Mardi 22 avril 2025, retrouvez Florent Martini (Directeur de gestion, Trecento AM), Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics), Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex, conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:15Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur BeSmart for Change.
00:19Pour rester à l'écoute des marchés chaque jour, vous nous suivez à 20h30 à la télévision via vos box.
00:24Vous nous retrouvez également tous les jours en replay sur BeSmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:30Au sommaire de cette édition ce soir, la bataille est lancée, le nouveau front ouvert par Donald Trump est celui de l'indépendance de la réserve fédérale américaine
00:40et de la place de Jérôme Powell comme président de la Fed, président du FOMC également, l'organe de décision de politique monétaire de la réserve fédérale américaine.
00:51Le mandat de Jérôme Powell comme président de la réserve fédérale américaine se termine en mai 2026.
00:59Son mandat de gouverneur court encore jusqu'en 2028. Tiendra-t-il jusque-là ?
01:03C'est toute la question. À quoi Donald Trump joue-t-il avec la Fed ?
01:07Qu'a-t-il à gagner à mettre autant de pression en direct sur les épaules de Jérôme Powell ?
01:12C'est toute la question. Question qu'on posera à nos invités de Planète Marché dans un instant.
01:15Les marchés apprécient peu, on va dire, ce bras de fer qui se tend de plus en plus entre Donald Trump et Jérôme Powell.
01:22On l'a vu notamment à travers la séance d'hier avec uniquement des marchés américains qui étaient ouverts
01:27mais qui ont fortement répondu aux dernières attaques de Donald Trump contre Jérôme Powell.
01:32Pauline Grattel vous apportera également tous les détails de cette séance d'hier,
01:36à nouveau marquée par une chute conjointe du dollar, des treasuries, des obligations d'État américaines et des actions américaines.
01:43La semaine sera marquée par un déluge de publications de résultats.
01:48Nous y verrons peut-être un peu plus clair sur le coût des tarifs pour les entreprises
01:52tels qu'ils sont mis en place ou annoncés aujourd'hui par l'administration Trump.
01:57Beaucoup de publications, une quinzaine sur le CAC 40 et plus encore côté américain
02:01avec notamment les chiffres attendus de Tesla ce soir après la clôture des marchés américains.
02:06Et puis la macro également et les discussions macroéconomiques qu'on suivra tout au long de la semaine
02:11à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
02:14Le FMI qui vient de publier son nouvel Outlook pour les perspectives économiques de cette année et de l'an prochain
02:21avec sans surprise une baisse drastique des prévisions de croissance pour l'ensemble du monde,
02:26économie développée, économie émergente également.
02:30La croissance mondiale qui passera sous les 3% cette année.
02:34La croissance américaine est également revue en nette baisse pour cette année par le FMI.
02:39Une baisse de quasiment 1 point à moins de 2% de croissance désormais prévue pour l'économie américaine.
02:45Voilà pour le paysage du moment sur les marchés financiers.
02:52Discussion à suivre avec nos invités.
02:53Et puis dans le dernier quart d'heure nous reviendrons également sur la politique américaine
02:58avec notre quart d'heure américain du lundi décalé à aujourd'hui mardi
03:02et Pierre-Yves Dugas qui sera en visio avec nous dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
03:17Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
03:19Pauline Grattel est avec nous et vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:22Bonsoir Pauline.
03:23Bonsoir.
03:23Donald Trump versus Jérôme Powell, c'est donc le match du moment auquel les marchés américains ont fortement répondu hier.
03:31Oui, alors que les places européennes étaient fermées hier pour le lundi de Pâques,
03:35les indices américains ont chuté de plus de 2%.
03:37Donald Trump a vivement critiqué Jérôme Powell sur son réseau social
03:41parce que la Fed n'a pas baissé ses taux d'intérêt.
03:44Le président américain n'a pas hésité à le qualifier de grand loser,
03:48renforçant l'inquiétude des investisseurs
03:50qui se traduit par toujours plus de pression sur les obligations d'Etat et sur le dollar.
03:54Qu'en est-il aujourd'hui pour les indices actions avant de parler des marchés obligataires, Pauline ?
03:59Les indices européens évoluent globalement en légère hausse en fin de séance.
04:03Le Stoxx 600 a cédé plus de 0,5% au cours de la séance avant de réduire ses pertes
04:08et revenir dans le vert, tout comme les autres indices européens.
04:12Ainsi, le CAC 40 évolue autour de 7300 points.
04:15Au sein de l'indice, on trouve l'Oréal en hausse de 4% après ses résultats publiés.
04:19Après la clôture jeudi soir, on y reviendra.
04:22Aux Etats-Unis, l'heure est au rebond après la journée d'hier
04:24de l'ordre de plus de 1,5% pour le Nasdaq, le Dow Jones et le S&P 500.
04:29Et donc, quel est l'état des lieux qu'on peut dresser sur les marchés obligataires
04:33après une séance encore particulièrement difficile hier pour la courbe américaine ?
04:38Le rendement américain à 10 ans se stabilise aujourd'hui sous 4,40%.
04:42Le rendement à 30 ans tourne autour de 4,85% aujourd'hui.
04:46Enfin, le rendement à 2 ans, lui, se tend un petit peu à environ 3,80%.
04:51En Europe, le rendement allemand à 10 ans est globalement stable autour de 2,45%.
04:55Sur le marché des changes, le dollar est au plus bas depuis 3 ans
04:59avec un euro-dollar se traitant autour de 1,15%.
05:02Enfin, l'or touche un nouveau record à 3 500 dollars l'once
05:05et le bitcoin repasse au-delà de 90 000 dollars.
05:08Et puis, vous parlez de l'oréal, effectivement, en tête du CAC.
05:11Aujourd'hui, il faut revenir aux chiffres publiés par l'oréal jeudi soir après la clôture.
05:15Oui, l'oréal faisait état d'une croissance en hausse de 3,5% en données comparables.
05:20C'est nettement supérieur aux attentes.
05:22Les revenus s'établissent à quasiment 12 milliards d'euros pour les trois premiers mois de l'année.
05:26L'oréal est porté par la Chine et l'esté par les Etats-Unis pour ce trimestre.
05:30Les investisseurs sont rassurés par cette publication.
05:32Le titre gagnait presque 4% au cours de la séance.
05:36Et puis, vous avez retenu également la publication de Verizon aux Etats-Unis, Pauline.
05:39Oui, Verizon a perdu bien plus d'abonnés que prévu en téléphonie mobile au premier trimestre.
05:44290 000 abonnés mensuels en moins.
05:47L'entreprise affiche des revenus à plus de 33 milliards de dollars sur la période.
05:51Malgré cette forte perte d'abonnés, la société maintient ses objectifs annuels.
05:55Le titre ouvre en repli de 2,5% à Wall Street.
05:58Et puis, un mot de la consolidation bancaire en Italie.
06:01Vaste sujet.
06:02Unicredit se montre inquiet face aux exigences de Rome pour son offre publique lancée sur Banco BPM.
06:09Oui, Unicredit indique ne pas être en mesure de prendre une décision définitive face aux conditions de Rome pour approuver son offre sur Banco BPM.
06:17Unicredit explique que l'offre est approuvée par l'Etat italien qui a donné son accord pour la transaction.
06:22Mais sous certaines conditions dont le bien fondé n'est pas clair.
06:26Le titre Banco BPM cède 1% et Unicredit plus de 4%.
06:29Et puis donc, à partir de demain, le début d'une longue série de publications de résultats.
06:33Oui, les investisseurs arbitreront ceux de Tesla publiés ce soir.
06:36Et demain, on prendra connaissance des résultats de Boeing et si leur luxe ticket, Danone, Eurofins ou encore Kering.
06:42Côté macro, les investisseurs prendront connaissance de nombreux PMI préliminaires pour le mois d'avril aux Etats-Unis et en zone euro.
06:49Ainsi que la balance commerciale de la zone euro pour le mois de février.
06:52Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
06:55Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
06:573 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:11Léa Dauface est à nos côtés, chef économiste de TAC Economics.
07:14Bonsoir Léa.
07:15Bonsoir.
07:16Jeanne Asraf-Biton nous accompagne, directeur de la recherche et de la stratégie de BFTIM.
07:22Bonsoir Jeanne.
07:22Bonsoir.
07:23Florent Martini est avec nous également et lui est directeur de la gestion de Trecento Asset Management.
07:28Bonsoir Florent.
07:28Merci d'être là.
07:30Ravi de vous retrouver tous les trois.
07:32Allons-y sur le match.
07:34C'est plus qu'un match.
07:35Il y avait déjà eu quelques escarmouches évidemment de Donald Trump vis-à-vis de Jérôme Powell.
07:39Mais là on sent quand même que le front, la bataille, le combat de Donald Trump contre Jérôme Powell et la Fed est explicitement ouvert.
07:48Jeanne, quel est le rôle de Powell dans la stratégie de Donald Trump ?
07:52Je pense qu'il a peut-être son rôle principal, c'est d'abord tout d'être le scapegoat, ils disent.
08:01Le bouc émissaire.
08:02Le bouc émissaire.
08:02D'accord.
08:03Si je cherchais le bouc.
08:03Donc un rôle politique qu'on lui attribue.
08:05Oui parce qu'on voit bien que, bon là le FMI vient de réviser en baisse, mais la Fed l'avait déjà fait.
08:12Oui.
08:12Puisqu'elle avait dit 1,7% de croissance cette année.
08:15Donc on voit bien que ça risque d'être moins, les probabilités de récession augmentent, etc.
08:19Il faut bien blâmer quelqu'un.
08:21Et d'autant que l'environnement n'est pas prêt de se stabiliser, tant en termes de politique commerciale que en termes de budget.
08:29On n'a pas encore vu ce qui va se faire.
08:31C'est en train d'être préparé par les Républicains.
08:34A priori, on pourrait avoir des pistes en fin de ce mois-ci, mais bon, c'est pas encore là.
08:39Donc voilà, il faut un bouc émissaire.
08:42Et puis en même temps, c'est pas plus mal du point de vue de Trump, puisque ça fait baisser le dollar.
08:46Ce qui est quand même une des équations auxquelles il tient beaucoup.
08:49Ça fait baisser le dollar pour quelles raisons, Jeanne ?
08:52Ça fait baisser le dollar parce qu'il y a une perte de confiance et que ça participe de la perte de confiance,
08:59globalement, de la perte d'attractivité, je dirais presque, plutôt que de confiance, dans les actifs américains.
09:06qui avaient une qualité de valeur refuge, dans le sens que tout était sûr, écrit, etc.
09:13Et que là, tout est remis en cause et ça a l'air d'être des déséquilibres instables, pour le coup.
09:20Même pas des... Voilà, partout.
09:23Donc voilà, c'est une dépréciation de sentiments, j'allais dire, pour l'instant.
09:30C'est quelque chose qu'on maîtrise, qu'on contrôle ?
09:33Non.
09:33D'accord.
09:34Parce qu'une fois que la confiance disparaît, elle peut partir très vite, elle peut mettre beaucoup de temps à revenir.
09:41Sur le court terme, ça peut être bénéfique parce que le dollar baisse.
09:44Sur le moyen long terme, qu'est-ce que ça donne comme résultat ?
09:48La question, je la tournerai un tout petit peu différemment,
09:51parce que pour que ce soit une remise en cause de long terme, il faudrait qu'il y ait des alternatives.
09:57Voilà.
09:58Donc tant qu'il n'y a pas d'alternative crédible, Trump peut se permettre de jouer à ce petit jeu-là ?
10:02Oui. En tout cas, voilà. C'est-à-dire que si ensuite les choses se normalisent et qu'on revient sur un environnement un peu plus stable,
10:11avec un peu de visibilité, les actifs américains pourraient retrouver de l'attractivité.
10:16On ne peut pas dire... En Europe, on a beaucoup de désintention, mais on n'est pas tout à fait encore au rendez-vous.
10:23On est extrêmement endettés.
10:25Bref.
10:25La Chine, elle a du mal à sortir de sa déflation. Le Japon émerge, mais c'est un peu tôt quand même pour devenir... Voilà.
10:34Donc on a envie de dire qu'il faudrait qu'il y ait des relais pour les investisseurs.
10:38Je comprends. Il ne prend pas tant de risques que ça à ce stade, à jouer à ce petit jeu de saper la confiance des investisseurs
10:44pour faire baisser sa devise et éliminer la surévaluation du dollar.
10:48Je ne suis pas sûre que son objet ait été de dévaluer cette devise. Je pense que, comme je l'ai dit en premier,
10:57je pense qu'il cherchait avant tout un bouc émissaire pour blâmer. Il faut bien blâmer quelqu'un sur le fait que l'activité va très probablement...
11:04Il y a un tel choc de confiance qu'on peut penser que le premier ou le deuxième trimestre vont être négatifs aux États-Unis.
11:10Donc le choc... Et en plus, il y a des effets d'anticipation qui peuvent vraiment précipiter pour le coup un PIB négatif.
11:16Donc il va bien falloir blâmer quelqu'un. Et il y a un corollaire.
11:22J'entends. J'entends.
11:24Je ne pense pas. Je pense qu'il préférerait que le dollar baisse parce que la Fed baisse les taux.
11:30Ce qui ne serait pas évident non plus, je ne sais pas. Quand la Fed a baissé ses taux ces derniers mois, on a plutôt vu les taux longs en tout cas remonter.
11:38Oui, mais... Ah oui, vous parlez du côté des taux. Après, il y a des moments où la devise va être quand même relativement influencée par l'évolution des taux courts ou l'évolution attendue des taux courts, disons à deux ans.
11:51Voilà. Donc on peut penser qu'il y avait quand même... Ça aurait pu jouer dans ce sens.
11:57Oui, oui.
11:58Bon. Votre lecture, effectivement. Alors dans le grand plan de Trump aidé par Stephen Myron et d'autres, quelle est la place de Jérôme Powell et de la Fed dans tout ça, Léa ?
12:08Je pense qu'effectivement, la logique de bouc émissaire, c'est la bonne. Il faut avoir en tête, et moi, c'est un message que je passe depuis plusieurs mois maintenant, c'est qu'il ne faut plus lire les États-Unis dans le cadre normal.
12:20En tout cas, il faut être capable d'envisager un cadre différent qui est celui d'un changement de régime. Vers quoi ? C'est une question.
12:27Mais cette logique de bascule vers un régime potentiellement autoritaire, autocratique, peu importe comment on l'appelle, quand on regarde plutôt la littérature sur le sujet, il y a quatre composantes.
12:38La première, c'est le leader, l'homme idéal. La deuxième, c'est les questions notamment de recherche de bouc émissaire. Donc on a eu les agences, les médias, la justice.
12:48Maintenant, ce n'est pas compliqué. Le sud après, ça va être la réserve fédérale. Et en fait, quand on ajoute tout ça ensemble, le sentiment que ça donne, c'est surtout de se dire, est-ce qu'on peut faire confiance à Trump ?
13:03Quand on sait que les tarifs arrivent, sont enlevés, reviennent. Quand on sait qu'au final, peu importe le cadre réglementaire dans lequel ils utilisent, de toute manière, il n'y en a plus.
13:12Il peut s'en affranchir.
13:14Il peut s'en affranchir. Et donc même si au bout de 90 jours, ce qui est complètement illusoire, des tarifs, ça ne se négocie pas en 86 jours, ça se négocie en 2, 3 ans, voire même encore plus longtemps.
13:23Même si on a quelque chose, on sait que de toute manière, ça pourrait être mis en place, peu importe comment. Donc tout ça fait que quand vous attaquez les institutions,
13:34quand vous y rajoutez une incertitude qui ne se résoudra pas, même si quelque chose naîtra au bout des 90 jours, vous amenez une signature US qui se dégrade.
13:44Exactement ce que disait Jeanne sur le dollar. Et le point de bascule le plus important qu'on regarde tous, c'est effectivement pourquoi dans ce contexte-là,
13:51les taux, l'on ne baisse pas dans un contexte de valeur refuge. Ce n'est pas parce qu'on a une prime de risque sur la signature US, une prime de terme.
13:58On en parle peu. Jeanne mentionnait la question du budget. Mais en réalité, le seul moyen que les États-Unis vont avoir pour s'en sortir,
14:05si effectivement ils nous emmènent dans cette logique-là, c'est la dépense budgétaire. On ne pourra pas gérer cette problématique-là sans dépense budgétaire.
14:12Vous rajoutez une prime d'inflation. Vous avez prime de terme, prime d'inflation, prime de risque.
14:17Tout ça, en fait, c'est la signature US qui se dégrade. De combien, c'est impossible à savoir.
14:21Mais quand on est dans ces éléments d'incertitude et qu'en plus, on commence à remettre en cause la crédibilité de la FED,
14:29qui est en fait à peu près le seul poudre qu'on peut avoir aujourd'hui dans cet environnement-là.
14:33C'est un bien commun, dirait certains.
14:35En tout cas, c'est nos points d'ancrage. Dans l'incertitude qu'on a, on cherche les points d'ancrage. On a probablement la FED.
14:41Elle va être testée. En tout cas, jusqu'où Trump peut aller, c'est une question ouverte.
14:46Mais en tout cas, il va la tester. Le fait qu'il la teste fait encore sauter une digue supplémentaire.
14:51Et donc, tout ça mis ensemble, oui, effectivement, c'est le dollar, ça va être les taux.
14:56Et puis, le point, je pense, qui est un point que le marché a encore du mal à voir aujourd'hui,
15:00c'est de se dire que le scénario qu'on va avoir, ce n'est pas un scénario dans lequel, un moment ou un autre,
15:05la FED va baisser les taux et puis ça va aller mieux.
15:07C'est illusoire de croire ça.
15:09Alors, ça va être un moment où la FED va peut-être baisser les taux, probablement.
15:12Pour quelle raison ?
15:13Parce qu'on va avoir une récession qui va arriver.
15:16L'ampleur, alors, les niveaux du FMI sont encore trop optimistes.
15:20On est probablement dans des ranges entre 0 et 1% cette année.
15:24Mais, quand on est dans cet environnement-là, et que derrière, on a une incertitude qui est dominante et qui va rester, même s'il change,
15:31c'est-à-dire que même en baissant les taux, la politique monétaire est inefficace.
15:35Et je vais être un peu cynique, mais c'est exactement ce qui se passe en Chine aujourd'hui.
15:41Vous avez des problèmes de confiance partout.
15:44La politique monétaire chinoise est inefficace.
15:46Et on va y arriver aussi, côté américain.
15:50Pourquoi ? Parce qu'on attaque la crédibilité de la FED.
15:52Et donc, en faisant ça, le risque même, ça va être que, même si la FED baisse les taux pour essayer de soutenir l'économie,
15:59derrière, on ne va pas reprendre.
16:00Pourquoi ? Parce qu'on va avoir des questions sur l'investissement, sur l'emploi, sur la confiance, sur les achats.
16:05Parce qu'il aura cassé tout le cadre.
16:06Et c'est ça, en fait, le risque qu'on a.
16:08Et la crédibilité de la FED, c'est le point supplémentaire sur l'ensemble de mesures qu'il est en train de mettre en place depuis son début de mois.
16:14De plus en plus d'économistes que je suis, et depuis des mois, sont attentifs au respect de l'état de droit,
16:20le respect de la rule of law.
16:22C'est quelque chose d'important pour les investisseurs, écrivent des économistes.
16:27Un stratégiste, alors c'était à l'issue de la journée mémorable du 9 avril,
16:31le stratégiste de Fundstrat à New York, aux Etats-Unis, qui est un bull historique du marché,
16:38est venu faire son ménaculpa en disant « je me suis trompé, j'ai mal lu et j'ai mal compris ce que faisait Donald Trump.
16:44Il a cassé des covenants de clés du capitalisme. »
16:47C'est quand même des phrases lourdes, je trouve, pour des investisseurs et pour des gens qui sont en plus réputés être bull américain.
16:54Moi, je l'étais aussi.
16:55Oui, oui, oui.
16:56J'ai le sentiment d'il va y avoir de la réaction.
16:57Mais en fait, quand vous enlevez l'encre qui fixe les règles et que vous n'en avez plus, derrière, il n'y a plus de confiance.
17:03Et un problème avec le scénario actuel, c'est qu'on ne tient pas du tout compte de la bascule qu'il va y avoir sur l'ensemble du commerce.
17:10C'est-à-dire que la Chine va essayer de devenir cette puissance d'ancrage.
17:12C'est-à-dire que l'Europe en face va se comporter avec ça.
17:15Et donc, tous les flux que ça va entraîner, les chaînes de valeur, les problématiques d'inflation, la bascule des flux,
17:21fait qu'in fine, le scénario de marché est probablement trop optimiste si on continue d'aller dans ce scénario-là aujourd'hui.
17:26Et ça, ce n'est pas du tout craint.
17:28Florent, qu'est-ce que tout ça vous inspire ?
17:30Je trouve que d'un point de vue de comportement de marché, et c'est vous qui l'avez relevé, effectivement,
17:34j'ai hâte de vous entendre là-dessus, c'est quand même assez fascinant.
17:38On est passé d'un monde où il y a quelques mois, où il fallait détenir tout ce qui était américain
17:43et tout ce qui était le plus proche des Max 7, pour dire les choses très clairement sur les actions,
17:48à un monde aujourd'hui où tout ce qui est un actif américain est devenu quasiment radioactif pour les investisseurs.
17:53C'est impressionnant, on s'en suit.
17:57Et la phase de baisse que connaissent les indices américains est très intéressante dans le point de vue comportemental,
18:04parce qu'en fait, les grands mouvements de baisse comme ça, ils se décomposent souvent en cinq vagues.
18:09Donc la première vague était dipsique, on a eu une correction.
18:14La vague 3 de baisse est celle du tarif douanier, le cœur de la tornade des tarifs douaniers de Trump.
18:23On a eu le soulagement avec la pause des 90 jours.
18:27Et puis là, il me semble que j'ai un certain nombre d'éléments en termes de psychologie de marché
18:31qui me laissent penser qu'on est dans la vague terminale de baisse.
18:34C'est la grande capitulation.
18:36Alors, je vais t'expliquer.
18:41C'est une vague où en fait, les nouvelles sont extrêmement mauvaises.
18:44On n'a que des mauvaises nouvelles.
18:46C'est une vague où le positionnement et le sentiment des investisseurs est hyper pessimiste.
18:52Et c'est une vague où on a un sentiment de fin du monde.
18:54Quand on entend des remises en cause d'intestutions comme la Fed,
18:58quand on entend qu'il y a une perte de confiance qui est peut-être structurelle sur le dollar,
19:03que tu disais, l'analyse de Founstrat, l'analyse stratégiste de Founstrat.
19:08Quand on a vraiment l'impression d'être dans Armageddon,
19:11le moment où ils sont sur l'astéroïde,
19:14ils essayent de fercer le trou, mais ils n'y arrivent pas.
19:17Il y a la moitié de l'équipage qui meurt.
19:19On ne sait pas où est-ce qu'on va.
19:20Et donc, cet sentiment un petit peu fin du mondiste, c'est vraiment typique d'une vague 5.
19:27Et tu parlais de capitulation.
19:29Alors, je pense qu'il n'y a pas eu encore une vraie capitulation sur l'ensemble du marché.
19:32En revanche, il y a des endroits où ça commence à, je vois, pointre ci et là des endroits où il y a de la capitulation.
19:39Notamment sur certains endroits de marché où il y avait très, très bien résisté à la baisse.
19:43Il y a les services médicaux, par exemple, aux Etats-Unis.
19:46Donc, notamment une valeur emblématique comme United Health,
19:50première à capitalisation du Dow Jones,
19:53assureur numéro 1 aux Etats-Unis, valeur extrêmement défensive,
19:55pas du tout exposée aux tarifs Trump.
19:58Donc, énormément résisté depuis le début de l'année.
20:00Ils ont publié la semaine dernière.
20:02C'est moins 30 en deux séances.
20:05Donc, ça, ce n'est pas des comportements normaux.
20:07Quand on se met à vendre des blue chips défensifs
20:11comme composants du Dow Jones, il y en a 30.
20:15Alors, sur la base de résultats qui n'étaient peut-être pas très bons,
20:17effectivement, mais un tiers de perte de capitalisation boursière,
20:21ça dit quelque chose de la psychologie des investisseurs.
20:23C'est que la capitulation...
20:25Ce n'est pas les fondamentaux du United Health qui ont changé comme ça en deux jours.
20:28Ça m'a mis 5-10% de baisse, mais moins de...
20:29D'accord.
20:31Donc, la bonne nouvelle, c'est qu'on est dans cette dernière vague de baisse.
20:34La mauvaise nouvelle, c'est que cette dernière vague de baisse,
20:39elle est très difficile à appréhender,
20:41dans le sens où on ne connaît pas sa temporalité,
20:43et on ne connaît pas sa profondeur.
20:46Et pour...
20:47Je n'ai pas assez d'éléments pour se dire qu'un point bas est en train de se former.
20:50Pour qu'il y ait un point bas,
20:51il faudrait qu'il y ait certaines divergences qui apparaissent,
20:55du style, tu sais que j'aime bien regarder le taux de participation au marché.
20:58Il faudrait que les indices continuent de baisser,
21:00le taux de participation, donc le nombre de titres qui se comportent bien,
21:03commence à montrer des signes d'inflexion.
21:06Il y a des petites choses, mais c'est encore trop faible là.
21:10Il faudrait qu'il y ait un changement de comportement majeur.
21:13Alors, j'aime bien l'exemple...
21:14On avait vécu ensemble le retournement du Nasdaq en 2022 sur le bear market,
21:19où il y a eu cette séance...
21:20Il y avait un tournant psychologique très fort,
21:23où l'inflation avait été publiée au-dessus des attentes.
21:27Les marchés avaient démarré en très forte baisse.
21:30C'était ce renversement, et c'était vraiment un tournant psychologique très fort.
21:33Ou alors, il faut qu'il y ait une news, mais qui soit absolument majeure,
21:36du même acabit que le vaccin de Pfizer pour le Covid,
21:39ou la Fed qui baisse ses taux à zéro en 2009.
21:43Mais pour revenir à la question de la confiance,
21:44je comprends, ça c'est une petite dédicace aux éliotistes,
21:48c'est ça, avec les cinq vagues, Florent.
21:51Mais je reviens à la question de la confiance.
21:53Imaginons, Trump dit, allez, j'arrête tout, j'oublie les tarifs, etc.
21:58Enfin, est-ce que le marché reviendra à la normale ?
22:00Est-ce que le dollar, les obligations souveraines américaines,
22:05les actions américaines retrouveraient le statut qu'elles avaient antérieurement ?
22:09Il y a une période de flou, c'est certain.
22:12Avant que la confiance ne se regagne pas comme ça,
22:16donc il va y avoir une période de flou qui est certaine.
22:18Maintenant, je rejoins un petit peu ce que disait Jeanne,
22:21dans le sens où les entreprises qui sont très innovantes,
22:26qui ont des capacités d'adaptation qui sont majeures,
22:29elles sont beaucoup aux Etats-Unis.
22:31Moi, je gère un fonds d'intelligence artificielle robotique.
22:34Trouver des idées en Europe, c'est quand même assez compliqué.
22:37Non, mais on ne détruit pas tout comme ça aux Etats-Unis en 90 jours.
22:43La gouvernance des Etats-Unis, ce n'est pas la gouvernance de corporate américain.
22:47C'est deux choses qui sont quand même assez différentes.
22:49J'entends.
22:49On distingue Trump de la cote américaine,
22:52même si aujourd'hui, tous les actifs américains souffrent sous les 90 premiers jours de Trump.
22:56Jeanne, pardon.
22:57Je suis totalement d'accord sur l'aspect qu'il y a des entreprises et qu'elles ont eu de voix,
23:03qu'on commence à les entendre, d'ailleurs, aux Etats-Unis comme ici.
23:07Mais je dirais que même en plus, on a vu jusqu'à présent, entre guillemets,
23:11la partie la plus difficile de la politique qu'il veut mettre en œuvre.
23:19On a vu le pire ?
23:20Le pire, je ne sais pas comment le caractériser,
23:23si ce n'est qu'il y a quelque chose d'autre qui ferait baisser plus le marché.
23:28C'est possible.
23:28C'est pour ça que le pire...
23:29J'entends.
23:30Mais on a vu la partie dans laquelle il veut,
23:33et en ce moment, on le disait, c'est en discussion, c'est le budget.
23:37Dans le budget, il veut prendre des mesures, il l'a déjà annoncé.
23:40Il y a des mesures dont j'ai entendu parler,
23:43qui semblent, entre des rumeurs comme ça à Washington,
23:46ce sont des mesures dans lesquelles il permettrait l'amortissement immédiat
23:52ou quasi-immédiat sur les investissements de structures manufacturières.
23:57Normalement, les investissements de structures, ça s'amortisse sur 39.
24:01D'accord.
24:0239.
24:02D'accord.
24:03Ce n'est pas l'investissement sur un ordi qui est amortissable en 4 ans ou 5 ans
24:09et vous dites amortissement total maintenant.
24:12Là, ce serait la possibilité de faire un amortissement complet,
24:15alors peut-être pas en un an, mais enfin en tout cas...
24:17Oui, sur une période bien réduite.
24:18Ça, ça veut dire possiblement un boost littéralement très très fort
24:23en termes d'investissement.
24:25C'est bien sûr pour favoriser le riche ring.
24:28Et ça, ce serait une vraie incitation tangible pour des entreprises
24:31dont on nous dit qu'elles ont passé des années, voire des décennies,
24:35voire des siècles pour certaines d'entre elles,
24:37à construire des chaînes de valeur sur l'ensemble du globe.
24:40Ça, ce serait incitatif pour se dire,
24:42allez, je vais redédoubler mes chaînes de valeur
24:44pour en mettre en double aux Etats-Unis.
24:46C'est un mouvement qui a commencé déjà depuis un petit moment.
24:49On avait vu quand même un certain nombre d'entreprises se délocaliser,
24:52y compris d'Europe vers les Etats-Unis,
24:55parce qu'il y avait une plus grande visibilité sur l'énergie
24:58qu'on n'avait pas en Europe, réglementation pareillement.
25:02Donc ça, ce sont quand même des éléments qui peuvent être favorables,
25:06mais à plus long terme.
25:07Or, toute cette politique, tout le volant de cette politique
25:09ne peut pas être mis en oeuvre s'il ne dégage pas de marge de manœuvre budgétaire.
25:13Alors, je crois qu'il y a une énorme déception sur le Doge
25:16qui ne donne pas grand-chose.
25:19Quand on regardait les chiffres, on se doutait bien
25:21qu'il n'y aurait pas 1 000 milliards ou 2 000 milliards d'économies.
25:24C'était assez simple, en réalité.
25:26Mais bon, ils avaient...
25:28Voilà, donc ça, ça ne donne pas grand-chose.
25:30Ensuite, vu que l'activité va baisser,
25:32ça veut dire moins de recettes fiscales, pardon,
25:36ce qui veut dire que ce n'est pas génial non plus.
25:39Donc il faut qu'ils trouvent des marges de manœuvre.
25:41Et les tarifs ne rapporteront pas autant que...
25:43Les tarifs ne sont pas encore,
25:45puisque là, il y a un délai de 90 jours.
25:47Donc on va peut-être les mettre, on est en quoi ?
25:49Mars, ça veut dire...
25:50Enfin, il y a 10% pour tout le monde, en attendant.
25:52Enfin, il y a quand même des barrières tarifaires, là, aujourd'hui.
25:55Oui, sauf que déjà, sur la partie nord-américaine...
25:59Une bonne partie est exemptée, oui.
26:01Ce qui est une grosse partie du commerce américain.
26:04Donc tout ce qui est Mexique-Canada est exempté des 10%.
26:07J'entends.
26:08Donc après, bon, on va voir.
26:10Après, il a exempté aussi les semi-conducteurs, il me semble.
26:12La pharma.
26:13La pharma.
26:14Le bois, le cuivre, les métaux.
26:16Il va exempter dans la perspective, voilà,
26:19de résultats d'enquête qui pourraient aboutir à des tarifs.
26:22En ce moment, ce n'est pas en place.
26:24D'accord.
26:24Donc il n'y a pas 9 milliards par jour qui ruissellent aux Etats-Unis ?
26:27Non.
26:27Donc ça veut dire qu'il y a...
26:29Et la problématique est qu'à l'instar, d'ailleurs, de l'Europe,
26:33parce que là-dessus, on n'a pas beaucoup de leçons à donner,
26:37ou de la Chine, pour le coup,
26:39on tourne tous sur des déficits qui sont aux alentours de 6-7% du PIB.
26:44Je crois qu'entre la Chine et les Etats-Unis,
26:46ils se bagarrent entre 7 et 8% chacun.
26:48Donc déficits colossaux.
26:50Et donc, il sait qu'il ne pourra pas passer un budget
26:54parce que les Républicains ne voudront pas,
26:56dans lequel il y aurait une accentuation du déficit.
26:58Donc il faut trouver, et vite,
27:02d'où cette impression de chaos et de précipitation,
27:05parce qu'il faut trouver vite des marges de manœuvre budgétaires,
27:09parce que, normalement, le processus bipartisan a commencé,
27:13et le vote du budget va être assez rapide.
27:15Il projette, semble-t-il, de l'avoir bouclé avant la pause estivale.
27:22Oui, oui, c'est ce que j'ai vu d'ici cet été.
27:23Oui, c'est ça.
27:24Oui, oui, oui.
27:25Ah, mais c'est très, très rapide.
27:26Très court.
27:27Et donc, de ça dépend la meilleure phase de Trump.
27:31C'est-à-dire que là, on voit le mauvais côté,
27:33mais de ce que vous décrivez là, dépend là.
27:36C'est-à-dire qu'on a toujours le sentiment,
27:40parce qu'on a zéro visibilité.
27:42Quand il n'y a pas de visibilité,
27:43le marché, ça a toujours été comme ça.
27:46On voit forcément le pire des possibles.
27:49Oui, oui.
27:50Oui, comme ça.
27:51Le pire des possibles.
27:51Oui, oui.
27:51J'ai mis le musée, est-ce que c'est le possible des pires ?
27:53Oui.
27:54Le pire des possibles.
27:55Et en fait, c'est pas obligatoire.
27:58C'est pas gravé dans le marbre.
27:59Non, non, mais bien sûr.
28:00Non, c'est pas obligatoire.
28:02Je crois qu'il y a vraiment...
28:02Le pire n'est jamais certain.
28:04Le pire n'est jamais certain,
28:05mais c'est surtout qu'il y avait quand même,
28:08et ça, c'est peut-être le seul élément rassurant,
28:11tout ce qui est fait en ce moment
28:12avait été quand même annoncé.
28:14Oui.
28:16Est-ce que c'est rassurant ?
28:17Non, mais dans le sens que
28:19on ne peut pas dire qu'on est surpris.
28:24Oui.
28:26Les programmes étaient très clairs.
28:28D'accord.
28:29Bon, la méthode de calcul des tarifs,
28:33des petites choses comme ça quand même
28:34qui n'étaient pas tout à fait explicites
28:36dans les programmes
28:37qu'on puisse circuler,
28:38que ce soit l'Heritage Foundation ou d'autres.
28:40Non, je suis d'accord,
28:41mais en même temps,
28:42la méthode de calcul des tarifs,
28:43ensuite, c'est juste une...
28:44J'allais dire,
28:45c'est une ouverture avant discussion.
28:46Enfin, elle n'a pas beaucoup de...
28:48De sens.
28:49Oui, non, ça, je crois que...
28:50J'ai même vu des estimations,
28:52alors je n'ai pas pu les corroborer,
28:54puisque le tarif ne s'applique
28:55qu'à la partie non-US des produits.
28:59Or, sur l'Europe,
29:01certains ont fait des calculs.
29:02J'entends.
29:03Le tarif qui est à 20% sur l'Europe,
29:05il passe à 10% si vous prenez...
29:07Des composants US.
29:09Ah non, que...
29:09Oui, c'est ça.
29:10Oui, c'est une partie non-US.
29:10C'est-à-dire que ça divise par deux.
29:12Oui, je comprends.
29:13Oui, oui, oui.
29:13Il y a beaucoup de flou, quand même.
29:14C'est un cadre encore très mouvement,
29:16le cadre tarifaire.
29:18Vos remarques par rapport à ça, Léa,
29:20et puis je voulais qu'on dise un mot, quand même.
29:21Alors là, pour le coup,
29:22d'une bataille qui est en cours
29:25depuis des années avant même Trump,
29:27face à la Chine,
29:29on a l'impression que les choses,
29:30non seulement se durcissent,
29:31mais s'accélèrent.
29:33Est-ce qu'on va vers...
29:34Est-ce que l'objectif est un découplage total,
29:37ou en tout cas le plus important possible
29:41entre ces deux zones économiques ?
29:43Et si oui, qu'est-ce que ça donne ?
29:45Alors, l'objectif n'est pas le découplage,
29:48c'est qui gagne cette rivalité stratégique
29:51sinon américaine.
29:51C'est très clair, depuis des années...
29:53On se coupe de tout.
29:54C'est un embargo total sur tout, quoi.
29:56Alors, il y a plusieurs choses.
29:57Il y a deux actualités qui sont importantes
30:01et qui n'ont pas été un peu vues
30:02dans notre vague d'actualités.
30:03La première, c'est quand même que la Chine
30:04a répondu à ses effets tarifaires
30:06en mentionnant que pour les partenaires de la Chine,
30:09il fallait faire attention
30:10à ce qu'il n'y ait pas de mesures coercitives
30:12envers la Chine avec les deals signés avec les US.
30:15Et le deuxième, c'est la réponse américaine.
30:16Donc, on est noyé dans les tarifs.
30:18Il y a eu une hausse spectaculaire
30:19des tarifs associés sur les panneaux solaires
30:21sur tous les pays de la zone sud-asiatique,
30:24le Cambodge, la Thaïlande,
30:25alors avec des tarifs démentiels
30:27à plus de 3000%, plus de 300%,
30:29qui est fait par l'administration américaine
30:31pour contrer en partie
30:32la capacité qu'aurait la Chine
30:33à passer par le TIT.
30:34Bien sûr.
30:35Et donc, quand on pose ces deux points de vue-là,
30:39un, je pense que la guerre commerciale
30:41est très forte,
30:42que c'est encore une fois le point d'ancrage
30:43par rapport à ce que fait Trump.
30:44On voit bien que c'est vraiment la Chine le problème.
30:47Comment ça fonctionne
30:49et qu'est-ce qu'on peut voir pour le scénario ?
30:50Un, moi j'ai arrêté de faire les calculs
30:52au-delà de 100%,
30:53qu'on soit à 100%, 150%,
30:55peu importe.
30:56C'est un embargo, quoi.
30:56C'est important aussi pour l'inflation américaine.
30:59C'est-à-dire que quand vous faites la part
31:01des biens qui sont importés,
31:03par quel type de biens,
31:04quels sont les principaux distributeurs,
31:07peu importe ce que vous faites,
31:08même si on baisse à 10% sur l'ensemble
31:10du reste du monde,
31:11le fait que la Chine soit à un niveau substantiel
31:12est significatif pour l'inflation américaine.
31:15L'un ne compense pas l'autre.
31:16Entre plus 1,5 à plus 2 sur l'inflation américaine.
31:19Ça ne change pas les perspectives.
31:19Ça ne change absolument pas les perspectives.
31:21C'est cette problématique avec la Chine.
31:24Quand on regarde la croissance chinoise aujourd'hui,
31:26alors le parti fixe la croissance à 5% cette année.
31:30S'il y avait une marche arrière
31:31qui serait plutôt dans le cadre
31:32des négociations initiales
31:34où on a quelque chose entre 20 et 30%
31:36de tarifs sur la Chine
31:37qui ne serait plus marqué que les autres
31:38mais dans un niveau plus agréable,
31:40c'est plutôt des perspectives de croissance
31:41de l'ordre de 4% cette année
31:43pour l'économie chinoise.
31:45Il faut voir que dans les composantes du PIB chinois,
31:47une grosse partie est liée au commerce extérieur
31:49depuis ces dernières années.
31:50Ça a permis de compenser la faiblesse
31:52de la consommation et de l'investissement.
31:53Donc quand on soustrait cette partie-là,
31:56déjà de fait suivant le niveau où sont mis les tarifs,
31:58mais ça nous ramène une croissance chinoise qui est faible.
32:00La Chine a des marges de manœuvre budgétaires,
32:03elle a le contrôle du change,
32:04elle a des questions politiques
32:05à cela près que sa politique monétaire ne fonctionne plus
32:07et donc il faut relancer la confiance.
32:09C'est ce qu'ils font avec leur plan.
32:10Ils sont en train de les accélérer.
32:12Le problème qu'on a, c'est un peu l'effet de second tour.
32:14C'est-à-dire, si on n'est pas juste dans une guerre commerciale
32:19à la première guerre commerciale, à 2018-2019,
32:22mais qu'on rentre vraiment dans une vraie guerre commerciale
32:24avec une bascule, les réroutages, les mesures ou autres,
32:27là, c'est des scénarios de croissance chinoise.
32:29Alors, pour l'instant, c'est du calcul de point de cas,
32:31mais on prend le poids du commerce extérieur dans le PIB chinois.
32:34On y soustrait les Américains en disant
32:36qu'on ferme totalement le marché.
32:38Là, c'est des scénarios de croissance chinoise.
32:39On a un PIB chinois autour de 3%.
32:42C'est la récession.
32:44Ce n'est pas un scénario USA 1
32:46et ce n'est pas un scénario zone euro à 0,5.
32:49Et c'est là où, en fait, le point de bascule...
32:51Alors, je vais faire le Roubini de la bande aujourd'hui,
32:53mais globalement, je pense qu'on essaye
32:57de s'auto-convaincre, moi, la première,
33:00que ça va bien se passer,
33:02que Trump va effectivement faire une marche arrière,
33:05qu'il va y avoir des solutions.
33:06La manière dont la Chine est en train de se positionner aujourd'hui
33:09dans sa manière stratégique,
33:12dans sa manière de parler,
33:13montre qu'on a déjà passé un stade
33:14et qu'on voit bien les discussions.
33:18Aujourd'hui, quand vous avez...
33:19Ça revient à la discussion de la confiance.
33:21Quand vous avez une puissance américaine
33:23sur laquelle vous ne pouvez plus faire confiance,
33:25que la Chine sait que c'est son moment à elle
33:27pour essayer, en fait, de tirer avantage
33:30de cette rivalité chino-stratégique
33:32qui devait, en gros, durer 10 à 20 années,
33:35qu'elle utilise ce push-là,
33:37que l'Europe est en train de re-réfléchir à la Chine,
33:39que l'Espagne se positionne par rapport à la Chine,
33:42c'est l'accélération des scénarios de fragmentation.
33:45Les conclusions de ces scénarios-là,
33:46c'est de dire qu'il y a deux zones qui sont lésées,
33:49l'Europe et les États-Unis,
33:50la Chine et le reste du monde.
33:52Non, au contraire.
33:53Et donc, c'est un peu ça, ce scénario.
33:54C'est qu'en fait, on est dans une transformation du commerce
33:57que Trump est en train d'accélérer.
33:59Et c'est nous qui avons le plus à perdre.
34:00Et c'est nous qui avons le plus à perdre.
34:01Alors, c'est les Américains.
34:02Oui, les Américains et les Européens.
34:04C'est la question.
34:05Est-ce qu'on se considère aujourd'hui dans un bloc avec les Américains ?
34:07C'est le vrai sujet.
34:08Mais globalement, ce scénario-là,
34:11et c'est pour ça aussi que Trump...
34:12La Chine demande un renforcement des relations
34:15avec l'Union Européenne au plus haut niveau.
34:16Oui, mais il faut qu'on oublie quelque chose, quand même.
34:19Il faut qu'on oublie la Chine.
34:21Là, on fait un tableau magnifique.
34:24Elle n'a pas de marge de manœuvre budgétaire.
34:26Elle a un déficit colossal, déjà.
34:28Et ensuite, on a oublié qu'il y a encore quelques mois,
34:32tout d'un coup, ils ont changé toutes les réglementations,
34:34si vous vous souvenez bien.
34:36Et tout le monde s'était dit,
34:37ouh là là, la Chine n'est plus investissable.
34:39Oui, bien sûr.
34:41On a oublié que c'est un régime qui est...
34:44Et donc, je ne suis pas convaincue
34:45que les Européens ou le reste du monde
34:48veuillent absolument courtiser maintenant
34:52la Russie et la Chine.
34:53La Russie, ils ont compris.
34:55La Chine, je ne crois pas du tout
34:56que ça irait dans ce sens-là.
34:58Et surtout pas en termes de commerce mondial.
35:00Parce que si on regarde ce qui s'est passé
35:02depuis que la Chine est rentrée dans l'OMC,
35:04je ne suis pas sûre que ce soit à l'avantage de tout le monde.
35:07Non, non, mais c'est sûr.
35:08On y a gagné en termes de désinflation.
35:10C'est une réalité.
35:12La vraie problématique, c'est que la désinflation,
35:16elle a eu, à la fin,
35:17elle a commencé à avoir des inconvénients
35:20avec les risques déflationnistes.
35:22Et qu'on n'a pas su gérer ça,
35:24les gouvernants n'ont pas su gérer, etc.
35:26Mais je ne suis pas totalement convaincue
35:28de l'idée que tout d'un coup,
35:30la Chine va être l'objet de la confiance des Européens.
35:32Pour l'Europe, c'est l'enclume et le marteau.
35:34Mais en fait, vous avez trois cadrages de scénario aujourd'hui.
35:37C'est qu'en fait, les Etats-Unis ont une question
35:40sur la confiance qu'on a.
35:42La Chine voit son rôle pour devenir une puissance d'ancrage,
35:45à tort ou à raison.
35:46Et l'Europe face à ça, qu'est-ce qu'elle fait ?
35:48Il faudrait que ce soit l'Europe la puissance d'ancrage.
35:50Mais l'Europe n'a pas la capacité politique
35:52de cette puissance d'ancrage.
35:53Et sur les questions budgétaires de la Chine,
35:55encore une fois, il y a un problème d'endettement
35:57des collectivités, il y a un problème d'endettement
35:58des banques locales, il y a un problème d'endettement.
36:00Le déficit aujourd'hui, pour la Chine, fait par le parti,
36:04c'est 4% cette année.
36:05Il y a des marges de manœuvre énormes.
36:07Le problème chinois, c'est un problème de système bancaire
36:10et un problème d'endettement des collectivités
36:12et des niveaux autonomes.
36:13Elle fera ce qu'elle a envie.
36:14Il y a pas mal d'orbilans quand même aussi.
36:16On est à 8% de déficit à peu près à calculer.
36:19Mais elle ira. Et elle a la capacité à le faire.
36:21Comme les Etats-Unis.
36:22Ça ne change rien.
36:23avec le statut de valeur refuge du dollar
36:25et des taux longs.
36:26Ça veut dire, le mouvement de janvier,
36:28de cette hausse de primes de terre,
36:29moi, c'est ça qui me fait peur.
36:31C'est que la hausse de primes de terre
36:32est normalisée à zéro.
36:34Je ne dis pas que les Etats-Unis n'ont pas...
36:36Visiblement, le rôle de valeur refuge
36:38a été remis en cause.
36:39Je ne pense pas une seconde que la Chine
36:41va devenir valeur refuge.
36:43Valeur refuge.
36:44Non, non.
36:44Mais elle va chercher à se positionner.
36:46Oui, enfin bon.
36:47Elle peut le devenir pour certains
36:48de ses partenaires locaux
36:49dans une zone asile.
36:50Mais ça, ça fait longtemps que c'est le cas.
36:52Je suis d'accord, mais c'est un statut
36:53qui peut se renforcer.
36:55Oui, je ne sais pas.
36:57À mon avis, il est très bien ancré
36:58en réalité comme statut déjà.
37:00Bon, parmi toutes ces considérations,
37:02que vont dire les entreprises, Florent ?
37:04Puisque là, on entre dans le dur
37:06de la période de publication de résultats.
37:09Il y a déjà eu quelques objets intéressants
37:13de ce point de vue-là.
37:14Qu'est-ce qu'on attend des entreprises
37:15dans ce contexte ?
37:17C'est un peu tôt pour donner un enseignement
37:21des publications.
37:22C'est vrai qu'il y a eu
37:23quelques enseignements intéressants
37:24la semaine dernière.
37:26Alors, ce qui est intéressant,
37:27là, l'enjeu, c'est de maintenir sa guidance.
37:30Déjà, d'en livrer une.
37:31On est vraiment sur...
37:33L'enjeu, il est là.
37:34Donc déjà, c'est ça.
37:35Donc le jeu, ça va se compter
37:36les entreprises qui sont capables
37:37de confirmer, enfin,
37:39de maintenir des perspectives.
37:41Je ne dis pas de les confirmer
37:42ou de les abaisser
37:43ou de les rehausser,
37:45mais de simplement donner des perspectives.
37:46Ceux qui les maintiennent,
37:47qui ne touchent pas leur guidance,
37:49c'est déjà...
37:49Là, c'est le top du top.
37:50Après, sur le discours des entreprises,
37:54la semaine dernière,
37:55il y avait ASML, TSMC,
37:56ils ne savent pas plus que nous.
37:59Non.
37:59Ils sont dans le flou
38:00et ils disent qu'on ne spécule pas
38:02sur la politique tarifaire de Trump.
38:03Donc là, il n'y aura pas de...
38:06Il n'y aura pas dans le discours...
38:07On ne va pas apprendre des choses
38:08dans le discours
38:09sur la politique tarifaire de Trump.
38:11Ils seront dans le flou.
38:13Non, mais on va apprendre
38:13combien ça peut coûter
38:15pour une entreprise
38:16exposée à des tarifs.
38:17C'est difficile à pricer,
38:19même pour les entreprises.
38:19Oui.
38:20Parce que de toute façon,
38:21ils ne peuvent pas raisonner
38:22toute chose étant égale par ailleurs.
38:24C'est tellement volatil.
38:25Et en un tweet,
38:26il peut effacer tout ce qu'il a fait.
38:28Donc c'est très difficile.
38:29Après, il y a une manière
38:31de se positionner en amont.
38:33Et nous, c'est vrai qu'on a identifié
38:35vraiment trois catégories d'entreprises
38:37qu'on a favorisées jusque-là.
38:39La première, évidemment,
38:40c'est celles qui sont
38:41un petit peu isolées
38:42des politiques tarifaires.
38:44Soit parce qu'elles sont tournées
38:45vers leur économie domestique,
38:47soit parce que leur cœur business
38:49fait qu'elles ne sont pas exposées
38:50aux tarifs.
38:51Dans la tech,
38:52il y a Netflix, par exemple.
38:53Voilà, ça traverse complètement.
38:55C'est quasi au plus haut historique.
38:56Ça fait partie d'entreprises
38:57qu'on avait identifiées.
38:58Ça veut dire...
38:59Non, mais intéressant, Netflix,
39:00parce qu'on parle beaucoup
39:01de la balance des biens
39:03déficitaires des États-Unis
39:06vis-à-vis de l'Europe.
39:07Mais ils sont très exécutaires
39:08en termes de services.
39:09Et Netflix est l'emblème.
39:10C'est-à-dire que l'Europe
39:11fait les fins de mois
39:12du trésor américain
39:14et en échange,
39:15on est devant Netflix
39:16le soir quand on rentre du boulot.
39:19Il n'y a pas de crainte ?
39:21Il y en a toujours.
39:22Mais si vous avez toujours peur,
39:24on n'a pas.
39:24Oui, je comprends.
39:24Vous ne faites rien.
39:25Mais effectivement, oui,
39:27ça fait partie des risques
39:28qu'on a identifiés
39:29dans le scénario d'investissement.
39:30Si ça se matérialise,
39:32on avisera.
39:33La deuxième catégorie,
39:34c'est qu'il me semble
39:35qu'il faille rester
39:36quand même positionnés
39:37sur des acteurs globaux
39:38exposés à des chaînes
39:40d'approvisionnement mondiales.
39:43Mais on va aller chercher
39:44des entreprises
39:45de grande qualité
39:46qui ont des très fortes
39:46barrières à l'entrée
39:47et donc du pricing power
39:49qui vont être capables
39:50de traverser la période
39:51soit en répercutant
39:53les hausses de prix
39:53soit parce qu'ils ont
39:54ce pricing power
39:55pour être capables
39:57de le faire.
39:58Et la troisième catégorie,
39:59c'est des entreprises
39:59qui sont très agiles,
40:01qui ont des facilités
40:02de production.
40:03Alors on a parlé
40:03du Mexique, du Canada,
40:04l'Amérique latine,
40:06ça peut être intéressant
40:07ou des entreprises
40:08qui aident les autres
40:09à optimiser
40:11leur chaîne logistique.
40:12Je prends souvent
40:13l'exemple de Palantir
40:14qui a aidé Heineken
40:16à réorganiser
40:17une partie
40:17de sa chaîne logistique
40:18et le boss
40:20de la logistique
40:21d'Heineken
40:21disait qu'il était bluffé
40:23parce qu'étant donné
40:24la complexité
40:25de la chose,
40:27en trois mois,
40:27ils avaient réussi
40:28un travail
40:29qui met d'habitude
40:29trois ans à se faire.
40:30Palantir,
40:31c'est le raffinage
40:31de données.
40:32Exactement,
40:32tout à fait.
40:33Donc voilà,
40:34on est plutôt
40:35sur ces entreprises-là.
40:37Après,
40:38il y a des thématiques
40:38qu'on aime bien
40:39et dans toutes les zones,
40:40il y a des choses intéressantes.
40:41La tech chinoise
40:42est très intéressante.
40:43Il y a eu un renversement
40:44complet du gouvernement
40:45chinois sur la tech.
40:46Ah oui,
40:46ça y est,
40:47on a vu Jack Ma
40:48de retour.
40:49Alibaba,
40:50c'est un titre
40:50qu'on continue de porter.
40:53En Europe,
40:54il y a la défense
40:54qui est très intéressante
40:55et d'ailleurs
40:55toute la thématique
40:56de sécurité,
40:57on aime beaucoup
40:58ce sous-thème-là.
41:00Pour un investisseur
41:01moyen et long terme,
41:02ce n'est pas surjoué encore
41:03ce thème-là ?
41:04Il y a une visibilité
41:05qui est trop forte en fait.
41:06Ça a rendu un peu d'ailleurs,
41:07le thème a un peu rendu,
41:09mais c'est vrai
41:09qu'on a vu
41:09le rail metal
41:10à 62 PE,
41:11on se demandait quand même
41:12si on n'était pas
41:13allé un peu loin.
41:14Peut-être que le rail metal,
41:14on va un peu loin,
41:15je vous l'accorde,
41:16mais il y a une visibilité
41:17qui est tellement forte
41:18que vous cherchez.
41:18Et puis c'est un thème
41:19plus large
41:19que simplement le rail metal.
41:20Voilà, tout à fait.
41:21Et puis vous cherchez
41:28des personnes
41:28qui pour l'instant
41:29n'est pas touchées
41:30par les coupes budgétaires
41:31Trump par exemple.
41:32Il y a la cybersécurité
41:33qui est très intéressante
41:35puisque la guerre technologique
41:36avec DeepSync
41:37s'est complètement réaccélérée
41:38avec les Chinois.
41:39Donc ça,
41:40c'est des poches intéressantes
41:41et on continue
41:41de pousser notre thématique
41:43d'IA et de robotique
41:44parce qu'étant donné
41:45la démondialisation
41:47qui est en cours
41:47et la démographie
41:50et qui est la situation
41:51dans laquelle on connaît
41:52dans les pays occidentaux,
41:54nécessairement les entreprises
41:55ont continué
41:56besoin de faire
41:58des gains de productivité
41:59et de continuer
42:00à automatiser.
42:00Malgré l'incertitude Trump,
42:02y compris sur des domaines
42:03technologiques très importants,
42:05vous dites que c'est quand même
42:06des thématiques
42:06qui offrent encore
42:07de la visibilité tout simplement.
42:08C'est l'issue
42:09qu'on trouve
42:09à cette guerre tarifaire
42:10parce que je pense
42:12qu'il a fait avaler
42:12à tout le monde
42:13que les 10%
42:13c'était le cas de base
42:14et donc même s'il revient
42:19que sur 10%,
42:20les entreprises
42:20pour conserver
42:21un niveau de marge important
42:23et un buffer,
42:25il faut qu'elles continuent
42:27de faire des gains
42:28de productivité
42:29et d'automatiser.
42:31Bon, sur ces marchés,
42:32comment on se positionne
42:34effectivement ?
42:35Est-ce qu'il y a quand même
42:35des trends,
42:36des tendances ?
42:36Alors déjà,
42:37la défiance vis-à-vis
42:38des actifs américains,
42:39comment est-ce qu'on se positionne
42:40par rapport à ça ?
42:42On a eu plutôt tendance
42:43parce qu'il n'y avait pas
42:44de visibilité,
42:45on est d'accord,
42:47plutôt tendance
42:48à diminuer les budgets
42:52de risque globalement
42:53et à préférer avoir
42:55des positionnements tactiques
42:57quand on les trouve possibles,
42:59notamment sur la base
43:00d'analyse technique
43:01parce que ce sont des marchés
43:02qui sont plus des marchés
43:03de sentiments,
43:04des marchés techniques
43:05et tant que ça ne se stabilise
43:07pas un peu,
43:08il nous semble très difficile
43:09de faire des paris
43:10tendanciels
43:12sur...
43:14Voilà,
43:14très compliqué
43:16d'avoir une vision,
43:18bon,
43:18on sent bien
43:19qu'on va avoir
43:19un peu moins de croissance,
43:20sur l'inflation,
43:21ça se discute
43:22parce qu'on va avoir
43:23un choc de prix,
43:24mais un choc de prix
43:25peut être inflationniste
43:26ou déflationniste
43:27derrière,
43:28donc ça reste une question
43:29que la Fed a ouverte d'ailleurs,
43:31elle a dit l'un ou l'autre,
43:33on ne sait pas de quoi,
43:35qui sera la tête de la Fed
43:36demain,
43:37enfin bref,
43:38donc dans ce cas-là,
43:39pour nous,
43:39budget de risque limité,
43:40sauf il y a des poches
43:41qui nous semblent intéressantes
43:42parce qu'il y a la possibilité
43:44de capter un rendement
43:46qu'on trouve relativement intéressant,
43:48donc on peut penser
43:48au high yield
43:49qu'on trouvait très cher
43:50à un moment,
43:51qui a quand même,
43:53qui s'est quand même,
43:54voilà,
43:54un petit peu écarté
43:55et qui offre,
43:56on peut capter
43:57une rentabilité
43:59à 3 ans,
44:00plutôt du court terme,
44:02voilà,
44:02et c'est un rendement
44:03qui couvre quand même
44:04une partie des risques
44:05potentiels encore à venir
44:06de ce point de vue-là.
44:07En tout cas,
44:07en tant qu'Européen en plus,
44:08qui est quand même,
44:09voilà,
44:09relativement intéressant
44:10par rapport à la baisse des taux,
44:11après,
44:12sur le pari US-États-Unis,
44:14nous,
44:14on a aujourd'hui,
44:15enfin,
44:15depuis un petit moment,
44:16on a neutralisé
44:17le call entre les deux,
44:21sauf effectivement
44:22sur des paris techniques,
44:25presque,
44:25j'allais dire,
44:26voilà.
44:26Oui,
44:26j'entends,
44:26oui,
44:27bien sûr.
44:27Pareil,
44:28sur le dollar,
44:29on a été loin à un moment
44:30sur l'euro,
44:31puis on s'est dit non,
44:32voilà.
44:32Oui,
44:32non,
44:32mais il y a plein
44:33d'indicateurs de survente
44:34partout,
44:34le dollar doit être survendu
44:36comme jamais,
44:37je voyais qu'en avril,
44:39la baisse de Wall Street
44:40par rapport au reste du monde,
44:41je prends le MSCI ex-US,
44:43bien sûr,
44:44a jamais été aussi importante,
44:47voilà.
44:48Mais si vous prenez le MSCI chine
44:49par rapport au CSI 300,
44:51c'est le grand écart,
44:53vraiment,
44:53donc,
44:54voilà,
44:55et il nous semble que là,
44:56les fondamentaux,
44:58la stratégie est un peu plus compliquée,
45:00il vaut mieux être relativement
45:01peu risqué en termes stratégiques,
45:03mais savoir prendre des paris
45:04plus tactiques.
45:05Oui,
45:06bon,
45:06peu de prise de risque à court terme,
45:08vous êtes d'accord avec cette idée,
45:09sur le plan des marchés de l'investissement,
45:11on le saurait à moins,
45:12on le saurait à moins.
45:14Je note le fait qu'on ne peut plus raisonner
45:17toutes choses égales par ailleurs,
45:18donc on n'a pas un peu plus de situations,
45:20oui,
45:21je pense que c'est le premier point.
45:22Mais quand on réfléchit,
45:23bon,
45:24c'est vous qui avez déroulé le scénario,
45:25effectivement,
45:26de crise institutionnelle,
45:28si je peux l'appeler comme ça,
45:29aux Etats-Unis.
45:30En fait,
45:30c'est ça aujourd'hui qu'il faut tenir,
45:32on peut très bien monter des scénarios,
45:33Trump paraît tout,
45:35Powell reprend,
45:36on a de la dérégulation,
45:37on a une révolution dans la tech,
45:39on fait des dépenses fiscales,
45:40on peut rebasculer sur ce scénario-là,
45:43la question,
45:43c'est que quand on a pénalisé longtemps la confiance,
45:45et qu'on ne peut plus faire confiance aux institutions,
45:48je pense que le scénario de stagflation
45:50est probablement le meilleur des scénarios qui arrivent,
45:52avec un risque qui sera probablement le scénario asymétrique.
45:56Et la crainte toujours,
45:57c'est de dire attention,
45:58les chaînes de valeur,
45:59tarifs et le commerce mondial,
46:01ça, on l'a oublié,
46:02c'est pas du tout encore dans les scénarios.
46:05Oui, bon,
46:06on va suivre ça,
46:07on arrive quasiment aux 100 jours de Trump,
46:10ce sera techniquement, je crois,
46:11la semaine prochaine,
46:1229 ou 30 avril,
46:13tout dépend comment est-ce qu'on compte
46:14depuis son installation à la Maison Blanche,
46:16le 20 janvier dernier.
46:17Merci à vous trois d'avoir été invités de Planète Marché ce soir,
46:19Léa Daupha,
46:20Stack Economics,
46:21Jeanne Asrave Bitton,
46:22BFTIM
46:23et Florent Martini,
46:24très chanteau,
46:24Asset Management.
46:29Le dernier quart d'heure de Smartbourg,
46:31chaque soir,
46:31c'est le quart d'heure thématique,
46:33les marchés européens,
46:34en tout cas,
46:35étaient fermés hier,
46:36lundi de Pâques,
46:37nous avons donc la chance
46:38d'avoir notre quart d'heure américain
46:40décalé à ce mardi
46:41et nous retrouvons ainsi
46:42Pierre-Yves Dugas
46:43à distance,
46:44en visio,
46:45avec nous.
46:45Bonsoir Pierre-Yves,
46:46merci beaucoup.
46:47Oui,
46:48l'Europe était fermée hier,
46:49c'est pour ça qu'on se retrouve
46:50aujourd'hui avec vous.
46:51En revanche,
46:52les marchés américains,
46:53eux,
46:53étaient bien ouverts,
46:55prêts à répondre
46:56aux dernières attaques
46:58de Donald Trump
46:58contre Jérôme Poel.
47:00Vous dites,
47:00Donald Trump
47:01n'est plus dans la disruption,
47:03il est presque dans le sabotage
47:04des marchés américains.
47:05Écoutez,
47:07ça y ressemble tout de même,
47:09étrangement,
47:10sabotage délibéré,
47:13quand on s'acharne comme ça
47:15sur ce pauvre Jérôme Poel,
47:18qui de toute façon
47:18ne sera plus là l'an prochain,
47:23et qu'on l'insulte de cette manière
47:25pour exercer une telle pression
47:28sur la réserve fédérale,
47:31alors qu'on est dans un climat
47:33précisément déjà de défiance
47:35à l'égard du papier américain,
47:37d'inquiétude sur le bouleversement
47:39de tous ces systèmes d'équilibre
47:41et de contrôle
47:43qui faisaient la merveille
47:44du système politique américain,
47:47ça ressemble à du sabotage.
47:50Je ne vous parle même pas
47:51des droits de douane
47:51qui changent toutes les 5 minutes.
47:53Le mois d'avril,
47:54alors aujourd'hui ça va mieux,
47:56mais on verra de quoi demain sera fait.
47:58Le mois d'avril va se terminer,
48:00c'est le pire mois d'avril boursier
48:02depuis 1932.
48:05Le dollar s'effondre,
48:07l'or qui établit
48:08de nouveaux records tous les jours,
48:09le dollar a perdu
48:10depuis le début de l'année
48:11face à un grand panier de devises
48:129%.
48:14Donc dans ce contexte-là,
48:18mettre en question
48:19l'indépendance
48:20de la politique monétaire américaine
48:23ressemble,
48:25de mon point de vue
48:26et du point de vue
48:27de beaucoup d'autres,
48:28à du sabotage.
48:30En outre,
48:30c'est complètement contre-productif.
48:34Imaginons une seconde
48:35le scénario délirant
48:37où demain,
48:39Jérôme Powell,
48:40soit limogé.
48:41il va saisir immédiatement
48:44les tribunaux,
48:46on va s'engager
48:46dans un bras de fer juridique
48:48qui va intervenir
48:50dans un effondrement
48:51des marchés obligataires
48:52et des marchés d'action.
48:56Et imaginons
48:56qu'il emporte la bataille.
48:59Combien de temps
49:00ça va prendre ?
49:01Plusieurs semaines
49:02d'incertitude
49:03qui s'ajoutent à l'incertitude.
49:05Imaginons
49:05qu'il perde cette bataille.
49:07Qui pourrait succéder
49:08à Jérôme Powell
49:10dans un état de sérénité
49:12pour faire un travail
49:13constructif
49:14de lutte contre l'inflation ?
49:16Tout ça
49:16est complètement absurde
49:18et ressemble
49:18à une espèce
49:19de sabotage aveugle.
49:21Oui.
49:22Toujours la même question
49:23que je me pose.
49:24Et bon,
49:25des gens ont dû expliquer
49:26à Donald Trump
49:26quand même
49:27que c'était
49:27un risque
49:29de saper
49:31comme ça
49:31la crédibilité
49:32d'une banque centrale.
49:35Pierre-Yves,
49:35quel est l'intérêt
49:37pour lui
49:37de mettre
49:38autant de pression
49:39sur Jérôme Powell ?
49:40Dans l'émission
49:41juste avant,
49:42une des explications
49:43qu'on a trouvées,
49:43vous l'avez dit vous-même,
49:45c'est la baisse du dollar
49:45de quasiment 10% maintenant
49:47face à un ensemble
49:48de devises
49:49depuis l'arrivée
49:50de Donald Trump
49:51au pouvoir
49:51en janvier dernier.
49:53Alors,
49:53c'est une explication,
49:55je pense que c'est
49:56une explication
49:57qui inquiète
49:59énormément
49:59Scott Besant
50:00qui fait tout,
50:03nous l'avons déjà dit
50:04au cours de nos derniers échanges,
50:06pour être le dernier adulte
50:08dans la pièce
50:08et expliquer
50:09au président Trump
50:11que l'indépendance
50:12de la politique
50:12monétaire américaine
50:13c'est un joyau,
50:15qu'il est parfaitement
50:18dans l'intérêt
50:19bien compris
50:20de l'administration Trump
50:22de faire baisser
50:23les taux d'intérêt
50:24à long terme
50:25et de ne pas s'obséder
50:27avec les taux d'intérêt
50:28à court terme.
50:28Or,
50:30cette espèce
50:30de sabotage
50:31est en train
50:32de faire grimper
50:32les taux d'intérêt
50:33à long terme
50:34et que le dollar
50:36modé de réserve
50:37internationale
50:38c'est un autre joyau
50:39que l'Amérique
50:41doit absolument
50:42préserver.
50:43Scott Besant
50:43n'est pas du tout
50:44dans la ligne
50:45maga
50:46des glingaux
50:48il ne peut rien
50:49nous arriver
50:50nous sommes
50:50les plus puissants.
50:53Bon,
50:54malgré tout
50:54pour le moment
50:55Scott Besant
50:56reste en place
50:57il est là
50:59pour faire
51:00ce qu'il peut
51:00combien de couleuvres
51:01va-t-il devoir avaler
51:03avant de se poser
51:03des questions
51:04sur les raisons
51:05de sa présence
51:07en tant que secrétaire
51:09au Trésor.
51:09Oui,
51:10Scott Besant
51:10qui répète
51:11régulièrement
51:11que la politique
51:13du dollar fort
51:14strong dollar policy
51:15est intacte
51:16du point de vue
51:17de l'administration
51:18Trump
51:18aujourd'hui.
51:19Ça reste en tout cas
51:20une politique active
51:21et valable
51:23y compris
51:23sous cette
51:24administration.
51:26Qu'en est-il
51:26de l'opinion publique
51:27après bientôt
51:29100 premiers jours
51:29de Donald Trump ?
51:30Comment est-ce que
51:31les choses évoluent
51:31pour lui
51:32de ce point de vue-là
51:32Pierre-Yves ?
51:34Alors je trouve
51:35que c'est très inquiétant
51:36c'est très inquiétant
51:38non pas au premier degré
51:40c'est-à-dire
51:42que ça n'est pas
51:43très inquiétant
51:44pour Donald Trump
51:44et du coup
51:45c'est inquiétant
51:46parce que
51:47le recul
51:49de la popularité
51:50de Donald Trump
51:50et de ses politiques
51:51qui est évident
51:53et nous allons en parler
51:53il n'est pas
51:55spectaculaire
51:56et il n'est pas
51:57encore
51:58large
52:00c'est-à-dire
52:01que la politique
52:02extrêmement agressive
52:04de Donald Trump
52:05dans tous les domaines
52:06a achevé
52:08assez rapidement
52:09de convaincre
52:10les Européens
52:10que Donald Trump
52:11était quasiment
52:12un fou furieux
52:12mais les Américains
52:14eux n'en sont pas
52:14encore convaincus
52:15du coup
52:16je trouve cela
52:17très inquiétant
52:18parce que
52:19précisément
52:20si Wall Street
52:22n'arrive pas
52:22à convaincre
52:23Donald Trump
52:24qu'il faut qu'il
52:24arrête de faire
52:25n'importe quoi
52:25peut-être que
52:26les sondages
52:27vont le faire
52:28et ça n'est toujours
52:29pas le cas
52:29je vous donne
52:30quelques exemples
52:31le taux d'approbation
52:34du travail général
52:35du président
52:35des Etats-Unis
52:36on est tombé
52:38à 44%
52:40d'approbation
52:4151%
52:43critique
52:4344%
52:45je connais
52:46beaucoup
52:47de chefs
52:48d'Etat
52:48et de gouvernement
52:49qui seraient contents
52:49d'y être
52:50aujourd'hui
52:50en ce qui concerne
52:53l'économie
52:5455%
52:56désapprouvent
52:57indiscutablement
52:59il y a une inquiétude
53:00qui grandit
53:00mais enfin
53:00il y a encore
53:0143%
53:02qui sont contents
53:03et là où je trouve
53:04que c'est vraiment
53:04inquiétant
53:05c'est que
53:06d'abord la politique
53:08relative aux immigrants
53:09aux fermetures
53:10de la frontière
53:11aux expulsions
53:11muselées
53:12alors ça
53:13c'est très populaire
53:14alors ça c'est
53:15on est à plus de 53%
53:16de popularité
53:17pour cet aspect-là
53:18de la politique
53:19et puis
53:2057%
53:24des américains
53:24sont déjà
53:25convaincus
53:26que soit la récession
53:27est là
53:28soit qu'elle va arriver
53:29ça
53:31cette espèce
53:32de cycle
53:32négatif
53:33cette espèce
53:34d'effet pervers
53:36risque
53:37de s'enclencher
53:3849%
53:40seulement
53:41des américains
53:43désapprouvent
53:44la politique
53:44de droit de douane
53:45on pourrait penser
53:46que
53:46dans le contexte
53:48de leur conviction
53:49que l'inflation
53:50va s'aggraver
53:51que leur pouvoir d'achat
53:52va diminuer
53:52en raison de ces
53:53droits de douane
53:53ils seraient critiqués
53:54et bien non
53:5549%
53:56approuvent encore
53:58cette politique
53:58et la Chine
53:59reste
54:00et de manière bipartite
54:02tant chez les républicains
54:03que chez les démocrates
54:04un ennemi épouvantable
54:06que
54:06une grande partie
54:08de l'opinion américaine
54:09souhaite voir
54:10punir
54:1149%
54:14de désapprobation
54:15pour les droits de douane
54:16seulement
54:1635%
54:17approuvent
54:18j'aurais pensé
54:19que
54:19la désapprobation
54:20des droits de douane
54:21serait déjà
54:22proche de 60%
54:23bon
54:24entre
54:24le garde-fou
54:26des marchés
54:27et des marchés
54:27obligataires
54:28notamment
54:29qui arrivent
54:30quand même
54:30à faire réfléchir
54:32Donald Trump
54:33de temps à autre
54:34qu'on fait
54:35la séance
54:35du 9 avril
54:36dernier
54:37et le capital politique
54:39alors qui n'est pas
54:39totalement intact
54:40mais qui reste quand même
54:41important pour Trump
54:43à travers les sondages
54:43que vous citez
54:44comment est-ce qu'on
54:45sort de ça
54:46Pierre-Yves ?
54:48Alors d'un point de vue
54:49boursier
54:50je vais commencer
54:51par dire des choses
54:52un peu désagréables
54:53j'observe
54:55avec grand intérêt
54:57j'écoute avec grand intérêt
54:58les intervenants
54:59qui viennent avant
55:00que je n'apparaisse
55:02sur la caméra
55:02et depuis un mois
55:03je constate
55:05que tout le monde
55:05est d'accord pour dire
55:06ça y est
55:07c'est le moment venu
55:08pour l'Europe
55:08l'Allemagne
55:09nous fait du déficit
55:11tous nos problèmes
55:12sont résolus
55:13bon
55:14il est certain
55:16que
55:16le surinvestissement
55:18dans les portefeuilles
55:19des valeurs américaines
55:21et le sous-investissement
55:23des valeurs européennes
55:24dans ces mêmes portefeuilles
55:25à la fin de l'année dernière
55:26est en train de se corriger
55:27et ça provoque
55:28un effondrement
55:29côté américain
55:31et une envolée européenne
55:32mais pour autant
55:32les problèmes de l'Europe
55:33que nous évoquions
55:36souvent ensemble
55:37à la fin de l'année dernière
55:38ils sont toujours là
55:39la Russie est toujours
55:40en problème
55:40le manque d'innovation
55:41technologique
55:42le morcellement
55:43réglementaire
55:44etc.
55:46comment sort-on
55:47de cette mauvaise phase
55:48anti-américaine
55:49de sabotage
55:50peut-être que
55:52une nuance
55:55dans l'appréciation
55:56de ce nirvana européen
55:57va amorcer les choses
56:00évidemment
56:01on en sort
56:03en employant
56:04cette analogie
56:05quand on est dans un trou
56:06la première chose à faire
56:07c'est d'arrêter de creuser
56:08il faudrait que Donald Trump
56:10cesse d'insulter tout le monde
56:12et il pourrait commencer
56:14par arrêter d'insulter
56:15le patron de la Fed
56:17ce qu'il fait
56:17pour des raisons purement électorales
56:19parce qu'il anticipe
56:20une récession
56:21et qu'il va faire porter
56:22le chapeau de cette récession
56:23à Jérôme Powell
56:24pour sortir de cette crise
56:27on arrête donc
56:28d'insulter tout le monde
56:29et en particulier
56:30Jérôme Powell
56:30il faut amorcer
56:32un dialogue
56:33avec la Chine
56:34qui débouchera peut-être
56:36sur un recul
56:39de ces barrières douanières
56:40qui atteignent
56:41des niveaux grotesques
56:42qui essentiellement
56:43mettent un terme
56:44au commerce
56:44entre les deux puissances
56:45il faut que
56:47les deux pays
56:47se parlent à nouveau
56:49et que peut-être
56:50peut-être
56:51le début
56:52d'un processus
56:54de désescalade
56:54s'engage
56:55il faudrait aussi
56:56que l'administration
56:58Trump
56:58nous annonce
57:00un accord
57:01avec un autre
57:02grand pays
57:03le Royaume-Uni
57:04le Japon
57:05peut-être
57:06l'Inde
57:08l'Union Européenne
57:09je n'ose y penser
57:10mais ça donnerait
57:12un signal important
57:12qu'il y a un modèle
57:14à suivre
57:14et que ce modèle
57:15pourrait être adopté
57:16pour d'autres pays
57:18et il faudrait
57:20que l'on arrête
57:20de parler de commerce
57:21c'est difficile
57:22parce que c'est très important
57:23mais que l'on parle
57:24fiscalité
57:25et que les républicains
57:26montrent qu'en dépit
57:27de leur très faible
57:28majorité à la Chambre
57:30des représentants
57:30ils sont capables
57:31de relever le plafond
57:32de la dette
57:32de tenir
57:34une grande partie
57:35au moins
57:36des promesses
57:37fiscales
57:38des promesses budgétaires
57:39de Donald Trump
57:41en particulier
57:42la reconduction
57:43des baisses d'impôts
57:44si le sujet
57:46de conversation
57:46redevient
57:47fiscal
57:48dans un sens
57:49de responsabilité
57:50peut-être
57:51que cet extrême
57:52pessimisme
57:53qui frappe
57:54les marchés américains
57:54aujourd'hui
57:55tombera d'un cran
57:57des actifs américains
57:58qui sont vite
57:59devenus radioactifs
58:00pour la plupart
58:01des investisseurs
58:01de la planète
58:03et comme le disait
58:04effectivement
58:05Jamie Dimon
58:05je crois que c'était
58:06son interview
58:06sur Fox
58:07le 8 avril
58:08la veille du 9
58:09et la mise en place
58:10des tarifs
58:11et du grand retournement
58:12de politique économique
58:1414 heures après
58:15par Donald Trump
58:15il est temps
58:16de délivrer des deals
58:17il faut maintenant
58:18que les deals arrivent
58:19voilà ça c'était
58:20la recommandation
58:21de Jamie Dimon
58:22il y a une dizaine
58:23de jours
58:23merci beaucoup
58:24Pierre-Yves
58:24Pierre-Yves Dugas
58:25avec nous
58:25pour ce quart d'heure
58:26américain
58:27chaque semaine
58:28dans Smart Bourse
58:28vous le savez
58:29c'est d'habitude
58:30le lundi
58:31mais aujourd'hui
58:31mardi
58:32après ce long week-end
58:33de 4 jours
58:33pour les marchés européens
58:34à retrouver
58:35de toute façon
58:36en podcast
58:37sur toutes les plateformes
58:38vos plateformes préférées
58:40et en replay
58:41pardon
58:41sur bismart.fr
58:43Smart Bourse
58:50Smart Bourse
58:50vous a été présenté
58:52par Silex
58:52conseils en investissement
58:54produits structurés
58:55gestion d'actifs
58:56technologie
58:57Marte
58:59Smart Bourse
59:00Smart Bourse