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Vendredi 21 mars 2025, retrouvez Jérémie Viel (Directeur général, MySezame) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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00:00Générique
00:06L'invité de ce Smart Impact, c'est Jérémie Viel, bonjour.
00:09Bonjour Thomas.
00:10Bienvenue, vous êtes le directeur général du cabinet de conseil et de formation MySESAM.
00:14On va parler notamment de ce programme auprès des salariés du ClubMed sur ces enjeux de RSE.
00:19Mais d'abord, présentez-nous MySESAM.
00:22Bien sûr. MySESAM, c'est un cabinet de conseil et de formation sur les enjeux de transition.
00:27On a rejoint le groupe CAI il y a deux ans maintenant.
00:30Notre mission, c'est d'enclencher la bascule des équipes dirigeantes et des collaborateurs
00:35sur les sujets sociaux et environnementaux pour les encourager à faire pivoter leurs organisations.
00:40On est des experts des enjeux de pédagogie pour la transition.
00:44La bascule commence par la direction générale.
00:48Elle ne sert pas à grand-chose si on n'embarque pas les salariés, mais elle commence par la direction générale ?
00:52Elle doit commencer par la direction générale, qui doit monter en termes de prise de conscience de manière homogène
00:59pour être en capacité de repositionner la responsabilité au centre de la stratégie de l'entreprise
01:04et de ne pas la laisser qu'un objet à côté de cette stratégie.
01:09Ça fait cinq saisons qu'on travaille sur ces thèmes ici à Be Smart for Change.
01:15Je vois quand même, même en cinq ans, et je pense que c'est encore plus vrai si on monte à une décennie,
01:20l'ARSE, c'était de la com, parfois un peu cosmétique, maintenant c'est stratégique.
01:26C'est exactement ce que vous portez ?
01:28Oui, on pense que c'est un prérequis pour pouvoir faire pivoter l'entreprise et l'inscrire dans une trajectoire
01:33de ce qu'on appelle l'économie souhaitable chez KEA.
01:36Sans engagement de la direction, c'est beaucoup plus difficile.
01:40On garde une RSE qui est satellite par rapport au business de l'entreprise.
01:45Mais est-ce que c'est toujours vrai avec des vents contraires qui se lèvent par exemple aux Etats-Unis
01:50ou même, tenons compte de ce que les électeurs européens ont dit au dernier scrutin ?
01:55L'actualité est assez compliquée pour l'ARSE, on sent un petit vent contraire.
02:00Ce qu'on porte chez My Sesame et aussi au niveau du groupe KEA, c'est vraiment la volonté d'accompagner nos clients
02:05pour qu'ils gardent le cap qu'ils se sont fixés et d'avoir une volonté qui va au-delà de la réglementation.
02:11Quelles que soient les fluctuations qui concernent la réglementation, garder ce cap de responsabilité qu'ils se sont fixés
02:16pour faire de l'Europe un pionnier sur ce sujet.
02:19Pourquoi la formation des salariés, c'est un levier de transformation ?
02:25Si la stratégie est définie au niveau de l'équipe dirigeante, son opérationnalisation dépend exclusivement
02:32de l'embarquement des collaborateurs. Sans les collaborateurs, il ne se passe rien.
02:36C'est extrêmement important de passer d'un collaborateur qui sait peut-être qu'il y a une stratégie de responsabilité
02:42et qui ne sait pas tellement ce qu'il y a dedans, à un collaborateur qui a été formé aux enjeux, dans leur systémie,
02:48à la façon dont l'entreprise est concernée par ces enjeux, sous l'angle de la double matérialité.
02:52Comment est-ce que nous, on contribue au problème et comment on sera victime des conséquences du problème ?
02:57Et puis, que l'entreprise a mis en place pour répondre à ces enjeux ?
03:01Et comment moi, collaborateur, je peux m'impliquer là-dedans ?
03:04C'est un vrai élément aussi de réengagement des collaborateurs.
03:07Et de fidélisation.
03:08Et de fidélisation.
03:09En termes d'efficacité de marque employeur, de capacité à garder les talents, ça joue.
03:15Absolument.
03:16C'est une évidence.
03:17Sur le secteur du tourisme, on commence à se concentrer là-dessus, on va parler du Clomet.
03:20Ce chiffre, 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre viennent du secteur du tourisme.
03:29Là encore, il y a toujours des équations très compliquées.
03:32On pourrait parler uniquement du secteur aérien, mais sur le tourisme.
03:36Ce bilan, il repose d'abord sur les déplacements.
03:40On ne va pas interdire aux humains de se déplacer et d'aller découvrir d'autres pays.
03:46Alors, vous avez raison.
03:48Si on prend en fait un pas de côté, on s'aperçoit que, pour respecter par exemple les accords de Paris,
03:54parce que vous parliez du climat, mais qui n'est pas le seul sujet.
03:56Bien sûr, il y a la biodiversité, il y a beaucoup d'autres thèmes.
03:58Exactement.
03:59Toutes les industries doivent réduire fortement leurs impacts sur l'environnement.
04:03L'industrie du tourisme touche à beaucoup d'enjeux différents.
04:10Donc, on a le changement climatique, on a la biodiversité, on a la réinfection des ressources.
04:14Pourquoi ? Parce que dans le tourisme, évidemment, il y a la mobilité que vous citiez,
04:18il y a le bâtiment en construction, en chauffage, en climatisation, il y a l'alimentation, il y a les déchets.
04:23Donc, on touche à beaucoup de choses dans le tourisme.
04:25Et sur chacun de ces enjeux, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de leviers à activer,
04:29qui permettent d'entrevoir une façon encore plus responsable de faire du tourisme.
04:34Je suis d'accord avec vous, mais le levier principal, c'est le déplacement.
04:36Le déplacement.
04:37C'est comme pour un événement, un grand concert, un match de foot, j'en passe et des meilleurs.
04:42C'est d'abord le déplacement du public.
04:44Tout à fait.
04:45Et je pense que dans le tourisme, il y a un mouvement maintenant qui fait que ces entreprises
04:51maintenant intègrent le déplacement dans leur vision.
04:54Alors qu'auparavant, on pouvait se dire, en fait, le client, il vient chez nous.
04:58Puis, c'est à partir du moment où il est chez nous qu'on commence à considérer.
05:01Donc, elles intègrent des propositions alternatives à l'avion, par exemple, quand c'est possible, évidemment.
05:06Parfois, c'est impossible.
05:07Oui, tout à fait.
05:08Il y a des réflexions, de manière générale, sur l'idée qu'on a d'un tourisme qui est le meilleur.
05:18C'est celui où on va loin le plus fréquemment possible.
05:21Est-ce qu'on peut remettre ce discours un petit peu en question ?
05:24Le voyage fait partie des vacances.
05:26Donc, accepter de prendre un peu plus de temps sur la route ou dans un train plutôt que de prendre un avion
05:31pour faire le même trajet en trois heures.
05:33Il y a ce discours-là, effectivement.
05:35Alors, venons, il nous reste cinq minutes.
05:36Est-ce que vous avez proposé au Clomet parce que c'est une grosse machine, le Clomet ?
05:39Combien de personnes a formé ?
05:42Et puis, peut-être combien de métiers différents ?
05:44Comment on embarque tous ces gens-là ?
05:46Les équipes de MySESAM partent d'un constat qui est de dire qu'il faut accompagner tous les collaborateurs de la même façon.
05:53Et donc, ce qu'on a proposé au Clomet, qui avait vraiment la volonté d'embarquer ces collaborateurs,
05:58y compris sur des questions qui fâchent, comme par exemple le transport aérien,
06:02c'était de les former, comme je le disais tout à l'heure, sur d'abord les enjeux génériques
06:08pour les faire monter en termes de sensibilisation.
06:10Ensuite, comment est-ce que l'entreprise répond aux matérialités et aux enjeux qui la concernent ?
06:15Et donc, ce qu'on leur a proposé, c'était de repartir du concept de la fresque,
06:19fresque du climat, fresque de la biodiversité,
06:21et de concevoir une fresque sur mesure qui soit vraiment dédiée aux enjeux du Club Med
06:27et qui aille intégrer dans ce jeu l'ensemble de la stratégie,
06:31à la fois sur ce qui a déjà été fait et qui va générer de la fierté chez les collaborateurs,
06:35et puis sur tout ce qui reste à faire, qui va générer de l'engagement et de la motivation.
06:40Et l'objectif de cette formation, qui est en format qu'on appelle Train the Trainer,
06:44c'est-à-dire que ce sont les collaborateurs du Club Med, de la RSE ou de la formation
06:48qui vont dispenser cette formation dans l'ensemble, à la fois des resorts et pour les populations bureaux,
06:53eh bien l'enjeu c'est que tout le monde, donc 10 000 collaborateurs,
06:57puissent être formés avec cette formation,
06:59qui a un aspect à la fois systémique dans l'approche des enjeux
07:03et ludique dans la façon de le faire.
07:05Donc ça prend combien de temps ?
07:07C'est des formations d'une demi-journée qui sont dispatchées un peu partout.
07:12Je ne sais pas, je me dis 10 000 personnes à former, vous faites ça en un an, en quelques mois ?
07:17Non, ça s'étale plutôt sur plusieurs années.
07:20Et ce sont des formations qui se font en petits groupes
07:23pour garder un aspect d'intelligence collective et de partage,
07:27donc généralement c'est 20 personnes.
07:29Est-ce que tout le monde parle quand même le même langage,
07:31arrive au même niveau de prise de conscience, si on travaille uniquement par petits groupes ?
07:36Oui, absolument, c'est ce qu'on essaye de faire dans cette formation,
07:39qui a à la fois cette fameuse fresque sur mesure
07:42et en plus de ça une conférence interactive qui permet d'abord d'introduire un peu les sujets
07:47et on enchaîne ensuite avec un atelier d'appropriation
07:50où là on va donner la parole aux collaborateurs
07:52pour qu'ils puissent exprimer leurs freins, leurs doutes,
07:55ce dont ils ont besoin pour pouvoir avancer
07:58et les sujets sur lesquels ils pensent pouvoir contribuer.
08:00Est-ce que vous pouvez dispenser les mêmes informations et les mêmes exigences partout sur la planète ?
08:06Parce que moi je me souviens de discussions avec des représentants de groupes internationaux
08:11qui disent parfois quand on discute avec nos représentants dans d'autres pays
08:14qui sont plutôt des pays en développement,
08:16ils disent vous êtes bien gentils avec vos enjeux de RSE,
08:18mais nous on a besoin de croissance et on a besoin de se développer.
08:21Donc est-ce qu'il y a des messages qui passent plus difficilement dans certaines régions de la planète ?
08:25Ou on vous dit mais ce n'est pas prioritaire pour nous ?
08:28La culture est effectivement différente en fonction des régions.
08:31De manière générale, je pense que quand on est sur le terrain
08:34avec des collaborateurs qui sont sur le terrain tous les jours dans le domaine du tourisme,
08:38on va davantage accentuer le discours sur les déchets par exemple,
08:43le gaspillage alimentaire, parce que là ils ont vraiment la main et ils voient ce qui se passe.
08:47Donc ils peuvent être davantage acteurs sur ces sujets que par exemple sur le changement climatique.
08:51Donc on va comme ça, lorsque l'animateur organise cette formation,
08:57il va pouvoir choisir les sujets sur lesquels il va vouloir accentuer le discours.
09:01Et quelque part, comme ça se fait en intelligence collective,
09:04les collaborateurs eux-mêmes vont aborder davantage certains sujets que d'autres.
09:08Et donc cet animateur, c'est un sachant non-expert et il est en capacité de dire aux collaborateurs aussi
09:14je ne suis pas expert de ce sujet-là mais je vais vous donner des ressources pour pouvoir en savoir plus.
09:18En dehors du levier des transports dont on a déjà parlé,
09:22il y a d'autres leviers plus efficaces que d'autres à activer dans une organisation comme le Club Med
09:28pour améliorer son bilan carbone, son impact sur la biodiversité, etc.
09:33Je commencerai par la prise de conscience.
09:36C'est-à-dire que quand on nous impose des actes dans notre quotidien dont on ne comprend pas la finalité,
09:41c'est vécu comme une contrainte.
09:43A partir du moment où on embarque le collaborateur dans une vision systémique des enjeux
09:48et de montrer à quel point l'entreprise est concernée par ces enjeux,
09:52ça devient quelque chose de naturel et qui est beaucoup plus efficace à appliquer au quotidien.
09:57Dernier thème, par exemple si on parle des déchets.
10:01Prise de conscience, volonté de produire moins de déchets ou de mieux les trier, les recycler.
10:09Si on est dans un pays ou dans une région où il n'y a pas une filière de recyclage efficace, à quoi ça sert ?
10:15Les limites de l'exercice quand on est dans un cadre aussi vaste que celui du Club Med.
10:21Le recyclage c'est un excellent exemple.
10:24Le recyclage aujourd'hui ça marche mais pas tant que ça.
10:27Quand on regarde au niveau monde, le taux de recyclage est quand même assez faible.
10:31Il y a un enjeu qui est avant tout la sobriété sur ces sujets
10:34et un accompagnement de la culture des clients à peut-être se tourner un peu plus vers des fontaines
10:39qui sont mises à leur disposition plutôt que vers des bouteilles en plastique.
10:43Le premier enjeu c'est la sobriété.
10:45Celui-là peut s'appliquer dans n'importe quelle région du monde.
10:48Merci beaucoup Jérémie Viel.
10:50On passe à notre débat sur comment concilier économie circulaire et inclusion.

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