Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Mardi 24 décembre 2024, Mordy Live numéro 1565 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13A la une, nous partons tout de suite justement en direct au ministère de la Justice puisque dans une vingtaine de minutes doit avoir lieu une passation de pouvoir très attendue,
00:00:22celle entre Didier Migaud et Gérald Darmanin, a priori de regard très différent sur la justice, deux approches, mais ce poste de garde d'essau suscite aussi la polémique
00:00:32car Xavier Bertrand le voulait mais il aurait été écarté selon lui sous la pression de Marine Le Pen, faux a dit hier soir François Bayrou, nous n'avions pas la même approche de la justice avec Xavier Bertrand.
00:00:45J'ai proposé à Xavier Bertrand d'entrer au gouvernement et d'entrer au gouvernement dans un ministère très important.
00:00:53– Vous n'avez pas précisé à ce moment-là la justice ?
00:00:56– Je lui ai proposé et il m'a dit je ne veux que la justice et pour moi cette question pouvait se poser et j'ai reçu Xavier Bertrand et il m'a exposé ses vues sur le ministère de la Justice
00:01:12et je ne me suis pas reconnu dans ses vues.
00:01:14Xavier Bertrand, j'ai trouvé que son approche sur le ministère de la Justice n'était pas la mienne, je vais vous expliquer pourquoi.
00:01:21– Ça veut dire que ça n'a rien à voir avec une quelconque défiance de Marine Le Pen ?
00:01:25– Ça n'a rien à voir avec une défiance de Marine Le Pen, ça a à voir avec une défiance de moi.
00:01:30– Voilà, au moins c'est clair, alors ce nouveau gouvernement c'est un peu retour vers le futur où on prend les mêmes et on recommence,
00:01:36c'est comme vous voulez, détail de ce qu'il faut retenir.
00:01:39Ce sont les trois surprises de ce nouveau gouvernement,
00:01:42le retour de deux anciens premiers ministres Élisabeth Borne et Manuel Valls et de Gérald Darmanin.
00:01:48Élisabeth Borne qui a quitté Matignon en janvier revient avec le titre de ministre d'État
00:01:53et le portefeuille de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
00:01:58Manuel Valls, ancien premier ministre socialiste de François Hollande est nommé ministre d'État des Outre-mer
00:02:05et aura donc à gérer la situation à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
00:02:08Enfin, Gérald Darmanin, après avoir occupé quatre ans la place Beauvau,
00:02:12devient garde des Sceaux à la place de Didier Migaud qui sort du gouvernement.
00:02:17Gérald Darmanin a également le titre de ministre d'État
00:02:19et forme donc le nouveau tandem police-justice avec Bruno Retailleau.
00:02:24L'omniprésent ministre de l'Intérieur du gouvernement Barnier
00:02:27a été sans grande surprise reconduit à la place Beauvau.
00:02:31En revanche, Éric Lombard qui hérite du ministère de l'Économie et des Finances
00:02:36n'est pas très connu du grand public.
00:02:37L'actuel directeur de la Caisse des dépôts et consignations,
00:02:40âgé de 66 ans, a fait une partie de sa carrière dans la banque et l'assurance.
00:02:45Deux autres anciens ministres de François Hollande entrent au gouvernement.
00:02:48François Repp s'amène à l'aménagement du territoire et de la décentralisation.
00:02:52Juliette Meadel qui devient ministre déléguée chargée de la ville.
00:02:56Au total, le gouvernement de François Bayrou comprend 19 ministres reconduits
00:03:01parmi lesquels Sébastien Lecornu à la Défense,
00:03:03Jean-Noël Barraud aux Affaires étrangères,
00:03:06Annie Gennevard à l'Agriculture ou encore Rachida Dati à la Culture.
00:03:10Catherine Vautrin récupère le portefeuille de la Santé, des Solidarités et des Familles.
00:03:14Le premier conseil des ministres aura lieu l'année prochaine, le 3 janvier.
00:03:19Face à ce nouveau gouvernement, la réaction de la France insoumise est sans surprise.
00:03:22Les membres de l'AFI frappent fort comme Antoine Léaument sur CNews ce matin
00:03:27qui passe le nouveau gouvernement au Karcher.
00:03:30C'est un gouvernement de revenant.
00:03:32Elisabeth Borne qu'on pensait être partie après la réforme des retraites
00:03:37qui était détestée par le peuple français.
00:03:39Et puis le revenant suprême, Manuel Valls qui après avoir quitté le PS
00:03:42est allé chez Macron, après avoir quitté la France, est allé à Barcelone.
00:03:46Le voilà qui est revenu, il a traversé le désert et maintenant le voilà devenu ministre.
00:03:50Donc c'est un gouvernement d'ambitieux, de girouette aussi
00:03:54puisque comme monsieur Valls, c'en est une démonstration.
00:03:57Et je ne pense pas qu'aujourd'hui, qui que ce soit soit satisfait de ce nouveau gouvernement.
00:04:02Alors et vous, que pensez-vous de ce nouveau gouvernement ?
00:04:05Hier soir, dès la composition connue, nous sommes donc allés dans la rue.
00:04:08Vous posez la question et vous allez voir que sans surprise,
00:04:11ce n'est pas l'enthousiasme fou face à ce casting.
00:04:15C'est vraiment le changement dans la continuité sauf que ce n'est pas mi-terrain.
00:04:19Et pour ce que c'est, ça aurait presque pu attendre demain
00:04:23que les gens puissent compatir un petit peu plus avec Mayotte.
00:04:27Il ne faut pas trop s'attacher, vu les circonstances,
00:04:30vu le temps qui lui reste qui est probablement bref.
00:04:34En tout cas, la chose que je retiens, c'est le tandem,
00:04:38en supposant que ça fonctionne comme tel entre Darmanin et Retailleau,
00:04:43qui est une bonne nouvelle.
00:04:45Le problème est beaucoup plus profond.
00:04:47Et sincèrement, je ne pense pas que ça changerait grand-chose
00:04:50qu'on passe d'un gouvernement de droite ou de gauche,
00:04:53étant donné que le problème vient de plus loin.
00:04:55Je pense qu'on est dans une époque assez floue,
00:04:57entre une première dissolution, un premier ministre qui a duré dix minutes
00:05:02et un deuxième qui ne va peut-être pas durer beaucoup plus longtemps.
00:05:05On navigue à l'aveugle, on verra bien ce qui va ressortir.
00:05:08Dans le reste de l'actualité, c'est tensions cette fin d'année à Saint-Nazaire,
00:05:12et en particulier dans les quartiers sensibles où le trafic de drogue s'est installé.
00:05:16Depuis plusieurs mois, le préfet de Loire-Atlantique a pris de nouvelles mesures
00:05:20la semaine dernière en étendant le plan de sécurisation.
00:05:23Les habitants en attendent beaucoup.
00:05:25Seul problème, les forces de l'ordre manquent d'effectifs
00:05:28pour être présents partout et tout le temps.
00:05:32Une véritable exécution en pleine nuit le 9 décembre dernier
00:05:36a glacé le quartier de la Boulétrie à Saint-Nazaire.
00:05:39Une serrure que l'on fait sauter d'une balle de gros calibre.
00:05:43À l'intérieur, un jeune homme de 19 ans est retrouvé mortellement atteint
00:05:47de plusieurs balles dans le thorax.
00:05:49Il était connu des services de police pour ses liens avec le trafic de stupéfiants.
00:05:54J'ai entendu trois détonations.
00:05:56Surprise, oui, parce que ça reste un quartier effectivement où il y a de la drogue et tout ça,
00:06:00mais ça reste un quartier quand même calme.
00:06:02Donc de là en arrivée là, ça fait peur.
00:06:04Moi, j'ai trois enfants, ça fait peur.
00:06:05Une semaine plus tard, les autorités dégainent un plan de sécurisation
00:06:09de tous les quartiers de la ville portuaire de 70 000 habitants.
00:06:14Depuis trois ans, Prézéga abrite un gros point de deal
00:06:17qui peut fournir jusqu'à plusieurs centaines de clients par jour,
00:06:21selon ce voisin qui veut garder l'anonymat.
00:06:24Il attend beaucoup de ce nouveau plan de reconquête de la sécurité.
00:06:28C'est une scène à peine croyable qui a été filmée par les caméras de sécurité à New York.
00:06:33Un homme qui a mis le feu dans le métro a une femme endormie dans une rame.
00:06:37Elle est morte brûlée vive sous le regard de cet individu
00:06:40qui a pu être interpellé dans une station de Manhattan.
00:06:43Le suspect a immigré du Guatemala vers les États-Unis en 2018
00:06:47et il a été retrouvé avec un briquet dans sa poche.
00:06:51C'est une scène d'horreur en plein cœur de New York.
00:06:55Une femme a été brûlée vive dans le métro par un autre passager.
00:06:58Sur cette image, un homme tente d'éteindre le feu mais il est trop tard.
00:07:02La victime est décédée.
00:07:04Le drame a eu lieu peu avant 7h30 ce dimanche dans une station de Brooklyn.
00:07:11Alors que le train entrait en gare, le suspect s'est calmement approché de la victime
00:07:16qui était assise au bout d'un wagon du métro.
00:07:18Il a utilisé ce que nous penserons être un briquet
00:07:21pour enflammer les vêtements de la victime
00:07:23qui se sont entièrement embrasés en quelques secondes.
00:07:27L'auteur présumé de ce crime a été filmé assis en train de regarder sa victime brûlée.
00:07:32Il a peu après été arrêté par la police.
00:07:35Il s'agit d'un immigré du Guatemala arrivé aux États-Unis en 2018.
00:07:41Après la diffusion des images du tueur présumé,
00:07:44trois lycéens new-yorkais ont appelé la police pour dire qu'ils reconnaissaient le suspect.
00:07:48D'autres agents des transports en commun ont également répondu à cet appel
00:07:52et ont repéré l'homme.
00:07:54C'est vraiment terrifiant.
00:07:56L'Allemagne reste choquée elle aussi,
00:07:57mais cette fois par l'attaque du marché de Noël qui a fait 5 morts
00:08:00et des dizaines de blessés.
00:08:02Sur place, beaucoup reviennent sur les lieux pour tenter de comprendre
00:08:05ce qui a pu se passer, comment un tel drame est possible.
00:08:08Sur place justement, nous avons rencontré Florian
00:08:11qui a perdu un de ses meilleurs amis dans cette attaque.
00:08:14Ils ont assisté à l'horreur vendredi soir au marché de Noël de Magdebourg.
00:08:19Ses corps balayés par la voiture de Taleb A.
00:08:22Ce soir-là, Florian a perdu son ami.
00:08:25C'est son frère qui était sur place au moment du drame.
00:08:28Je n'étais pas là.
00:08:30Mon frère m'a appelé et m'a raconté tout ce qui s'est passé.
00:08:32Il m'a expliqué tout ce qu'il venait de traverser.
00:08:35Il m'a tout expliqué.
00:08:37Il se tenait là et beaucoup de personnes fuyaient en même temps.
00:08:41C'était juste horrible, juste horrible.
00:08:49Ce n'est pas seulement de la douleur, mais aussi de la haine, de la colère.
00:08:52Je suis incapable d'expliquer cela.
00:08:54C'est juste horrible.
00:08:56Florian et des amis se sont fait tatouer ce week-end.
00:08:59L'église située juste à côté du marché de Noël.
00:09:03Tout ce que je voudrais, c'est que justice soit faite.
00:09:05Justice pour tous, après ce qu'il s'est passé.
00:09:09Car les cris et les images hantent l'esprit des visiteurs.
00:09:12L'odeur du sang, ce bruit sourd, impossible à oublier
00:09:15pour ce pompier venu en renfort vendredi soir.
00:09:21Les personnes qui restaient étaient surtout celles qui étaient blessées.
00:09:25Donc j'ai cherché qui pourrait encore avoir besoin d'aide.
00:09:28C'était vraiment difficile à voir.
00:09:32Retour en France et pour la première fois depuis l'incendie de 2019,
00:09:35Notre-Dame de Paris célèbre à nouveau Noël.
00:09:37Aujourd'hui, quatre messes sont prévues ce mardi.
00:09:4016h, 18h, 20h et forcément la très éditionnelle messe de minuit.
00:09:45L'entrée est libre, aucune réservation n'est possible.
00:09:47Il va donc falloir arriver tôt pour trouver de la place.
00:09:50Et on apprend justement ce matin qu'en une semaine,
00:09:53plus de 260 000 personnes ont visité la cathédrale.
00:09:57On en parlera tout à l'heure à 11h30 avec le Père Viollet,
00:10:00qui sera avec nous dans une page spéciale consacrée à Noël.
00:10:04On évoquera également les crèches que certains ne veulent plus voir
00:10:08ou encore les vols ou les attaques contre les églises.
00:10:11C'est tout à l'heure, page spéciale à partir de 11h30.
00:10:14Mais tout de suite, voici les audiences d'hier soir.
00:10:16C'est avec Mister Audience.
00:10:18Allez, merci Kévin, va-t'en.
00:10:22Hier soir en prime, l'événement, c'était le lancement sur France 2
00:10:25de la série Zorro, programmée déjà depuis plusieurs semaines
00:10:27sur la plateforme Paramount+.
00:10:29La nouvelle adaptation du mythe de Zorro met en scène Jean Dujardin
00:10:32dans le rôle du célèbre justicier et transporte les téléspectateurs
00:10:36dans le Los Angeles de 1821.
00:10:38À 52 ans, la star française n'a pas hésité à réaliser ses propres cascades.
00:10:42À ses côtés, on retrouve Audrey Dana dans le rôle de Gabriela.
00:10:46Et c'est un carton, car près de 4 millions de téléspectateurs
00:10:49étaient devant la chaîne publique, ce qui lui a permis d'écraser toutes les autres.
00:10:52Loin derrière, on retrouve Antigang, la relève sur M6, à moins de 2 millions.
00:10:56Mais la vraie surprise, c'est la gamelle de Joséphine Angegardien sur TF1,
00:11:00qui, pour Noël, se retrouve battue par France 2 et par M6.
00:11:04Mimimati n'attire qu'1,9 million de téléspectateurs.
00:11:07Pour France 3, c'est aussi la gamelle de Noël.
00:11:10Le film Maestro, avec Yvan Attal, Pierre Arditi et Miu Miu,
00:11:13a à peine dépassé le million de téléspectateurs.
00:11:16Mister Audience vous souhaite de très belles fêtes
00:11:18et vous donne rendez-vous le lundi 6 janvier.
00:11:20À l'année prochaine !
00:11:22Oui, c'est en effet la dernière de l'année.
00:11:24Pour nous, on se retrouvera le lundi 6.
00:11:25Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:11:28Garen Chahokian, bonjour.
00:11:29Bonjour.
00:11:30Merci d'être avec nous, journalistes et éditorialistes chez Frontières Média.
00:11:33Laurence Saillet, bonjour.
00:11:34Bonjour.
00:11:34Chroniqueuse politique Rachida Kaoud, bonjour.
00:11:36Bonjour.
00:11:36Conseillère municipale Renaissance d'Ivry-sur-Seine et puis Mathias Leboeuf, bonjour.
00:11:40Bonjour Jean-Marc.
00:11:40Merci d'être avec nous, docteur en philosophie et journaliste.
00:11:43On va commencer bien évidemment en parlant de ce gouvernement.
00:11:45Et je voulais qu'on parle surtout de la réaction des insoumis,
00:11:47parce qu'on a dit beaucoup de choses sur le gouvernement,
00:11:49donc on ne va pas y revenir.
00:11:50Mais en particulier, regardez ce tweet qui a été fait par Rima Hassan,
00:11:55qui dit tout simplement la prise de l'Elysée.
00:11:58Voilà, elle ne dit rien d'autre.
00:12:00La prise de l'Elysée, donc c'est ce qu'elle prône a priori,
00:12:02que désormais il faille attaquer l'Elysée.
00:12:05Et écoutez Antoine Léaument ce matin qui était sur CNews
00:12:07et qui, lui, dit carrément que les manifestations vont arriver dans les rues.
00:12:12En gros, ça va être la révolution.
00:12:14Enfin, il en rêve en tout cas.
00:12:16Il n'y a pas grand-chose à faire, en fait.
00:12:17Je n'ai pas à appeler à des manifestations.
00:12:19Je pense qu'elles finiront par avoir lieu, si M. Macron s'acharne.
00:12:22J'ai le souvenir que vous aviez dit à peu près la même chose l'été dernier
00:12:24au moment de la nomination de Michel Barnier.
00:12:26Finalement, il ne s'est rien passé.
00:12:27Il y a eu des manifestations, il y a eu des mobilisations.
00:12:29Elles n'étaient sans doute peut-être pas assez puissantes,
00:12:31pas assez fortes pour faire reculer M. Macron.
00:12:34Mais vous savez, par exemple, le mouvement des gilets jaunes,
00:12:37il était parti d'un petit truc.
00:12:38Il était parti d'une taxe sur l'essence.
00:12:40Qui aurait pu penser qu'à partir de cette augmentation de la taxe,
00:12:44il y aurait un mouvement aussi dense, aussi important
00:12:46que le mouvement des gilets jaunes ?
00:12:47Pourquoi pense-t-on que ce qui est arrivé il y a cinq ans,
00:12:50six ans maintenant même, le mouvement des gilets jaunes,
00:12:52pourquoi pense-t-on que ce mouvement qui a débuté d'une petite étincelle
00:12:56ne pourrait pas se reproduire de nouveau ?
00:12:57Je veux dire, les conditions sociales et démocratiques
00:12:59sont à peu près les mêmes.
00:13:00Elles se sont même aggravées.
00:13:01Donc, le peuple français n'a pas changé.
00:13:03Il n'est pas parti, on n'a pas changé de genre.
00:13:04Il y a toujours le même peuple français.
00:13:05Donc, il y a l'énergie dans le peuple français
00:13:08pour ce type de mobilisation sociale.
00:13:09Et nous en avons fait à de nombreuses reprises
00:13:11la démonstration dans notre histoire.
00:13:13Alors, qu'est-ce qu'il y a Mathias Le Goff ?
00:13:15Allez-y, allez-y, allez-y, râlez-vous sur le monde.
00:13:19Qu'est-ce qu'il n'y a pas ?
00:13:20Non, non, mais je suis étonné qu'en fait,
00:13:22il n'appelle pas aux manifestations.
00:13:23Il dit, je n'appelle pas aux manifestations.
00:13:24Oui, il dit, je n'appelle pas,
00:13:25mais je vais le faire tout seul et je soutiens.
00:13:27Voilà, je n'ai même pas besoin de le faire.
00:13:28Vous n'avez pas l'impression qu'on est assis
00:13:29sur une poudrière en ce moment et que ça risque d'exposer ?
00:13:32Non, mais moi, ce qui me gêne, c'est qu'il s'en réjouit.
00:13:34C'est plutôt ça qui me gêne.
00:13:35Vous êtes un peu obsédé par la France insoumise.
00:13:39Non, il rêve du bordel, en fait.
00:13:42Il rêve du bordel.
00:13:43Il rêve que ça éclose.
00:13:44Ce n'est pas ce que j'entends là.
00:13:47Moi, ce que j'en pense...
00:13:47Vous êtes trop malin pour être naïf.
00:13:49Vous croyez ?
00:13:50Oui.
00:13:52Vous savez bien qu'il en rêve.
00:13:53Laurent Saillet, ils en rêvent, les insoumis.
00:13:54Ce sont des factieux.
00:13:55On voit bien Emma Hassan qui appelle carrément à la prise de l'Elysée.
00:13:58Pardon, ce n'est pas autre chose, c'est les mêmes.
00:14:00De toute façon, c'est pour ça, voter LFI,
00:14:01ça veut quand même dire quelque chose.
00:14:03Quand on met un bulletin dans l'urne LFI,
00:14:05on voit à peu près ce qu'on choisit.
00:14:07Et tous ceux qui ont appelé à voter LFI
00:14:09pour battre le Rassemblement national cet été,
00:14:11excusez-moi, je le rabâche, mais je ne l'ai toujours pas avalé,
00:14:13celle-ci, de dire, mettez un bulletin dans l'urne LFI
00:14:16pour évacuer le Rassemblement national.
00:14:18Je pense que maintenant, ils doivent un petit peu réfléchir
00:14:19à ce qu'ils ont fait et à ce qu'ils ont fait faire.
00:14:21Quand on vous dit tous ceux, c'est par exemple le parti de Rachida Kaout.
00:14:23Tout à fait, et Gabriel Attal en particulier,
00:14:26qui un matin, dans une matinale, a dit,
00:14:27mettez un bulletin LFI dans l'urne.
00:14:28Et les LR ?
00:14:29Vous savez que ça, non, ils n'ont pas appelé à voter LFI.
00:14:32Ah non, soyez précis, absolument pas.
00:14:34Alors, on va dire à Rachida Kaout, parce qu'elle est visée quand même,
00:14:37je l'ai bien senti, Laurent Saillet, par ce que vous avez dit.
00:14:39Oui, dites-moi.
00:14:40Non, mais elle vous dit, est-ce que vous mordez les doigts
00:14:43dans votre parti Renaissance d'avoir appelé à voter pour LFI ?
00:14:45Non, il y a un moment, en fait, c'est des responsabilités politiques
00:14:48qu'il faut avoir.
00:14:49Aujourd'hui, je vais commenter, si vous le voulez bien, le mur.
00:14:52Non, vous allez répondre à ma question, pour commencer.
00:14:55Bien sûr, je viens de répondre.
00:14:56Oui, mais...
00:14:57Je viens de répondre, il y a un moment, en fait, les choix...
00:14:58La responsabilité politique, c'est de faire élire des gens comme Rima Hassan,
00:15:01comme M. Léaument et comme toute la ribambelle de députés LFI
00:15:04qui saccagent l'Assemblée nationale.
00:15:05C'est ça, la responsabilité politique et qui appellent à prendre l'Élysée.
00:15:09Ces mêmes gens que vous avez fait élire, appellent à prendre l'Élysée.
00:15:12Je ne sais pas si vous vous rendez compte, quand même,
00:15:13si vous voulez, de la responsabilité qui a été celle, justement, de votre parti
00:15:18d'appeler à voter pour LFI.
00:15:20Alors, ce qu'il faut que vous sachiez, c'est que LFI n'a pas eu besoin de Renaissance
00:15:23pour être là où, justement, aujourd'hui...
00:15:25Bien sûr que si.
00:15:26Vous gagnez énormément de chiffres, grâce à vous.
00:15:27Attendez, attendez.
00:15:28Aujourd'hui, vous avez un socle de 16 millions, d'accord,
00:15:31qui sont entre l'extrême gauche et l'extrême droite.
00:15:34Il y a un moment, ce n'est pas Macron qui l'a fait,
00:15:36ce n'est pas Renaissance non plus.
00:15:37Enfin, vous remettez un petit peu l'Église au milieu du village.
00:15:40Non, non, pas du tout.
00:15:40Vous avez retiré vos candidats pour faire élire des LFI.
00:15:43Ce que vous avez fait, en fait, sont la réalité.
00:15:45Vous voyez ?
00:15:45Maintenant, ce qui se passe, ce qui se passe aujourd'hui,
00:15:48enfin, je vous dis ça, ça fait partie du jeu politique
00:15:50pour pouvoir, justement, empêcher l'extrême droite d'avancer et aussi...
00:15:55En fait, pour empêcher l'extrême droite d'avancer, on pousse l'extrême gauche.
00:15:58C'est ça, c'est ce que vous m'expliquez.
00:15:59Les responsabilités, on prend le moins pire.
00:16:01Le moins pire, c'est l'extrême gauche.
00:16:02L'extrême gauche...
00:16:03Attendez, juste rapide, là.
00:16:04Pour vous, l'extrême gauche est moins pire que l'extrême droite ?
00:16:06Alors, ça dépend.
00:16:07C'est ce que vous dites, c'est ce que vous êtes en train de dire.
00:16:09Il y a un moment, en fait, entre la peste et le choléra.
00:16:11Il va falloir trouver une solution.
00:16:12Eh bien, laquelle est la meilleure ?
00:16:13Vous avez trouvé la peste, à peu près.
00:16:14On solutionne, on solutionne du mieux qu'on peut.
00:16:17Vous solutionnez tellement bien que vous avez fait élire...
00:16:19Je ne garde pas aucun.
00:16:20Vous avez fait élire Raphaël Arnault, Antifa, triple fiché S,
00:16:24parce que vous avez retiré vos candidats pour empêcher la victoire du RN.
00:16:28Que je sache, le RN...
00:16:30Non, non, mais quand on met des gens aussi dangereux au pouvoir,
00:16:35vous avez mis Rima Hassan au pouvoir, vous avez mis Raphaël Arnault au pouvoir,
00:16:38vous avez mis des Louis Boyard au pouvoir,
00:16:40vous avez mis des Antoine Léaumant, qui sont des révolutionnaires,
00:16:42qui rêveraient de couper la tête de tout le monde.
00:16:44Vous avez préféré le chaos avec la LFI plutôt que la stabilité avec le RN.
00:16:49Ben oui, non, vous devriez vous mordre les doigts.
00:16:51Quand on voit le profil des profils...
00:16:53Réponds, et après, Mathias.
00:16:54Non, moi, ce qui me désole, c'est justement tous ces politiques aujourd'hui
00:16:58qui sont incapables, d'accord ?
00:16:59D'offrir aux Françaises et aux Français des solutions
00:17:03pour que, justement, nous ne soyons pas dans cette situation aujourd'hui.
00:17:06Et aujourd'hui, en fait, nous n'avons échappé qu'à l'Assemblée nationale.
00:17:10Nous avons en fait une division qui a conduit, justement, à cette dissolution,
00:17:15à cette dissolution, enfin, plutôt à ce remaniement encore et encore.
00:17:19Je vais vous dire, on n'a pas besoin de ça.
00:17:20Vous avez été au pouvoir, les macronistes, pendant 5 ans, en plein pouvoir.
00:17:24Vous avez coulé le pays.
00:17:27Le jeu habituel, si vous voulez, évidemment, à chaque fois.
00:17:30Bien sûr, allez, on appelle à rentrer à l'Elysée, à sortir Macron,
00:17:34à faire démissionner Macron, et ci, et ça.
00:17:36Ça fait partie du jeu habituel.
00:17:37Sauf qu'aujourd'hui, on n'en a pas.
00:17:39Si, mais si, vous tombez dans le panneau à chaque fois.
00:17:45C'est-à-dire que ce que fait LFI, c'est de l'agite propre.
00:17:48C'est théorisé par l'extrême gauche, c'est agitation, propagande.
00:17:53Et à chaque fois, vous sur-commentez les provocations d'LFI.
00:17:57Et vous tombez, LFI ne pèse pas, mais bien sûr que si.
00:18:00Dans la rue, quand ils sont en train de manifester en disant que...
00:18:02C'est de l'agite propagande, c'est pareil.
00:18:04Oh, vous êtes déprimé, ok.
00:18:06Vous trouvez que c'est de l'agite propre ?
00:18:08Je parle en la matière.
00:18:11Rima Hassan met un tag, voilà, et tout le monde...
00:18:15Pourquoi ?
00:18:16Donc, ça n'a pas d'importance ?
00:18:18C'est une élue, c'est une députée, ça n'a pas d'importance ce qu'elle dit.
00:18:22C'est ce que vous êtes en train de me dire.
00:18:24Non mais répondez-moi.
00:18:26Ça n'a pas d'importance ce qu'elle dit.
00:18:28Elle appelle à prendre l'Élysée, c'est une députée, c'est une élue, c'est pas grave.
00:18:33C'est grotesque, c'est grotesque.
00:18:35Vous lui accordez une caisse de résonance énorme.
00:18:39Mais vous tombez dans le panneau à chaque fois.
00:18:43La LFI, depuis des années, appelle à la haine de la France à radicaliser.
00:18:47Mais je ne suis pas LFIiste, moi, monsieur.
00:18:49Ils ont radicalisé une portion de la population.
00:18:52Aujourd'hui, il y a une portion de la population qui déteste la France, qui déteste la police.
00:18:56Sauf que ça a des conséquences réelles dans le monde réel.
00:18:59Aujourd'hui, on a des gens qui attaquent la police parce que c'est la LFI.
00:19:03Je ne dis pas que vous êtes de la LFI.
00:19:05Je dis que ce que la LFI fait...
00:19:07Achilleard, il faut vous tomber dans le panneau.
00:19:09Ils construisent et montent des gens contre la France.
00:19:14Ils leur apprennent la haine de la France, ils leur apprennent la haine de la police.
00:19:17Et ça a des conséquences dans le monde réel.
00:19:19On voit des jeunes de cités, comme on dit, qui aujourd'hui attaquent sans vergogne des policiers
00:19:22parce qu'ils pensent qu'ils ont une légitimité.
00:19:24Parce qu'on leur a dit que la police, c'est un artiste méchant.
00:19:26Il y a une conséquence sur le monde réel.
00:19:28Vous pointez une chose intéressante.
00:19:30C'est ce que disait Rachida.
00:19:32Entre LFI, qui a la haine de la France, et vous, qui avez la haine du monde entier,
00:19:37effectivement, il y a beaucoup de haters.
00:19:39Je suis entièrement d'accord.
00:19:41Ce soir, c'est Noé.
00:19:43Rachida.
00:19:45Oui, oui, exactement.
00:19:47Mathias, c'est bien dit.
00:19:49C'est le discours que vous tenez qui est très dangereux, justement.
00:19:53C'est moi qui appelle à tuer les flics.
00:19:55Aujourd'hui, moi, personnellement, faire le choix entre l'extrême gauche ou l'extrême droite,
00:20:01je choisis l'extrême centre.
00:20:03C'est énorme.
00:20:05Les Français n'ont pas choisi.
00:20:07Au centre, il y a le néant.
00:20:11Vous ne pouvez pas dire que les Français n'ont pas choisi.
00:20:13Les Français n'ont pas choisi.
00:20:15C'est la faute d'Emmanuel Macron.
00:20:17C'est la faute de Laurence Ayer.
00:20:19C'est le choix français.
00:20:21J'ai toujours combattu le RN sur le fond.
00:20:23Mais combattre le RN, si vous voulez, en les bloquant particulièrement au niveau de l'Assemblée,
00:20:29il fallait les laisser y aller.
00:20:31Franchement, qu'est-ce qu'ils auraient fait ?
00:20:33Je ne vous ai pas coupé.
00:20:35Qu'est-ce qu'ils auraient fait ?
00:20:37Ils auraient récupéré la situation budgétaire et ils n'auraient pas mieux fait que les autres.
00:20:39Au moins, on les aurait mis à l'épreuve.
00:20:41Vous ne pouvez plus combattre le RN pour faire élire des factieux.
00:20:43Là, on a franchi la ligne.
00:20:45Et tout ce que vous faites, justement...
00:20:47Vous parlez de qui ?
00:20:49Des macronistes.
00:20:51Bérou est un factieux.
00:20:53Les factieux LFI ne sont pas des factieux ?
00:20:55Ils ne sont pas au pouvoir.
00:20:57Vous n'avez pas fait élire des députés LFI ?
00:20:59Excusez-moi, ce ne sont pas nous.
00:21:01Ce sont les Françaises et les Français.
00:21:03Vous ne l'assumez même pas le même.
00:21:07Est-ce que vous avez entendu cette phrase ?
00:21:09Mettez un bulletin dans l'urne LFI.
00:21:11Vous l'avez entendue ou est-ce qu'on peut la repasser ?
00:21:13C'est normal.
00:21:15Vous répondez et ensuite on avance parce qu'il faut qu'on aille après au ministère de la justice.
00:21:17Entre l'extrême gauche et l'extrême droite, oui je choisis l'extrême gauche.
00:21:19Et bien voilà.
00:21:21On avance.
00:21:23Vous êtes issue d'un parti dont le président de la République,
00:21:25le président de la République,
00:21:27le président de la République,
00:21:29le président de la République,
00:21:31le président de la République,
00:21:33le président de la République,
00:21:35vous êtes issue d'un parti dont le président,
00:21:37vous êtes issue d'un parti dont le président,
00:21:39a appelé à voter et à rejoindre le Rassemblement National.
00:21:41a appelé à voter et à rejoindre le Rassemblement National.
00:21:43Il n'était plus au parti de la Kibé.
00:21:45On ne va pas en faire l'histoire de la nuit.
00:21:47Dans ce gouvernement,
00:21:49Dans ce gouvernement,
00:21:51il y a Gérald Darmanin
00:21:53qui va prendre ses fonctions de garde des Sceaux
00:21:55dans la minute qui vient.
00:21:57Il est en train de s'entretenir avec Didier Migaud.
00:21:59On va voir l'image en direct
00:22:01de ce qui se passe du côté du ministère de la justice.
00:22:03On est également avec Arnaud Bénédetti,
00:22:05On est également avec Arnaud Bénédetti,
00:22:07rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire.
00:22:09Bonjour Arnaud Bénédetti.
00:22:11Merci d'être avec nous.
00:22:13Darmanin à la justice, c'est une bonne idée ?
00:22:15Darmanin à la justice, c'est une bonne idée ?
00:22:17C'est une bonne idée au sens où ça répond à un besoin.
00:22:19C'est-à-dire qu'il y a un alignement et une cohérence
00:22:21C'est-à-dire qu'il y a un alignement et une cohérence
00:22:23entre le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur.
00:22:25C'est une vieille aspiration à la fois de la droite
00:22:27C'est une vieille aspiration à la fois de la droite
00:22:29et d'une grande partie de l'opinion publique.
00:22:31et d'une grande partie de l'opinion publique.
00:22:33Au moins, on est à peu près assuré qu'il y ait une cohérence d'action
00:22:35Au moins, on est à peu près assuré qu'il y ait une cohérence d'action
00:22:37et une cohérence de valeur
00:22:39entre la place Beauvau
00:22:41et la place Vendôme.
00:22:43et la place Vendôme.
00:22:45Je crois que c'était aussi l'un des signaux
00:22:47Je crois que c'était aussi l'un des signaux
00:22:49que voulait envoyer François Bayrou
00:22:51que voulait envoyer François Bayrou
00:22:53en créant cette espèce de tandem
00:22:55entre Gérald Darmanin
00:22:57et Bruno Rotailleau
00:22:59On a beaucoup dit et beaucoup critiqué
00:23:01les tandems précédents
00:23:03notamment celui entre Bruno Rotailleau
00:23:05et Didier Migaud
00:23:07qui venait de la gauche
00:23:09Là, d'une certaine façon, on répond
00:23:11à un besoin de cohérence
00:23:13et on peut considérer
00:23:15qu'on crée des conditions politiques
00:23:17pour aligner la justice
00:23:19sur l'intérieur
00:23:21C'était récemment l'objectif poursuivi par François Bayrou
00:23:23C'était récemment l'objectif poursuivi par François Bayrou
00:23:25Il faut d'autres conditions pour que ça marche
00:23:27Ce qui est assez étonnant, c'est que jusque-là
00:23:29on avait quand même le sentiment
00:23:31qu'on mettait le ministre de l'intérieur
00:23:33plutôt à droite et la justice
00:23:35plutôt à gauche et que c'était fait pour faire un équilibre
00:23:37Là, on va dire les choses
00:23:39C'est à droite toute quand même
00:23:41Oui, mais c'est bien l'objectif qui est recherché
00:23:43C'est-à-dire que finalement
00:23:45on reprochait
00:23:47pour aller très vite et en caricaturant un peu
00:23:49à l'intérieur
00:23:51et à la police de faire son travail
00:23:53et à la justice
00:23:55de ne pas le faire
00:23:57Donc là, encore une fois
00:23:59on envoie un signal
00:24:01qui vise à montrer qu'on va aligner
00:24:03la justice sur
00:24:05le besoin de sécurité
00:24:07En fait, qu'est-ce qu'il cherche ?
00:24:09Il cherche à renforcer
00:24:11le bras régalien de l'État
00:24:13C'est, j'allais dire, aujourd'hui
00:24:15une priorité qui est exprimée
00:24:17dans toutes les études d'opinion
00:24:19la question de la sécurité
00:24:21On voit bien que
00:24:23autant les Français ont plutôt confiance
00:24:25en leur police, autant ils ont moins confiance
00:24:27dans leur justice
00:24:29Là, en effet
00:24:31en faisant en sorte qu'on est
00:24:33à la fois un ministre de la Justice, un garde des Sceaux
00:24:35et un ministre de l'Intérieur
00:24:37qui participent d'une certaine manière
00:24:39même s'ils ont des trajectoires politiques différentes
00:24:41du même système de valeurs
00:24:43Encore une fois, on crée des conditions
00:24:45d'un pacte justice
00:24:47intérieur qui doit permettre
00:24:49de répondre à cette préoccupation
00:24:51qui est une préoccupation importante
00:24:53Dernière question, Arnaud, pour caricaturer un peu
00:24:55j'ai envie de dire, on avait le sentiment
00:24:57que quand il était ministre de l'Intérieur
00:24:59le problème de Gérald Darmanin
00:25:01je simplifierais en disant
00:25:03le problème de la police, c'était la justice
00:25:05Est-ce que c'est logique qu'il soit aujourd'hui
00:25:07à la justice ?
00:25:09Alors, écoutez
00:25:11ce qui est logique, c'est que manifestement
00:25:13il faut peut-être
00:25:15revenir un peu à la jeunesse
00:25:17Gérald Darmanin visait un autre ministère
00:25:19un autre grand ministère
00:25:21il visait le Quai d'Orsay
00:25:23que ça a été un facteur de blocage
00:25:25vraisemblablement à un moment donné
00:25:27dans la constitution de ce gouvernement
00:25:29et c'est Jean-Noël Barraud
00:25:31qui restait au Quai d'Orsay
00:25:33il fallait trouver vraisemblablement
00:25:35un grand ministère régalien
00:25:37compte tenu du poids politique de Gérald Darmanin
00:25:39et le Premier ministre
00:25:41a certainement fait le choix
00:25:43de la place Vendôme
00:25:45d'aucuns diront que
00:25:47l'ancien ministre de l'Intérieur
00:25:49n'est pas un spécialiste de la justice
00:25:51mais quand même, en tant que
00:25:53ministre de l'Intérieur, il a eu affaire
00:25:55à la justice, il a eu affaire
00:25:57à la collaboration avec
00:25:59M.Dupond-Moretti lorsque celui-ci
00:26:01était garde des Sceaux
00:26:03donc il a quand même une connaissance des problématiques
00:26:05et des enjeux de justice
00:26:07ensuite, est-ce qu'il est la bonne personne à la bonne place ?
00:26:09Seul l'avenir et seule sa politique, nous le dirons
00:26:11dans quelques semaines
00:26:13Merci à vous Benedetti, merci d'avoir été en direct
00:26:15avec nous pour cette analyse
00:26:17C'est pas mal le duo, ça doit vous plaire quand même
00:26:19C'est le couple le plus à droite qu'on ait vu
00:26:21depuis quasiment 20 ans
00:26:23entre la justice et l'Intérieur
00:26:25mais le problème c'est que
00:26:27si après ce couple, il n'y a pas une baisse
00:26:29de la criminalité, une baisse de l'immigration
00:26:31une augmentation de l'exécution des OQTF
00:26:33ça va être un aveu
00:26:35d'échec et c'est le grand
00:26:37et je ne suis pas Mme Irma
00:26:39mais je vous le dis, malgré ce couple
00:26:41qui est très à droite à l'intérieur de la justice
00:26:43rien ne va changer, l'insécurité va
00:26:45continuer à augmenter, l'immigration ne sera pas
00:26:47arrêtée, les OQTF n'augmenteront pas
00:26:49énormément parce qu'ils ne peuvent rien faire
00:26:51et ça c'est l'aveu d'échec
00:26:53de la politique de droite LR
00:26:55ils ne peuvent rien faire parce que la CEDH
00:26:57le Conseil Constitutionnel
00:26:59le Conseil d'Etat, ils n'ont pas
00:27:01le Parlement, donc ils ne peuvent même pas voter
00:27:03de nouvelles lois et ils ne peuvent
00:27:05rien faire parce qu'ils ne veulent pas faire de référendum
00:27:07le seul moyen d'aller à l'encontre de tous ces blocages
00:27:09ce serait de faire un référendum
00:27:11mais il est absolument hors de question, ça fait depuis 2005
00:27:13qu'on n'a pas eu de référendum en France
00:27:15les gouvernements français ne veulent plus donner la parole aux français
00:27:17parce qu'ils savent que les français ne sont pas d'accord
00:27:19avec eux, aujourd'hui on sait que 70%
00:27:21des français sont contre l'immigration
00:27:23mais on a de plus en plus d'immigration tous les ans
00:27:25C'est étonnant, je ne sais pas si vous avez écouté François Bayrou
00:27:27hier, mais c'est étonnant par exemple qu'il a parlé des OQTF
00:27:29et il expliquait que quasiment
00:27:31aucune des OQTF n'était réalisée
00:27:33Laurent ça y est, c'est assez incroyable
00:27:35d'entendre un Premier Ministre dire ça
00:27:37c'est la première fois que j'entends dire quasiment aucune
00:27:39d'habitude ils sont tous là en disant 7, 8, 9%
00:27:41lui il dit qu'il n'y en a aucune qui est réalisée
00:27:43Mais de toute façon le problème des OQTF c'est un problème de fond
00:27:45et ça ne va pas être résolu en quelques semaines
00:27:47c'est-à-dire qu'à partir du moment où les pays
00:27:49ne reprennent pas leurs ressortissants
00:27:51et on ne va pas mener la guerre au Maroc
00:27:53si vous voulez pour qu'ils reprennent
00:27:55Non mais ça on le sait, on l'a déjà dit
00:27:57mais entendre François Bayrou qui vous dit qu'il n'y en a aucune, ça c'est étonnant
00:27:59Oui mais ce n'est pas totalement aucune non plus
00:28:01il y a une petite progression
00:28:03mais ce n'est pas suffisant évidemment
00:28:05parce qu'il n'y a pas de marge de manoeuvre
00:28:07qu'est-ce qu'ils vont pouvoir faire ?
00:28:09Déjà il n'y a plus de loi immigration
00:28:11c'est-à-dire que Monsieur Retailleau voulait une loi immigration
00:28:13et là on explique qu'il garde sa place sans loi immigration
00:28:15donc qu'est-ce qu'il va pouvoir faire ?
00:28:17De toute façon vu la configuration
00:28:19de l'Assemblée Nationale
00:28:21vous voyez bien que vous ne pouvez toucher à rien
00:28:23si vous parlez AME la gauche va se rédire
00:28:25quoi que vous fassiez de toute façon ça va bloquer
00:28:27donc moi je pense qu'il n'y a pas d'espoir aujourd'hui
00:28:29malheureusement de résoudre les problèmes
00:28:31compte tenu de la configuration de l'Assemblée Nationale
00:28:33et puis parce que là on a un gouvernement
00:28:35qui penche encore plus à gauche
00:28:37que le précédent
00:28:39Retailleau, Darmanin ça ne penche pas à gauche
00:28:41Vous vous doutez bien
00:28:43qu'à partir du moment
00:28:45et ne riez pas
00:28:47Pardonnez-moi
00:28:49Moi je n'ai pas le droit de rire
00:28:51Non mais là vous vous moquez alors que vous ne me l'avez même pas expliqué
00:28:53pourquoi je vous dis que c'est plus à gauche
00:28:55parce qu'il y a beaucoup moins de ministres LR qui en avaient avant
00:28:57pardon de le dire
00:28:59et que de toute façon dans le cadre si vous voulez
00:29:01il y a un équilibre gouvernemental
00:29:03même si vous avez un ministre de la Justice et un ministre de l'Intérieur
00:29:05à droite on va dire
00:29:07ce n'est pas pour autant qu'ils pourront imposer leur politique de droite
00:29:09d'ailleurs il y a déjà des reculs
00:29:11sur le sujet de l'Intérieur
00:29:13On va écouter justement ce qu'en pense
00:29:15Thomas Bonnet journaliste CNew
00:29:17journaliste politique à CNew sur ce tandem
00:29:19Bruno Retailleau et Gérald Darmanin
00:29:21c'est vrai qu'il y a longtemps qu'on n'avait pas un tandem aussi à droite
00:29:23malgré tout sans analyse
00:29:25C'est un message politique fort
00:29:27adressé par François Bayrou
00:29:29à la proposition de ce binôme
00:29:31police-justice d'un côté Bruno Retailleau
00:29:33qui garde ses fonctions au ministère de l'Intérieur
00:29:35et puis de l'autre Gérald Darmanin
00:29:37nommé ministre de la Justice
00:29:39d'abord c'est un changement
00:29:41parce que depuis 2017 Emmanuel Macron nous avait
00:29:43plutôt habitué à une répartition des rôles
00:29:45avec un ministre de l'Intérieur de droite
00:29:47et un ministre de la Justice de gauche
00:29:49et bien cette fois ce sont deux personnalités
00:29:51issues des rangs de la droite
00:29:53qui ont été nommées, deux hommes qui se connaissent aussi
00:29:55pour avoir travaillé étroitement
00:29:57lors du projet de loi immigration
00:29:59à l'époque Gérald Darmanin était justement le ministre de l'Intérieur
00:30:01et Bruno Retailleau était le patron
00:30:03des sénateurs LR
00:30:05cette fois ils auront la tâche d'appliquer des mesures
00:30:07de fermeté en matière de sécurité, d'immigration
00:30:09ou encore de réponse pénale
00:30:11et puis c'est aussi un message
00:30:13politique de la part de François Bayrou
00:30:15à destination du Rassemblement National
00:30:17parce que Gérald Darmanin a été préféré
00:30:19à Xavier Bertrand, Gérald Darmanin
00:30:21qui au moment du réquisitoire contre Marine Le Pen
00:30:23avait été l'un des rares
00:30:25à prendre la parole publiquement
00:30:27pour défendre l'ancienne candidate à la présidentielle
00:30:29Mathias Leboeuf
00:30:31c'est très à droite quand même
00:30:33à moins qu'on pense
00:30:35que ce soit de dangereux gauchistes
00:30:37aussi mais oui oui
00:30:39c'est très à droite ça c'est sûr
00:30:41après pour le coup
00:30:43moi c'est pas le fait que ce soit à droite
00:30:45parce qu'on sait que de toute façon
00:30:47la sécurité est à droite
00:30:49on sait qu'il y a cette demande sécuritaire
00:30:51qu'il faut
00:30:53apaiser
00:30:55c'est ce que disait Arnaud
00:30:57et je suis assez d'accord avec lui
00:30:59c'est la cohérence
00:31:01il y aura une cohérence entre d'une part
00:31:03Rotaillot et d'autre part Darmanin
00:31:05de ce point de vue là il y a un pari
00:31:07effectivement est-ce qu'ils arriveront
00:31:09à quelque chose ou pas
00:31:11à voir
00:31:13mais en tout cas il semblerait qu'il y ait une cohérence
00:31:15moi ce qui me frappe
00:31:17c'est le poids que prend
00:31:19Gérald Darmanin
00:31:21parce qu'il est un peu tout seul
00:31:23il n'y a pas de parti
00:31:25il n'y a pas de division et il est toujours là
00:31:27qu'est-ce qu'il va faire à la justice
00:31:29effectivement c'est pas un homme de droit
00:31:31si c'est un homme de droite
00:31:33c'est pas un homme de droit
00:31:35reste à savoir ce qu'il va faire à la justice
00:31:37et quelle politique il va appliquer
00:31:39pour revenir sur les OQTF
00:31:41ce qu'a dit François Berrou
00:31:43c'était assez étonnant je voulais juste rappeler
00:31:45que les OQTF c'est pas un problème
00:31:47de justice c'est un problème d'exécution
00:31:49administrative
00:31:51donc c'est un peu différent et une fois que l'OQTF
00:31:53est prononcé effectivement par la justice
00:31:55reste à appliquer mais ça ne ressent
00:31:57pas de la justice
00:31:59Rachida Kahout un mot sur ce duo
00:32:01alors aujourd'hui
00:32:03ça ne vous a pas échappé que la sécurité
00:32:05est une de nos priorités
00:32:07donc de toute façon la sécurité n'est ni de droite
00:32:09ni de gauche on est d'accord là dessus
00:32:11elle est plus à droite qu'à gauche
00:32:13il jouait pas sur les mots
00:32:15c'est une question qui concerne toutes les françaises
00:32:17et les français peu importe leur politique
00:32:19ou encore leur appartenance
00:32:21non je ne suis pas d'accord les gens de gauche disent qu'il n'y a pas de problème
00:32:23sur la sécurité
00:32:25il faut mettre un peu à jour
00:32:27votre discours
00:32:29Rachida
00:32:31avoir fait le choix du tandem
00:32:33Rotaïo et Darmanin
00:32:35je pense qu'en fait c'est le choix de la tolérance
00:32:37zéro
00:32:39alors comme l'a répété à juste titre hier
00:32:41lors de la l'obsession
00:32:43moi j'ai vécu 2007
00:32:45le premier ministre Beyrou
00:32:47il a dit qu'en fait il y a déjà des lois
00:32:49qui existent mais qui ne sont pas appliquées
00:32:51alors on va pas rajouter
00:32:53on va pas sédimenter non stop non stop
00:32:55aujourd'hui en fait l'heure est à l'application
00:32:57de ce que nous avons déjà
00:32:59si vous voulez comme dispositif
00:33:01de lois qui existent
00:33:03qui sont déjà votées
00:33:05est ce que vous pensez que les magistrats vont
00:33:07vous allez forcer
00:33:09la justice
00:33:11est indépendante dans ce pays
00:33:13c'est pour ça que les magistrats vont agir différemment
00:33:15et ne vont pas faire preuve parfois
00:33:17de jugements qu'on peut malheureusement mal comprendre
00:33:19en revanche quand vous avez une personne
00:33:21qui vient d'être nommée
00:33:23comme Gérald Darmanin
00:33:25qui connait les problématiques
00:33:27parce qu'il a été ministre de l'intérieur
00:33:29qui aujourd'hui sait qu'il faut en fait
00:33:31faire appliquer ces lois
00:33:33moi j'ai toute confiance en Gérald Darmanin
00:33:35pour justement aujourd'hui
00:33:37appliquer tout simplement
00:33:39ce que nous avons comme dispositif
00:33:41entre les mains
00:33:43pour pouvoir faire en sorte
00:33:45vous pouvez broder pendant deux heures
00:33:47si vous ne les expliquez c'est que parce que
00:33:49la justice
00:33:51attendez attendez
00:33:53la justice
00:33:55est indépendante et bien heureusement
00:33:57certains magistrats
00:33:59ont une vision
00:34:01si vous voulez de la sanction
00:34:03qui n'est pas particulièrement
00:34:05sévère
00:34:07si vous me permettez
00:34:09et je peux vous dire quelque chose
00:34:11c'est que vous pouvez mettre n'importe quel
00:34:13ministre à partir du moment où
00:34:15des magistrats et notamment
00:34:17ou les juges d'application
00:34:19des peines
00:34:21justement non
00:34:23vous remettez en question l'indépendance de la justice
00:34:25je vais essayer de finir
00:34:27à partir du moment si vous voulez vous mettez un ministre
00:34:29qui donne une directive c'est pas pour autant que les magistrats
00:34:31ou certains magistrats
00:34:33avec lesquels parfois on peut être un peu en décalage
00:34:35par rapport aux peines qui sont
00:34:37données vont changer
00:34:39mais vous rêvez
00:34:41non le ministre
00:34:43sur la justice c'est pas lui qui influence
00:34:45le ministre
00:34:47c'est pas lui qui influence
00:34:49la décision des juges
00:34:51c'est lui qui met une politique
00:34:53la justice est indépendante dans ce pays
00:34:55excusez-moi
00:34:57vous dites n'importe quoi là
00:34:59vous dites n'importe quoi
00:35:01la justice elle est indépendante
00:35:03donc c'est pas le garde des Sceaux
00:35:05j'ai juste une chose
00:35:07sur la réforme
00:35:09de la justice
00:35:11si il y a une réforme qui est engagée
00:35:13c'est quand même le ministre qui impulse la première chose
00:35:15je cherche à comprendre
00:35:17je cherche à comprendre
00:35:19votre position parce que je la comprends pas
00:35:21vous avez là deux ministres
00:35:23qui sont de droite voire même
00:35:25d'une droite
00:35:27ils sont de droite
00:35:29voire même de droite dure
00:35:31c'est une droite
00:35:33c'est une droite
00:35:35c'est une droite décomplexée
00:35:37c'est une droite qui aime la sécurité
00:35:39c'est une droite qui dit les choses
00:35:41laissez-moi finir
00:35:43vous avez deux ministres qui sont issus de vos rangs
00:35:45et qui ont
00:35:47des propos très fermes et vous êtes pas contents
00:35:49moi je suis pas dogmatique je suis réaliste
00:35:51je comprends pas
00:35:53laissez-la répondre
00:35:55vous n'allez pas s'unir au RN en fait
00:35:57laissez-la répondre
00:35:59mais laissez-la répondre
00:36:01pourquoi vous essayez de me dire que je suis au RN
00:36:03vous pouvez la basculer je ne réagirai pas
00:36:05vous essayez de me provoquer ça ne marche pas
00:36:07ce que je veux vous dire c'est que
00:36:09par exemple la loi qui avait été initiée par l'ancien garde des Sceaux
00:36:11c'est une loi par rapport à des moyens
00:36:13etc mais c'est pas les décisions de justice
00:36:15c'est pas parce que vous allez sauter sur votre chaise
00:36:17en disant fermeté absolue
00:36:19sécurité à fond etc que ça va fonctionner
00:36:21vous n'êtes pas naïf
00:36:23moi je pense que
00:36:25pour faire bouger les choses il faut un président
00:36:27élu avec une majorité
00:36:29avec des forces à l'Assemblée nationale et au Sénat
00:36:31et ben oui
00:36:33on avance
00:36:35donc vous êtes pour la sémission du président
00:36:37absolument pas
00:36:39je voudrais qu'on parle de Xavier Bertrand
00:36:41parce que garde des Sceaux il en rêvait
00:36:43Xavier Bertrand c'est raté visiblement
00:36:45Gautier Lebret va nous expliquer dans un instant ce qui s'est passé
00:36:47en coulisses parce qu'on a beaucoup dit que s'il n'était pas garde des Sceaux
00:36:49c'était grâce ou à cause
00:36:51ça dépendra de Marine Le Pen
00:36:53qui n'en voulait pas
00:36:55François Bayrou a répondu hier soir sur BFM
00:36:57c'est ma décision c'est moi qui n'étais pas d'accord avec lui
00:36:59sur la stratégie on écoute François Bayrou
00:37:01et puis juste après Gautier Lebret
00:37:03nous dira qui ment est-ce que c'est François Bayrou
00:37:05ou est-ce que c'est Xavier Bertrand
00:37:07j'ai proposé à Xavier Bertrand
00:37:09d'entrer au gouvernement
00:37:11et d'entrer au gouvernement
00:37:13dans un ministère
00:37:15très important
00:37:17vous n'avez pas précisé à ce moment là la justice
00:37:19et je lui ai proposé
00:37:21et il m'a dit je ne veux que la justice
00:37:23et pour moi
00:37:25cette question
00:37:27pouvait se poser
00:37:29et j'ai reçu Xavier Bertrand
00:37:31et il m'a exposé
00:37:33ses vues sur le ministère de la justice
00:37:35et je ne me suis pas reconnu dans ses vues
00:37:37Xavier Bertrand
00:37:39j'ai trouvé que son approche
00:37:41sur le ministère de la justice n'était pas la mienne
00:37:43ça veut dire que ça n'a rien à voir
00:37:45avec une quelconque défiance
00:37:47de Marine Le Pen
00:37:49ça n'a rien à voir avec une défiance de Marine Le Pen
00:37:51ça a à voir avec une défiance de moi
00:37:53Gauthier Lebret, bonjour
00:37:55journaliste politique à AC News
00:37:57ça n'a rien à voir avec Marine Le Pen
00:37:59a-t-il dit hier, qui ment ?
00:38:01un peu des deux
00:38:03déjà c'est très drôle parce que les deux hommes s'accusent de mentir mutuellement
00:38:05si on refait le film
00:38:07ça commence par un communiqué de Xavier Bertrand
00:38:09qui torpille le gouvernement
00:38:11avant même qu'il soit nommé, expliquant
00:38:13qu'il est sous le joug du RN
00:38:15et qu'il a donc refusé les autres propositions
00:38:17de François Berroux
00:38:19pour ne pas être lui-même
00:38:21dans le RN
00:38:23si on lui avait proposé la justice
00:38:25ça ne le dérangeait pas d'être sous le pouvoir de censure
00:38:27de Marine Le Pen
00:38:29ensuite on a écrit
00:38:31que Marine Le Pen avait appelé
00:38:33François Berroux
00:38:35selon mes informations, elle n'a pas appelé François Berroux
00:38:37mais elle a mis un SMS
00:38:39à François Berroux dans lequel elle dit
00:38:41que ça serait très compliqué pour les électeurs du RN
00:38:43de voir Xavier Bertrand
00:38:45devenir ministre de la Justice
00:38:47donc au moment
00:38:49où François Berroux déclare
00:38:51qu'il n'a jamais proposé le ministère de la Justice
00:38:53à Xavier Bertrand parce qu'il n'aime pas
00:38:55l'expression que Xavier Bertrand a utilisée contre le RN
00:38:57je vais leur briser la mâchoire
00:38:59François Berroux a dit je ne veux pas qu'un ministre de la Justice
00:39:01souhaite briser la mâchoire
00:39:03de ses opposants politiques
00:39:05donc je lui ai proposé le ministère de l'agriculture
00:39:07et après cela vous avez Xavier Bertrand avec son entourage
00:39:09qui refait fuiter dans la presse
00:39:11François Berroux ment
00:39:13la vérité est entre les deux hommes
00:39:15évidemment que le choix
00:39:17de ne pas nommer Xavier Bertrand
00:39:19est imposé à François Berroux par Marine Le Pen
00:39:21elle lui a déjà fait manquer Matignon
00:39:23elle lui a fait manquer le ministère
00:39:25de la Justice
00:39:27et évidemment aussi que Xavier Bertrand
00:39:29paye ses outrances contre le RN
00:39:31quand vous voulez briser
00:39:33la mâchoire de votre opposant politique
00:39:35c'est normal qu'il vous le fasse payer
00:39:37et donc c'est le poids politique
00:39:39aujourd'hui de Marine Le Pen
00:39:41premier groupe à l'Assemblée Nationale
00:39:43et donc elle a son mot à dire
00:39:45en l'occurrence sur Xavier Bertrand
00:39:47ce veto est respecté
00:39:49donc oui, même si François Berroux ne veut pas le reconnaître
00:39:51évidemment qu'il a composé son gouvernement
00:39:53quelque part
00:39:55avec des ajustements en fonction
00:39:57des désidératas de Marine Le Pen
00:39:59mais même l'argument
00:40:01j'ai été très surpris par l'argument qui a été donné
00:40:03hier par François Bayron en disant
00:40:05on n'était pas d'accord avec Xavier Bertrand sur sa stratégie
00:40:07alors il donne un exemple
00:40:09que j'ai trouvé tellement ridicule
00:40:11cet exemple, il explique que
00:40:13Xavier Bertrand voulait qu'on prélève
00:40:15les amendes sur les salaires
00:40:17et ça, oh là là, c'est pas possible
00:40:19mais enfin, juste
00:40:21on refuse pas de nommer quelqu'un
00:40:23juste pour cette petite histoire
00:40:25qui est rien par rapport aux enjeux
00:40:27que sont
00:40:29le ministre de la Justice
00:40:31une histoire d'amende prélevée ou pas sur les salaires
00:40:33c'est comme ça qu'il justifie
00:40:35la raison pour laquelle il aurait refusé Xavier Bertrand
00:40:37enfin on nous prend un peu pour des couillons
00:40:39non ?
00:40:41exactement
00:40:43ça a fait beaucoup réagir
00:40:45évidemment que
00:40:47la seule raison pour laquelle
00:40:49Xavier Bertrand, après il peut y avoir
00:40:51des différences d'appréciation sur
00:40:53tel ou tel sujet, mais enfin franchement on n'est pas
00:40:55dit de couillons, moi je veux dire jambon
00:40:57on nous prend pour des jambons, évidemment
00:40:59François Bayron ne veut pas le reconnaître
00:41:01pour ne pas vexer l'aile gauche de la Macronie
00:41:03et même son propre camp, le Modem
00:41:05mais évidemment qu'il est soumis
00:41:07au pouvoir de censure de Marine Le Pen
00:41:09et vu que la censure est actée quasiment
00:41:11pour le Parti Socialiste, celle qui a le droit
00:41:13de vie ou de mort sur le gouvernement
00:41:15de François Bayron, c'est
00:41:17Marine Le Pen, donc si elle met le pouce
00:41:19vers le bas, le gouvernement de François Bayron
00:41:21tombe, donc quand elle lui envoie un SMS
00:41:23pour lui faire sous-entendre qu'il y a censure
00:41:25quasiment automatique s'il nomme
00:41:27Xavier Bertrand, et bien François Bayron
00:41:29ne nomme pas Xavier Bertrand, c'est les rapports
00:41:31de force à l'Assemblée Nationale, voilà
00:41:33merci beaucoup Gauthier, merci
00:41:35pour cette analyse, je retire couillons
00:41:37je dirais jambon maintenant
00:41:39si ça vous fait plaisir, je voulais pas vous choquer en cette veille de Noël
00:41:41merci
00:41:43et bon réveillon
00:41:45Garen, votre regard là-dessus
00:41:47L'absence de Xavier Bertrand au
00:41:49gouvernement, c'était quand même le seul soleil
00:41:51de la soirée d'hier, parce que le reste du gouvernement
00:41:53était tellement désespérant, mais que Xavier Bertrand
00:41:55n'y soit pas, c'était vraiment un plaisir
00:41:57C'est un homme qui a eu pour seul programme
00:41:59depuis 15 ans de combattre
00:42:01le RN, c'est un homme qui a dit qu'il
00:42:03préférait les...
00:42:05Laissez-le parler
00:42:07Vu dans l'état dans lequel vous avez mis le pays, moi j'éviterais de m'inventer
00:42:09mais si votre seul programme c'est de combattre
00:42:11le RN et on finit avec 1000 milliards de dettes en plus
00:42:13500 000 immigrés par an en plus, et une insécurité
00:42:15qui déborde de partout, des occupations qui sont pas exécutées
00:42:17changez de programme
00:42:19laissez-le parler
00:42:21Xavier Bertrand, c'est un homme qui avait dit
00:42:23qu'il préférait les communistes aux identitaires
00:42:25et il est encore normal que le RN
00:42:27qui est aujourd'hui le maître du jeu
00:42:29c'est aujourd'hui le RN qui décide si on censure ou pas
00:42:31et puisse imposer
00:42:33l'absence de cette personne
00:42:35Le gouvernement Beyrou
00:42:37Donc le gouvernement Beyrou
00:42:39est pris en otage par le RN
00:42:41Bien sûr, parce que c'est le RN
00:42:43aujourd'hui, c'est pas elle qui nomme les ministres
00:42:45Le RN aujourd'hui
00:42:47est l'arbitre des ordonnances
00:42:49Il nous fait 10 millions de voix
00:42:5111 millions de voix
00:42:53C'est formidable
00:42:55Quand on dit ça
00:42:57quand on est à gauche, on dit
00:42:59voilà, mais non, pas du tout
00:43:01Juste pourquoi vous dites pris en otage ?
00:43:03Est-ce que vous diriez pris en otage
00:43:05si c'était avec les socialistes ou si c'était avec le LR ?
00:43:07Là, parce que c'est la RN
00:43:09vous employez des mots de guerre
00:43:11et des mots de prise d'otage
00:43:13Votre idéologie est toujours plus forte
00:43:15que la réalité
00:43:17Mais c'est la démocratie
00:43:19A partir du moment où il y a un équilibre
00:43:21à l'Assemblée Nationale avec un groupe RN
00:43:23très fort, c'est normal
00:43:25qu'ils aient leur mot à dire
00:43:27Moi, je trouve que c'est un peu naïf d'imaginer
00:43:29que le PS aurait tout d'un coup
00:43:31décidé de ne pas censurer le gouvernement
00:43:33Le PS, s'il se détache
00:43:35du Nouveau Front Populaire
00:43:37est mort aux prochaines législatives
00:43:39s'il y a des législatives anticipées
00:43:41Donc tout le monde est tellement accroché à son siège
00:43:43qu'ils ont laissé penser par des discours
00:43:45un petit peu enrobants
00:43:47Oui, on pourrait bouger, etc.
00:43:49Mais en fait, ils ne veulent pas bouger
00:43:51et ils ne bougeront pas
00:43:53Donc les équilibres sont les mêmes que sous M. Barnier
00:43:55et la problématique reste la même
00:43:57Le RN a son mot à dire parce que ça s'appelle la démocratie
00:43:59Il représente 11 millions d'électeurs
00:44:01Ce n'est pas des prises d'otages
00:44:03C'est-à-dire qu'ils ont la capacité de censurer
00:44:05Maintenant, ce qui me gêne, c'est quand le RN
00:44:07s'associe à l'extrême-gauche pour censurer
00:44:09Si vous voulez, là, il y a un petit problème quand même
00:44:11parce qu'on se rend compte que c'est quand même
00:44:13une union qui me semble
00:44:15un peu excessive
00:44:17Je voudrais qu'on regarde
00:44:19ce que dit Raphaël Glucksmann
00:44:21Vous allez voir le tweet qu'il a fait
00:44:23Son tweet, il dit
00:44:25Xavier Bertrand n'est pas nommé à la justice
00:44:27car Marine Le Pen met son veto
00:44:29Acte II, Gérald Darmanin, qui a violemment
00:44:31critiqué le réquisitoire du parquet
00:44:33contre elle, est nommé à la justice
00:44:35Quand sauront-ils d'être sous la tutelle
00:44:37de Marine Le Pen ? Peut-être qu'en fait, Raphaël
00:44:3911 millions
00:44:41C'est tout, elle représente 11 millions
00:44:43En fait, si vous voulez, d'une certaine façon
00:44:45François Bérou
00:44:47choisit sa tutelle
00:44:49C'est-à-dire qu'il avait le choix
00:44:51d'ouvrir à gauche
00:44:53Laissez-moi
00:44:55d'ouvrir à gauche avec le PS
00:44:57qui avait mis un pacte
00:44:59Il ne représente rien le PS
00:45:01Vous n'allez pas comparer le poids du PS
00:45:03au poids du RN
00:45:05Il y a trois ministres du PS
00:45:07qui sont dans le gouvernement
00:45:09Il y avait moyen
00:45:11de construire une majorité
00:45:13qui va des Républicains
00:45:15jusqu'au PS
00:45:17Laissez-moi terminer
00:45:19Le PS avait mis en place un pacte de non-censure
00:45:21J'ai lu ce qu'il y a dedans
00:45:23C'est un programme gauchiste
00:45:25LR n'aurait pas validé
00:45:27C'est la réalité
00:45:29Il faut sortir de vos sortenaires
00:45:31C'est un truc
00:45:33LR n'aurait pas validé
00:45:35Vous voyez des gauchistes partout
00:45:37La France est en veille de gauchistes
00:45:39Le gouvernement est en veille de gauchistes
00:45:41Quand elle regarde en face d'elle, elle en voit un
00:45:43Et qui a une barre
00:45:45On ne sait pas si c'est le père Noël ou le père Mars
00:45:47Racine Acauta, un mot là-dessus
00:45:49Ce qui est désolant
00:45:51autour de cette table
00:45:53C'est qu'on ne se rend pas compte
00:45:55que la situation est grave en France
00:45:57Aujourd'hui, on parle de petite cuisine politique
00:45:59Un champ clos
00:46:01avec des affrontements
00:46:03Je suis désolée
00:46:05Soyons un peu responsables
00:46:07Vous l'avez dit tout à l'heure
00:46:09C'est le jeu politique
00:46:11La situation est grave
00:46:13Un gouvernement piloté par un Premier ministre
00:46:15Je suis désolée
00:46:17Il n'y a plus de couleur politique
00:46:19Il y a une responsabilité politique
00:46:25Quand j'entends que Xavier Bertrand
00:46:27a été tout simplement
00:46:29écarté et vincé
00:46:31de ce gouvernement
00:46:33Tout ça parce que, soi-disant, d'après les rumeurs
00:46:35ça serait Marine Le Pen qui a mis son veto
00:46:37Moi, ça me désole
00:46:39Je vais vous dire pourquoi
00:46:41Choisir Xavier Bertrand aurait été un choix responsable
00:46:43parce que c'est celui qui a battu
00:46:45Ça aurait été censuré en une semaine
00:46:47Quelle est l'intérêt de Bayrou ?
00:46:49De faire un gouvernement avec Bertrand
00:46:51qui soit censuré au bout d'une semaine
00:46:53Aujourd'hui, on a besoin d'un cap
00:46:55avec des politiques neutres
00:46:57Des politiques ni de droite ni de gauche
00:46:59qui ne prennent pas de décision
00:47:01L'économie, la droite et la gauche, ce n'est pas pareil
00:47:03Je ne sais plus qui l'avait dit
00:47:05Le gouvernement, pour que ça fonctionne
00:47:07en période de crise, il faut
00:47:09qu'il soit à la hauteur des demandes
00:47:11des Français
00:47:13Je voulais juste dire une chose
00:47:15On est un peu, quand même
00:47:17en train de commenter un peu du vide
00:47:19parce que ce nouveau gouvernement
00:47:21c'est un grand remaniement
00:47:23C'est-à-dire que la plupart des ministres
00:47:25qui étaient dans le gouvernement Barnier
00:47:27ont été reconduits soit à leur poste
00:47:29soit à d'autres postes
00:47:31Il y avait 14 à l'air et il n'y en a plus que 7
00:47:33Vous ne dites pas la plupart
00:47:35Il y a eu de la perte en ligne pour la droite
00:47:37Il y a eu de la perte en ligne pour la droite quand même
00:47:39Vous ne pouvez pas me dire le contraire
00:47:41Il faut gagner la justice
00:47:43Regardez le nombre de ministres
00:47:45Ne parlez pas tous en même temps
00:47:47Le nombre de ministres qui étaient déjà en poste
00:47:49et qui soit changent de poste
00:47:51soit sont confirmés dans le poste
00:47:53C'est la majorité
00:47:55Peut-être qu'Heller perd un peu de terrain
00:47:57Qu'est-ce qu'il faut penser de ce gouvernement ?
00:47:59Jean-Christophe Gallien, bonjour
00:48:01Merci d'être avec nous, docteur en sciences politiques
00:48:03On le voit ce gouvernement
00:48:05Votre regard à vous de spécialiste
00:48:07c'est quoi ?
00:48:09Je vais vous dire ce que j'ai entendu ce matin
00:48:11Je me promenais sur un petit marché un peu gros
00:48:13d'une petite ville de province
00:48:15et ce qui m'a étonné
00:48:17c'est deux aspects
00:48:19C'est un
00:48:21une forme de désintérêt assez profond
00:48:23c'est-à-dire qu'un écho
00:48:25quant au changement de gouvernement
00:48:27voire au premier ministre
00:48:29qui était assez très très faible
00:48:31alors c'est les périodes des fêtes
00:48:33mais avec une espèce de lassitude
00:48:35qui était installée
00:48:37il y avait une espèce d'ironie assez mordante
00:48:39sur le retour de personnages politiques
00:48:41qui sont, oui, des poids lourds
00:48:43mais qui ont, pour certains, quitté depuis assez longtemps
00:48:45l'exercice du politique
00:48:47ou l'appartenance à des mouvements politiques
00:48:49Après moi, ce que j'en pense, c'est
00:48:51qu'on a une tentative, une vraie tentative
00:48:53de modifier, non pas des équilibres
00:48:55puisqu'on se rend bien compte, là, très vite
00:48:57qu'à l'Assemblée nationale, finalement
00:48:59le paysage politique, il est le même
00:49:01les équilibres politiques sont les mêmes
00:49:03la personnalité qui a effectivement été la plus
00:49:05prégnante sur la fabrique de ce gouvernement
00:49:07c'est le premier ministre mais arrive très vite derrière
00:49:09Marine Le Pen en même temps que le président de la République
00:49:11et puis de l'autre côté, on a des oppositions
00:49:13une opposition de gauche qui s'est
00:49:15très vite reformée puisqu'ils ont eu même
00:49:17les mêmes éléments de langage, c'est-à-dire provocation
00:49:19à la sortie de ce gouvernement
00:49:21donc rien n'a changé et finalement
00:49:23malgré cette arrivée
00:49:25de personnalités politiques, oui
00:49:27des vraies personnalités politiques nouvelles
00:49:29malgré un attelage intéressant
00:49:31à l'intérieur et à la justice
00:49:33c'est-à-dire que là, il y a une vraie tentative de dire quelque chose
00:49:35malgré un ordre aussi protocolaire qui est intéressant
00:49:37Agborne, éducation numéro 2
00:49:39Aidez-moi, monsieur Valls
00:49:41numéro 3 pour l'outre-mer et ensuite
00:49:43justice, enfin plus exactement intérieure justice
00:49:45on a finalement une tentative
00:49:47de sauver ce qui est à sauver
00:49:49de stabiliser ce qui est à stabiliser
00:49:51j'y crois très peu de mon point de vue parce que l'audience
00:49:53encore une fois de ces personnalités
00:49:55est très faible et nous sommes, rappelons-le
00:49:57dans un état faible face à une Assemblée nationale
00:49:59qui elle, finalement, est très guerrière
00:50:01et encore très guerrière et on le verra
00:50:03assez vite à mon avis
00:50:05J'ai voulu titrer retour vers le futur parce que moi
00:50:07c'est vraiment ce que j'entends
00:50:09comme réaction depuis hier quand je parle avec les gens
00:50:11quand on est dans la rue, quand on est au supermarché
00:50:13quand les gens viennent nous parler, c'est vraiment ce qu'ils nous disent
00:50:15et ce qu'on dit beaucoup également
00:50:17c'est finalement, on a voté pour quoi ? Parce qu'on retrouve toujours
00:50:19les mêmes, en fait, il y a vraiment
00:50:21ce sentiment chez les Français
00:50:23c'est peut-être pour ça qu'ils s'en désintéressent un peu
00:50:25de se dire, finalement, on nous demande
00:50:27de voter, on dit sous l'Assemblée, on vote
00:50:29et on se retrouve exactement avec les mêmes
00:50:31dans un ordre différent, on a l'impression
00:50:33qu'à chaque fois on prend les mêmes, on secoue
00:50:35et puis on voit et ça sort dans un ordre différent
00:50:37est-ce que ça, ça ne va pas dégoûter
00:50:39les Français ? Parce que
00:50:41on est un peuple qui adore la politique, on le sait
00:50:43les Français adorent la politique en général
00:50:45mais à un moment donné, ils ont envie que leur vote ait de l'impact
00:50:47que leur vote ait une influence
00:50:49et là, on a le sentiment qu'au fond
00:50:51ça ne sert à rien
00:50:53Oui, puis soyons clairs, Jean-Marc
00:50:55cet épisode, depuis le vote
00:50:57du mois de juillet
00:50:59cet épisode, il est très long
00:51:01c'est-à-dire que quand je vous parlais de lassitude
00:51:03voire d'agacement, pour certains
00:51:05pire, évidemment, de distance
00:51:07c'est-à-dire qu'on voit bien que
00:51:09malgré tout, rien n'a changé, qu'on n'y arrive pas
00:51:11c'est-à-dire que vous avez, en fait
00:51:13une conversation politique parlementaire
00:51:15dans un régime qui s'est parlementarisé, qui s'installe
00:51:17qui s'est installé, alors qui est un régal
00:51:19pour le plateau que vous avez aujourd'hui
00:51:21qui est un régal pour telles et ceux qui
00:51:23vivent autour de la politique, mais réellement
00:51:25concrètement, pour la vie, encore une fois
00:51:27réelle des Français qui ne sont pas habitués
00:51:29à ces moments-là, vous allez dans d'autres pays
00:51:31européens, vous avez ça en permanence
00:51:33ou quasiment, mais là, aujourd'hui, en France
00:51:35ça ne passe pas, parce que
00:51:37en plus, vous voyez, les unes
00:51:39de ce matin, dans pratiquement toute la presse
00:51:41c'est, voilà, ces anciens
00:51:43chevaux qui reviennent, alors ils sont
00:51:45tous avec des grandes qualités, ils sont tous avec
00:51:47beaucoup d'expérience, ça a été un geste qui a été
00:51:49marquant, à mon avis, effectivement, vous avez
00:51:51raison de dire qu'il y a, voilà, une bonne moitié
00:51:53du gouvernement qui est demeuré, alors évidemment
00:51:55Laurence Sayet a raison de dire qu'il y a des LR qui sont partis
00:51:57mais il y a, ensemble, là, Bulic qui a réussi
00:51:59à maintenir ses positions, des anciens LR
00:52:01qui sont restés, voire qui sont revenus,
00:52:03donc on a, encore pire, on a un retour de ce
00:52:05qui s'est passé de l'avant-barnier, donc
00:52:07ceux-là, ils ont été sanctionnés par un vote
00:52:09effectivement qui était important à l'Assemblée nationale,
00:52:11donc, oui, c'est un peu la confusion,
00:52:13alors ce n'est pas de la provocation, ça c'est pour les gauches
00:52:15mais c'est de la confusion, et François
00:52:17Béraud va avoir du mal, s'il voulait, à clarifier ce contexte
00:52:19parce que, en plus, il donne beaucoup de temps
00:52:21au Conseil des ministres, le 3 janvier
00:52:23ou le 5 janvier, pardon,
00:52:25la Déclaration politique générale
00:52:27le 14 janvier, on étire le temps
00:52:29encore davantage, évidemment, ce sont les fêtes de fin d'année
00:52:31et, alors, peut-être que c'est une bonne chose
00:52:33parce que, finalement, à ce moment-là, peut-être que les regards
00:52:35seront plus clairement orientés vers la politique
00:52:37tout de suite, bon, c'est les fêtes, encore une fois
00:52:39c'est la trêve, normalement, on ne pense plus à ça
00:52:41mais je crains un petit peu
00:52:43cette lassitude, si vous voulez, cette lassitude
00:52:45que vous exprimez en disant
00:52:47vers le futur, oui, le futur
00:52:49très passé, alors passé proche ou passé lointain
00:52:51pour d'autres. – Merci beaucoup
00:52:53Jean-Christophe Gagnon-Docteur
00:52:55très bonne fête et joyeux Noël, merci
00:52:57beaucoup, allez, on dit un mot et puis après on va passer à autre chose
00:52:59on va passer à Noël parce qu'on va recevoir
00:53:01le père Simon de Viollet. – Marx
00:53:03disait, l'histoire se répète toujours deux fois
00:53:05une fois en tragédie, une fois en farce
00:53:07là, ce gouvernement de Bayrou
00:53:09c'est le recyclage de tous les politiques
00:53:11qui ont tout raté pendant des années
00:53:13au moins, on ne nous ment pas sur
00:53:15la marchandise, ils ont tout raté
00:53:17à part vraiment Retailleau, c'est
00:53:19les pires, c'est une audace incroyable
00:53:21de présenter un tel gouvernement
00:53:23– On avance, on avance
00:53:25– Je préfère avoir des politiques
00:53:27qui ont les clés et qui ont
00:53:29de l'expérience, surtout en Paris
00:53:31– Ils ont tout raté, ils ont une expérience dans le ratage
00:53:33incroyable – Enfin, je vous dis
00:53:35parce que tout à l'heure
00:53:37on vous a parlé du passage
00:53:39entre Garde des Sceaux, du passage qui devait
00:53:41avoir lieu, bon ça n'a pas commencé
00:53:43encore, c'était prévu à 11h, il est 11h33
00:53:45ils sont toujours en train de parler, donc on ira voir Gérald Darmanin
00:53:47quand il prend la parole, parce que c'est lui
00:53:49qui nous intéresse, puisque l'autre
00:53:51nous dit au revoir. On va parler
00:53:53de Noël, si vous voulez bien maintenant
00:53:55et pour recevoir le père
00:53:57Simon de Viollet dans un instant, on va parler des crèches
00:53:59je vous en ai parlé hier, il y a cette histoire de crèche
00:54:01à Bocaire, où 98,56%
00:54:03des participants à
00:54:05la votation citoyenne ont dit qu'ils voulaient garder
00:54:07la crèche dans le hall
00:54:09de l'hôtel de ville, crèche
00:54:11qualifiée de provençale par Nelson Chaudon
00:54:13qui est le maire de la commune
00:54:15le tribunal administratif a dit qu'il fallait l'enlever
00:54:17au contraire, sur place pour
00:54:19ces news, notre envoyée spéciale Alice Sommerer
00:54:21avec les images d'Alexandra Bischoff
00:54:23Bonjour Jean-Marc
00:54:25en effet ici à Bocaire, la justice a été
00:54:27moins clémente qu'avec les autres communes
00:54:29puisque la mairie devra démonter sa crèche provençale
00:54:31les habitants ont pourtant voté
00:54:331680 voix en faveur du
00:54:35maintien de cette crèche dans le hall de l'hôtel de ville
00:54:37alors la cour n'a certes pas envoyé
00:54:39les gendarmes pour s'assurer qu'elle soit démontée
00:54:41mais elle a promis une amende de 1000 euros
00:54:43chaque jour tant que la crèche se trouverait
00:54:45toujours dans la mairie, une décision
00:54:47qui a pris effet hier matin
00:54:49et nous avons rencontré hier soir le maire qui nous a
00:54:51assuré avoir commencé à régler cette amende
00:54:53ici à Bocaire, cela fait depuis 2014
00:54:55que chaque année la crèche est installée
00:54:5710 ans de crèche mais aussi de conflits
00:54:59puisque la commune est attaquée chaque année
00:55:01par la LDH notamment
00:55:03alors on leur reproche deux choses, d'une part
00:55:05atteinte à la laïcité et d'autre part trouble à l'ordre
00:55:07public, il y a une jurisprudence
00:55:09de l'état qui dit explicitement qu'il ne doit
00:55:11pas y avoir de représentation religieuse
00:55:13dans un établissement de la république
00:55:15et que tout événement ou exposition ne doit être
00:55:17qu'à caractère culturel, artistique
00:55:19ou festif, trois points sur lesquels
00:55:21le maire s'est appuyé pour décrire cette crèche
00:55:23provençale qui je vous le rappelle
00:55:25ne contient toujours pas la scène de la nativité
00:55:27voilà avec nous
00:55:29le père Simon Deviollet, bonjour mon père
00:55:31merci d'être avec nous, vous réagissez
00:55:33comment à cette affaire
00:55:35à cette affaire de crèche par exemple
00:55:37avec habitude et un peu de lassitude
00:55:39parce qu'on a ça presque tous les ans finalement
00:55:41la Ligue des droits de l'homme, la libre pensée
00:55:43ils viennent régulièrement pour pouvoir
00:55:45un peu saisir la justice et dire
00:55:47la laïcité etc, ce sont des débats
00:55:49auxquels on est un peu habitué
00:55:51et en même temps l'église catholique ne va pas dire
00:55:53la justice doit faire ceci ou faire cela
00:55:55elle essaie de s'inscrire plutôt dans un débat qui est
00:55:57un peu le même que les habitants de cette commune
00:55:59qui ont voté assez massivement pour la préserver
00:56:01d'après ce que je viens d'entendre, 98%
00:56:03ça prouve bien que
00:56:05il y a quand même une pensée française
00:56:07une pensée qui va mêler la culture
00:56:09et le culte, quelque chose de spirituel
00:56:11quelque chose qui est quand même aussi artistique
00:56:13donc il faut
00:56:15Mais vous ça vous rend plutôt triste
00:56:17de voir qu'il y a ce combat contre
00:56:19les crèches ? Un petit peu bien sûr
00:56:21parce que Noël en fait c'est vraiment le moment
00:56:23de l'année où on comprend
00:56:25quelle est la rencontre entre
00:56:27le culturel et le religieux
00:56:29c'est à dire qu'il y a eu énormément de variations
00:56:31il y a eu énormément de créations
00:56:33il y a beaucoup de commerces aussi
00:56:35mais je pense qu'il ne faut pas totalement mépriser ça
00:56:37ça fait partie de l'aspect social
00:56:39de cette fête et il ne faut pas totalement le négliger
00:56:41totalement le mépriser
00:56:43à titre personnel je suis évidemment toujours un peu navré
00:56:45de voir qu'à chaque fois on revient
00:56:47tout le temps sans cesse sur ces questions
00:56:49alors qu'on voit bien que localement
00:56:51il y a quand même un désir des populations pour que les choses soient respectées
00:56:53dans une tradition
00:56:55Est-ce que vous n'avez pas le sentiment, en tout cas moi
00:56:57c'est le mien, que finalement le religieux
00:56:59revient très fort en ce moment
00:57:01peut-être parce que certains français
00:57:03ont le sentiment que leurs racines sont attaquées
00:57:05ont le sentiment qu'on n'a plus
00:57:07très envie de respecter ses racines
00:57:09j'ai le sentiment, en particulier du côté
00:57:11catholique, j'ai le sentiment qu'il y a
00:57:13un retour finalement et que les gens sont
00:57:15de plus en plus heureux, en tout cas
00:57:17de dire oui je suis catholique, oui je vais
00:57:19à la messe, je vais à la messe de minuit
00:57:21oui je fête Noël et ça a un sens religieux
00:57:23alors que ça avait tendance un peu à disparaître
00:57:25C'est curieux, ça fait vraiment partie des paradoxes français
00:57:27c'est-à-dire qu'on a vraiment
00:57:29plusieurs dimensions, on a eu le chef de l'Etat
00:57:31qui va à Notre-Dame et qui dit
00:57:33vive Notre-Dame, vive la République, vive la France
00:57:35c'est quand même un peu surprenant pour certaines personnes
00:57:37il y a les français d'un autre côté
00:57:39qui sont attachés à leur tradition, il y a l'église catholique
00:57:41qui voit depuis plusieurs années les gens
00:57:43revenir assez en masse, ça nous surprend nous-mêmes
00:57:45c'est-à-dire qu'on a plus de gens dans les aumôneries
00:57:47on a plus de gens qui demandent le baptême
00:57:49et qui sont adultes et qui ont une liberté
00:57:51d'expression et qui ont le droit de vote aussi
00:57:53donc ils ont envie de comprendre un peu comment
00:57:55ce rapport entre l'Etat et l'église
00:57:57peut fonctionner, et puis le pape en Corse
00:57:59il y a encore quelques jours à peine
00:58:01qui nous a aidé à voir et à comprendre
00:58:03une vision peut-être plus apaisée de la laïcité
00:58:05qui serait moins dans la confrontation
00:58:07judiciaire avec les tribunaux
00:58:09avec les amendes, avec les maires
00:58:11ce serait peut-être une piste
00:58:13pour que les français soient un peu plus dans la paix
00:58:15et dans l'espérance en cette fin d'année
00:58:17Mais c'est vrai qu'on a l'impression aussi quand même que ça devient presque
00:58:19une bataille politique
00:58:21aujourd'hui, la religion au fond
00:58:23c'est au coeur d'une bataille politique
00:58:25En fait ça fait longtemps que c'est une bataille politique
00:58:27moi je travaille en histoire, je suis étudiant d'histoire en même temps
00:58:29et je travaille sur la révolution française
00:58:31et je vois bien, surtout qu'il y a quelques jours
00:58:33les carmélites de Compiègne ont été canonisés
00:58:35par le peuple François, donc il y a aussi un petit message
00:58:37peut-être par rapport à
00:58:39une certaine violence politique
00:58:41quelle que soit la forme politique d'ailleurs, mais qui existe
00:58:43et du coup je vois bien que
00:58:45depuis la révolution française, avec ensuite des échos
00:58:47divers et variés, autour de 1905
00:58:49autour de 1917
00:58:51dans les années 30 en Espagne, en fait il y a toujours
00:58:53cette question du rapport entre le religieux
00:58:55et le politique, qui n'est pas que française
00:58:57mais qui est très occidentale quand même
00:58:59et qu'on doit affronter, mais affronter
00:59:01avec des armes plutôt pacifiques
00:59:03si possible. Et malgré tout il y a des actes
00:59:05violents qui se multiplient contre la religion
00:59:07chrétienne, les actes anti-chrétiens
00:59:09qui se multiplient en Europe
00:59:11dans de nombreux endroits en Europe, on va regarder
00:59:13ce reportage et on en parle juste après
00:59:15En 2023
00:59:171000 actes de haine anti-chrétien ont été
00:59:19recensés en France, selon l'observatoire
00:59:21sur l'intolérance et les discriminations
00:59:23envers les chrétiens. La France
00:59:25détient un triste record, celui d'être
00:59:27en tête du classement des actes de haine
00:59:29recensés en Europe. Exemple
00:59:31il y a quelques mois, dans le 14ème arrondissement
00:59:33de la capitale, l'église Notre-Dame
00:59:35du Travail a été vandalisée. Son
00:59:37vicaire, Vincent de Mélo, partage
00:59:39encore sa tristesse. C'est une folie
00:59:41qui s'est exprimée de manière
00:59:43violemment anti-chrétienne
00:59:45et c'est choquant. Des actes de destruction
00:59:47au nombre croissant et qui pour
00:59:49le vicaire sont forcément liés
00:59:51à l'actualité. Et c'est vrai que j'avais pas eu
00:59:53autant d'hostilité
00:59:55je pense au début de mon
00:59:57avis de prêtre. Là où
00:59:59j'ai eu plusieurs fois de l'hostilité exprimée
01:00:01c'est en lien
01:00:03avec le rapport de la SIAZ
01:00:05la comité d'information
01:00:07sur les abus sexuels dans l'église
01:00:09où là j'ai été plusieurs fois insulté
01:00:11dans la rue. Dans le reste de l'Europe
01:00:13en Allemagne, en Grande-Bretagne ou encore en Autriche
01:00:15les intolérances envers cette religion
01:00:17progressent. Les agressions physiques
01:00:19sont de plus en plus nombreuses.
01:00:21Il y en a eu 232 en 2023.
01:00:23Et face à l'expansion
01:00:25de la menace, selon les informations du
01:00:27journal du dimanche, le Vatican s'active
01:00:29auprès de la commission européenne pour
01:00:31obtenir de l'Union Européenne
01:00:33la mise en poste d'un coordinateur chargé
01:00:35de la lutte contre les actes anti-chrétiens.
01:00:37Père Simon de Viollet, on entendait
01:00:39ce curé qui disait qu'il lui arrive
01:00:41d'être insulté par exemple dans la rue
01:00:43ce qui n'était pas le cas avant. Ca vous arrive aussi ?
01:00:45J'ai de la chance, ça n'est même pas encore arrivé.
01:00:47Mais je sais que ça peut arriver d'une minute
01:00:49à l'autre, d'un moment à l'autre. C'est aussi
01:00:51pour ça que quand on devient prêtre, on est un peu formé
01:00:53à ça, on se prépare un peu.
01:00:55Comme chrétien, évidemment, on a un peu quand même cette
01:00:57spiritualité, cette philosophie de marcher
01:00:59dans les pas de Jésus et donc d'être
01:01:01vulnérable. C'est quand même tout le sens de Noël aussi.
01:01:03Un enfant vulnérable dans un temps
01:01:05hivernal, etc. Pour l'église,
01:01:07c'est pas l'hiver en ce moment, c'est plutôt une reprise.
01:01:09C'est plutôt un nouveau printemps. Donc
01:01:11on essaie de pas trop s'y attarder. Vous avez remarqué dans le reportage
01:01:13on n'est pas trop dans l'ostentation
01:01:15en ce qui est que l'église
01:01:17a plutôt tendance à se taire, pas trop en dire
01:01:19quand il y a une profanation ou quelque chose.
01:01:21Moi, il y en a eu dans mon église de nombreuses reprises.
01:01:23On a fait installer des caméras. Je ne sais pas si ça va
01:01:25changer grand chose, mais en tout cas, on essaie de
01:01:27faire des mesures, de prendre des mesures un peu pour ça.
01:01:29Et on est aidé d'ailleurs parfois. La préfecture nous a aidé,
01:01:31il faut le reconnaître. Donc il y a une hausse
01:01:33des actes antichrétiens. Une grande
01:01:35partie de cette hausse est liée, d'après ce que j'ai lu,
01:01:37à des causes accidentelles, mais pas que.
01:01:39Apparemment, il y avait 26 églises
01:01:41en 2023 qui ont été
01:01:43brûlées et 14, donc plus de la moitié,
01:01:45pour des causes non accidentelles.
01:01:47Donc il faut regarder ça
01:01:49et voir un peu ce que ça veut dire.
01:01:51Vous avez dit quelque chose qui m'a surpris.
01:01:53Vous avez dit, on se prépare
01:01:55à ces agressions verbales
01:01:57tout au moins dans la rue.
01:01:59Ça veut dire que vous avez une espèce de formation
01:02:01pour savoir quoi répondre ?
01:02:03Moi, je pense que c'est une formation surtout très humaine.
01:02:05À chaque fois qu'il y a un dossier qui va passer
01:02:07dans les médias, qui va passer
01:02:09même entre nos paroissiens, il y a toujours cette espèce
01:02:11de tension de fond qui fait qu'on
01:02:13revient toujours à cette espèce de problématique
01:02:15de l'État et
01:02:17l'Église, le public et le privé.
01:02:19Alors comment est-ce qu'on se situe par rapport à ça ?
01:02:21Je pense que la vie humaine chrétienne
01:02:23et sacerdotale, le fait d'être prêtre,
01:02:25nous y prépare dans tous les cas. À chaque fois
01:02:27qu'on va à l'aumônerie, on a des débats avec les jeunes.
01:02:29On voit bien que c'est quelque chose de...
01:02:31Ils sont beaucoup dans l'apaisement et c'est tout à votre honneur.
01:02:33Aujourd'hui,
01:02:35malheureusement, toutes les religions
01:02:37sont victimes de l'intolérance.
01:02:39Je pense qu'effectivement,
01:02:41aujourd'hui, l'antisémitisme grandissant,
01:02:43l'islamophobie et les actes
01:02:45anti-chrétiens
01:02:47sont à vomir.
01:02:49Vous avez énormément
01:02:51de courage. On n'entend pas parler des actes
01:02:53anti-chrétiens parce que vous êtes
01:02:55dans l'humilité, dans cette acceptation
01:02:57un peu comme
01:02:59le cheminement de Jésus qui portait
01:03:01sa croix et qui
01:03:03acceptait la souffrance
01:03:05en même temps. Ça fait partie de l'ADN.
01:03:07J'ai grandi dans des écoles
01:03:09catho. Ça fait partie
01:03:11de l'acceptation des
01:03:13plaies de cette vie. En même temps,
01:03:15ça vous élève et ça
01:03:17élève tous ces croyants.
01:03:19Ça crée ce qui est
01:03:21aujourd'hui une grande magie.
01:03:23Nous sommes à la veille de Noël.
01:03:25C'est celle de croire
01:03:27en notre...
01:03:29Au prochain,
01:03:31on va dire ça comme ça.
01:03:33Avoir confiance aussi
01:03:35au fait qu'on peut changer
01:03:37et en semant
01:03:39de nouvelles graines, celles dont on a besoin
01:03:41aujourd'hui parce que le monde va mal.
01:03:43Les crèches, tout à l'heure,
01:03:45je suis élue à Ivry-sur-Seine.
01:03:47C'est un débat qui revient
01:03:49tous les ans sur la table.
01:03:51En ce qui me concerne,
01:03:53ça ne me dérange absolument pas.
01:03:55Ce n'est pas quelque chose d'ostentatoire
01:03:57ou quoi que ce soit.
01:03:59À la limite, je pense même que ça rassemble
01:04:01et en même temps, ça montre
01:04:03aussi un apaisement
01:04:05qui est autour de cette
01:04:07nativité dont on a besoin.
01:04:09À chaque fois, nous devons renaître
01:04:11mais différemment.
01:04:13Vous avez envie de réagir ?
01:04:15Je trouve ça très intéressant.
01:04:17C'est vrai que Noël, pour les chrétiens,
01:04:19c'est la victoire de la douceur sur la violence.
01:04:21On sait très bien qu'après Noël,
01:04:23dans la calendrier liturgique, très vite, il y a le massacre des innocents.
01:04:25Comment est-ce qu'un bébé
01:04:27à priori sans défense
01:04:29va pouvoir répondre à ça ?
01:04:31Un bébé devant lequel des bergers,
01:04:33non pas Tibère, non pas Hérod,
01:04:35non pas le Temple de Jérusalem,
01:04:37vont venir s'agenouiller ?
01:04:39On peut utiliser Noël aussi
01:04:41pour une forme d'intégration
01:04:43en partant de problématiques comme l'unité,
01:04:45comme la famille dont on a vu l'année dernière
01:04:47un sondage qui disait que 83% des Français
01:04:49estimaient que c'était ce qu'il y avait de plus important pour eux.
01:04:51Ce sont des thèmes qui peuvent
01:04:53parler à tout le monde s'ils sont avancés
01:04:55avec bienveillance.
01:04:57En ce jour de Noël, il faut se rappeler d'une chose,
01:04:59c'est que la religion chrétienne, c'est la plus attaquée en France
01:05:01mais aussi dans le monde entier.
01:05:03La religion chrétienne est en France
01:05:05martyrisée depuis très longtemps.
01:05:07Elle se fait insulter, cracher au visage depuis des dizaines
01:05:09d'années et personne ne répond
01:05:11parce qu'on a pris cette habitude de baisser
01:05:13la tête et de tendre l'autre joue.
01:05:15Je sais que ce n'est pas votre travail en tant que prêtre
01:05:17de répondre mais c'est au travail des gens de la société civile
01:05:19d'arrêter cette christianophobie
01:05:21qu'on a en France qui est délirante
01:05:23en commençant par la Ligue des Droits de l'Homme
01:05:25et les libres penseurs
01:05:27qui attaquent non-stop
01:05:29la religion chrétienne mais ne s'attaquent jamais
01:05:31à l'islam qui, eux, par contre
01:05:33s'associent, la Ligue des Droits de l'Homme
01:05:35s'était associée avec les islamistes du CCIF
01:05:37pour faire un procès à Georges Bensoussan.
01:05:39Ils avaient soutenu le port du Bourguigny
01:05:41à Nice mais ils veulent interdire
01:05:43les crèches à Bocaire.
01:05:45Attendez, faisons pas un débat
01:05:47politique et essayons de nous élever
01:05:49justement, on a le Père qui est avec nous,
01:05:51et si on nous éleve un peu ?
01:05:53Attendez, exactement, laissez-le parler.
01:05:55Mon Père, juste,
01:05:57la christianophobie, c'est le mot
01:05:59qui a été prononcé par Ganesh Torokian,
01:06:01vous la ressentez ?
01:06:03En fait, personnellement, j'y ai pas été
01:06:05confronté mais je sais que c'est quelque chose qui existe.
01:06:07Le mot lui-même de christianophobie est pas très
01:06:09ancien, ça a été un peu forgé aussi parce qu'il y a
01:06:11un peu une tendance également à vouloir
01:06:13réagir à des actes
01:06:15qu'on savait pas trop comment classer avant.
01:06:17Donc c'est bien naturel. Mais en même temps, c'est vrai qu'il faut
01:06:19pas oublier que la même année, justement,
01:06:21on a parlé de 1000 actes anti-chrétiens, etc.
01:06:23La même année,
01:06:25il y a eu, je crois, plus de 1700
01:06:27actes anti-juifs cette même année-là.
01:06:29Donc, en fait, et qui ont été
01:06:31multipliés par 4 depuis, évidemment, octobre
01:06:332022.
01:06:35Il y a un phénomène aussi que je vous donne la parole dans un instant,
01:06:37mais juste, je voudrais qu'on parle d'un autre phénomène,
01:06:39c'est les vols dans les églises. Parce que
01:06:41c'est vrai que ça existe depuis longtemps, mais moi,
01:06:43c'est vrai que l'impression que ça donne, c'est que
01:06:45en fait, le sacré, pour certains,
01:06:47n'existe plus du tout. C'est-à-dire que jusque-là,
01:06:49les églises, c'était quand même des lieux qui étaient un peu
01:06:51protégés. C'était des lieux
01:06:53d'accueil, par définition. On accueillait
01:06:55un peu tout le monde, et c'était des lieux protégés. Ça allait de
01:06:57moins en moins. Je vous propose, justement, de regarder
01:06:59cette enquête sur ce qui se passe en Gironde, où les églises
01:07:01de Gironde sont de plus en plus prises pour cible.
01:07:03C'est le cas dans beaucoup d'autres régions, mais on en a
01:07:05choisi une. C'est la Gironde, regardez.
01:07:07Le maire de Broucailleron nous fait
01:07:09visiter l'église de son village.
01:07:11Ici, c'est la table de baptême, la grille qui protège
01:07:13l'hôtel qui a été dérobée en pleine journée.
01:07:15Les voleurs ont emporté deux éléments
01:07:17d'ornements en fonte de plus de 100 kilos.
01:07:19J'ai aucune idée
01:07:21de la valeur pécuniaire de cela.
01:07:23C'est surtout le patrimoine de la
01:07:25commune, des choses qu'ont laissées les anciens.
01:07:27Donc, c'est la mémoire de notre
01:07:29commune, de cette
01:07:31petite église, et qui est un
01:07:33patrimoine assez
01:07:35remarquable pour notre commune.
01:07:37Les vols sont fréquents, comme les dégradations
01:07:39dans les lieux de culte, et souvent, pour
01:07:41quelques euros, les troncs qui servent aux offrandes
01:07:43des paroissiens sont pillés.
01:07:45On met des dispositifs qui sont
01:07:47difficiles à fracturer, mais c'est
01:07:49un souci permanent, et donc
01:07:51on essaie d'être rigoureux
01:07:53et de relever les troncs régulièrement.
01:07:55Les systèmes de vidéosurveillance sont trop
01:07:57chers. La seule solution pour les curés, c'est
01:07:59d'assurer une présence dans les églises le plus souvent
01:08:01possible, mais les voleurs semblent
01:08:03de plus en plus déterminés à dérober des
01:08:05objets d'art religieux. C'est toujours désolant
01:08:07parce que c'est un lieu de culte,
01:08:09un lieu public, un lieu de prière,
01:08:11et c'est un manque de respect
01:08:13pour les personnes qui
01:08:15se rassemblent régulièrement
01:08:17et qui prient.
01:08:19Avec ces nombreux vols, les enquêtes de
01:08:21gendarmerie se multiplient dans le Sud-Gironde.
01:08:23A l'approche des fêtes de Noël, les lieux
01:08:25de culte vont connaître une forte affluence
01:08:27et seront un peu plus surveillés
01:08:29que le reste de l'année.
01:08:31Père Simon de Viollet, c'est vrai que
01:08:33pour certains, le sacré n'existe pas.
01:08:35On peut rentrer,
01:08:37on peut saccager, on peut
01:08:39se servir dans une église.
01:08:41Est-ce que c'est nouveau ?
01:08:43Non, très honnêtement, ce n'est pas du tout nouveau.
01:08:45Moi, j'avais un espoir quand même.
01:08:47Parce que même dans mon église, encore tout récemment,
01:08:49on a eu des vols très régulièrement.
01:08:51On doit toujours être l'épaule consolante
01:08:53des paroissiens qui nous disent qu'on ne revient pas que
01:08:55quelqu'un puisse faire ça dans une église.
01:08:57Je leur dis que ce sont des gens qui font le tour des églises,
01:08:59un peu des professionnels, etc.
01:09:01D'un côté, il y a les gens qui font ça un peu tout le temps,
01:09:03et d'un autre côté, il faut voir
01:09:05quelle est la réponse de l'église.
01:09:07Moi, je m'accroche toujours à ce qu'a dit
01:09:09le pape François en Corse, la saine laïcité.
01:09:11L'idée qu'on puisse
01:09:13justement faire sortir le sacré
01:09:15un tout petit peu de ses frontières habituelles
01:09:17pour que les gens aillent à sa rencontre.
01:09:19Tous les gens. Et c'est possible.
01:09:21Quand on a vu la Corse, quand on voit effectivement
01:09:23la culture qui est là-bas, qui est une culture française.
01:09:25Je sais, mais l'un des problèmes
01:09:27peut-être aussi de la religion,
01:09:29c'est que les catholiques se laissent faire.
01:09:31Moi, je le dis souvent
01:09:33sur ce plateau, parce que vraiment,
01:09:35j'ai ce sentiment. Les catholiques se laissent faire,
01:09:37les catholiques ont de moins en moins
01:09:39tendance à réagir. Alors, c'est peut-être en train de changer,
01:09:41mais jusque-là,
01:09:43c'est vrai que c'est tendre l'autre joue,
01:09:45mais au bout d'un moment, il faut arrêter de tendre
01:09:47l'autre joue et il faut passer à l'action.
01:09:49C'est très intéressant ce que vous dites, parce que c'est vraiment un peu un débat
01:09:51depuis quelque temps. Je me souviens très bien, parce que j'étais
01:09:53venu pour les JO, etc., avec la cérémonie d'ouverture.
01:09:55Il y a eu, à cette époque, tout un tas de cathos
01:09:57qui ont dit, ah, c'est pas possible,
01:09:59il faut arrêter de tendre l'autre joue, etc.
01:10:01J'étais même venue sur un plateau une fois, ici,
01:10:03et Christine Kelly disait, non, non,
01:10:05mais les marchands du Temple, les marchands du Temple.
01:10:07C'est vrai, mais il ne faut pas oublier un truc,
01:10:09quand même un truc très important, c'est que
01:10:11ce n'est pas Jésus chassant les marchands
01:10:13du Temple qui sauve les chrétiens.
01:10:15C'est Jésus qui meurt sur la croix,
01:10:17sans rien dire. C'est Jésus qui,
01:10:19devant Pilate, ne va pas se battre.
01:10:21Oui, mais on n'a pas envie d'attendre de mourir. Excusez-moi,
01:10:23on n'a pas envie, à un moment donné,
01:10:25il va falloir se réveiller avant, mon père.
01:10:27C'est compliqué, c'est mystérieux, le christianisme.
01:10:29Et il y a une force intuitive.
01:10:31Oui, d'accord, mais
01:10:33à un moment donné, le problème, c'est que...
01:10:35On va s'occuper de la justice terrestre.
01:10:37Ça veut dire quoi, mon père ? Ça veut dire que vous,
01:10:39vous pensez qu'il faut continuer à rien dire ?
01:10:41Non, il ne faut pas rien dire, évidemment.
01:10:43C'est un peu comme l'attentat à Magdebourg, c'est normal
01:10:45qu'il y ait des gens en colère et qui demandent la justice.
01:10:47C'est évident. Donc, il ne faut pas
01:10:49rien dire, mais il ne faut pas oublier un truc,
01:10:51c'est que dans la philosophie, dans la pensée chrétienne,
01:10:53en fait, le mal se condamne
01:10:55lui-même par lui-même.
01:10:57Donc, il faut dénoncer le mal,
01:10:59sans prendre la place d'un juge ou d'un officier de police,
01:11:01évidemment. Chacun son métier, chacun son travail.
01:11:03Mais, donc,
01:11:05il ne faut pas rester les bras croisés, évidemment, c'est très important.
01:11:07Et il faut l'affronter par la douceur.
01:11:09C'est toujours Jésus qui arrive et qui
01:11:11est dans la crèche.
01:11:13C'est son travail.
01:11:15C'est votre travail, vous êtes père, mais à un moment donné,
01:11:17on voit bien que la douceur qui est...
01:11:19C'est un équilibre. Oui, mais la douceur qui est prônée depuis
01:11:21des années par les chrétiens, on voit bien que ça ne marche pas.
01:11:23La douceur est justice, ce n'est pas que douceur.
01:11:25Mathias Leboeuf.
01:11:27Déjà, en préambule, bien évidemment,
01:11:29je voudrais condamner toutes les violences
01:11:31contre quelles que soient les religions,
01:11:33d'ailleurs, que ce soit le catholicisme,
01:11:35la chrétienté,
01:11:37les juifs ou les musulmans.
01:11:39Moi, je voulais juste rappeler deux choses.
01:11:41Comme disait Cyril Hanouna, je crois qu'on parle trop de religion.
01:11:43Vous avez des citations, vous.
01:11:45Il y en a, c'est la Bible,
01:11:47d'autres, c'est Cyril Hachouna.
01:11:49C'est bien, c'est bien.
01:11:51Au revoir Cyril.
01:11:53Cyril disait qu'on parlait trop de religion
01:11:55et je crois effectivement qu'on parle trop
01:11:57de religion. Je peux vous surprendre
01:11:59encore.
01:12:01Je voulais rappeler
01:12:03que 52% des français
01:12:05sont athées.
01:12:07C'est une grosse majorité silencieuse
01:12:09dont on ne parle pas.
01:12:11Et du coup,
01:12:13le vrai problème, c'est comment les religions
01:12:15s'inscrivent dans l'espace public.
01:12:17En fait, pour moi, la religion doit rester
01:12:19du domaine de la sphère privée.
01:12:21Juste une chose, puisqu'on parle
01:12:23de scènes laïcités...
01:12:25Est-ce que c'est possible encore que ça reste
01:12:27dans le domaine privé ? Non, mais vraiment, je vous pose la question sérieusement
01:12:29et très tranquillement.
01:12:31Est-ce que c'est possible, quand on voit la société
01:12:33d'aujourd'hui, quand on voit à quel point la religion
01:12:35est partout, est-ce que c'est possible ?
01:12:37Ce retour du sacré, très bien.
01:12:39Je le constate, mais encore une fois,
01:12:41le problème des crèches,
01:12:43effectivement, la bataille contre les crèches
01:12:45peut paraître un peu dérisoire
01:12:47et, vous savez, moi je suis un partisan
01:12:49de ne pas interdire. Je pense que chaque fois
01:12:51qu'on interdit quelque chose, on passe
01:12:53à côté de la bonne solution.
01:12:55Mais après, le problème, c'est que la laïcité,
01:12:57telle qu'on la conçoit en France,
01:12:59a été promue
01:13:01sur l'invisibilisation
01:13:03des signes religieux.
01:13:05A partir du moment où on dit
01:13:07que la laïcité, c'est invisibiliser les signes religieux,
01:13:09il faut que ça s'applique à toutes les religions.
01:13:11Parce que sinon, on fait une
01:13:13préférence...
01:13:15Non, mais c'est intéressant, parce que vous, on vous entend toujours.
01:13:17Je voudrais que le père
01:13:19qui parle souvent vous réponde.
01:13:21C'est pas du dogmatisme, c'est de la logique.
01:13:23Moi, je crois qu'il ne faut pas
01:13:25invisibiliser les signes religieux,
01:13:27parce que ça fait partie du réel.
01:13:29La religion fait partie du réel,
01:13:31les signes religieux font partie du réel.
01:13:33Alors, mon père,
01:13:35juste attendez.
01:13:37Le père Simon de Viollet vous répond.
01:13:39Il y a aussi l'interdiction des signes religieux,
01:13:41que ce soit la crèche, que ce soit tout autre chose.
01:13:43Le père Simon de Viollet vous répond.
01:13:45Là, c'est un débat politique, clairement.
01:13:47C'est une question...
01:13:49On voit bien la différence entre
01:13:51la laïcité à l'anglo-saxonne, la laïcité latine
01:13:53ou française. Il y a clairement des différences.
01:13:55Qu'est-ce qu'on doit faire en France ?
01:13:57La seule chose que je remarque, c'est que
01:13:59la loi de 1905, elle n'invisibilisait pas
01:14:01au nom de ce qui s'est fait après.
01:14:03C'est la loi de 2004, sous Jacques Chirac,
01:14:05qui a dit on retire les signes religieux.
01:14:07C'est une erreur, à mon avis.
01:14:09C'est une impasse.
01:14:11Il y a clairement une évolution de la laïcité.
01:14:13Laissez-le parler.
01:14:15Elle va continuer à évoluer.
01:14:17Il faudrait être très attentif pour voir
01:14:19dans quel sens ça va, mais je pense qu'on ne va
01:14:21pas trop vers une invisibilisation
01:14:23de la laïcité, mais plutôt vers une ostentation
01:14:25plus importante, parce qu'il y a
01:14:27moins de croyants, mais la plupart des autres gens
01:14:29qui ne sont pas éduqués sont moins
01:14:31offensifs et moins hostiles en général.
01:14:33Merci mon père d'avoir été
01:14:35avec nous. On va revenir à la
01:14:37réalité, puisqu'on va partir tout de suite en direct
01:14:39au ministère de la Justice, puisque Gérald Darmanin
01:14:41va prendre la parole
01:14:43dans un instant. C'est un retour un peu
01:14:45violent à la réalité, mais bon, c'est comme ça.
01:14:47C'est l'actualité. Merci en tout cas de nous avoir
01:14:49suivis. On se retrouvera le lundi 6 janvier
01:14:51à 10h30. Merci
01:14:53à tous pour votre fidélité
01:14:55et merci surtout des supers
01:14:57scores d'audience qu'on a faits
01:14:59grâce à vous, puisqu'on a explosé
01:15:01les scores cette année avec
01:15:03jusqu'à 580 000 téléspectateurs.
01:15:05Merci à vous qui nous regardez. Merci à ceux
01:15:07qui nous font confiance. Gérald Darmanin
01:15:09en direct tout de suite du ministère de la Justice
01:15:11pour sa prise des fonctions comme garde des Sceaux.
01:15:13Monsieur le ministre, cher Didier Migaud,
01:15:15merci de votre accueil républicain,
01:15:17de votre accueil chaleureux.
01:15:21J'ai pour vous et pour vos équipes
01:15:23évidemment une pensée émue
01:15:25et je veux vous adresser mon respect.
01:15:27Nous nous connaissons depuis un certain temps
01:15:29de président de la Cour des comptes.
01:15:31Je veux à travers vous, si vous me permettez,
01:15:33avoir une pensée aussi particulière pour votre prédécesseur
01:15:35Éric Dupond-Moretti
01:15:37avec qui j'ai travaillé
01:15:39pendant plus de quatre ans, je crois
01:15:41pour le bien des Français.
01:15:43Mesdames et messieurs les parlementaires,
01:15:45mesdames et messieurs les directeurs,
01:15:47mesdames et messieurs,
01:15:49dans un moment
01:15:51si difficile pour notre démocratie,
01:15:53je mesure
01:15:55pleinement l'importance
01:15:57de la mission qui m'est confiée.
01:15:59Être à la tête
01:16:01de la chancellerie, vous l'avez dit, monsieur le ministre,
01:16:03est une grande responsabilité.
01:16:05Comme tous ici
01:16:07au ministère de la Justice,
01:16:09je connais
01:16:11l'importance, l'envie,
01:16:13la soif
01:16:15de justice de notre peuple.
01:16:17Quand on aime
01:16:19la France,
01:16:21quand on respecte ses institutions,
01:16:23quand on sait
01:16:25l'importance de l'institution judiciaire
01:16:27dans le quotidien des Français
01:16:29et son poids immense dans la bonne marche de la République,
01:16:31il était
01:16:33de mon devoir d'accepter
01:16:35cette mission si exigeante
01:16:37et, je le sais, si difficile
01:16:39que me proposait
01:16:41monsieur le Premier ministre et le président de la République.
01:16:45Je veux en premier lieu
01:16:47dire aux magistrats,
01:16:49aux greffiers,
01:16:51aux agents pénitentiaires,
01:16:53à ceux du service public
01:16:55de la protection de la jeunesse et de l'enfance,
01:16:57aux auxiliaires de justice,
01:16:59à l'ensemble des agents
01:17:01du ministère de la Justice,
01:17:03que je veux contribuer
01:17:05à redonner toute la noblesse
01:17:07à leurs fonctions.
01:17:09Leur rôle est si essentiel
01:17:11dans notre société.
01:17:13Dans des conditions
01:17:15que je sais très difficiles,
01:17:17ils exercent
01:17:19leur grand rôle
01:17:21français.
01:17:23Je veux leur dire que je les respecte.
01:17:25Je veux dire comme élu local
01:17:27que je les admire
01:17:29et que je les défendrai.
01:17:35Ils sont attendus par les Français
01:17:37même s'ils se sentent
01:17:39déconsidérés
01:17:41et parfois même malmenés.
01:17:43Je serai celui
01:17:45qui les réconciliera,
01:17:47qui réconciliera
01:17:49la justice et nos concitoyens.
01:17:51Je veux leur dire
01:17:53je veux leur dire
01:17:55que je suis parmi eux.
01:17:59Pour cela, je crois que nous ne devons
01:18:01jamais perdre de vue
01:18:03l'essentiel.
01:18:05Nous sommes là
01:18:07pour les Français,
01:18:09au nom du peuple français.
01:18:11Nous sommes là pour les Français
01:18:13et c'est pourquoi nous allons travailler
01:18:15main dans la main avec le ministère de l'Intérieur
01:18:17pour la sécurité
01:18:19et le respect des libertés
01:18:21de nos compatriotes.
01:18:23Je sais d'expérience, M. le ministre,
01:18:25de quoi je parle.
01:18:27Nous sommes là pour les Français
01:18:29et c'est pourquoi je veux dire que je serai
01:18:31toujours comme vous l'avez été,
01:18:33du côté des victimes
01:18:35et de ceux qui les aident
01:18:37et jamais du côté
01:18:39des délinquants et des criminels définitivement
01:18:41condamnés.
01:18:43Nous sommes là pour les Français
01:18:45et c'est pourquoi je veux répondre
01:18:47à l'incompréhension grandissante
01:18:49de nos concitoyens
01:18:51qui voient des actes de violence du quotidien
01:18:53pourrir leur vie
01:18:55et douter dans notre démocratie.
01:18:59Aussi,
01:19:01dans les tout prochains jours,
01:19:03les procureurs dont je connais
01:19:05le rôle primordial et essentiel
01:19:07et que je remercie pour leur action quotidienne
01:19:09recevront des instructions
01:19:11générales de politique pénale
01:19:13très claires et très fermes
01:19:15pour engager systématiquement des poursuites
01:19:17contre les violences faites aux personnes
01:19:19et singulièrement contre les femmes
01:19:21et les enfants,
01:19:23contre le séparatisme islamiste
01:19:25et les extrémismes violents
01:19:27qui veulent atteindre notre démocratie.