• il y a 3 mois
Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

Category

🗞
News
Transcription
00:00qui sont venus visiter ici ce monument.
00:03On est dans une phase finalement de validation des profils
00:06actuellement par la Haute Autorité pour la transparence de l'avis public
00:10qui est chargée de vérifier qu'il n'y ait pas de potentiel conflit d'intérêt
00:14ou de problème avec le fisc pour les futurs ministres,
00:17comme ça avait pu être le cas notamment avec Jérôme Cahuzac
00:20lors du gouvernement de François Hollande,
00:23une affaire qui avait justement été à l'origine de la création de cette Haute Autorité.
00:28Ce que l'on sait également, c'est que Michel Barnier a transmis hier
00:32une liste détaillée de son futur gouvernement à Emmanuel Macron,
00:37qu'il a déjà commencé également à appeler ses futurs ministres.
00:41Il leur dit de se tenir prêts dès demain pour de potentielles passations de pouvoir.
00:47Autre certitude, c'est que ce gouvernement sera présenté dans les prochaines heures.
00:51Il devrait y avoir 38 ministres au total, dont 16 de plein exercice.
00:56Ce gouvernement penchera-t-il plutôt vers la droite ou plutôt vers le camp Macroniste ?
01:01Ce que l'on sait, c'est que Bruno Rotailleau, par exemple,
01:03est évoqué du côté du ministère de l'Intérieur pour remplacer Gérald Darmanin,
01:08que Sébastien Lecornu pourrait rester le ministre des Armées dans le prochain gouvernement,
01:13mais il ne s'agit à cette heure que de suppositions.
01:16Enfin, la grande perdante de ce nouveau gouvernement devrait être la gauche,
01:20puisqu'un seul ministre est évoqué.
01:23La gauche, en tout cas, continue de faire entendre son mécontentement.
01:26C'était le cas aujourd'hui dans plusieurs villes de France,
01:29puisqu'il y a eu des manifestations un petit peu partout
01:31pour dénoncer justement la nomination de Michel Barnier.
01:35Alors, combien de temps pourra tenir ce gouvernement ?
01:38Réponse dans les prochaines semaines, mais d'abord, il faudra un nouveau gouvernement.
01:42Merci Adrien Spiterri, merci à Pierre Emco qui vous accompagne.
01:46On vous retrouvera bien sûr au moment de l'annonce du gouvernement.
01:51Peut-être Alexis Colère qui prendra la parole sur le perrot de l'Elysée.
01:55Face à Mathieu Bocoté.
01:56Mathieu, bonsoir.
01:58Bonsoir.
01:59Bon, émission un peu spéciale, pas besoin de sommaire.
02:01À 19h30, je le dis aux téléspectateurs,
02:03vous allez recevoir Laurent Auberton pour son dernier ouvrage, Guerre.
02:08On va parler évidemment de ce nouveau gouvernement dans un instant.
02:11On salue Arthur Devat-Trigan.
02:13Bonsoir.
02:13Pierre-Arthur, bonsoir.
02:15L'art d'être français, c'est un hors-série.
02:19Un hors-série.
02:19Et page 42, je tease un petit peu, page 42,
02:22il y a un certain Mathieu Bocoté qui est d'une élégance rare.
02:27Pourquoi j'aime la France, Mathieu Bocoté ?
02:29C'est tout beau sur cette photo.
02:30Le titre à l'origine, c'était Bonjour Paris.
02:33C'était en Amherst, je me permets de raconter la scène en deux secondes.
02:37Un ami vient à Paris après 20 ans.
02:38Il arrive chez moi, il ouvre les volets.
02:40Il y a des gens dans la cour et il hurle devant tous.
02:42Bonjour Paris.
02:43C'est une scène magnifique.
02:45Je crois que tous les gens du quartier auraient été au courant de son arrivée.
02:48Bon, peut-être qu'Alexis Kohler va dire bonjour la France pour les nouveaux gouvernements.
02:55Je ne crois pas qu'il va susciter autant d'enthousiasme.
02:57On va en parler dans un instant.
02:59Mais avant cela, c'est le point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
03:02Chère Isabelle, bonsoir.
03:04Bonsoir, Éliott.
03:05Bonsoir à tous.
03:063200 manifestants réunis à Paris pour dénoncer le nouveau gouvernement de Michel Barnier,
03:11selon la préfecture de police.
03:13Alors que les noms et les portefeuilles des prochains ministres se font attendre,
03:16plusieurs manifestations se sont tenues dans le pays à l'appel de la France insoumise,
03:20des écologistes et de diverses associations.
03:23130 000 euros attribués à l'ONG SOS Méditerranée,
03:27connue pour porter secours aux migrants en mer.
03:30Une subvention accordée après un vote du conseil municipal de Marseille hier.
03:34L'opposition est depuis vent debout, la droite ayant voté contre cette attribution.
03:39Si cette somme n'a pas été allouée à la sécurité,
03:42la mairie de Marseille répond que ces deux sujets ne sont pas corrélés.
03:45Enfin, la tempête Boris n'a pas épargné la Pologne.
03:48Plus de 18 000 bâtiments et installations ont été endommagés ou détruits.
03:52Près de 12 000 maisons et immeubles ont été touchés.
03:5557 000 personnes sont concernées par les inondations.
03:59Des chiffres provisoires puisque certaines localités sont toujours menacées par les crues.
04:03La tempête Boris, qui a sévi en Europe centrale, a fait au moins 24 morts, dont 7 en Pologne.
04:09Merci beaucoup Isabelle pour le point sur l'information face à Mathieu Bocoté.
04:14Cher Mathieu, on va attendre l'annonce du gouvernement.
04:18C'est une annonce qui semble être imminente.
04:21On garde peut-être l'œil sur cette porte de l'Elysée.
04:29Première question.
04:30D'abord, Michel Barnier promet une politique de rupture.
04:35Il dit que ce n'est pas un remaniement, c'est un nouveau gouvernement.
04:39C'est un changement de gouvernement.
04:41Est-ce qu'on va avoir un gouvernement de rupture ?
04:43On verra dans quelques instants.
04:45Mais ce qu'on a cru comprendre depuis quelques heures, quelques jours,
04:50c'est que les figures trop associées à une rupture idéologique avec le macronisme,
04:55des figures qui d'une manière ou de l'autre ne sont pas dans le consensus médiatique sociétal
05:02ou sur les questions d'immigration ne participent pas au discours autour de la diversité,
05:07le récit de la diversité heureuse,
05:09ces figures sont frappées d'interdits immédiatement.
05:12Vous noterez que les campagnes, on y reviendra dans un instant,
05:14mais la campagne de diffamation menée contre certains ministres attendus de ce gouvernement
05:20est déjà lancée.
05:21Alors, que voudrait dire un gouvernement de rupture ?
05:24Il y a deux manières de le lire.
05:26Soit c'est un gouvernement de rupture à la fois parmi les hommes,
05:29parmi les femmes qu'il compose.
05:31Donc, on va chercher des figures véritablement nouvelles suffisamment
05:35et changeant suffisamment de famille politique aussi.
05:38Donc, globalement, l'entrée des LR ne veut pas simplement dire
05:41l'arrivée des LR ambitieux dans le Bloc central,
05:44mais le déplacement du centre de gravité politique vers les LR.
05:47Deuxièmement, le changement, le style évoqué par Michel Barnier dès le début,
05:51en fait incarné par Michel Barnier, je crois que c'est ce qu'il incarne pour l'instant,
05:55et aussi un changement programmatique et idéologique,
05:58ça c'est plus, on verra si c'est le cas, c'est plus complexe,
06:01mais il semble qu'on va être dans un gouvernement qui en lui-même
06:04aura un côté coalition impossible.
06:06Si vous avez dans ce gouvernement tout à la fois des figures de gauche
06:09qui se veulent de gauche et gardiennes de la gauche,
06:11et de l'autre côté, par exemple, Bruno Retailleau,
06:13qui refuse, quant à lui, d'entrer dans la logique sectaire du Front républicain,
06:18eh bien, comment tous ces gens vont réussir à cohabiter,
06:21ça va être tout à fait intéressant, mais reste à voir, on le dit,
06:25on n'est pas certain qu'il va tenir longtemps,
06:27mais par ailleurs, la possibilité même d'une rupture,
06:29encore faut-il l'imaginer intellectuellement.
06:31Je ne suis pas certain qu'on soit dans un gouvernement
06:33qui est prédisposé à la véritable rupture
06:35et qui a de l'appui populaire pour se faire.
06:37Et pourtant, Michel Barnier a promis de dire la vérité aux Français,
06:40Arthur de Vatrigan.
06:41Donc, je vous pose cette même question, c'est la question centrale.
06:44Au fond, les noms qui vont être présentés dans un instant importent peu.
06:49Ce qui est intéressant, c'est de savoir quelles sont leurs idées,
06:52quels sont leurs objectifs, quelles sont leurs lignes politiques, leurs caps.
06:55Et donc, est-ce qu'on va avoir un gouvernement de rupture
06:59ou alors on essaye de satisfaire tout le monde,
07:01et notamment l'aile gauche de la Macronie, le atalisme ?
07:04Est-ce qu'on va satisfaire le modem ?
07:07Est-ce qu'on va satisfaire les sociodémocrates ?
07:09C'est ça la grande question et la gauche médiatique.
07:12Je me permets de dire, en l'instant, avant de passer à la parole d'Arthur,
07:14vous avez présenté l'atalisme comme l'aile gauche de la Macronie.
07:17Oui.
07:18Mais n'oubliez pas que pendant un instant, c'était l'aile droite de la Macronie.
07:21Oh bon non !
07:22Gabriel Atal est devenu Premier ministre
07:23parce qu'il a incarné une ligne à l'école qui se voulait plus conservatrice.
07:28Donc, n'oubliez pas, le parcours de Gabriel Atal,
07:30c'est propulsé au ministère de l'Éducation.
07:33À l'éducation, notamment la rupture sur la question de la baïa,
07:37une certaine conception plus classique de l'école.
07:40Ça lui donne une popularité immense qui le conduit à Matignon.
07:43Et ensuite, à partir de là, au moment de la dissolution,
07:46il se replie dans le culte du Front républicain
07:49et il redevient le socialiste qu'il avait cessé médiatiquement d'être.
07:53Comme quoi, je pense que l'atalisme est un opportunisme sophistiqué,
07:57mais pas nécessairement l'aile gauche de la Macronie.
07:59Ah, c'est intéressant, c'est un sujet passionnant.
08:02Il est arrivé au ministère de l'Éducation nationale,
08:04après un ministre de l'Éducation nationale qu'on considérait « woke »,
08:08que certains pouvaient dire, là on était sur une gauche radicale, ultra progressiste.
08:13Donc, il y a peut-être 50 nuances de gauche du côté de la Macronie.
08:17Gouvernement de rupture, gouvernement en même temps,
08:21qu'est-ce que vous attendez de ce gouvernement ?
08:22En effet, M. Le Marnier a annoncé une rupture,
08:25mais il n'y aura pas de rupture, tout simplement, parce qu'il ne peut pas y en avoir.
08:29En fait, on parle, vous savez, beaucoup de crise de régime,
08:31en fait, on n'est pas dans une crise de régime, on est à la fin d'un régime.
08:34On est dans une voie qui est sans issue,
08:35et qui est sans issue parce que le régime ne fonctionne plus,
08:37et parce qu'on ne propose rien comme contre-projet politique ou comme contre-régime.
08:41Si vous voulez, le corps civique s'est séparé du corps politique,
08:44et notre régime, c'est un régime démocratique représentatif,
08:47ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
08:49Et pour une raison très simple, regardez, la majorité des Français a été excommuniée.
08:53C'est-à-dire que vous avez eu le fameux arc républicain,
08:55qui est quand même d'une souplesse assez incroyable,
08:57parce qu'on a fait élire une Chambre
08:58en déplaçant les frontières selon les intérêts du moment,
09:01c'est-à-dire l'alliance absurde avec l'extrême-gauche,
09:03et au moment de former un gouvernement,
09:06on l'a rétrécie à son plus petit dénominateur commun,
09:09qui s'appelle l'oligarchie.
09:10Donc, on n'est plus sur une cinquième République,
09:13on n'est pas non plus sur une quatrième parce que les partis ne sont plus rien,
09:16c'est-à-dire qu'ils n'éduquent plus, ils ne filtrent plus.
09:18Et le drame aujourd'hui, c'est, regardez quel est le filtre pour choisir un candidat.
09:22C'est uniquement le filtre médiatique, la notoriété médiatique.
09:25C'est-à-dire qu'on est dans le règne du pourquoi pas moi.
09:27Et c'est pourquoi on a des noms complètement absurdes qui apparaissent en disant pourquoi pas moi.
09:31Alors, il y avait Lucie Castet, mais qui était la dame de paille de Mélenchon,
09:34mais il y a d'autres noms qu'on n'imaginait même pas il y a dix ans
09:38comme potentiel candidat à la présidentielle.
09:40Aujourd'hui, tout le monde se dit pourquoi moi, je ne pourrais pas y aller.
09:43Et ce qui est assez intéressant et ce qui est assez effrayant,
09:45c'est donc le filtre médiatique qui est devenu le filtre,
09:49la notoriété médiatique qui est devenue le filtre principal pour choisir,
09:52c'est aussi fait pour éliminer des gens.
09:53Et on l'a vu cette semaine, avec des gens étiquetés comme trop conservateurs, on l'élimine.
09:59Et on en parlera justement dans quelques instants.
10:02Ce que je vous propose, puisque ça fait quand même 76 jours,
10:07c'est par le second tour des législatives, de ce moment où on attend un nouveau gouvernement.
10:12Comme on disait aux Etats-Unis, to mite is the mite.
10:16Donc, ce que je vous propose, c'est qu'on fasse une petite parondelle
10:19parce que c'est un sujet absolument passionnant,
10:21que c'est toujours la même chose avec les indignations à géométrie variable.
10:25C'est un sujet qui a été sous-traité.
10:26On reviendra dans un instant sur le gouvernement et les cibles qui ont été mises,
10:30notamment sur un certain Bruno Rotailleau.
10:33Mais avant cela, je voulais qu'on revienne sur ce qui s'est passé cette semaine à Lyon.
10:36C'est tenu sous protection policière.
10:39Une conférence de Marguerite Stern, l'auteur du livre Transmania,
10:42dont nous avions déjà parlé ici.
10:44Elle était l'invitée l'année dernière de votre émission.
10:46L'école qui l'a reçu, l'INSEP, fondée par Marion Maréchal,
10:50a été taguée, vandalisée, et pourtant personne n'en parle véritablement.
10:54Et c'est à cet événement que vous consacrez une partie de votre édito aujourd'hui.
10:58Oui, je m'en serais voulu de ne pas en parler parce qu'au-delà du cirque gouvernemental,
11:02il y a la réalité d'une violence politique constante qui est la violence de l'ultra-gauche,
11:09mais aussi de la gauche qui se veut non-ultra, une gauche qui se veut démocratique
11:14et qui s'est manifestée dans le cadre de cette conférence de Marguerite Stern.
11:18J'en rappelle les grands éléments pour qu'on sache à peu près ce dont il est question.
11:22Marguerite Stern a écrit avec Dora Mouteau son ouvrage Transmania.
11:26C'est un ouvrage qui a connu très rapidement la cible d'une campagne de diffamation,
11:31d'une campagne de diabolisation.
11:33N'oublions pas que des figures importantes de la mairie de Paris
11:36se sont opposées à ce qu'on puisse faire la publicité de ce livre à Paris.
11:40Ils disaient que ce livre c'est inacceptable, presque le nouveau visage de l'index.
11:44Vous savez, on ne cesse de nous expliquer qu'on vit dans la société la plus libre de l'histoire humaine,
11:48mais on ne cesse de nous dire que la liberté d'expression,
11:50ce n'est pas pour toute une série d'observations, d'opinions, de faits, d'analyses
11:55qui contredisent l'idéologie dominante.
11:58Alors, un livre qui était frappé d'une campagne de diabolisation depuis un temps,
12:01et là toute la gauche locale se mobilise pour dire à quel point ce livre,
12:06il ne faut pas permettre la conférence autour de ce bouquin.
12:09Parmi les gens qui se mobilisent, on se comprend bien,
12:11pour une manifestation, il y a la France insoumise, il y a SES homophobie,
12:16il y a les écologistes, il y a le NPA, et évidemment il y en a beaucoup d'autres,
12:20et il y a les antifas qui vont s'en mêler à travers cela,
12:24et qu'est-ce qu'on va voir? Donc une manifestation sera annoncée.
12:27Les autorités deviennent suffisamment violentes, si violentes en fait,
12:32qu'ils décident d'interdire la tenue de la manifestation trop près du lieu où elle doit avoir lieu,
12:37la fameuse ICEP.
12:39Donc ils disent qu'il n'y a pas de manifestation à tant de mètres parce qu'on veut éviter le choc.
12:44Eh bien, l'avant-veille de la manifestation, l'avant-veille, l'ICEP est taguée,
12:49comme on dit, c'est-à-dire elle est vandalisée.
12:51Elle est vandalisée par des militants et des militantes d'ultra-gauche
12:55qui décident de vandaliser les lieux, parce qu'ils ne peuvent pas tolérer l'idée
12:59qu'il y ait une conférence de Marguerite Stern.
13:01Ensuite, le soir, la journée qui suit, taguée une deuxième fois,
13:07et on va même se retrouver avec quelqu'un, et là, il semble bien,
13:10pour ce qu'on en comprend pour l'instant, ça demeure hypothétique,
13:13mais c'est une hypothèse à prendre au sérieux,
13:15qu'on va même se retrouver avec quelqu'un qui va mettre le feu,
13:18en fait, qui va créer les conditions d'un incendie,
13:21donc qui va créer un incendie qui aurait pu se répandre à l'ensemble du quartier.
13:26On est passé à côté d'un drame, véritablement.
13:29Et ce qui a fait en sorte que la conférence, par ailleurs,
13:32donc le système électrique était foutu, donc une conférence sans électricité,
13:36une conférence sans eau, une conférence dans des conditions insensées,
13:40une conférence sous protection policière,
13:43une conférence parce qu'il y avait des milices antifas, d'ultra-gauche,
13:48aux alentours, qui voulaient empêcher la simple tenue d'un discours.
13:52Je note qu'une députée y participait,
13:55c'est Anaïs Belouassa-Chérifi qui a écrit,
13:59« Hier soir, un rassemblement contre la transphobie... »
14:02Oui, je pense qu'elle le soutenait, pardonnez-moi,
14:04je ne sais pas si elle y participait.
14:05« Un rassemblement contre la transphobie a été organisé
14:07contre la venue de Marguerite Sterne à l'ICEP,
14:10École de Mario Maréchal,
14:12des organisations lyonnaises contre la réaction transphobe
14:15et soutien à toutes les personnes victimes de leur haine aveugle. »
14:20Donc, on comprend bien ce dont il est question.
14:22Des députés, aujourd'hui, considèrent qu'il est possible de bloquer,
14:26vous ne venez pas dans cette ville, vous ne venez pas dans ce lieu,
14:29vous n'ouvrez pas une conférence ici, vous n'êtes pas là.
14:31Bienvenue, c'est une logique milicienne,
14:34c'est une logique de privatisation du territoire,
14:36c'est une logique de confiscation du territoire,
14:38c'est la logique de la violence de la gauche radicale.
14:40On l'a vu à Seine-Solenne aussi, une violence toujours tolérée,
14:43une violence jamais condamnée.
14:45L'équivalent à droite ferait un dixième, un centième de cette violence
14:50que la République se croirait en danger,
14:51mais cette violence, pour l'instant,
14:53elle est non seulement tolérée,
14:55elle est peut-être même quelques fois encouragée,
14:56on appelle ça de l'autodéfense républicaine.
14:59À ce que j'en sais pour l'instant,
15:01donc, il y a de ces pressions,
15:02un incendie probablement criminel,
15:04pas de réaction du maire Grégory Doucet.
15:07– Revenons sur le second qui a été scandé,
15:10la transphobie n'est pas une opinion, c'est un délit.
15:12Comment vous le décodez ?
15:13– Ça, ça relève du délire là maintenant, il faut s'entendre.
15:15Premièrement, cette phrase, ce n'est pas une opinion, c'est un délit,
15:18il faut finir avec ça, ça relève, ça restaure la logique du délit d'opinion.
15:21Nous vivons dans un pays, dans un temps qui a restauré le délit d'opinion.
15:25Et qu'est-ce qu'on entend, la transphobie n'est pas une opinion, c'est un délit ?
15:28C'est qu'il faut comprendre que dans cette logique,
15:30si vous n'acceptez pas l'expression la plus radicale de l'idéologie trans,
15:35eh bien vous êtes un transphobe.
15:37Donc si vous n'acceptez pas l'idée, par exemple,
15:39qu'un homme puisse se dire femme soudainement
15:42parce que son ressenti de genre lui a dit qu'il était femme désormais,
15:45sans par ailleurs la chirurgie, les thérapies hormonales, tout ça,
15:49eh bien vous êtes transphobe, tout simplement.
15:52Si vous considérez qu'un homme ne peut pas accoucher, vous êtes transphobe.
15:56Si vous considérez que, et poussons-nous plus loin,
15:58si vous vous opposez à ce que dans les entreprises,
16:00on neutralise les catégories hommes-femmes, par exemple,
16:05parce qu'on dit que hommes et femmes existent quand même,
16:06je ne veux pas faire disparaître ces termes, vous êtes transphobe.
16:09Si un médecin refuse d'un gynécologue, par exemple,
16:14un homme biologique se présente à lui mais qui se dit femme,
16:16il se présente au gynécologue et dit « j'ai besoin de vos services »,
16:20si le gynécologue dit « désolé, ce n'est pas mon domaine, ce n'est pas mon métier,
16:22je suis gynécologue, je ne suis pas pour des gens qui sont dans votre situation,
16:26je ne peux pas m'occuper des hommes finalement »,
16:29c'est considéré comme transphobe.
16:30Cette déclaration, dans les faits, elle relève de l'intimidation.
16:33On veut verrouiller juridiquement une révolution anthropologique
16:38qui est fondée sur la négation des sexes.
16:40Ça, c'est du terrorisme intellectuel, pour reprendre la formule de Jean Sevilla.
16:43Ça va encore plus loin, je crois.
16:45On a des groupes qui prétendent lutter contre la transphobie
16:49qui lancent des statistiques dans les airs comme ça.
16:51On dit « X nombre d'agressions transphobes,
16:54tant de pourcentages d'agressions transphobes en France, dans le monde, ici et là ».
16:57Et ce qu'on comprend, c'est que ces statistiques sont lancées,
17:00rarement vérifiées, on ne sait pas à quoi elles font référence.
17:02Et dans les faits, ce que l'on voit,
17:04c'est que ça crée un climat d'intimidation,
17:06où la possibilité même, et c'est ce qu'a fait Marguerite Stern,
17:09de rappeler généralement, sauf exception,
17:13les femmes n'ont pas de pénis et les hommes n'ont pas de vagin.
17:18Cette phrase, vous savez, elle est polémique aujourd'hui.
17:20Vous savez, on vit dans un monde un peu étrange
17:22où un sandwich au jambon servi à un enfant peut créer un scandale,
17:26parce qu'il est d'une religion qui n'accepte pas l'idée d'un sandwich au jambon.
17:30Eh bien, on est dans un monde où rappeler qu'un homme ne peut pas accoucher,
17:34c'est aussi considéré comme un scandale pour plusieurs.
17:37Donc, c'est une logique du harcèlement médiatique,
17:39du harcèlement judiciaire, du harcèlement physique, tolérée.
17:42Je ne pense pas que beaucoup de gens en ont parlé, de ce dont je parle ce soir.
17:45Pourtant, il y aurait pu y avoir un incendie
17:47qui serait répandu dans tout un quartier.
17:49La paralysie d'un quartier, la violence, l'intimidation, la vraie violence.
17:54Mais ça n'intéresse pas.
17:54C'est une violence de gauche, c'est une violence humaniste.
17:56Mathieu Bocoté, Marguerite Stern a déjà dit que sa remise en question du néo-féminisme
18:02l'avait amenée à remettre en question l'ensemble de sa vision du monde.
18:07Que vous inspire cette réflexion ?
18:09C'est une femme très courageuse, Marguerite Stern.
18:11On peut être en désaccord avec son style, avec sa manière de militer,
18:14mais elle est courageuse.
18:15Elle a remis en question le néo-féminisme auquel elle adhérait.
18:18Elle adhérait vraiment.
18:19Ce qui est fascinant, c'est qu'après avoir remis ça en question,
18:22elle a remis en question tous les autres éléments de l'idéologie dominante
18:26auxquels on doit adhérer de manière obligatoire
18:29pour avoir le blanche-chaîne médiatique qui nous permet de circuler en société.
18:33Donc, elle a remis en question le néo-féminisme,
18:35elle a remis en question ensuite l'immigrationnisme,
18:37elle a remis en question l'idée de l'interchangeabilité de toutes les cultures.
18:40Donc, qu'est-ce qu'on voit ?
18:41C'est comme si elle se déprenait d'un mensonge médiatique, idéologique, dominant,
18:47verrouillé juridiquement, soutenu par les milices d'ultra-gauche
18:51qui poursuivent les gens devant les tribunaux lorsqu'ils disent le contraire,
18:53ou de gauche radicale d'ailleurs,
18:54qui disent le contraire de ce qu'on a le droit de dire.
18:57Et ça me fait penser un peu au parcours de ces ex-militants communistes
19:00qui sortaient du communisme
19:02et ne se contentaient pas que de sortir du communisme
19:03pour se replier vers une sociale-démocratie tranquille.
19:06Ils disaient « Non, mais j'ai vu la bête en quelque sorte.
19:08J'ai vu l'idéologie dans ce qu'elle a de plus destructeur.
19:10Marguerite Stern dit que cette idéologie détruit des corps,
19:13détruit des corps, détruit des âmes, détruit des vies.
19:16Et il y a quelque chose chez elle qui me fait penser à ces anciens dissidents
19:19qui rompaient avec le communisme
19:21et qui devenaient les plus fervents anticommunistes ensuite
19:23parce qu'ils avaient vu véritablement,
19:25en y participant de l'intérieur, à la tentation totalitaire
19:28et ils voulaient ensuite s'en libérer et combattre
19:31ceux qui combattent cette idéologie
19:35à laquelle tant de gens continuaient d'adhérer.
19:37– Je vous interroge là-dessus.
19:38Dans un instant, évidemment, Arthur de Vatrigan,
19:41je pense aux téléspectateurs qui voient cette rue.
19:44On est sur la rue du Faubourg Saint-Honoré.
19:48L'annonce du gouvernement, du nouveau gouvernement
19:51devrait se faire dans quelques instants.
19:54C'est le secrétaire général de l'Élysée, M. Collère
19:58qui devrait prendre la parole sur le péril de l'Élysée.
20:00Et si vous regardez bien l'image,
20:02c'est intéressant parce qu'on voit du monde
20:04qui, en quelque sorte, sort du palais de l'Élysée.
20:06Il s'avère que ce sont les journées du patrimoine,
20:08donc ce sont les journées portes ouvertes.
20:10Vous avez des milliers de personnes
20:12qui sont allées visiter le palais de l'Élysée aujourd'hui.
20:14– Et ça fait que nous avons ce soir une émission suspense.
20:17Nous ne savons pas si nous allons pouvoir aller au terme de l'émission
20:19ou si la nomination du gouvernement ne va pas venir
20:22soudainement compliquer les choses.
20:24– Je suis curieux de savoir à quelle heure
20:27ces journées du patrimoine s'arrêtent
20:29parce que c'est peut-être pour ça
20:31qu'on n'a pas encore l'annonce du nouveau gouvernement.
20:33Ils attendent que tout le monde ait pu visiter le palais ou alors…
20:36– Ou peut-être on vient de découvrir
20:37que certaines personnes dans le gouvernement nouveau
20:40croient encore qu'un homme ne peut pas accoucher.
20:42Et ça, ça peut causer des problèmes
20:43d'un point de vue de la gauche sociétale
20:44et des valeurs humanistes de notre temps.
20:46– On parlera justement dans un instant du nouveau gouvernement
20:49avec les cibles qui sont mises sur certains membres
20:52du futur gouvernement de Michel Barnier.
20:55Mais revenons sur cette conférence
20:58qui a été malmenée, attaquée en quelque sorte par l'ultra-gauche
21:03dans l'indifférence médiatique et politique.
21:05– C'est pour ça que ce n'est pas sans lien non plus
21:07avec les cibles qui sont mises sur des potentiels ministres.
21:10J'ajouterais qu'il y a eu également Mila,
21:13qui est accompagnée de Marguerite Stern à Lyon
21:15et qui s'est fait tabasser, frapper hier,
21:19donc le lendemain de la conférence.
21:21Alors l'individu est facile à identifier
21:26parce qu'il a un vocabulaire soutenu
21:30à base de wesh et de références aux plus vieux métiers du monde
21:33et il avait un Caprichion dans la main,
21:34donc vous pouvez s'imaginer le profit.
21:36Vous avez l'extrême-gauche qui a attaqué Marguerite Stern,
21:38vous avez la racaille qui a attaqué Mila,
21:40c'est la Nouvelle-France rêvée par Mélenchon,
21:42l'alliance de l'extrême-gauche et des racailles.
21:44Et le drame dans tout ça,
21:45c'est qu'on ne va pas faire semblant de découvrir
21:47que l'extrême-gauche est violente et qu'elle organise
21:50et planifie sa violence et que la racaille, les barbares,
21:52a une violence bestiale et impulsive et gratuite.
21:55Mais ce qui est nouveau et étonnant et effrayant,
21:57c'est le silence des médias en effet et des personnalités politiques.
22:01Quand on se tait à ce point, c'est qu'on cautionne.
22:04Marguerite Stern, Mathieu l'a rappelé,
22:06a été attaquée pour son livre Transmania,
22:08qui est un livre blasphématoire parce qu'elle a osé rappeler
22:11qu'une femme est une femme et qu'un gamin n'est pas un cobaye
22:13entre les mains des démiurges.
22:15Vous savez, Galilée s'est retrouvée au Mitterrand
22:16pour déclarer que la Terre a été ronde il y a quatre siècles.
22:19Aujourd'hui, on risque la mort pour déclarer une vérité
22:22encore peut-être plus ancienne.
22:24Et ça me fait penser à cette phrase de chez Serton,
22:26on tirera l'épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été.
22:29On en est là aujourd'hui.
22:31Rappelez-vous, en effet, la mairie de Paris
22:32qui avait censuré les campagnes d'affiches de Transmania.
22:35Donc la censure n'a pas fait taire Marguerite Stern.
22:37Au contraire, l'étape d'après, c'est l'intimidation par la violence
22:41en cœur raté, puisque sa conférence est tenue.
22:43Donc il faut lui reconnaître du courage.
22:44Elle continue à parler alors que tout le monde se tait.
22:46Surtout les néo-féministes qui sont si promptes à l'ouvrir
22:49pour tout et pour rien.
22:50Surtout la gauche qui est si prompte à défendre la démocratie
22:53en s'alliant avec l'illumanité.
22:55Donc on peut se demander quelle sera l'étape d'après ?
22:57Parce que tout est ouvert à partir du moment où tout est cautionné.
23:00Et c'est là qu'on voit que vous avez une nouvelle religion
23:02qui est la religion du progressisme.
23:04Et le vrai clivage, il est là.
23:05C'est-à-dire que ces ministres dont on parlera tout à l'heure
23:09sont attaqués parce qu'ils vont à l'encontre du progressisme,
23:12parce qu'ils sont conservateurs, parce qu'ils s'étaient opposés
23:14à la loi Taubira en expliquant que cette loi n'était pas
23:17une extension des droits, mais une modification radicale
23:21du sens de l'institution.
23:22La suite leur a donné raison.
23:23Les progressistes, si vous voulez, ne supportent pas qu'on freine
23:26la marche infernale et que tout obstacle est à éliminer.
23:28Éliminer par la mort sociale ou pire encore.
23:31Et si vous regardez par exemple du côté de la presse,
23:3399% des journalistes sur ces questions,
23:36des questions sociessales, quittent leur habit d'impartialité,
23:39et déjà la garde-robe était assez restreinte,
23:41pour revêtir celui d'habit de missionnaire.
23:43Quand ils parlent des sujets de société,
23:45ils ne sont pas journalistes, ils sont des prêcheurs,
23:47ce sont des missionnaires.
23:49Alors vous savez, lorsque quelques-uns osent affirmer
23:51que la société n'est pas une œuvre nouvelle à créer de leur main,
23:55quand ils rappellent qu'un monde leur préexiste
23:57avec ses caractères et ses lois propres,
23:59quand ils pensent qu'ils ne sont pas à même forcément
24:01de tout réinventer, réinventer les fondements
24:04et qu'ils ne sont pas même à l'origine de tout,
24:06eh bien ceux qui n'aiment pas le monde,
24:08ces démiurges qui voudraient le refaire à partir de rien,
24:11sont prêts à tout et surtout au pire
24:13et avec l'approbation des bonnes consciences.
24:16Revenons à la politique,
24:18puisqu'on va parler de Bruno Retailleau.
24:21Cet après-midi, Jean-Luc Mélenchon disait
24:24« c'est l'homme clé de ce prochain gouvernement ».
24:25En fait, celui qui va décider, celui qui va piloter,
24:28mener la politique dans ce gouvernement,
24:31ce n'est pas finalement Michel Barnier,
24:32selon Jean-Luc Mélenchon, c'est Bruno Retailleau.
24:34Il jouera un rôle majeur dans le nouveau gouvernement.
24:37Il sera le prochain ministre,
24:40sauf catastrophe ou revirement de situation, de l'Intérieur.
24:44Et il est déjà la cible de la gauche
24:45qui hurle Mathieu Bocoté au scandale.
24:48Et c'est le sujet de votre second édito.
24:51Oui, en fait, on va le faire assez rapidement
24:52car nous allons recevoir ensuite notre invité Laurent Alberton.
24:56Mais alors, je voulais simplement dire une chose,
24:57c'est qu'on voit à quel point la gauche réagit
25:01de manière particulièrement vive
25:03et de manière particulièrement indignée
25:06dès lors qu'une figure politique émerge
25:10et ne respecte pas l'ensemble de son catéchisme.
25:13Bruno Retailleau, son profil,
25:15je dirais que c'est un intellectuel en politique.
25:18C'est-à-dire, ceux qui l'ont déjà rencontré,
25:20c'est un lecteur, c'est quelqu'un qui est vraiment
25:22charpenté intellectuellement.
25:24Il a commencé son parcours
25:26dans ce qu'on appelle la droite souverainiste et conservatrice.
25:29Il demeure fidèle à ses convictions
25:31et il a mené cette bataille ensuite
25:33à l'intérieur de ce qu'on appelle la droite républicaine,
25:36la droite classique.
25:37Il l'a rejoint ainsi
25:39et on l'associe à une position plus conservatrice.
25:42Ce n'est pas une traditionnaliste,
25:43mais c'est une position plus conservatrice.
25:45Pour cela et parce qu'il a souvent transgressé
25:48le politiquement correct,
25:50qu'est-ce qu'on a vu?
25:52Une tentative de l'exécuter médiatiquement.
25:54La gauche radicale cherche à lui coller les pires étiquettes.
25:57Raciste, on l'a entendu hier.
25:59Xénophobe, évidemment.
26:00Homophobe, homophobe, homophobe, c'est quand même particulier.
26:03Alors, dois-je comprendre que tous ceux
26:05qui, au moment du mariage pour tous,
26:07étaient en désaccord avec la loi qui a été votée,
26:10est-ce qu'on doit considérer
26:11que ces gens sont à jamais bannis des postes politiques?
26:14Est-ce que si, à ce moment,
26:16vous avez eu une défense de la conception traditionnelle de la famille,
26:19à jamais vous devez être chassés de la vie publique?
26:22Ou est-ce que c'était un désaccord légitime,
26:24aujourd'hui surmonté, certes,
26:26mais est-ce qu'un homme doit payer à jamais
26:28le fait de ne pas avoir été d'accord, dans un temps particulier,
26:31avec cette position?
26:33Je trouve que cette campagne menée contre Bruno Retailleau
26:35en dit beaucoup, je reviens sur cette formule,
26:37sur le terrorisme intellectuel de la gauche radicale,
26:40qui, normalisé par une bonne partie du paysage médiatique,
26:44qui traite, dans les circonstances,
26:46Retailleau comme un suspect.
26:48Ce que je vous propose,
26:50parce que j'ai quelques messages qui me parviennent,
26:52c'est que l'annonce d'Alexis Colère et du gouvernement
26:54pourrait être faite dans les prochaines minutes.
26:56Donc accélérons un tout petit peu.
26:59Recevons Laurent Oberton sur ce plateau.
27:03Merci d'être avec nous.
27:05Et peut-être que cet entretien sera coupé
27:09par l'annonce du gouvernement.
27:11Il y a 38 noms.
27:13Donc ça peut être un peu long.
27:15Nous avons valsé entre le livre de Laurent Oberton
27:17et, par ailleurs, l'annonce politique.
27:19Je crois qu'il y a moyen, parfaitement,
27:21de lier les deux entre cet ouvrage
27:23et cette actualité politique frémissante
27:25que nous connaissons ce soir.
27:27Mathieu Bocoté, pourquoi avoir invité
27:29Laurent Oberton ce samedi soir ?
27:31Alors, Laurent Oberton, bonsoir.
27:33Ce livre, « Guerre »,
27:35est le troisième d'une trilogie,
27:37pour ce que j'en comprends.
27:39Il y a eu d'abord « Game Over »,
27:41la révolution antipolitique,
27:43ensuite « Éloge de la Force »,
27:45et maintenant « Guerre ».
27:47Ce soir, nous ne pouvons pas ne pas mentionner
27:49la révolution antipolitique, « Game Over »,
27:51où vous présentez de manière
27:53particulièrement féroce
27:55la passion de nos contemporains
27:57pour le jeu politique ordinaire,
27:59ce spectacle auquel, non seulement nous assistons
28:01ce soir, mais auquel nous participons.
28:03Cette fébrilité de ce que vous appelez
28:05M. Moyen, le commune immortel,
28:07qui se passionne pour la politique
28:09en croyant que c'est important, sans se rendre compte
28:11qu'il était aliéné par ce jeu.
28:13Est-ce que vous avez l'impression, ce soir,
28:15ces jours-ci, d'assister à un très étrange spectacle
28:17qui n'est pas normal ?
28:19On y a déjà assisté énormément de fois, à ce spectacle,
28:21et moi, ça me donne effectivement cette impression
28:23du joueur compulsif
28:25qui est au casino et qui met ses pièces dans la machine,
28:27et à la fin, le casino
28:29gagne toujours, et lui, il est toujours déçu,
28:31mais il y retourne le lendemain.
28:33Et c'est ce à quoi
28:35on va assister. Alors, il y a toujours
28:37le petit côté nouveau,
28:39ça fait parler un petit peu,
28:41mais après, on va se retrouver avec, comme d'habitude,
28:43exactement les mêmes constats qu'on fait
28:45depuis très longtemps.
28:47Je ne pense pas que ça changera quoi que ce soit
28:49sur le fond.
28:51Ça nous conduit déjà à ce livre.
28:53Je vous annonce, vous aurez une séquence
28:55où vous devrez commenter le nouveau gouvernement
28:57dans quelques minutes. Je m'en excuse,
28:59ou peut-être en êtes-vous heureux, je n'en sais rien.
29:01Mais revenons-y. Dans ce livre,
29:03dans le nouveau, dans Guerre,
29:05vous nous dites, la première partie de l'ouvrage
29:07est ainsi présentée,
29:09il y a une idéologie dominante,
29:11une religion quasiment dominante,
29:13une idéologie dominante
29:15qui s'impose à tous, globalement.
29:17Tous ceux qui participent de près ou de loin
29:19à la vie publique,
29:21qu'ils soient de gauche, de droite, de centre,
29:23communient globalement cette même religion,
29:25une forme d'égalitarisme
29:27radical dont vous nous parlez.
29:29Et ce serait la première question
29:31que je vous poserais à propos de ce livre Guerre.
29:33Comment présenteriez-vous
29:35cette idéologie
29:37à laquelle gauche, droite, centre,
29:39tout le monde à peu près adhère et participe,
29:41même si, par ailleurs,
29:43on classe les gens selon des partis différents ensuite ?
29:45– Alors,
29:47on a pu assez bien la résumer,
29:49on peut la résumer avec ce qu'on a vu
29:51électoralement ces derniers jours.
29:53On a la population
29:55qui fait savoir
29:57très largement
29:59qu'elle est contre l'immigration
30:01de quantité, qu'elle est contre l'insécurité,
30:03le laxisme judiciaire,
30:05les dépenses publiques, la fiscalité.
30:07Et on a toujours
30:09cette fiscalité aberrante
30:11des dépenses publiques cataclysmiques.
30:13Une immigration
30:15de quantité qui est à son record historique,
30:17l'insécurité également,
30:19les violences aux personnes.
30:21Puisqu'on parle de gouvernement,
30:23M. Darmanin, en quatre ans de mandat, a battu
30:25quatre fois consécutive le record absolu
30:27historique des violences aux personnes dans ce pays.
30:29Et je ne vois pas bien
30:31quels voyants ne sont pas aux rouges cramoisis
30:33actuellement.
30:35On ne veut pas,
30:37personne ne veut ça, et on a tout ça.
30:39Et on a l'impression qu'avec notre petit
30:41bulletin de vote
30:43qu'on ne peut absolument rien faire
30:45pour imposer à ces messieurs
30:47nos volontés élémentaires
30:49qui sont pourtant clairement énoncées
30:51dans à peu près toutes les
30:53études d'opinion.
30:55Et on est face à un système extrêmement puissant
30:57qui recouvre pas seulement
30:59la sphère politique mais aussi la sphère médiatique,
31:01culturelle, universitaire,
31:03judiciaire.
31:05C'est le qui compte en quelque sorte.
31:07Et face à ça, on est
31:09à tout le moins désarmé.
31:11Et c'est ce que j'essaie de montrer dans ce livre.
31:13En me mettant
31:15à la place de
31:17M. Moyen,
31:19j'en suis un représentant, le citoyen
31:21normal, celui qui paie
31:23ses impôts et qui voit son pays
31:25changer radicalement de visage
31:27et qui sent qu'il n'y a
31:29qu'une issue politique, mais pour
31:31moi ce n'est pas une issue valable.
31:33On ne peut pas se contenter de ça.
31:35Nous y reviendrons. Justement, vous nous expliquez
31:37peut-être que votre politique, ce n'est pas une politique
31:39comme les autres. C'est-à-dire, vous proposez presque
31:41une dissidence individuelle plutôt qu'à la recherche
31:43d'un nouveau programme. Mais nous y reviendrons. Restons
31:45un instant sur le diagnostic.
31:47Vous nous dites M. Moyen. C'est le nom que vous lui donnez.
31:49L'homme ordinaire, le commun et mortel.
31:51Il ressent ce système
31:53qui pèse sur lui
31:55mais au même moment, il y participe.
31:57Il est presque aliéné par ce système.
31:59Il en vient à croire,
32:01à y adhérer, à dire que ce n'est pas si mal que ça.
32:03Finalement, il y a moyen de s'y faire une place.
32:05Il y a moyen de progresser.
32:07Donc, vous nous présentez un individu, l'individu de base
32:09dans nos sociétés. Vous nous présentez moins comme un
32:11révolté que comme un aliéné
32:13de temps en temps tenté par la révolte.
32:15Tout le monde doit...
32:17On évolue tous au sein d'un groupe,
32:19notre groupe social et on a besoin
32:21d'être reconnu par lui
32:23pour exister. C'est comme ça qu'on construit
32:25notre identité. Et donc, on doit
32:27adopter, en quelque sorte, la panoplie
32:29de ce groupe, la panoplie morale
32:31notamment.
32:33Cette morale
32:35est constamment
32:37suggérée, martelée
32:39par les grands médias,
32:41ce conditionnement
32:43culturel permanent
32:45qui est, pour certains, assez insidieux.
32:47Certains ne voient pas ça, ne voient pas
32:49les messages qui nous sont inculqués,
32:51qui remettent en cause
32:53le sens commun,
32:55qui nient des réalités
32:57comme par exemple cette fameuse immigration de quantité,
32:59le changement de population en cours
33:01ou le niveau
33:03alarmant de l'insécurité
33:05et façonnent comme ça le paysage
33:07mental du pays.
33:09Et c'est assez difficile
33:11de s'en extraire,
33:13d'avoir une vision critique sur lui
33:15tant il est devenu omniprésent et tant
33:17en effet on y contribue en s'attribuant nous-mêmes
33:19des éléments de langage qui nous ont
33:21été complètement appris,
33:23en quelque sorte, comme des slogans publicitaires.
33:25– Arthur Delatrigueur.
33:27– Votre livre, c'est votre style,
33:29vous écrivez à la sulfateuse, c'est très drôle
33:31et très précis et radical en même temps.
33:33Et M. Moyen, il en prend aussi pour son grade.
33:35Quand on vous lit, on a l'impression de lire
33:37« Et le meilleur des mondes » et le discours
33:39de la servitude volontaire de la Boétie.
33:41Donc quel est le degré de responsabilité
33:43de M. Moyen que vous décrivez
33:45comme un esclave qui est finalement
33:47assez heureux d'être dans sa prison sans mur
33:49et d'être sous esclavage ?
33:51– Je me mets sur le banc des accusés
33:53avec lui, c'est-à-dire, oui,
33:55nous sommes, pour moi, complètement
33:57responsables de cette situation.
33:59La majorité veut cet état
34:01de servitude,
34:03en quelque sorte,
34:05c'est-à-dire on pense à notre place,
34:07on fait à notre place et c'est très bien comme ça.
34:09Et l'hypnose politique
34:11en est un symptôme.
34:13Nous imaginons
34:15que d'autres,
34:17qu'un bon génie va arriver au pouvoir
34:19et qu'un coup de baguette magique
34:21va tout arranger à notre place
34:23et on n'aura pas besoin de se salir les mains,
34:25on n'aura pas besoin de faire quoi que ce soit de plus.
34:27Mais il faut bien comprendre
34:29que tant que
34:31le bas, les gens d'en bas,
34:33comme disait l'autre, ne font pas peser
34:35une pression réelle sur les gens d'en haut,
34:37eh bien ceux d'en haut continuent
34:39allègrement à les piétiner, c'est comme ça que ça se passe,
34:41c'est le pouvoir, c'est l'histoire du vivant.
34:43C'est pas très optimiste
34:45de dire ça, mais c'est comme ça
34:47que ça se passe en tout cas.
34:49On y reviendra sur les gens du bas,
34:51ceux que vous appelez les hérétiques.
34:53Mais revenons un instant encore sur le diagnostic
34:55pour bien comprendre votre lecture
34:57de la société présente.
34:59Vous utilisez deux termes parmi d'autres pour parler
35:01de la société qui est la nôtre.
35:03Vous parlez d'un côté de fascisme domestique
35:05et vous parlez aussi de communisme mental.
35:07Alors, historiquement, ces deux
35:09doctrines avaient tendance à s'affronter.
35:11J'en comprends que pour vous, la société contemporaine
35:13embrasse toute la panoplie du totalitarisme
35:15possible.
35:17Oui, effectivement, ce sont
35:19des frères jumeaux, des frères siamois
35:21même de l'horreur humaine.
35:23C'est-à-dire, ce sont des mouvements
35:25qui font
35:27de notre espèce
35:29une forme de fourmilière ou de termitière,
35:31comme on voudra,
35:33qui marche d'un même pas,
35:35qui est possédée
35:37par une forme de cerveau global
35:39qui va régir ses faits et gestes
35:41comme si on avait des phéromones
35:43médiatiques qui nous indiquaient
35:45les meilleures voies, nos meilleures chances
35:47de survie vers un monde meilleur pour le bien
35:49de tous. Évidemment, c'est toujours pour la bonne cause
35:51qu'on manipule les gens.
35:53Mais des systèmes
35:55qui vont asservir et réduire
35:57au maximum nos libertés individuelles,
35:59notamment en termes de pensée,
36:01puisqu'à partir du moment où certains mots sont interdits,
36:03certaines réflexions sont socialement coûteuses,
36:05on n'est plus dans un état
36:07de liberté et on a tendance
36:09à prendre des positions qui sont
36:11socialement sans risque,
36:13tranquilles, personne n'a envie d'être embêté,
36:15personne n'a envie d'être Marguerite Stern pourchassée
36:17par des gens qui ne
36:19veulent pas la laisser parler, qui ne veulent même pas l'écouter.
36:21Donc, la plupart
36:23des gens tiennent à leur petit confort, à leur carrière,
36:25on a tous beaucoup de choses à perdre et donc
36:27on préfère se taire
36:29et regarder ça en silence depuis notre
36:31canapé. – Alors, il y a quelques mois, j'ai écrit
36:33un livre qui avait pour titre « Le totalitarisme sans le goulag »
36:35et là, je lisant le vôtre, je me suis dit
36:37qu'il y a presque une nouvelle étape qu'on vient de franchir,
36:39ce serait le totalitarisme avec
36:41le goulag à visage humain, c'est-à-dire que
36:43j'ai l'impression que vous nous présentez un goulag à visage humain
36:45des sociétés qui ont l'impression d'être
36:47libres, des sociétés qui ont l'impression
36:49d'avoir une forme d'être fidèles à l'héritage
36:51de liberté de nos sociétés mais qui n'en
36:53sont plus du tout. En fait, quelle est la marge
36:55de liberté d'un homme, d'une femme dans une
36:57telle société ou est-ce que nous sommes dans un goulag
36:59à visage humain ? – À part choisir
37:01son
37:03instrument de divertissement,
37:05par exemple, choisir sa
37:07série favorite ou
37:09son parc d'attractions,
37:11c'est vrai que les choix fondamentaux
37:13sont de moins en moins
37:15évidents.
37:17On voit bien que ce fait universalisme
37:19consiste à pousser tout le monde
37:21vers un même idéal existentiel
37:23qui se réduit
37:25à l'accumulation de biens,
37:27à un certain état de confort, nos besoins primaires
37:29satisfaits, on va dire, et c'est tout.
37:31Ne pas déranger, ne pas mal-penser,
37:33ne pas aller au-delà de
37:35certaines lignes et surtout, pas de responsabilité,
37:37soyons
37:39assistés le plus possible,
37:41soyons sous la curatelle
37:43de cette maman-état
37:45et donnons-lui
37:47notre sécurité, ça c'est ce qu'on a fait depuis longtemps
37:49et pourquoi pas nos libertés ?
37:51Pourquoi pas un peu tout le reste ?
37:53Et c'est ce qui se passe et évidemment c'est assez préoccupant.
37:55– Alors je reviens dans un instant
37:57à la partie, au-delà du diagnostic,
37:59le « que faire ? », selon Laurent Humberton,
38:01mais une dernière question sur le diagnostic avec Arthur De Vatrigan.
38:03– Justement sur le diagnostic,
38:05sur ce que vous venez de dire sur la destination universelle,
38:07le problème c'est
38:09le principe de l'universalisme,
38:11j'aime pas ce mot-là, l'universel,
38:13ou ce qu'on met dans la définition
38:15de l'universel, parce que la France,
38:17si la France a été aussi grande et a
38:19éliminé le monde et si on est devenu aussi
38:21brillant pour être chauvin et mal élevé,
38:23c'est parce qu'il y avait cette destination universelle,
38:25mais dans la destination universelle,
38:27c'était pas transdescendant, c'était justement transcendant,
38:29c'était pas des moyens de consommation,
38:31c'était quelque chose qui nous déplace.
38:33Donc comment on met en question, l'universel ou
38:35la consommation, en gros ?
38:39– Il y a un petit peu des deux,
38:41c'est, encore une fois,
38:43la responsabilité des individus
38:45est importante, puisque s'il y a
38:47eu cette possibilité
38:49de secte, comme je l'appelle,
38:51de secte mondiale,
38:53avec l'image d'un maître mental
38:55un peu délirante, alors
38:57avant c'était Dieu, après maintenant c'est
38:59plutôt l'État, Big Brother,
39:01c'est-à-dire toute la machine qui va avec,
39:03les médias, etc.
39:05Les individus, encore une fois,
39:07sont aussi demandeurs de cet État,
39:09c'est pour ça que je parle de domestication
39:11humaine, au sens, pour le coup, vraiment
39:13biologique du terme, et ça c'est assez
39:15important de le comprendre, il y a eu
39:17pas mal de recherches qui ont été faites à ce sujet,
39:19qui expliquent cette
39:21incapacité pour beaucoup
39:23de nos semblables à assumer
39:25les risques de la liberté.
39:27– Je crois que nous basculons à l'analyse du gouvernement.
39:29– Pas encore, d'accord.
39:31– Un petit signe en vous disant, pour l'instant,
39:33parfois on ne se comprend pas Mathieu.
39:35– Marchons sur un fil !
39:37– A 19h40.
39:39– On a fait le diagnostic, en partie,
39:41maintenant il y a la question du que-faire.
39:43Alors normalement, devant un diagnostic comme le vôtre,
39:45le commun est mortel, on se dit
39:47mais pour quel parti dois-je militer ?
39:49Dans quelle association dois-je
39:51m'investir ? Quel combat mener
39:53avec les miens ? Comment faire
39:55société autrement, comme on dirait ?
39:57Et là, Laurent Burton nous dit toute autre chose.
39:59Vous nous dites, la réponse n'est pas
40:01collective, la réponse est individuelle.
40:03La réponse consiste
40:05presque à faire sécession individuellement
40:07devant cette société
40:09et devenir à soi-même son
40:11propre maître, à défaut par ailleurs
40:13d'être un citoyen dans une société
40:15où il pourrait avoir une emprise sur le collectif.
40:17Est-ce que je résume bien votre état d'esprit ?
40:19– Absolument. L'idée
40:21que tant de gens
40:23imaginent que
40:25les barniers vont améliorer leur existence
40:27à leur place me terrifie.
40:29Et c'est ce que j'essaie
40:31d'expliquer dans ce livre, c'est qu'à un moment,
40:33il faut essayer
40:35de se tourner vers nos moyens directs.
40:37On ne peut pas se fier à une telle
40:39loterie, on ne peut pas tout miser sur
40:41un tel jeu. Le casino gagne toujours
40:43à la fin et pour l'instant, en tout cas, ça fait
40:45quand même pas mal de décennies qu'on perd
40:47et qu'on n'a absolument pas ce qu'on veut.
40:49Là, les Français n'auront pas du tout
40:51ce qu'ils veulent, une fois encore.
40:53À un moment, peut-être qu'il faut trouver une voie alternative.
40:55Et pour moi, la voie la plus
40:57efficace, elle est individuelle, elle est dans notre
40:59propre développement. Et si
41:01on ne se donne pas les moyens
41:03d'exister plus fortement dans
41:05nos existences, on n'aura jamais
41:07cette pression,
41:09cette force
41:11qui peut devenir une force
41:13d'autodéfense face
41:15à absolument tout, face
41:17à la rue, face
41:19à la tyrannie étatique,
41:21face à tout ce qu'on nous impose
41:23contre notre consentement.
41:25C'est un petit peu l'idée de cette deuxième
41:27partie. Alors, j'essaie de détailler des solutions
41:29pour y parvenir. C'est un chemin
41:31qui est difficile, mais qui demande
41:33un grand investissement et je pense
41:35qu'il peut satisfaire beaucoup plus
41:37que le fait de subir une situation
41:39et de bénéficier
41:41d'une solution extérieure, encore une fois,
41:43extrêmement hypothétique. Alors, justement,
41:45c'est individu. Donc, on essaie de poser ça
41:47très concrètement. Un homme, une femme
41:49se dit « ça ne fonctionne plus, notre monde
41:51se décompose, je dois
41:53faire que l'insécurité est partout
41:55présente, je suis braqué
41:57fiscalement, bon, qu'est-ce que
41:59je peux faire? » Réaction du communauté mortelle,
42:01normalement, c'est de dire « je m'en vais militer pour le parti
42:03X, Y ou Z,
42:05et je vais trouver dans mon engagement militant
42:07une réponse satisfaisante. »
42:09Vous nous dites « lui, il se perd
42:11en fait. Celui qui fait le choix de s'engager
42:13dans tel ou tel parti, il perd
42:15son énergie, son temps. Il se perd lui-même,
42:17il devrait plutôt lire des livres, aller à la
42:19salle de sport et commencer
42:21à cultiver son potager. »
42:23Imaginez toute
42:25l'énergie qu'on dépense à commenter cette actualité
42:27politique, si on la consacrait
42:29justement à notre potager, je pense que
42:31on s'en porterait peut-être beaucoup mieux.
42:33Et c'est vrai que c'est une
42:35réflexion qu'il faut avoir. On
42:37dilapide pas mal de temps et d'énergie
42:39à
42:41justement être les
42:43spectateurs, les lointains
42:45spectateurs de ce jeu
42:47pour finalement très peu de choses, concrètement.
42:49Donc, les solutions
42:51sont à mon avis ailleurs.
42:53On peut aussi
42:55voter, on peut aussi faire de la politique
42:57si on veut peut-être, mais il ne faut pas s'y perdre.
42:59Il ne faut pas s'y vouer
43:01corse et bien, à mon avis.
43:03Justement, quand j'ai lu vos préconisations,
43:05ça m'a fait penser, vous savez, à ces
43:07catholiques qui s'appelaient les Altercato,
43:09qui étaient les promoteurs de l'écologie intégrale
43:11et qui, pour certains, aient mis en application leur
43:13théorie en quittant les grandes métropoles pour
43:15venir aux pays réels et à la terre qui ne ment
43:17pas, comme disait l'autre, sauf qu'il y avait
43:19deux choses. Là, à vous lire
43:21et à vous entendre, on a l'impression qu'on a le choix entre
43:23le collectif et l'individu.
43:25Eux, c'était la démarche, peut-être que c'est
43:27celle que vous rejoignez, c'est je vais revenir à
43:29un périmètre plus restreint pour pouvoir agir dans ce périmètre
43:31mais pour le bien commun, pas pour ma petite personne.
43:33Je rejoins complètement
43:35cette idée. Il ne peut pas y avoir pour moi
43:37de collectif fort sans
43:39individu fort.
43:41S'imaginer qu'on sera une force parce qu'on est
43:43tous les mêmes moutons
43:45et qu'on marche dans le même sens, ça ne marchera
43:47pas. On ira à l'abattoir
43:49plus vite, mais on n'aura pas
43:51à titre
43:53individuel, on n'aura pas une réelle
43:55valeur. On ne pourra pas, justement,
43:57s'opposer à des idéologies
43:59extrêmement pernicieuses, extrêmement
44:01puissantes.
44:03C'est ça, je pense vraiment qu'il faut
44:05que chaque individu
44:07monte d'un cran
44:09sur ses efforts. C'est ce que je me dis
44:11tous les matins. Je me reproche la veille de ne pas avoir
44:13fait encore un peu plus pour alerter,
44:15pour sonner le toxin,
44:17pour essayer d'aller dans le
44:19bon sens.
44:21Pourtant, il y a des solutions politiques vers la fin de l'ouvrage.
44:23Il faut être patient, mais on y arrive.
44:25On y reviendra, mais concrètement,
44:27c'est-à-dire, vous avez des
44:29préconisations, mais donnez quelques
44:31idées pour le commun immortel qui nous regarde ce soir.
44:33Celui qui se dit « Auberton n'y est pas mauvais, franchement.
44:35Il nous dit quelque chose de vrai.
44:37Il me dit que je ne dois pas aller militer. Très bien. Alors, qu'est-ce que vous lui conseillez ? »
44:39Je ne sais pas.
44:41Si j'étais ministre de l'Intérieur, je crois que la place est prise.
44:43Tout votre livre
44:45explique que globalement, il s'agit
44:47moins de rêver d'être ministre de l'Intérieur que de
44:49être son propre ministre de l'Intérieur.
44:51Non, mais les mesures seraient extrêmement simples.
44:53C'est vraiment une question pure de volonté politique.
44:55C'est notre administration qui organise,
44:57par exemple, cette immigration.
44:59Les titres de séjour sont délivrés par notre administration.
45:01On pourrait arrêter
45:03de le faire, mais on ne le fait pas.
45:05Là, vous vous placez dans la position
45:07du ministre, mais je me mets dans la position du conseil
45:09que vous donnez à M. Moyen.
45:11M. Moyen, sa vie ne lui plaît pas.
45:13Il veut changer de vie. Les conseils pratiques
45:15à M. Moyen, parce que ce n'est pas
45:17au livre de développement personnel non plus, donc vous donnez des conseils
45:19pratiques à M. Moyen, au commun des mortels,
45:21pour devenir maître de sa propre vie.
45:23Par exemple.
45:25Ils sont vraiment innombrables,
45:27mais commencer à
45:29identifier justement ce qui
45:31nous possède, ce qui pense à notre place.
45:33Quand on se croit très intelligent
45:35en ressortant des slogans qui sont entrés
45:37dans nos têtes comme des
45:39slogans publicitaires. Choisissez bien,
45:41choisissez but. La diversité est une richesse.
45:43C'est à peu près la même chose.
45:45On se pense du bon côté
45:47de la morale en récitant
45:49ces discours. Il faut identifier
45:51ça, ces virus mentaux, comme disait l'autre.
45:53Il faut déconstruire cette façon de
45:55penser qui nous est apprise. C'est un dressage.
45:57La récompense sociale,
45:59l'illusion de la récompense sociale ou de la punition
46:01sociale, justement. Vous serez
46:03désigné, vous serez ostracisé, il vous arrivera
46:05des tas de malheurs si vous ne pensez pas correctement.
46:07Commencez par là.
46:09Commencez par avoir beaucoup moins peur
46:11de s'affirmer,
46:13d'exister. Et ainsi,
46:15on constate qu'on peut être
46:17écouté, qu'on peut être exemple à son tour
46:19et qu'on peut constituer un petit contre-pouvoir
46:21à ces choses encore
46:23une fois très puissantes. La machine
46:25est bien rodée. On n'a jamais eu
46:27une telle concentration
46:29de forces audiovisuelles,
46:31techniques,
46:33dans l'histoire de l'humanité.
46:35L'ennemi n'est pas
46:37de petite taille.
46:39Donc il faut que nous, on soit plus forts, tout simplement.
46:41Je me tue à dire, moi,
46:43qu'on a ce qu'on mérite et que si
46:45on a Emmanuel Macron, c'est exactement
46:47ce que nous valons. Et que si on veut
46:49autre chose, il faut qu'on devienne autre chose.
46:51– Arthur Le Battrigat. – Vous dites que
46:53la guerre ne peut se gagner sans économie.
46:55Je vous cite, on peut se vendre, tout le monde se vend,
46:57mais jusqu'où peut-on acheter ?
46:59C'est la question, écrivez-vous. Justement,
47:01jusqu'où peut-on acheter ? – C'est ça.
47:03Il faut fixer son prix.
47:05Et je pense qu'il faut garder
47:07en tête certains principes
47:09souverains
47:11avec lesquels
47:13ne jamais déroger.
47:15Notamment avec
47:17la vérité.
47:19Je pense qu'on peut mener tous les combats
47:21à peu près politiques ou métapolitiques
47:23qu'on veut, du moment qu'on
47:25s'en tient à des méthodes
47:27honorables, c'est-à-dire pas
47:29de la séduction, pas du mensonge,
47:31pas un recours
47:33à des tricheries, en quelque sorte.
47:35Par exemple, ça fait partie
47:37des principes qu'il faut avoir
47:39pour… Alors là, encore une fois,
47:41on est vraiment à contre-courant de la politique,
47:43puisque j'ai parlé d'honnêteté.
47:45La politique, malheureusement, est un concours
47:47de mensonges, de séduction, de manipulation,
47:49de tout ce qu'on veut,
47:51entre personnalités qui n'ont aucune peur
47:53de s'entretuer, de se trahir, de se poignarder.
47:55C'est pas très joli,
47:57donc il ne faut pas, encore une fois, imaginer que celui
47:59qui en sortira vainqueur aura
48:01au fond de lui une âme pure.
48:03Alors, ceux qui ont lu Orwell savent qu'il y a une catégorie.
48:05Le personnage Winston Smith dit souvent
48:07« S'il y a un espoir, c'est la classe. »
48:09Ce sont les ouvriers, les prolétaires.
48:11Quand on vous lit, vous nous dites
48:13« S'il y a un espoir, ce sont les hérétiques. »
48:15Qui sont les hérétiques dans notre société ?
48:17Oui ou non, moi je ne suis pas
48:19dans le culte de telle classe sociale.
48:21Comme disait
48:23Wellbeck,
48:25je suis en droit
48:27de critiquer le peuple
48:29parce que j'en viens aussi.
48:31Il le disait pour Nantek,
48:33pas pour lui.
48:37Je pense que
48:39l'hérétique,
48:41il a fait des efforts,
48:43il a pensé contre lui-même,
48:45il a pensé contre son groupe,
48:47il a assumé
48:49de marcher
48:51à contre-courant, ne serait-ce qu'un moment.
48:53Une fois qu'il a
48:55entrouvert la porte
48:57vers certaines vérités,
48:59il ne peut plus la refermer
49:01et il sera concerné toute sa vie par ça.
49:03Il a le choix d'en remettre à d'autres
49:05ou d'y aller franchement
49:07et tout donner parce que
49:09la situation est absolument dramatique.
49:11Il en va de l'avenir
49:13de nos enfants, de l'avenir du pays.
49:15Donc,
49:17faire beaucoup,
49:19ce n'est pas assez déjà.
49:21Pour moi, c'est ça.
49:23Je n'attends pas du tout à ce qu'il y ait une révolte
49:25de telle classe en particulier,
49:27de tels individus.
49:29J'en appelle à tous ceux
49:31qui se retrouveront dans mon constat.
49:33Évidemment,
49:35il faut déjà peut-être
49:37un certain état d'éveil.
49:39Il y a une solution politique,
49:41c'est un terme qui est assez mal vu en France,
49:43mais je crois que c'est libéral.
49:45Si je vous comprends bien,
49:47vous défendez un libéralisme assez militant
49:49au sens où vous voulez rétrécir
49:51le plus possible la taille de l'État,
49:53mais non pas par pur individualisme.
49:55On pourrait dire que vous êtes un libertarien
49:57pour raison nationale,
49:59que vous condamnez l'État,
50:01non pas au nom de l'individu,
50:03mais parce qu'il s'est retourné contre son peuple.
50:05Si on devait nommer votre position,
50:07est-ce qu'on pourrait dire que
50:09Laurent Burton est un anti-étatiste?
50:11Assez radical peut-être.
50:15Libertarien, libéral,
50:17je me méfie beaucoup des étiquettes
50:19puisqu'il y a là-dedans tout un tas de courants
50:21de pensées parfois antagonistes
50:23et je préfère des termes
50:25plus génériques,
50:27c'est-à-dire, je pense ça de l'État,
50:29je pense ceci des médias, de l'immigration, etc.
50:31Je me tiens à distance de toutes ces chapelles,
50:33mais effectivement,
50:35je pense qu'il est vraiment urgent
50:37de réduire,
50:39de dégonfler énormément cette baudruche gigantesque.
50:41On voit que même un gouvernement
50:43dit de droite,
50:45c'est une étiquette à mon avis usurpée
50:47qui existe depuis trop longtemps,
50:51ne va absolument rien faire.
50:53Je me permets de vous couper.
50:55Pardonnez-moi Laurent Burton,
50:57mais place à la liste des ministres.
50:59Écologique et énergétique,
51:01le président de la République a nommé
51:03Monsieur Didier Migaud,
51:05garde des Sceaux,
51:07ministre de la Justice.
51:09Madame Catherine Vautrin,
51:11ministre du partenariat
51:13avec les territoires et de la décentralisation.
51:17Monsieur Bruno Retailleau,
51:19ministre de l'Intérieur.
51:21Madame Anne Jeuneté,
51:23ministre de l'Éducation nationale.
51:27Monsieur Jean-Noël Barraud,
51:29ministre de l'Europe
51:31et des Affaires étrangères.
51:33Madame Rachida Dati,
51:35ministre de la Culture.
51:37Monsieur Sébastien Lecornu,
51:39ministre des Armées
51:41et des Anciens Combattants.
51:43Madame Agnès Pannier-Runacher,
51:47ministre de la Transition écologique,
51:49de l'énergie,
51:51du climat et de la prévention des risques.
51:53Monsieur Antoine Armand,
51:55ministre de l'Économie,
51:57des Finances
51:59et de l'Industrie.
52:01Madame Geneviève Darrieusec,
52:03ministre de la Santé
52:05et de l'accès aux soins.
52:07Monsieur Paul Christophe,
52:09ministre des Solidarités,
52:11de l'autonomie
52:13et de l'égalité entre les femmes
52:15et les hommes.
52:17Madame Valérie Létard,
52:19ministre du Logement
52:21et de la Rénovation Urbaine.
52:23Madame Annie Gennevard,
52:25ministre de l'Agriculture,
52:27de la Souveraineté Alimentaire
52:29et de la Forêt.
52:31Madame Astrid Panossian-Bouvet,
52:33ministre du Travail
52:35et de l'Emploi.
52:37Monsieur Gilles Averrous,
52:39ministre des Sports,
52:41de la Jeunesse
52:43et de la Vie Associative.
52:45Monsieur Patrick Hetzel,
52:47ministre de l'Enseignement Supérieur
52:49et de la Recherche.
52:51Monsieur Guillaume Casbarian,
52:53ministre de la Fonction Publique,
52:55de la Simplification
52:57et de la Transformation
52:59de l'Action Publique.
53:01Monsieur François-Noël Buffet,
53:03ministre auprès du Premier ministre,
53:05chargé des Outre-mer.
53:07Monsieur Laurent Saint-Martin,
53:09ministre auprès du Premier ministre,
53:11chargé du Budget
53:13et des Comptes Publics.
53:15Son nommé ministre délégué,
53:17auprès du Premier ministre
53:19et du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères,
53:21Monsieur Benjamin Haddad,
53:23chargé de l'Europe.
53:25Auprès du Premier ministre,
53:27Madame Nathalie Delattre,
53:29chargée des Relations
53:31avec le Parlement.
53:33Madame Maude Bréjon,
53:35porte-parole du gouvernement.
53:37Madame Marie-Claire Carhergé,
53:39chargée de la Coordination
53:41gouvernementale.
53:43Auprès de la ministre du Partenariat
53:45avec les Territoires et de la Décentralisation.
53:47Madame Françoise Gattel,
53:49chargée de la Ruralité,
53:51du Commerce
53:53et de l'Artisanat.
53:55Monsieur François Durovray,
53:57chargé des Transports.
53:59Monsieur Fabrice Loer,
54:01chargé de la Mer
54:03et de la Pêche.
54:05Auprès du ministre de l'Intérieur,
54:07Monsieur Nicolas Daragon,
54:09chargé de la Sécurité du Quotidien.
54:13Auprès de la ministre de l'Éducation nationale,
54:15Monsieur Alexandre Portier,
54:17chargé de la Réussite scolaire
54:19et de l'Enseignement professionnel.
54:21Auprès du ministre de l'Europe
54:23et des Affaires étrangères,
54:25Madame Sophie Prima,
54:27chargée du Commerce extérieur
54:29et des Français de l'étranger.
54:31Auprès de la ministre de la Transition écologique,
54:33de l'Énergie, du Climat
54:35et de la Prévention des risques,
54:37Madame Olga Givernet, chargée de l'Énergie.
54:39Auprès du ministre
54:41de l'Économie, des Finances
54:43et de l'Industrie,
54:45Monsieur Marc Ferracci, chargé de l'Industrie.
54:47Madame Marie-Agnès Poussier-Vinsbach,
54:49chargée de l'Économie sociale
54:51et solidaire,
54:53de l'Intéressement et de la Participation.
54:55Madame Marina Ferrari,
54:57chargée de l'Économie
54:59du Tourisme.
55:01Auprès du ministre
55:03des Solidarités, de l'Autonomie
55:05et de l'Égalité entre les femmes et les hommes,
55:07Madame Agnès Canailler,
55:09chargée de la Famille et de la Petite Enfance.
55:11Son nommé secrétaire d'État.
55:13Auprès du ministre
55:15de l'Intérieur,
55:17Monsieur Othmane Nasrou,
55:19chargé de la Citoyenneté
55:21et de la lutte contre les discriminations.
55:23Auprès du ministre de l'Europe
55:25et des Affaires étrangères,
55:27Monsieur Tani Mohamed Soalihi,
55:29chargé de la Francophonie
55:31et des Partenariats internationaux.
55:33Auprès du ministre de l'Économie,
55:35des Finances et de l'Industrie,
55:37Madame Laurence Garnier,
55:39chargée de la Consommation.
55:41Auprès du ministre
55:43des Solidarités, de l'Autonomie
55:45et de l'Égalité entre les femmes et les hommes,
55:47Madame Salim Assa,
55:49chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
55:51Auprès du ministre
55:53de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
55:55Madame Clara Chappaz,
55:57chargée de l'Intelligence artificielle
55:59et du numérique.
56:01Le Président de la République réunira
56:03l'ensemble des membres du gouvernement pour un Conseil
56:05de ministre qui se tiendra le lundi
56:0723 septembre à 15h.
56:09Je vous remercie.
56:12– Vous venez de découvrir
56:14la liste
56:16et le nouveau gouvernement,
56:18le premier gouvernement de l'ère
56:20Barnier, des noms, beaucoup de noms
56:22et on va faire un premier tour de table avec vous,
56:24Mathieu Bocoté, Arthur Devat-Trigor et Laurent Auberton.
56:27On s'était posé la question
56:29en début d'émission, est-ce que c'est
56:31un gouvernement de rupture
56:33ou c'est finalement le symbole du gouvernement du en même temps ?
56:35– Je dirais surtout que c'est un gouvernement reconnu quand même.
56:37– Mais au-delà de…
56:39– Non mais je pense que ça compte.
56:41C'est-à-dire que tout ça pour ça, si je peux me permettre,
56:43les équilibres subtils avec des figures
56:45qui politiquement pesaient bien peu,
56:47je vois tant de postes, je me dis tant de ministères,
56:49tant de fonctions, car tant d'égos
56:51qui doivent être
56:53chouchoutés d'une certaine manière.
56:55Ensuite il y a des figures importantes.
56:57Comment réussir à faire cohabiter par ailleurs
56:59dans le même Conseil des ministres, M. Retailleau
57:01qui refuse justement
57:03la logique de la diabolisation du RN
57:05et Mme Pannier-Runacher qui refuse de serrer la main
57:07d'un député du RN lorsqu'elle le croise.
57:09Il y a quelques figures importantes aussi,
57:11jamais à l'âge que l'homme très intelligent,
57:13très européiste, mais très intelligent
57:15qui va être dans ces fonctions-là.
57:17Donc ce n'est pas inintéressant, mais si c'est un gouvernement de rupture,
57:19moi je suis une danseuse à claquettes.
57:21– Vous avez parlé du Rassemblement national,
57:23Mathieu Bocoté, première réaction de Jordan Bardella.
57:25Ce nouveau, entre guillemets, nouveau gouvernement
57:27signe le retour du macronisme
57:29par une porte dérobée.
57:31Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné
57:33à deux reprises ne peut revenir
57:35à ce lamentable jeu d'appareil
57:37et calcul, pardonnez-moi, politicien.
57:39C'est donc un gouvernement
57:41qui n'a aucun avenir.
57:43– Ah ben ça c'est sûr qu'il n'y a pas
57:45beaucoup d'avenir de toute façon parce que notre régime n'a plus d'avenir.
57:47Donc ça ne peut pas être de la rupture
57:49parce que pas de majorité, pas de rupture.
57:51Je note quand même que Mme Garnier,
57:53M. Retailleau, M. Hetzel
57:55sont restés comme ministres.
57:57Alors Mme Garnier n'est plus ministre de la Famille,
57:59elle est ministre déléguée à la consommation,
58:01c'est un ministère que j'ignorais, mais comme beaucoup d'autres.
58:03Ça veut dire que quand même Michel Barnier
58:05a priori aurait résisté et à la pression médiatique
58:07et peut-être à la pression de Macron
58:09de vouloir dégager les identités conservateurs,
58:11c'est plutôt donné à son crédit.
58:13Ensuite sur le reste, de toute façon on est sûr
58:15à en même temps forcer, cette fois-ci pas choisi,
58:17du fait de la tripartition de l'Assemblée.
58:19– Mme Garnier qui devait être à la Famille…
58:21– Et à la consommation. – Et à la consommation.
58:23– Mais je ne sais pas ce que ça fait comme ministère.
58:25– Alors est-ce que c'est du compromis ou en même temps la même chose ?
58:27C'est-à-dire qu'une femme qui devait être ministre de la Famille…
58:29– Le prétendant pour remplacer Mme Garnier
58:31c'était Yacovilli, Yacovilli qui avait taxé
58:33les manifestants de la manif pour tous,
58:35des obscurantistes et des réactionnaires
58:37et qui a déposé une loi pour supprimer
58:39le mot paternité du code civil
58:41et qui était pour la GPA.
58:43Donc il semblerait que M. Barnier ait gagné ce duel-là.
58:45– Dans un instant les invités de l'Eurodépro
58:47vont arriver. Laurent Auberton, vous étiez l'invité
58:49de face à Mathieu Bocquete.
58:51Si vous aviez un mot pour définir cette liste,
58:54ce nouveau gouvernement ?
58:56– Moi j'ai tendance à penser que les meilleurs ministres
58:58sont ceux qui arrêtent de l'être.
59:00Donc je souhaite de très bonnes vacances
59:02à Bruno Le Maire, j'espère que ça lui laissera
59:04le temps d'écrire ses romans érotiques
59:06et que ça nous coûtera sûrement moins cher.
59:08Mais j'attends absolument rien,
59:10on change des noms pour ne pas changer.
59:12Donc ceux qui ont des espoirs,
59:14encore une fois,
59:16les ramasseront
59:18à la petite cuillère.
59:20– Merci à tous les trois, je rappelle quand même
59:22votre dernier ouvrage,
59:24non pas Mathieu Bocquete mais Laurent Auberton
59:26guerre aux éditions Magnus.
59:28Venez en plateau, on fait comme à la maison.
59:30Changement d'invité,
59:32c'est une sorte de remaniement
59:34sur le plateau de CNews,
59:36avec Aminel Katmi qui nous rejoint,
59:38avec Elodie Huchard et Gabriel Cluzel,
59:40Jules Torres du JDD va...