Avec Manuel Bompard, Député de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône et coordinateur de la France Insoumise.
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-10-03##
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NewsTranscription
00:00 8h33, merci d'être avec nous, c'est un plaisir de vous retrouver tous les matins, vous le savez, sur Sud Radio,
00:04 pour notre invité politique, 8h30, 9h, et à partir de 9h, vous réagissez 0826 300 300,
00:11 je vous signale que notre débat 9h30, 10h, portera sur la situation au Haut-Karabakh,
00:18 avec cet affrontement entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. 8h34, notre invité ce matin, Manuel Bompard,
00:25 député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de la France Insoumise,
00:29 Manuel Bompard, bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous ce matin, Manuel Bompard. - Merci à vous. - Olivier Faure vous a écrit,
00:36 pas qu'à vous,
00:37 il a écrit à tous les partenaires de la NUPES, le premier secrétaire du parti socialiste est désireux de ne pas prolonger
00:44 le feuilleton de la liste commune de la NUPES aux européennes.
00:48 Il appelle les dirigeants des autres partis de gauche à une réunion rapide pour retrouver un dialogue serein.
00:56 Que lui répondez-vous ? - C'est pas un feuilleton, c'est une nécessité d'avoir une liste commune de la NUPES aux élections européennes. - Il n'en veut pas.
01:03 - Oui, mais lui il n'en veut pas, mais il peut accepter l'idée que d'autres en veulent.
01:07 D'autres en veulent parce qu'ils considèrent que la NUPES a créé dans le pays une vague d'espoir,
01:13 et que c'est pas normal et c'est pas raisonnable de briser cet espoir.
01:18 Et donc moi je suis attaché
01:21 au fait qu'il faut une liste commune de la NUPES aux élections européennes parce que c'est la solution, c'est le chemin le plus court pour faire
01:26 en sorte que la NUPES puisse
01:28 remporter les élections européennes, qu'elle puisse battre les macronistes, qu'elle puisse battre l'extrême droite et puis qu'elle puisse envoyer au pays un signal
01:35 d'espoir et un signal d'alternative.
01:37 Donc en ce qui nous concerne, nous restons favorables à
01:41 cette liste commune de la NUPES aux élections européennes. Après si les autres veulent pas... - Vous direz à cette réunion ?
01:46 - Mais moi en fait ça fait depuis maintenant plusieurs semaines que j'y ai proposé une réunion.
01:50 Aux différentes composantes de la NUPES pour discuter de la liste commune aux élections européennes. S'il y a la possibilité d'avoir une réunion
01:56 que je demande depuis plusieurs semaines, bien évidemment j'y participerai. Mais s'il s'agit de faire une réunion pour dire
02:03 on va se réunir dans une même salle pour acter le fait que on va être
02:06 désuni aux prochaines élections, ben je suis pas d'accord avec le fait qu'on soit désuni aux prochaines élections
02:10 et je vais pas aller dans une réunion pour acter la désunion. - Alors je lis ce qu'écrit Olivier Faure.
02:17 "Nous ne voulons pas prolonger le feuilleton de la liste commune qui a pour seul résultat de décourager par nos querelles publiques."
02:24 Olivier Faure explique avoir choisi la voie de l'addition, la liste séparée aux prochaines élections européennes
02:30 comme le parti communiste, comme Europe Écologie Les Verts.
02:33 "Il est l'heure de sortir de ce cluedo politique pour savoir qui a tué la NUPES", ajoute-t-il.
02:42 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il enterrine la mort de la NUPES ? - Peut-être, c'est à lui qu'il faudra poser la question.
02:47 Écoutez, ce qui décourage,
02:49 puisqu'il utilise le terme de décourager, ce qui décourage les françaises et les français, c'est l'absence d'union, c'est la désunion,
02:55 c'est l'idée que ce qu'on a constitué l'année dernière avec la NUPES serait déjà derrière nous, c'est ça qui décourage les français.
03:01 Donc moi je me résigne pas à cette situation. Maintenant je vais vous parler franchement. Moi je vais pas pendant des semaines et des mois
03:09 aller essayer de convaincre des gens qui n'ont pas envie d'être convaincus.
03:12 - Donc vous irez être seul ? - Non, moi je dis il y a une liste commune de la NUPES aux élections européennes qui est nécessaire.
03:18 Il y a les jeunes de la NUPES qui ont fait un travail formidable pour montrer qu'il est possible d'avoir un programme commun de la NUPES.
03:24 Maintenant moi je dis,
03:25 indépendamment des partis, des appareils, je dis à tous les françaises et les français,
03:29 tous ceux qui pensent qu'il faut une liste commune de la NUPES, il y a un programme pour le faire, c'est le programme des jeunes de la NUPES.
03:34 Venez nous aider, puis on va la faire avec ceux qui veulent.
03:37 Voilà, après si d'autres veulent pas, moi vous savez je peux pas aller les forcer.
03:40 - Donc vous irez seul ? - Non, moi j'irai avec...
03:41 - Vous allez préférer aller seul ? - Non, Jean-Jacques Borda, je crois pas que c'est ce que j'ai dit.
03:44 - Non, attendez... - Je crois pas que c'est ce que j'ai dit.
03:46 - J'ai pas dit seul, j'ai dit avec tous ceux qui veulent. - Avec tous ceux qui veulent, laissez-moi poursuivre.
03:50 - Je vous en prie. - Finalement vous recréez l'union populaire.
03:53 - Bah l'union populaire... - C'est un peu ça.
03:55 - L'union populaire ça a jamais été derrière. - C'est-à-dire le peuple sans les partis.
03:58 - Non, non, moi je fais avec tous les partis qui veulent. - Oui, mais comme ils ne veulent pas.
04:03 - Ah bah oui, mais ça qu'est-ce que vous voulez que je fasse Jean-Jacques Borda ? Je vais pas les forcer.
04:06 - Oui, mais vous savez ce que vous reproche Olivier Faure ?
04:08 Vous vous essuyez les pieds sur le collectif à LFI, c'est ce qu'il vous reproche.
04:13 - Bah écoutez, je... c'est quoi ? Enfin je veux dire, moi j'ai proposé une liste commune aux élections européennes
04:20 dont la tête de liste, c'est la proposition qu'on a faite nous la France Insoumise,
04:24 dont la tête de liste pourrait être issue des écologistes, pas de la France Insoumise,
04:28 qui pourrait partir des résultats de la dernière élection européenne.
04:32 Bon, moi je pense avoir fait tous les efforts possibles pour faire en sorte que tout le monde se retrouve dans cette liste commune.
04:37 - Oui, mais convenez... - Mais s'ils en veulent pas, ils en veulent pas.
04:39 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Je veux dire... - Convenez quand même...
04:42 - Vous pouvez essayer de faire croire que c'est de ma faute, mais à partir du moment où moi je vous dis "je suis pour la liste commune",
04:46 il y a un programme pour le faire. - Non, non, vous répondez à vos alliés, pas à moi.
04:50 - Ah bah là c'est vous qui me posez la question en l'occurrence.
04:52 - Oui, oui, Manuel Bonpart, oui, mais je me mets à la place des alliés,
04:56 et je me mets à la place du Parti Communiste, je vais pas revenir sur Doriot, etc.
05:02 Mais Jean-Luc Mélenchon qui était à la télévision a accusé Léon Defontaine, la tête de liste communiste,
05:09 de défendre la retraite à 64 ans, alors que jamais Léon Defontaine n'a défendu la retraite à 64 ans !
05:16 - Qu'est-ce qu'il a fait alors Léon Defontaine ? - Il ne l'a pas dit, il ne l'a jamais dit.
05:21 - La tête de liste désignée par Fabien Roussel pour les élections européennes a dit quelque chose de très simple,
05:26 il a répondu à un questionnaire dans lequel il a essayé de classer les choses,
05:31 suivant le fait qu'elles étaient graves ou moins graves.
05:33 Bon, il a dit que c'était moins grave d'être pour la retraite à 64 ans que pour le droit à la paresse.
05:39 Bon, c'est lui qui l'a dit, c'est pas moi. Maintenant franchement tout ça est ridicule,
05:42 je vais pas, moi, passer mon temps à commenter les quiz du candidat communiste aux élections européennes.
05:48 - C'est Jean-Luc Mélenchon qui les a commentés. - Il a pris acte du fait qu'il y avait un certain malaise
05:54 dans les prises d'opposition du parti communiste et de Fabien Roussel depuis plusieurs semaines.
05:58 Voilà, bon, moi je prends acte de ça, maintenant franchement c'est pas ça qui m'intéresse.
06:02 Je pense que les français ils attendent une alternative dans ce pays à la politique macroniste,
06:06 ils veulent pas être condamnés à choisir entre Macron et l'extrême droite,
06:09 et je considère que la NUPES ça doit être cette alternative.
06:13 Bon, certains veulent pas faire vivre cette alternative, c'est leur problème.
06:16 Moi je vais essayer de faire en sorte qu'on fasse vivre cette alternative.
06:19 - C'est Jean-Luc Mélenchon ? - Bah Jean-Luc Mélenchon il participe de cette alternative, oui bien sûr.
06:24 Jean-Luc Mélenchon il a été la figure qui a réalisé 22% des voix il y a un an à l'élection présidentielle.
06:29 - Est-ce que vous souhaitez qu'il soit candidat en 2027 ?
06:33 - Mais je pense qu'il faut d'abord écouter et prendre au sérieux ce que Jean-Luc Mélenchon dit lui-même.
06:38 Jean-Luc Mélenchon il dit "moi j'aspire à être remplacé", c'est les termes de Jean-Luc Mélenchon lui-même.
06:43 Donc je vais pas dire à sa place, c'est lui qui doit être le candidat la prochaine fois.
06:47 Je pense que si demain l'élection présidentielle devait avoir lieu,
06:51 il me semble évident que Jean-Luc Mélenchon reste aujourd'hui le candidat de la France Insoumise et de la NUPES
06:57 qui a le plus de chances de l'emporter. - Le meilleur candidat ?
07:00 - Bien sûr, quant à 2027, bah 2027 c'est dans 4 ans,
07:04 voilà on a un petit peu de temps avant de déterminer qui sera notre candidat à la prochaine élection présidentielle.
07:09 - Vos alliés pensent qu'ils pourraient faire perdre la gauche, mais bon ça c'est...
07:13 Je vais pas entrer, mais c'est ce qu'ils pensent. - Vous entrez un peu quand même.
07:16 - Vous le savez bien. - Vous entrez quand même un peu.
07:19 Mais bon, il y a un an, Jean-Jacques Bourdin, Jean-Luc Mélenchon il a fait 22% des voix.
07:24 Les autres formations politiques aux élections présidentielles, elles ont fait moins de 5%.
07:28 Donc moi je veux bien que ce soit ceux qui ont fait 2%
07:31 qui vont nous expliquer comment on va remporter les élections présidentielles,
07:34 mais j'ai tendance à penser que celui qui a fait 22%, il est un peu mieux placé.
07:38 Donc c'est assez mathématique. - Bien, à propos de Jean-Luc Mélenchon,
07:41 on peut toujours lui dire qu'il est invité sur ce produit ?
07:44 - À propos de Jean-Luc Mélenchon, j'invite nos auditeurs à acheter son dernier livre,
07:48 qu'ils peuvent trouver en librairie. - Je l'invite à venir répondre à mes questions.
07:51 - Cette proposition d'invitation lui sera relayée,
07:54 mais d'ici là, je dis à celles et ceux qui nous écoutent,
07:56 allez acheter le livre de Jean-Luc Mélenchon, vous verrez c'est très intéressant.
07:59 - Bon, ta fiole de merde, ses propos ont-ils une connotation homophobe ?
08:03 - Je crois que Mathilde Panot a déjà répondu à votre propos du micro sur cette question.
08:07 - Elle n'a pas vraiment répondu, c'est pour ça que je vous propose la question.
08:10 - Bien évidemment, c'est des propos que, oui, moi je n'utilise pas,
08:12 et qui sont des propos à connotation homophobe. - Condamnables ?
08:15 - En soi, oui, bien sûr. Maintenant, si vous voulez qu'on aille fouiller
08:19 dans les conversations privées, et que moi, M. Bourdin,
08:22 j'aille fouiller dans vos conversations privées, - Oui, dans les vôtres.
08:24 - pour voir si dans des motifs d'énervement, vous ne dites pas parfois des choses
08:28 qui dépassent votre pensée, on peut le faire.
08:30 Mais je pense qu'on ne va pas beaucoup avancer si on commence à faire ça.
08:32 - Mais c'est un délit. - Donc moi, je n'utilise pas ses propos.
08:34 - C'est un délit. - Je n'utilise pas ses propos.
08:36 Et je vais vous dire, dans ce pays, l'homophobie, c'est un problème.
08:41 Et c'est un problème contre lequel il faut lutter.
08:43 Et c'est un problème qui gangrène malheureusement, y compris parfois,
08:48 nos comportements individuels, et on ne s'en rend pas toujours compte.
08:50 - Et y compris parfois dans les stades. - Voilà, j'allais le dire,
08:53 vous allez dans des stades de foot, vous avez des gens qui parfois
08:55 utilisent des mots, sans forcément d'ailleurs se rendre compte
08:58 qu'ils peuvent avoir une connotation homophobe, et c'est un problème.
09:00 - Mais quand on les utilise, on est sanctionnés. - Donc il faut faire un travail d'explication et de pédagogie.
09:03 - Oui, d'accord. - Quand on les utilise dans la société,
09:07 oui, on est sanctionnés, bien sûr, et c'est normal qu'on le soit.
09:11 Maintenant, vous allez m'interroger sur des propos qui ont été tenus
09:13 par une députée de mon groupe, il y a 5 ans, dans une conversation privée.
09:17 Bon, si vous voulez qu'on commence à remonter l'histoire de l'ensemble
09:20 des députés à l'Assemblée nationale, pour savoir s'il y a 5 ans,
09:22 il y a 10 ans, il y a 15 ans, ou il y a 20 ans,
09:24 ils ont eu des propos qui ont dépassé leur pensée, on peut le faire.
09:26 Mais je pense qu'on ne va pas beaucoup avancer.
09:28 Donc je ne crois pas que ce soit une polémique très intéressante.
09:30 - Bien, Manuel Bonpart, Emmanuel Macron annonce 238 nouvelles brigades
09:34 de gendarmes au Rire Métropole et Outre-mer d'ici 2027, je le précise.
09:38 2144 gendarmes supplémentaires, j'imagine que vous vous félicitez.
09:44 - Écoutez, moi... - Ne me faites pas "pfff".
09:47 - Non, mais... - C'est qu'il y a pas mal de gendarmes.
09:49 - Je ne vous fais pas "pfff". - Mais c'est parce qu'il y a quelque chose
09:52 d'extraordinaire dans ce pays. C'est-à-dire qu'on a une semaine,
09:56 c'est Macron ministre de l'Éducation nationale, et puis la semaine d'après,
09:59 on a Macron ministre de l'Écologie, et puis après on a Macron ministre
10:02 de l'Intérieur, Macron ministre de la Défense. Bon, il y a un gouvernement.
10:06 C'est quoi cet hyper-présidentialisme avec le président de la République
10:09 désormais qui parle deux fois par semaine pour nous faire des annonces ?
10:12 - Mais sur le fond, ce sont les gendarmes. - Bon, sur le fond, moi je suis favorable
10:14 à ce qu'il y ait des nouveaux postes de gendarmes, je suis favorable
10:17 à ce qu'il y ait des nouveaux postes de policiers.
10:19 Ça fait des années et des années que je le demande.
10:21 Bon, mais cette annonce, elle n'est pas nouvelle.
10:23 Elle a été votée dans la loi de programmation militaire
10:25 à l'Assemblée nationale il y a cinq mois.
10:27 - Vous l'avez votée d'ailleurs ? - Non, non, non, moi j'étais contre
10:30 la loi de programmation militaire. - Non, vous êtes...
10:32 - Oh, mais j'ai une sept mesure ! Oui, mais c'était dans un package global
10:35 dans lequel je ne me retrouvais pas. Mais moi je suis favorable
10:38 à ce qu'on rétablisse une police de proximité. - D'ailleurs, vous avez voté contre tout ?
10:40 - Non, pas contre tout. - Est-ce que vous avez voté une loi,
10:43 ou deux lois, ou trois lois proposées par le gouvernement ?
10:46 - Ça a pu nous arriver quand elles allaient dans le bon sens, mais
10:49 si on n'en a pas voté beaucoup, Jean-Jacques Bourdin,
10:52 c'est parce qu'il n'y en a pas beaucoup qui vont dans le bon sens.
10:55 Vous voyez ? Donc moi je vote ce qui va dans le bon sens.
10:57 Mais quand j'ai un gouvernement qui... Excusez-moi
11:00 de ne pas avoir voté pour la retraite à 64 ans, je suis contre.
11:03 Excusez-moi de ne pas voter pour des budgets qui réduisent les dépenses
11:06 publiques au moment où on a une crise historique dans nos services publics.
11:09 - Vous avez voté contre le bourlier tarifaire. - Mais moi je suis...
11:11 - Vous avez voté contre la revalorisation des bourses
11:14 des étudiants. - Bah oui, je suis un député d'opposition.
11:16 - Vous avez voté contre la revalorisation des APL.
11:20 - Alors je vous laisse aller debout. - Vous avez voté contre la revalorisation
11:22 des minima sociaux. - Après je vais vous montrer quelque chose.
11:24 - Contre la revalorisation des retraites. - Non.
11:27 - Non ? - Non, non.
11:28 - Par exemple, vous venez de dire "j'ai voté contre les revalorisations des APL",
11:34 mais vous omettez de dire que le gouvernement, dans la première
11:37 mandature d'Emmanuel Macron, a été le premier gouvernement
11:40 qui a commencé son mandat en réduisant les APL.
11:43 Donc quand le gouvernement a proposé une revalorisation des APL,
11:49 elle était insuffisante, j'ai dit "elle est insuffisante"
11:52 et excusez-moi de vous le dire, vous vous moquez du monde.
11:54 Après avoir baissé les APL, maintenant vous allez nous dire
11:56 que vous allez les revaloriser. Quand le gouvernement dit,
11:59 je vous donne un autre exemple, parce que vous l'aurez pu vous le mettre
12:01 dans votre liste, "oui vous avez voté contre le fait qu'on limite
12:04 à 3,5% l'augmentation des loyers". Bah oui, parce que moi j'ai proposé
12:08 de geler les loyers, pas de les augmenter de 3,5%.
12:11 Donc ne me faites pas passer pour quelqu'un qui vote contre
12:14 ce qui va dans le sens du peuple. Le problème c'est que ce que propose
12:16 le gouvernement ne va pas dans le sens du peuple.
12:19 Et donc à chaque fois, j'essaye de faire des contre-propositions
12:21 qui elles vont dans le sens du peuple. Parce que quand j'ai proposé
12:23 l'augmentation du SMIC, quand nous avons proposé l'indexation
12:26 des salaires sur l'inflation, quand nous avons proposé
12:28 le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune,
12:30 M. Macron et ses députés ont voté contre, Mme Le Pen et ses députés
12:34 ont voté contre. Donc c'est à eux qu'il faut poser la question
12:36 de savoir pourquoi ils votent contre ce qui va effectivement
12:38 dans le sens du peuple.
12:40 - Est-ce qu'il faut reporter l'interdiction de louer des passoires thermiques ?
12:43 - Non. Non. Parce que c'est des gens qui aujourd'hui
12:47 vivent dans des taudis, excusez-moi du terme,
12:50 dans des passoires énergétiques, qui ont une sorte de double peine
12:54 parce que leur logement est...
12:56 - Donc il faut interdire à la location les passoires thermiques ?
12:58 - Et bien oui, pour forcer les propriétaires à rénover ces logements.
13:02 Parce que derrière vous avez des locataires qui se retrouvent
13:04 avec des factures énergétiques, qui sont des factures énergétiques
13:07 qui flambent, et en même temps c'est désastreux pour l'environnement.
13:11 Donc il faut obliger les propriétaires à rénover
13:16 des passoires thermiques parce que c'est un coût social
13:19 et un coût écologique qui est inacceptable.
13:21 - Autre sujet écologique, faut-il poursuivre le chantier
13:24 du tunnel Lyon-Turin ?
13:25 - Non, moi je suis opposé à ce chantier du Lyon-Turin.
13:29 - Pourquoi ?
13:30 - Parce que d'abord c'est un chantier qui est pharaonique,
13:32 qui va se faire en détruisant et en artificialisant encore
13:38 des terres, et notamment des terres agricoles.
13:40 C'est un projet qui a une prise sur l'eau, alors qu'on sait
13:43 qu'on va avoir une tension hydrique, une tension sur l'eau
13:46 dans ce pays pendant des années et des années.
13:48 Mais non, c'est pas un projet qui favorise le fret.
13:50 Si vous voulez favoriser le fret, vous mettez l'argent
13:53 dans la réhabilitation des lignes qui existent déjà
13:56 et qui permettent de faire passer du fret.
13:58 - Et qui par exemple dans la Morienne sont fermées pendant un an.
14:02 - Mais attendez, franchement Jean-Jacques Bourdin,
14:04 vous me faites rire, excusez-moi de vous le dire.
14:06 - Je vous fais pas rire.
14:07 - Mais si, vous me faites rire.
14:08 - C'est la vérité.
14:09 - C'est la vérité Jean-Jacques Bourdin, et ce que je vais dire est documenté.
14:12 Ce qui est la vérité, c'est que le fret ferroviaire,
14:14 on l'a détruit, on l'a abandonné dans ce pays depuis 30 ans.
14:17 On l'a abandonné parce qu'on a arrêté d'investir
14:19 dans les lignes sur lesquelles il y avait du fret.
14:21 Et aujourd'hui, on nous dit qu'on va faire des immenses projets pharaoniques
14:24 dans 10 ans, alors qu'on a des lignes existantes.
14:26 Pourquoi on ne met pas les moyens pour rénover ces lignes existantes ?
14:28 C'est comme ces voies-là, ces nouvelles lignes-là,
14:32 elles se font au détriment du fret, mais aussi du transport
14:35 de passagers dans des petites gares, en particulier dans les zones rurales.
14:39 Tous les gens qui nous écoutent, ils savent qu'ils ont vu des petites gares fermées,
14:43 des petites lignes de train qui ne sont plus là.
14:45 Et on va investir dans des immenses projets, alors qu'on pourrait mettre
14:48 ces moyens et les affecter sur des petites lignes de proximité.
14:51 Donc moi, je dis, entre les deux, je choisis les petites lignes de proximité.
14:54 Entre les deux, je choisis le fret ferroviaire.
14:56 Je propose qu'il n'y ait plus un seul camion sur les routes de France,
14:59 entre l'Espagne et la Belgique.
15:01 Que tout soit mis sur des...
15:02 - Pas un seul camion ?
15:03 - Pas un seul camion.
15:04 - Comment faites-vous ?
15:05 - Eh ben, par un vrai plan d'investissement dans le fret.
15:08 Pas en donnant l'illusion que par une grande ligne qui va être ouverte dans 10 ans,
15:13 on va résoudre le problème.
15:15 Donc il faut réinvestir dans les lignes de proximité.
15:18 Il faut réinvestir dans les moyens techniques qui permettent de passer du camion
15:23 quand il arrive à la frontière française sur le train.
15:25 Voilà ce qu'il faut faire.
15:26 Et ça, c'est forcément des investissements qui sont des investissements économiques.
15:29 Et c'est de la désobéissance, avec un certain nombre de directives
15:32 et de règles européennes, qui nous poussent à la libéralisation du secteur ferroviaire.
15:36 Voilà, c'est ça qui s'est passé.
15:38 Pourquoi on a détruit le fret ?
15:39 Parce qu'on a suivi la Commission européenne qui nous a dit
15:41 "il faut libéraliser le secteur ferroviaire".
15:43 Eh ben moi je ne suis pas d'accord pour suivre la Commission européenne dans cette voie.
15:46 - La ministre des Sports, au nom de la laïcité,
15:49 interdit aux athlètes françaises de porter le voile islamique, le hijab,
15:53 notamment lors des prochains Jeux olympiques.
15:56 Est-ce que vous dénoncez cette interdiction ?
15:58 - Mais ce n'est pas à la ministre française de prendre ce type de décision.
16:02 - Ben pour les athlètes françaises, si.
16:03 - Non, c'est aux fédérations sportives, internationales et nationales
16:08 de prendre ce type de décision.
16:10 - Quand on porte le maillot de l'équipe de France,
16:12 peut-on, en même temps, porter un hijab ?
16:15 - Ben je... - En compétition ?
16:17 - Oui, mais je crois avoir répondu assez clairement à votre question.
16:21 Je dis que c'est aux fédérations de le décider.
16:23 Et les fédérations décident, comme elles l'ont toujours fait,
16:27 des tenues qui permettent une pratique du sport,
16:30 qui soit... enfin, qui permettent la pratique du sport en vérité.
16:34 C'est les fédérations qui réglementent les tenues sportives.
16:37 Ce n'est pas à la ministre de le faire. Voilà ma réponse.
16:39 - Est-ce que vous demandez le retour de la baïa à l'école ?
16:41 Parce que j'ai vu des manifestations ici ou là.
16:44 Vous avez vu dans... - Je vois que vous avez des sujets d'intérêt aujourd'hui.
16:49 - Mais ce n'est pas un sujet d'intérêt.
16:51 - Franchement, franchement, on va passer...
16:53 - Mais ce sont des manifestations.
16:54 - Non mais attendez, vous m'interrogez depuis le début.
16:56 - Vous m'interrogez depuis le début sur des sujets qui...
16:59 Excusez-moi de vous le dire, mais vous savez la situation du pays aujourd'hui ?
17:02 Les français, ils tirent la langue parce qu'ils sont obligés de sauter des repas,
17:06 parce qu'ils ne peuvent plus aller se soigner,
17:07 parce qu'ils n'arrivent pas à remplir leur voiture d'essence.
17:10 Et vous, moi je réponds avec plaisir à vos questions.
17:12 Mais depuis tout à l'heure, vous me posez des questions sur des polémiques.
17:15 Ce sont des polémiques vaines et ridicules, excusez-moi de vous le dire.
17:18 Donc moi, je vais répondre à votre question si vous voulez, il n'y a pas de problème.
17:21 - Vous prenez beaucoup de temps pour répondre, alors que si vous m'aviez dit oui ou non,
17:24 on serait passé à autre chose.
17:26 - Oui, enfin si vous ne m'aviez pas posé la question, on aurait pu passer tout de suite à autre chose.
17:29 - Alors répondez-moi.
17:30 - D'accord, mais j'ai aussi le droit de vous dire que je considère que vos questions,
17:32 elles sont assez déconnectées des priorités des français.
17:34 Maintenant, ma position sur la question de la baïa, elle est très claire.
17:37 Depuis le début, je suis opposé à l'interdiction de la baïa à l'école.
17:40 J'étais opposé avant que Gabriel Attal me décide.
17:43 Et je continue à y être opposé à cette interdiction,
17:46 parce qu'elle a produit des résultats qui sont des résultats ridicules.
17:48 Quand vous avez une jeune fille qui vient avec un kimono à l'école et qui se fait refuser...
17:51 - Oui, mais maintenant que vous m'avez posé la question,
17:54 en plus, vous voulez faire la réponse à ma place.
17:56 - Non, j'attends.
17:57 - Voilà, bon, donc je crois que vous avez répondu clairement.
17:59 - Vous êtes d'accord ? Vous demandez le retour de la baïa à l'école.
18:01 - Non, je n'ai pas dit ça, j'ai dit que je suis opposé à son interdiction.
18:03 - Oui, c'est à peu près pareil.
18:05 - Non, non, non, non, non, c'est pas pareil.
18:06 - Bon, d'accord, ok.
18:07 - Moi, je réponds avec mes mots et vous, vous posez les questions avec vos mots.
18:09 - Thomas Porte, député LFI à Gaza, on est d'accord ?
18:12 Est-ce que le Hamas et le Hezbollah sont des mouvements de résistance à vos yeux ?
18:16 - Franchement, Jean-Jacques Bourdin, vous voulez faire la liste de tout ?
18:18 - C'est important ou pas ?
18:19 - De quoi ?
18:20 - De cette question.
18:21 - De quoi ? Vous voulez ma position sur le conflit israélo-palestin ?
18:23 - Non, je vous demande simplement, je vous pose une question précise.
18:26 Est-ce que le Hezbollah et le Hamas sont des mouvements de résistance à vos yeux ?
18:29 Je vous pose simplement la question.
18:31 - Je ne sais pas ce que ça veut dire votre question.
18:33 - Bon, alors, je passe au temps de...
18:35 - Non, non, non, moi je vais vous répondre à votre question
18:37 et je ne vais pas sauter à la corde des polémiques sur lesquelles vous essayez de m'emmener.
18:40 - Mais c'est pas des polémiques.
18:41 - Donc moi je suis favorable à...
18:42 - Mais c'est votre député Thomas Porte qui est à Gaza en ce moment.
18:45 - Oui, bien sûr, et il est à Gaza pour faire quoi ?
18:46 Pour rencontrer le Hamas et le Hezbollah ?
18:47 - Mais il a le droit...
18:48 - Est-ce qu'il est à Gaza pour rencontrer le Hamas et le Hezbollah, Jean-Jacques Bourdin ?
18:51 - Je vous pose la question.
18:52 - Donc vous ne me posez pas une question ou vous essayez de m'emmener dans une polémique ?
18:54 Donc oui, Thomas Porte il va en Palestine et il a raison de le faire.
18:59 Pourquoi ? Parce qu'il va porter quelque chose dont on ne parle plus depuis des années et des années,
19:03 c'est qu'il y a un peuple aujourd'hui qui se voit empêché d'avoir accès à un État
19:07 en violation des règles du droit international, en violation de l'ensemble des résolutions de l'ONU.
19:12 Voilà, donc oui, bien sûr qu'il a le droit d'y porter...
19:14 - Est-ce qu'à vos yeux ce sont des mouvements de résistance ?
19:15 - Non mais moi j'ai répondu à votre question.
19:16 - Non, vous ne répondez pas.
19:18 - Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
19:19 - Est-ce que ce sont des mouvements de résistance à vos yeux ?
19:20 - Mais résister à quoi ? À qui ?
19:22 - Bah, à ce que vous appelez.
19:24 Mais ils utilisent des méthodes qui ne sont pas les miennes et vous le savez très bien.
19:27 Moi ma question ce n'est pas celle-là.
19:29 Ma question c'est comment on fait en sorte qu'il puisse y avoir une paix durable
19:32 le plus rapidement possible dans cette zone de la région.
19:34 - Voilà une réponse.
19:35 - Ma réponse elle est claire depuis le début.
19:37 Et quand Thomas Porte il va là-bas, il y va pour porter ce message-là.
19:40 Et ce message-là c'est le fait qu'il y ait un accord.
19:42 Et qu'il puisse y avoir un accord de paix durable avec deux États,
19:45 comme le droit international le demande.
19:48 Et la question que vous devriez poser, c'est pourquoi le gouvernement français ne fait rien
19:51 pour faire en sorte que le droit international soit respecté dans cette zone du monde ?
19:54 Pourquoi on continue à avoir un pays qui se voit tout simplement empêché d'exister ?
19:59 Pourquoi il continue d'y avoir une politique de colonisation
20:02 avec des colonies qui s'implantent sur les territoires palestiniens ?
20:05 - Pourquoi est-ce que le gouvernement français ne fait rien ?
20:07 - Bah, demandez-lui.
20:09 Moi je regrette qu'il ne fasse rien.
20:11 - Vous avez une idée ?
20:12 - Ah bah, je pense qu'il considère que ce n'est pas un problème
20:17 qu'il y ait un État qui est l'État israélien aujourd'hui,
20:20 qui ait une politique de colonisation sur les territoires palestiniens,
20:23 que ça se fasse en violation de toutes les règles du droit international.
20:27 Donc oui, je considère que c'est un grave problème
20:29 que le gouvernement français n'agisse pas sur ce sujet.
20:31 - Et que doit faire le gouvernement français pour l'enclave arménienne du Haut-Karabakh ?
20:38 - Et bah, il doit condamner de manière extrêmement ferme
20:41 les actions qui sont menées par la Zimbabwe.
20:45 Il doit apporter son soutien, sa solidarité avec le peuple arménien
20:49 qui est victime d'une agression inacceptable.
20:51 Et il doit agir à l'échelle politique, à l'échelle géopolitique
20:55 pour faire en sorte qu'il puisse y avoir l'arrêt immédiat des hostilités,
21:00 pour faire en sorte qu'il puisse y avoir le respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie.
21:04 Et là aussi, il ne le fait pas.
21:05 Et vous savez pourquoi il ne le fait pas ?
21:07 Parce qu'il a peur des intérêts, parce que ce sont les intérêts économiques qui dominent.
21:11 Parce qu'il veut, avec les autres pays de l'Union Européenne,
21:14 pouvoir continuer à accéder aux gaz produits par l'Azerbaïdjan.
21:18 Et je trouve que le fait qu'on sacrifie comme ça une population sur l'autel des intérêts économiques est inacceptable.
21:24 - Oui, mais alors on fait comment ?
21:25 - Et bah... - On condamne, très bien.
21:27 - On condamne. - On condamne, très très bien.
21:29 - On prend des initiatives. - D'ailleurs, c'est déjà ce qui s'est passé, plus ou moins.
21:32 - Non, pas de manière suffisamment ferme.
21:34 - Peut-être, non, mais moi je... vous avez...
21:37 - On condamne, mais après on fait quoi ? On intervient ?
21:40 - Non, on prend des actions diplomatiques, on va sur place,
21:44 on essaye de porter cette question à l'ONU,
21:48 on essaye de porter cette question dans les instances internationales,
21:51 dans lesquelles on peut faire bouger les lignes.
21:53 Il n'y a pas que la guerre pour répondre, ou pour apporter des solutions à des conflits militaires.
21:58 Il y a aussi la diplomatie. Et donc on agit sur le front diplomatique,
22:01 on fait pression, on le fait pour faire en sorte que cette population,
22:05 elle arrête de subir une horreur, qu'elle arrête d'avoir peur,
22:08 qu'elle arrête d'être obligée de se réfugier dans des camps.
22:10 J'ai un de mes collègues, Sébastien Deloguet, député de la France Insoumise de Marseille,
22:14 qui en ce moment en Arménie... Bon, c'est insupportable ce qu'on voit là-bas.
22:18 Et je trouve que les prises d'opposition du gouvernement français sur ce sujet
22:23 sont bien timides, et beaucoup trop timides.
22:25 - À cause de la guerre en Ukraine, actuellement ?
22:27 - Je ne sais pas si c'est à cause de la guerre en Ukraine,
22:29 je ne sais pas si c'est à cause des intérêts économiques
22:32 et de la dépendance au gaz azérie.
22:35 Je crains malheureusement que ce soit effectivement pour des intérêts économiques
22:38 qu'on considère qu'il ne faut pas regarder ce qui se passe là-bas de trop près.
22:41 - Merci Emmanuel Bompard d'être venu nous voir.
22:43 - Merci à vous, Jacques Bourdin, pour cette interview extrêmement intéressante
22:46 sur des sujets majeurs pour les Françaises et les Français.
22:49 - Pourquoi ? Nous n'avons pas abordé de sujets majeurs.
22:51 - Je pense que ça aurait été intéressant de parler d'inflation,
22:53 d'augmentation des prix, d'augmentation du prix du carburant.
22:55 - Je crois que ça c'est la réalité de ce que les Françaises et les Français vivent aujourd'hui.
23:00 - Mais bon, vous avez posé les questions que vous voulez.
23:03 - Je regrette que certains sujets n'aient pas été abordés, mais c'est comme ça.
23:06 - C'est comme ça, c'est comme ça ici.
23:08 8h56, Emmanuel Bompard, notre invité ce matin.