Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Marc Morandini live numéro 1621 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:04Bonjour et bienvenue en direct à la une.
00:00:07Cette agression antisémite d'un rabbin par un jeune de 16 ans qui se déclare lui-même palestinien.
00:00:12Et ça devait arriver, c'était là ce que pense le rabbin lui-même,
00:00:15mais aussi ce que pensent beaucoup de Français qui voient l'haine antisémite monter en France depuis des mois,
00:00:21avec l'aide de la France Insoumise.
00:00:23Est-il besoin de rappeler cette affiche sur l'antisémite contre Cyril Hanouna ?
00:00:27Lise en ligne il y a seulement quelques jours,
00:00:29le problème c'est que rien ne semble pouvoir arrêter cette montée de l'antisémitisme.
00:00:34Hier soir plusieurs centaines de personnes se sont pourtant réunies à Paris.
00:00:39On a peur pour nos enfants, on a peur pour nos familles quand on voit ce qu'il s'est passé hier pour le rabbin.
00:00:45Ça n'arrête pas de monter et on a l'impression qu'à part des commentaires de nos politiques
00:00:49et des condamnations à demi-mot, il ne se passe pas grand-chose.
00:00:51Il n'y a plus de limite et il n'y a plus de réaction.
00:00:53Il y en a eu très peu sur les cas précédents et il n'y a plus de réaction.
00:00:57Et plus les cas se multiplient, plus le peu de réaction qu'on avait s'estompe en fait.
00:01:02Je pense qu'on doit être sans faille pour pouvoir condamner ces actes antisémites
00:01:08parce que c'est la République qui va être menacée.
00:01:11Et nous y reviendrons dès le début de Morandini Live et nous ferons un point d'ailleurs en direct sur l'enquête.
00:01:16Après l'antisémitisme qui gangrène la France, nous parlerons du racisme anti-blanc qui revient dans l'actualité.
00:01:21Le racisme anti-blanc c'est encore tabou en France.
00:01:24Deux éléments l'ont montré ces derniers jours.
00:01:26Ne serait-ce qu'hier quand on voit les remous provoqués par la porte-parole du gouvernement.
00:01:30Tout simplement car elle a osé parler de l'expérience de sa fille qui s'est fait traiter de sale blanche.
00:01:36Un racisme anti-blanc qui n'existe pas en France selon les médias.
00:01:39Regardez France Info par exemple qui sur son site parle de la porte-parole et évoque, je cite, un concept d'extrême droite.
00:01:46C'est aussi le cas des auteurs du livre polémique sur Crépole dont on parle beaucoup en ce moment.
00:01:51C'est intéressant de réentendre ce que disait un des auteurs dans cet avou
00:01:55où il expliquait lui aussi que le racisme anti-blanc était juste une création de l'extrême droite.
00:02:00Il faut aussi remettre un petit peu dans le contexte ce qu'est le racisme anti-blanc.
00:02:03Le racisme anti-blanc c'est un concept qui vient de l'extrême droite
00:02:08qui fait appel à des notions de submersion migratoire et où les blancs ne pourraient plus vivre tranquillement dans leur pays.
00:02:16En jurisprudence, devant les tribunaux, le racisme anti-blanc ça n'existe pas.
00:02:20Il n'y a pas d'arrêt, il y a très très peu d'affaires qui évoquent ça.
00:02:24Et ce sont des paroles qui sont prononcées lors d'une rixe.
00:02:27Et on ne peut pas en conclure, en tout cas la justice n'en conclut pas,
00:02:30que c'est un geste qui a été prémédité
00:02:34et que ce n'est pas parce qu'il dit des insultes en tirant au moment de la rixe qu'ils veulent tuer du blanc.
00:02:39Voilà, et ces propos ont mis très en colère Emmanuelle Plasse.
00:02:42Elle est présidente de l'association des victimes du bal de Crépole.
00:02:45Elle était hier au micro d'Europe 1.
00:02:47Et elle ne comprend pas que l'on remette en cause la parole de 9 témoins qui ont parlé de propos anti-blancs.
00:02:52Tout ça pour démontrer qu'il n'y a pas de racisme anti-blanc en France.
00:02:55Et il y a un ou deux témoignages qui disent que j'aurais eu des insultes dans l'autre sentier.
00:02:59Il y a un témoignage, il me semble.
00:03:02Je veux bien maintenant que ce soit tout à égalité.
00:03:05Il n'y a pas à faire de polémique là-dessus.
00:03:08Ils sont venus tuer du blanc, ils l'ont dit.
00:03:11Maintenant, il faut arrêter de faire croire aux gens que ce n'est pas vrai.
00:03:15En fait, nous, c'est tout ce qu'on demande.
00:03:17Qu'on soit cru, qu'on soit entendu.
00:03:19Parce que ce soir-là, il y a eu énormément de victimes.
00:03:23Il y a beaucoup de jeunes.
00:03:25Et là, les jeunes, à chaque fois qu'ils entendent les médias,
00:03:29qui controversent la parole des victimes.
00:03:33Le tabou du racisme anti-blanc, on y revient tout à l'heure en direct avec nos invités.
00:03:38Face à l'insécurité de plus en plus présente dans nos villes et villages,
00:03:41certains ont des idées comme créer une sécurité privée pour les particuliers.
00:03:45Une sécurité que l'on pourrait appeler au coup par coup, à l'image des Uber par exemple.
00:03:48Un garde du corps pour rentrer chez vous à 2h du matin par exemple.
00:03:51Les syndicats de police ne sont pas très chauds.
00:03:54Cyril Asensio, gérant d'une agence spécialisée dans la sécurité privée,
00:03:59travaille sur une application qui permettra au client d'être localisé 24h sur 24,
00:04:047 jours sur 7 à Paris.
00:04:06Il précise qu'il s'agit surtout d'une assistance,
00:04:09comme par exemple, se faire accompagner en cas de sentiment d'insécurité.
00:04:13L'idée qu'on a eue, c'est d'optimiser des forces qui sont déjà dans la rue.
00:04:17Pour prendre l'exemple de Paris, où on a 25 000 taxis, 30 000 Uber,
00:04:22des milliers de livreurs,
00:04:24ces personnes-là à qui on va vraiment apporter d'autres compétences,
00:04:28de manière à pouvoir répondre dans les 1 ou 2 minutes,
00:04:31sur une situation, sur une demande d'assistance de nos clients dans la rue.
00:04:35Une fois les candidats sélectionnés, ils seront formés par l'entreprise.
00:04:39Le prix, qui n'est pas encore défini, sera accessible au grand public,
00:04:43avec un nombre d'inscriptions limité.
00:04:45Pour le syndicat Alliance Police Nationale,
00:04:48la sécurité du pays est de la prérogative des forces de sécurité intérieure.
00:04:53Libre à chacun d'assurer sa sécurité, entre guillemets, d'une manière ou d'une autre,
00:04:59ça peut être un outil supplémentaire
00:05:02pour aider le travail des forces de sécurité intérieure,
00:05:06mais aucunement les remplacer.
00:05:09Et puis en actualité, il y a également cet avocate
00:05:11qui dénonce l'expulsion vers le Maroc de son client,
00:05:14qui a été condamné 13 fois en France et a passé 6 ans en prison en France.
00:05:18Elle estime que son client a payé sa dette à la France
00:05:21et que cette expulsion vers le Maroc n'est pas acceptable,
00:05:24car sa famille, qui vit en France, est brisée par cette expulsion.
00:05:28Une expulsion critiquée.
00:05:31Hassan Youcefi, un Marocain âgé de 46 ans, a été expulsé de France le 21 février dernier.
00:05:37Multirécidiviste, il a fait l'objet de 13 condamnations entre 2005 et 2023
00:05:42et a passé 6 ans en prison.
00:05:44Mais son avocate dénonce cette expulsion qui vise son client, père de deux enfants.
00:05:49Il a été jugé et condamné pour des faits délictuels.
00:05:52Il a payé sa dette à la société.
00:05:54Il a fait de la prison quand c'était nécessaire.
00:05:56On parle d'une personne qui a vécu plus de 24 ans sur le territoire français.
00:05:59Aujourd'hui, la vie d'une famille a été détruite.
00:06:02Sa compagne, qui a pu le joindre par téléphone après son expulsion,
00:06:05exprime également son inquiétude.
00:06:08C'est inhumain, les enfants n'ont même pas pu lui dire au revoir.
00:06:11On essaie de tenir comme on peut, c'est lui qui faisait tourner la maison.
00:06:14Je suis en invalidité.
00:06:16Hassan Youcefi vivait sur le sol français depuis 24 ans de manière régulière.
00:06:20Son avocate affirme que la loi n'a pas été respectée.
00:06:24Mais d'autres contredisent cet argument.
00:06:26Aujourd'hui, les étrangers qui commettent des infractions,
00:06:29qui sont condamnés, qui troublent l'ordre public,
00:06:32sont expulsables, quelle que soit leur situation familiale ou personnelle.
00:06:38Donc c'est le cas de cette sortie sans marocain.
00:06:41Si sa vie familiale a été brisée,
00:06:44ce n'est pas du fait du préfet qui a pris cette décision,
00:06:47mais de son propre fait puisqu'il n'a pas arrêté,
00:06:50depuis toutes ces années, de commettre des délits.
00:06:53Depuis le début de l'année, plusieurs animaux, au moins une dizaine de chiens et de chats,
00:06:57ont été empoisonnés dans la commune d'Alos et dans les Bouches-du-Rhône,
00:07:00juste à côté de Marseille.
00:07:02La mairie prend très au sérieux l'affaire et un appel à témoins a même été lancé,
00:07:05alors que chez les propriétaires d'animaux, l'inquiétude grandit.
00:07:09Un empoisonneur d'animaux sévit-il à Alos, aux portes de Marseille ?
00:07:13Depuis janvier, une dizaine de chiens et de chats ont été retrouvés morts ou gravement intoxiqués.
00:07:19Face à cette série, la mairie a multiplié les patrouilles de la police municipale
00:07:24et du service de protection des animaux,
00:07:26à la recherche de potentielles boulettes de nourriture empoisonnée.
00:07:30Un appel à témoins a également été lancé.
00:07:33On a eu successivement deux chiens empoisonnés entre le mois de janvier et le mois de mars,
00:07:38plus un autre cas avéré, et donc on prend chaque cas très au sérieux
00:07:42pour trouver les raisons de cet empoisonnement.
00:07:45Aujourd'hui, l'enquête est en cours, elle est menée par la police nationale.
00:07:48Dans les ruelles de la ville, les propriétaires de bêtes redoublent de vigilance.
00:07:53Moi je le tiens, après en général il a tendance à manger à chaque fois par terre,
00:07:58mais pour l'instant ça va, on le tire à chaque fois, on essaye de faire attention.
00:08:04Bien sûr que ça fait peur, la maltraitance animale,
00:08:07s'attaquer à des innocents, c'est infernal.
00:08:11La SPA de Marseille a de son côté lancé une enquête.
00:08:15Plusieurs autres animaux dans les communes avoisinantes ont disparu
00:08:19ou ont succombé à une intoxication.
00:08:21L'étape et les flammes d'audience de ce week-end, c'est avec Mister Audience et Yass Kévin.
00:08:29Vendredi soir, nouveau succès pour la série de France de Tropiques Criminels
00:08:33qui a permis à la chaîne d'arriver en tête à près de 4 millions.
00:08:36Faux pas en revanche pour TF1 qui est arrivé deuxième et loin derrière.
00:08:39Avec Danse avec les Stars, ce sont moins de 3 millions de personnes
00:08:42qui ont assisté à l'élimination de Franck Le Boeuf
00:08:44après une semaine d'absence en raison d'une blessure.
00:08:46Un score en baisse pour le programme par rapport à la semaine dernière.
00:08:49Avec le spectacle Les Beaudins en Thaïlande,
00:08:51M6 a été boudé par les téléspectateurs, ce qui est très étonnant
00:08:54car Les Beaudins sont en général une garantie d'audience pour les chaînes.
00:08:57France 3 s'est également pris le mur à seulement 1 million d'eux pour le film allié.
00:09:04Samedi soir, TF1 a décroché la place de leader avec The Voice
00:09:08qui a gagné un peu de terrain par rapport à la semaine dernière à 3 millions 4
00:09:11en gagnant donc 600 000 téléspectateurs.
00:09:13France 3 a également bien marché avec sa série Cassandre
00:09:16qui était pourtant une rediffusion à plus de 3 millions.
00:09:18Mais la soirée a été surtout marquée par le gros flop de France 2
00:09:22dont la soirée pour le site d'action n'a même pas dépassé le million
00:09:25et s'est retrouvée battue par la série d'M6 NCIS.
00:09:30Hier soir, TF1 a largement dominé la soirée.
00:09:33Ce sont 6 300 000 téléspectateurs qui ont assisté à la victoire des Bleus
00:09:36face à la Croatie au tir au but.
00:09:38France 2 est deuxième et très loin derrière.
00:09:41Le film Larguet est à 2 millions 7
00:09:43suivi de la série de France 3 Heussen-Erechts qui fait 700 000 de moins.
00:09:47Sur M6, Zone Interdite réalise un score timide à 1 million 9.
00:09:50Le magazine était consacré au travail des détectives privés.
00:09:53Mister Audience vous dit à demain.
00:09:56Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:09:59Pierre-Marc Sepp, bonjour.
00:10:00Bonjour.
00:10:01Merci d'être avec nous.
00:10:02Directeur de l'Institut pour la Justice, Franck Tapirot, bonjour.
00:10:04Bonjour.
00:10:05Communicant, merci également d'être avec nous.
00:10:06Éric Revel, bonjour.
00:10:07Bonjour Jean-Marc.
00:10:08Éditorialiste et puis maître Jean-Christophe Basson-Larbi, bonjour.
00:10:10Merci également d'être avec nous.
00:10:12On commence bien évidemment avec Orléans et l'agression de ce rabbin
00:10:15qui s'est déroulé ce week-end.
00:10:17On va faire pour commencer le point sur l'enquête.
00:10:19Si vous voulez bien en rejoindre.
00:10:20Adrien Spiteri, envoyé spécial de CNews sur place avec Alexandra Bischoff.
00:10:24Adrien, est-ce qu'on peut faire le point sur l'enquête ?
00:10:27Où en sommes-nous à l'heure qu'il est ? Il est 10h50.
00:10:32Bonjour Jean-Marc et bonjour à tous.
00:10:33Écoutez, l'enquête elle se poursuit près de 48 heures maintenant après les faits.
00:10:36Après cet acte antisémite qui a eu lieu en plein centre-ville d'Orléans.
00:10:39C'était aux alentours de 13h30 samedi.
00:10:42Le principal suspect a été arrêté quelques heures après les faits.
00:10:46Il est toujours actuellement en garde à vue devant les enquêteurs.
00:10:49Cet homme dit avoir 16 ans.
00:10:51Il dit être un palestinien de Gaza.
00:10:53Le problème c'est qu'il n'a donné aucun document d'identité permettant d'accréditer ses propos.
00:10:58Cet homme serait connu sous trois identités.
00:11:00Une marocaine et deux palestiniennes.
00:11:03Difficile donc pour le moment de déceler le vrai du faux.
00:11:06Ce que l'on sait c'est que la procureure de la République d'Orléans devrait s'exprimer via un communiqué aujourd'hui.
00:11:11Elle devrait donner, on l'imagine, des informations sur le profil de cet homme et l'avancée de cette enquête.
00:11:16L'enquête a été ouverte pour violences volontaires en raison de l'appartenance réelle ou supposée à une religion.
00:11:23Ce que l'on sait aussi, Jean-Marc, c'est que demain une marche silencieuse se tiendra ici à Orléans.
00:11:28Pour apporter d'abord son soutien évidemment au rabbin qui est encore sous le choc après ce qu'il s'est passé.
00:11:33Et puis aussi pour dénoncer cet acte antisémite et plus largement la montée des actes antisémites en France.
00:11:39Merci beaucoup Adrien Spiteri, envoyé spécial de CNews avec les images d'Alexandra Bischoff.
00:11:44Pierre-Marie Sève, sur le portrait de ce jeune homme, on ne sait pas grand chose.
00:11:48Il dit qu'il a 17 ans mais visiblement d'après les témoins, ça semble un peu étonnant.
00:11:51Il serait sans doute plus vieux. Il dit qu'il est palestinien, il dit qu'il est marocain.
00:11:55En tout cas, ça montre sans aucun doute quelles sont ses motivations.
00:11:58Parce que s'il dit qu'il est palestinien, c'est sans doute que cette agression a un rapport avec ce qui se passe justement en Israël en ce moment.
00:12:04Le problème, c'est que les Juifs de France subissent une situation géopolitique qui n'a rien à voir avec la France.
00:12:09Et en raison d'une cause, moi, que je vois la cause majeure, c'est le chaos migratoire.
00:12:13Nous ne savons pas depuis 40 ans qui entre, qui demeure, qui sort. Il y en a bien peu malheureusement en France.
00:12:19Donc on a des gens qui n'ont pas d'identité, pas de nationalité, pas d'âge et qui peuvent se permettre une complète impunité.
00:12:26Parce que là, si on le connaît sous trois identités différentes, est-ce que vous pensez que la justice a réussi à, une seule fois,
00:12:31à le condamner pour de vrai, à lui montrer qu'en France, on a des règles qu'on respecte ? Évidemment que non.
00:12:37Donc oui, bien sûr, le conflit israélo-palestinien est devenu la motivation pour des espèces de profils désœuvrés
00:12:48pour attaquer n'importe qui pour les voler et puis les Juifs parce qu'ils ne les aiment pas à cause d'une situation géopolitique
00:12:54pourtant qui a lieu à des milliers de kilomètres d'ici.
00:12:57Maître Basson-Larbis, à l'avocat purement que je m'adresse, comment c'est possible d'être connu sous trois identités différentes ?
00:13:02Ça veut dire que, en fait, l'État n'a pas les moyens d'identifier correctement une personne ?
00:13:07Alors, de ce que j'ai vu de ce dossier-là, c'est assez étonnant, effectivement, dans la mesure où on écrit ou on lit,
00:13:12ça est là, à la fois qu'il y a trois identités, il y aurait des alliances avec trois identités différentes,
00:13:16mais qu'il n'aurait jamais été condamné.
00:13:19Bon, les identités différentes, on les connaît normalement au moins avec le fichier STIC,
00:13:22un fichier policier qui recense les affaires dans lesquelles on est mis en cause sans être forcément condamné.
00:13:29C'est avec les empreintes, en fait, qu'on reconnaît que c'est la même personne qui s'est présentée sous trois identités ?
00:13:34Oui, avec les empreintes.
00:13:35Mais quand vous êtes à la police, en général, on ne vous demande pas une pièce d'identité ?
00:13:38On ne vous demande pas quelque chose ?
00:13:39Bien sûr que si, bien sûr que si.
00:13:40Mais s'il ne l'a pas ?
00:13:41En principe, on doit justifier de son identité.
00:13:43J'imagine que le procureur de la République donnera des éléments là-dessus d'identification.
00:13:46Mais c'est un peu surprenant, vous êtes d'accord avec moi ?
00:13:47Sans condamnation, c'est surprenant.
00:13:49Généralement, les alliances, on les voit dans les dossiers judiciaires quand on a le casier judiciaire.
00:13:54On voit que la personne est reconnue sous différentes identités, avec différentes condamnations éventuelles.
00:13:58Mais sans condamnation, c'est vrai que c'est assez surprenant.
00:14:01Franck Tapiereau, dans un instant, on va parler de l'émotion que ça suscite.
00:14:04Mais nous, on est allés la voir, cette émotion, en Orléans.
00:14:06Tout d'abord, bien évidemment, qui sont les premiers concernés, même si tous les Français, on l'espère en tout cas, sont concernés et touchés par ça.
00:14:13Regardez ce reportage avec les habitants sous le choc après cette agression.
00:14:17Au lendemain de l'agression antisémite dans leur ville,
00:14:20les Orléanais constatent amèrement la montée de la violence qui s'opère en France.
00:14:24J'ai 84 ans et on n'a pas vécu ça dans toute notre jeunesse.
00:14:29C'est l'insécurité partout, les incivilités et l'anti-juif.
00:14:38L'agressivité, elle monte partout. C'est pas que Orléans, mais globalement, les gens deviennent de plus en plus tendus.
00:14:44Depuis le 7 octobre, date à laquelle ont eu lieu les attaques terroristes du Hamas en Israël,
00:14:49il y a des répercussions en France.
00:14:51Les riverains constatent le renforcement de la sécurité autour de la synagogue d'Orléans.
00:14:55Il faut savoir que tous les samedis, à la synagogue, il y a des cérémonies religieuses.
00:15:02Très souvent, il y a une voiture de police qui est là pour protéger les abords.
00:15:07Certains Orléanais, abasourdis devant autant de haine antisémite, pensent que le mal est profond.
00:15:12Si c'était la bêtise, on pourrait travailler dessus. Je pense que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:15:17Je pense que ce que vous avez là, avec la cathédrale d'un côté et la synagogue de l'autre,
00:15:22montre qu'il y a de la place pour toutes les religions pour cohabiter pacifiquement.
00:15:27Une marche blanche se déroulera mardi en soutien au rabbin agressé Ariane Gelberg.
00:15:32Et dans un instant, on l'entendra, ce rabbin, parce qu'il a parlé hier sur CNews
00:15:35et je trouve qu'il a été fantastique dans ses mots, dans ses propos.
00:15:38Mais Franck Tépiroque, quand on entend ses habitants, on a le sentiment d'un retour en arrière terrible.
00:15:42C'est un retour en arrière parce qu'en fait, cette agression est une première depuis pas mal de temps.
00:15:47En général, on agressait un juge parce qu'il était juif, parce que c'était une identité juive,
00:15:51sunniste, pro-Israël, pro-génocidaire, vous savez, un énorme paquet de haine.
00:15:56Mais là, c'est autre chose, parce que c'est un responsable religieux qui a été agressé.
00:15:59Donc on a déplacé le sujet du juif. Vous savez qu'il y a des non-juifs qui sont considérés comme juifs.
00:16:04Il suffit qu'ils soient patrons de médias, par exemple, pour qu'ils aient de l'argent.
00:16:07Vous savez, dans cette folie...
00:16:10Moi, j'ai été mis sur une liste qui circule sur les réseaux sociaux comme juif.
00:16:14Juif, c'est une identité encore qui rassemble les causes de la haine.
00:16:18Mais là, aujourd'hui, c'est un responsable religieux.
00:16:20Et c'est assez intéressant de savoir, d'ailleurs, quand on a entendu le témoignage de ce rabbin,
00:16:24on attaque un rabbin, mais qui a été heureusement aidé par deux apparemment musulmans
00:16:30qui étaient dans une voiture, qui sont venus à son aide en disant
00:16:33« C'est pas possible, c'est pas des musulmans qui ont pu vous attaquer ».
00:16:35Ils sont venus le protéger. Et ça, pour moi, dans cette horreur, il faut retenir toujours de la lumière.
00:16:40– Et c'est pour ça que je voulais qu'on écoute le rabbin, parce que c'est exactement ce qu'il dit.
00:16:43– C'est ça qui m'intéresse.
00:16:44– Tout à l'heure, quand je disais « je l'ai trouvé fantastique »,
00:16:45je l'ai trouvé fantastique par son calme, par le fait qu'il n'ait pas de haine,
00:16:48en tout cas dans ses propos, il reste très calme.
00:16:50Et surtout, il raconte justement ces deux musulmans.
00:16:52Alors, écoute, c'est un peu long, ça fait trois minutes, mais je pense qu'il faut l'entendre.
00:16:55C'est très important de l'entendre.
00:16:57Donc, ses explications, c'était hier sur CNews.
00:17:00– Il y a un jeune individu qui nous voit arriver au loin.
00:17:04Il sort son téléphone. Je vois qu'il est interpellé par notre présence.
00:17:09Il se filme en mode selfie, lui et les personnes qui sont derrière, donc nous.
00:17:16Et il commence à crier en disant « Monsieur, est-ce que vous êtes juif ? ».
00:17:19Je réponds « Oui ».
00:17:21Et il dit « Tous les juifs sont des fils d'eux ».
00:17:24Il insulte et il crache, tout en se filmant et en nous filmant à nous.
00:17:29Puis ensuite, il retourne le téléphone, il s'approche encore de nous.
00:17:32Et à nouveau, il insulte, il dit « Tous les juifs sont des fils d'eux ».
00:17:35Et il crache à nouveau.
00:17:38Et donc, moi, à ce moment-là, je me dis, si je n'agis pas,
00:17:43cette vidéo, elle va tourner partout.
00:17:46On va voir un juif, un citoyen français, un rabbin de communauté
00:17:51en train de se faire insulter, cracher dessus.
00:17:54Et qu'il trace sa route, pardonnez-moi du terme.
00:17:58Je me dis que ce n'est pas possible, donc je me suis approché de lui.
00:18:01Et j'ai touché son téléphone de manière qu'il puisse continuer de filmer.
00:18:09Puis ensuite, c'est parti dans des coups.
00:18:13Je me suis protégé, il a donné des coups, il m'a atteint.
00:18:16Je me suis défendu comme j'ai pu me défendre.
00:18:21Mais je n'allais pas rester à encaisser des coups sans rien faire.
00:18:25Il y a eu un moment donné où, instinctivement, j'ai ramassé mon maquillage
00:18:28qui était tombé par terre et mon chapeau.
00:18:31À ce moment-là, il m'a ceinturé par derrière.
00:18:33Je lui ai bloqué les bras pour pas qu'il puisse m'assigner des coups
00:18:36dans la nuque ou dans le dos.
00:18:39Et tout en s'amenant contre un volet de maison qui était là.
00:18:45Jusqu'au moment où il ne pouvait plus me détacher de ses mains.
00:18:49Donc il m'a mordu fort dans le dos en me faisant cadeau de son ADN pour la politique scientifique.
00:18:55Puis ensuite, les bras se sont déliés, lâchés.
00:19:00C'est à ce moment-là qu'on voit la vidéo, il essayait encore de m'apporter deux coups.
00:19:04À ce moment-là, il y a un commerçant qui est intervenu.
00:19:07Il s'est reculé.
00:19:08Comme on le voit dans la vidéo, il donne un coup de pied dans mon chapeau qui était là.
00:19:13Pendant tout le long de l'agression, j'ai surveillé mon fils, que je le voyais tétanisé.
00:19:21Puis ensuite, l'individu est parti.
00:19:24Tout de suite, il y avait des gens qui étaient dans des voitures qui se sont arrêtés.
00:19:28Ils m'ont dit qu'on a tout vu.
00:19:30On m'a pris des vidéos.
00:19:31Ils m'ont dit, regardez, on va vous laisser notre numéro de téléphone.
00:19:38Pour témoignage, c'était le jour du sabbat, donc je n'ai pas mon téléphone sur moi.
00:19:41Mais ils m'ont envoyé un message que j'ai pu lire après le sabbat.
00:19:47Ce que je tiens à préciser, c'est qu'il y a le commerçant qui est intervenu.
00:19:52Il y a un autre témoin qui était là, qui promenait son chien aussi, qui est intervenu.
00:19:56Les deux personnes de la première voiture qui sont parties garer leur voiture m'ont accompagné,
00:20:03me soutenu, m'ont apporté du réconfort.
00:20:06C'était des personnes de couleur.
00:20:08La voiture derrière, c'était deux jeunes musulmans.
00:20:13Quand ils ont vu ça, ils ont dit, mais ce n'est pas possible.
00:20:15Ce n'est pas un musulman qui vous a fait ça.
00:20:18Parce que, bien sûr, pendant l'agression, ils proféraient des insultes en arabe.
00:20:21Ils m'ont apporté tout leur soutien.
00:20:23Ils m'ont dit, on est là, ne vous inquiétez pas, on va appeler la police.
00:20:26C'est eux-mêmes qui ont appelé la police.
00:20:27Ils m'ont dit, vous ne pouvez pas partir comme ça.
00:20:28Il faut que la police, elle, vienne.
00:20:29Éric Revêt, il est fort, ce témoignage.
00:20:31Il est fort, et en particulier la fin, parce qu'il insiste là-dessus.
00:20:35C'est ça qui est fort.
00:20:36Il insiste sur le fait que c'est deux musulmans qui lui sont venus en aide,
00:20:39qui ont appelé la police, qui ont insisté pour appeler la police.
00:20:42C'est très, très fort.
00:20:43– Vous voyez, Franck Tapiero parlait de petites lumières.
00:20:45D'abord, le calme avec lequel ce rabbin relate son agression est assalué.
00:20:52Vous avez raison, il n'y a pas de haine, il n'y a pas de sentiment de vengeance.
00:20:55Il y a deux choses qui sont très fortes.
00:20:57Il y a peut-être ce déclic de solidarité de la part de musulmans
00:21:03qui veulent vivre en paix et qui apportent leur soutien au rabbin.
00:21:07Il y a aussi le fait qu'il se soit défendu.
00:21:09C'est important, je pense, qu'il se soit défendu.
00:21:12Son fils était là, il s'est senti agressé, il s'est défendu.
00:21:14– Son fils de 9 ans, on le rappelle.
00:21:16– Ça, c'est deux petites lumières.
00:21:17Le côté très sombre quand même de Ténèbres, c'est que l'agresseur a 16 ans.
00:21:21Et moi, je suis très inquiet.
00:21:22– C'est ce qu'il dit, c'est ce qu'il dit.
00:21:24– Apparemment, apparemment.
00:21:25– Voilà, visiblement.
00:21:26– Non, mais il est jeune, il est jeune, qu'il ait 17, 18, 20 ans.
00:21:29Non, mais la question qu'on peut se poser, c'est comment une partie de cette génération
00:21:33est devenue poreuse, imperméable à des idées antisémites
00:21:38véhiculées par certains partis politiques d'extrême-gauche.
00:21:41Et parfois, j'ai une grande inquiétude pour cette partie de cette génération
00:21:46qui est anti-juive, puisque l'agresseur demande au rabbin s'il est juif.
00:21:50D'ailleurs, ça dénote aussi d'une méconnaissance totale.
00:21:54– C'est ce que je me suis dit aussi.
00:21:56– Comment, salomon, vous êtes juif ?
00:21:58– C'est ça, c'est ça.
00:22:00– Il y a aussi quelque chose qui est à vérifier,
00:22:03c'est que qu'il soit palestinien ou non, c'est pas le problème.
00:22:05Le fait qu'il le revendique, c'est quoi ?
00:22:07Comme si c'était une excuse, finalement, en disant
00:22:10c'est parce que je suis palestinien que je suis amené forcément
00:22:13à me venger contre un juif et contre un rabbin.
00:22:15Vous imaginez ce qu'on donne aujourd'hui ?
00:22:17– C'est ça, c'est ce que je disais.
00:22:18– Voilà, une circonstance même pas atténue ordinaire, en disant
00:22:20c'est normal, en tant que palestinien, c'est normal que j'agresse un juif.
00:22:23– C'est pour ça que je vous parlais de l'inquiétude que j'ai
00:22:25d'avoir une partie de cette génération qui est poreuse à ces idées.
00:22:29– Mais en même temps, le discours de LFI alimente ça.
00:22:32On va faire le CNews Info, et ensuite on va entendre,
00:22:35parce que Mathilde Panot a été interrogée ce matin,
00:22:37là-dessus elle était sur RTL, et on lui dit
00:22:39mais il y a l'affiche contre Cyril Hanouna par exemple,
00:22:42avec des Roland antisémites, vous alimentez tout ça.
00:22:45Et vous allez voir sa réaction.
00:22:46C'est-à-dire qu'elle s'en prend aux journalistes.
00:22:48Elle lui dit mais vous vous êtes regardés dans la glace.
00:22:50Vous allez voir, cet extrait il est surrealiste.
00:22:52– Je regrette qu'on ne le voit pas assez sur les écrans,
00:22:56mais c'était ce matin.
00:22:57Pour l'instant, on fait le CNews Info.
00:22:58Il est signé Somaïa Lamidi.
00:23:05– Le procès de l'ex-mari de Shaïnez Daoud s'ouvre aujourd'hui
00:23:08à 13h devant la cour d'assises de Bordeaux.
00:23:11Rappelez-vous, en 2021, Mounir Bouta avait tiré sur son ancienne compagne
00:23:15de 31 ans qu'il violentait depuis des années,
00:23:18avant de l'asperger d'essence et de mettre le feu.
00:23:22Début des pourparlers entre Russes et Américains
00:23:24depuis ce matin à Riyad, en Arabie Saoudite,
00:23:26après une première salve de négociations hier
00:23:29entre émissaires ukrainiens et américains.
00:23:31Discussion productive et ciblée avec des points-clés,
00:23:34notamment sur l'énergie, selon le ministre de la Défense ukrainien.
00:23:38Et puis, un mort et un blessé grave dans un attentat dans le nord d'Israël.
00:23:42L'assaillant a rapidement été neutralisé
00:23:44après avoir ouvert le feu sur des civils.
00:23:46Attaque qui s'est produite au carrefour Tichby,
00:23:48à une quinzaine de kilomètres au sud de Haïfa.
00:23:55Bonjour 4 sur CNews, merci d'être avec nous.
00:23:57On continue à parler bien évidemment de cette agression antisémite
00:23:59et puis de la responsabilité de certains,
00:24:01responsabilité de LFI par exemple.
00:24:03Alors ce matin, je vous le disais,
00:24:04Mathilde Panot est invitée sur RTL
00:24:06et donc elle a interrogé sur le climat
00:24:08qui est véhiculé en ce moment.
00:24:10Et elle nous a fait ce qu'on appelle désormais une mélenchon,
00:24:12c'est-à-dire s'en prendre aux journalistes violemment,
00:24:14ça devient une habitude chez les insoumis.
00:24:16Regardez l'échange.
00:24:18Donc le journaliste l'interroge en lui disant
00:24:20mais cette affiche roulant antisémite, ça a peut-être un rôle à jouer.
00:24:22Regardez sa réponse.
00:24:24Vous parlez d'erreur, donc on l'entend très bien.
00:24:26Quand on fait une erreur, on s'excuse.
00:24:27Est-ce que vous allez jusque-là ce matin
00:24:29présenter vos excuses à ceux
00:24:31qui ont été blessés par cette affiche
00:24:34qui rappelle les années 30 ?
00:24:36Regardez-vous dans un miroir un jour.
00:24:38Regardez-vous dans un miroir.
00:24:40Parce que je vais vous dire,
00:24:42les médias ne parlent jamais
00:24:44des deux groupes Facebook dont je parlais juste avant
00:24:46dans lesquels il y a 15 députés.
00:24:48Vous savez, moi je suis présidente d'un groupe parlementaire insoumis.
00:24:50Si dans mon groupe,
00:24:52il y avait ne serait-ce qu'un seul député,
00:24:54un seul,
00:24:56qui avait été dans ce type de groupe,
00:24:58alors on m'aurait posé de manière légitime
00:25:00la question toute la journée.
00:25:02Madame Le Pen n'a jamais une question là-dessus.
00:25:04Monsieur Bardella n'a jamais une question là-dessus.
00:25:06De même sur l'Uni.
00:25:08C'est sur la liste.
00:25:10C'est les autres nommés.
00:25:12C'est incroyable.
00:25:14Et puis surtout l'agression.
00:25:16Il y a peut-être une question à poser.
00:25:18Il n'y a pas de leçon à donner aux journalistes
00:25:20et chacun fait son métier comme il veut.
00:25:22Comment on se laisse parler comme ça ?
00:25:24Et c'était pareil, je m'étais posé la même question
00:25:26avec Mélenchon quand il était sur France 3.
00:25:28Comment on se laisse insulter comme ça
00:25:30par des hommes et des femmes politiques ?
00:25:32LF est une secte, le gourou agresse,
00:25:34les sbires agressent.
00:25:36Alors aux journalistes de réagir un moment.
00:25:38Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:25:40Regardez-vous comme si les journalistes
00:25:42étaient coupables de la promotion.
00:25:44En fait, encore une fois, c'est quoi ?
00:25:46C'est que LFI n'assume pas.
00:25:48Ils sont très bien pour envoyer de la haine
00:25:50mais ils détestent, ils n'assument pas
00:25:52l'importation du conflit entre Gaza
00:25:54et le Hamas israélien en France.
00:25:56Ils ne l'assument pas.
00:25:58L'explosion des actes antisémites en France,
00:26:00ils ne l'assument pas. Ils n'assument rien.
00:26:02Donc aujourd'hui, il y a non seulement
00:26:04cette affiche qui est terrible,
00:26:06mais après son discours à Brest, pire encore.
00:26:08Où il dit, en partant d'un discours
00:26:10sur les patrons des médias,
00:26:12où il critique les patrons des médias
00:26:14en disant qu'ils investissent des milliards
00:26:16pour pas gagner d'argent avec les nouveaux médias
00:26:18comme CNews d'ailleurs.
00:26:20Il parle de Bolloré.
00:26:22Et juste après, il dit, alors qu'ils seraient prêts
00:26:24à venir nous couper les cheveux
00:26:26pour en faire des édredons.
00:26:28Une référence directe à Auschwitz
00:26:30qu'on coupait, vous savez, malheureusement,
00:26:32les poils et les cheveux de plus de 2 cm
00:26:34pour fabriquer du tissu, de la feutrine,
00:26:36pour bourrer des édredons et des matelas.
00:26:38Et ça s'est passé complètement inaperçu.
00:26:40Il a fallu qu'on réagisse
00:26:42pour que les chaînes d'info commencent
00:26:44à comprendre que ces références nazies,
00:26:46c'est pas antisémite.
00:26:48D'abord, le mot antisémite est venu du 19ème siècle.
00:26:50C'est anti-juif déjà. Cette référence
00:26:52n'est pas anti-juif, c'est nazi.
00:26:54Comme l'affiche, c'est une référence nazi.
00:26:56C'est Goebbels en 1940
00:26:58qui a été le directeur artistique
00:27:00non seulement du film, le Juif Sous,
00:27:02et de cette affiche. En France,
00:27:041,5 million de spectateurs dans les salles, payants,
00:27:06donc c'est nazi. Arrêtons de...
00:27:08Il faut dire les vrais mots. Mais là, cette référence,
00:27:10couper les cheveux pour en faire des édredons,
00:27:12qui dans l'histoire, Dieu merci, s'est permis
00:27:14de faire ça ? Il n'y avait que les nazis.
00:27:16Donc, non seulement c'est calculé,
00:27:18c'est préparé à l'avance, mais vous savez pourquoi ?
00:27:20Parce qu'il montre le niveau de banalité le plus haut possible.
00:27:22Un jour, plus personne
00:27:24finalement ne réagira, et c'est ce qu'ils veulent.
00:27:26C'est l'insensibilisation que
00:27:28Hitler l'a fait entre 1933 et 1939.
00:27:30Et ce que je trouve particulièrement
00:27:32choquant, c'est de voir l'aplomb
00:27:34qu'ils ont à chaque fois.
00:27:36N'a-t-il pas nous, Jean-Luc Mélenchon, de dire les
00:27:38énormités pareilles avec un aplomb pareil ?
00:27:40Donc, d'un côté, on a un aplomb complètement
00:27:42impressionnant et effroyable,
00:27:44et d'un autre côté, effectivement, ils n'assument pas
00:27:46le... Ils ont dit eux-mêmes qu'ils avaient fait une
00:27:48erreur là-dessus, mais ils ne sont pas capables de présenter des excuses.
00:27:50Ils ne sont pas capables d'assumer jusqu'au bout.
00:27:52Comment est-ce qu'on peut voir d'un aplomb, un aplomb incroyable
00:27:54d'un côté, et puis une impossibilité ? Alors que là, je suis désolé,
00:27:56dans l'interview, on sent bien qu'elle danse
00:27:58autour de l'énormité dans la pièce.
00:28:00Et elle rentre dedans, elle rentre dedans.
00:28:02C'est ça, elle frappe. Eric Revel, vous qui avez en plus
00:28:04été patron de chaîne, comment
00:28:06vous réagissez quand vous entendez
00:28:08des journalistes qui se font parler comme ça ?
00:28:10Vous avez raison.
00:28:12Une réponse non pas graduée, mais directe
00:28:14aurait été nécessaire. Mais surtout, surtout
00:28:16en creux, qu'est-ce que ça dit ? Ça dit
00:28:18que si ces gens arrivaient au pouvoir,
00:28:20ils choisiraient les thèmes que
00:28:22vous avez le droit de traiter, et qui
00:28:24peut les traiter ? Vous savez comment ça s'appelle ça ?
00:28:26C'est plus une démocratie.
00:28:28Et puis pour recouper le propos de Franck,
00:28:30pour tous ceux qui ont franchi, ça a été
00:28:32mon cas il y a longtemps, la grille
00:28:34d'Auschwitz, die Arbeit
00:28:36macht frei, le travail rend libre.
00:28:38Quand les premiers endroits
00:28:40où vous vous trouvez s'effacent
00:28:42à des dizaines et des dizaines et des centaines
00:28:44de valises, à des dizaines et des centaines
00:28:46de tétines d'enfants,
00:28:48et à des kilos et des kilos de cheveux.
00:28:50C'est ça la première
00:28:52vision que vous avez. Alors,
00:28:54Jean-Luc Mélenchon, qui a une épaisseur
00:28:56historique qu'on ne peut pas négliger,
00:28:58qu'il fasse cette référence
00:29:00sans un seul instant
00:29:02s'être posé la question, c'est pas possible.
00:29:04Elle est volontaire la référence, parce que
00:29:06ça arrive comme ça.
00:29:08Il n'y a aucune logique
00:29:10dans la construction. Ça arrive comme ça.
00:29:12C'est effrayant.
00:29:14Pardonnez-moi, je pourrais être
00:29:16plus catégorique, mais c'est effrayant.
00:29:18Je ne sais pas s'il a un jour été à Auschwitz.
00:29:20A l'époque, il était un homme
00:29:22de gauche républicain, Jean-Luc Mélenchon.
00:29:24Mais qui passe
00:29:26cette grille d'Auschwitz
00:29:28dans un silence
00:29:30et rentre dans les premiers
00:29:32baraquements ?
00:29:34Mais vous êtes saisi
00:29:36d'effroi tout de suite, quelle que soit
00:29:38votre religion, devant une telle barbarie.
00:29:40Autant de tétines d'enfants, autant de cheveux,
00:29:42de femmes et d'hommes, autant de valises.
00:29:44Et lui, il prend ça presque sur
00:29:46le ton humoristique. C'est effrayant.
00:29:48Il fait rire à la salle, excusez-moi.
00:29:50Oui, il fait rire à la salle.
00:29:52Donc les rires sont
00:29:54totalement au niveau de cette ignorance.
00:29:56Après, ils n'ont peut-être pas la référence non plus.
00:29:58Mais personne n'a la référence.
00:30:00Je parlais des gens
00:30:02à la salle, pas pour leur trouver
00:30:04des excuses, mais à un moment où on se désespère
00:30:06de l'humanité en se disant
00:30:08« c'est foutu », ou alors on essaie un peu de trouver des excuses.
00:30:10Mais c'est un totalitarisme d'extrême-gauche.
00:30:12Là, on parle d'Auschwitz avec
00:30:14Arbeit, Marc Frey.
00:30:16Ce sont les goulags soviétiques
00:30:18qui avaient une phrase du même genre. C'était toujours la même mise en scène.
00:30:20C'est-à-dire, j'en voyais récemment,
00:30:22c'était l'Union soviétique en haut d'un goulag
00:30:24et pour la paix mondiale.
00:30:26C'est toujours cette même
00:30:28odeur de totalitarisme
00:30:30extrémiste qui, en fait, se rejoint
00:30:32au bout d'un certain côté.
00:30:34On n'oublie pas que ce sont les troupes soviétiques qui, les premières, ont
00:30:36pénétré dans les grandes...
00:30:38Exactement. Allez, autre sujet dans l'actualité
00:30:40dont je voulais vous parler ce matin.
00:30:42C'est le tabou du racisme anti-blanc.
00:30:44C'est intéressant aussi ce qui s'est passé ce week-end.
00:30:46Il y a plusieurs éléments dans
00:30:48ce qui s'est passé. Il y a la porte-parole du gouvernement
00:30:50tout d'abord, qui était sur CNews et Europe 1
00:30:52et qui a donné un exemple
00:30:54du racisme anti-blanc en disant, oui, ça existe
00:30:56le racisme anti-blanc puisque ma fille
00:30:58l'a vécu.
00:31:00Moi, j'habite dans
00:31:02un endroit, dans les Yvelines, qui sont
00:31:04avec
00:31:06beaucoup de population de toutes les
00:31:08origines, etc.
00:31:10Il est arrivé, par exemple, à ma fille
00:31:12au lycée de se faire traiter
00:31:14de salle blanche. Donc ça, c'est du racisme
00:31:16vraiment
00:31:18à l'état pur. Non, non, non.
00:31:20C'est du racisme anti-blanc, Sophie Primat. Dites-le.
00:31:22Oui, je veux bien le dire. C'est du racisme
00:31:24anti-blanc, mais... Vous vous rendez bien
00:31:26compte, et Mathieu a raison d'insister
00:31:28sur ce point, qu'aujourd'hui,
00:31:30en France, le fait de parler de
00:31:32racisme anti-blanc, c'est un tabou.
00:31:34En tout cas, ce n'est pas le mien. Voilà.
00:31:36Ce n'est pas le sien, donc elle ose le dire. Et c'est bien.
00:31:38Je voudrais vous montrer comment nos confrères de France Info
00:31:40ont parlé de cette interview, et de ce qu'elle dit
00:31:42précisément. Regardez le site Internet
00:31:44et lisez bien le titre.
00:31:46La porte-parole du gouvernement, Sophie Primat,
00:31:48dit n'avoir pas de pudeur à évoquer
00:31:50l'existence du concept
00:31:52contesté. Du concept
00:31:54contesté de racisme anti-blanc.
00:31:56Et puis ensuite, on rentre dans le texte, et dans le texte,
00:31:58au début du texte, vous avez
00:32:00la porte-parole du gouvernement a affirmé dimanche
00:32:0223 mars n'avoir pas de pudeur
00:32:04à éviter l'existence d'un racisme
00:32:06anti-blanc en France, un concept
00:32:08porté par la droite et l'extrême-droite
00:32:10mais contesté par des sociologues.
00:32:12C'est surréaliste,
00:32:14Père Maricel, quand même.
00:32:16Un concept porté par la droite et l'extrême-droite,
00:32:18je ne crois pas qu'il y avait la droite et l'extrême-droite. Ce n'est pas la droite et l'extrême-droite
00:32:20qui a tué Thomas Perrotto à Crépole.
00:32:22Donc ceux qui portent le racisme anti-blanc, c'est avant tout
00:32:24les coupables, qui ne sont pas
00:32:26des politiques, qui sont
00:32:28une espèce de délinquant,
00:32:30un délinquant
00:32:32de lumpenproletariat,
00:32:34comme disait Marx. Donc non,
00:32:36je suis désolé, les premiers responsables
00:32:38du fait qu'on parle de racisme anti-blanc,
00:32:40c'est ceux qui le commettent.
00:32:42Oui, mais comment vous expliquez France Info, et on revoit là ce qu'ils ont écrit.
00:32:44Ils vont dire qu'il est contesté
00:32:46parce qu'eux-mêmes le contestent.
00:32:48Le serpent se mord la queue.
00:32:50Mais l'info, c'est l'opinion.
00:32:52Eric Revelle.
00:32:54Oui, le slogan de France Info, si je ne m'abuse, c'est pas...
00:32:56On s'arrête des téléspectateurs.
00:32:58Non, ce n'est pas juste
00:33:00l'info, c'est l'info juste.
00:33:02Mais là, en fait, ce que vous lisez,
00:33:04c'est qu'il est impudique
00:33:06de parler de racisme anti-blanc.
00:33:08C'est une façon de complètement détourner
00:33:10ce qu'elle a dit. Il serait impudique
00:33:12de parler de racisme anti-blanc.
00:33:14Et ils vous disent que c'est faux, en fait. Vous comprenez que c'est faux, que ça n'existe pas.
00:33:16Et pourquoi ? Parce que si on part du principe que
00:33:18France Info, comme d'autres chaînes du service public,
00:33:20incarnent plutôt un biais idéologique de gauche,
00:33:22en fait, remettre en cause le fait
00:33:24qu'il y aurait d'autres racismes
00:33:26que le racisme
00:33:28anti-noir, par exemple,
00:33:30dû à la colonisation,
00:33:32en fait, c'est remettre en cause leur propre lecture
00:33:34politique de tous les événements.
00:33:36Et c'est remettre en cause le fait
00:33:38que quand vous n'avez plus d'arguments, vous traitez votre voisin
00:33:40d'extrême-droite.
00:33:42Maître Bassan-Larbich, je voudrais savoir comment vous réagissez à ça.
00:33:44C'est un concept d'extrême-droite, pour vous, le racisme
00:33:46anti-blanc, ou ça existe ?
00:33:48Le racisme existe.
00:33:50Tout le racisme.
00:33:52Toutes les communautés, toutes les apparences.
00:33:54Ça, c'est une évidence.
00:33:56Que le concept soit porté
00:33:58politiquement par la droite extrême-droite,
00:34:00c'est la réalité.
00:34:02C'est la porte-parole du gouvernement qui s'exprime.
00:34:04On est quand même au niveau café du commerce.
00:34:06Elle parle de sa fille,
00:34:08c'est le niveau café du commerce.
00:34:10Parler de ses enfants, c'est le niveau café du commerce.
00:34:12C'est pas la vie.
00:34:14Si, c'est la vie, justement.
00:34:16On n'est pas dans l'élévation du débat politique.
00:34:18La réalité, c'est que...
00:34:20On lui demande si le racisme anti-blanc, ça existe ou pas.
00:34:22Elle dit, ben oui.
00:34:24Les expressions de racisme anti-blanc, il en existe, effectivement.
00:34:26Même ma fille en a vécu. Elle donne un exemple personnel.
00:34:28Les discriminations,
00:34:30parce que du racisme découle,
00:34:32les discriminations.
00:34:34L'accès à l'emploi,
00:34:36l'accès au logement,
00:34:38l'accès à la télévision,
00:34:40c'est quand même plus facile ou plus habituel
00:34:42d'avoir des discriminations
00:34:44pour d'autres communautés.
00:34:46Je suis d'accord.
00:34:48Ce n'est pas une raison pour nier
00:34:50le fait que racisme...
00:34:52Moi, c'est juste ça.
00:34:54On va regarder
00:34:56parce que ce n'est pas les seuls
00:34:58à vouloir nier France Info dans ces tabous
00:35:00sur France 5. Il y a eu les deux journalistes, vous savez,
00:35:02Marc Le Plongeon et Jean-Michel Ecugis, qui sont venus parler
00:35:04de leur livre. Ils ont parlé du racisme anti-blanc aussi.
00:35:06Et vous allez voir, pour eux aussi,
00:35:08ça n'existe pas. C'est un concept de l'extrême droite.
00:35:10Il faut aussi
00:35:12remettre un petit peu dans le contexte ce qu'est le racisme anti-blanc.
00:35:14Le racisme anti-blanc, c'est
00:35:16un concept
00:35:18qui vient de l'extrême droite,
00:35:20qui fait appel à des notions
00:35:22de submersion migratoire
00:35:24où les blancs ne pourraient plus vivre tranquillement
00:35:26dans leur pays, en jurisprudence,
00:35:28devant les tribunaux. Le racisme anti-blanc,
00:35:30ça n'existe pas. Il n'y a pas
00:35:32d'arrêt. Il y a eu très peu d'affaires
00:35:34qui évoquent ça.
00:35:36Et ce sont des paroles qui sont prononcées lors d'une RICS.
00:35:38Et on ne peut pas en conclure,
00:35:40en tout cas, la justice n'en conclut pas,
00:35:42que c'est un geste
00:35:44qui a été prémédité et que ce n'est pas
00:35:46parce qu'ils disent des insultes
00:35:48en tirant au moment de la RICS qu'ils veulent
00:35:50tuer du blanc.
00:35:52Vous êtes en train de poignarder et vous dites sale blanc,
00:35:54ce n'est pas pour ça que c'est raciste.
00:35:56C'est ce qu'on nous explique quand même.
00:35:58Donc ça veut dire que le racisme anti-noir n'existe pas.
00:36:00Ah non, celui-là, il existe.
00:36:02Non, c'est le blanc qui n'existe pas.
00:36:04Non, mais je fais exprès.
00:36:06Si on va dans ce sens-là, alors que
00:36:08c'est quand même aberrant, on a un nombre de cas
00:36:10inouïs depuis quelques mois,
00:36:12même quelques années, sur le racisme anti-blanc.
00:36:14Vous savez, à l'époque, on lisait anti-gaulois,
00:36:16parce que c'était le petit mot qui était dit dans les quartiers.
00:36:18On lisait gaulois justement parce qu'on n'osait pas dire blanc.
00:36:20Ça a été, c'est vrai,
00:36:22conceptualisé entre guillemets en racisme anti-blanc.
00:36:24Mais c'est exactement la même chose, je parle de la réalité.
00:36:26Que ça s'appelle racisme anti-blanc
00:36:28ou anti-gaulois, il y a une réalité
00:36:30profonde et absolue.
00:36:32D'ailleurs, pire que ça, je tenais à vous le dire,
00:36:34pourquoi est-ce que certaines personnes de gauche
00:36:36ont un problème avec le racisme anti-blanc ?
00:36:38Parce que ça sous-entendrait que c'est donc proféré par des non-blancs.
00:36:40Mais c'est pas vrai !
00:36:42Samedi, à la manif,
00:36:44moi j'ai vu plein de blancs
00:36:46porter des drapeaux à balai blanc.
00:36:48Donc, encore une fois, on voit bien
00:36:50que cette idéologie ou ce concept
00:36:52a été, on va dire, complètement mis
00:36:54de côté par les politiques et l'ont instrumentalisé
00:36:56pour cacher une vérité
00:36:58sur notre terrain. Vérité que
00:37:00tous les jours, des gens sont agressés
00:37:02pour leur couleur de peau, quelle qu'elle soit d'ailleurs,
00:37:04et les blancs font partie, bien entendu,
00:37:06de ces agressés. – Alors, pour essayer de sortir du café du commerce
00:37:08dénoncé par Maître Bassan-Larvie,
00:37:10j'ai cherché un peu les gens
00:37:12qui nous expliquaient que ce racisme anti-blanc n'existait pas
00:37:14et j'ai voulu comprendre.
00:37:16Et j'ai trouvé, sur France Culture,
00:37:18Éric Fassin, qui est sociologue,
00:37:20et donc qui a fait une petite vidéo pour France Culture
00:37:22il y a quelque temps, et il explique
00:37:24pourquoi le racisme anti-blanc n'existe pas.
00:37:26Et je trouve que c'est intéressant de l'entendre, parce qu'il faut toujours entendre
00:37:28toutes les voix pour se faire une idée, je trouve que c'est toujours bien.
00:37:30On va l'écouter, Éric Revel, vous me direz après
00:37:32si vous êtes d'accord avec ce sociologue.
00:37:34– Le racisme anti-blanc
00:37:36n'existe pas pour
00:37:38les sciences sociales.
00:37:40Ça n'a pas de sens.
00:37:42Mais en revanche,
00:37:44c'est très présent dans le discours public.
00:37:46On en parle beaucoup.
00:37:48Il y a donc un écart
00:37:50entre ce que racontent
00:37:52les disciplines scientifiques
00:37:54et ce dont on parle dans le débat public.
00:37:56Mais bien sûr,
00:37:58il peut y avoir des insultes,
00:38:00il peut y avoir des agressions.
00:38:02Est-ce qu'on a besoin d'appeler ça du racisme
00:38:04quand bien même, on me dirait, sale blanc ?
00:38:06Les sciences sociales, de ce point de vue,
00:38:08sont très attentives à dire
00:38:10si on commence
00:38:12à reprendre à son compte
00:38:14le discours de l'extrême droite
00:38:16qui nous dit qu'au fond,
00:38:18tous les racismes, ça se vaut,
00:38:20on est en train de nier
00:38:22la réalité de l'expérience
00:38:24d'une partie importante
00:38:26de nos concitoyens et de nos concitoyennes
00:38:28et dire qu'au fond,
00:38:30traiter de sale blanc ou de sale noir,
00:38:32c'est la même chose, c'est faire comme si
00:38:34quand on dit sale blanc, ça résonnait
00:38:36avec toute une histoire,
00:38:38toute une expérience sociale ordinaire
00:38:40et avec tous les discours politiques.
00:38:42Alors, cet extrait, il est fabuleux, Éric Revelle,
00:38:44parce qu'il vous explique que tous les racismes
00:38:46ne se valent pas, c'est quand même ce qu'il explique,
00:38:48et puis il vous explique qu'être traité de sale blanc
00:38:50ou être traité de sale noir, ce n'est pas la même chose.
00:38:52Ben oui, alors que
00:38:54si on vous traite de sale blanc,
00:38:56par définition, c'est une locution raciste,
00:38:58me semble-t-il. Alors ce qui est extraordinaire,
00:39:00c'est la façon dont
00:39:02ce sociologue,
00:39:04la sociologie, je n'ai rien contre,
00:39:06c'est une science qu'on appelle une science molle,
00:39:08c'est une science qui évolue au gré de l'histoire,
00:39:10que, historiquement, le racisme soit anti-noir.
00:39:12Il n'y a pas de doute,
00:39:14puisque l'esclavage, d'ailleurs porté
00:39:16par l'islam et porté
00:39:18par le monde blanc, a fait énormément
00:39:20de victimes. Mais ce qui est absolument incroyable,
00:39:22c'est qu'il vous explique que scientifiquement,
00:39:24scientifiquement, ce n'est pas documenté,
00:39:26même si on vous traite de sale blanc.
00:39:28Il vous explique que tout le monde en parle dans la société,
00:39:30mais ça n'existe pas.
00:39:32J'ai envie de répondre de manière un peu scientifique
00:39:34et philosophique à ce sociologue, pour essayer de me mettre
00:39:36au niveau du personnage.
00:39:38Et j'ai envie de lui dire, vous savez, Nietzsche disait,
00:39:40ce qui rend fou, c'est pas le doute, sont les certitudes.
00:39:42Eh bien, la certitude qu'a ce monsieur
00:39:44d'expliquer que si vous vous faites traiter
00:39:46de sale blanc, ce n'est pas une insulte
00:39:48raciste, c'est absolument
00:39:50sidérant pour un type qui se réclame
00:39:52de la science.
00:39:54Mais il a parlé d'extrême droite, attention, il l'a donné !
00:39:56C'est le prix fusible !
00:39:58On est exactement comme quand les deux journalistes
00:40:00sur le plateau de C'est à Vous vous expliquent que
00:40:02quand ils sont en train d'agresser,
00:40:04ils disent sale blanc, c'est pas pour ça que c'est
00:40:06raciste.
00:40:08Mettre en bas son avis, parce que vous êtes la voix un peu
00:40:10dissonante, j'ai envie de dire, mais légèrement,
00:40:12légèrement dissonante, pas tant que ça.
00:40:14Mais est-ce que
00:40:16traiter quelqu'un de sale blanc ou de
00:40:18sale noir, c'est le même racisme ?
00:40:20C'est du racisme. Pour moi,
00:40:22le racisme, justement,
00:40:24n'a pas de couleur. Par contre,
00:40:26par contre, et là ça va être dissonant,
00:40:28et ça va sans doute faire bondir pas mal
00:40:30de vos invités,
00:40:32je pense, moi,
00:40:34à titre personnel, que le racisme anti-blanc,
00:40:36il faut savoir le nommer, et ne pas
00:40:38nier son existence et le prendre à bras-le-corps.
00:40:40Je pense que ce n'est pas
00:40:42le plus important et le plus
00:40:44dommageable pour le vivre ensemble.
00:40:46Je pense aussi que si
00:40:48on doit pouvoir parler du racisme anti-blanc,
00:40:50on doit pouvoir parler aussi d'autres formes
00:40:52des déclinaisons du racisme,
00:40:54et je m'interroge sur
00:40:56l'interdiction souvent
00:40:58en fait, de nommer l'islamophobie.
00:41:00Ah ben sache-vous, vous en parlez.
00:41:02Bien reçu.
00:41:04Ce qui est dommageable pour le vivre ensemble,
00:41:06tout de même, je pense être le plus jeune sur ce
00:41:08plateau. Moi, il n'y a pas si longtemps, donc les jeunes générations,
00:41:10nous on vit avec l'immigration beaucoup plus,
00:41:12et encore, moi j'ai 30 ans, il n'y a fait que 12 ans,
00:41:14depuis 12 ans, les bacheliers cette
00:41:16année ont vécu, vivent des choses différentes,
00:41:18mais moi j'ai vécu, j'ai été dans un lycée
00:41:20où il y avait les blancs, étaient en
00:41:22minorité, voilà, on était peut-être, je ne sais pas,
00:41:24un tiers de la classe, quelque chose comme ça, 25%,
00:41:26et un truc que j'ai bien vu, c'est que,
00:41:28vous pouvez parler de race très facilement,
00:41:30voilà, mais les seuls qui n'ont pas
00:41:32le droit de se défendre, ce sont les blancs.
00:41:34On n'a pas le droit de répondre quand on nous critique,
00:41:36ce n'est pas toujours très grave, d'ailleurs, ce sont tous,
00:41:38on était tous amis dans la classe, et mes meilleurs amis,
00:41:40ils datent encore de cette époque-là, donc, s'ils m'écoutent,
00:41:42ils le sauront très bien, mais les seuls
00:41:44qui n'ont pas le droit de répondre et de se défendre,
00:41:46ce sont les blancs. Ça, c'est dommageable pour vivre
00:41:48ensemble, parce qu'évidemment, sur les décennies
00:41:50qui vont suivre, on s'en souvient,
00:41:52et on sait qu'en tant que blanc,
00:41:54on n'est pas forcément moins bien traité,
00:41:56pas forcément mieux traité, mais on est traité différemment,
00:41:58ça, c'est sûr. Et ça, pour le vivre ensemble, c'est ça qui
00:42:00détruit le vivre ensemble. – Ce qui est incroyable, c'est qu'il faut amener
00:42:02des éléments pour dire que
00:42:04c'est raciste, en fait. C'est ça, moi, que je trouve dingue,
00:42:06ça fait 20 minutes qu'on en parle, parce qu'il y a tellement
00:42:08de voix qui, aujourd'hui, sont en train de dire, non, mais le racisme
00:42:10anti-blanc, ça n'existe pas, c'est d'extrême droite,
00:42:12ça paraît dingue. Juste, je vous donne la parole,
00:42:14juste après, on va écouter Pierre Lelouch, ancien ministre,
00:42:16qui est venu ce matin sur CNews, et quand vous parlez aux gens,
00:42:18tout le monde connaît quelqu'un qui a été traité de sale blanc,
00:42:20tout le monde, et même lui, Pierre Lelouch,
00:42:22il dit, ben oui, moi, j'ai une amie aussi, elle a été traité de sale blanche,
00:42:24alors qu'elle était dans la rue. Donc, il faut arrêter de dire
00:42:26que ça n'existe pas et que c'est juste un concept.
00:42:28Écoutez-le.
00:42:30– Une femme très proche de moi a subi exactement la même chose
00:42:32dans une rue de Paris.
00:42:34– Qui s'est fait insulter ? – Oui, sale blanche.
00:42:36– Par qui ? – Et puis, après…
00:42:38– Par qui ? – Par des gens
00:42:40issus d'immigration ou étrangers,
00:42:42j'en sais rien, qui passaient en vélo,
00:42:46qui en plus l'insultent, sale blanche,
00:42:48en plein Paris.
00:42:50Oui, bien sûr qu'elle a raison, pour une fois,
00:42:52je suis d'accord avec elle.
00:42:54– Franck Tapiro. – Non, mais je dis tout à l'heure,
00:42:56pour revenir à ce que vous disiez tout à l'heure sur l'islamophobie,
00:42:58mais c'est quand même extraordinaire de prendre cette légende
00:43:00inventée par les frères musulmans.
00:43:02Il faut juste prendre la sémantique.
00:43:04L'islamophobie, c'est quoi ?
00:43:06C'est une émotion, c'est la peur de l'islam.
00:43:08On est bien d'accord ? Phobie, peur de l'islam.
00:43:10Depuis quand on peut reprocher à des gens
00:43:12d'avoir peur de quelque chose ?
00:43:14On a peur. Donc on est en train d'inventer
00:43:16un délit d'opinion qui est en fait basé
00:43:18sur une émotion, sachant que, si depuis 25 ans
00:43:20vous ne pensez pas que l'islamisme fait peur,
00:43:22c'est qu'il y a un problème, c'est qu'il y a vraiment…
00:43:24on ne vit pas dans le même monde.
00:43:26Donc les gens ont peur de l'islamisme,
00:43:28et les islamistes, quand ils le font,
00:43:30comme ils le font à chaque fois après un entretien,
00:43:32parfois même pas 24 heures après, dès le 8 octobre d'ailleurs,
00:43:34ils ont commencé à hurler à l'islamophobie,
00:43:36ils disent « Attention à l'islamophobie !
00:43:38Ce n'est pas ça, il faudrait appeler ça ! »
00:43:40Les françaises étaient assez riches pour pouvoir inventer un mot.
00:43:42C'est compliqué, miso-islamisme,
00:43:44ou la haine de l'islam, mais arrêtons
00:43:46d'imaginer que l'islamophobie est un délit.
00:43:48Les gens ont le droit d'avoir peur.
00:43:50Il y a des gens qui ont peur peut-être de vous dans la rue,
00:43:52peut-être de n'importe qui, ils ont peur de moi,
00:43:54mais ce n'est pas un délit d'avoir peur.
00:43:56Le mot est impropre, et on en fait
00:43:58un délit d'opinion, on en fait finalement
00:44:00comme si c'était de la haine.
00:44:02Je suis désolé d'avoir peur, et la haine c'est complètement différent.
00:44:04Mais surtout c'est des choses assez différentes,
00:44:06parce que le racisme c'est quand même un concept
00:44:08qui existe, et moi ce que je trouve
00:44:10hallucinant c'est de nier
00:44:12le fait que ça existe.
00:44:14Aujourd'hui sur Crépole
00:44:16il y a neuf témoins, neuf témoins qui ont entendu
00:44:18« On va planter du blanc ».
00:44:20Et vous avez des gens qui viennent vous dire
00:44:22« Ah mais non, mais c'est pas raciste, c'est pas parce qu'on dit qu'on va planter du blanc. »
00:44:24Alors écoutez, parce que ça c'est intéressant,
00:44:26la réaction d'Emmanuelle Plass, elle est présidente de l'association
00:44:28des victimes du mal de Crépole, et elle a entendu
00:44:30les deux journalistes venir dire « Non, non, c'est pas
00:44:32du racisme anti-blanc. » En fait elle ne comprend pas.
00:44:34Elle tombe par terre quand elle entend ça.
00:44:36Écoutez-la, c'était Syrah.
00:44:38Et il y a un ou deux témoignages qui disent que j'aurais
00:44:40eu des insultes dans l'autre sens, mais il y a un témoignage
00:44:42il me semble.
00:44:44Je veux bien, maintenant il faut que ce soit
00:44:46tout à égalité, il n'y a pas
00:44:48à faire de polémique là-dessus.
00:44:50Ils sont venus tuer du blanc,
00:44:52ils l'ont dit, maintenant il faut arrêter de
00:44:54faire croire aux gens que ce n'est
00:44:56pas vrai. En fait nous c'est tout ce qu'on demande.
00:44:58Qu'on soit cru, qu'on soit
00:45:00entendu, et que les victimes, parce que
00:45:02ce soir-là il y a eu
00:45:04énormément de victimes. Il y a beaucoup de jeunes.
00:45:06Et là les jeunes, à chaque fois
00:45:08qu'ils entendent les médias
00:45:10qui controversent
00:45:12la parole des victimes.
00:45:14– Maître Bassan-Larby, pourquoi
00:45:16on tente d'enlever
00:45:18cette notion de racisme anti-blanc pour vous ?
00:45:20Dans une affaire comme celle-là, quand vous avez neuf témoins
00:45:22qui entendent dire « on va planter du blanc »,
00:45:24c'est évident,
00:45:26c'est anti-blanc.
00:45:28– Je n'ai pas accès au dossier ?
00:45:30– Non mais je parle des analyses
00:45:32qui sont faites derrière. Pourquoi est-ce qu'on dit
00:45:34« on va planter du blanc, ce n'est pas raciste » ?
00:45:36– Alors,
00:45:38honnêtement je ne sais pas. Est-ce qu'il y a vraiment
00:45:40neuf témoignages ? – Il y a neuf témoignages dans le dossier.
00:45:42– Moi je me souviens qu'à l'époque, mais c'était à l'époque
00:45:44vraiment quelques jours ou quelques semaines après les faits,
00:45:46avoir lu, mais encore une fois ça n'engage
00:45:48que le journaliste qui l'écrit,
00:45:50qu'il y avait eu des paroles dans la soirée
00:45:52en sens inverse, après
00:45:54qui a eu en réaction
00:45:56– C'est ce qu'elle dit, elle dit il y a eu un
00:45:58ou deux propos qui sont en sens inverse,
00:46:00il y a eu neuf propos anti-blancs.
00:46:02– Après dans un drame comme celui-là, de toute façon,
00:46:04qui est un fait divers et qui ne doit pas devenir
00:46:06quelque chose dont on va faire une exégèse.
00:46:08– Ça dépend, si c'est du racisme anti-blanc, c'est plus un fait divers,
00:46:10excusez-moi. – Bah si, ça reste un fait divers.
00:46:12– Bah non, ça devient un fait de société.
00:46:14– C'est le symbole de quelque chose.
00:46:16– La vraie différence fondamentale, idéologique
00:46:18on va dire, entre
00:46:20nous, c'est faire d'un fait
00:46:22divers un fait de société,
00:46:24vous diriez que le fait divers doit rester ce qu'il est ?
00:46:26– Pour moi le fait de société c'est…
00:46:28– Non, non, non.
00:46:30– Pour moi le fait de société,
00:46:32c'est quelque chose qui est le symbole,
00:46:34ça symbolise quelque chose,
00:46:36et entendre dire, je vais attaquer
00:46:38pour planter du blanc, excusez-moi,
00:46:40ça symbolise quelque chose dans la société d'aujourd'hui.
00:46:42– Je n'ai pas vu le livre de Jean-Michel Décugy,
00:46:44c'est des autres journalistes.
00:46:46– En tout cas, ce qu'ils expriment justement…
00:46:48– L'instrumentalisation du fait divers pour en faire un fait de société,
00:46:50c'est aussi une manœuvre politique et on en a eu
00:46:52toute la semaine dernière de ça.
00:46:54– Justement, puisque vous parlez de ces deux journalistes,
00:46:56ils disent finalement, ce n'est pas un problème de racisme anti-blanc,
00:46:58ce n'est pas un problème de racaille
00:47:00qui débarque dans un village,
00:47:02c'est juste un problème de testostérone, en gros.
00:47:04C'est parce que c'est des jeunes mecs,
00:47:06voilà, ils ont besoin de se lâcher.
00:47:08– Avec un couteau.
00:47:10– Oui, mais c'est des jeunes mecs,
00:47:12ce n'est pas l'essentiel pour eux, écoutez-les,
00:47:14c'était sur France Inter.
00:47:16– On a immédiatement fait cette espèce d'amalgame complet,
00:47:18on a immédiatement parlé de racisme dans cette affaire,
00:47:20sans voir qu'il y a bien d'autres ressorts
00:47:22qui tiennent aussi de la masculinité
00:47:24et que c'est une affaire d'hommes.
00:47:26– Exactement, le lien a été fait entre violence et immigration,
00:47:30d'autres liens peuvent être tirés,
00:47:32c'est clairement un certain exercice de la masculinité.
00:47:38– C'est que des hommes,
00:47:40les 20 jeunes hommes qui viennent du Quartier de la Monnaie
00:47:42ne sont que des hommes.
00:47:44– Et ceux qui participent à la bagarre côté Crépole,
00:47:46c'est aussi que des hommes,
00:47:48ceux qui voulaient taper du bougnoul,
00:47:50parce qu'il y a eu ça aussi,
00:47:52c'est des hommes employés côté villageois.
00:47:54C'est aussi que des hommes,
00:47:56quand la bagarre commence,
00:47:58les jeunes filles de la soirée,
00:48:00avant d'entendre crier sa plante, sa plante,
00:48:02et de comprendre qu'il s'agit de quelque chose de différent,
00:48:04elles sont blasées,
00:48:06elles se disent, encore une bagarre,
00:48:08ça part à la bagarre comme à la fin de chaque balle.
00:48:10– Et beaucoup d'alcool,
00:48:12parce que de part et d'autre,
00:48:14on a énormément consommé d'alcool, fumé,
00:48:16du cannabis, etc.
00:48:18Et évidemment, tout ça excite.
00:48:20– On est en direct avec Laura Lebar qui est psychanalyste.
00:48:22Bonjour Laura, merci d'être en direct avec nous.
00:48:24Moi je dois avouer qu'entendre dire
00:48:26c'est une affaire d'hommes,
00:48:28en gros c'est des jeunes, c'est des ados,
00:48:30ils ont besoin de se battre,
00:48:32ils ont besoin de se filer des coups de couteau,
00:48:34je trouve ça un peu surréaliste,
00:48:36vous avec votre expérience,
00:48:38les bagarres chez les jeunes,
00:48:40c'est une affaire de testostérone
00:48:42ou là on est dans une affaire de racaille ?
00:48:44– Ce que j'entends me scandalise pareil,
00:48:46la testostérone a toujours existé,
00:48:48alors effectivement il y a quelque chose
00:48:50qu'on voit dans la société
00:48:52où il y a quand même ce côté un petit peu
00:48:54féminisation, on demande aux hommes
00:48:56de se battre, aux garçons de se battre
00:48:58dans la cour de récré et compagnie,
00:49:00donc ils affirment finalement leur masculinité
00:49:02de façon assez violente, mais c'est pas ça le masculin,
00:49:04il faut quand même le rappeler,
00:49:06heureusement le masculin n'est pas que violence
00:49:08et toxicité, moi aussi je suis un peu fatiguée
00:49:10d'entendre ça. Quant à ce que
00:49:12j'entends également, effectivement là où je vous rejoins
00:49:14également Jean-Marc, c'est que
00:49:16les faits divers reflètent la société,
00:49:18à quel moment
00:49:20le racisme anti-blanc
00:49:22devient finalement dur,
00:49:24à quel point on n'a pas le droit d'en parler,
00:49:26il y a quelque chose de politiquement incorrect
00:49:28derrière mais qui existe, et ça
00:49:30c'est un fait de société réel
00:49:32que je vois dans mon quotidien, et la testostérone
00:49:34n'explique pas le fait
00:49:36qu'on prenne un couteau et qu'on tue quelqu'un,
00:49:38est-ce qu'il est pas d'accord ou est-ce qu'il nous a insulté,
00:49:40c'est pas normal. – Et quand ils disent
00:49:42c'est une affaire d'hommes en gros,
00:49:44c'est ce qu'ils répètent à plusieurs reprises,
00:49:46ils ont l'air d'accord d'ailleurs tous les trois journalistes qui ont écrit le livre en disant
00:49:48mais c'est une affaire de mecs, vous voyez c'est que des mecs
00:49:50qui viennent se battre, c'est que
00:49:52des hommes, enfin moi je reste
00:49:54un peu sans voix pour tout vous dire. – Aujourd'hui
00:49:56voilà on est sur le plateau, vous êtes un homme, c'est une femme,
00:49:58on est tous les deux là en train de réfléchir, a priori
00:50:00il n'y a rien qu'aujourd'hui une femme ne puisse pas
00:50:02faire qu'un homme puisse faire, la violence n'est pas
00:50:04inhérente à l'homme, et aujourd'hui je suis un peu fatiguée
00:50:06d'entendre ce discours où
00:50:08forcément c'est une histoire d'hommes, ça veut dire
00:50:10quoi, ça veut dire les hommes sont forcément violents
00:50:12et d'asseoir finalement
00:50:14ce patriarcat violent, pour moi
00:50:16c'est une régression totale à la préhistoire,
00:50:18aujourd'hui on est en 2025,
00:50:20heureusement qu'il ne faut pas inscrire
00:50:22ça et c'est surtout pas le bon appel
00:50:24pour les jeunes, c'est surtout pas le bon angle
00:50:26parce que sinon ça veut dire quoi, ça veut dire que
00:50:28de façon sous-jacente, on autorise
00:50:30l'agresseur à agresser
00:50:32et finalement on est dans une inversion
00:50:34de la victime
00:50:36devient le coupable et le coupable
00:50:38devient la victime, et ça c'est pas possible.
00:50:40Et puis il y a une normalisation des choses
00:50:42en disant bah oui mais c'est des jeunes, c'est des
00:50:44mecs qui se battent, c'est ça, et puis imaginez qu'on ait
00:50:46dit le contraire, imaginez qu'on ait dit bah c'est normal
00:50:48c'est des femmes, qu'est-ce qu'on aurait pris ?
00:50:50Qu'est-ce qu'on aurait pris si on avait dit ça ? Là on dit
00:50:52c'est des hommes, alors bon c'est
00:50:54une excuse en fait.
00:50:56Mais c'est super grave, et je vais vous dire pire que ça,
00:50:58vous voyez un homme aujourd'hui il se fait attaquer,
00:51:00on porte plainte contre un homme pour X fait,
00:51:02et bah de prime abord
00:51:04on va porter
00:51:06le poids sur l'homme, il est forcément
00:51:08coupable, ou alors on va avoir des victimes
00:51:10on va dire bah on vous croit pas, et finalement
00:51:12dans les deux sens c'est contre-productif
00:51:14parce que de toute façon
00:51:16ça manque de justesse pour une justice
00:51:18qui doit avoir de la justesse, et on
00:51:20ne peut pas faire une norme
00:51:22de tous les hommes sont violents, c'est super
00:51:24grave parce que ce qu'on dit derrière ça
00:51:26c'est qu'on l'accepte, et la violence
00:51:28est inacceptable. Autre chose
00:51:30que j'emmarque très importante c'est que moi j'ai de plus en plus
00:51:32dans mon cabinet de violences faites aux hommes,
00:51:34il n'y a pas que des violences faites aux femmes, il y a aussi
00:51:36des violences faites aux hommes, et je pense qu'il est bon
00:51:38de le rappeler, et que c'est très important
00:51:40de rappeler que les hommes peuvent aussi parler,
00:51:42peuvent aussi être victimes, bah justement
00:51:44d'agressions, de faux témoignages, de choses comme ça,
00:51:46et que ce n'est pas uniquement la cavité des femmes,
00:51:48alors effectivement il y a plus de violences faites par les hommes,
00:51:50mais ça existe aussi, et il ne faut pas
00:51:52tout stigmatiser, tout mélanger.
00:51:54Merci beaucoup Laura Lebar, très intéressant d'avoir votre regard
00:51:56là-dessus, et ça amène à un vrai élément,
00:51:58Franck Tapirot, un mot rapide. La justice c'est plus la justice
00:52:00quand elle part avec des a priori, on en parlait
00:52:02tout à l'heure, noir, blanc, homme, femme,
00:52:04testostérone, enfin, progestérone,
00:52:06enfin, de quoi on parle ? La justice c'est des faits,
00:52:08c'est un dossier, c'est des témoignages,
00:52:10et après derrière justement,
00:52:12ce qui est terrible avec ce livre,
00:52:14que je vais m'empresser de lire, le dossier journaliste,
00:52:16c'est qu'on a l'impression qu'ils font de la post-rationalisation
00:52:18d'un fait, pour éviter
00:52:20justement qu'il soit récupéré par
00:52:22la droite et l'extrême droite, comme si le fait
00:52:24d'être récupéré par la droite,
00:52:26annihilait totalement toute preuve,
00:52:28toute véracité, on a l'impression qu'il y a un délit
00:52:30de droite, un délit d'extrême droite,
00:52:32n'en parlons pas, c'est carrément, il faut que ça soit enfermé,
00:52:34mais le délit de droite, ça veut dire qu'on dit, oulala,
00:52:36il a des idées de droite, donc ça veut dire que c'est faux,
00:52:38oulala, c'est un argument de droite, c'est faux,
00:52:40mais dans quel monde on vit aujourd'hui ? La justice, c'est pas ça !
00:52:42– Ça veut dire quoi ? C'est un truc de mec,
00:52:44parce que c'est ce qu'il nous explique, en gros,
00:52:46on est en train de nous expliquer que le combat au couteau,
00:52:48le combat au couteau dans une soirée, quand même,
00:52:50ben oui, mais c'est des mecs,
00:52:52c'est dingue ! – J'ai pas écouté
00:52:54l'intervention sur inter, mais j'espère que,
00:52:56je sais pas si c'était chez Léa Salamé,
00:52:58mais j'espère qu'elle a relancé,
00:53:00en leur posant la question,
00:53:02en leur disant, mais attendez,
00:53:04qu'est-ce que vous voulez ? – Non, elle a dit,
00:53:06elle a confirmé, effectivement, que c'était
00:53:08que des mecs qui étaient descendus.
00:53:10– Donc ça veut dire que c'est moins grave, c'est excusable,
00:53:12parce que… – Il y a une raison.
00:53:14– Il y a une raison. Alors moi, je vais vous dire,
00:53:16j'espère que les écrivains,
00:53:18enfin les journalistes qui ont écrit ce livre,
00:53:20vont pas être pris à revers par l'enquête,
00:53:22parce qu'à l'instant, les 9 témoignages
00:53:24dont vous parliez, qui ont entendu…
00:53:26– Ils ont été un peu mis de côté.
00:53:28– Ils ont été mis de côté, je crois que même le procès
00:53:30d'Hermann a été mis de côté dans l'enquête.
00:53:32Et ce qui est le plus incroyable, c'est pour ça qu'il y a
00:53:34quelque chose qui ne va pas dans cette enquête,
00:53:36c'est qu'on ne sait toujours pas,
00:53:38on ne connaît toujours pas l'identité de celui
00:53:40qui a tué Thomas, on ne connaît toujours pas l'identité.
00:53:42Alors je ne fais aucun procès d'intention
00:53:44à la justice, mais je me pose la question,
00:53:46comment se fait-il qu'après des mois
00:53:48et des mois et des mois, personne ne soit capable
00:53:50qu'on ne l'ait pas attrapé, c'est une chose,
00:53:52mais on n'a pas l'identité.
00:53:54Pourquoi est-ce qu'on n'a pas l'identité
00:53:56de l'agresseur ? Parce que ça poserait
00:53:58d'autres questions, parce que ça mettrait à défaut
00:54:00d'autres scénarii, dont ceux qui sont expliqués…
00:54:02– Maître Bassan-Larbi, vous ne pensez pas que c'est ça ?
00:54:04C'est juste que l'enquête ne le sait pas.
00:54:06– Moi ce que je pense, c'est que d'abord,
00:54:08peut-être qu'on ne l'a pas, parce que le secret
00:54:10de l'instruction est respecté, ça c'est une illusion je pense.
00:54:12– Oui, ça je n'y crois pas trop.
00:54:14Les 3 journalistes ont lu tout le dossier,
00:54:16donc le secret de l'instruction…
00:54:18– Oui, effectivement, c'est assez courant.
00:54:20Après, juste pour relativiser un peu ce qu'il dit,
00:54:22ils ont invoqué l'existence de différents facteurs.
00:54:24Ils n'ont pas dit, ça s'est passé parce que c'était des hommes.
00:54:26– Non mais c'est un facteur d'excuses pour eux.
00:54:28– Je ne l'ai pas entendu moi comme un facteur d'excuses.
00:54:30– Moi oui, on n'a pas entendu le même exprès.
00:54:32– Il s'en dit qu'il y a plusieurs…
00:54:34– On va vous le repasser, vous repartir avec.
00:54:36– Il y a plusieurs interprétations,
00:54:38et je pense justement que l'instrumentalisation,
00:54:40notamment de la parole de ces journalistes,
00:54:42elle est aussi à l'œuvre sur ce plateau.
00:54:44Il y a différents facteurs.
00:54:46– Il n'y a pas d'instrumentalisation, on les a passés,
00:54:48on les a montrés, on ne les a pas écoutés,
00:54:50on les a écoutés religieusement, donc il n'y a pas d'instrumentalisation.
00:54:52– Il commence par dire, et notamment,
00:54:54je ne sais pas si elle a écrit le livre ou pas,
00:54:56mais il y a une… – Oui, tout à fait,
00:54:58ils sont trois à avoir écrit.
00:55:00– Il y a différents facteurs, et on peut aussi regarder ces faits-là.
00:55:02– Je ne vois pas encore le fait que ce soit…
00:55:04– Ce n'est pas le pire,
00:55:06ce n'est pas une question de couteau,
00:55:08ce n'est pas une question de ces propos qui auraient été…
00:55:10– Il vous explique après, excusez-moi,
00:55:12je l'ai vu, je l'ai écouté, il vous explique après
00:55:14qu'ils avaient des couteaux, mais ce n'est pas parce qu'ils venaient à la soirée,
00:55:16c'est qu'en général, ils ont des couteaux parce que ça leur permet de couper leur chiffre.
00:55:18– Comme si la testostérone n'était pas…
00:55:20– Excusez-moi, on va faire le sinews info,
00:55:22on est très à l'abri.
00:55:24Juste après, on va revenir sur l'enquête sur le rabbin Orléans,
00:55:28on sera avec Célia Barotte sur cette agression.
00:55:30On va faire le point, on vous parlera également
00:55:32de ce magasin qui est ouvert à Paris,
00:55:34qui vend des voiles,
00:55:36et il y a eu une file d'attente incroyable,
00:55:38ils avaient voilé la tour Eiffel,
00:55:40déjà en expliquant que c'est un message politique
00:55:42et que le gouvernement français n'est pas content de les recevoir,
00:55:44et puis on parlera de la lune d'un journal algérien,
00:55:46alors c'est fabuleux parce que le journal algérien remerciait
00:55:48les Français qui sont,
00:55:50c'est mes amis, Jean-Michel Apathy, Cégolène Royal,
00:55:52Benjamin Stora…
00:55:54– Je ne suis pas dedans ? – Non, vous n'êtes pas dedans,
00:55:56elle est là, regardez, hop,
00:55:58vous n'êtes pas dedans, on fait une pause,
00:56:00à tout de suite.
00:56:02– Eh !
00:56:04Générique
00:56:06–
00:56:0824 nouvelles personnes interpellées
00:56:10dans le cadre de l'enquête
00:56:12sur l'évasion mortelle de Mohamed Amra
00:56:14et de sa cavale de 9 mois,
00:56:16il s'agit de la 4ème vague d'interpellations
00:56:18depuis l'arrestation du narcotrafiquant
00:56:20le 22 février dernier en Roumanie.
00:56:22Le procès de Gérard Depardieu
00:56:24s'ouvre aujourd'hui devant
00:56:26le tribunal correctionnel de Paris,
00:56:28je vous rappelle que l'acteur français
00:56:30a fait une enquête d'agression sexuelle
00:56:32sur deux femmes commises en 2021,
00:56:34des agressions que le monstre sacré
00:56:36du cinéma a toujours niées.
00:56:38Et puis, 10 000 places de stationnement
00:56:40au moins dans la capitale,
00:56:42c'est la conséquence directe de la 3ème
00:56:44votation citoyenne proposée par la Ville de Paris
00:56:46avec un taux de participation de 4%.
00:56:48Les électeurs se sont donc
00:56:50prononcés pour la fermeture
00:56:52et la végétalisation de certaines rues.
00:56:54Générique
00:56:56– 4% d'électeurs
00:56:58qui sont prononcés,
00:57:00donc je ne sais pas ce que vaut vraiment
00:57:02cette consultation à Paris,
00:57:04mais c'est vrai que c'est un peu surréaliste
00:57:06comme nous le disait Somaya.
00:57:08Merci d'être avec nous, il est 11h38,
00:57:10on va faire un point, si vous le voulez bien,
00:57:12sur l'enquête qui avance, bien évidemment
00:57:14concernant ce qui s'est passé à Orléans,
00:57:16cette agression du Rabat,
00:57:18on est avec Seya Barod du service
00:57:20police-justice de CNews,
00:57:22bonjour Seya, je voulais qu'on fasse un point
00:57:24puisqu'on attend à priori sans doute
00:57:26des questions qui viennent.
00:57:28– Oui Jean-Marc, nous avons eu la confirmation
00:57:30de la part du parquet d'Orléans,
00:57:32nous aurons un communiqué de presse
00:57:34dans la journée afin
00:57:36de nous donner, on l'espère, des précisions
00:57:38notamment sur le profil,
00:57:40l'identité de cet adolescent qui a été
00:57:42interpellé et placé en garde à vue
00:57:44samedi soir, une garde à vue qui a été
00:57:46prolongée, on suppose que
00:57:48cette prolongation de garde à vue
00:57:50avait pour but de connaître
00:57:52et d'avoir davantage
00:57:54d'indications et d'informations
00:57:56sur l'identité de cet adolescent
00:57:58puisque pour le moment,
00:58:00selon une source proche du dossier, cet adolescent
00:58:02a été identifié par la victime
00:58:04et elle est connue sous au moins
00:58:06trois identités, une marocaine
00:58:08et deux palestiniennes,
00:58:10d'après le rabbin qui a témoigné,
00:58:12il serait venu de Marseille cet adolescent,
00:58:14il est très jeune, mais certainement
00:58:16pas mineur, nous a-t-il dit,
00:58:18et il se serait enfui
00:58:20d'un centre de jeunesse, alors pour l'instant
00:58:22il y a vraiment le flou sur
00:58:24l'identité de cette personne,
00:58:26nous ne savons pas s'il est auteur
00:58:28d'antécédents judiciaires, s'il est
00:58:30connu des services de police ou encore de la
00:58:32justice, pour rappel l'enquête est
00:58:34ouverte du chef de violence volontaire
00:58:36commise en raison de l'appartenance
00:58:38réelle ou supposée de la victime à une religion,
00:58:40nous espérons que
00:58:42cet adolescent est
00:58:44communiqué lors de sa garde à vue,
00:58:46qu'il a donné aussi des déclarations
00:58:48sur le motif de cette agression,
00:58:50peut-être des excuses,
00:58:52en tout cas pour l'instant on attend
00:58:54avec grande impatience la communication
00:58:56du parquet d'Orléans,
00:58:58pour connaître les suites judiciaires
00:59:00de cette affaire.
00:59:01Merci beaucoup Célia Barotte, bien évidemment dès que le parquet
00:59:03communique, vous intervenez et vous donnerez
00:59:05les différentes informations, parce qu'il y a
00:59:07beaucoup de questions qui se posent encore sur
00:59:09sa personnalité, merci beaucoup Célia.
00:59:11Je voulais qu'on revienne sur deux vidéos, également
00:59:13qui m'ont marqué ce week-end,
00:59:15c'est cette société, ce magasin
00:59:17qui s'appelle Meraki,
00:59:19c'est une ancienne enseigne
00:59:21néerlandaise d'habits islamiques
00:59:23qui a ouvert à Paris. Pour bien comprendre
00:59:25un peu ce qui se passe dans la tête des gens
00:59:27de cette enseigne et en quoi c'est symbolique,
00:59:29je voulais qu'on commence par regarder une première vidéo
00:59:31qui a été mise en ligne, c'était une pub
00:59:33qui a été faite pour cette enseigne, vous allez la voir,
00:59:35et ce qui est intéressant c'est également ce qu'ils ont écrit en haut,
00:59:37vous allez voir en haut sur le compte,
00:59:39puisqu'il est écrit « L'État français n'est pas content
00:59:41qu'on arrive à Paris ». C'est écrit en anglais,
00:59:43donc je vais vous le traduire, et regardez
00:59:45comment est faite la vidéo.
00:59:49...
01:00:01Voilà, et en haut, donc, il y a écrit
01:00:03« L'État français, le gouvernement français n'est pas content
01:00:05que l'on arrive à Paris », avec ce message
01:00:07qui semble assez clair, finalement,
01:00:09Éric Revel, c'est « On va voiler la France ».
01:00:11Ah oui, c'est... Ah, vous avez resté sans voix, vous !
01:00:13Oui, je reste sans voix, le symbole est quand même...
01:00:15Je crois que c'était un fake. Parce que...
01:00:17Vous voyez, décidément, maintenant, on a...
01:00:19On a la réalité, vous voyez, elle est plus forte que...
01:00:21Elle est incroyable, regardez,
01:00:23elle est incroyable, l'image.
01:00:25Oui, on voile la Tour Eiffel, donc on voile la France.
01:00:27En fait, c'est ça le... Alors, il y a un but commercial,
01:00:29il y a un but, évidemment, politique très fort,
01:00:31pardonnez-moi, peut-être que...
01:00:33Bien sûr !
01:00:35Vous allez vous expliquer que dénoncer le fait
01:00:37de voiler la Tour Eiffel, c'est islamophobe,
01:00:39mais là, pour le coup, si vous voulez,
01:00:41je me demande jusqu'où
01:00:43certaines marques et certaines convictions
01:00:45vont aller imaginer...
01:00:47Et puis, le message politique qui est écrit au-dessus,
01:00:49c'est... En fait, le gouvernement,
01:00:51il compte notre arrivée, c'est-à-dire, en gros, nous, on est en train d'avancer,
01:00:53on va vous aider, et le gouvernement,
01:00:55il compte ça. Donc, en fait, vous alimentez le fait
01:00:57que l'État lui-même serait islamophobe
01:00:59en refusant, et...
01:01:01Enfin, moi, je trouve ça absolument
01:01:03effrayant, et vous savez,
01:01:05imaginez dans un autre
01:01:07pays, dans un pays
01:01:09arabe-musulman,
01:01:11qu'on prenne un monument
01:01:13emblématique du pays,
01:01:15et qu'on y mette
01:01:17une auréole, ou une kippa,
01:01:19ou des
01:01:21colons protestantes,
01:01:23mais là, ce serait... Enfin, je veux dire, ce serait
01:01:25un tollé général. Là, j'espère qu'il va y avoir...
01:01:27Mais rien du tout !
01:01:29Mais enfin, ne rêvez pas, Eric Robin,
01:01:31quelle réaction vous voulez qu'il y ait ?
01:01:33Mais enfin, vous y croyez encore ?
01:01:35Mais oui, j'y crois !
01:01:37J'y crois encore, c'est Lara Fabian,
01:01:39c'est plus qu'elle !
01:01:41C'est malin, c'est très malin, parce que
01:01:43ils font ça, le teasing. En gros,
01:01:45le gouvernement est contre notre arrivée.
01:01:47Personne n'en avait jamais entendu parler,
01:01:49mais le fait de le dire, de l'écrire, sous-entend
01:01:51qu'il y a déjà... – C'est le publicitaire qui parle.
01:01:53– Mais oui, donc c'est très malin. Ça, bravo,
01:01:55parce que le teasing est fort. On a l'impression qu'il y a eu
01:01:57un communiqué de presse du gouvernement,
01:01:59vraiment une action monnaie contre cette boutique.
01:02:01Donc c'est des mots pour créer du buzz.
01:02:03Donc ils ont bien vu, c'est bien joué.
01:02:05– Et alors, justement, on reste là-dessus, vous allez voir
01:02:07comment s'est passée l'ouverture.
01:02:09Ça, c'est intéressant. Vous allez voir
01:02:11ce qui s'est passé à l'ouverture, on était
01:02:13au bord de l'émeute, tellement il y avait
01:02:15de monde, il y avait une file d'attente sur des dizaines
01:02:17et des dizaines de mètres. – L'État n'est pas content.
01:02:19– L'État n'est pas content, donc on vient tous,
01:02:21on milite, et c'est un acte militant
01:02:23en fait que d'arriver dans cette boutique. Regardez,
01:02:25ce week-end.
01:02:27...
01:02:47– Je précise, la musique, ce n'est pas nous qui l'avons rajoutée,
01:02:49elle est sur la vidéo. – Oui, oui.
01:02:51– Je ne suis pas sûr qu'on aurait mis cette musique-là.
01:02:53– C'est bien organisé, on crée du buzz,
01:02:55le teasing, et là, la révélation, c'est ça,
01:02:57c'est, regardez, c'est un succès énorme.
01:02:59Même sous la pluie, on vient
01:03:01pour cette ouverture.
01:03:03– Mais vous avez vu le monde.
01:03:05– Bien sûr. – C'est-à-dire que
01:03:07Maître Bassan-Larby s'est devenu militant, au fond.
01:03:09Non.
01:03:11– Je ne sais pas s'il est devenu militant,
01:03:13ce qui est sûr, c'est que c'est un coup de com
01:03:15et un coup de publicité effectivement remarquable.
01:03:17– Oui, mais avec un message politique.
01:03:19Il y a un message politique de voyait-là.
01:03:21– Un message politique qui essaie de préfigurer
01:03:23ce qu'il va être.
01:03:25– C'est ça.
01:03:27– Je suis d'accord, c'est l'avènement
01:03:29autour de la table du concept d'islamophobie,
01:03:31comme l'homophobie par exemple,
01:03:33que ça va en créer, ou que ça peut en créer.
01:03:35– Ça veut dire quoi ?
01:03:37– C'est-à-dire que sur l'autel du commerce,
01:03:39on vient attiser certaines braises
01:03:41ou jeter de l'huile sur le feu du vivre-ensemble,
01:03:43et ça, moi, je le déplore.
01:03:45– Ça jette de l'aile, vous êtes d'accord.
01:03:47– Non, mais c'est peut-être juste cynique.
01:03:49Est-ce qu'il y a vraiment un message politique ?
01:03:51C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'égoïsme commerçant ou commercial ?
01:03:53– Il n'y a pas d'égoïsme commercial, c'est l'État.
01:03:55– Mais parce qu'on surfe sur une certaine actualité,
01:03:57c'est presque en lien avec la une
01:03:59dont vous allez nous parler dans quelques instants.
01:04:01On surfe sur certaines vagues,
01:04:03on essaye d'attirer une certaine clientèle,
01:04:05de toute façon, la clientèle, elle est très ciblée.
01:04:07– Il y a des hordes. – Oui, il y a énormément de monde.
01:04:09Mais je crois que celles et ceux
01:04:11qui se sont rués en se disant
01:04:13que c'est un acte militant,
01:04:15c'est peut-être quelque part
01:04:17des clients qui ont oublié
01:04:19que c'était des clients et un portefeuille.
01:04:21Il n'y a pas d'acte militant, c'est du cynisme commercial.
01:04:23C'est très bien joué, commercialement.
01:04:25– Je suis d'accord. – Après, sur le vivre ensemble,
01:04:27je pense que c'est plutôt mauvais.
01:04:29La preuve, c'est que…
01:04:31– J'ai pas bien compris votre allusion tout à l'heure,
01:04:33mais on peut être choqué par le fait
01:04:35qu'on voit la Tour Eiffel voilée
01:04:37et ne pas être traité d'islamophobe.
01:04:39– J'ai compris ce que vous disiez,
01:04:41le concept est partagé d'islamophobe.
01:04:43– Non, parce que vous l'avez utilisé,
01:04:45et Franck Tapierol…
01:04:47– J'ai répondu en parlant d'homophobie,
01:04:51mais non, absolument pas.
01:04:53Je n'ai pas rebondi sur la balle
01:04:55que vous me lanciez quand vous interveniez
01:04:57et le comparatif que vous avez fait sur…
01:04:59Et si on avait la même chose dans un pays musulman ?
01:05:01Moi, je verrais des femmes même dénudées,
01:05:03au-delà d'une kippa ou d'autre chose,
01:05:05ça serait un tollé, donc là-dessus,
01:05:07je suis d'accord avec vous.
01:05:09– Je voulais donc vous parler de cette une,
01:05:11vous allez la voir cette une,
01:05:13qui est un des grands journaux en Algérie,
01:05:17alors c'est très intéressant quand même,
01:05:19parce que le titre c'est donc
01:05:21« L'Algérie n'a pas que des ennemis en France,
01:05:23hommes politiques élus, hommes d'affaires,
01:05:25journalistes et historiens expriment leur soutien »,
01:05:29donc vous voyez à gauche,
01:05:31c'est dommage qu'on ne soit pas rentré un peu dans la photo,
01:05:33vous voyez à gauche Jean Mastora,
01:05:35vous voyez Ségolène Royal,
01:05:37vous voyez député insoumis, bien évidemment,
01:05:39ça va de soi, et vous voyez Jean-Michel Apathie.
01:05:41– Moi je pense qu'ils leur font beaucoup de mal au fond,
01:05:43ils font beaucoup de mal à ces gens-là.
01:05:45– Le mur des amis, on a eu le mur des cons à l'époque avec les juges,
01:05:49là ils exposent en fait toutes les personnes
01:05:51qui sont d'abord dans l'outrance,
01:05:53ce ne sont pas des amis pour moi de l'Algérie,
01:05:55quand on entend Jean-Michel Apathie délirer
01:05:57sur vraiment l'action génocidaire des Français là-bas,
01:06:01c'est quand même assez étonnant,
01:06:03ce n'est pas pour moi être ami de l'Algérie
01:06:05que prenez un con ou de l'autre,
01:06:07être ami de l'Algérie c'est au contraire essayer de réconcilier
01:06:09la France et l'Algérie, pour moi toutes ces personnes-là
01:06:11sont celles qui mettent de l'huile sur un feu
01:06:13qui est déjà bien cramé,
01:06:15et pour moi ils font au contraire
01:06:17que séparer la France et l'Algérie,
01:06:19donc El Moujaïd, remarquez en arabe
01:06:21ça veut dire le combattant je crois,
01:06:23peut-être aussi ils combattent peut-être contre la France,
01:06:25donc à ce moment-là si c'est les ennemis de la France,
01:06:27et bien ils sont là.
01:06:29– Pierre-Marie Febvre, ce qui est terrible aussi
01:06:31c'est qu'il y a une asymétrie dans la liberté
01:06:33entre la France et l'Algérie,
01:06:35parce que là, regardez, les noms qu'on voit là,
01:06:37il y a des députés, il y a des journalistes
01:06:39qui prennent position dans un conflit.
01:06:41– Ils disent hommes politiques, élus, hommes d'affaires,
01:06:43journalistes et historiens, expriment leur soutien,
01:06:45moi je voudrais savoir leur soutien à quoi déjà ?
01:06:47– Mais en France ils peuvent prendre position contre la France,
01:06:49ils peuvent prendre la position pour un autre pays,
01:06:51quand on est en France, des journalistes français,
01:06:53est-ce que vous pensez, enfin si vous pensez,
01:06:55on en a eu la preuve avec Boilem Sansal,
01:06:57quand on défend la France en Algérie, où est-ce qu'on finit ?
01:06:59En prison, donc il y a une asymétrie complète
01:07:01et évidemment aucun journal français
01:07:03pourrait trouver des amis de la France
01:07:05en Algérie, puisqu'ils sont tous en prison,
01:07:07ils ne vont pas s'exprimer comme ça
01:07:09avec des yeux de grande école.
01:07:11– Mais encore une fois, excusez-moi,
01:07:13je repose la question à Éric Rebelle,
01:07:15en fait ils soutiennent quoi ?
01:07:17Ils soutiennent le fait que l'Algérie
01:07:19refuse les OQTF, ils refusent quoi ?
01:07:21– C'est une bonne question, j'ai pas lu le papier,
01:07:23mais si vous prenez quelques personnalités
01:07:25qui sont sur cette image,
01:07:27Benjamin Storak a quand même été chargé
01:07:29par le Président de la République
01:07:31d'un rapport mémoriel pour faire la part des choses,
01:07:33soit disant une fois pour toutes
01:07:35sur les responsabilités de la guerre d'Algérie
01:07:37des deux côtés, en disant que c'est
01:07:39un ami de l'Algérie, on se dit,
01:07:41donc il n'a pas un jugement objectif,
01:07:43donc il décrédibilise son travail d'historien.
01:07:45– Alors on ne dit pas que c'est un ami,
01:07:47on dit que ce n'est pas un ennemi,
01:07:49vous avez vu comment c'est tourné.
01:07:51– Bon, Ségolène Royal, elle essaie désespérément
01:07:53d'exister, parfois il faut savoir s'arrêter
01:07:55même en politique, si vous voulez,
01:07:57Jean-Michel Apathy, pour ceux qui l'ont connu,
01:07:59moi j'ai travaillé avec lui,
01:08:01à l'époque sur RTL, pour le Grand Jury,
01:08:03il n'avait pas du tout ce positionnement,
01:08:05alors je ne sais pas s'il a pris
01:08:07un sillon éditorial pour continuer
01:08:09d'exister dans des émissions
01:08:11qu'il lui demande, mais il est devenu
01:08:13absolument incalculable.
01:08:15Moi je serais lui, je serais quand même
01:08:17extrêmement gêné d'être en une…
01:08:19– Oui mais regardez, c'est intéressant,
01:08:21parce qu'il y a peut-être l'explication,
01:08:23donc dans la Une il y a écrit
01:08:25l'Algérie n'a pas que des amis en France,
01:08:27et sous les photos, donc il y a une petite précision,
01:08:29donc le message il est clair,
01:08:31en fait c'est-à-dire que la France, elle est raciste,
01:08:33vous avez ces gens-là qui ne sont pas racistes
01:08:35et qui donc soutiennent l'Algérie,
01:08:37donc le comportement français contre l'Algérie,
01:08:39c'est un comportement raciste.
01:08:41– Et le mot de Jail, c'est la voie du pouvoir en place.
01:08:43– Justement, c'est pour ça que c'est intéressant.
01:08:45– Bien sûr, mais bon voilà. – C'est tout l'intérêt.
01:08:47– Si on parle de ce qui s'est passé
01:08:49sur les manifestations antiracistes,
01:08:51qu'on aurait aimé d'ailleurs. – Non mais c'est le lien,
01:08:53c'est le lien qui était intéressant.
01:08:55– Mais en fait c'est la preuve d'un gouvernement algérien.
01:08:57L'Algérie n'a pas que des ennemis en France
01:08:59avec la tête de Boilems.
01:09:01– Allez, merci à tous en tout cas d'avoir été avec nous,
01:09:03on vous censure, Franck Tapiro.
01:09:05Sonia Mabrouk, c'est dans un instant,
01:09:07on se retrouve demain en direct à partir des 20h35
01:09:09et d'ici là, soyez prudents.