Vendredi 21 mars 2025, retrouvez Tommy Eon (Responsable du pôle Economie circulaire et environnement, Groupe Estille), Guillaume Balas (Délégué général, réseau Envie), Caroline Neyron (Directrice générale, Mouvement Impact France), Arnaud Chaulet (PDG, Cyclamen) et Jérémie Viel (Directeur général, MySezame) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, c'est un grand format de Smart Impact que je vous propose
00:12aujourd'hui, une heure pour creuser les enjeux de transformation environnementale et sociétale
00:17avec un grand entretien de 26 minutes face à une personnalité qui compte dans notre
00:23économie.
00:24C'est toujours la même question, êtes-vous prêts ou prêtes pour l'impact ?
00:27Aujourd'hui, je reçois Caroline Meyron, la directrice générale du Mouvement Impact
00:30France.
00:31Pour démarrer cette émission, je recevrai Jérémy Viel, directeur général du cabinet
00:35de conseil de formation MySESAM, il nous parlera d'un programme de formation pour
00:39les salariés du ClubMed sur ces enjeux de RSE.
00:42Dans notre débat, on parlera d'économie circulaire et d'inclusion avec le manifeste
00:46pour une économie circulaire durable publié par le réseau Envie.
00:50On verra notamment que l'électro-ménager reconditionné gagne du terrain.
00:54Dans notre rubrique Start-up, je vous présenterai CYCLAMEN et ses solutions de recyclage des
00:59métaux non ferroïd.
01:01Voilà pour les titres, c'est un Smart Impact en format XXL que je vous propose tout de
01:05suite.
01:06L'invité de ce Smart Impact, c'est Jérémy Viel, bonjour.
01:16Bonjour Thomas.
01:17Bienvenue, vous êtes le directeur général du cabinet de conseil et de formation MySESAM.
01:20MySESAM, on va parler notamment de ce programme auprès des salariés du ClubMed sur ces enjeux
01:25de RSE.
01:26Mais d'abord, présentez-nous MySESAM.
01:28Bien sûr.
01:29MySESAM, c'est un cabinet de conseil et de formation sur les enjeux de transition.
01:33On a rejoint le groupe CAI il y a deux ans maintenant et notre mission, c'est d'enclencher
01:38la bascule des équipes dirigeantes et des collaborateurs sur les sujets sociaux et environnementaux
01:44pour les encourager à faire pivoter leurs organisations.
01:47On est des experts des enjeux de pédagogie pour la transition.
01:51La bascule, elle commence par la direction générale et elle ne sert pas à grand-chose
01:56si on n'embarque pas les salariés, mais elle commence par la direction générale ?
01:58Elle doit commencer par la direction générale qui doit monter en termes de prise de conscience
02:05de manière homogène pour être en capacité de repositionner la responsabilité au centre
02:10de la stratégie de l'entreprise et de ne pas la laisser comme un objet à côté de
02:15cette stratégie.
02:16Ça fait cinq saisons qu'on travaille sur ces thèmes ici à BeSmart4Change et moi je
02:23vois quand même, même en cinq ans, et je pense que c'est encore plus vrai si on monte
02:26à une décennie, l'ARSE c'était entre guillemets de la com, parfois un peu cosmétique,
02:31maintenant c'est stratégique.
02:32C'est exactement ce que vous portez ?
02:33Oui, on pense que c'est un prérequis pour pouvoir faire pivoter l'entreprise et l'inscrire
02:38dans une trajectoire de ce qu'on appelle l'économie souhaitable chez CA.
02:42Donc sans engagement de la direction c'est beaucoup plus difficile et donc on garde
02:47une RSE qui est satellite par rapport au business de l'entreprise.
02:52Mais est-ce que c'est toujours vrai avec des vents contraires qui se lèvent par exemple
02:55aux Etats-Unis ou même tenons compte de ce que les électeurs européens ont dit au dernier
03:01scrutin ?
03:02Alors l'actualité est assez compliquée effectivement pour la RSE, on sent un petit
03:05vent contraire.
03:06Ce qu'on porte chez MySesame et aussi au niveau du groupe CA c'est vraiment la volonté
03:11d'accompagner nos clients pour qu'ils gardent le cap qu'ils se sont fixés et de toute façon
03:15d'avoir une volonté qui va au-delà de la réglementation.
03:17Et donc quelles que soient les fluctuations qui concernent la réglementation, garder
03:21ce cap de responsabilité qu'ils se sont fixés pour faire de l'Europe un pionnier sur ce
03:25sujet.
03:26Pourquoi la formation, et là j'en viens peut-être plus à la formation générale, la formation
03:29des salariés, c'est un levier de transformation ?
03:31Alors si la stratégie est définie au niveau de l'équipe dirigeante, son opérationnalisation
03:37dépend exclusivement de l'embarquement des collaborateurs.
03:41Sans les collaborateurs il ne se passe rien et donc c'est extrêmement important de passer
03:45d'un collaborateur qui sait peut-être qu'il y a une stratégie de responsabilité et qui
03:49ne sait pas tellement ce qu'il y a dedans, à un collaborateur qui a été formé aux
03:53enjeux, dans leur systémie, à la façon dont l'entreprise est concernée par ces enjeux,
03:58sous l'angle de la double matérialité, comment est-ce que nous on contribue au problème
04:01et comment on sera victime des conséquences du problème.
04:04Et puis que l'entreprise a mis en place pour répondre à ces enjeux et comment moi, collaborateur,
04:09je peux m'impliquer là-dedans.
04:10Donc c'est un vrai élément aussi de réengagement des collaborateurs.
04:14Et de fidélisation.
04:15Et de fidélisation.
04:16Il faut aussi être un peu, en termes d'efficacité de marque employeur, de capacité à garder
04:20les talents, ça joue.
04:21Absolument.
04:22C'est une évidence.
04:23Sur le secteur du tourisme, on commence à se concentrer là-dessus, on va parler du
04:26Clomet, ce chiffre 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre viennent du secteur
04:33du tourisme.
04:34Alors là encore, il y a toujours des équations très compliquées, on pourrait parler uniquement
04:41du secteur aérien, mais sur le tourisme, ce bilan il repose d'abord sur les déplacements.
04:46Bon, on ne va pas interdire aux humains de se déplacer et d'aller découvrir d'autres
04:53pays ?
04:54Alors, vous avez raison.
04:55Si on prend en fait un pas de côté, on s'aperçoit que pour respecter par exemple les accords
05:00de Paris, parce que vous parliez du climat, mais qui n'est pas le seul sujet.
05:03Il y a la nature, il y a la biodiversité, il y a beaucoup d'autres thèmes.
05:05Exactement.
05:06Toutes les industries doivent réduire fortement leurs impacts sur l'environnement.
05:12L'industrie du tourisme touche à beaucoup d'enjeux différents.
05:17Donc on a le changement climatique, on a la biodiversité, on a la réinfection des ressources.
05:21Pourquoi ? Parce que dans le tourisme, évidemment, il y a la mobilité que vous citiez, il y
05:25a le bâtiment, en construction, en chauffage, en climatisation, il y a l'alimentation,
05:29il y a les déchets.
05:30Donc on touche à beaucoup, beaucoup de choses dans le tourisme.
05:32Et sur chacun de ces enjeux, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de leviers à activer,
05:36qui permettent d'entrevoir une façon encore plus responsable de faire du tourisme.
05:41Je suis d'accord avec vous, mais le levier principal, c'est le déplacement.
05:43Le déplacement.
05:44C'est comme pour un événement, un grand concert, un match de foot, j'en passe et
05:49des meilleurs.
05:50C'est d'abord le déplacement du public.
05:51Tout à fait.
05:52Et je pense que dans le tourisme, il y a un mouvement maintenant qui fait que ces entreprises
05:57maintenant intègrent le déplacement dans leur vision, alors qu'auparavant on pouvait
06:02se dire que le client vient chez nous, puis c'est à partir du moment où il est chez
06:06nous que l'on commence à considérer le déplacement.
06:08Donc elles intègrent des propositions alternatives à l'avion, par exemple, quand c'est possible
06:12évidemment, parfois c'est impossible.
06:14Oui, tout à fait.
06:15Il y a des réflexions de manière générale sur l'idée qu'on a d'un tourisme qui
06:23est le meilleur, c'est celui où on va loin le plus fréquemment possible.
06:27Est-ce qu'on peut remettre ce discours un petit peu en question ?
06:31Le voyage fait partie des vacances, donc accepter de prendre un peu plus de temps sur la route
06:37ou dans un train plutôt que de prendre un avion pour faire le même trajet en trois
06:39heures.
06:40Il y a ce discours-là, effectivement.
06:41Alors venons, il nous reste cinq minutes.
06:42Est-ce que vous avez proposé au Clomet parce que c'est une grosse machine le Clomet ? Combien
06:47de personnes a formé et puis peut-être combien de métiers différents ? Comment on embarque
06:52tous ces gens-là ?
06:53Les équipes de MySESAM partent d'un constat qui est de dire qu'il faut accompagner tous
06:59les collaborateurs de la même façon.
07:00Et donc, ce qu'on a proposé au Clomet qui avait vraiment la volonté d'embarquer ces
07:05collaborateurs, y compris sur des questions qui fâchent, comme par exemple le transport
07:08aérien, c'était de les former, comme je le disais tout à l'heure, sur d'abord les
07:14enjeux génériques pour les faire monter en termes de sensibilisation et ensuite comment
07:18est-ce que l'entreprise répond aux matérialités et aux enjeux qui la concernent.
07:22Et donc, ce qu'on leur a proposé, c'était de repartir du concept de la fresque, fresque
07:26du climat, fresque de la biodiversité et de concevoir une fresque sur mesure qui soit
07:31vraiment dédiée aux enjeux du Club Med et qui aille intégrer dans ce jeu l'ensemble
07:37de la stratégie, à la fois sur ce qui a déjà été fait et qui va générer de la
07:41fierté chez les collaborateurs et puis sur tout ce qui reste à faire, qui va générer
07:45là de l'engagement et de la motivation.
07:47Et l'objectif de cette formation, qui est en format qu'on appelle Train the Trainer,
07:51c'est-à-dire que ce sont les collaborateurs du Club Med, de l'ARSE ou de la formation
07:55qui vont dispenser cette formation dans l'ensemble, à la fois des resorts et pour les populations
07:59bureaux, eh bien l'enjeu c'est que tout le monde, donc 10 000 collaborateurs, puissent
08:04être formés avec cette formation qui a un aspect à la fois systémique dans l'approche
08:09des enjeux et ludique dans la façon de le faire.
08:12Donc ça prend combien de temps ?
08:13C'est des formations d'une demi-journée qui sont dispatchées un peu partout.
08:19Je ne sais pas, je me dis 10 000 personnes à former, vous faites ça en un an, en quelques
08:23mois ?
08:24Non, ça s'étale plutôt sur plusieurs années.
08:26Oui, c'est ça.
08:27Et ce sont des formations qui se font en petits groupes pour garder un aspect d'intelligence
08:31collective et de partage.
08:33Donc généralement, c'est pas un personnel.
08:35Mais est-ce que tout le monde parle quand même le même langage, arrive au même niveau
08:39de prise de conscience si on travaille uniquement par petits groupes ?
08:43Oui, oui, absolument.
08:44C'est ce qu'on essaye de faire dans cette formation qui a à la fois cette fameuse fresque
08:48sur mesure et en plus de ça, une conférence interactive qui permet d'abord d'introduire
08:53un peu les sujets.
08:54Et on enchaîne ensuite avec un atelier d'appropriation où là, on va donner la parole aux collaborateurs
08:58pour qu'ils puissent exprimer leurs freins, leurs doutes, ce dont ils ont besoin pour
09:03pouvoir avancer et les sujets sur lesquels ils pensent pouvoir contribuer.
09:06Est-ce que vous pouvez dispenser les mêmes informations et les mêmes exigences partout
09:12sur la planète ?
09:14Moi, je me souviens de discussions avec des représentants de groupes internationaux qui
09:18disent parfois quand on discute avec nos représentants dans d'autres pays qui sont plutôt des pays
09:22en développement, ils disent « vous êtes bien gentils avec vos enjeux de RSE, mais
09:25nous, on a besoin de croissance et on a besoin de se développer ». Donc est-ce qu'il y
09:28a des messages qui passent plus difficilement dans certaines régions de la planète ?
09:31Ou qu'on vous dit « mais c'est pas prioritaire pour nous ».
09:34La culture est effectivement différente en fonction des régions.
09:37De manière générale, je pense que quand on est sur le terrain avec des collaborateurs
09:42qui sont sur le terrain tous les jours dans le domaine du tourisme, on va davantage accentuer
09:47le discours sur les déchets par exemple, le gaspillage alimentaire, parce que là ils
09:51ont vraiment la main et ils voient ce qui se passe.
09:53Donc ils peuvent être davantage acteurs sur ces sujets que par exemple sur le changement
09:57climatique.
09:58Donc on va comme ça, lorsque l'animateur organise cette formation, il va pouvoir choisir
10:05les sujets sur lesquels il va vouloir accentuer le discours et quelque part comme ça se fait
10:09en intelligence collective, les collaborateurs eux-mêmes vont aborder davantage certains
10:14sujets que d'autres.
10:15Et donc cet animateur, c'est un sachant non-expert et il est en capacité de dire
10:19aux collaborateurs aussi « je ne suis pas expert de ce sujet-là, mais je vais vous
10:22donner des ressources pour pouvoir en savoir plus ».
10:24En dehors du levier des transports dont on a déjà parlé, il y a d'autres leviers
10:30plus efficaces que d'autres à activer dans une organisation comme le ClubMed pour améliorer
10:36son bilan carbone, son impact sur la biodiversité, etc.
10:40Je commencerai par la prise de conscience, c'est-à-dire que quand on nous impose des
10:45actes dans notre quotidien dont on ne comprend pas la finalité, c'est vécu comme une
10:49contrainte.
10:50À partir du moment où on embarque le collaborateur dans une vision systémique des enjeux et
10:55de montrer à quel point l'entreprise est concernée par ces enjeux, ça devient quelque
11:00chose de naturel et qui est beaucoup plus efficace à appliquer au quotidien.
11:04Dernier thème, si on parle des déchets, prise de conscience, volonté de produire
11:12moins de déchets ou de mieux les trier, les recycler.
11:15Si on est dans un pays ou dans une région où il n'y a pas une filière de recyclage
11:20efficace, à quoi ça sert ? Vous voyez les limites de l'exercice quand on est dans
11:26un cadre aussi vaste que celui du ClubMed ?
11:28Le recyclage, c'est un excellent exemple.
11:30Le recyclage aujourd'hui, ça marche, mais pas tant que ça quand on regarde au niveau
11:34monde le taux de recyclage, il est quand même assez faible.
11:37Donc, il y a un enjeu qui est avant tout la sobriété sur ces sujets et un accompagnement
11:42de la culture des clients à peut-être se tourner un peu plus vers des fontaines qui
11:46sont mises à leur disposition plutôt que vers des bouteilles en plastique.
11:49Et donc, le premier enjeu, c'est la sobriété et celui-là, il peut s'appliquer dans n'importe
11:53quelle région du monde.
11:54Merci beaucoup Jérémie Viel, à bientôt sur BeSmart4Change, on passe à notre débat
11:59sur comment concilier économie circulaire et inclusion.
12:02Le débat de ce Smart Impact, je vous présente mes invités tout de suite, Guillaume Ballas,
12:12bonjour.
12:13Bonjour.
12:14Bienvenue, vous êtes le délégué général du réseau Envie.
12:15Tommy Héon, bonjour.
12:16Bonjour.
12:17Bienvenue à vous aussi, responsable du pôle économie circulaire et environnement du groupe
12:21Esti.
12:22On commence par présenter ce réseau Envie, vous êtes déjà venu dans cette émission
12:25Guillaume Ballas, mais je veux bien que vous nous redisiez en quelques mots de quoi il
12:28s'agit.
12:29Oui, en quelques mots, nous sommes des entreprises d'insertion par l'activité économique,
12:33donc on remet le pied pour les gens dans l'économie et dans l'emploi, pour ceux qui
12:40en sont éloignés.
12:41On a 53 entreprises aujourd'hui en France qui appartiennent au réseau, ils ont fondé
12:45une fédération, la fédération Envie, et on travaille dans l'économie circulaire,
12:49c'est notre support d'activité, donc on fait plein de choses, mais principalement
12:52dans l'électroménager.
12:53On est leader aujourd'hui, à la fois sur la logistique de déchets d'équipements
12:58électriques et électroniques, mais aussi sur la question du reconditionnement d'appareils
13:02électroménagers.
13:03On détaillera évidemment ces enjeux et les actions qui sont menées au sein de ce réseau.
13:08Le groupe Esti, vous allez nous expliquer, c'est lié au réseau Envie, il faut bien
13:13comprendre de quoi on parle.
13:14Oui, le groupe Esti, c'est un groupe qui est récent, parce qu'il date de janvier
13:182022 en termes de création, et c'est la fusion d'un groupe Envie 44, qui était
13:23implanté sur Saint-Herblain, et d'un groupe vendéen, Soltis, ensemblier d'insertion
13:28sur d'autres activités.
13:29Ça veut dire quoi un ensemblier d'insertion ?
13:32C'est un ensemble de petites structures qui toutes portent une activité d'insertion
13:37et un support d'activité propre, qui peuvent être de la réparation de palettes, qui peuvent
13:43être du maraîchage, qui peuvent être diverses activités.
13:47On a créé un ensemblier et une fusion entre ce qui était Envie 44 et ce qui était le
13:51groupe Soltis en Vendée.
13:52Pourquoi cette fusion était importante, intéressante pour vous ?
13:55La fusion, c'est d'abord une histoire d'hommes, deux personnes qui se connaissaient, deux dirigeants
14:00qui travaillaient ensemble de longue date, et qui ont eu la vocation de vouloir créer
14:06quelque chose de plus grand, pour être aussi bien reconnus.
14:10L'objectif, c'est que l'insertion soit reconnue sur nos territoires de plus en plus,
14:14et qu'on sorte d'un modèle qui était historiquement plutôt des petites associations ou des petites
14:18structures de territoire.
14:19Là, c'est un ensemblier de petites structures, donc plus reconnues.
14:22Est-ce qu'il y a ce besoin, ce que j'entends là, un peu de passer à l'échelle, c'est-à-dire
14:28de grandir ? Il y a des petites structures, chacune peut-être très efficaces à son
14:32niveau, mais est-ce qu'il y a un besoin de passer à l'échelle ?
14:33Il faut expliquer quelque chose, c'est qu'il y a deux entrées, entre guillemets, pour
14:37définir ce qu'est Envie.
14:39Il y a une entrée qui est une entrée économie circulaire, très forte, et donc là aussi
14:43on pourrait parler, en passant par ce raisonnement-là, de passage à l'échelle.
14:46Qu'est-ce que c'est qu'un passage à l'échelle dans l'économie circulaire ? Comment on travaille
14:50avec d'autres acteurs sur le sujet ? Et puis, il y a, j'allais dire, la vue historique
14:55et le biais historique de l'identité d'Envie, qui est l'insertion.
14:59Et de ce point de vue-là, comme Tommy vient d'excellemment le montrer sur le territoire
15:04nantais, et plus large, c'est la question de l'échelle pour l'insertion, pour les
15:10activités d'insertion.
15:12Pourquoi c'est important ?
15:13Parce que, d'abord, pour être reconnu par les pouvoirs publics, identifié, vu, compté
15:19dans la discussion, mais aussi par les acteurs économiques.
15:21Je vais prendre un exemple qui est historique.
15:24Vous avez dans le Nord un très gros groupe d'insertion qui s'appelle Vitamine-T.
15:28Les activités d'économie circulaire dans l'électro-ménager de Vitamine-T, c'est Envie.
15:34Vous voyez ? Parce qu'il y a eu ces besoins de fédération d'activités dans certains
15:38territoires, ce qui fait que vous êtes un acteur incontournable ensuite et que vous
15:43pouvez peser dans les décisions territoriales.
15:45Avec une levée de fonds annoncée d'un million huit cent mille euros.
15:48C'est intéressant parce que c'est des termes qu'on emploie plutôt pour des start-up, etc.
15:52Je trouve ça très bien qu'on en parle aussi dans un modèle d'économie sociale et solidaire.
15:56Ça veut dire que ce modèle, il séduit, d'après vous ? Comment vous le ressentez, ça ?
16:00Oui, il séduit.
16:01On arrive à recruter, on arrive à se développer avec des difficultés.
16:07Ça reste des modèles économiques qui sont en construction.
16:10On vit des années parfois compliquées, des années parfois plus simples comme toute structure.
16:15Mais la levée de fonds, elle est aussi là pour nous permettre justement de passer certains
16:20caps.
16:21On reste des structures, des entreprises qui devront passer des caps pour pouvoir poursuivre
16:26le développement.
16:27Pérenniser nos postes, parce qu'on n'en a pas encore trop parlé, mais on reste des
16:31structures d'insertion.
16:32Et un des enjeux, c'est clairement d'accueillir des publics éloignés de l'emploi, de les
16:36remettre en emploi et de les faire sortir vers l'emploi et vers les autres entreprises.
16:39Donc cette levée de fonds, elle nous permet de sanctuariser nos activités, tout simplement.
16:45Alors justement, on va détailler un peu ces deux pivots, ces deux leviers, à la fois
16:50le côté insertion et puis le côté économie circulaire.
16:53On terminera par là.
16:54Sur l'insertion, on l'a déjà dit, mais je veux bien qu'on fasse un peu de pédagogie.
16:57Qu'est-ce que ça veut dire, éloigner de l'emploi ? J'entends ces mots, je le comprends,
17:00mais dans le détail, Guillaume Ballas, qu'est-ce que ça veut dire ?
17:03Quand vous avez, notamment, on a aujourd'hui France Travail, tout le monde connaît, qui
17:08va avoir un certain nombre de personnes qui sont soit des chômeurs de longue durée,
17:13soit des personnes qui sont au minima sociaux et qui sont tout à fait aptes ou volontaires
17:20pour retrouver un parcours qui les amène à l'emploi.
17:24Et pour ça, ils ont souvent… Pourquoi ils n'y arrivent pas via les structures
17:26classiques ? Souvent parce qu'ils ont été, par exemple,
17:29pendant longtemps éloignés du marché de l'emploi ou alors ils arrivent sur le territoire
17:32français, ils sont en situation régulière, mais ils n'ont pas d'entrée dans le marché
17:37du travail.
17:38Et c'est pour ça qu'on joue un rôle qui est extrêmement important de construction,
17:41j'allais dire, de la solidarité nationale.
17:45Parce qu'en réalité, on s'adresse aux gens qui sont depuis très longtemps sur des
17:48territoires dont les familles sont en France depuis très longtemps, qui ont connu notamment
17:52la désindustrialisation, par exemple, dans des territoires qui ont beaucoup souffert,
17:56des jeunes qui, souvent, n'ont pas de formation dans certains territoires et on arrive à les
18:03amener par le travail en entreprise, à restructurer aussi souvent leur parcours, leur journée,
18:11leur capacité à anticiper l'avenir et donc à se projeter.
18:14Et ensuite, à avoir un boulot qui est un boulot pérenne, j'allais dire, plus traditionnel.
18:19Et c'est à ça qu'on sert, nous.
18:20Et pour les gens qui viennent de l'extérieur, qui sont en situation régulière, ça permet
18:25de leur donner une perspective sur le territoire national et qu'ils puissent réellement servir
18:30l'économie du pays tout en s'intégrant dans la société française.
18:33C'est pour ça que je pense que l'IAE, l'insertion par l'activité économique, a un rôle absolument
18:38majeur aujourd'hui de cohésion.
18:40C'est ça qui est fondamental.
18:42Un rôle de cohésion, peut-être aussi, on peut parler des bénéfices pour l'économie
18:47française, c'est-à-dire quelqu'un qui va retrouver un emploi, qui va de nouveau cotiser,
18:53consommer, etc.
18:54Vous voyez, si on s'appuie sur des parcours de vie des femmes et des hommes que vous accompagnez.
18:59Oui, alors des exemples, on en a tous les jours, au quotidien, et des belles réussites.
19:04Mais effectivement, on remet des personnes qui sont en situation d'exclusion, de chômage
19:11pour la majorité, voire de bénéficiaires du RSA, en emploi avec un salaire.
19:15On est dans le code du travail, il n'y a pas de soucis par rapport à ça.
19:20Ils ont un salaire, ils consomment généralement sur le territoire.
19:24Le fait de pouvoir bénéficier d'un salaire, on remet une dynamique économique sur un territoire.
19:29C'est des emplois non délocalisables.
19:31Clairement, ce sont des personnes du territoire qui viennent travailler sur des territoires.
19:35On est sur des petits périmètres, à chaque fois, on parle de villes ou de petites métropoles.
19:40Et in fine, grâce au parcours, à la reprise de confiance en soi, à l'apprentissage,
19:46au travail qui est fait à côté, parce qu'on a de l'accompagnement, on a des taux de
19:50sortie vers l'emploi, vers la formation, qui sont intéressants.
19:54– C'était la question que j'allais vous poser.
19:56Est-ce que votre job, c'est de ne pas faire en sorte qu'ils vous quittent ?
19:58– Alors si, c'est le plus psychophénique en tant qu'employeur,
20:01c'est qu'on recrute pour qu'ils s'en aillent.
20:03Et on forme, et nos encadrants, ce sont avant tout des formateurs,
20:07on forme des gens à un emploi technique, parce que quand on parle d'envie,
20:11on parle de réparer des machines à laver.
20:13Personne, dans les salariés qu'on recrute,
20:15personne n'a jamais démonté une machine à laver avant.
20:17Donc on les forme à ça, à la réparer, et ensuite à sortir vers un emploi pérenne.
20:22– Ça prend combien de temps ? Ça dépend des gens, j'imagine,
20:24mais ça dépend des parcours, des vies cassées ou pas, etc.
20:28– Il y a une règle légale, c'est 24 mois maximum.
20:30– D'accord.
20:31– Donc c'est court, parce qu'il y a des problématiques sociales à régler,
20:35il y a des problématiques diverses qu'on doit régler,
20:38plus l'apprentissage du métier.
20:40Donc c'est très court, et on est, nous, sur des temps moyens de parcours
20:43plutôt autour de 13-14 mois.
20:45Et des taux de sortie, on arrive à envoyer, vers l'emploi ou vers la formation,
20:4960-70% des personnes qui rentrent chez nous.
20:52– Et alors sur le pilier économie circulaire, Guillaume Ballas,
20:56on va parler de l'électroménager, beaucoup là,
20:58mais le reconditionner, quelle place il prend ?
21:01Est-ce qu'il gagne du terrain, si on regarde sur 4-5 ans par exemple ?
21:04– Oui, il a pris énormément de terrain sur 4-5 ans, c'est une évidence,
21:09mais on peut penser qu'on est encore un peu en dessous.
21:13Moi, j'aimerais faire le lien avec la situation géopolitique telle qu'elle est,
21:17on va avoir aujourd'hui, on n'a pas beaucoup de matière en France,
21:20donc il va falloir conserver cette matière.
21:22– Oui, on est bien d'accord.
21:23– Et une des manières de conserver cette matière,
21:25c'est évidemment de faire en sorte de réparer, de reconditionner
21:28les appareils que nous avons chez nous et les réutiliser.
21:31Et de ce point de vue-là, nous savons qu'il y a des réflexions aujourd'hui,
21:35évidemment au niveau gouvernemental, ce n'est pas une grande nouvelle,
21:37mais on sait que plus spécifiquement sur la question de l'économie circulaire,
21:41du recyclage, du réemploi, il y a des réflexions ministérielles.
21:45On espère bien qu'il y aura une bonne compréhension
21:49de l'intérêt du reconditionnement aujourd'hui,
21:51évidemment pour des raisons écologiques,
21:53ça c'est le grand combat qu'on mène depuis maintenant plusieurs décennies,
21:56mais également sur cette affaire, j'allais dire, de géopolitique,
22:01où il faut assurer aujourd'hui à tous les foyers français
22:05un accès à un prix modéré accessible, entre guillemets,
22:09à des équipements électroménagers.
22:11Or, il faut faire très attention, parce que si la situation se tend,
22:15il n'est pas évident que les chaînes d'approvisionnement
22:18ne soient pas plus difficiles.
22:20– Est-ce que les grandes marques vous suivent ?
22:22Ou est-ce qu'elles vous voient comme des concurrents ?
22:24– Les deux.
22:25– Pour la gratter ?
22:26– Les deux, les grandes marques, en fait, ont pris en cours de route,
22:30nous ça fait 40 ans qu'on fait du reconditionné,
22:32eux, depuis la loi GEC de 2020,
22:35ils se sont dit que ça pourrait être intéressant,
22:38donc il y a des vrais efforts qui sont faits de leur part,
22:41ils s'intéressent quand même plutôt à des produits de très haute gamme,
22:44ce qu'on appelle la crème chez nous,
22:46parce que c'est là où ils font de la marge.
22:48Et donc on n'a pas tout à fait la même approche.
22:51Donc, à la fois, on est dans une discussion franche avec eux,
22:54c'est-à-dire qu'il est hors de question que cette prédation
22:58sur les appareils à haute valeur ajoutée déstabilise un modèle
23:01où nous, nous faisons 90% de la production,
23:04c'est-à-dire que si on nous déstabilise,
23:06ça veut dire qu'il n'y a plus de reconditionnement,
23:07c'est ça la conséquence.
23:09Et d'un autre côté, on est ouvert à travailler avec eux,
23:12parce qu'on pense qu'ils ont des capacités d'investissement
23:14qui sont aussi intéressantes,
23:16et qu'on a sans doute des choses à construire,
23:20de travail, par exemple, pour autrui de notre part, etc.
23:23Il y a des expérimentations qui sont faites.
23:25Nantes, d'ailleurs, en vie 44, a participé à ces expérimentations.
23:28Elles ne sont pas totalement encore concluantes, mais on va y arriver.
23:30Avec, évidemment, la question du prix,
23:33alors là, je me place du côté consommateur,
23:35c'est quelle différence de prix quand on achète de l'électro?
23:38Évidemment, ça va dépendre du type de machine, etc.
23:42Mais ça peut être quoi, 50%, 60% d'économie?
23:45Oui, on peut être entre 30% et 60% en fonction de différents critères.
23:50Par contre, ce qui est le plus compliqué aujourd'hui,
23:52c'est de comparer des choses qui sont comparables
23:54et des machines qui ont vraiment les mêmes spécificités.
23:58On est inondé depuis plusieurs années de machines
24:01qui arrivent d'Asie de l'Est,
24:04qui sont sur des prix neufs,
24:06peut-être moins chers des fois que du reconditionné.
24:08Et ça, ça nous met en difficulté.
24:09Le même phénomène que la fast fashion pour la mode.
24:13Exactement.
24:14Ou alors sur des véhicules électriques.
24:17Oui, on pourrait en parler.
24:18Ou alors les panneaux solaires.
24:20On peut faire une liste comme ça à 30 ans et c'est assez impressionnant.
24:23Dernière petite question, toujours sur le prix.
24:25Vous dites le reconditionné, ça gagne du terrain, etc.
24:28Forcément, vous avez été boosté par la période très inflationniste qu'on a vécu.
24:32Est-ce que ça s'est calmé?
24:34Je ne sais pas si on a été boosté par la période inflationniste.
24:37Je pense qu'on a eu surtout un beau moment
24:41au moment du Covid et dans le post-Covid
24:43parce que les gens ont beaucoup rééquipé leur maison.
24:45Ils avaient le temps.
24:46Oui, c'est vrai.
24:47Et ensuite, la période inflationniste a démontré
24:50qu'il n'y avait pas encore dans la tête des gens
24:54que le reconditionné pouvait être un refuge face au prix cher.
24:57Il n'y a pas eu ce réflexe?
24:58Pas vraiment.
24:59Il y a eu une assimilation de l'ensemble de l'électroménager
25:02en disant, là, je ne vais pas me rééquiper.
25:04Ce n'est pas le moment de le faire.
25:05Ce n'est pas le moment de le faire.
25:06Or, et ça, c'est vraiment le message qu'on lance maintenant,
25:07justement, nous, le reconditionné, quand c'est un petit peu dur,
25:11on est à 30 à 60 % en dessous du prix du neuf.
25:13Donc, c'est le moment d'aller vers nous.
25:15Merci beaucoup à tous les deux et à bientôt sur Be Smart for Change.
25:19On passe tout de suite à notre rubrique Prêt pour l'impact.
25:22On va continuer de parler d'économie sociale et solidaire.
25:29Prêt pour l'impact, une personnalité qui compte dans notre économie,
25:3226 minutes d'entretien avec Caroline Neyron.
25:34Aujourd'hui, bonjour.
25:35Bonjour.
25:36Bienvenue.
25:36Vous êtes la directrice générale du mouvement Impact France.
25:39Alors, forcément, vous deviez être invitée de cette rubrique.
25:43La question que je pose à chacune, à chacun de mes invités,
25:46c'est est-ce que vous êtes prêt pour l'impact?
25:47Je ne vais pas vous poser la question parce que ça semble une évidence,
25:49mais quel sens vous donnez à ce mot?
25:51Oui, c'est une bonne question parce qu'effectivement,
25:53il a été utilisé, réutilisé un peu, parfois, n'importe comment.
25:57C'est justement pour ça qu'on a choisi de s'appeler Impact France,
26:01parce que l'impact en économie, c'est deux choses.
26:05La limitation de tous les effets négatifs qu'a aujourd'hui une entreprise.
26:11Donc, comment elle est consciente des effets négatifs qu'elle a
26:14et elle travaille en transparence avec une stratégie pour les limiter au maximum,
26:20en sachant que tout n'est pas possible.
26:23Mais aussi, c'est l'impact positif, c'est-à-dire comment aujourd'hui,
26:27une entreprise aligne une stratégie qui peut avoir des effets positifs
26:32sur les enjeux écologiques, sur les enjeux sociaux,
26:34sur les différents objectifs de développement durable.
26:37Et donc, pas limiter son action à développer son business,
26:42mais avoir dans sa stratégie un développement d'impact aussi pour l'ensemble de la société.
26:47C'est une question d'ambition, quand on parle d'impact positif,
26:51c'est-à-dire que déjà, c'est très bien de limiter son impact négatif
26:56sur la biodiversité, sur le climat, etc.
26:58Mais c'est une question d'ambition, quand on essaye d'aller plus loin, de positiver ?
27:02C'est une question de stratégie.
27:04D'accord.
27:04En fait, plein d'entreprises ont le droit de ne pas avoir une stratégie à impact.
27:10Mais effectivement, il y a un nombre important,
27:12et notre rôle, c'est qu'il y en ait de plus en plus,
27:14d'entreprises qui intègrent cet enjeu au cœur de leur business
27:20pour des enjeux sociétaux, mais aussi pour des enjeux purement business,
27:25en se disant que cet alignement entre leurs objectifs de rentabilité
27:31et leurs objectifs sociétaux, au grand sens du terme, vont pouvoir s'aligner.
27:36Et que s'ils sont désalignés, ça peut les mettre en risque d'une certaine manière.
27:42Donc voilà, c'est la possibilité d'aligner sa stratégie
27:48sur des objectifs qui te dépassent, qui dépassent l'entreprise,
27:52et en même temps qui vont la tirer vers le haut.
27:55Des objectifs aussi qui lui permettent de voir loin.
27:57Et la question d'accompagner une vision qui te permet de faire autre chose
28:02que de driver ton entreprise au mois au mois,
28:05mais peut-être penser à sa pérennité plus tard,
28:09c'est aussi une question qui tient à cœur de plus en plus
28:12aux entrepreneurs, aux dirigeants d'entreprises.
28:14Et alors, vous avez créé le classement Impact 40-120.
28:17Donc c'est une façon de recenser, et puis j'imagine aussi justement
28:21de susciter des vocations, des startups, peut-être potentiellement des licornes à Impact.
28:26C'est quoi ? C'est une alternative au Next 40-120, déjà ?
28:29C'est l'idée de départ ?
28:30C'est exactement ça.
28:31Alors, dans l'Impact, il y a effectivement des entreprises qui sont natives,
28:37qui sont vraiment créées pour résoudre une problématique écologique et sociale.
28:41Et notamment, pas mal de startups qui sont plus ou moins bien repérées
28:47et qui ont pourtant une très haute valeur ajoutée.
28:50L'enjeu, c'était justement comme la French Tech s'est extrêmement bien développée en France
28:54et a vraiment soutenu toute une dynamique de startups très positive.
28:59Cette dynamique étant valorisée dans le Next 40, qui a fait école.
29:04Et là, on valorise quoi ? Uniquement le chiffre d'affaires, la rentabilité, etc.
29:09Le niveau des levées de fonds, la valorisation.
29:11Donc, on dit qu'une licorne, aujourd'hui, c'est un milliard de valorisation en France.
29:17Et nous, notre enjeu, c'était de valoriser des entreprises
29:21qui vont pouvoir être des jeunes entreprises,
29:23qui ont des innovations de rupture, qui ont moins de dix ans,
29:26et qui peuvent être des licornes à Impact, pas avec...
29:29Donc, ce n'est pas le milliard, le critère ?
29:30Pas l'objectif de faire un milliard de valo,
29:32mais l'objectif d'avoir au moins 50 millions de coûts évités pour l'association.
29:36Alors, justement, c'est la question que j'allais vous poser.
29:38Comment vous les quantifiez, ça ?
29:40Parce que c'est pas... Bon, un milliard de valorisation, c'est facile.
29:43Alors, ce n'est pas si facile.
29:44Non, mais bon, je ne dis pas que c'est facile.
29:45Et c'est extrêmement polémique, à l'inverse.
29:46Je ne dis pas que c'est facile à atteindre.
29:48Oui, effectivement, vous avez raison.
29:49Mais comment on quantifie les coûts évités à la société, en fait ?
29:54L'enjeu de l'Impact 40, c'est de valoriser cette nouvelle génération de start-up
29:58qui vont pouvoir devenir des licornes à Impact.
30:01Et comment on les quantifie ?
30:02C'est finalement assez simple, même si c'est...
30:05Voilà, après, dans les détails, ça peut être complexe.
30:07Mais le principe est simple.
30:09Une entreprise comme Maie Santé, qui permet aux parents,
30:14dans les mille premiers jours de l'enfant,
30:15d'avoir accès à un réseau de soins beaucoup plus facilement
30:19et d'éviter d'aller chez le médecin trois fois par semaine,
30:22comme chacun d'entre nous l'a peut-être fait.
30:24L'a peut-être fait, oui.
30:25De se retrouver aux urgences, à engorger les urgences pour pas grand-chose.
30:29Eh bien, elle permet et elle évalue assez rapidement les coûts évités
30:34qu'elle a sur la société, en remboursement de médecins,
30:36en engorgement des urgences.
30:38Et donc, elle valorise sa performance économique,
30:41mais aussi sa performance sociale, via des coûts évités.
30:44Évidemment, on sait aujourd'hui que la tonne carbone a aussi un prix.
30:47Donc, pour toutes les entreprises qui permettent une décarbonation
30:50beaucoup plus rapide du pays,
30:53on sait les coûts évités qu'elles peuvent avoir.
30:55Et c'est de la même manière que Jean-Pyzani-Ferry évalue
30:58le coût de la transition pour le pays.
31:01On sait évaluer le coût évité de la transition
31:04par les entreprises qui s'engagent.
31:05Et ça rejoint les enjeux.
31:07Vous étiez déjà venu en parler de bilan extra-financier de CSRD.
31:10On y consacrera un chapitre dans cette interview
31:14pour savoir comment l'Europe est en train ou non de détricoter ce levier.
31:18Je voudrais qu'on donne quelques chiffres sur ces start-up à impact.
31:21Chiffres qui datent de 2023, 1142 start-up à impact.
31:25C'est vous qui les fournissez à 32 000 emplois créés,
31:2710 milliards de fonds levés depuis leur création.
31:29Est-ce que ça progresse en 2024 ?
31:32Est-ce que vous avez déjà les chiffres de l'année passée ?
31:35On va voir parce qu'on va sortir le nouvel index Impact 40 à Change Now le 26 avril.
31:46Et on pourra voir si dans un environnement où d'aucuns parlent de backlash et de recul,
31:52on va voir s'il y a un recul ou pas.
31:55Ce qu'on voit aujourd'hui, les signaux faibles,
31:59nous montrent qu'il n'y a pas de recul de ces start-up
32:05parce qu'elles sont ancrées dans le réel,
32:07parce qu'elles ont justement eu beaucoup moins de valorisations
32:11qui parfois étaient un tout petit peu extrapolées
32:15et qu'elles répondent encore une fois à de réels besoins.
32:18Elles sont dans quel secteur ? Le secteur de l'énergie par exemple ?
32:21Le secteur de l'énergie mais aussi on a le secteur de la santé et des vulnérabilités.
32:27On peut avoir le secteur de l'économie circulaire dont vous venez de parler.
32:31On a des secteurs extrêmement divers finalement sur les enjeux,
32:37toute la palette des enjeux écologiques et sociaux.
32:39Ce qui est intéressant c'est de voir justement
32:41comme ça s'équilibre entre le social,
32:44par exemple il y a aussi l'emploi et la formation.
32:46On a des belles start-up aujourd'hui sur la formation, l'orientation
32:49et l'enjeu écologique.
32:52Et ça nous paraît intéressant de le souligner
32:54parce qu'on a eu des moments presque d'affrontements ou de questions.
32:59Est-ce que l'écologie allait prendre le pas sur le social ou l'inverse ?
33:04Et on voit finalement que les problématiques de transition
33:08elles concernent ces différents volets qui vont ensemble
33:10et qu'on a des solutions qui grandissent.
33:12Un autre exemple, vous avez cité MySanté,
33:14mais un autre exemple peut-être, je ne sais pas,
33:15c'est vous qui choisissez dans le secteur de l'énergie, de l'économie circulaire.
33:18Parce que finalement là où c'est intéressant
33:20c'est que ce sont souvent des entreprises
33:21qui ont un effet direct sur notre vie quotidienne,
33:25sur la vie quotidienne des Français.
33:26Exactement, alors évidemment on connaît tous
33:28l'application Phénix sur le gaspillage alimentaire.
33:32Aujourd'hui ils ont révolutionné Phénix et Togo Togo.
33:35Aujourd'hui la question de traiter le gaspillage alimentaire,
33:38c'est non seulement une solution qui permet des coûts à éviter carbone
33:42parce qu'on gaspille moins, c'est aussi une solution solidaire.
33:45Alors on a les deux aspects
33:47et aujourd'hui c'est rentré dans le quotidien des Français.
33:50Et ce qui est intéressant c'est de voir comment ces acteurs,
33:54évidemment un grand acteur aussi qui va sortir cette année
33:58parce qu'il aura plus de dix ans de l'index,
34:00donc je peux en parler, c'est Back Market.
34:03De la même manière il a révolutionné la consommation
34:07d'objets de réinvention.
34:09Donc c'est concrètement des acteurs
34:13qu'on a intérêt à soutenir, à développer
34:15parce que non seulement ils sont potentiellement des champions économiques,
34:20mais aussi ils révolutionnent notre manière de faire
34:22et ils nous permettent de faire évoluer notre manière de consommer,
34:26de produire et de s'organiser en société.
34:30Est-ce que c'est une préoccupation féminine ?
34:34Je vous pose la question, et volontairement vous allez dire
34:37pourquoi il me dit ça, parce qu'en fait en préparant l'émission
34:39je vois qu'il y a plus de femmes finalement qui sont à l'origine,
34:42qui sont dans les équipes fondatrices de ces startups à impact.
34:46Alors c'est un indice qui a surtout montré la grande diversité
34:50des fondateurs de startups à impact.
34:52Parce que oui, il y a une grande diversité femmes-hommes.
34:55Effectivement, on a plus de 53% de femmes dans les équipes fondatrices,
34:59ce qui est très différent.
35:01On ne trouvera pas ces chiffres ailleurs.
35:03Non, et voilà, on a une femme dans le NEXT 40
35:08qui est rentrée récemment, donc effectivement c'est différent.
35:12Mais c'est aussi différent sur la part de seniors,
35:14la part de personnes qui viennent de quartiers prioritaires, de jeunes.
35:20En fait, si on tire le fil, on a une vraie diversité.
35:24C'est intéressant, nous aussi ça nous a posé question.
35:27Et ce qu'on a compris, c'est qu'on est tellement sur des enjeux du quotidien,
35:32de problématiques qui touchent les Français,
35:35que finalement les bonnes idées et les bons business pour les résoudre,
35:39ils viennent d'acteurs très différents,
35:43avec des expériences de vie aussi très différentes.
35:47Souvent, ils ont été confrontés à une situation et se disent
35:50« Tiens, de cette situation, ça me donne l'idée de créer une boîte
35:54qui va améliorer le quotidien, le mien, et celui des gens autour de moi. »
35:57Exactement, et puis évidemment avec des niveaux de valorisation financière
36:03attendus qui sont beaucoup moins importants.
36:07Donc finalement, on est moins dans un stéréotype
36:10d'une personne qui a un peu le parcours obligé de l'entrepreneur.
36:16On a une diversité de parcours.
36:18Et en ça, on retrouve une diversité femme-homme, mais comme d'autres critères.
36:24D'accord. Je vois qu'on parle des nouveaux imaginaires
36:26en m'appuyant sur cette tribune publiée dans Le Monde début janvier
36:29avec plusieurs responsables de l'économie sociale et solidaire.
36:32Vous êtes aussi vice-présidente de la Chambre de l'économie sociale et solidaire française.
36:37Vous écrivez ceci « Pour éviter un dérèglement civilisationnel,
36:41il est nécessaire de rendre attirant le contenu de la transition écologique. »
36:45Alors là, on touche à une thématique qui nous tient à cœur ici à Smart Impact.
36:51C'est la question de l'acceptabilité.
36:54C'est quand même devenu un frein majeur à la transition aujourd'hui.
37:00Pourquoi ? Qu'est-ce qu'on a loupé ?
37:03Nous, je mets volontairement le « nous » des médias aussi.
37:07Ce qu'on nous en analyse, c'est que le bâclage dont on parle tous les jours,
37:12il n'existe pas réellement aujourd'hui dans la population française.
37:16On a beaucoup étudié les chiffres qui sortaient d'une étude récente de Parlons Climat,
37:22qui est un institut de sondage spécialisé sur ces questions.
37:26Très probablement, il y a eu un clivage beaucoup trop fort
37:33entre les tenants d'une transition très rapide
37:39et en même temps, les tenants d'une volonté de ne rien faire et de laisser passer.
37:49Pourtant, aujourd'hui, les Français sont très conscients
37:53qu'il va falloir faire évoluer les choses,
37:55qu'il y a une problématique écologique, une problématique sociale,
37:58et ils sont prêts à faire beaucoup de choses.
38:00Même les climato-sceptiques aujourd'hui...
38:02Ils ont quand même plus voté RN qu'Ecologie Les Verts aux européennes.
38:06Mais justement, est-ce que l'écologie,
38:10aujourd'hui, la prise de conscience écologique,
38:12est-ce qu'elle se traduit dans ce vote ?
38:14Aujourd'hui, les études ne le montrent pas.
38:16Elles montrent même que des climato-sceptiques,
38:18donc vraiment la partie la plus rétive,
38:22sont d'accord pour des évolutions de politique publique sur ces enjeux.
38:27En gros, notre enjeu, c'est comment on rend ça désirable mais possible
38:33et donc sortir les citoyens, mais nous, pour notre côté, les entreprises,
38:38des injonctions contradictoires.
38:40Nous, on pousse les entreprises à voir loin,
38:43à avoir des stratégies à long terme,
38:45et donc à accepter, à soutenir des dynamiques de transformation
38:49qui leur permettent de dérisquer aussi leur vie actuelle et future
38:55et de voir les opportunités.
38:57Et donc de ne pas forcément tenir compte du yo-yo électoral
39:02parce que quand on voit la situation aux Etats-Unis,
39:07la guerre faite par l'administration Trump,
39:09il s'est entouré de pas mal de climato-sceptiques,
39:11Donald Trump, sur tous ses enjeux,
39:14notamment environnementaux et sociétaux d'ailleurs.
39:16Les entreprises, elles font quoi ?
39:18Elles continuent de tailler leur route,
39:19même s'il y a un pouvoir puissant qui dit
39:22qu'on arrête tout, qu'on reprend des pailles en plastique à usage unique.
39:26C'est un pouvoir puissant qui dit qu'on arrête toute réglementation.
39:31Après, il n'empêche qu'aux Etats-Unis,
39:33il reste des investissements extrêmement forts d'un transition.
39:36Donc il y a un peu de tout.
39:37C'est pour ça que je vous pose la question de la stratégie de l'entrepreneur,
39:40homme ou femme, face à ce yo-yo électoral.
39:43Il y a deux choses.
39:45Il y a un, comment aujourd'hui, justement,
39:47j'accompagne mon entreprise en toute transparence
39:51à regarder comment je suis pérenne
39:54et comment j'intègre la réalité du monde tel qu'il est
39:58pour accompagner la pérennité de mon entreprise.
40:00Évidemment, comme le disent plein d'investisseurs
40:02à qui on dit vos fonds climat,
40:04la décarbonation, ce n'est pas une histoire d'hier,
40:06c'est une histoire de demain.
40:07De toute façon, les enjeux écologiques, ils arrivent.
40:10Le réchauffement climatique arrive.
40:12Donc aujourd'hui, on a...
40:13Mais il y a de grandes banques américaines,
40:15des sociétés de gestion américaines
40:16qui se sont retirées des accords internationaux,
40:20Net Zero, Allianz, etc.
40:23Enfin, c'est factuel, ça.
40:24La question, c'est est-ce qu'ils se retirent
40:28pour faire plaisir et pour arranger leurs affaires publiques,
40:33comme on dit,
40:34mais est-ce qu'ils vont continuer à le faire ou pas ?
40:36C'est une question.
40:37Là, on est en plein train de regarder
40:39et de voir ce qui va se passer.
40:41Nous, ce qui est sûr, c'est qu'on a plein d'entreprises
40:43plus ou moins engagées,
40:45qui sont sur les territoires,
40:46qui vont être impactées par le changement climatique,
40:48qui vont être impactées par la transition écologique,
40:50qui ont des enjeux sociaux, par ailleurs,
40:53d'inclusion, d'attraction de nouveaux talents.
40:55Et donc, ces questions, elles ne fluctuent pas
40:58par rapport à l'actualité politique.
40:59Mais là, moi, je suis à combat tu, je suis d'accord.
41:01Évidemment, notre enjeu, c'est de rationaliser
41:04et d'objectiver tout ça.
41:05Mais il ne faut pas non plus sous-estimer
41:07le bâclage dont vous parliez
41:09ou l'inquiétude d'une partie des électeurs.
41:12Parce qu'il y a un moment où,
41:13si l'élection après l'élection,
41:15ce ne sont pas ces enjeux-là qui priment,
41:18il y a un moment où les politiques publiques
41:19finiront par tenir compte de ce que les électeurs disent.
41:21C'est là où vous avez raison.
41:22Il y a un enjeu hyper fort,
41:24et c'est pour ça que nous, on garde une position
41:26très forte sur la voie et l'échange
41:29avec les acteurs publics.
41:30Il y a un risque avec un retrait de politique publique
41:34qui favorise la transition.
41:36Parce que, bien sûr, dans l'absolu, c'est mon intérêt,
41:38mais surtout à court et moyen terme,
41:40comment j'arrive à asseoir une compétitivité,
41:43un business, si je ne suis pas soutenue
41:45dans cette transition ?
41:46Qui coûte, bien sûr.
41:48Et donc, c'est pour ça que nous,
41:49on multiplie les échanges avec les pouvoirs publics
41:51pour, évidemment, que le recul ne vienne pas
41:54surtout des pouvoirs publics,
41:56pour pouvoir continuer à avoir une confiance
41:59dans leurs paroles.
42:00Et effectivement, les allers-retours,
42:02les attermoiements des acteurs publics
42:04sont une catastrophe pour les acteurs privés,
42:08parce qu'ils parient aussi sur cette parole
42:13et sur ces évolutions de réglementation
42:15pour construire leur stratégie.
42:16Donc, nous, notre enjeu, c'est qu'il y ait
42:19une parole politique qui soit stable,
42:21qui soit solide,
42:22pour que les entreprises puissent accompagner
42:25leurs transformations et leurs stratégies
42:29à moyen et long terme.
42:30On va parler de l'économie sociale et solidaire,
42:32de ce qu'elle pèse dans notre société.
42:34Et pour ça, je vais m'appuyer sur une question
42:37de votre président,
42:38parce que vous êtes vice-présidente
42:39de Vitesse France.
42:40C'est Benoît Hamon qui était à votre place
42:42la semaine dernière.
42:43Voilà sa question.
42:45Salut Caroline.
42:47En fait, j'ai une question.
42:48Elle n'est pas piège, je te promets,
42:50mais je vais vraiment regarder la réponse
42:52que tu vas nous faire.
42:55Évidemment, tu es à la tête du mouvement
42:57Impact France.
42:58Tu as des idées très précises sur la façon
43:01dont on peut permettre le changement
43:03d'échelle de l'ESS.
43:04Alors, ma question est simple.
43:08Comment augmente-t-on la part
43:10des entreprises de l'ESS dans l'économie ?
43:13Quelle stratégie ?
43:14Et surtout, quels objectifs raisonnables
43:16à aller à échéance de 2050 ?
43:19J'ai l'impression qu'on est dans une réunion
43:22de la Chambre de l'économie sociale et solidaire.
43:26Comment faire changer d'échelle, en fait, à l'ESS ?
43:31Cette question, elle se pose
43:32dans la stratégie globale d'Impact France.
43:34Impact France, c'est un mouvement
43:36qui a aujourd'hui réuni 30 000 entreprises
43:39qui sont engagées pour intégrer l'impact
43:43au cœur de leur modèle,
43:44d'une manière ou d'une autre.
43:45L'enjeu, c'est qu'il y ait
43:47de plus en plus d'entreprises,
43:49et donc une part d'entreprises
43:50de plus en plus importante,
43:52qui l'intègrent.
43:54Elles ne vont pas toutes l'intégrer
43:55de la même manière.
43:56Et donc, notre travail, c'est de soutenir
43:59les pionniers.
44:00Donc, on a parlé d'Impact 40,
44:01on a parlé de ceux qui l'ont au cœur.
44:03Et en même temps, de faire la voiture-balai,
44:05c'est-à-dire d'accompagner toutes les entreprises
44:07à monter leur niveau d'exigence
44:10pour qu'on puisse avoir aussi
44:11une concurrence juste,
44:13pour que ceux qui s'engagent
44:14ne soient pas défavorisés
44:15par rapport aux autres.
44:16Ça veut dire pas forcément
44:18embrasser le modèle
44:19de l'économie sociale et solidaire,
44:21avec tout ce que ça représente
44:22en matière de redistribution
44:23ou non redistribution de dividendes,
44:25etc., etc.
44:26C'est ce que je comprends.
44:27Ça veut dire que tout le monde
44:28n'aura pas vocation à le faire,
44:29mais par contre,
44:30ce qui est hyper intéressant,
44:31c'est que l'ESS, qui pèse aujourd'hui
44:3310% de l'économie,
44:35est vraiment le pionnier
44:36qui peut tirer
44:37et qui tire déjà la transformation.
44:40Notre intérêt, justement,
44:42partagé avec Benoît,
44:43c'est comment, de ces 10%,
44:45on arrive à faire 20%,
44:47et comment, finalement,
44:48les principes
44:49de l'économie sociale et solidaire,
44:50donc la limitation de l'impact négatif,
44:52l'impact positif,
44:53tout ça, c'est dans l'ESS,
44:54et le partage du pouvoir et de la valeur,
44:56qui sont le socle
44:57sur lequel on solidifie une stratégie
45:00qui n'est pas seulement axée
45:02sur la rentabilité,
45:03peuvent se développer.
45:04Et donc, il y a deux volets
45:05pour faire grandir ce modèle.
45:08Il y a un,
45:09comment on arrive à développer
45:11des incitations claires
45:13et une prime, finalement,
45:16à l'engagement.
45:17Donc ça, ça dépend des pouvoirs publics ?
45:18Et ça dépend des pouvoirs publics.
45:20Et comment, aujourd'hui,
45:22dans certains secteurs clés,
45:24où on a vraiment
45:25des alliances publiques-privées,
45:27on peut renforcer
45:29très fortement
45:31la part de l'économie sociale et solidaire.
45:33D'accord.
45:34Ces modèles hybrides,
45:35ces modèles nouveaux,
45:36ces modèles non lucratifs
45:38à lucrativité limitée,
45:39on pense aux personnes âgées,
45:40on pense aux enfants,
45:41donc tout le travail sur la vulnérabilité,
45:43on pense à l'économie circulaire.
45:45Benoît Hamon disait
45:46est-ce qu'il ne faut pas sortir,
45:47finalement,
45:48les EHPAD et les crèches
45:49du secteur lucratif,
45:51du secteur privé.
45:52Comment, avec l'économie sociale et solidaire,
45:54on peut faire des alliances publiques-privées
45:57à haute valeur sociale ajoutée ?
46:00Et après, comment on arrive ?
46:01Donc ça, c'est l'incitation.
46:02Ça, c'est le premier levier.
46:03Le deuxième, c'est quoi ?
46:04Le deuxième,
46:05le deuxième, c'est la pollinisation.
46:06C'est comment on arrive
46:07à ce que ces principes,
46:09ils puissent driver, finalement,
46:11l'ensemble de l'économie.
46:13Et donc, quand on compare
46:14les entreprises entre elles,
46:16on a une prime
46:17à celles qui sont les plus engagées.
46:19Et donc, on arrive à montrer,
46:21à différencier
46:22les niveaux d'engagement
46:23des entreprises.
46:24Pourquoi ?
46:25Parce que même si,
46:26vous disiez tout à l'heure,
46:27il y a un recul, peut-être,
46:29de l'acceptabilité et de l'envie,
46:31il y a tout de même,
46:33aujourd'hui,
46:3475% des salariés
46:36qui regardent
46:37le niveau d'engagement
46:38de leurs entreprises
46:39pour les choisir.
46:40Il y a, aujourd'hui,
46:41dans les consommateurs,
46:42une prime au Made in France,
46:44une prime au bio.
46:46Elle reste
46:47et elle redevient forte.
46:49Donc voilà,
46:50il y a eu des modulations,
46:51mais on voit que ça reste
46:52une tendance de fond.
46:53Donc aujourd'hui,
46:54accompagner,
46:55soutenir les pionniers
46:56beaucoup plus,
46:57voir retravailler
46:59presque des exclusivités
47:00et en même temps,
47:01pousser tout le monde
47:02pour permettre
47:03la différenciation,
47:04c'est ça qui permet
47:05vraiment de driver
47:06une économie
47:07avec beaucoup plus
47:08d'intérêt général.
47:09Encore faut-il
47:10que l'Europe
47:11ne revienne pas
47:12sur ses ambitions,
47:13notamment en matière
47:14de bilan extra-financier,
47:17la directive CSRD.
47:20La dernière fois
47:21que vous êtes venue,
47:22c'était quelques jours,
47:23je crois,
47:24après que le commissaire
47:25européen,
47:26Stéphane Séjourné,
47:27commissaire français,
47:28avait quasiment
47:30évoqué l'hypothèse
47:31d'une suppression
47:32du reporting extra-financier.
47:33On n'en est pas là,
47:34c'est plutôt l'histoire
47:35d'une simplification,
47:36c'est ce qu'on appelle,
47:37je crois,
47:38la directive omnibus.
47:39Vous, vous avez travaillé
47:41à faire passer
47:42vos arguments,
47:43on en est où aujourd'hui,
47:44tout simplement ?
47:45Aujourd'hui,
47:46on a réouvert
47:47en fait la boîte de Pandore,
47:48donc le Green Deal
47:49va être rediscuté
47:50au Parlement
47:51et après au Conseil européen.
47:53Donc,
47:54aujourd'hui,
47:55on a réouvert
47:56la boîte de Pandore,
47:57au Conseil européen.
47:58Donc,
47:59aujourd'hui,
48:00on en est
48:01à rediscuter
48:02les contours
48:03du Green Deal.
48:04Donc, avec un risque
48:05de recul,
48:06mais,
48:07tout n'est pas perdu ?
48:08En fait,
48:09un risque avéré,
48:10donc ça sera
48:11de toute façon
48:12moins dix ans
48:13par rapport
48:14à ce que ça a été.
48:15Le risque aujourd'hui
48:17est qu'il puisse
48:19faire table rase
48:20totale du Green Deal.
48:22Il existe encore,
48:23ce risque ?
48:24Il existe complètement,
48:25il existe complètement.
48:26Parce qu'on peut avoir
48:27une alliance aujourd'hui,
48:28on a des climatosceptiques
48:29qui se renforcent,
48:30une extrême droite
48:31qui se renforce au Parlement.
48:32Et donc,
48:33le risque,
48:34il existe,
48:35il existera jusqu'à la fin
48:36de l'année.
48:37La question,
48:38aujourd'hui,
48:39qui est posée
48:40à l'Europe,
48:41parce qu'en face
48:42de cette rediscussion
48:43de ces CRD,
48:44ces S3D,
48:45il y a aussi
48:46le Clean Industrial Deal.
48:47Donc,
48:48qui,
48:49à l'inverse presque,
48:50reprend beaucoup
48:51de nos propositions
48:52sur le soutien
48:53à l'économie circulaire,
48:54sur le soutien
48:55à l'industrie verte,
48:56sur les privilèges
48:57sur la commande publique.
48:58Donc,
48:59la question...
49:00C'est aussi discuté
49:01au Parlement européen.
49:02Discuté en ce moment.
49:03Donc,
49:04la question,
49:05c'est la boussole.
49:06Comment on retravaille
49:07aujourd'hui une boussole ?
49:08Donc,
49:09tout n'est pas perdu,
49:10c'est sûr.
49:11Il y a des feux
49:12et des contre-feux.
49:13L'enjeu,
49:14c'est de pouvoir
49:15avoir une boussole
49:16cohérente pour les entreprises.
49:17C'est ce qu'elles demandent.
49:18C'est que,
49:19rapidement,
49:20on puisse avoir
49:21une cohérence
49:22pour qu'elles puissent
49:23se reprojeter.
49:24Vous avez fait
49:25un certain nombre
49:26de propositions,
49:27notamment une simplification
49:28pragmatique.
49:29Vous êtes d'accord
49:30pour dire que
49:31la CSRD version 1,
49:32elle est trop compliquée ?
49:33C'est sûr.
49:34C'est sûr.
49:35En gros,
49:36il faut absolument simplifier.
49:37Il faut développer
49:38des lois qui sont plus
49:39axées sur la pratique
49:40des entreprises.
49:41Donc,
49:42nous,
49:43vraiment,
49:44on y travaille.
49:45La question,
49:46ce n'est pas celle-là,
49:47finalement.
49:48La question de comment
49:49elle doit être travaillée.
49:50Mais,
49:51la question,
49:52c'est plutôt celle
49:53de la réglementation,
49:54du pourquoi,
49:55dans quel cadre
49:56vous pouvez opérer
49:57les entreprises.
49:58Aujourd'hui,
49:59le problème,
50:00c'est que la réglementation,
50:01la norme,
50:02elle peut être
50:03rediscutée.
50:04Mais,
50:05qu'est-ce qui va
50:06avec la norme ?
50:07Comment on protège
50:08les entreprises ?
50:09Comment les entreprises
50:10qu'on incite à avoir
50:11des normes écologiques
50:12et sociales
50:13de meilleur niveau,
50:14ce qui est sûrement,
50:15finalement,
50:16très accepté par les citoyens
50:17et voire demandé
50:18par les citoyens,
50:19comment ils peuvent
50:20être protégés
50:21et donc pas en concurrence.
50:23C'est la question
50:24de la concurrence
50:25internationale.
50:26Est-ce qu'on peut
50:27aligner les normes
50:28de la concurrence
50:29ou pas ?
50:30Est-ce qu'on se tire
50:31une balle dans le pied
50:32quand on monte nos normes ?
50:33La deuxième question,
50:34c'est celle de l'investissement.
50:35Aujourd'hui,
50:36on voit des milliards
50:37en Chine,
50:38mais aussi
50:39aux Etats-Unis,
50:40encore,
50:41sur l'investissement vert,
50:42sur l'innovation verte,
50:43sur l'innovation sociale
50:44aussi.
50:45Comment,
50:46aujourd'hui,
50:47on est en capacité
50:48de monter le son
50:49sur ces sujets ?
50:50Merci.
50:51Merci beaucoup
50:52Caroline Neyron
50:53et à bientôt
50:54sur Be Smart For Change.
50:55On passe tout de suite
50:56à notre rubrique innovation.
51:04Smart Ideas,
51:05notre rubrique startup
51:06et innovation
51:07avec Arnaud Chollet.
51:08Bonjour.
51:09Bonjour.
51:10Bienvenue,
51:11vous êtes le président
51:12de Cyclamen.
51:13Vous l'avez créé en 2012,
51:14fin 2012,
51:15avec Adrien Antonen
51:16et Michel Delun.
51:17Quelle idée,
51:18quelle ambition ?
51:19Racontez-moi.
51:20On avait une vraie ambition.
51:23En fait,
51:24tout s'est fait dans le nom.
51:25Cycla,
51:26parce qu'on voulait travailler
51:27sur le cycle des choses
51:28pour essayer de régénérer
51:29des matières.
51:30Men,
51:31parce qu'on était trois hommes
51:32à le créer.
51:33C'est la femme de Michel
51:34qui a trouvé Cyclamen.
51:35C'était notre symbole,
51:36une fleur,
51:37pour essayer d'avoir
51:38un impact positif
51:39sur l'écologie.
51:40Et alors,
51:41vous faites quoi ?
51:42Au début,
51:43on a fait plein de choses.
51:44On était persuadés
51:45que ça allait fonctionner
51:46et on est tombés
51:47en cherchant
51:48sur la valorisation
51:49des métaux non ferreux.
51:50Et dans cette valorisation
51:51des métaux non ferreux,
51:52il y en a beaucoup,
51:53on s'est rendu compte
51:54que l'aluminium
51:55était un métal
51:56super intéressant
51:57parce qu'il aide
51:58à la transition écologique,
51:59parce qu'il est léger,
52:00il est solide.
52:01Et quand on le retrouve
52:02dans le recyclage,
52:03il a déjà fait son cycle carbone.
52:04Donc,
52:05le fait de le remettre
52:06dans l'économie circulaire,
52:07on baisse le pack carbone.
52:08Donc,
52:09on fait un truc super intéressant.
52:10Donc,
52:11vous travaillez plutôt
52:12sur l'aluminium
52:13et quand on parle
52:14de métaux non ferreux,
52:15un tout petit peu de pédagogie,
52:16c'est quoi ?
52:19C'est un métal
52:20qui ne prend pas l'aimant.
52:21C'est-à-dire que
52:22si vous faites à manger
52:23en ouvrant une boîte,
52:24vous mettez un aimant dessus,
52:25c'est donc un métal non ferreux.
52:26D'accord.
52:27Par contre,
52:28si vous faites une papillote
52:29avec du poisson,
52:30vous le faites dans l'aluminium,
52:31si vous mettez un aimant dessus,
52:32il ne se passe rien.
52:33Donc,
52:34c'est la définition
52:35d'un métal non ferreux.
52:36D'accord.
52:37Donc,
52:38un métal non ferreux,
52:39pour le retrouver,
52:40un aimant ne permet pas
52:41de le retrouver.
52:42Par contre,
52:43il y a d'autres technologies
52:44pour le retrouver.
52:45Le métal non ferreux,
52:46il est assez intéressant
52:47parce qu'il va avoir
52:48d'autres propriétés
52:49de conductivité
52:50comme le cuivre
52:51ou l'aluminium
52:52qui est super intéressant
52:53entre autres pour les aliments.
52:54On a des canettes en aluminium.
52:56Bien sûr.
52:57Ou pour faire des voitures
52:58plus légères,
52:59des voitures électriques.
53:00Et alors,
53:01pour recycler
53:02ces métaux non ferreux,
53:03peut-être on va se concentrer
53:04sur l'aluminium,
53:05est-ce que ça suppose ?
53:06Est-ce qu'il y a de l'innovation ?
53:07Est-ce que vous avez dû réfléchir
53:08à des procédés
53:09ou est-ce que les procédés existaient
53:10ou les avez simplement
53:11entre guillemets appliqués ?
53:15On a pris des mélanges
53:16de métaux non ferreux
53:17qui venaient
53:18de ce qu'on appelle
53:19les cendres d'incinération
53:20des déchets ménagers.
53:21Ça veut dire que le matin,
53:22quand vous ouvrez
53:23votre yaourt,
53:24il y a un aupercule
53:25avec un peu d'aluminium.
53:26Si vous le jetez
53:27dans la poubelle grise,
53:28tout ça, ça va être incinéré
53:29parce qu'il y a plein de choses
53:30qui sont des dérivés pétroliers,
53:31du plastique, etc.
53:32Et ça va créer de l'énergie
53:33et à la fin,
53:34il va rester des cendres.
53:35Et dans ces cendres,
53:36votre aupercule de yaourt,
53:37il va être une petite bille
53:38d'aluminium.
53:39Et une fois que ça,
53:40on arrive à le retrouver,
53:41nous, on a mis
53:42de la technologie,
53:43c'est-à-dire
53:44entre plein de successions
53:45de rayons X,
53:46où on va dire
53:47ce bout d'aluminium là,
53:48on est capable
53:49de le remettre
53:50à tel niveau
53:51pour refaire quelque chose.
53:52Ça veut dire que
53:53notre job,
53:54il est d'identifier
53:55exactement les alliages
53:56d'aluminium
53:57pour dire
53:58on va le remettre
53:59tout en haut,
54:00ce qui s'appelle
54:01vraiment le recyclage,
54:02pour refaire quelque chose.
54:03Et ça,
54:04on le refait
54:05pour le remettre
54:06tout en haut.
54:07Et ça,
54:08on le refait
54:09pour fournir une industrie.
54:12Donc on devient
54:13un premier maillon
54:14de la réindustrialisation
54:15française et européenne.
54:16Mais ça veut dire
54:17que vous recréez
54:18de l'aluminium
54:19qui va être utilisé
54:20comme l'aluminium initial
54:23d'une certaine façon
54:24par l'industrie ?
54:25Exactement,
54:26c'est ça qui est fou.
54:27Et on le fait
54:28sans avoir besoin
54:29de le fondre.
54:30Donc en fait,
54:31nous, on va fournir
54:32des industries qui disent
54:33moi j'ai besoin
54:34de tel alliage,
54:35j'ai besoin de faire
54:36tel caractéristique.
54:37Et nous, on va dire
54:38ok, on va vous fournir
54:39tel caractéristique.
54:40Pour avoir les idées en tête,
54:41quand je fournis
54:42un camion d'aluminium,
54:43on en fournit à peu près
54:44un par jour actuellement,
54:45donc 25 tonnes.
54:4625 tonnes,
54:47c'est 3 millions d'analyses
54:48parce que j'ai analysé
54:49chaque grain.
54:50Donc quand je fournis
54:5125 tonnes
54:52avec 3 millions d'analyses,
54:53je dis je suis capable
54:54de m'engager
54:55sur telle et telle précision.
54:56Et ça,
54:57on est les seuls en France
54:58et en Europe à le faire.
54:59Et vous récupérez
55:00les cendres
55:01des usines d'accélération
55:02en fait ?
55:03Le problème, c'est qu'on ne les
55:04récupère surtout pas.
55:05Mais alors vraiment,
55:06surtout pas.
55:07Dans les cendres d'accélération,
55:08il y a entre 1 et 2 %
55:09de métaux non ferreux
55:10purs qui sont laissés là-dedans.
55:11Donc c'est vraiment
55:12pas grand-chose.
55:13Par contre,
55:14si on ne les extrait pas,
55:15ils sont perdus à vie.
55:16Alors c'est dommage,
55:17ça a une valeur écologique
55:18et financière.
55:19Donc il faut trouver
55:20un moyen pour les récupérer.
55:21Alors les très grands centres,
55:22on investit.
55:23Mais il y a des centres
55:24intermédiaires
55:25où il n'y a pas
55:26de modèle à investir.
55:27Et nous, en fait,
55:28on a investi nous-mêmes
55:29dans des installations mobiles.
55:30Des espèces d'usines mobiles ?
55:31Exactement.
55:32D'accord, ok.
55:33Où là, on fait l'inverse.
55:34On apporte de la techno,
55:35on se met à côté des cendres.
55:36On passe les cendres
55:37dans nos installations mobiles
55:38pour en extraire
55:39les métaux non ferreux
55:40qui après vont venir
55:41dans notre usine
55:42qui est en Moselle
55:43où là, on va faire ce cycle
55:44pour remettre
55:45des métaux non ferreux
55:46dans l'économie circulaire.
55:47Et alors,
55:48vous avez été classé
55:49le mois dernier
55:50parmi les 500 entreprises
55:51françaises
55:52en plus forte expansion.
55:5348e place.
55:54Bravo.
55:55Et vous,
55:56vous avez été classé
55:57parmi les 500 entreprises
55:58en plus forte expansion.
55:5948e place.
56:00Bravo.
56:01Merci.
56:02Félicitations.
56:03Alors, c'est certainement
56:04vos qualités.
56:05Est-ce que vous êtes aussi
56:06porté par un marché mondial
56:07du recyclage
56:08qui est en forte croissance ?
56:09Alors, le marché
56:10est en croissance.
56:11C'est une évidence.
56:12Maintenant,
56:13notre particularité,
56:14c'est que nous,
56:15on a géré cette croissance-là
56:16en l'autofinançant.
56:17C'est-à-dire qu'on fait
56:18partie des gens
56:19qui ont…
56:20C'est le principe d'innovation.
56:21Vous avez développé
56:22quelque chose,
56:23vous pouvez capter un marché
56:24parce que vous avez innové.
56:25Ça veut dire quoi ?
56:26Ça veut dire que
56:28nous…
56:29Enfin, c'est le débat de fond.
56:30Si on a fait quelque chose,
56:31c'est…
56:32Cet aluminium,
56:33de le remettre
56:34dans l'économie circulaire,
56:35vous avez un vrai impact
56:36à le faire.
56:37Donc, l'innovation
56:38permet de le faire
56:39et on est aussi
56:40dans le capitalisme.
56:41Il faut le faire
56:42en gagnant de l'argent.
56:43Et donc, on a réussi
56:44à mixer les deux.
56:45Ça, c'est pas commun.
56:46Merci beaucoup,
56:47Arnaud Chollet.
56:48Bon vent à Cyclamène.
56:49Merci.
56:50C'est la fin de ce numéro
56:51de Smart Impact.
56:52Merci à toutes et à tous
56:53de votre fidélité
56:54à la chaîne des Audacieuses
56:55et des Audacieuses.
56:56Salut !