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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:07Bonsoir Elliot.
00:08On commence l'émission dans un instant, mais avant cela, on va prendre la direction du campus des jeunes républicains à Epinal,
00:14où les candidats à la présidence du parti ont pris la parole chacun sans se croiser.
00:19Et notre journaliste Dunia Tengour est sur place.
00:22Chère Dunia, bonsoir.
00:24Vous êtes journaliste au service politique de CNews.
00:27Que s'est-il dit, Dunia ?
00:32Comme vous l'avez dit, chère Elliot, c'est à Epinal, au campus des jeunes républicains,
00:37que les deux ténors du parti ont pris la parole aujourd'hui.
00:41Laurent Wauquiez en début d'après-midi, puis Bruno Retailleau il y a tout juste quelques instants.
00:47Lors de leur intervention, tous deux ont évoqué l'actualité récente.
00:52Aucun sujet n'a été éludé, Elliot.
00:55L'Algérie, Boalem-Sensal ou encore la reconstruction de la droite républicaine.
00:59Et pour sa part, Laurent Wauquiez a fustigé la France insoumise,
01:03allant même jusqu'à dire que Jean-Luc Mélenchon était la principale menace de la République.
01:08Mais il a également précisé qu'il n'avait, lui, aucun compte à rendre à l'exécutif.
01:13Alors je vous propose de l'écouter.
01:17Je le dis simplement, mais moi je ne veux pas que la refondation de la droite
01:21soit assimilée à François Bayrou et soit sous sa tutelle.
01:24C'est pour ça que je suis convaincu qu'il y a besoin que le président des Républicains soit libre.
01:30Je ne dois rien à François Bayrou et je ne dois rien à Emmanuel Macron.
01:37Alors, pour Bruno Retailleau, il a également indiqué lui aussi qu'il était la cible de la France insoumise,
01:44tout en rappelant son attachement à ne rien céder, à ne rien céder au régime algérien.
01:50Et en marge du campus, ce qu'on a appris, c'est que la haute autorité du parti des Républicains
01:55a publié les parrainages des deux candidats.
01:58Et autant vous le dire, les adhérents ont placé Bruno Retailleau en tête
02:03avec 2235 parrainages contre 997 pour Laurent Wauquiez.
02:10Merci beaucoup Donia Tengour, merci à Sacha Robin qui vous accompagne.
02:15Commençons face à Mathieu Bocoté et à la Une.
02:19La question de la montée de l'antrisme islamiste est au cœur de l'actualité politique française.
02:23Le gouvernement est divisé autour du voile dans les compétitions sportives.
02:27Chez nos voisins belges, la situation est tout autre, selon nos co-frères du Figaro.
02:31Ils parlent du Belgiquistan, la Belgique coincée entre le wauquisme et l'islamisme.
02:36Le Belgiquistan, un scénario à éviter en France, on en parle dans un instant avec vous Mathieu.
02:40A la Une également, la gauche en ordre de marche autour de LFI ce samedi
02:44pour lutter contre le racisme avec un parti accusé d'antisémiste.
02:47Tiens, tiens, l'affiche de la honte, Cyril Hanouna Grimet, ignoble disait-il.
02:53Mais alors comment oser marcher avec la gauche la plus radicale,
02:56la tartufferie antifasciste décryptée par Mathieu Bocoté.
03:00Enfin Mathieu, vous recevez ce soir Claude Habib, universitaire,
03:03auteur de « Le privé n'est pas politique, un essai sur le rapport entre l'homme et la femme en pleine guerre des sexes ».
03:10Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
03:12Cher Mathieu, on a beaucoup parlé ces derniers jours de la présence du voile dans les compétitions sportives.
03:17Certains veulent y étendre les exigences de la laïcité,
03:20d'autres considèrent que l'État ne saurait se permettre une telle décision sans aller trop loin.
03:25À travers ce débat ressurgit celui du rapport de la France à l'islam et l'islamisme.
03:30Et tel sera le sujet de votre premier édito.
03:32Alors c'est une question qui revient en boucle depuis la fin des années 80.
03:37Quelle place accorder, non pas à l'islam en soi, mais aux manifestations ostentatoires de l'islam dans la vie publique.
03:44Un islam travaillé par l'islamisme, ne l'oublions pas.
03:47Donc depuis la question du voile à l'école, on voit en l'espace de 35 ans environ, un peu plus que ça,
03:53on voit à quel point le poids démographique et culturel et idéologique de l'islam travaillé par l'islamisme
04:01s'est alourdi en France. Pourquoi ? Parce que cette question désormais ne se pose plus seulement pour l'école,
04:06mais pour les compétitions sportives, dans un pays où les quartiers, où la norme islamique est devenue,
04:12s'est imposée de plus en plus d'endroits, donc ayons cela à l'esprit.
04:16Alors certains nous disent qu'il faut effectivement remettre de l'avant la version étendue de la loi 1905 de la laïcité,
04:22en quelque sorte, appliquée aux compétitions sportives, pour contenir les religions dans l'espace public.
04:28D'autres, qui sont moins pudiques ou qui sont plus courageux, disent la religion, les religions, ça ne veut rien dire dans les circonstances,
04:34ce n'est pas la religion en soi qui se présente à nous, c'est l'islam qui se présente à nous aujourd'hui,
04:39et ce n'est pas n'importe quel islam, c'est un islam travaillé par l'islamisme, comme on le voit partout, depuis une quarantaine d'années.
04:46Donc quand on pose la question ici, il n'y a pas de retour du religieux en France, quoi qu'on entend,
04:51j'entends ce discours-là, retour du religieux, il n'y a pas de retour du religieux, c'est pas la religion qui revient,
04:56c'est l'islam qui arrive, et de ce point de vue, ce n'est pas une question métaphysique, c'est une question démographique,
05:01ce n'est pas une question qui relève de la foi, c'est une question qui relève aujourd'hui de l'ampleur de masse sociologique.
05:07Alors je le redis, pour ceux qui en douteraient, toutes les croyances sont respectables,
05:11et je crois à l'égalité de chacun devant la loi, cela va de soi.
05:14Mais une fois que c'est dit, reconnaître qu'un pays peut, en l'espace d'une génération,
05:19changer à ce point que l'hypothèse de la Marianne voilée, dont nous parlait le Figaro Magazine dans les années 80,
05:24se concrétise aujourd'hui d'une manière ou de l'autre, ça c'est autre chose.
05:28J'ajoute, soit dit en passant, que le voile dont on parle n'est pas que le signe d'une foi particulièrement ardente
05:35qu'on voudrait afficher parce qu'on serait incapable de s'en séparer.
05:38C'est aujourd'hui, depuis à tout le moins la révolution islamiste en Iran, et c'est ainsi qu'il s'est posé,
05:43c'est le vecteur, c'est l'étendard de l'islamisme conquérant.
05:47Il sert à visibiliser de manière maximaliste l'islam dans la vie publique.
05:53Il assure une conquête symbolique de l'espace public.
05:58Il permet, en quelque sorte, de marquer publiquement les lois d'une religion,
06:03et pas que d'une religion, d'une civilisation, en quelque sorte,
06:06qui veut moins s'intégrer au pays où elle s'installe qu'imposer ses règles et forcer le pays d'accueil
06:13à toujours amener à la baisse ses exigences d'intégration.
06:16De ce point de vue, c'est le symbole d'une norme qui ne veut pas plier l'où elle s'installe.
06:20On pourrait presque y voir un symbole colonial.
06:22Vous présentez souvent l'islamisme comme un contre-colonialisme.
06:26Qu'entendez-vous par là?
06:28Alors ça, je pense qu'on doit cesser de penser.
06:30C'est presque, il faut mettre à jour notre lecture de l'histoire occidentale.
06:34L'Occident n'a pas eu le monopole du colonialisme.
06:36Disons ça comme ça.
06:37À l'échelle de l'histoire, toutes les civilisations ont voulu, ont eu le réflexe de s'étendre.
06:43C'est presque une question de réflexe vital, d'énergie vitale.
06:46Et aujourd'hui, alors que l'Occident s'est reflué vers l'Europe à bien des égards,
06:50quand je parle de contre-colonialisme, c'est un discours revanchard.
06:54Vous savez, j'ai toujours un islam travaillé par l'islamisme.
06:56Je distingue les deux analytiquement, bien que concrètement ça se rejoint souvent.
07:00C'est une civilisation qui est hantée par le souvenir des croisades.
07:04Une civilisation hantée souvent par ses défaites d'hier, par l'impression d'un retard historique
07:09et qui aujourd'hui, avec le Sud qui remonte vers le Nord, avec une poussée démographique,
07:14avec d'un côté un Occident tout mou, un Occident tout faible,
07:18un Occident qui n'est plus prêt à défendre ce qu'il est,
07:20et de l'autre côté, une logique conquérante, une logique qui quelquefois n'est pas sans être revancharde.
07:26C'est la rencontre entre une faiblesse et une force et nous ne savons pas comment réagir devant cela.
07:30D'autant que la conquête de l'espace public, ce n'est pas que le voile.
07:35On pourrait parler de l'analysation de l'alimentation.
07:38On pourrait parler de l'exigence, des codes de la pudeur islamique partout dans nos sociétés,
07:44autrement dit le rapport homme-femme, le séparatisme des sexes pour s'assurer
07:48que la femme dans l'espace public et l'homme ne se croisent pas,
07:51les fameux horaires dans les piscines, mais pas seulement.
07:53Et on pourrait se dire, et c'est peut-être la question,
07:56parce que toute civilisation se construit sur le rapport entre l'homme et la femme,
07:59on pourrait dire que la mixité occidentale, la mixité française,
08:03de ce point de vue, n'est pas compatible avec l'apartheid sexuel.
08:06Et ce que l'on voit aujourd'hui autour de la question des mœurs,
08:08c'est qu'on n'est pas seulement devant un choc des valeurs, on est devant un choc des anthropologies.
08:12Alors on nous dira, et c'est très vrai, que chaque personne, chaque femme qui porte le voile,
08:17n'est pas nécessairement une islamiste, et ça va de soi.
08:20Je ne prétends pas à ça, mais je pense que la question doit être désindividualisée.
08:24En tant qu'expression d'une personne, on peut parfaitement comprendre,
08:27c'est un truc traditionnel, culturel et tout ça,
08:30mais quand on est devant un effet de masse, c'est ce que disait Arnold Toynbee,
08:34le nombre est le nombre, mais quand vous êtes devant un effet de masse,
08:38et bien d'un coup, même si individuellement vous ne portez pas ce voile à la manière d'un symbole islamiste,
08:44il devient objectivement le symbole des progrès de l'islamisme.
08:48Et soyons sérieux, imaginons que demain le gouvernement,
08:51dans une espèce de grand élan de reconquête laïque et républicaine,
08:54dit « parfait, là il y a des territoires où la culture française n'est plus la norme,
08:58il y a des territoires conquis par l'islamisme,
09:00il y a des territoires où la norme française est désormais étrangère chez elle,
09:03il y a des territoires où finalement la France n'est plus chez elle,
09:06il nous faut reconquérir ça ».
09:09On verrait, et ça c'est la grande question,
09:11que la loi peut beaucoup moins qu'on ne le croit lorsqu'on rencontre les mœurs.
09:16Les mœurs, la culture, devant une population qui autrement dit,
09:19dirait « mais un instant, vous avez beau nous imposer vos lois sur la laïcité,
09:23vous avez beau nous imposer les lois sur le voile,
09:25vous avez beau vouloir nous imposer une laïcité qui soit musclée, militante, on n'en veut pas ».
09:30L'impuissance de la loi devant les mœurs, ça c'est une constante dans l'histoire
09:34et ça nous ramène à une vérité fondamentale,
09:36vous ne pouvez pas changer la population d'un pays sans changer son identité.
09:41On a vu le dossier du Figaro magazine sur le Belgiquistan,
09:44ce n'est pas nouveau comme dossier, on en parle souvent ici,
09:46moi je présente la Belgique comme un des territoires conquis d'Occident.
09:51C'est un territoire conquis aujourd'hui, à l'échelle de l'histoire,
09:53je dirais presque que la Belgique est à certains égards perdue.
09:56On pourrait se poser la même question pour Londres,
09:58pour certains quartiers ici et là, un peu partout en Europe.
10:03Et de ce point de vue, quand il y a un territoire conquis, un territoire perdu,
10:06il faut comprendre que tout simplement la Belgique est encore géographiquement en Europe,
10:11mais elle est de moins en moins culturellement et civilisationnellement, pardonnez le terme,
10:15en Europe et des Belgiques il y en aura de plus en plus.
10:19Mais posons la question directement, la laïcité peut-elle vraiment s'imposer
10:22dans une société où les mœurs la rejettent ?
10:25Vous avez raison de me reconduire à cette question,
10:27c'est-à-dire le politique n'est pas tout puissant,
10:29une population n'est pas une pâte à modeler, c'est pas une cire molle,
10:32on ne peut pas en faire tout ce qu'on veut.
10:34Et ça, ça me ramène à cette vérité oubliée par nos amis de l'extrême-centre.
10:39L'extrême-centre dit laïcité, laïcité, laïcité.
10:42Mais ils oublient que quand on fait venir par millions des populations musulmanes en Europe,
10:48là je ne parle pas des individus encore une fois,
10:50mais quand vous avez des populations,
10:52et dans un contexte où l'islam est aujourd'hui travaillé par l'islamisme,
10:57croyez-vous qu'il suffira, comme j'aime dire, d'un coup de baguette laïque
11:00pour d'un coup les transformer en parfaits petits républicains ?
11:04Ça ne fonctionne pas comme ça.
11:06Il y a une forme d'hubris là-dedans ou de délire à dire
11:09on va faire venir des populations d'un peu partout,
11:11mais on va seulement par décret leur dire assimilez-vous,
11:14assimilez-vous au code de la laïcité aux valeurs républicaines
11:16et ça va fonctionner de manière automatique.
11:18Ça ne fonctionne pas comme ça, l'histoire ne fonctionne pas comme ça
11:21et de ce point de vue, la meilleure manière d'assurer la défense de la laïcité en France
11:24et de la culture française en France aujourd'hui,
11:26c'est moins de faire de la laïcité une religion civique intégrale
11:30que de verrouiller en fait les portes d'entrée administratives
11:35et juridiques de l'immigration massive.
11:37Arthur de Vatrigan, comment éviter, pour reprendre la formule du Figaro Magazine,
11:41le Belgiquistan, ce même scénario du côté de la France ?
11:45Ce n'est pas anodin si le voile s'incruste dans le sport
11:50comme il s'incruste à l'école.
11:52C'est une stratégie, c'est choisi et pour une raison qui est assez simple,
11:55c'est qu'un club de sport comme l'école,
11:58c'est l'endroit où on transforme la diversité en commun.
12:01Une histoire, une langue, un maillot, une compétition.
12:04Et quel est le but de l'islam politique ?
12:06C'est d'exploser le commun pour installer la charia.
12:08Donc il faut reconnaître qu'on leur a quand même filé un petit coup de main
12:12parce qu'au nom du vivre ensemble et des libertés individuelles,
12:15on a poncé nos murs, élaboré les terres de nos ancêtres.
12:17Donc forcément ça crée des vocations.
12:19Et les frères musulmans, qui est une des branches de l'islam politique,
12:23ne cachent pas le plan de bataille.
12:25C'est nous coloniser avec nos lois, nous dominer avec les leurs.
12:28Alors les défenseurs du voile, parce qu'il y en a au sein du gouvernement,
12:31même s'ils se montrent un peu discrets en ce moment,
12:33peuvent tortiller la bouche comme ils veulent le voile
12:36et ce sera toujours une revendication identitaire.
12:39Pour l'islam politique, c'est un plan d'occupation de l'espace public.
12:42C'est une publicité ambulante si vous voulez.
12:44Avant on avait les hommes sandwich, aujourd'hui on a les femmes voilées.
12:46La méthode est simple, on revendique les droits individuels
12:49pour légitimer le communautarisme.
12:51C'est parfaitement réfléchi, c'est parfaitement mis en place
12:54et c'est même sponsorisé.
12:56Un exemple, prenez Georges Soros.
12:58Alors, il paraît que d'après certains, lorsqu'on en parle
13:00ou qu'on voit une nombe derrière certaines actions,
13:02on est complotistes.
13:04Le seul problème, c'est que M. Soros ne cache pas son ambition.
13:06Il a même écrit sur le nom de sa fondation, Open Society.
13:09Donc on a quand même connu des complots plus discrets.
13:12La société ouverte, ce n'est pas compliqué, c'est venez comme vous êtes.
13:15Sur le plan de Soros, il n'est pas non plus compliqué.
13:18C'est un, l'accueil. Deux, la fragilisation et la déstabilisation
13:21des institutions qui sont en place.
13:23Et trois, la promotion des nouveaux modèles.
13:26Ça passe par du lobbying, ça passe par du financement,
13:28ça passe par des prises de parole publiques.
13:30Un exemple, Alliance citoyenne.
13:32Une association connue notamment pour deux faits d'armes.
13:35Celui d'avoir fait adopter à Grenoble, au conseil municipal,
13:38l'autorisation du burkini dans les piscines.
13:40C'était en 2022.
13:42L'autre fait d'arme, c'est les hijaïbeuses.
13:45Qui revendiquaient le droit de porter le voile
13:47dans les compétitions de football.
13:49Alliance citoyenne, que personne ne connaissait jusqu'alors,
13:52a reçu un cacheton de Soros de 80 000 euros en 2016,
13:55puis un deuxième de 90 000 euros en 2018,
13:58puis un troisième de 135 000 euros en 2021.
14:01Donc les convictions, ça rapporte.
14:03Maintenant, je vais être désagréable.
14:05Si l'islam politique gagne autant de terrain, c'est à cause de nous.
14:08C'est à cause de nous.
14:10Première cause évidente, c'est l'immigration.
14:12La culture islamique n'est pas née dans la creuse.
14:15Le problème, c'est quand vous transformez une frontière en rond-point,
14:18forcément la circulation n'est plus fluide.
14:20Deuxième cause, c'est au nom de l'idéologie droit-le-lomiste,
14:23les lois ont remplacé les mœurs, et le culturel a remplacé la culture.
14:26C'est-à-dire qu'on a transformé la France en terrain vague,
14:29selon la belle expression et formule de Pierre Manant.
14:31Or, sur un terrain vague, chacun vient avec sa roulotte.
14:33Mais il y en a qui sont plus nombreux.
14:35Et qu'est-ce qui se passe quand vous êtes plus nombreux ?
14:37La loi ne triomphe jamais d'un état social contraire.
14:39Troisième cause, c'est croire que la laïcité qui a été faite
14:42à la mesure du christianisme marchera avec l'islam.
14:45Alors, ça a été un frein, certes, mais ce n'est pas une digue.
14:48Ce n'est qu'une question de temps. Elle va se faire avaler.
14:51Quatrième cause, dernière, c'est la négation de ce que nous sommes
14:54et même le dévoiement de ce que nous étions.
14:56La France, elle est plurielle, elle est universelle.
14:59Mais pas comme les progressistes l'entendent.
15:01La France est universelle parce qu'elle procède d'un enracinement.
15:04Et l'enracinement a des multiples racines, des racines plurielles.
15:07Des racines romaines politiquement et artistiquement.
15:10Des racines grecques philosophiquement et esthétiquement.
15:12Des racines spirituelles avec les racines juives et chrétiennes.
15:16Et même celles poétiquement.
15:18C'est-à-dire qu'elle est plurielle, pas au sens où les progressistes l'entendent.
15:21C'est-à-dire un patchwork, mais elle est plurielle car arborescente.
15:24Le problème, c'est qu'on a coupé nous-mêmes nos racines.
15:27Autre sujet à présent, c'est l'actualité du jour.
15:29La gauche qui croit défiler contre le fascisme,
15:32après une semaine de division autour de l'affiche de Cyril Hanouna.
15:36Elle est parvenue à s'unir.
15:38On a les derniers chiffres de la mobilisation à Paris.
15:4121 500 manifestants aujourd'hui.
15:43C'est extrêmement faible comparé aux précédentes manifestations.
15:47Alors, que comprendre de cette marche, Mathieu Beaucoupnet ?
15:49Alors, ils ne sont pas si nombreux, vous l'aurez noté.
15:52Mais ils sont résolus.
15:53Ça, c'est la première chose.
15:55En fait, il y a plusieurs observations à faire sur cette marche qu'on a vue aujourd'hui.
15:58La première, c'est qu'en dernière instance, globalement, malgré les nuances,
16:01les socialistes, les écolos, les insoumis
16:04finissent néanmoins toujours par se réconcilier.
16:07Ils finissent par se réconcilier, même s'ils disent le contraire.
16:10Ils finissent par se réconcilier. Pourquoi ?
16:12Parce que pour eux, il y a toujours un mal plus grand qui transcende tous les autres.
16:16Et c'est ce qu'ils appellent le fascisme.
16:18C'est ce qu'ils appellent l'extrême droite.
16:20C'est ce qu'ils appellent le racisme.
16:21Donc, dès lors qu'on dit, attention, la droite est là.
16:23Attention, la droite revient.
16:25Attention, l'extrême droite est avec nous, devant nous.
16:27Dès lors, on laisse de côté les divisions,
16:30même si la veille ou l'avant-veille, on accusait son collègue d'antisémitisme.
16:33C'est quand même pas rien.
16:34Moi, j'en suis venu à croire que la gauche, aujourd'hui,
16:37traite l'antisémitisme comme un point de détail lorsqu'il se manifeste dans ses rangs.
16:42Premier élément.
16:43Deuxième élément, il faut voir le sens des termes utilisés.
16:47On nous parle de fascisme, de racisme, et ainsi de suite, d'extrême droite.
16:51Pour la gauche, le fascisme, c'est un terme de sidération.
16:55C'est-à-dire qu'elle ne propose pas une définition minimalement rigoureuse du fascisme
16:59ou de l'extrême droite, d'ailleurs,
17:01qui permettrait de savoir exactement ce qu'elle prétend combattre.
17:05Elle ne propose pas cette définition.
17:07C'est un terme qu'on utilise de manière militante, quasi stalinienne,
17:10parce qu'il ne faut pas oublier l'antifascisme comme technique et stratégie politique.
17:14C'est une invention stalinienne.
17:16Ça consiste à étiqueter, sous le signe du fascisme ou de l'extrême droite,
17:20c'est la version contemporaine,
17:22tous ceux qui, d'une manière ou de l'autre, s'opposent frontalement à la gauche.
17:26Donc, quand vous vous opposez à la gauche,
17:28vous serez, à terme, fascisés et extrême-droitisés.
17:31Et ils sont nombreux, quoi qu'on en dise, à se coucher,
17:34à capituler, moralement, mentalement, devant cette crainte.
17:37Ils ont tellement peur de se faire fasciser, d'extrême-droitiser,
17:40traiter de racistes, qu'ils décident de se coucher immédiatement.
17:43Je crois même qu'un ancien homme politique qui a été premier ministre,
17:46qui voudrait demain être président de la République, cette semaine, disait
17:49« Ah non, interdire le voile dans le sport, pas tant que ça, pourquoi? »
17:52C'est pas surprenant, c'est un homme qui apparemment se veut un homme de grande rigueur,
17:55mais qu'est-ce qu'on voit de peur de se faire traiter de racistes et d'extrême-droite?
17:58On finit toujours par se coucher. Ça, c'est une constante.
18:01Par ailleurs, il faut regarder la foule qu'on a devant nous, en fait, les manifestants,
18:04les photos qui en ressortent. Moi, ce qui me frappe, c'est une espèce de sociologie un peu étrange.
18:09D'un côté, il y a ce qu'on pourrait appeler les vétérans usés du boomerisme antifasciste.
18:16Donc, vraiment, les derniers boomers qui se croient en 68,
18:19et je donne tout respect pour les boomers en général,
18:22mais le boomer sur le mode de la caricature du type qui n'a rien compris
18:26et qui défile dans la rue comme ça en disant « les fascistes ne passeront pas ».
18:29Bon, on ne comprenant pas que par ailleurs, il parle le chemin à l'islamo-fascisme,
18:32mais c'est une autre question.
18:34Ensuite, il y a les cheveux bleus.
18:36Les cheveux bleus, il faut les voir, c'est cette jeunesse désarticulée, effondrée psychiquement,
18:40qui répète des slogans, des fois, d'être capable de penser,
18:43qui hurle, qui hurle et ne fait qu'hurler sans être capable de réfléchir
18:46et qui rêve fondamentalement de mettre une balle dans la tête des gens de Nemesis, souvent.
18:50Il faut pas l'oublier, c'est pas tous les jeunes, évidemment,
18:52mais c'est les appels à la violence contre l'escortier de ce monde,
18:55les Marguerite Stern, les Doramuto, les Nemesis, ça revient souvent,
18:59donc il y a quelque chose d'un peu inquiétant dans cette mouvance.
19:02Et finalement, il y a, au sens simple, les islamistes.
19:05Ils étaient présents quand même, il faut pas l'oublier.
19:07Vous noterez les islamistes qui, eux, considèrent finalement
19:10qu'ils peuvent s'asseoir sur le travail des deux autres
19:12pour avancer aujourd'hui derrière le drapeau, un double drapeau.
19:15Celui de l'intersectionnalité, ça c'est pour les Européens décérébrés,
19:19et de l'autre côté, le drapeau palestinien,
19:21qui relève d'une instrumentalisation grossière de la cause palestinienne
19:25pour fédérer aujourd'hui l'ensemble de ceux qu'ils appellent les racisés,
19:28dans leur esprit, pour combattre une France qui serait fasciste.
19:32Je note toujours dans cet esprit, ça m'a frappé aujourd'hui,
19:35qu'une députée de la France Insoumise dit « le peuple français est dans la rue ».
19:40Ils sont 21 000 !
19:42C'est pas le peuple français qui est dans la rue,
19:44ce sont les agités, cheveux bleus, voilés, boomers d'extrême gauche.
19:48Ah oui, eux, ils sont là.
19:49Mais ils se prennent pour le peuple, et ils disent « nous, le peuple français,
19:52on ne laissera pas l'extrême droite s'emparer du pays ».
19:55On pourrait dire que simplement, dans leur propre définition,
19:58l'extrême droite pèse beaucoup plus électoralement qu'eux.
20:02Mais ils s'en fichent, parce qu'eux, ils ont le monopole
20:04de la représentation populaire légitime.
20:06Ils sont le vrai peuple, et ceux qui s'opposent à eux,
20:09c'est l'éternel retour du fascisme, du nazisme et du racisme, et ainsi de suite.
20:13Donc qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
20:15C'était pas une manifestation contre le racisme,
20:17c'est une manifestation contre l'instinct de survie du peuple français.
20:19D'ailleurs, je le note, vous l'aurez noté cette semaine avec Crépole,
20:22on prétend dénoncer le racisme en expliquant sans cesse
20:25que le racisme anti-blanc n'existe pas,
20:27est une impossibilité théorique, une impossibilité logique,
20:29donc on ne saurait le dénoncer puisqu'il n'existe pas.
20:32On nomme, en fait, aujourd'hui, ce qu'ils refusent de nommer,
20:35quand ils refusent de parler du racisme anti-blanc,
20:37c'est qu'ils refusent de reconnaître, en fait, qu'il y a aussi un peuple
20:40qui aujourd'hui, en ce pays, devient progressivement minoritaire chez lui,
20:43et lorsqu'ils protestent contre cette mise en minorité culturelle et pas raciale,
20:46culturelle et pas raciale, qu'est-ce qu'on voit ?
20:48On le traite de fasciste, on le nazifie.
20:50Si vous voulez demeurer chez vous, vous êtes un nazi.
20:52On est de la gauche.
20:53Mathieu Beaucôté, pourtant, prétend occuper la rue, n'est-ce pas,
20:56parce qu'elle est minoritaire dans les urnes aujourd'hui ?
20:59Vous avez raison, elle est minoritaire dans les urnes,
21:01mais le fait est qu'elle contrôle encore les deux pôles de la vie politique,
21:04enfin, on pourrait même dire trois.
21:05Les médias, globalement, le système, on pourrait dire le pouvoir non-élu,
21:11donc le Conseil d'État, la Cour constitutionnelle,
21:14l'ensemble de ses pouvoirs, l'université aussi, l'école,
21:17et enfin, une base militante, une base militante, des fameuses ONG,
21:23qui sont financées à même l'argent public pour fournir des troupes à temps plein,
21:27qui ont souvent une fonction d'intimidation, de contournement de la loi,
21:30une volonté, en fait, d'imposer leur propre règle à l'État,
21:34parce que l'État se couche devant ses militants activistes radicaux,
21:37comme on le voit notamment sur la question des migrants.
21:39Qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
21:40La gauche, même minoritaire, domine non seulement encore les esprits,
21:42elle domine encore les institutions,
21:44ça lui permet de dire aujourd'hui qu'elle a triomphé dans la rue,
21:46ils étaient peu nombreux, et pourtant, imaginez si demain,
21:49sur mon dernier mot, si on se retrouvait avec un deuxième tour,
21:52avec la droite nationale qui l'emporterait,
21:55ne doutez pas un instant qu'ils oseraient la violence.
21:59Arthur de Vatrigan, quel regard vous portez sur cette mobilisation
22:02qui a été factuellement, au vu des chiffres, un flop, il faut le dire.
22:06J'ai regardé avec curiosité, et j'ai eu l'impression
22:11de voir des moches s'incruster un défilé de mode
22:14avec la collection printemps-été du siècle dernier.
22:16Vous avez la cour des miracles dans la rue,
22:19on y a croisé des antisémites, des racistes, des islamistes,
22:22des factueux, des punks à caniches, des racistes, encore une fois,
22:25des drapeaux palestiniens, c'était tout le carnaval du boomer
22:28qui était présent, qui était sorti pour lutter contre l'extrême droite.
22:31Alors, au-delà des responsables politiques de gauche qui s'étaient réunis,
22:34mais ils se sont fait amputer de la honte depuis longtemps,
22:36on a eu beaucoup de personnalités de la société civile
22:39qui ont rappelé à ce qu'on a cette manifestation.
22:41Vous aviez Arnie Ernaud qui a réussi sa conversion dans l'indignation,
22:44qui portait le flambeau.
22:46Vous aviez Assa Traoré qui était présenté comme frère d'Anna Matraoré,
22:50donc maintenant frère d'un violeur, c'est un titre de gloire, c'est surprenant.
22:53Vous aviez des écrivains, Valérie Despentes qui, je rappelle,
22:56en 2015 avait déclaré son amour au frère Kouachi.
23:00Vous aviez toute une colonne d'artistes trop proclamés,
23:02d'ailleurs on ne dit plus, c'était amusant sur la liste,
23:04on ne dit plus rappeur, on dit artiste comme si rappeur était une honte.
23:07Pourquoi pas ?
23:08Il y avait aussi des gueulards, il y avait des geniards,
23:10il y avait des syndicats qui s'étaient réveillés
23:12après des semaines d'immigration, forcément,
23:14le printemps arrive et ils descendent dans les rues.
23:16Vous aviez des fichiers, des antifas,
23:18et puis Médine qui était là, le pape du vivre ensemble.
23:20Bref, pour résumer, c'était l'amicale de la déchetterie de la pensée.
23:23La publicité, on revient dans un instant.
23:26On recevra Claude Habib, universitaire,
23:29qui a écrit « Le privé n'est pas politique ».
23:31Et on reviendra entre la relation femmes-hommes
23:34dans la vie privée et dans la vie publique.
23:36A tout de suite.
23:4019h30 sur CNews, on poursuit face à Mathieu Beaucoupté,
23:43toujours avec Mathieu, bien sûr, et Arthur Devat-Trigan,
23:45et il nous a rejoint sur le plateau.
23:47Claude Habib, merci d'être présent sur notre plateau.
23:49Merci à vous.
23:50Vous êtes universitaire et puis vous avez écrit
23:52« Le privé n'est pas politique ».
23:54Pourquoi Mathieu avoir invité Claude Habib ce samedi soir ?
23:59C'est un livre que j'ai lu au moment de sa sortie
24:01et qui m'a passionné.
24:02Et je me disais que je m'en serais voulu
24:04de ne pas trouver un moment, malgré l'actualité
24:06qui est toujours un peu explosive,
24:08pour consacrer le temps nécessaire à ce livre,
24:10qui prend d'assaut un des thèmes importants de l'époque.
24:13C'est-à-dire aujourd'hui, on dit « Le privé n'est pas politique ».
24:15Le privé n'est pas politique, c'est l'héritage de 68.
24:17On nous dit que c'est le contraire.
24:19Claude Habib, bonsoir.
24:20Bonsoir.
24:21Je vous pose la question.
24:22On a eu l'impression que c'est l'héritage de 68,
24:25et pas seulement que le privé était par définition politique,
24:28qu'il fallait déconstruire l'illusion de la vie privée,
24:31qu'il fallait déconstruire l'illusion du domaine privé,
24:33que le privé était là où il y avait des rapports de domination partout.
24:36Et vous nous dites en l'instant,
24:37c'est pas aussi simple que ça, le privé n'est pas politique.
24:39Pourquoi ?
24:40Oui, c'est un héritage de 68.
24:42Tout est politique, donc le privé aussi.
24:45Et dans cette histoire, le privé est politique,
24:48c'est grave parce que le privé,
24:51c'est le contraire du politique normalement.
24:53C'est un endroit où on est à l'abri de ce que pense le tyran,
24:56de ce que pense le despote, et on est en famille.
24:59Évidemment, dès qu'on était anti-totalitaire,
25:03on se rendait compte du problème,
25:04parce que Ruel a bien montré que quand Big Brother vous regarde,
25:10la torture n'est pas loin.
25:12Donc on se rendait compte qu'il y avait une difficulté,
25:15et cette difficulté, on la voit tout le temps,
25:18par exemple au début de l'intervention spéciale de Poutine,
25:22il y a un pauvre homme dont la fille a dessiné,
25:25maîtresse Diff fait un dessin de la guerre,
25:27alors elle dessine une maman ukrainienne qui se prend un missile russe,
25:31et le père a été condamné à deux ans de prison,
25:34et la fille est partie en orphelinat.
25:35Bon, il n'a fait que 19 mois,
25:37mais enfin dans des conditions extrêmement dures.
25:39Donc cette histoire de l'intervention de l'État à l'intérieur des familles,
25:44c'est typique de la tyrannie, du totalitarisme.
25:51Donc on aurait dû se méfier,
25:53on aurait dû se dire que cette intrusion dans ce qui fait le charme de l'existence,
26:02ce qui fait le plaisir de l'existence, c'est un problème.
26:06Or les féministes, elles se sont dit qu'elles avaient gagné,
26:11et idéologiquement c'est vrai, l'égalité homme-femme,
26:16on en est tous persuadés,
26:19on est tous persuadés que tous les métiers doivent être ouverts aux femmes,
26:23que c'est des choses sur lesquelles les occidentaux sont d'accord.
26:28Alors, à partir de ce triomphe idéologique, comment continuer le combat ?
26:35Continuer le combat, ça consistait à dire,
26:37les familles sont extrêmement suspectes,
26:41ce sont les réservoirs de la domination,
26:43de même qu'il y a des réservoirs de virus dans lesquels ils mutent,
26:47la domination masculine s'est cachée dans les familles
26:51qui recouvrent des choses atroces, des féminicides, des incestes,
26:55tout ce que vous voulez.
26:57Alors, en partie c'est vrai, en partie il y avait des crimes familiaux
27:02qu'il était extrêmement bon de déloger,
27:07et que la justice passe, moi j'en suis la première ravie,
27:11donc je ne veux pas mettre tout le féminisme au rencard,
27:17mais c'est devenu quelque chose de systématique,
27:21et c'est devenu une idée, il faut nettoyer les écuries d'Ogias,
27:27parce que c'est là que ça continue, c'est là que ça prospère.
27:29Et là, je dois dire que pour moi c'est vraiment le contraire
27:35d'une compréhension humaine de ce que c'est que le politique
27:39et ce que c'est que le conjugal ou le familial,
27:44en tout cas l'endroit où les passions se vivent.
27:48Alors, j'en reviendrai dans un instant sur cette question centrale,
27:51la famille, l'intime, le conjugal, le familial,
27:53mais votre exemple sur la Russie,
27:55c'est-à-dire l'intervention de l'État dans l'intime,
27:58me fait penser au fait, est-ce que c'est seulement réservé,
28:01si je peux me permettre, au régime autoritaire aujourd'hui,
28:03cet État qui décide de se mêler de la vie privée,
28:05je vais te donner un exemple écossais,
28:07la loi écossaise votée par Humza Yousaf
28:09pour interdire les propos haineux à la maison.
28:12Vous avez une conversation chez vous,
28:14quelqu'un tient un propos qui choque un peu,
28:16on peut aller le dénoncer en Écosse,
28:18à ce que je suis en Occident.
28:20En France, il y a une proposition de loi
28:22qui allait dans cet esprit aussi de dénoncer,
28:24étendre le domaine de l'interdiction des propos haineux dans le privé.
28:27Et penser aussi à ces parents qui aujourd'hui peuvent être dénoncés
28:31s'ils n'accompagnent pas automatiquement leurs enfants
28:33dans leur transition de genre.
28:35De ce point de vue, Poutine n'a pas le monopole,
28:37hélas, en quelque sorte, de cette intrusion de l'État dans l'intime.
28:40C'est sûr que sur le hate speech, l'Écosse est allée très loin,
28:44et je suis d'accord avec vous, c'est absolument révoltant.
28:47Et le fait qu'en Californie, dans la Californie de Newsom,
28:52du Démocrate, des parents aient perdu l'autorité parentale
28:58et que leurs enfants aient été transitionnés
29:01malgré le refus des parents,
29:03ça me paraît tout à fait ce qu'on a, bien sûr.
29:06Alors revenons donc sur la question que vous avez posée.
29:08Il y a un domaine, normalement, qui devrait se soustraire,
29:11non seulement à l'État, mais peut-être à l'idéologie.
29:13C'est la famille, c'est le lieu de l'intime, du conjugal, du familial.
29:17Et pourtant, on a l'impression qu'avec le néo-féminisme aujourd'hui,
29:20rien de ce qui était privé ne doit demeurer.
29:23L'idéologie est partout, dans le contrôle de la télécommande,
29:25dans les rapports intimes, un peu partout, finalement.
29:29Oui, Sandrine Rousseau s'illustre dans cette disparition
29:35de la différence entre le public et le privé,
29:37dans la désolante affaire sur Julien Bayou.
29:40Là, on voit bien que le privé doit être politisé,
29:44puisque juridiquement, il n'y a aucun problème.
29:47La justice a dit que non lieu,
29:49mais elle a vu que cette femme était déprimée
29:52parce qu'il y avait un divorce,
29:54et donc ça ne doit pas avoir lieu.
29:57À partir du moment où le divorce est libre,
30:00il y a des hommes qui sont quittés et qui font des dépressions.
30:03Est-ce qu'il faut politiser ces questions ?
30:06Ça paraît tout à fait aberrant.
30:14C'est sûr que la différence, selon moi,
30:18c'est que le politique, et même le professionnel,
30:21c'est l'endroit où la demande qui doit être faite
30:26est la demande de justice, et donc d'égalité,
30:29si on trouve qu'on est, en tant que femme,
30:31maltraitée, mal payée.
30:33Donc là, l'action politique, c'est la demande d'égalité,
30:38mais à l'intérieur du couple, la demande d'égalité,
30:42quand elle prend la forme d'égalité millimétrique,
30:45combien de fois tu as passé l'aspirateur,
30:47combien de fois tu as descendu la poubelle,
30:49ça devient, à mon avis, invivable.
30:51C'est une manière d'empoisonner la vie de couple,
30:53parce qu'à l'intérieur du couple,
30:56ce n'est pas l'égalité qui est le but
30:59de tous ceux qui entrent dans la vie conjugale,
31:04mais c'est le bonheur.
31:05On n'entre pas dans un rapport amoureux, passionnel,
31:09pour l'égalité.
31:11On y entre pour cette expansion de soi,
31:14qui va être le fait de faire des enfants,
31:17le fait que les enfants grandissent.
31:20Ce n'est pas quelque chose de stable,
31:22c'est quelque chose de dynamique, une famille.
31:24C'est quelque chose où ça grossit, ça grandit.
31:27Évidemment, dans ce mouvement,
31:31on ne peut pas faire les comptes
31:35comme si c'était des instantanés.
31:37Ce n'est pas sur le moment,
31:38c'est dans le temps qu'il faut que ça profite à tous.
31:42Arthur de Vatrigan.
31:43L'injonction, la transparence,
31:45jusqu'à dans la chambre à coucher,
31:46est une décision politique,
31:47mais n'y a-t-il pas un autre danger plus grand
31:50qui serait l'avènement du virtuel,
31:52des réseaux sociaux,
31:53ou qui abolit complètement la frontière
31:56entre le public et le privé,
31:57et qui n'est pas une décision politique ?
31:59Absolument.
32:00C'est un chapitre important de mon livre
32:03auquel je ne pensais pas,
32:04mais en écrivant, je me suis bien rendue compte
32:06qu'il y a deux dangers.
32:08Il y a le danger du féminisme intrusif
32:10qui veut qu'il ne puisse pas y avoir d'amour
32:14avant qu'il y ait égalité.
32:15Alors bon, on n'a qu'une vie.
32:18Il y a le problème du féminisme
32:20et des pressions qu'il fait sur les gens,
32:24mais il y a aussi le problème des réseaux.
32:27C'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui fuit.
32:29Je parle du foyer troué,
32:31et qui est troué dans les deux sens.
32:33C'est-à-dire que les gens s'échappent
32:36de la relation à l'autre,
32:38parce que ça fuit.
32:41Ils sont là sur leur smartphone
32:43à regarder s'ils ont beaucoup de likes à leur poste,
32:46et ils ne sont pas avec leur père et leur mère
32:49ou leurs conjoints.
32:51Mais aussi, ça fuit dans l'autre sens,
32:53parce qu'il va y avoir une extraversion
32:55et on va envoyer le foyer vers les autres
32:58pour montrer ce qu'on a mangé à midi.
33:00Enfin, complètement passionnant de la vie privée,
33:03on va envoyer...
33:05Et là, il y a vraiment un risque
33:07de destruction du privé.
33:09Ce qu'on a vu d'ailleurs,
33:11c'est que c'était l'idée de Zuckerberg.
33:13Zuckerberg disait que la privacy,
33:15c'est une norme de l'ancien temps,
33:17mais il ne faut plus qu'il y en ait.
33:19Il ne faut plus qu'il y en ait,
33:21parce que moins il y en a, plus ça lui rapporte.
33:23Vous défendez la légitimité d'un espace privé,
33:25ce qui me semble aller de soi
33:27dans une civilisation libérale.
33:29Mais j'ai l'impression que la jeune génération...
33:31Critiquer les jeunes, c'est la preuve
33:33que je vieillis.
33:35Mais la jeune génération me semble
33:37particulièrement étrangère à cette préoccupation.
33:39Pas seulement parce qu'elle idéologise
33:41beaucoup l'intime.
33:43Vous avez mentionné les réseaux sociaux
33:45qui font en sorte qu'on abolit la création
33:47d'une perpétuelle mise en scène de soi.
33:49Mais est-ce que le souci du privé existe
33:51encore chez les plus jeunes?
33:53Je crois qu'il existera.
33:55Je crois qu'il y a un moment
33:57dans l'adolescence ou la jeunesse
33:59où il y a une joie de paraître,
34:01il y a un exhibitionnisme juvénile
34:03que les réseaux sociaux exploitent,
34:05bien sûr, ils en profitent,
34:07c'est naturel.
34:09Le paraître, c'est quelque chose de juvénile.
34:11Qu'est-ce qu'il dit Goethe?
34:13Goethe dit que vieillir,
34:15c'est se retirer des apparences.
34:17C'est pas faux.
34:19Il y a une jubilation de la jeunesse
34:21qui veut se voir, d'ailleurs.
34:23Non seulement se faire voir,
34:25mais se voir les uns les autres.
34:27Et il y a ce moment délicieux
34:29où on est comme des dieux.
34:31C'est la prime jeunesse.
34:33Est-ce qu'ils auront plus tard
34:35à s'occuper de l'intime
34:37et de quelque chose de précieux à protéger?
34:39Je pense que ça leur viendra.
34:41Faut pas désespérer de l'humanité.
34:43Il y a une part d'optimisme ici.
34:45Par ailleurs, vous évoquez dans votre ouvrage
34:47le fait que l'exigence d'égalité
34:49en forme de contractualisme intégral,
34:51d'égalité intégrale,
34:53rend la relation quasiment impossible
34:55entre l'homme et la femme
34:57qui ne cherchent pas nécessairement
34:59la même chose en couple,
35:01qui n'entrent pas en couple
35:03parce que cette logique d'égalité intégrale
35:05va tuer la possibilité des êtres de se lier.
35:09Je pense qu'il y a une différence
35:11des hommes et des femmes.
35:13C'est un point très important
35:15dans ce que j'essaie de démontrer.
35:17On n'est pas pareil.
35:19Cette différence est actuellement niée.
35:21Notre égalitarisme spontané,
35:23je suis aussi démocrate que tout le monde,
35:25fait qu'on ne veut pas le savoir.
35:27On veut dire qu'on est tellement égaux
35:29que finalement on est pareil.
35:31Il me semble que non.
35:33Là je plaide pour le fait
35:35que les femmes ont un rapport
35:37à l'intérieur, un rapport
35:39à la maison
35:41qui est spécifique,
35:43qui est par moments euphorique
35:45et que tout le temps dénoncer
35:47l'injustice parce qu'elles font
35:49trois heures de plus de ménage
35:51par semaine que les hommes,
35:53toujours dénoncer
35:55ce surinvestissement
35:57des femmes à l'intérieur,
35:59c'est ne pas comprendre
36:01qu'il y a aussi un plaisir
36:03et un bonheur à avoir
36:05un intérieur qui vous ressemble,
36:07qui vous plaît,
36:09dans lequel la vie heureuse
36:11est possible.
36:13Vous dites que les hommes
36:15de leur côté pourraient se contenter
36:17d'une tanière.
36:19Depuis que j'ai écrit ce livre,
36:21tous les hommes que je connais
36:23me disent que j'adore repasser,
36:25je passe l'aspirateur.
36:27Mais je ne pense pas
36:29que les différences entre les hommes et les femmes
36:31soient radicales.
36:33Il y a des hommes plus petits
36:35et des femmes plus grandes
36:37que les hommes plus petits.
36:39Tout ça, c'est des différences relatives.
36:41Sans doute qu'il y a des hommes pour qui,
36:43même sans être homosexuel,
36:45il y a un plaisir à passer le plumeau dans la maison.
36:47C'est possible.
36:49Mais ce qui me semble,
36:51c'est que pour les femmes,
36:53il y a une fierté de l'intérieur.
36:55Etre fière de sa maison
36:57ou avoir honte de sa maison.
36:59C'est ça mon idée.
37:01On a une honte ou une fierté
37:03quand il y a un regard extérieur
37:05qui vient, on se dit
37:07est-ce que j'ai fait la poussière ?
37:09Alors que les hommes n'ont pas ce même rapport
37:11et qu'ils sont plus happés par l'extérieur.
37:13J'ai vu beaucoup d'hommes qui s'identifient
37:15à leur voiture,
37:17à leur bateau.
37:19Les moyens de transport les fascinent.
37:21Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de femmes
37:23qui achètent Marie-Claire Maison.
37:25Peut-être que les sociologues me contrediraient
37:27qu'on peut faire des études
37:29et voir que ce n'est pas vrai.
37:31Mais j'ai l'impression qu'il y a quand même
37:33une spécification.
37:35Je vous confirme que si les sécateurs
37:37prennent le pouvoir avec Mathieu et Eliott,
37:39on sera ravis de trouver une tanière.
37:41Mais au-delà de ça,
37:43est-ce que ce n'est pas simplement le désir
37:45qu'on veut tuer ?
37:47Le désir qui se manifeste de manière différente
37:49selon si on est une femme ou un homme.
37:51Le désir qui est forcément tragique.
37:53Est-ce que ce n'est pas ça qu'on souhaite faire ?
37:55Que ce soit les néo-féministes.
37:57Je ne suis pas sûre que le désir soit forcément tragique.
37:59Peut-être tragique.
38:01Il est différencié.
38:03Je pense que les femmes
38:05ont un désir
38:07de relations de longue durée.
38:09Dans le début
38:11des relations amoureuses,
38:13elles testent énormément
38:15pour voir si en face,
38:17il y a une loyauté.
38:19Ce que j'ai attrapé là,
38:21ça va pouvoir être
38:23quelqu'un
38:25qui m'aime longtemps.
38:27Le désir d'être aimée exclusivement
38:29est longtemps.
38:31Ce n'est pas qu'elles ont envie tout de suite de faire des enfants.
38:33Souvent, elles n'ont plus envie du tout de faire des enfants,
38:35mais elles ont envie de s'ateliser autour d'elles.
38:37Et ça, c'est assez différent.
38:39Je crois que Don Juan n'a pas besoin
38:41qu'on reste éternellement
38:43autour de lui alors que les femmes
38:45sont vexées
38:47si on ne reste pas dans leur atmosphère.
38:49Ça me paraît tout à fait particulier.
38:51Ces deux désirs
38:53dont on peut espérer
38:55qu'ils se rencontrent,
38:57je ne suis pas d'accord
38:59avec vous sur le caractère
39:01tragique de cette histoire.
39:05Cette histoire d'amour
39:07qui finisse mal, moi je n'y crois pas.
39:09Je suis roussouisse.
39:11C'est pour ça.
39:13Vous avez parlé
39:15de manière moqueuse
39:17avec raison de la sociologie.
39:19Moi, j'ajoute, en tant que science-lysinguiste
39:21aujourd'hui. Mais vous êtes,
39:23dans votre carrière,
39:25professeur de littérature, notamment.
39:27Est-ce qu'il n'y a pas un lien, Finkielkraut,
39:29qui vous a conduit sur ce chemin assez souvent
39:31entre l'éducation du cœur et la littérature?
39:33C'est-à-dire une société de moins en moins littéraire
39:35est une société qui sera de moins en moins éduquée,
39:37qui aura le cœur moins intelligent,
39:39qui aura le cœur moins éduqué.
39:41Est-ce que, de ce point de vue, le passage de la littérature
39:43à la sociologie comme mode d'explication du monde
39:45n'est pas sans lien avec ce que vous décrivez ici?
39:47Oui, la sociologie
39:49a remplacé, bon, c'était Balzac
39:51qui faisait la sociologie de la France
39:53et maintenant ce sont les sociologues.
39:55Et puis il y avait aussi toute une psychologie
39:57et maintenant la psychologie scientifique
39:59s'empare des sujets
40:01et la littérature est un petit peu
40:03dénervée,
40:05enfin,
40:07comme si elle était là pour faire joli
40:09mais qu'elle n'avait pas de sens.
40:11Je pense que la littérature
40:13permet de résister
40:15à ces emportements idéologiques,
40:17en particulier l'emportement
40:19égalitariste dont je parlais
40:21parce que si on a un peu
40:23de culture littéraire,
40:25on voit des différences
40:27passionnelles entre hommes et femmes.
40:29C'est ce que j'essaye de dire.
40:31La jalousie
40:33possessive de l'homme, c'est une chose,
40:35c'est une passion violente
40:37et terrible, mais c'est particulier
40:39pour les hommes. En revanche,
40:41le ressentiment féminin, le ressentiment
40:43de la femme abandonnée, c'est quelque chose
40:45de terrible aussi. M'aider, c'est terrible.
40:47Don José, c'est terrible.
40:49Il y a plusieurs formes,
40:51je vais être dans le tragique,
40:53c'est pour vous,
40:55il y a plusieurs formes de tragédies possibles
40:57mais quand on a
40:59un arrière-plan littéraire, on voit
41:01que ce ne sont pas les mêmes
41:03et que tresser ensemble
41:05ces psychées masculines et féminines,
41:07ça peut être
41:09le travail
41:11d'une vie et moi,
41:13je crois que
41:15chercher l'intelligibilité
41:17de ce rapport, chercher l'intelligence
41:19de l'autre, chercher à rendre heureux
41:21la personne avec qui on vit,
41:23c'est une entreprise
41:25agréable.
41:27Il nous reste deux minutes, je poserai la question
41:29derrière tout cela. Ce qu'on comprend,
41:31c'est qu'il y a une carence anthropologique.
41:33Puisque nous ne comprenons plus la différence des sexes,
41:35puisque nous ne comprenons plus que les sexes ont des passions
41:37distinctes, puisque nous ne comprenons plus
41:39qu'ils sont condamnés à chercher à se comprendre
41:41sans se comprendre nécessairement, le reste en découle.
41:45Je ne sais pas
41:47ce qui découle de cette
41:49incompréhension. Moi, ce qui me semble
41:51c'est qu'on est dans un moment
41:53très difficile
41:55qui est le moment de la dénatalité
41:57de nos sociétés. La dénatalité
41:59met nos sociétés dans un grand danger
42:01et qu'il y a vraiment
42:03un grand danger.
42:05C'est-à-dire qu'on ne peut plus
42:07s'engager à comprendre
42:09la position des femmes
42:11et la raison pour laquelle
42:13elles ne s'engagent plus
42:15ni dans le couple
42:17à longue durée,
42:19ni dans l'enfantement.
42:21Parce qu'elles sont devant un choix impossible,
42:23c'est soit elles participent
42:25au mode individualiste
42:27de l'affirmation de soi
42:29et du développement des talents,
42:31et ça, ça me paraît
42:33une sottise incroyable de nos sociétés
42:35de ne pas comprendre comment on peut aider
42:37les femmes à réintégrer
42:39le monde du travail
42:41de manière valorisée après des naissances.
42:43Autrement dit, les politiques publiques
42:45permettant de combler la différence
42:47entre le désir d'enfant et le nombre d'enfants.
42:49Une politique publique et féministe éclairée,
42:51ça rend sens ?
42:52Moi, je pense qu'il faut des quotas.
42:54Il faut considérer que les maternités
42:56sont les seuls handicaps
42:58non compensés de nos sociétés.
43:00On considère qu'une mère qui a eu trois enfants,
43:02elle n'a qu'à rester dans la nurserie
43:04ou bien être caissière à monoprix,
43:06mais qu'on ne fait rien
43:08pour valoriser
43:10des femmes qui ont eu des enfants
43:12en les réintégrant dans le monde du travail
43:14de manière avantagée.
43:16Il faut un avantage pour les femmes
43:18qui ont eu des enfants.
43:20Je plaide pour ça, je n'ai pas eu d'enfants moi-même,
43:22donc je ne plaide pas pour ma chapelle,
43:24mais je crois vraiment que si on veut sortir de la dénatalité,
43:26l'idée de leur donner
43:28de l'argent pour qu'elles aient des enfants
43:30est une mauvaise idée, parce qu'on va toujours dire
43:32c'est du pétinisme, on veut que les femmes restent à la maison.
43:34On ne veut pas que les femmes restent à la maison,
43:36on veut qu'elles puissent rester
43:38si elles ont envie d'être avec leurs enfants,
43:40à condition de rester,
43:42de réintégrer le monde du travail dans des bonnes conditions.
43:44Un grand merci, Claude Habib,
43:46universitaire auteur de Le Privé n'est pas politique.
43:48Merci à tous les deux.
43:50Mathieu Bocoté, Arthur de Vatrigan.
43:52Dans un instant, c'est l'heure des pro 2.
43:54A la semaine prochaine, messieurs.

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