouvriers, les chefs de ligne
11:18 qui vous expliquent comment ils partaient en vacances quand ils étaient enfants avec leurs parents
11:22 et comment maintenant, ils ne partent plus en vacances avec leurs enfants.
11:25 C'est un sentiment de déclassement.
11:26 Donc un, on indexe les salaires sur l'inflation.
11:29 On indexe les salaires sur l'inflation.
11:31 C'est une évidence.
11:32 - Donc ça va être une spirale, ça peut être ?
11:33 - Non, c'est pas une spirale.
11:34 Vous savez, quand il y a une spirale sur les hauts salaires
11:38 que les PDG du CAC 40 s'augmentent de 52%,
11:40 manifestement cette spirale inflationniste-là,
11:43 elle inquiète assez peu les journalistes et assez peu les ministres.
11:46 - Oui, c'est signalé un peu partout.
11:48 - Mais ça n'inquiète pas.
11:49 Quand il y a une spirale des bénéfices de chez Total et des dividendes,
11:53 le CAC 40 c'est un record de tous les temps des dividendes,
11:56 cette année 80 milliards d'euros,
11:58 cette spirale inflationniste-là, elle n'inquiète pas.
12:01 - C'est bizarrement.
12:02 Quand il s'agirait que Marie Agnès,
12:04 qui là est aujourd'hui à 1375 euros net
12:08 comme agent de retien à la centrale nucléaire de Civeaux,
12:11 quand on dit que son salaire devrait être indexé sur l'inflation,
12:14 là, soudainement, on redoute la spirale inflationniste.
12:19 - Il y a eu un accord qui a été signé entre les syndicats
12:23 et puis le MEDEF cette semaine sur le partage justement des bénéfices.
12:27 - D'abord, ce n'est pas tous les syndicats.
12:28 - Non, ce n'est pas tous les syndicats.
12:29 Il y en a quelques-uns.
12:30 - Qui dit cet accord ?
12:31 Il dit qu'il faut qu'il y ait des discussions
12:32 qui soient ouvertes à l'intérieur de l'entreprise
12:34 et que le mécanisme sera lui facultatif.
12:36 - C'est un premier pas.
12:37 - Pour l'instant, il n'y a rien.
12:38 Il n'y a rien.
12:39 Sur un partage de la valeur ajoutée
12:40 qui dans la durée s'est dégradé
12:42 au détriment du travail et en faveur du capital.
12:45 Ça veut dire quoi concrètement pour les gens qui nous écoutent ?
12:47 Ça veut dire que dans les années 80,
12:49 les salariés travaillaient une semaine par an pour les actionnaires
12:52 et aujourd'hui c'est quatre semaines par an pour les actionnaires.
12:55 Voilà ce qui se passe.
12:56 Ça veut dire que ces cinq points de PIB,
12:59 aux alentours de 125 milliards d'euros,
13:01 qui ont glissé,
13:02 enfin ils n'ont pas glissé,
13:03 mais qu'on est venu chercher dans la poche du travail
13:05 pour la mettre dans la poche du capital.
13:07 C'est un hold-up géant et silencieux.
13:09 C'est à la fois le point central
13:11 et le point invisible de ce qui se passe en économie.
13:15 Vous savez, c'est un cadre, un syndicaliste cadre de la CGC
13:19 qui est venu devant les députés à l'Assemblée nationale,
13:21 devant la majorité,
13:22 et qui a dit "mais au service de qui êtes-vous ?
13:24 Est-ce que vous êtes au service des Français
13:26 ou est-ce que vous êtes au service des financiers ?
13:28 En pointant ce point central et qui aujourd'hui est oublié.
13:31 - Les financiers, c'est eux qui détiennent le pouvoir
13:34 et notamment aussi les fonds de pension qui viennent
13:36 et puis l'ensemble des investissements aujourd'hui.
13:38 - C'est à nous de choisir si ils détiennent le pouvoir.
13:40 Moi je viens pour vous parler,
13:42 vous savez aujourd'hui je ne pense pas que ça soit une grande date de mobilisation.
13:46 - Non, pourquoi ?
13:47 - Parce que c'est les vacances, il y a des tas de choses à ça.
13:49 La date qu'il faut retenir pour tout le monde, c'est le 7 mars.
13:52 Et le 7 mars, il y a une question sociale qui se pose sur la retraite.
13:55 Attendez, 62 à 64 ans, mais je pense qu'il y a une question démocratique qui se pose.
13:59 Est-ce que c'est un homme tout seul qui dépose, s'il pour tous ?
14:02 Est-ce qu'on s'abandonne au souverain ?
14:05 Ou est-ce qu'on reprend en main notre destin commun ?
14:07 Je pense que là il y a une question qui est posée au peuple français
14:10 et que le 7 mars doit être un moment de réveil du peuple
14:14 sur la question sociale et sur la question démocratique.
14:17 - Bon, donc vous donnez rendez-vous le 7 mars, un dernier mot,
14:19 vous serez quand même dans la rue aujourd'hui ou pas ?
14:20 - Oui, oui, bien sûr.
14:21 - Ou à Paris vous n'allez pas à l'UGT ?
14:23 - Non, je reste à Paris parce que j'ai un trou pour continuer
14:28 à défendre les gens à l'Assemblée Nationale,
14:30 même si je pense que le cœur de la bataille, il va se jouer le 7 mars,
14:34 et que j'invite tous les auditeurs, même si ce sera la première fois de leur vie,
14:37 à les commerçants à baisser leurs rideaux, chacun à faire quelque chose.
14:41 Mais je pense que je serai à l'Assemblée, c'est mon boulot aujourd'hui.
14:45 - Merci François Ruffin, député de la France Insoumise de la Somme,
14:48 qui était l'invité ce matin de Sud Radio.
14:50 - Merci à vous.
14:51 [Musique]

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