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00:00Générique
00:0520h, 21h, Les Informés, Renaud Blanc.
00:10Bonsoir à toutes et à tous, soyez les bienvenus dans Les Informés sur France Info, bien sûr.
00:15Les Informés à la radio et à la télévision sur le canal 27 de la TNT.
00:19Une heure de débat, de décryptage et d'analyse de l'actualité.
00:22Au sommaire, le féminicide de Mérignac et le procès de l'ex-mari de Chahinez Brûlé-Vive en 2021.
00:28La perpétuité pour Mounir Bouta, le verdict est tombé il y a une heure.
00:32Est-ce que ce procès marquera un tournant dans la lutte contre les féminicides en France ?
00:37Réponse de Nos Informés dans un instant.
00:39L'actualité est aussi internationale avec Vladimir Poutine favorable à une administration de l'Ukraine sous l'égide de l'ONU.
00:46Une façon de mettre hors-jeu Volodymyr Zelensky.
00:49Nous parlerons également de la Turquie avec l'arrestation de l'avocat de Ekrem Mamolou.
00:54La Turquie où la démocratie semble s'éloigner chaque jour davantage.
00:58Nos Informés ce soir en pournant Véronique Reyssoul.
01:01Bonsoir Véronique.
01:02Présidente de Backbone Consulting, maître de conférences en communication de crise à Sciences Po,
01:07auteure de L'Ultime Pouvoir, la face cachée des réseaux sociaux aux éditions du CERF.
01:11En face de vous, Émilie Zapalski.
01:13Bonsoir Émilie.
01:14Fondatrice de l'agence de communication Émilie Conseil.
01:16A vos côtés, Franck Dedieu, rédacteur en chef.
01:19Bonsoir Franck, de la rédaction de Marianne.
01:21Et face à vous, Raphaël Kahn, journaliste à France 24,
01:24présentateur de l'émission Le Monde dans tous ses états.
01:26Merci à tous les quatre d'être dans le studio de France Info.
01:32La réclusion criminelle a perpétuité pour Mounir Bouta
01:35après l'assassinat de son ex-épouse Chanesse Daoud
01:38avec une période de sûreté de 22 ans.
01:40C'est le maximum possible.
01:42Le verdict est tombé il y a une heure.
01:44Mounir Bouta avait tiré sur son ex-épouse avant de la brûler vive devant son domicile.
01:48Le procès avait débuté le 24 mars dernier.
01:51Question toute simple à vous quatre.
01:53Procès exemplaire pour vous ?
01:55On commence avec vous, Émilie.
01:57Exemplaire...
01:59Dans la peine, je suis bien.
02:01Oui, mais on a envie de dire, il ne faudrait pas que ce soit un procès exemplaire.
02:04Il faudrait que juste, on puisse avoir ce type de condamnation
02:07quand elles sont justifiées.
02:09Et c'est vrai qu'au niveau des féminicides,
02:11à la fois sur la prise en compte des alertes des femmes, des plaintes,
02:15et je crois que c'est le cas notamment là, en l'occurrence,
02:19puisqu'il y a eu un dépôt de plaintes qui n'a pas été bien enregistré comme il fallait,
02:25à la fois sur ces dépôts de plaintes,
02:27et à la fois sur les condamnations.
02:29La plupart du temps, il y a énormément de manques.
02:33Et donc, on a envie que les choses soient prises à leur hauteur.
02:37Ça ne devrait pas être exemplaire, ça devrait être juste normal
02:40qu'une personne ayant mal agi puisse être condamnée,
02:43y compris quand c'est un cas de féminicide.
02:45Quand je parle de procès exemplaire,
02:47je veux aussi dire qu'on a mis en lumière pendant ce procès
02:51tous les manquements, toutes les failles de ce qui s'est passé.
02:55C'était un peu chronique d'un féminicide annoncé, cette mort.
02:58Oui, mais justement, c'est là où c'est...
03:01Vous vous rendez compte, on est quand même en 2025,
03:04et on en est à se dire, il faudrait que les plaintes soient prises en compte sérieusement,
03:09que les femmes, qu'on enregistre ces plaintes,
03:13quel que soit le profil du policier ou de la policière en face.
03:17Moi, ça me paraît le béabat, donc oui,
03:19c'est bien qu'on le fasse enfin en 2025, mais ça me paraît tardif,
03:23et je pense qu'il faut généraliser ça.
03:25Et puis j'ai presque envie de dire, 22 ans sûrs,
03:27moi j'aurais envie que ça soit plus sûr,
03:29et que la perpétuité, au bout d'un moment,
03:31elle soit là, en France, un petit peu plus active.
03:33Ça c'est un autre débat, Raphaël.
03:35Mais c'est pire que ça, il avait déjà été condamné une fois à 9 mois ferme,
03:38c'est pas rien pour avoir tenté de l'étrangler,
03:40deux plaintes effectivement, 21 alertes, plusieurs mains courantes,
03:43et surtout, il s'était rendu chez son ex-femme,
03:48en disant qu'il allait faire une dinguerie,
03:50et qu'il s'était rendu au commissariat, et qu'il en était ressorti totalement libre.
03:53C'est pas très grave.
03:54C'est un procès qui montre, vous le dites, toute l'air ratée dans cette affaire.
03:57Écoutez l'analyse ce matin de Miné Goumbé,
03:59directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes,
04:02à l'été sur France Info.
04:05Comme plus de 30% des femmes qui ont finalement été victimes de féminicide,
04:08Shainès avait déposé plainte,
04:10et donc c'est en cela qu'on parle de dysfonctionnement de la justice,
04:13que les femmes ne sont toujours pas crues quand elles portent plainte,
04:16et qu'elles ne sont pas prises au sérieux.
04:17Au 39-19, l'année dernière, c'est 14% de femmes
04:20qui ont été menacées de mort par leur partenaire ou ex-partenaire,
04:25et donc ce sont des éléments à prendre très très au sérieux.
04:28Et peut-être qu'il y a une minimisation, une banalisation
04:30de ces menaces dans notre société,
04:32et dans la chaîne peut-être policière et judiciaire,
04:34et qu'il faut prendre ces menaces très au sérieux.
04:36Franck ?
04:37Oui, je partage ce qui a été dit évidemment par Émilie et Raphaël
04:41sur le caractère, je dirais, ce dysfonctionnement à tous les étages.
04:47Il y a eu un certain nombre de lois qui ont essayé de prévenir cela.
04:53Je pense au numéro 39-19.
04:56Vous avez aussi un délit de non-dénonciation,
05:00la possibilité de portée pleine dans les hôpitaux.
05:02On a l'impression que tout de même les pouvoirs publics
05:04se sont saisis du sujet.
05:06Et j'écoutais, avant de venir, des spécialistes qui concrètement,
05:11à la fois des juristes, des féministes et des avocats,
05:15qui se sont rendus compte que finalement,
05:18ces possibilités-là avaient un problème de publicité,
05:22au sens de diffusion de l'information.
05:25C'est-à-dire que vous avez, par exemple,
05:27la possibilité de portée pleine dans les hôpitaux.
05:29La plupart des gens ne savent pas, vont plutôt dans les milieux,
05:34dans les endroits ruraux, dans des petites villes,
05:37vont à la gendarmerie, où finalement,
05:39il y a un problème de confidentialité qui se pose.
05:41Autrement dit, vous avez les pouvoirs publics
05:43qui ont essayé le crime aussi de non-dénonciation.
05:47Apparemment, ça a été un seul ou quelques cas
05:50qui ont pu être jugés comme non-dénonciation,
05:54qui est un vrai sujet.
05:56Autrement dit, on a l'impression que les pouvoirs publics
05:58ont tout de même essayé de réagir,
06:00mais qu'il manque quelque chose,
06:02notamment lié à la publicité, à la diffusion de ces droits-là,
06:06pour qu'il y ait vraiment une vraie efficacité de la prévention.
06:11Véronique Reissoult, ça réagit quand même, j'imagine.
06:14Ça réagit, et en fait, c'est bien sûr sur les dysfonctionnements,
06:17sur les progrès qui restent à faire,
06:20sur la coordination des différentes instances.
06:23Mais le vrai sujet, en fait, il y avait beaucoup de témoignages
06:26sur la difficulté qu'il en est pour les femmes de signaler.
06:30Et donc en disant, en fait, certes, la peine est exemplaire,
06:35mais le fait qu'il n'y ait pas eu d'action avant,
06:38on peut mettre en place des tas de choses dans les hôpitaux,
06:41on peut mettre en place plein de choses,
06:42mais quand vous avez signalé,
06:44quand vous avez été voir les autorités
06:47et expliquer que vous êtes en danger,
06:49si vous rentrez chez vous et qu'il ne se passe rien,
06:51le danger, il est multiplié.
06:53Et donc il y avait énormément de témoignages qui disaient,
06:55mais en fait, on ne se rend pas compte de ce que cela veut dire
06:58comme courage d'aller juste au commissariat.
07:01Alors, le courage, il est aussi très fort,
07:04même si on vient à vous, on vous simplifie les choses
07:06dans des lieux qui sont un peu plus discrets,
07:08mais la réalité, c'est quand le tortionnaire apprend
07:12ou l'homme qui vous met en danger apprend
07:14que vous avez été signalé,
07:16mais la réaction, elle est décuplée.
07:19Donc en fait, il faut un courage incroyable.
07:21On a besoin que lorsque l'on franchit ce pas,
07:24on soit à peu près assuré
07:26qu'on va être entouré et protégé.
07:28Et là, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
07:30Raphaël, c'est vrai que les associations féministes
07:32réclament notamment de pouvoir accueillir ces femmes menacées
07:35dans des lieux, des endroits,
07:37où elles peuvent quitter le domicile conjugal.
07:40Et ça, ça manque.
07:41Oui, parce qu'en fait, on pense que le problème
07:43se limite à la question technique de la libération de la parole.
07:47Mais en fait, le recueil de la parole n'est possible
07:49et la parole ne se libère que si les conséquences
07:52de cette parole sont ensuite appréhendées,
07:54prises au sérieux et traitées.
07:56Il y a un problème manifestement aujourd'hui
07:58de traitement systématique.
08:00Peut-être s'il y a une insuffisance aussi de moyens,
08:03il faut le reconnaître,
08:05qui fait que dans le cas, par exemple, de Shainès Daoud,
08:07elle ne pouvait pas, elle l'a dit d'ailleurs à des proches,
08:09je vais finir, que je le quitte ou que je reste avec lui,
08:12je finirai dans un cercueil.
08:14Il lui avait dit d'ailleurs,
08:15tu rentreras en Algérie dans un cercueil.
08:17Et des proches, des amis personnels de Shainès Daoud
08:20ont témoigné de cela au procès.
08:22Il y a eu, ça a été un choc terrible,
08:25cette mort en 2021.
08:28Il y a ce procès aujourd'hui avec cette peine
08:30qui est presque exemplaire, qui est très lourde,
08:32en tout cas pour le meurtrier.
08:34Vous avez le sentiment, Émilie,
08:36que ça peut quand même changer.
08:38Il y a 35 féminicides depuis janvier,
08:40donc les choses ne changent pas, si je puis dire.
08:42Mais est-ce que vous avez le sentiment
08:43qu'il peut y avoir une prise de conscience
08:45de l'opinion de la société sur cette question ?
08:48On est passé du crime passionnel aux faits divers,
08:50à un fait de société quand même.
08:52Si je suis positive, je pourrais dire oui,
08:54mais je n'y crois pas trop.
08:55Vous n'avez pas l'air très positive.
08:56Non, je ne suis pas très convaincue,
08:57parce qu'à chaque fois, on dit ça y est.
09:00Et puis finalement, non.
09:01On voit bien qu'on remet en question la parole des femmes.
09:03On voit bien qu'en effet, on ne les entoure pas,
09:05on ne les soutient pas à la hauteur de ça,
09:07avec des alertes quand même qui sont assez claires,
09:09comme vous l'avez dit.
09:10Quand on dit qu'on va tuer quelqu'un, c'est clair.
09:12C'est quand même assez clair.
09:13Et j'ai l'impression qu'il y a toujours ce blocage.
09:16Je ne sais pas pourquoi.
09:17Je ne comprends pas.
09:18Il doit y avoir un truc anthropologique,
09:19je ne sais pas, dans la société.
09:21On ne prend pas au sérieux cette question.
09:23Et les femmes, on remet toujours en doute.
09:26Et on le voit encore là, ces derniers temps.
09:28À chaque fois que des femmes parlent,
09:29qu'elles soient actrices ou quoi,
09:30on revient toujours à dire,
09:32oui, mais quand même,
09:33elle cherchait un petit peu les embrouilles.
09:35Sur ce procès, ce qui était assez dingue,
09:37c'est qu'à un moment, on a posé la question
09:38de savoir si elle avait un amant,
09:39comme si le fait d'avoir...
09:40Voilà.
09:41Est-ce qu'elle est abusive, elle est coupable ?
09:42Et même si elle était coupable d'avoir un amant,
09:44est-ce que quand même...
09:45Enfin, il y a toujours cette suspicion
09:47de, elle l'a cherché,
09:48ou elle est un peu responsable de la situation.
09:50Et ça, malheureusement,
09:51j'ai l'impression que dans la société,
09:53qui est probablement encore très patriarcale,
09:55ça n'évolue pas beaucoup.
09:57Cinq policiers ont été sanctionnés
09:59au moment de cette affaire, justement,
10:01notamment ceux qui avaient pris les plaintes.
10:03Ça bouge quand même dans ce sens-là.
10:06Vous voulez absolument qu'on dise que ça bouge.
10:08Mais non, mais j'essaie d'être positif quand même.
10:09Ils ont été formés.
10:10Il y a eu quand même des formations.
10:11Depuis quatre ans, il ne s'est pas rien passé.
10:13Non, mais regardez, vous le dites vous-même,
10:15le nombre ne diminue pas,
10:17je crois qu'il augmente même.
10:18Donc, c'est qu'il y a un souci.
10:20C'est qu'il y a un problème,
10:21à la fois dans le comportement des hommes
10:23vis-à-vis des femmes,
10:24pas tous,
10:25et qui viennent là,
10:26et dans la façon dont on traite cette parole
10:28et dont on prend au sérieux cette parole des femmes.
10:30Ce qui est intéressant
10:31et qui est souvent rappelé par les féministes
10:34et les associations qui s'occupent de ces cas,
10:36c'est la politique qui a été menée en Espagne,
10:38qui est assez exemplaire,
10:39où là, les nombres...
10:40C'est le grand exemple, ça, l'Espagne.
10:41C'est le grand exemple,
10:42parce que le nombre,
10:43de façon très claire et significative,
10:45a baissé.
10:46Et donc, de regarder ce qui fonctionne...
10:48Alors, la première des choses,
10:49c'est qu'ils ont mis les moyens.
10:50C'est aussi un sujet de moyens.
10:52Parce qu'effectivement, pour protéger,
10:53il faut mettre des bracelets,
10:54il faut avoir un téléphone.
10:56Il y a un certain nombre de...
10:58Voilà, de besoins concrets.
11:00Mais l'intérêt,
11:02c'est que cette politique espagnole
11:04qui a été menée,
11:05elle donne des résultats.
11:06Donc, on sait qu'on peut arriver à faire des choses.
11:08Raphaël, c'est une question aussi d'éducation.
11:10Oui, alors, c'est ce que j'allais dire.
11:11S'agissant de l'Espagne,
11:12il partait de très loin.
11:13Il faut le dire aussi,
11:14c'était le pays, je crois, en Europe,
11:15en tout cas, l'Europe de l'Ouest,
11:16avec le plus fort taux de féminicide.
11:18Parce que c'est ça aussi le problème.
11:19Vous venez de dire,
11:20c'est un problème d'éducation.
11:21Et il se trouve qu'un des enfants du couple...
11:23Alors, je ne sais plus si c'est l'enfant du couple
11:25ou de sa précédente épouse,
11:26mais en tout cas,
11:27l'un des enfants de Mounir Bouta a témoigné.
11:29Il a dit, oui, mais c'était un couple violent.
11:31C'est-à-dire que c'était un couple violent
11:33au sens où violence conjugale,
11:35qu'ils se rendaient des violences l'un et l'autre.
11:37Or, c'est précisément là le problème.
11:39Tant qu'on continuera de considérer
11:41qu'il s'agit là de violence conjugale,
11:43c'est-à-dire d'établir une forme d'équivalence
11:45entre les violences faites de part et d'autre,
11:47on perdra de vue ce qu'est en réalité un féminicide.
11:49Au final, il y a une femme qui est morte.
11:51Il n'y a pas beaucoup d'hommes
11:52qui meurent sous les coups de leur femme chaque jour.
11:53Allez, dans un instant d'actualité internationale
11:55et cette proposition de Vladimir Poutine
11:57de placer l'Ukraine sous l'administration de l'ONU.
11:59Décryptage de nos informés dans deux petites minutes.
12:02France Info, 20h15, le Fil Info, Stéphane Milhomme.
12:06Le Danemark n'a pas fait un bon travail au Groenland.
12:09C'est le vice-président américain J.D. Vance
12:11qui le déclare.
12:12Depuis une base américaine
12:13de ce territoire autonome géré par les Danois,
12:16les Américains voudraient bien l'annexer.
12:18J.D. Vance précise que l'usage de la force
12:20par les Etats-Unis ne sera pas nécessaire
12:23et croit à un accord du style Donald Trump
12:25pour assurer la sécurité au Groenland.
12:28François Bayrou annonce des mesures de reconquête de l'écrit.
12:31Pour la prochaine rentrée, le chef du gouvernement
12:34estime qu'il ne peut pas accepter qu'au niveau du bac
12:36il y ait 30% des élèves qui ne soient pas capables
12:39d'écrire convenablement.
12:41Avec sa ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne,
12:43il entend relancer la formation initiale des enseignants.
12:47L'agent militaire appelle tout pays,
12:49toute organisation à porter secours aux victimes.
12:52Le dernier bilan du tremblement de terre en Birmanie
12:54est de 144 morts au moins et 732 blessés.
12:58Une tragédie de plus dans ce pays déjà fracturé
13:01par une guerre civile.
13:03Et puis en septembre prochain, la fête de l'humanité
13:05aura un côté très punk-rock.
13:07Les organisateurs du rassemblement politique et musical
13:10confirment la venue de Patti Smith
13:12avant deux prestations de la chanteuse américaine
13:15à l'Olympia au mois d'octobre.
13:18France Info
13:2120h21
13:23Les informés
13:25Renaud Blanc
13:28Une administration transitoire pour l'Ukraine
13:30sous l'égide de l'ONU.
13:31La proposition de Vladimir Poutine,
13:33le président russe qui, une nouvelle fois,
13:35tente de se débarrasser de Volodymyr Zelensky.
13:37Écoutez, le maître du Kremlin a exposé son plan.
13:44En principe, il serait possible,
13:46sous l'égide de l'ONU, avec les États-Unis,
13:48voire avec les pays européens
13:50et aussi avec nos partenaires et amis,
13:52de discuter de la possibilité
13:54d'instaurer une administration transitoire en Ukraine.
13:59Le président russe qui souhaite une élection présidentielle,
14:01je le cite, démocratique en Ukraine
14:03avant toute négociation sur un accord de paix.
14:06Raphaël Kahn, c'est une façon de mettre hors-jeu
14:08Volodymyr Zelensky ?
14:10Oui, et ce n'est pas nouveau,
14:11puisque c'est le souhait de la Russie depuis le début
14:13d'opérer un changement de régime à Kiev.
14:15Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
14:17Vladimir Poutine le pose comme condition
14:19à une simple trêve, un simple cessez-le-feu.
14:22Or, précisément, le changement de pouvoir à Kiev,
14:24c'est ce qu'il n'a cessé de faire ces 20 dernières années.
14:26La révolution russe, c'était déjà ça.
14:28C'est-à-dire qu'il avait placé son obligé à Kiev,
14:31qui était Yanukovitch,
14:33qui a été renversé par les urnes,
14:35qui a été battu par les électeurs,
14:37qui ne l'a pas supporté,
14:39qui a voulu s'accrocher ensuite,
14:41qui a tenté d'empoisonner un rival dans un premier temps,
14:43qui a tenté d'empêcher le pays
14:45de suivre une trajectoire européenne.
14:47Il y avait un traité d'union
14:49avec l'Union européenne,
14:51et au final, ce sont les Ukrainiens eux-mêmes
14:53qui ont décidé de leur sort.
14:55Il y a eu Maïdan, entre-temps.
14:57Et là, Vladimir Poutine, fin de totalement l'ignorer,
14:59il veut refermer une parenthèse de 15 ans.
15:01– Mais la question, c'est de savoir
15:03comment l'imprévisible Trump
15:05peut réagir à cette proposition ?
15:09– Pas si imprévisible que ça.
15:11Si on lit effectivement dans le mar de Café Russe,
15:13on comprend bien qu'aujourd'hui,
15:15il suit pour l'essentiel les revendications.
15:17Le Kremlin a presque eu l'air surpris
15:19quand on a vu les commentaires de Dmitri Peskov,
15:21le porte-parole du Kremlin,
15:23sur les suites immédiates
15:25de la fameuse conversation téléphonique
15:27du 19 mars dernier,
15:29entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
15:31On a compris que les Russes eux-mêmes
15:33avaient été surpris des concessions
15:35faites par les Américains, par Donald Trump,
15:37qui leur offrent, d'une certaine manière,
15:39ce qu'ils réclament depuis des mois.
15:41Et d'ailleurs, aujourd'hui, Steve Witkoff,
15:43l'envoyé de Donald Trump dans la région,
15:45dit lui-même que les quatre blasters
15:47revendiqués par la Russie sont russophones,
15:49donc de culture russe et légitimement russes de main.
15:51– Mais l'idée de l'ONU,
15:53comment ça se passe concrètement ?
15:55Il y a deux garde-fous qui sont quand même
15:57la France et la Grande-Bretagne.
15:59– Alors, l'ONU, il y a deux choses.
16:01Je ne vois pas très bien comment l'ONU
16:03pourrait demain administrer, sauf si on prend
16:05l'exemple de l'ex-Yougoslavie et du Kosovo.
16:07Mais là encore, la grosse difficulté,
16:09c'est que d'abord ça enfreint
16:11la souveraineté de l'Ukraine,
16:13d'autre part, on le sait, Vladimir Poutine
16:15a un certain nombre de relais à l'Assemblée Générale
16:17des Nations Unies, on l'a vu lors du vote récent
16:19d'une résolution soutenue d'ailleurs
16:21au passage par les Américains.
16:23Donc, toute la difficulté, c'est de voir
16:25derrière ça, en fait, un fauné pour les ambitions russes.
16:27– Poutine qui veut la peau de Zelensky,
16:29ce n'est pas nouveau.
16:31Poutine qui tente encore de gagner du temps
16:33pour vous, Franck ?
16:35– Moi, je pense que,
16:37Emmanuel Macron a dit hier,
16:39la Russie fait semblant de négocier.
16:41Je pense que faire semblant de négocier,
16:43c'est même déjà un début de négociation.
16:45Et d'un certain point de vue,
16:47on disait dans les années 80, vous savez,
16:49l'Union soviétique joue aux échecs,
16:51les États-Unis jouent au poker.
16:53Là, on a l'impression quand même,
16:55pour reprendre ce que disait Raphaël,
16:57quand vous entendez tutelle de l'ONU,
16:59c'est plutôt le mot tutelle quand même
17:01que vous entendez, la question administrative
17:03de l'ONU.
17:05Et d'un autre côté,
17:07Donald Trump,
17:09la mainmise sur des terres rares.
17:11À côté de ça, les Européens,
17:13on est dans le degré
17:15de l'effronterie qui est quand même
17:17assez
17:19étonnant tout de même.
17:21– Et vous parlez des minerais d'ailleurs,
17:23il y a un nouveau texte qui est apparu aujourd'hui,
17:25donné par les Américains aux Ukrainiens,
17:27qui est un texte très dur, sans aucune
17:29compensation ou de sécurité.
17:31C'est-à-dire que la pression, elle est double aujourd'hui.
17:33– Oui, c'est-à-dire que la seule solution
17:35pour éviter ce partage-là,
17:37à la fois économique
17:39et territorial,
17:41c'est l'union des Européens.
17:43Mais moi,
17:45on en a beaucoup parlé,
17:47il y a plusieurs semaines sur ce plateau,
17:49comment on pourrait
17:51déraciner 70 ans
17:53de chacun pour soi
17:55en Europe,
17:57en quelques semaines ? Alors certains disent
17:59vous savez, l'Europe, lorsqu'elle est au pied du mur,
18:01elle finit par changer.
18:03Moi j'ai l'impression tout de même que je vois
18:05une semaine ou deux
18:07des pays qui sont
18:09frugaux et qui ne veulent pas dépenser
18:11plus, les Pays-Bas,
18:13des pays qui sont Trumpo
18:15compatibles, l'Espagne,
18:17des pays qui sont…
18:19ou même la Suède, vous avez
18:21un interview dans le Figaro
18:23où le ministre suédois dit
18:25si les États-Unis ne participent
18:27pas à la sécurité, il est hors
18:29de question qu'on envoie des soldats suédois.
18:31Donc on voit bien que
18:33à la fois l'Ukraine se retrouve
18:35partagée entre deux puissances
18:37qui se partagent
18:39le territoire
18:41et puis une Union Européenne
18:43malgré, je dirais,
18:45des photos et des communiqués un peu
18:47douceureux, se retrouve
18:49malgré tout face à une forme de
18:51désunion qui est un peu son
18:53génome historique.
18:55On a rencontré hier d'ailleurs à Paris
18:57des amis de l'Ukraine avec
18:59cette force de réassurance, on sent
19:01qu'elle a déjà pas mal de plus.
19:03On sent qu'il y a une chose qui a fait l'unanimité,
19:05c'est de maintenir les sanctions sur la Russie.
19:07Donc ça, ok, bon, ça ne mange pas de pain.
19:09Oui, mais ça fait réagir
19:11Poutine en disant
19:13les sanctions montrent
19:15qu'ils ne veulent pas la paix, nous dit Poutine.
19:17Oui, en plus il l'utilise.
19:19Mais en effet, la force de réassurance, d'abord on a du mal
19:21à voir comment cette force de second
19:23rideau serait mise en place
19:25et tout le monde n'est pas d'accord là-dessus.
19:27Moi j'ai un peu l'impression qu'en effet il y a Donald Trump
19:29qui a décidé que c'était la fin de la guerre
19:31tout en donnant tout ce qu'il voulait,
19:33enfin fin de la guerre, c'est le feu, parce qu'on imagine bien
19:35que Poutine y reviendra, mais
19:37en donnant tout ce qu'il voulait à Poutine et l'Europe
19:39se débat comme elle peut, elle est très occupée
19:41à sa défense et tant mieux, on peut se dire
19:43que la seule bonne nouvelle c'est que
19:45l'Europe commence à se dire qu'il lui faut
19:47une autonomie stratégique, mais globalement
19:49elle est occupée à gesticuler comme ça
19:51et elle n'a aucun impact sur
19:53les négociations, on n'est pas à la table
19:55et on voit les choses se faire au-dessus
19:57et Zelensky malheureusement n'a pas plus la voix
19:59que l'Europe, donc on a l'impression
20:01que ça va se faire, la seule chose c'est que
20:03peut-être qu'on va aboutir en effet à un
20:05cessez-le-feu qui permettra d'arrêter
20:07ces dégâts, mais globalement
20:09on n'a pas la main, et si
20:11on crée une défense, ça se fera en
20:13plusieurs années, c'est pas demain.
20:15Moi je ne suis pas d'accord que le maintien
20:17des sanctions ça ne mange pas de pain
20:19parce que ça n'allait pas de soi
20:21quand des pays comme la Slovaquie
20:23dépendent du gaz russe aujourd'hui
20:25et qu'on les en prive d'une
20:27certaine manière par ces sanctions
20:29quand la Hongrie, on le sait, a des problèmes de
20:31solidarité avec ses partenaires européens, le fait de maintenir
20:33les sanctions c'est déjà en soi une prouesse. C'est peut-être
20:35d'ailleurs la principale bonne nouvelle en fait de cette
20:37semaine, c'est le maintien de l'unité européenne sur cette question.
20:39Quant à cette force de réassurance, on
20:41n'imaginait pas très franchement
20:43un certain nombre de pays y aller, à commencer
20:45par l'Italie qui avait clairement indiqué que
20:47sans les Etats-Unis, c'est-à-dire sans une réassurance
20:49de la réassurance, une réassurance américaine,
20:51de la réassurance européenne, on n'irait pas.
20:53Pour autant, la bonne nouvelle, c'est de voir quand même que
20:55les deux armées qui comptent en Europe, c'est-à-dire la France et surtout
20:57le Royaume-Uni, sont prêts à y aller
20:59et envoyer des troupes et que
21:01c'est sans doute le début d'un processus
21:03et qu'il faudra
21:05juger évidemment dans la durée,
21:07voir si ça crée une force d'entraînement.
21:09Mais il y a déjà une volonté, c'est déjà importante, qui est
21:11réaffirmée de soutien dans la durée
21:13à l'Ukraine et de réarmement parce que ce sont des investissements
21:15qui vont partir sur
21:17au moins une décennie
21:19avec des pays, 27 agendas européens
21:21différents, des élections à venir, ils ont pris des risques
21:23ces dirigeants. Véronique, l'Ukraine,
21:25on réagit toujours autant ?
21:27De plus en plus et donc
21:29pour vous donner des volumes, il y avait 7 millions
21:31de messages cette semaine
21:33dans les médias occidentaux
21:35et 1 million en France, donc c'est
21:37un sujet qui préoccupe les Français.
21:39C'est intéressant, c'est de la
21:41question que vous posiez sur l'ONU,
21:43en fait l'opinion publique le voit plutôt
21:45comme finalement un signe de bonne
21:47volonté de la part de
21:49Vladimir Poutine n'y voit pas
21:51un jeu, se disent peut-être que
21:53c'est une façon de sortir de
21:55la situation, sachant qu'il y a une envie de paix
21:57forte, que les uns
21:59et les autres trouvent que c'est de plus
22:01en plus compliqué et à l'inverse
22:03M. Poutine a donné un interview qui a été
22:05relayé un peu partout et il y a
22:07un mot qui a extrêmement choqué et les
22:09uns et les autres se sont dit, oula, peut-être que
22:11si on arrive à faire quelque chose avec l'ONU
22:13on y arrivera, qui est,
22:15il a dit qu'il allait les achever
22:17et le fait qu'il annonce qu'il allait
22:19les achever, les uns et les autres ont dit
22:21donc là c'est clair, il va falloir faire quelque chose
22:23c'est pas vraiment des propos qu'on
22:25tient lorsqu'on est en route vers la paix
22:27donc l'ONU n'est pas
22:29vue dans l'opinion publique comme
22:31un gadget ou quelque chose qui serait
22:33un double face, comme on dit en anglais
22:35mais un sujet de
22:37peut-être, peut-être que finalement
22:39ça sera ça la solution. Raphaël, il y a aussi
22:41le contexte avec ces négociations
22:43qui vont commencer sur les droits de douane, est-ce que
22:45ça change quelque chose
22:47à la vision que les Européens ont sur ce qui
22:49est en train de se passer entre
22:51Russes, Américains et Ukrainiens ? Il est certain
22:53qu'aujourd'hui les
22:55Etats-Unis sont un allié remuant
22:57si tant est qu'ils soient encore un allié en fait
22:59des Européens, parce que c'est vrai que sur le plan
23:01commercial c'est une véritable guerre qu'ils ont déclenché
23:03avec ces taxes douanières
23:05de 25% qui s'ajoutent en fait
23:07aux deux et demi qui existaient déjà
23:09c'est une déclaration de guerre surtout à l'Allemagne
23:11là encore peut-être la bonne
23:13nouvelle dans cette histoire c'est que ça convaincra enfin
23:15les Allemands de suivre
23:17le projet français d'une défense
23:19commune européenne. Friedrich Merz doit arriver prochainement
23:21à la chancellerie et on le sait il est beaucoup
23:23plus convaincu que l'actuel chancelier
23:25Olaf Scholz de la nécessité de
23:27peut-être se détacher des Américains
23:29y compris parce que c'est ça qui est crucial dans
23:31les achats de matériel. On voit
23:33les Européens divisés, je pense par exemple au Mercosur
23:35où là on sentait une grande différence
23:37vous avez le sentiment que ça va être encore
23:39le cas pour des mois et des mois à venir
23:41sur ces questions, on a les grands discours
23:43et puis dès qu'il faut passer aux actes
23:45c'est beaucoup plus compliqué. Moi je trouve que c'est
23:47quand même intéressant qu'il y ait cette espèce de réveil quand même
23:49en tout cas dans la volonté
23:51et c'est vrai qu'il faut reconnaître à Emmanuel Macron
23:53que côté défense il porte ça
23:55depuis 2017, c'est vraiment
23:57quelqu'un qui a été pionnier là-dedans
23:59il n'arrivait pas à convaincre jusqu'à maintenant
24:01il a fallu en arriver à cette situation avec
24:03un Donald Trump très dur vis-à-vis de nous
24:05et en effet allié mais un petit peu
24:07allié de loin pour que
24:09véritablement on rentre un petit peu
24:11en ordre de marche. Ça mettra très longtemps
24:13et on sort d'une espèce de naïveté
24:15sur ce plan de défense et sur le
24:17plan commercial qui va être très long
24:19à ramener. Moi ma crainte
24:21c'est qu'on soit occupé, on est un petit peu
24:23obsessionnel en France, c'est un peu monomaniaque
24:25c'est-à-dire hop on fait quelque chose, oui
24:27on fait que ça. Et là on part sur la défense
24:29et on a l'impression que ça va complètement
24:31aplatir tous les autres
24:33sujets français et européens
24:35et à mon avis c'est une terrible erreur
24:37parce que Donald Trump, lui, il n'attend pas
24:39il fait la guerre, il part au
24:41Groenland, enfin il y a plein d'ambitions
24:43il y a plein d'ambitions autour de ça
24:45et nous on a le nez sur le guidon
24:47je ne dis pas qu'il ne faut pas s'occuper de notre défense
24:49mais il faut peut-être élargir le scope et voir qu'autour de nous
24:51ça a beaucoup changé. Oui mais il n'empêche
24:53qu'à l'heure où on se parle, rien n'est signé
24:55c'est-à-dire que Trump dit moi je vais vous
24:57régler le problème en 24 heures, il a du mal
24:59Zelensky ne cède pas, même s'il a cédé
25:01sur un certain nombre de choses. J'allais dire
25:03qu'il y a quand même encore des raisons
25:05pour rester un peu positif
25:07Alors déjà pour répondre à votre question, mieux vaut tard que jamais
25:09parce que c'est vrai qu'on pourrait dire
25:11ça va prendre du temps, c'est dramatique
25:13parce qu'effectivement la réponse elle doit être
25:15si tentée qu'on envoie une force de rassurance
25:17éventuellement un cessez-le-feu, alors on sent bien
25:19que la Russie n'est pas prête à y aller maintenant
25:21mais ça ne va pas non plus prendre 5 ans, donc en gros il faut qu'on soit
25:23prêt avant, or on le sait, réarmer
25:25l'Europe c'est 5 à 10 ans d'efforts
25:27donc voilà, il y a ce problème de calendrier
25:29mais encore une fois, mieux vaut tard que jamais
25:31parce qu'on le sait, les Américains ne vont pas
25:33se rapprocher de nous avant au moins
25:352028, mais peut-être même plus tard
25:37donc si J.D. Vance devient
25:39président des Etats-Unis, c'est parti pour longtemps
25:41l'inimitié, donc de toute manière
25:43il faut y aller maintenant, l'autre difficulté
25:45c'est que tout ça peut être mis en cause par notre horizon à nous
25:472027 c'est demain, demain
25:49on peut se retrouver avec un gouvernement à la tête de la France
25:51hostile au soutien à l'Ukraine
25:53Raphaël, juste une dernière question sur ce dossier
25:55sur le terrain, les Russes progressent ?
25:57Ils grignotent du territoire
25:59alors, ils progressent très peu
26:01sur la ligne de front
26:03ils reprennent une partie de leur propre territoire
26:05dans la province de Kours, qui est frontalière
26:07de l'Ukraine, sauf que
26:09les Ukrainiens pendant ce temps ont tenté une autre incursion
26:11à Belgorod, qui est une région
26:13russe, limitrophe de celle de
26:15Kours, donc ça ne résout pas totalement
26:17la question russe, la question que beaucoup d'experts se posent
26:19aujourd'hui, les Russes attendent-ils de libérer
26:21totalement leur territoire pour entrer aux négociations
26:23ou bien cherchent-ils à gagner davantage de
26:25territoire en Ukraine, parce qu'ils revendiquent
26:27quatre oblastes dont ils ne, aujourd'hui,
26:29ne contrôlent pas la totalité du territoire.
26:31Allez, on reste à l'international, direction dans un instant
26:33la Turquie, comment s'organisent
26:35les soutiens des Crèmes Umamoulou ?
26:37On en parle dans deux minutes, France Info, il est 20h30.
26:39Musique
26:41Musique
26:43Musique
26:45Musique
26:47Toute l'info avec Etienne Cholez. L'ex-compagnon
26:49de Chahinez est condamné à la réclusion
26:51criminelle à perpétuité avec une période
26:53de sûreté de 22 ans. Un verdict
26:55pour avoir brûlé vive son ex-compagne
26:57en pleine rue américaine, près de Bordeaux
26:59en mai 2021. Mounir Bouta
27:01peut toujours faire appel dans ce procès
27:03symbole des féminicides en France.
27:05Le Premier ministre libanais
27:07dénonce une dangereuse escalade.
27:09L'armée israélienne a bombardé le sud
27:11de Beyrouth, la capitale. C'est une
27:13première depuis le début de la trêve, fin
27:15novembre, avec le Hezbollah. Israël
27:17justifie ses frappes en réponse
27:19à un tir sur son sol, ce matin.
27:21Le Hezbollah réfute en être
27:23à l'origine. La Thaïlande
27:25cherche des survivants après le séisme
27:27de ce matin à Bangkok, la capitale.
27:29Une tour de 30 étages s'est effondrée.
27:3181 ouvriers travaillaient dessus
27:33au moment des secousses.
27:35L'épicentre de la catastrophe,
27:37c'est la Birmanie, pays voisin dans l'Asie du
27:39sud-est. Sur place, les autorités donnent
27:41un bilan de 144 morts
27:43et plus de 700 blessés.
27:45Elles précisent que ce bilan va
27:47s'alourdir. Un sursis
27:49pour le cognac français. La Chine
27:51repousse de trois mois les droits
27:53et les lois sur cet alcool. Le ministre
27:55des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
27:57en visite sur le sol chinois, se félicite
27:59de cette décision. Et puis,
28:01c'est le retour de la Ligue 1 après la trêve internationale
28:03de foot, Strasbourg-Lyon. Ce soir,
28:05coup d'envoi à 20h45.
28:07C'est le premier match de la 27e
28:09journée de championnat. En cas de victoire,
28:11les Lyonnais peuvent prendre la troisième
28:13place provisoire du classement.
28:15France Info.
28:1720h, 21h.
28:19Les informés.
28:21Renaud Blanc.
28:23Les informés seconde partie avec,
28:25toujours dans notre studio, Véronique
28:27Reyssoult, présidente de Backbound Consulting.
28:29Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence
28:31de communication. Émilie Conseil.
28:33Franck Dedieu, rédacteur en chef de la rédaction
28:35de Marianne. Et Raphaël Kahn, journaliste
28:37à France 24, représentateur de l'émission
28:39Le Monde dans tous
28:41ses états. On va parler à présent
28:43de la Turquie avec
28:45l'arrestation, on l'a appris aujourd'hui
28:47de l'avocat du maire emprisonné d'Istanbul
28:49Ekrem Imamoglu.
28:51Erdogan continue de durcir
28:53le ton pour vous, Raphaël.
28:55Oui, il durcit de toute manière
28:57depuis le coup d'État
28:59manqué de 2016. J'ai même envie de dire
29:01depuis même les événements de
29:032013, puisque tout a débuté
29:05déjà à Istanbul, le mouvement gaisier
29:07à l'époque, qui était peut-être
29:09le tout début du
29:11tournant autoritaire
29:13de ce pouvoir qui, effectivement, aujourd'hui
29:15ne supporte plus la contestation. La police
29:17anti-ME ne fait pas dans le détail.
29:19Il y a eu, je crois, près de 1900 manifestants
29:21qui ont été interpellés en l'espace
29:23d'une semaine.
29:25Aujourd'hui, 260 sont toujours
29:27incarcérés. C'est dire qu'on a été quand même très large
29:29dans le coup de filet, jusqu'à effectivement
29:31l'avocat du maire d'Istanbul
29:33qui a été relâché, d'ailleurs, dans la rue.
29:35Ça signifie que, pour vous,
29:37on s'attaque
29:39à celui qui incarne l'opposition
29:41face à Erdogan.
29:43Il y a de la peur du côté d'Erdogan, aujourd'hui ?
29:45Manifestement, oui.
29:47Après, il faut se méfier parce qu'on l'a souvent
29:49dit perdu, battu d'avance aux élections.
29:51C'était le cas, notamment, après le dernier
29:53tremblement de terre. Il a finalement
29:55remporté l'élection pour, notamment,
29:57la lenteur des services
29:59de secours. Ça ne lui a pas porté préjudice.
30:01Attention, il a souvent été donné battu.
30:03C'est vrai que, dans le cas d'Istanbul...
30:05Il n'a pas pu se présenter à la dernière élection présidentielle.
30:07C'est vrai. Il avait tenté, d'ailleurs, de faire invalider
30:09l'élection d'Imamoglu à la mairie d'Istanbul,
30:11une ville dont il a lui-même été maire à Erdogan.
30:13Il n'y est pas parvenu.
30:15La deuxième élection a donné lieu
30:17à une victoire très large des crèmes
30:19d'Imamoglu. C'est sa difficulté, aujourd'hui.
30:21Il a face à lui un adversaire populaire.
30:23On est face à
30:25un drôle de pouvoir un peu hybride.
30:27Ce n'est pas une dictature à la Russe, encore.
30:29C'est un pouvoir un peu à la hongroise, très autoritaire,
30:31mais qui, peut-être, va avoir tendance à s'approcher de la Russie.
30:33Mais, aujourd'hui, l'opposition existe
30:35et les élections sont libres,
30:37jusqu'à preuve du contraire.
30:39Véronique Raissoul, cette opposition, comment elle s'organise
30:41face à Erdogan et en soutien au maire d'Istanbul ?
30:43Alors, elle s'organise dans les rues.
30:45Déjà, on vient de le voir.
30:47Mais, il faut vous dire que
30:49en Turquie, il y a 90% de la population
30:51est sur les réseaux sociaux.
30:53Les chiffres sont assez impressionnants et c'est devenu
30:55un outil de contestation à part entière.
30:57Au point où, régulièrement, Erdogan
30:59fait fermer certaines plateformes
31:01pour éviter que les gens s'expriment.
31:03Pour vous donner une idée, il y a 57 millions d'utilisateurs
31:05d'Instagram, qui n'est que le troisième
31:07réseau dans le pays.
31:09Et X a d'ailleurs refusé
31:11les injonctions d'Erdogan, qui a demandé
31:13à fermer 700 comptes de journalistes,
31:15d'opposants, de personnalités politiques.
31:17Donc, on voit bien que c'est un lieu où tout le monde s'exprime.
31:19Et, leur façon de s'exprimer,
31:21elle est souvent...
31:23Est-ce que c'est parce que les répressions sont difficiles ?
31:25Mais, sur un ton humoristique, comme si on parlait
31:27au deuxième degré. Donc, il y a un site, par exemple, qui s'appelle
31:29Bobileur, où il y a énormément
31:31de partages d'images humoristiques sur le ton...
31:33Voilà, on se moque un peu sur des sujets
31:35politiques. Et, même dans les manifestations,
31:37ils ont une façon
31:39humoristique de poser des choses,
31:41puisque vous avez Batman, vous avez tous les super-héros,
31:43vous avez le Joker,
31:45Spider-Man, Pikachu,
31:47qui se retrouvent en tête de
31:49cortège, qui est une façon, finalement,
31:51de se moquer un peu. Alors,
31:53en France, quand on regarde ça, ça nous fait sourire.
31:55Je lisais même des commentaires.
31:57C'est peut-être pas une mauvaise idée, finalement,
31:59au début de cortège, de mettre des personnages
32:01un peu décalés pour mettre un peu d'ambiance,
32:03parce que ça n'empêche pas de dire qu'on est en train
32:05de contester et en train de s'exprimer.
32:07Et, effectivement, ça rend fébrile le gouvernement.
32:09Alors, ça rend fébrile le gouvernement.
32:11Il y a quand même, je trouve, un certain silence
32:13des Européens sur ce qui se passe
32:15en Turquie,
32:17Franck et Émilie. Est-ce que c'est parce que
32:19Erdogan, il a plusieurs cartes
32:21dans sa main concernant l'Europe ?
32:23Je pense à la question de la défense, notamment
32:25de l'Ukraine. Je pense à la question
32:27migratoire. Ça veut dire que
32:29vous pensez qu'on va essayer
32:31d'en faire le strict minimum sur cette affaire,
32:33des chancelleries européennes ?
32:35C'est toujours compliqué de, à la fois, critiquer la répression
32:37et se dire que c'est peut-être pas mal
32:39que le vice-président turc soit là
32:41au sommet des
32:43volontaires organisés par
32:45Emmanuel Macron, parce que, niveau défense,
32:47niveau armée, il pèse quand même pas mal
32:49à l'OTAN. Donc,
32:51c'est toujours très délicat. Et je dirais
32:53que, non seulement, il y a ça, vis-à-vis
32:55des Européens, mais il y a, comme vous l'avez dit,
32:57quand même, une relation avec
32:59Poutine qui n'est pas si mauvaise, avec Erdogan
33:01et Poutine, et la même chose
33:03avec Trump. Donc, on voit que c'est un acteur
33:05qui continue
33:07à se développer avec
33:09cette façon de faire au niveau
33:11intérieur, mais globalement, ça ne l'empêche
33:13pas d'avoir ces liens. Et nous, en tant qu'Européens,
33:15on est bien mal à l'aise parce qu'on les
33:17accueille à bras ouverts quand c'est pour ces sujets
33:19de défense, et on va les critiquer pour
33:21ces sujets de répression.
33:23Oui, c'est le simple, éternel
33:25sujet de la réelle politique
33:27où, effectivement, vous avez
33:29une singularité diplomatique
33:31de la Turquie, qui se retrouve en position de force
33:33à la fois par sa présence
33:35à l'OTAN, et puis aussi par sa
33:37position géographique
33:39autour de la mer Noire. Et puis,
33:41à côté de ça, c'est vrai, une certaine indulgence
33:43puisque,
33:45voilà, c'était Clemenceau qui disait
33:47« Vous savez, quand la
33:49maison brûle, on ne demande pas la carte d'identité
33:51à ceux qui font passer les sauts d'eau. » Eh bien là,
33:53s'il faut avoir
33:55l'aide de la Turquie,
33:57on l'aura. Donc, c'est cet
33:59sujet de la réelle politique. Moi, je note tout de même
34:01qu'il y a traditionnellement toujours
34:03une certaine indulgence européenne à l'égard
34:05de la Turquie. Dans les années 2000,
34:07où il y avait quand même
34:09par rapport à notre tradition
34:11très laïque en France,
34:13vous avez la commission
34:15européenne qui était soutenue par les milieux
34:17d'affaires pour favoriser,
34:19pour accélérer l'intégration
34:21de la Turquie dans l'Union
34:23européenne. Et c'était la France qui avait dit
34:25« Attendez, nous, on va au préalable
34:27mettre un référendum pour que le peuple
34:29français soit consulté là-dessus. »
34:31Et ça n'était toujours pas très bien vu de la part
34:33des chancelleries en Union européenne. Donc, c'est
34:35vrai que quelque part, alors c'est peut-être
34:37une... On raconte qu'il y a une
34:39tradition diplomatique
34:41turque qui est d'un certain niveau.
34:43Mais, effectivement,
34:45moi, je note une vraie indulgence
34:47à l'égard de la Turquie des dirigeants
34:49européens. – Raphaël, demain, il y aura
34:51une grande manifestation. On dit que ça sera une
34:53manifestation test parce que certains disent que l'opposition
34:55est en train de s'essouffler.
34:57– C'est vrai qu'on l'entend moins depuis
34:59deux jours. Le week-end dernier a été
35:01particulièrement bruyant
35:03et la mobilisation a même surpris.
35:05On ne pensait pas qu'elle atteindrait
35:07un tel niveau. La mobilisation,
35:09notamment, à la
35:11primaire du parti, qui est le parti
35:13kémaliste, en fait. C'est un parti historique
35:15en Turquie, celui d'Atatürk, le fondateur
35:17de la Turquie moderne, qui a
35:19désigné comme son candidat et crème
35:21d'Emmanuel Macron, alors même que ce dernier était
35:23incarcéré, avec 15 millions de votants
35:25et parmi eux, une très grande majorité
35:27de personnes qui ne sont pas des électeurs traditionnels
35:29de ce parti, mais qui ont tenu par
35:31leur geste
35:33à exprimer leur
35:35refus de la dérive autoritaire
35:37de ce pouvoir. – Alors, avant de passer à vos cartes
35:39aux blanches, un mot de politique française,
35:41avec ce déplacement d'Elisabeth Borne
35:43et de François Bayrou, côte à côte, dans une école
35:45des Hauts-de-Seine, pour parler de la
35:47réforme de la formation initiale
35:49des enseignants. Sondage, Véronique,
35:51sur la popularité de François Bayrou, c'est pas terrible.
35:53– C'est pas terrible, on a
35:55fait un sondage pour le Figaro,
35:57qu'on a publié hier,
35:5974% des Français sont
36:01insatisfaits des débuts
36:03de Monsieur Bayrou, de ses 100 premiers jours.
36:05Pour vous donner une idée, quand même,
36:07c'est 16 points de moins que
36:09les scores qu'il avait
36:11enregistrés en février, donc on peut dire qu'il y a
36:13un petit sujet assez rapide.
36:15Et quand on regarde,
36:17c'est un déplacement sur l'école,
36:19quand on pose la question sur les différentes actions
36:21du Premier ministre,
36:23autour de l'école, il y a 81%
36:25d'insatisfaits sur son action
36:27autour de l'école et de la jeunesse,
36:29donc on peut dire qu'il y a un sujet,
36:31peut-être une urgence et une importance
36:33que ce déplacement ait lieu.
36:35Globalement, on voit aussi
36:37que, c'est assez paradoxal
36:39d'ailleurs, les Français disent à 70%,
36:41Emmanuel Macron en nommera certainement
36:43à nouveau Premier ministre en 2025,
36:45mais il n'y a que 57% des Français
36:47qui pensent que
36:49François Bayrou devrait avoir une motion de censure,
36:51alors on peut dire que c'est beaucoup, mais en même temps,
36:53au regard du reste des chiffres,
36:55c'est pas tant que ça, et en fait, quand on regarde,
36:57c'est qu'ils considèrent qu'une bonne partie
36:59de son immobilisme est liée à un problème
37:01de majorité à l'Assemblée,
37:03et puis il y a aussi le qui d'autre
37:05pourrait faire l'affaire, donc dans le fond, voilà.
37:07Après, il y a un autre
37:09élément dans ce sondage, un peu cruel,
37:11je vais vite,
37:13je vais juste vous dire que
37:15il est jugé plutôt sympathique
37:17et avec des convictions profondes,
37:19peu de charisme,
37:21et beaucoup lui reprochent de ne pas dire
37:23la vérité, et on sent que
37:25le poison lent de Bétarame agit.
37:27Il y a cette révision
37:29de la baisse de la croissance du PIB,
37:31Franck, qui rend finalement l'équation
37:33budgétaire pratiquement impossible
37:35pour le gouvernement, ça c'est plus
37:37qu'une épée de Damoclès ? Oui, parce que
37:39Bayrou, il disait qu'il y a une sorte de
37:41résignation des Français, une sorte
37:43d'aquabonisme, au fond, il n'apprécie pas
37:45Bayrou, mais il n'y a pas de solution, on se rechange.
37:47Il se passe aussi quelque chose
37:49qui est un peu sous les radars,
37:51parce qu'on est occupé par
37:53l'actualité internationale, par les grands mouvements,
37:55les plaques tectoniques,
37:57mais au quotidien,
37:59les Français sont, je dirais,
38:01face à des difficultés
38:03économiques. Vous avez
38:05des fermetures de PME qui
38:07s'accélèrent, des caprices
38:09de conjonctures qui finissent par rendre
38:11l'équation budgétaire
38:13très difficile, où ils se disent, mais
38:15il va y avoir probablement plus de déficits prévus,
38:17ce qui veut dire, va-t-on avoir
38:19une coupe dans les dépenses,
38:21sachant qu'il va y avoir une augmentation
38:23par ailleurs des dépenses de nature militaire ?
38:25Et donc, tout cela, finalement,
38:27n'apparaît peut-être
38:29pas dans les débats,
38:31mais en vérité, les Français
38:33sont confrontés à des difficultés
38:35économiques majeures
38:37qui finissent par...
38:39Alors, est-ce qu'il pointe
38:41François Bayrou comme responsable ?
38:43C'est effectivement beaucoup plus large
38:45que ça, mais c'est quelque chose de fondamental
38:47et dont il faut parler,
38:49une espèce de signeau faible
38:51qui conditionne de manière déterminante
38:53la vie des Français au quotidien.
38:55Oui, je suis assez d'accord. Moi, j'ai l'impression
38:57que François Bayrou, il essaie de donner
38:59un équilibre, c'est-à-dire qu'on a Emmanuel Macron
39:01très leader sur cette défense, qui voudrait globalement
39:03que tout le budget soit axé,
39:05je ne sais plus comment il est allé sur le PIB,
39:07il faudrait qu'on augmente énormément.
39:09Et puis, on a François Bayrou qui doit
39:11faire cette équation impossible
39:13d'une assemblée parlementaire
39:15qui n'a pas de majorité
39:17et qui voit bien qu'il y a des Français
39:19qui souffrent. Donc, il est dans cette espèce
39:21d'immobilisme parce qu'il n'y a pas de possibilité
39:23de faire passer des projets de loi. On voit
39:25qu'il y a des propositions de loi qui sont faites
39:27sur des petits détails ou quoi, mais globalement,
39:29je suis assez d'accord avec Franck, c'est qu'il y a
39:31un malaise économique, social,
39:33il est un peu annulé, en tout cas, on l'invisibilise
39:35avec cette question de défense
39:37et d'international, mais il est bien là
39:39et ça risque de péter un jour
39:41s'il y a une décision, un petit peu,
39:43ou une parole, ou quelque chose qui se passe mal.
39:45Il est invisibilisé, peut-être
39:47dans les médias, mais les Français, leur première préoccupation
39:49ça reste celle-là, la deuxième c'est la santé,
39:51les risques internationaux arrivent peu
39:53en troisième, et à chaque fois
39:55quand on pose la question sur les affectations
39:57budgétaires, il y a quand même d'abord
39:59une préoccupation nationale
40:01avant une préoccupation internationale.
40:03Et puis il y a le serpent de mer,
40:05c'est le péché originel qui va le rattraper
40:07à un moment ou à un autre, c'est la question des retraites, parce que
40:09pour arriver à boucler cette équation budgétaire insoluble,
40:11François Bayrou, pour obtenir
40:13la non-censure du Parti
40:15socialiste, a dû concéder quand même
40:17une remise en chantier
40:19de la question des retraites, avec désormais
40:21une ambiguïté, puisqu'en
40:23suggérant, disons, l'impossibilité de revenir
40:25à 62 ans, il a de fait fermé la porte
40:27à toute avancée sur la
40:29question, en tout cas toute renégociation
40:31de fonds, et ça à un moment ou à un autre, il va
40:33devoir, j'imagine, le payer politiquement.
40:35Emilien, un mot sur le choix
40:37d'un ancien Premier ministre, Michel Barnier,
40:39qui aujourd'hui a décidé
40:41de soutenir Bruno Retailleau
40:43dans cette course à la présidence
40:45des Républicains.
40:47Larcher, Pécresse,
40:49Xavier Bertrand, David Lysnard,
40:51ils se rangent tous, ils semblent tous
40:53se ranger derrière Retailleau.
40:55Oui, et puis quelles que soient leurs lignes, parce qu'on en a
40:57vu qui n'était pas forcément dans une ligne
40:59aussi dure que Bruno Retailleau, parce qu'on
41:01peut dire qu'elle est quand même très dure, cette ligne,
41:03mais elle marche, elle fonctionne,
41:05elle séduit une partie des
41:07Français, et notamment donc à droite.
41:09Michel Barnier était assez dur quand il s'est présenté à la présidentielle.
41:11Oui, mais après il s'était ramolli un petit peu quand même,
41:13il avait eu des discours un petit peu différents.
41:15Donc, on a l'impression
41:17que tous se mettent derrière celui qui
41:19potentiellement pourrait gagner, c'est vrai que Laurent
41:21Wauquiez, on ne le voit pas trop dans cette
41:23perspective-là, et donc tous derrière
41:25celui qui pourrait gagner.
41:27Élections les 17 et 18 mai prochains, Franck, pour vous
41:29les jeux sont faits ?
41:31Oui, mais à vrai dire,
41:33les différences
41:35idéologiques entre les deux
41:37ne sont pas si importantes
41:39que cela. Alors nous, on adore
41:41faire de la topographie politique,
41:43en disant l'un est plus à droite
41:45que l'autre, sur des questions régaliennes,
41:47sur les questions européennes, l'un est plus...
41:49En vérité,
41:51les leaders de LR
41:53pensent à peu près tous la même chose
41:55et effectivement, à partir du moment
41:57où vous avez une sorte d'indifférenciation
41:59idéologique et programmatique,
42:01vous vous rangez derrière celui
42:03qui a le plus de chances de gagner.
42:05Allez, on va passer à vos cartes blanches dans un instant.
42:07France Info, 20h45,
42:09Le Fil Info, Stéphane Millon.
42:11Son avocate dénonce une sanction
42:13extrêmement lourde, mais elle ne sait pas
42:15encore si elle fera appel. La cour
42:17d'assises de Gironde condamne
42:19Mounir Boutaha à la réclusion criminelle
42:21et à la perpétuité. A sorti d'une peine
42:23de sûreté de 22 ans,
42:25il est reconnu coupable du féminicide
42:27en 2021 de son épouse Chahinez Daoud.
42:29Il l'avait aspergé d'essence
42:31et brûlé vive en pleine rue.
42:33La réforme de la formation initiale
42:35des enseignants sera engagée
42:37pour la rentrée 2025, promesse
42:39de François Bayrou. Pour répondre
42:41à la crise du recrutement, le projet
42:43c'est de ramener les concours d'enseignement
42:45à Bac plus 3 au lieu de Bac plus 5.
42:47Côté programme, pour les élèves,
42:49le ministre souhaite qu'il y ait à écrire
42:51et à lire tous les jours à l'école,
42:53au collège et au lycée, et cela loin
42:55des écrans. Donald Trump menace
42:57l'Iran. Les choses vont mal tourner
42:59en l'absence d'accords sur le nucléaire.
43:01Déclaration alors que le régime
43:03de Téhéran a assuré hier avoir répondu
43:05à la lettre du président américain appelant
43:07à des pourparlers. Le chef de la
43:09Maison Blanche avait retiré avec fracas
43:11en 2018 les Etats-Unis d'un accord international.
43:13Il se dit maintenant ouvert
43:15au dialogue pour encadrer
43:17les activités nucléaires iraniennes.
43:19Et puis c'est le début à l'instant d'un duel
43:21entre deux prétendants à l'Europe.
43:23Lyon, cinquième de Ligue 1, se mesure
43:25au footballeur de Strasbourg le match
43:27d'ouverture de la 27ème journée.
43:39Allez, on passe à vos cartes
43:41blanches. On commence avec vous,
43:43Émilie Zapalski. Cartes blanches consacrées au départ
43:45d'Alexis Kohler de l'Elysée.
43:47Oui, parce que c'est un sacré événement.
43:49C'est quelque chose quand même qui marque
43:51la fin d'une époque.
43:53C'est depuis le début. Macron-Personne-Jumeau
43:55titre Le Monde. Même avant le début
43:57puisqu'il était à ses côtés en tant que
43:59ministre de l'économie. Donc oui, on parlait de jumeau.
44:01On voit que c'est un petit peu l'homme de l'ombre
44:03qui conseillait
44:05toujours Emmanuel Macron,
44:07sur lequel Emmanuel Macron s'appuyait,
44:09qui pensait, paraît-il, globalement
44:11il n'y a même pas besoin, c'est de la télépathie,
44:13il était complètement aligné sur les idées.
44:15Moi je me pose la question, donc il va devenir
44:17directeur général adjoint de la Société Générale.
44:19Voilà, soit
44:21il l'avait fait ressentir,
44:23qu'il avait envie déjà depuis un moment
44:25avant la dissolution
44:27de partir. Il a été retenu
44:29et il est resté loyal jusqu'au bout.
44:31Moi je me pose la question de ce que ça va créer.
44:33Parce que c'est vrai que c'était un duo
44:35assez impressionnant. Est-ce que c'est la fin
44:37d'une époque et aussi le signe que
44:39Emmanuel Macron, même s'il a ce rôle
44:41à l'heure actuelle sur la défense européenne
44:43assez important et qu'il est revenu sous les feux de la rampe,
44:45est-ce que ça acte un petit peu
44:47une espèce de fin de règne où les uns
44:49et les autres ne croient plus
44:51autant que ça
44:53à la marque Macron ?
44:55La marque Macron, la gare rapprochée d'Emmanuel Macron 2017
44:57reste pratiquement plus personne, parce que Julien Denormandie,
44:59Ismaël Émilien, Benjamin Griveaux,
45:01Elisabeth Hendaye et j'en passe,
45:03oui c'est vrai effectivement, mais ils sont quand même
45:05de plus en plus rares, Franck.
45:07Oui, mais le pouvoir rend solitaire.
45:09On l'a vu avec
45:11toutes les fins de septennat
45:13ou de quinquennat, ça se termine un peu
45:15de la même manière. Moi, ce qui
45:17quand même m'interroge, c'est le passage
45:19de l'Élysée à la banque
45:21qui n'est pas une première.
45:23Vous avez beaucoup, par ailleurs,
45:25je pense à Jean-Pierre Jouyé, qui est allé
45:27à la banque Barclays.
45:29D'autres exemples montrent que
45:31tout de même, ce passage
45:33de l'Élysée vers
45:35l'univers bancaire
45:37explique dans une certaine mesure
45:39que lorsque
45:41nous avons voulu en France légiférer
45:43notamment sur la loi de séparation
45:45bancaire qui était considérée comme un
45:47élément important à l'époque
45:49de François Hollande
45:51et de Pierre Moscovici,
45:53les banquiers ont eu gain de cause
45:55pour que la législation
45:57soit la plus souple possible.
45:59Je ne dis pas
46:01que ce sera
46:03le cas demain, mais enfin,
46:05tout de même, il ne se déplace pas
46:07beaucoup vers d'autres secteurs
46:09et on peut regretter
46:11qu'il y ait comme ça une forme
46:13de lien trop étroit
46:15entre la politique
46:17et l'univers de la banque et de la finance.
46:19J'ai un petit peu gratiné,
46:21c'est Sivet Ndiaye, pardonnez-moi,
46:23qui n'est plus
46:25en fonction mais qui faisait partie de cette garde
46:27rapprochée et qui a participé
46:29à la campagne d'Emmanuel Macron
46:31et qui a été porte-parole du gouvernement.
46:33Je vais passer à votre carte blanche
46:35mon cher Raphaël.
46:37Le Groenland, je l'avais gardé au chaud parce que
46:39justement, on aurait pu en parler plus tôt,
46:41avec un gouvernement de coalition pour faire face,
46:43je cite le nouveau Premier ministre du Groenland,
46:45pour faire face à la force de pression extérieure.
46:47Oui, Donald Trump aura au moins réalisé
46:49cette performance et d'aboutir à l'union
46:51sacrée au Groenland, puisque c'est l'ensemble
46:53de la classe politique or ultra-nationaliste
46:55qui décide donc de s'allier au terme des
46:57dernières élections pour former un gouvernement
46:59de résistance face à ce qu'il considère
47:01être aujourd'hui
47:03l'immixion des Etats-Unis
47:05avec les velléités de Donald Trump,
47:07qu'il a encore redit hier, il a dit
47:09il nous le faut le Groenland, il ne compte pas lâcher.
47:11Alors, de quelle manière compte-t-il s'y prendre ?
47:13Difficile à dire pour l'heure, mais
47:15c'est vrai que quand on voit le contingent qui était envoyé là
47:17en cette fin de semaine, puisque J.D. Vance
47:19se rend, il est
47:21arrivé aujourd'hui au Groenland
47:23à la base de Pitoufic, alors finalement c'est un
47:25voyage qui est un peu revu à la baisse
47:27en termes de format, puisqu'au début il devait s'y rendre,
47:29d'ailleurs avec son épouse, mais son épouse était invitée à une course
47:31de chien de traîneau à laquelle lui-même avait donc indiqué
47:33qu'il se rendrait, et puis face à la levée de boucliers,
47:35l'invitation à la course de chien de traîneau a été annulée,
47:37et donc il se rend uniquement sur
47:39la base américaine, qui est une base... Alors, c'est au sein
47:41que c'est intéressant, ça met en lumière aussi l'intérêt
47:43stratégique de ce territoire, c'est qu'il permet
47:45de surveiller l'arrivée d'éventuels missiles,
47:47notamment en provenance de Russie,
47:49ça ne s'invente pas, parce que c'est le plus court
47:51chemin, le plus court passage
47:53pour les missiles, donc c'est
47:55une base stratégique de ce point de vue-là, elle est aussi
47:57stratégique parce qu'aujourd'hui il y a une course vers l'Arctique,
47:59et d'ailleurs Vladimir Poutine lui-même ne s'y est pas trompé,
48:01il a eu des commentaires peu amènes sur
48:03les velléités américaines
48:05en matière de conquête du Groenland,
48:07puisqu'il l'a dit, ça ouvrirait des hostilités.
48:09– Et le Danemark n'a pas fait du bon
48:11travail au Groenland, c'est Vance qui a déclaré,
48:13comment vous le décrivez ?
48:15– Comme pour le canal
48:17de Panama, en disant effectivement que Panama
48:19n'a pas fait son travail non plus, en n'empêchant pas des Chinois
48:21de prendre des concessions
48:23portuaires sur le canal, c'est-à-dire
48:25que Donald Trump voit,
48:27et j'ai dit Vance sans doute,
48:29le Groenland aujourd'hui comme
48:31un territoire disputé,
48:33convoité peut-être selon eux par les Chinois
48:35et les Russes, et donc qu'il considère que le Danemark
48:37n'est pas un acteur de taille suffisamment importante.
48:39Soit dit en passant, on voit
48:41le nouveau Yalta qui est en train de se dessiner derrière ça,
48:43on n'entend plus du tout Donald Trump
48:45parler de Taïwan par exemple, demain il pourrait y avoir
48:47un partage entre Chinois, Russes
48:49et Américains, à nous le Groenland, à vous
48:51l'Ukraine et aux Chinois Taïwan.
48:53Et le Danemark c'est quand même l'Union Européenne,
48:55donc ça veut dire que ça va être encore un nouveau
48:57problème, j'allais dire, pour l'Europe.
48:59Un nouveau camouflet. Non mais ce que je trouvais
49:01très étonnant, et on le sent dans ce que vous dites,
49:03c'est que c'est vraiment le monde selon Trump,
49:05c'est-à-dire que Trump organise
49:07le monde, fait réagir. Alors c'est un peu
49:09le seul point positif,
49:11c'est-à-dire que l'Europe essaie de réagir,
49:13là vous avez dit
49:15cette force de coalition pour essayer de...
49:17Mais on a véritablement
49:19un monde qui s'écrit selon Trump
49:21et face à ça, on est quand même
49:23assez sidéré, parce que globalement
49:25il fait à peu près tout ce qu'il dit, et puis
49:27quand ça marche pas, il
49:29voit avec Poutine,
49:31enfin il a aucune vergogne pour
49:33traiter avec n'importe qui.
49:35Du moment que ça fait du business, que ça étend son
49:37territoire, voilà. Et le truc
49:39inquiétant c'est quand même, Poutine et lui,
49:41ils sont justement sur cette vision impérialiste
49:43qu'on avait un petit peu perdue
49:45auparavant côté Occident.
49:47C'est la carte blanche de Franck, Franck
49:49de Dieu, la proposition de loi pour lutter contre
49:51les déserts médicaux, initiative
49:53des députés, alors c'est une
49:55position transpartisane,
49:57259 députés,
49:59mais j'allais vous dire, c'est pas la
50:01première fois qu'il y a ce type
50:03d'essai
50:05pour sortir de ces déserts médicaux.
50:07C'est pas la première fois, mais ça a la possibilité cette fois
50:09de l'emporter.
50:11Oui, parce que les députés
50:13sont confrontés
50:15dans leur permanence,
50:17dans leur circonscription, à des
50:19administrés
50:21qui leur disent, je suis désolé, j'ai un
50:23problème pour trouver un spécialiste
50:25ou un médecin généraliste, et donc
50:27quelque part, ils changent
50:29parce qu'il y a eu effectivement
50:31des
50:33tentatives de
50:35franchir ce ruicon qui est celui
50:37en gros de la liberté d'installation.
50:39Alors pour faire très vite, cette loi elle dit
50:41on va pas être soviétique,
50:43on va pas dire, voilà,
50:45un étudiant qui vient d'être diplômé
50:47de Rouen,
50:49il va aller dans la Creuse, non.
50:51On va définir,
50:53les agences régionales vont définir des plaques
50:55qui vont être allouées
50:57dans certaines régions manifestement
50:59tendues, de manière à ce que
51:01il y ait prioritairement
51:03des étudiants qui aillent dans des endroits
51:05où, je dirais,
51:07pardon quand je dis tendu,
51:09au contraire, où il y a trop de médecins
51:11par rapport notamment à le littoral
51:13et qu'il y ait un déplacement
51:15des autres étudiants vers des
51:17endroits beaucoup plus tendus. Alors là
51:19où, pour répondre à votre question, ça a eu une chance
51:21d'aboutir, c'est que les lobbies ont
51:23toujours, les médecins ont toujours
51:25quand même eu une
51:27certaine audience historique
51:29par rapport aux parlementaires, où il y a historiquement
51:31beaucoup de médecins. Là, tout de même,
51:33il se trouve que
51:35face à l'urgence, face
51:37à la nécessité de lutter
51:39contre ce fléau des déserts médicaux
51:41qui ne correspond pas simplement à la faute
51:43des médecins, mais il y a un vrai problème
51:45et je crois que ça pose
51:47la question de savoir quel est le statut
51:49des médecins, parce qu'ils se disent au fond
51:51nous sommes une profession libérale, mais c'est quand même une profession
51:53libérale qui est payée par la Sécu
51:55donc par l'État, et ce n'est pas
51:57non plus des fonctionnaires, parce que
51:59alors qu'ils ont une mission de service public
52:01donc vous avez un problème, une sorte
52:03d'hybridité statutaire chez les médecins
52:05qui va être peut-être résolue
52:07en disant on va peut-être porter atteinte
52:09à la liberté d'installation
52:11ce qui serait
52:13un événement
52:15assez majeur.
52:17Voilà l'initiative portée par Guillaume Garot
52:19du Parti Socialiste
52:21on passe à la carte blanche
52:23de Véronique Reys-Soult
52:25« I don't want to be French » je ne veux pas être
52:27français, bon pour nous c'est trop tard, on l'est
52:29mais c'est quoi exactement cette histoire ?
52:31C'est une traîne qu'il y a sur TikTok
52:33qui a été lancée par des Américains
52:35il y a une chanson
52:37de Lady Gaga qui dit
52:39« I don't want to be French »
52:41et ils l'ont détourné pour dire
52:43« I don't want to be French » donc ça veut dire je ne veux pas
52:45être français. Mais ils croyaient qu'elle l'aurait dit justement
52:47lors d'un Superbowl figurez-vous en 2017.
52:49Oui parce que c'est une histoire de football en fait tout ça
52:51mais globalement c'est assez amusant
52:53parce que les Américains l'ont détourné
52:55il y a des centaines de vidéos, des tas de réactions
52:57ça a été repris aussi en Europe
52:59et les Français se sont réveillés en disant
53:01non on ne peut pas laisser faire
53:03ainsi et ils ont fait
53:05un détournement qui cette fois-ci dit
53:07« I want to be French » mais qui est assez
53:09sympathique finalement, c'est une espèce de guerre pour une fois
53:11plutôt ludique et sympathique
53:13avec des très belles images
53:15de la France, des photos de la patrouille de France
53:17dans le ciel, des JO
53:19enfin voilà, c'est plutôt positif
53:21et en fait on s'aperçoit que dans le fond
53:23ce sont souvent des guerres de foot
53:25en particulier pour les
53:27Espagnols qui relaient
53:29cette traîne comme on dit
53:31parce qu'en fait il va y avoir
53:33un affrontement avec les Espagnols sur ce sujet-là
53:35donc c'est une façon de nous
53:37diminuer et puis dans le reste
53:39de l'Europe c'est pris parce que les Français
53:41il paraît que nous serions un petit
53:43peu râleurs, un petit peu désagréables
53:45un petit peu critiqueurs des autres pays
53:47donc c'est une façon de dire « je ne veux pas être
53:49Français »
53:51C'est la lieutent Raphaël, on se souvient de la
53:53polémique des « French fries »
53:55C'est sous George W. Bush
53:57au moment effectivement de l'opération
53:59américaine en Irak
54:01à laquelle la France s'était non seulement dissociée
54:03mais avait opposé son veto au conseil de sécurité
54:05Mais ça fait longtemps que ce traîne, il avait commencé en
54:072022 déjà pendant les élections françaises
54:09mais voilà, c'est une habitude
54:11et je voulais juste vous dire un truc parce que sur
54:13le Groenland, les citoyens
54:15trouvent toujours des façons
54:17assez amusantes de contourner les choses et donc
54:19MAGA est devenu au Groenland
54:21« Make America Go Away »
54:23Ah oui, c'est pas mal. Franck ?
54:25Oui, un mot, c'est qu'effectivement
54:27Véronique dit que c'est assez bon enfant
54:29il y a quelque chose d'un peu ludique mais en vérité
54:31tout de même, cette viralité
54:33sur les réseaux sociaux a d'énormes enjeux
54:35économiques. On a dépensé des milliards
54:37pour dire à quel point
54:39via les JO, à quel point la France
54:41était une fête, etc. Quand vous avez
54:43un petit jeu, un petit clin d'œil
54:45qui finit par ruiner
54:47C'est des millions et des millions de vues
54:49qui finit par ruiner des
54:51efforts de plusieurs
54:53personnes en France, ça fait réfléchir
54:55sur la force des réseaux sociaux et la
54:57fragilité de toutes
54:59ces campagnes de séduction
55:01et de communication institutionnelle.
55:03La bonne nouvelle, c'est que les Français sont montés au créneau.
55:05Merci à tous les quatre, merci Véronique Raissout
55:07merci Émilie Zapalski, merci à vous
55:09Franck Dedieu et merci à Raphaël
55:11Khan d'être venu dans le studio
55:13de France Info. Franck
55:15la une de Marianne, je la montre
55:17Voilà, on a les opérations
55:19clandestines de l'Algérie en France, nous avons
55:21des révélations sur l'espionnage, les enlèvements
55:23les traques des opposants et puis nous avons
55:25aussi tenté, vous l'avez parlé
55:27Raphaël, de résoudre cette fameuse équation
55:29budgétaire et nous on dit
55:3162 ans à la retraite, c'est possible
55:33il faut trouver 24 milliards
55:35on les a trouvés.
55:37Le compte c'est bon
55:39je vous souhaite évidemment, merci à tous les quatre
55:41je vous souhaite une excellente soirée
55:43sur France Info bien sûr.